Biladi n°701

Transcription

Biladi n°701
Mauritanie/France
N° 701 du 17 Avril 2013 - hebdomadaire d’informations générales
B’ IL A DIT…
Prix : 200 UM
L’enregistreur
enregistré…
B’il a dit et redit des tas de choses. B’il
dira et redira des tas d’autres choses. Dès
son entrée sur scène, Mohamed Ould
Abdel Aziz s’est épris d’une passion :
écouter. Ecouter ses partenaires et ses adversaires, ses amis potentiels et ses ennemis probables. Le coup d’Etat contre Sidi
Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été,
d’abord et avant tout un coup d’Etat
grâce, ou à cause, des écoutes.
Lire en page 4
B’ IL A DIT…
A toutes
les attitudes et les
altitudes, on vole…
B’il a dit et redit des tas de choses. B’il
dira et redira des tas d’autres choses. Le
commissaire aux droits de l’homme et à
l’action humanitaire, Mohamed Abdallahi Ould Khattra, vient de recevoir une
mise en demeure de la part de l’Inspection Générale de l’Etat.
Lire en page 4
MESSAOUD OULD BOULKHEÏR
Objet de toutes
les convoitises
Pouvoir et opposition se disputent en
sourdine l’alliance avec Messaoud Ould
Boulkheïr. Chaque camp cherche par
tous les moyens à l’attirer vers son côté.
Le vieux leader harratine, toujours intraitable, tente, lui, de tirer tout le monde de
son côté pour l’application de sa fameuse
initiative pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Lire en page 5
Offensive de l’opposition à Paris
L
ÉDITO
es enregistrements révélés, par l’agent de
renseignements malien, par rapport à l’implication du président Aziz, dans une histoire louche de blanchiment de faux dollars,
continuent de défrayer la chronique. Pourtant au
niveau officiel, c’est le silence absolu. On n’en parle
pas du tout de cette ‘’fabrication’’ de l’opposition.
Même si le sujet hante tous les esprits.
Au cours de sa dernière réunion, le gouvernement,
dans une tentative de noyer la question des enregistrements, a décidé de communiquer plus fort
que d’ordinaire. Quatre ministres ont tenu un
point de presse dans lequel ils ont expliqué les projets ‘’grandioses’’ que le gouvernement entend
mettre en chantier et qui vont ‘’changer la vie du
citoyen mauritanien à tous les niveaux’’.
Dans ce cadre, ils ont exposé un projet pharaonique
pour l’alimentation à partir du fleuve des quatre
villes du nord en eau pour les besoins humains,
animaux et industriels. Et pour convaincre l’opinion du sérieux de l’affaire, le conseil des ministres
a nommé un conseiller au ministre de l’Hydraulique chargé de l’affaire décidée séance tenante
sous les injonctions du chef. Exit l’étude, la recherche des financements. L’important n’est pas de
réaliser le projet, mais plutôt d’en parler pour détourner l’attention de l’opinion de certains sujets
qui fâchent. Le ministre des affaires économiques,
qui a fait un long exposé sur les réalisations actuelles et à venir du régime, est allé jusqu’à dire
qu’on peut, sous peu de temps, exporter certains
produits à l’extérieur. Sans même désigner de quels
produits s’agissait-il ! Mais la sortie des ministres
n’a pas dérangé le programme de l’opposition qui
a décidé de créer une commission d’enquête, en son
sein, afin de fouiller dans les révélations faites
contre le président et l’une de ses collaboratrices.
Objectif : déranger le pouvoir et éviter que ne soit
oubliée ou dépassée cette affaire gênante.
Pour dépasser cette affaire, le pouvoir aurait dû
agir autrement. Au lieu de lancer des chantiers chimériques qui ne trompent pas grand monde, il devrait plus tôt soigner son image à travers plus de
démocratie et d’ouverture. Cela lui coûterait moins
cher et lui apporterait davantage de dividendes politiques qui vont dans le sens de l’histoire avec un
grand H.
Hebdomadaire d’informations
et d’analyses
BP : 1122 Nouakchott
Tél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75
Fax: 00222 524 02 75
e-mail : [email protected]
www.rmibiladi.com
DIRECTEUR DE PUBLICATION :
Moussa Ould Hamed Tél : 22- 41-28-68
REDACTEUR EN CHEF:
Abdelvetah Ould Mohamed : 44 30 14 40
COMITE DE REDACTION :
Abdoulaye Ciré Bâ
Mohamed Mahmoud Ould Targui
Coulibaly Nouhoum
Mohamed Mahmoud Ould Taleb
Moussa Ould Hamed
Ould Bladi
RESPONSABLE COMMERCIAL :
Mohamed Lemine Tel: 4640 69 76-3307 99 00
CORRESPONDANT A ATAR:
Gueye Ahmet Tel: 4640 99 67
COLLABORATEURS
Cheikh Sidya
Charly
MAQUETTE :
Cheikh Oumar
Tel: 46 74 67 35 / E-mail: [email protected]
Siége: Immeuble BMCI, 5eme Etage, Apt: 508
TIRAGE : Imprimerie Nationale
N° 701 du 17 Avril 2013
2
INSOLITES
INSOLITES
Justin Bieber aurait aimé avoir La plus haute statue de Jean Paul
compté Anne Frank parmi ses fans II au monde érigée en Pologne
Le chanteur idole des adolescents Justin Bieber a été l'objet
de nombreuses critiques dimanche après avoir écrit à l'issue
d'une visite de la Maison d'Anne Frank à Amsterdam qu'il
aurait aimé compter au nombre de ses fans cette jeune Juive
morte dans un camp de concentration.
Le musée a expliqué sur sa page Facebook que la star canadienne de 19 ans avait visité pendant plus d'une heure "avec
ses amis et ses gardes du corps" la maison où Anne Frank et
sa famille s'étaient cachées des nazis. "Cela a été vraiment
inspirant d'avoir été en mesure de venir ici. Anne a été une
fille vraiment bien. Avec un peu de chance, elle aurait été
un belieber", c'est-à-dire un(e) des fans, pour la plupart des
pré-adolescentes ou des adolescentes, de Justin Bieber, a
écrit ce dernier dans le livre d'or, d'après le musée.
Le Journal d'Anne Frank raconte de manière émouvante les
deux années passées par la jeune fille avec sa famille dans
le centre d'Amsterdam à vivre dans une cache qui est aujourd'hui un musée. Elle a péri en 1945 à l'âge de 15 ans
dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, dans le
nord de l'Allemagne.
Dans un des commentaires parus sur Facebook, le petit mot
laissé par le chanteur sur le livre d'or est qualifié de "bêtise
crasse". "Je ne peux comprendre comment quiconque, même
un adolescent aussi célèbre soit-il, peut quitter la Maison
d'Anne Frank sans avoir la moindre notion d'histoire, de
l'Holocauste et des choses innommables faites à tant d'innocents", est-il écrit dans un autre.
Justin Bieber fait actuellement une tournée européenne et
s'est produit samedi dans la ville néerlandaise d'Arnhem.
Manifestation pour défendre la
mimolette en plein coeur de New York
Offrant de petits cubes de mimolette à des passants ravis,
une quarantaine d'amateurs ont joyeusement manifesté samedi à Greenwich village à New York, contre le blocage par
les autorités américaines de plusieurs centaines de kilos de
ce fromage. Beaucoup étaient habillés en orange, chapeaux,
lunettes, colliers, pour cette manifestation à Washington
square, organisée en 48 heures sur Facebook et Twitter.
"Il nous restait huit boules de trois kilos, nous avons décidé
de les offrir et de faire un peu d'éducation", a expliqué à
l'AFP Benoît de Vitton, représentant pour les Etats-Unis de
la coopérative normande Isigny Ste-Mère, située à Isignysur-mer (ouest de la France).
Depuis mars, a-t-il expliqué, les cargaisons de mimolette
sont bloquées par les autorités américaines qui estiment
qu'elles ont "des mites (de fromage) en trop grande quantité". "Ils ont peur des allergies", a-t-il ajouté, précisant que
pourtant "rien n'a rien changé depuis 20 ans".
Parmi les protestataires, quelques Américains, telle Jennifer
Palmer, une avocate venue avec sa fille de cinq mois et son
époux, après avoir vu l'appel à la manifestation sur Facebook. "Je voulais soutenir la mimolette", a expliqué cette
Texane ayant vécu trois ans en France. "Nous adorons la mimolette". "C'est un merveilleux fromage, il ne faut pas laisser faire ça", estimait aussi Bill Millhouser, un retraité
habitant à Washington, qui venait d'en goûter pour la première fois. Isigny Ste-Mère exporte en moyenne quelque
60 tonnes de mimolette par an aux Etats-Unis.
La plus haute statue du pape polonais Jean Paul II au
monde a été inaugurée samedi à Czestochowa, une ville
du sud de la Pologne et grand lieu de pèlerinages des catholiques qui s'y rendent pour prier devant le tableau de
la vierge noire. "La statue pèse 10 tonnes et mesure 13,8
mètres de haut. Elle est plus grande que celle au Chili,
qui mesure 12 mètres", explique à l'AFP Leszek Lyson,
auteur du projet et propriétaire d'un parc de loisirs en banlieue de Czestochowa.
Lors de la cérémonie, la statue a été bénie par l'archevêque de Czestochowa, Mgr Waclaw Depo.
Paradoxe de l'histoire, la plus haute statue du pape polonais s'érige dans un parc de miniature où sont représentées des reproductions d'architecture sacrale, notamment
les sanctuaires de Lourdes, de Fatima et de Saint-Jacques
de Compostelle. "Au sens propre, c'est effectivement la
statue de Jean Paul II la plus élevée au monde, mais en
fait le pape s'est déjà édifié lui-même durant tout son pontificat un très grand monument", ajoute M. Lyson.
Pour lui et sa famille, qui avait eu l'occasion de rencontrer
Karol Wojtyla dans les années 1960, bien avant qu'il ne
devienne le souverain pontife, ce pape polonais défunt
est la plus grande autorité morale. "Je me suis toujours
laissé guider dans ma vie privée par l'enseignement de
Jean Paul II. Il a été et il reste très important pour moi",
explique cet homme de 54 ans. "C'est aussi à lui que je
dois la vie d'un de mes fils qui a failli mourir noyé et qui,
je le crois profondément, a été sauvé grâce à Jean Paul
II", ajoute-t-il. Depuis sa mort en 2005, Jean Paul II est
entouré d'un culte populaire par les catholiques en Pologne qui attendent avec impatience sa canonisation. En
2011, la plus haute statue du Christ au monde, plus haute
que le Christ de Rio de Janeiro, a été érigée à Swiebodzin,
dans l'ouest de la Pologne à proximité d'une autoroute.
La police de Dubaï
va patrouiller en ... Lamborghini
La police de Dubaï a lancé sur les routes une voiture de
patrouille de marque Lamborghini, d'une valeur de
550.000 dollars, pour "renforcer l'image de luxe et de
prospérité" de l'émirat-Etat.
La voiture va patrouiller sur les zones touristiques de Burj
Khalifa, la tour la plus haute du monde, ou Jumeira Beach
Residence, a précisé la police de Dubaï dans un communiqué publié jeudi. Le véhicule surpuissant du constructeur italien Aventador est peint aux couleurs blanc et vert
et ne sera apparemment pas destiné à faire la chasse aux
fous du volant. Son utilisation par la police est présentée
comme un signe de la santé retrouvée de Dubaï qui avait
connu fin 2008 une crise économique après la chute brutale de l'immobilier. Le parc de véhicules de la police de
Dubaï est composé essentiellement de puissantes voitures
de marque allemande et de 4X4 de marque japonaise.
Récemment, la police de Dubaï a annoncé l'introduction
de voitures de patrouille de marque Camaros, du
constructeur américain Chevrolet, sur les grandes autoroutes ceinturant la ville où certains conducteurs fortunés
se laissent aller à la griserie de la vitesse.
L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs
qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie
Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler
à la direction du journal.
Merci
3
MAURITANIE/FRANCE
À LA UNE
Offensive de l’opposition à Paris
Une délégation de la Coordination
de l’Opposition Démocratique (COD),
un collectif d’une douzaine de partis politiques,
composée du président du Rassemblement
pour la Démocratie et l’Unité(RDU), Ahmed
Ould Sidi Baba, du vice - président de l’Union
des Forces de Progrès (UFP), Lô Gourmo
Abdoul et du président de l’Union Nationale
pour l’Alternance Démocratique (UNAD),
Abdel Ghoudouss Ould Abeidna, a été reçue
L
à l’Elysée le mercredi 10 avril dernier.
constitutionnel, le même accord prévoyait une série « de réformes consensuelles en vue de la consolidation de la
démocratie et du raffermissement de
l’Etat de droit ».
Les délégués de la COD ont par ailleurs
longuement évoqué la gestion unilatérale
des affaires publiques de la part du régime Aziz et « la forclusion » du mandat de toutes les institutions
républicaines : sénat, assemblée nationale et conseils municipaux. Un constat
qui ramène la Mauritanie à une nouvelle
situation « de crise institutionnelle ».
Signalons que la cellule africaine de
l’Elysée est composée d’un groupe de
collaborateurs proches du président français. Sa mission : veiller à la sauvegarde
des intérêts de la France en Afrique.
Dans la longue et tumultueuse histoire
des relations entre l’ancienne métropole
et ses ex colonies, l’action de cet « instrument diplomatique » a souvent été au
centre d’une vive controverse à la fois
sous les régimes de gauche et de droite,
d’où le concept répugnant de la « Franc
Afrique».
es opposants mauritaniens ont eu un long entretien avec la responsable de la cellule africaine de
l’Elysée, Mme Hélène Le Gal. Une rencontre au
cours de laquelle ils ont présenté un long exposé sur la
situation politique du pays à travers la lucarne de la COD.
Une réalité caractérisée par « une crise profonde et multi
dimensionnelle (politique, économique et sociale) née du
changement anticonstitutionnelle du 6 août 2008, qui n’a
pas été réglée par le scrutin présidentiel du 18 juillet
2009».
Un blocage persistant attribué au refus du pouvoir actuel
Bataille pour
de procéder à la mise en œuvre de plusieurs clauses de
un renversement d’alliance
l’accord convenu à Dakar le 2 juin 2009.
Au-delà de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, Dans le timing, les trois responsables de la COD ont été
qui a permis un retour factice de la Mauritanie à l’ordre reçus à l’Elysée pendant que le président du Rassemble-
ment des Forces Démocratiques (RFD), Ahmed Ould
Daddah, chef de fil institutionnel de l’opposition, dont le
parti est également membre de la coordination, se trouvait
à Paris.
Il a été plusieurs fois reçu à la rue SolSuite en page 7
N° 701 du 17Avril 2013
4
ACTUALITÉ
B’ il a dit
“L’enregistreur” enregistré…
B’il a dit et
redit des tas
de choses.
B’il dira et
redira des tas
d’autres
choses. Dès
son entrée
sur
scène,
Mohamed
Ould Abdel
Aziz s’est
épris d’une
passion
:
écouter. Ecouter ses partenaires et ses adversaires, ses
amis potentiels et ses ennemis probables. Le coup d’Etat
contre Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été,
d’abord et avant tout un coup d’Etat grâce, ou à cause,
des écoutes. Les écoutes téléphoniques, car le palais présidentiel était déjà, dit une source présidentielle, dans ce
qu’elle dit, à Biladi, mis sur écoute. Truffé, ce haut lieu
de la République, de petits micros et autres bidules intelligents pour écouter l’infime soupçon de bourdonnement
de l’insecte le plus inoffensif du palais. Sidi Mohamed
Ould Cheikh Abdallahi était mis sur écoute, dans ses rencontres les plus secrètes, les plus intimes parfois. La passion avait déjà possédé le colonel, devenu général, entre
temps, tendant la main et l’oreille au poste du premier
magistrat du pays. Putschiste, il ne se contentait plus des
écoutes téléphoniques. Les vidéos intègrent la curiosité
de l’homme. Et aucune personne n’est épargnée d’une
mise sur écoute. Les hommes politiques, les journalistes
et tant d’autres citoyens paisibles sont enregistrés par
celui-là même qui leur accordait audiences, et qui était
N° 701 du 17 Avril 2013
déjà en passe de troquer ses habits militaires contre d’autres plus ‘’civils’’. Les jours se suivent. Les écoutes et les
enregistrements audio
et vidéo se
suivent au
rythme de la
curiosité républicaine.
Une cellule
d’écoute est
mise
sur
pied à la
présidence
de la République. Elle
dirige ses antennes capteurs vers les sons et voix des
hommes et femmes les plus proches du président, généraux, colonels, ministres et bien d’autres hauts dignitaires
de la Mauritanie Nouvelle. Il n’y a pas question, pour le
président de la République, de rater la moindre discussion, l’insignifiante, ou signifiante, scène de ménage, survenue au cours d’échanges téléphoniques entre monsieur
et madame, le général, le ministre…etc. Le général Mohamed Ould El Hadi, alors directeur général de la sûreté
nationale, dont la mission consiste, entre autres, à écouter,
a perdu son poste pour débarquer au garage de la périphérie du commandement, justement, à cause de quelques
échanges téléphoniques rendus à l’oreille du premier citoyen du pays. L’ex directrice adjointe du cabinet du président de la République, Zeinebou Mint Ely Salem,
celle-là, n’avait pas tout simplement pris ses précautions.
Elle ne savait peut-être pas, la pauvre, que les messages
électronique des collaborateurs directs ou indirects du
président sont les mieux partagées et les moins protégées
au palais.
B’...
Au commencement fut l’écoute…
On ne sait pas
vraiment expliquer l’obsess i o n
présidentielle à
vouloir coûte
que coûte – ou
é c o u t e
qu’écoute- enregistrer toutes
les conversations. On s’en
souvient encore de ces enregistrements, tombés entre les mains d’un
média électronique largement diffusés et rediffusés sur la
toile. Où on n’entendait le colonel Meguett discutant avec
Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, alors président séquestré. Un autre enregistrement donnait la voix d’une
paisible fille, qui était en charge du protocole de l’ancienne première dame, Khattou Mint El Boukhari.
On peut dire que la République selon Ould Abdel Aziz
se fait ou se défait en fonction des écoutes téléphoniques. Au commencement fut l’écoute téléphonique.
A la fin elle sera…
Aujourd’hui, après la révélation de ce que l’opposition
appelle déjà Ghanagate, on est presque dans le comique.
C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. L’enregistreur enregistré. ‘’L’écouteur’’ écouté. Hypothèse sur hypothèse, toutes les thèses sont devenues possibles depuis
ce coup là !
Il ne savait peut-être pas que lorsqu’il mettait Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, président de la République,
sur écoute, Mohamed Ould Abdel
Aziz était déjà écouté, lui, depuis Suite en page 6
5
MESSAOUD OULD BOULKHEÏR
Pouvoir et opposition se disputent en sourdine l’alliance avec Messaoud Ould Boulkheïr. Chaque camp
cherche par tous les moyens à l’attirer de son côté. Le
vieux leader haratine, toujours intraitable, tente, lui,
de tirer tout le monde de son côté pour l’application de
sa fameuse initiative pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
L
ACTUALITÉ
Object de toutes les convoitises
saoud qui a conservé de bons rapports avec lui et qui tient
à ce que les relations entre les hommes demeurent excellentes. Surtout que le président de l’Assemblée nationale
paraissait, ces derniers temps, mécontent parce qu’il n’a
pas pu décrocher un rendez-vous avec le président pour
l’entretenir de son initiative après sa rencontre avec les
pôles politiques. En plus de cela, Ould Boulkheïr était irrité par la création de la nouvelle agence de lutte contre rta
Selon une source de l’APP, citée par Sahara Medias FM,
la rencontre s’est déroulée dans une atmosphère courtoise.
Mais pas plus de détails. A-t-il était question de la fameuse initiative ? A-t-elle été acceptée par Aziz qui a toujours déclaré publiquement qu’il n’y aura pas de
formation de gouvernement d’union national, principal
élément de l’initiative de Messaoud ? Sur toutes ses questions, silence radio.
Le président Messaoud est parti en voyage à l’intérieur
sans rendre compte à personne, ni parmi ses soutiens, ni
parmi ses alliés. Certaines informations évoquent, pourtant, que Messaoud estime que son audience avec le président était “positive” et qu’il continue de faire campagne
pour l’organisation d’élections consensuelles…
On niveau de l’opposition, certains responsables ont déclaré à la presse qu’ils allaient se réunir, la semaine prochaine, avec Messaoud et qu’ils ont déjà traité la question
de son initiative de “manière positive”. Là aussi, s’agit-il
tout simplement d’une manœuvre visant à conserver de
bons rapports avec le leader haratine ou s’agit-il plutôt
d’une nouvelle volonté politique qui anime désormais les
membres de la COD ?
e leader historique des Haratines ne cesser de marquer des points sur une scène politique qui ne lui
a été pas très favorable dans le passé. Son parti
vient d’enregistrer un ralliement très symbolique, celui
du maire de Digueni, Mohamed Ghali Ould Elbou. Un
notable Laghlal, maure blanc, connu pour ses attitudes
hautaines et ses manières franchement aristocratiques. Le
président de l’APP a tenu à faire le déplacement pour célébrer cette adhésion. Lors de la cérémonie d’adhésion du
désormais nouveau militant du parti de l’APP, l’émotion
était si forte que Messaoud a laissé échapper des larmes.
Il y avait de quoi ! L’histoire de notre société est en train,
apparemment, d’être réécrite en fonction des nouveaux
rapports qui existent entre les différentes composantes…
Au moment où Messaoud se trouvait dans son Hodh
natal, on ne parlait que de lui à Nouakchott. Il a été reçu
dimanche par le président de la République et la Coordination de l’Opposition démocratique a fait circuler la nouvelle (est-ce exprès ?) qu’elle allait répondre de manière
positive à son initiative. Deux événements très commentés ces jours-ci dans l’opinion, mais qui pourraient ne pas
produire les conséquences attendues au sein de la classe
politique.
Partie de Poker…
Par rapport à la rencontre avec le président de la République, il semble qu’elle n’a rien de politique. Elle a été Très commentée au sein de la classe politique, la renconpréparée par le député de la majorité, Khalil Ould Teyib, tre entre Messaoud et Aziz risque de ne rien apporter à la
un soutien très affiché de Aziz et un ancien ami de Mes- situation politique toujours bloquée par l’intransigeance
des uns et des autres. La démarche de Messaoud ne
convainc aucune partie. Le pouvoir prépare déjà, à sa manière, les prochaines échéances électorales. Son chef reçoit à longueur de journées notables et activistes
politiques afin d’assurer une victoire éclatante pour son
parti. Comment, le cas échéant, pouvait-on s’attendre à
une ouverture du pouvoir sur son opposition ?
Dans le camp de l’opposition, on semble toujours accroché au slogan “Aziz dégage” et travaille plus que jamais
pour cela. Surtout que l’opposition croit avoir trouvé la
parade à travers la constitution de sa propre commission
d’enquête sur l’affaire des enregistrements qu’ils appellent “Ghanagate”.
Il est vrai donc que les deux clans politiques font la cour
à Messaoud, cherchent à le ménager et à l’avoir de leur
côté. On est devant une partie de poker où chacun essaie
de ne pas faire de faute et de gagner du temps en attend
que l’autre tombe dans l’erreur d’énerver Messaoud…
Mohamed Mahmoud Ould Targui
N°701 du 17 Avril 2013
6
ACTUALITÉ
B’IL A DIT…
quelque temps, dans une capitale africaine.
Ou bien le savait-il et était
déjà, pensait-il, récipiendaire
de toutes les conversations
qu’il a eues avec ces présumés mafiosi de la part de ses
maîtres chanteurs. Et il
s’était permis alors, dans son
génie, de s’inspirer de cette
philosophie de l’écoute. Et
depuis lors, il écoute. Toujours. Il écoute. C’est bien vrai.
Mais, en réalité, en dépit de toutes ces écoutes, il ne fait
que s’écouter lui-même. Il s’écoute parler.
On imagine bien les tonnes de discussions enregistrées
par les services d’écoute de la présidence, du fameux
BED et de bien d’autres officines à oreilles bien affûtées.
Ailleurs, il faut bien se doter d’une structure pour prendre
en charge toutes ces discussions, les décortiquer, écouter,
réécouter, décrypter, analyser, synthétiser...
Une cellule à part entière. Des experts connaisseurs de
tout ou presque. Qui sauraient décliner chaque mot dit,
chaque phonème, dans n’importe quelle langue. Il lui
faut, pour cette cellule, une encyclopédie grandeur nature, bien à elle ; essayer de recruter quelques intelligences, un peu partout, au niveau des différents centres de
décryptage. Mais on est en Mauritanie. L’intelligence
étant toute relative, on se contente de coopter par affinité
clientéliste.
C’est ce qui rend toute cette stratégie d’écoutes, d’enregistrements et de décryptages des exercices d’amateurisme au mieux, sinon de voyeurisme. Il n’est pas étrange,
ici, de nos jours, sous le règne de la rectification pour le
citoyen mis sur écoute – l’écouté- de se voir aborder par
un gars, qui lui dirait : ‘’ En fait, c’est vous monsieur tel,
téléphone Mattel…le Mauritel… et le Chinguittel, et les
différents téléphones de votre épouse et de votre traiteur
méchoui ? Je suis chargé, justement, de vous écouter, làhaut. Dites-moi, hier vous avez discuté une heure durant
avec un ami. Et vous n’avez parlé que Samuel Beckett, et
d’un homme qui est dans la chambre de sa mère… puis
un autre, qui arrive, ensuite vous avez parlé de la lune, de
la reptation, des cailloux et des gens qui attendent…’’
On n’a pas compris ça. Et même les experts de décryptage
n’ont rien compris. Dites-moi, ce Beckett-là, ce n’est pas
Moustapha Chafi, par hasard ou Ely Ould Mohamed Vall
?’’ Dites-moi, s’il te plait et je te promets que je débrancherai la connexion dès que tu commences à dire des
mauvaises choses sur le président !’’
C’est bien possible et on en sait quelque chose, au niveau
de B’il a dit et redit. On est en Mauritanie, la banalisation
est de mise. Il y a combien de partis politiques déjà ?
Combien de journaux ? Les écoutes, c’est à l’image de
tout cela. Trop d’écoute ‘’tu’’ l’écoutes.
A toutes les attitudes
et les altitudes, on vole…
B’...
B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des
tas d’autres choses. Le commissaire aux droits de
l’homme et à l’action humanitaire, Mohamed Abdallahi
Ould Khattra, vient de recevoir une mise en demeure de
la part de l’Inspection Générale de l’Etat. Il devrait rembourser la très modique somme de 12 millions d’ouguiyas, au trésor public. Un petit montant. C’est vrai.
Mais, quand on voit la misère qu’il y a dans les quartiers
précaires des métropoles et des villages paumés du monde
rural, on ose bien croire à la dépense outrancière de ce
montant au niveau du seul cabinet du commissaire à l’acN° 701 du 17Avril 2013
B’ il a dit
Suite de la page 4
tion humanitaire.
Comme on ne peut pas
manquer de marquer l’indignation contre les dizaines
d’emplois
népotistes offerts par le
commissaire aux Droits
de l’Homme. Or, il est
bien loin, le temps où les
rapports de l’IGE émeuvent les plus hautes autorités du pays. La lutte
contre la gabegie a été un
slogan bien utopique.
Puisque la cascade de rapports accablants tel responsable
ou tel responsable sont légions. Entassés dans les archives
sombres de la présidence de la République. Il n’y aura
pas de poursuite contre Ould Khattra. C’est une notabilité
qui draine des voix qui disent, dans ce qu’elles disent, oui.
Oui au rectificateur ! Et un oui au rectificateur, en période
pré-électorale, vaut mieux qu’un petit montant de douze
millions et une pléthore d’emplois complaisants.
Et pour Hassenna Ould Ely, le directeur général de M.A.I,
qui doit justifier plus d’un demi-milliard d’ouguiyas de
dépenses non justifiés sous forme de marchés, on aimerait
bien savoir le prix de la rançon, qui allait le dédouaner.
Devrait-il compter sur un réservoir électoral, afin de
contenir, sinon atermoyer, le courroux présidentiel ? Ou
tout simplement s’appuierait-il sur quelque artifice invisible. Jusque-là, c’est vrai, la Mauritanian AirLine volait,
dans les basses altitudes. On ne pensait qu’elle saurait
faire dans les abysses de l’altitude. Mais, Avec Hassenna,
si on s’en tient, au rapport de l’IGE, on vole, chez les
MAI, même si les avions sont cloués au sol.
Mohamed Yahya Ould Horma :
Rattrapage et satisfaction…
B’...
B’il a dit et
redit des tas
de choses.
B’il dira et
redira des tas
d’autres
choses. L’arrivée au département de
la communication de la
seconde personnalité de l’Union Pour la République, Mohamed Yahya Ould Horma, est tout sauf un signe d’une
quelconque ouverture. Il faudrait chercher dans le registre
de la crispation et de la surenchère. Ould Horma espère
un peu rattraper le temps perdu.
Le temps qu’il a, négligemment, raté pour ne pas compter
déjà, depuis l’époque Maaouya, parmi les thuriféraires les
plus zélés. Il s’était tu pendant tout le règne de Maaouya.
On le croyait même différent. Refusant la salissure ambiante de l’époque. Un homme debout, en somme, prétendait-on. Or, à l’époque, les thuriféraires savaient vivre.
Et s’adonnaient, essentiellement, comme axe central de
leur démarche et marche, de et vers la courbette, à mettre
en exergue la magnificence de l’homme fort de l’époque.
Ould Horma observait la scène. Il n’en était pas satisfait.
On allait comprendre son insatisfaction bien des années
plus tard, lorsqu’il a été introduit et mis sur la sellette publique par le truchement de son ancien bienfaiteur et
bienfaiteur de son actuel bienfaiteur, Mohamed Ould
Bouamatou. La satisfaction de l’homme apparait des plus
belles, ou mauvaises. Il faut bien magnifier le prince.
Mais il faut surtout
médire
l’opposition.
C’est un peu la
petite touche du
nouveau ministre de la communication. Se
courber à la
reptation
au
premier citoyen
du pays, c’est
utile, pour lui. Mais, vociférer et proférer des avanies et
anathèmes à l’adresse de l’opposition, c’est vital. Il vit,
enfin bref, il essaie de marquer ses premiers signes de vie.
A peine nommé ministre de la communication, il donne à
ce département, censé pourtant promouvoir la liberté
d’expression, le goût du totalitarisme et de la pensée
unique.
B’...
Le dernier voyage de la normalité…
Le président
de la République, Mohamed Ould
Abdel Aziz,
va
en
France.
C’est prévu
pour
demain, jeudi.
On dit, dans
ce qu’on dit,
qu’il resterait un bon bout de là-bas, à Paris. On parle d’une opération. Une opération suite à la maladie la plus médiatisée
de la Mauritanie. Une maladie conséquente à un tir par
méprise, dit-on, attribué, officiellement, assumé, solennellement, par un officier de l’armée la plus opérationnelle de toutes les armées du Sahel. On ne sait pas la
nature de l’opération chirurgicale. Mais, on évoque un retour à une certaine normalité présidentielle.
Comme si depuis son retour, on est en face d’un président
anormal. On n’a rien remarque, certes, chez l’homme,
après ce retour de la convalescence parisienne. Mais, on
observe depuis son retour, c’est peut-être de côté-là qu’il
faudrait chercher l’anormalité, à l’émergence d’une face
presque caché, jusqu’ici de l’homme.
Comme si un tir ami ne vient jamais seul. Une avalanche
de scandales s’est abattue sur le premier citoyen du pays.
Népotisme, favoritisme, affairisme. Et la dernière des dernières la voix qui vient de très loin. Tout cela serait, peutêtre, conséquent au coup du 13 octobre.
Un coup ami, qui dégénère. Et grave. On espère bien un
retour à la normalité. Et finir d’avec cette anormalité, qui
produit chaque jour une nouvelle image de l’homme.
Paris a peut-être la solution. D’un retour à la normalité.
En tout cas, la capitale hexagonale a toujours été une
étape obligée ou presque pour un retour à la normalité
mauritanienne.
On dit, dans ce qu’on dit, que ce voyage-là est le dernier voyage pour les besoins de soins présidentiels.
Donc, le dernier voyage de la normalité. En somme.
On verra bien…
B’...
7
ACTUALITÉ
MAURITANIE/FRANCE
Offensive de l’opposition à Paris
ferino, siège du Parti Socialiste (PS) français, membre de
l’Internationale Socialiste (IS), au même titre que le RFD.
Au menu, plusieurs entretiens avec les responsables de la
principale formation de la gauche, revenue aux commandes depuis mai 2012, avec l’élection du président
François Hollande.
La suite de l’histoire est servie par un communiqué « ambigüe » (selon l’avis de nombreux observateurs) à travers
lequel le PS affirme son soutien au RFD « pour la tenue
rapide d’élections libres, démocratiques et transparentes».
En fait, là on est au cœur d’un véritable paradoxe, car le
parti dirigé par Ahmed Daddah campe sur une position
maximaliste, exigeant le départ du président Mohamed
Ould Abdel Aziz et ne semble accorder aucun crédit à la
tenue d’élections dont les résultats seraient connues
d’avance conformément à une vieille culture de fraude
des régimes « militaires » de Mauritanie.
La concomitance de la présence de la délégation de la
COD et du leader du RFD est elle fortuite ?
Suite de la page 3
Vall, qui disposerait de solides amitiés, d’un bon nombre
de réseaux parisiens et surtout « du crédit » d’avoir
conduit à bon port une transition marquée par une série de
réformes démocratiques.
La COD capitaliserait également une nouvelle alliance
objective, et totalement inattendue. Celle de l’homme
d’affaires et banquier Mohamed Ould Bouamatou, désormais « en guerre ouverte » contre son ex protégé et cousin, devenu président de la République.
Une affaire présentée comme « le dernier avatar d’une
gabegie généralisée » par le journaliste français Nicolas
Bau, la réduisant ainsi à une bataille pour le contrôle de
l’économie nationale.
Toutefois, en face « le putschiste » du 6 août 2008 dispose
encore de plusieurs cartes incontestables, estiment de
nombreux analystes.
Il s’agit de la perception encore « favorable » des réseaux
sécuritaires de l’hexagone et du « soutien » de l’ambassadeur de France à Nouakchott. La signature, dimanche
dernier, du ministre des affaires étrangères français à
Nouakchott, d’une convention qui encadre le partenariat
entre les deux pays confirme l’attachement des autorités
françaises au partenariat avec Aziz. La guerre au Mali et
la perspective d’envoyer des troupes mauritaniennes dans
ce pays sont autant d’atouts qui pèsent en faveur du très
contesté Aziz.
A cette interrogation, de nombreux analystes répondent
par la négative. Car il est prêté à l’opposition mauritanienne la volonté de pousser la France à revoir « son soutien inconditionnel » au pouvoir de Mohamed Ould Abdel
Aziz. Une alliance née du traitement faussement sécuritaire de la question du putsch du 6 août 2008 par le régime de Nicolas Sarkozy, complètement embarqué par
l’écran de fumée entretenu à travers le discours sur la
lutte contre le terrorisme.
Surtout que l’opposition éconduite dans sa tentative de
rencontrer le chef de la diplomatie française, qui prenait
La COD voudrait ainsi profiter de l’arrivée du PS au pou- également part à la 10é réunion du Groupe du Dialogue
5+5 regroupant les 10 pays des 2 rives de la Méditerranée
voir pour opérer un renversement d’alliance.
Dans cette nouvelle perspective, l’opposition maurita- Occidentale: l’Espagne, l’Italie, la France, Malte et le
Portugal plus l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie
nienne pense disposer de « nouveaux
atouts ». Il s’agit de l’arrivée dans ses rangs de l’ancien et la Tunisie.
chef de l’Etat, sous le magistère du Conseil Militaire pour
Amadou Seck
la Justice et la Démocratie (CMJD), Ely Ould Mohamed
AFFAIRE AZIZ / BOUAMATOU
Gestes pacifiques…
L’affaire Aziz/
Bouamatou
a
emprunté la semaine dernière
un chemin, qui
conduirait,
si
tout va bien, à
une paix possible. La GBM a
bénéficié finalement
d’une
créance d’un peu moins de 5 milliards d’ouguiyas auprès
de l’ATTM. C’est fini. Le compte de la banque close auprès de la BCM a été crédité par ce montant. Or, la GBM
ne saurait pouvoir disposer de ce paiement dans la situation présente. Le statu quo de fermeture n’arrange pas
vraiment les choses. Dans une ambiance médiatique où
on évoque plus l’éventualité d’un arrondissement des angles entre Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould
Bouamatou, le Conseil de Politique Monétaire de la
Banque Centrale de Mauritanie allait se fendre d’un communiqué. Un communiqué, qui dit qu’il ‘’prend acte du
fait que la GBM persiste malgré le blâme et les injonctions formulées le 14/03/2013, dans ses agissements
contraires aux lois et règlements régissant l’activité bancaire.’’ Un petit rappel à l’ordre, lu dans ce sens. ‘’Un renouvellement du blâme’’, assorti d’‘’une mise en
demeure’’ à l’adresse de ‘’la GBM de respecter l’ensemble de ses engagements y compris les engagements par
signature et de procéder à l’ouverture de ses guichets
pour garantir aux déposants le libre accès à leurs ressources dont elle est dépositaire.‘’ ‘’Le conseil somme’’,
enfin, ‘’la GBM’’, sous peine de s’exposer aux rigueurs
de la loi, d’être opérationnelle au plus tard le
15/05/2013.’’ Soit le 15 mai prochain. Un peu plus de
deux mois. Raisonnable ultimatum.
Par ailleurs, BSA-Gaz, qui a connue, quelques jours après
la fermeture de la GBM, bien des difficultés à pouvoir obtenir l’ouverture Suite en page 8
WW.Beyrouk.Com
C’EST LE NOUVEAU SITE QUE VIENT DE LANCER NOTRE CONFRERE
Mbareck Ould Beyrouk et qui
est consacré exclusivement à la
culture. Il s’agissait d’abord, a-t-
il dit, « d’un site d’auteur destiné
avant tout à me présenter, à présenter mes œuvres et mes activi-
tés Mais j’ai vite décidé d’en
faire une vitrine de notre culture
Consultez
notre site en français:
WWW.rmibiladi.com/fr/
et de notre rapport au monde »
On y retrouvera une rubrique
quotidienne et des articles de
haut niveau écrits par des spécialistes et des hommes de
lettres.
www.beyrouk.com
N°701 du 17 Avril 2013
8
ACTUALITÉ
BILLET
Les Rois Mages
Á l’issue du dernier conseil de ministres, trois membres,
du gouvernement se sont présentés à la traditionnelle
conférence de presse. Pas le seul ministre de la Communication, habituel porte-parole du gouvernement. Non,
trois ministres. Un communicant, un expert en développement, un hydraulicien. Trois Rois Mages porteurs de
ces messages qui sont en eux-mêmes des miracles, et qui,
à défaut de changer nos vies, nous aident à mourir idiots.
Aucun d’eux ne nous a expliqué » pourquoi, en liquidant
l’ANAIR et en inventant l’ANLSESILP (Agence nationale de lutte contre les séquelles de l’esclavage, de l’insertion et de la lutte contre la pauvreté), on a dépouillé
Demba de ses haillons pour habiller Sneïba d’un misérable slip, à peine un cache-sexe.
Tous les trois sont restés muets sur les accusations de narcotrafic visant le chef de l’État, et de la plainte de celuici contre Noël Mamère, député écologiste français au
parlement européen. Pas un n’a pipé mot sur les aventures
ghanéennes de Couba Ba, et sur les troublantes conversations téléphoniques entre un Irakien, vrai-faux investisseur de dollars bagdadis à l’origine louche, et un colonel
pressé d’amasser un trésor de guerre qui boosterait le destin royal qu’un devin bambara lui avait fait entrevoir.
Probablement qu’Accra n’étant pas la capitale de la Mauritanie, c’eut été de leur part une faute de goût, doublée
d’une intolérable ingérence dans les affaires intérieures
du Ghana.
Et, s’ils n’ont pas parlé d’accusations aussi mesquines et
N
ou
v
ea
u
SALAM
TRANSPORTS
Nouvelle Ligne
Nouakchott-Dakar
et
Dakar-Nouakchott
Départ Nouakchott: tous les
dimanche à 7 heures du matin.
Départ de Dakar: tous les
lundi à 23 heures.
N° 701 du 17 Avril 2013
laides, c’est que des Rois Mages ne s’abaissent pas à de
telles trivialités.
Des Rois Mages, ça offre la myrrhe et l’encens, et des délices d’Arabie. Sur les sujets pour lesquels ils étaient
venus, nos ministres ont été prolixes, et nous ont peint, à
trois voix et six mains, avec l’emphase et la volubilité des
laudateurs zélés, un tableau idyllique du paradis que, dans
sa mansuétude, Abdoul Aziz le Magnifique nous prépare.
Une Mauritanie nouvelle, verte et bleue, aux récoltes
abondantes, au cheptel prolifique, aux villes redessinées
et resplendissantes de propreté, aux rivières de miel.
Et surtout une Mauritanie dont l’"Eau" serait la Grande
Royale. De l’eau jusque dans l’extrême nord du pays.
Vous savez, ces régions où les barons locaux ont pour
nom Snim, Tasiast, Xtrata, MCM…. Une eau puisée du
fleuve, pulsée à travers un aqueduc de plus de mille kilomètres, qui la déversera, toute fraiche, dans les foyers
d’Atar, Chinguiti et Zouérate, dans les canaux des aménagements agricoles, dans les abreuvoirs de Ouadane, dans
les installations des industries minières. Surtout, dans
celles-là.
Un fleuve souterrain, à l’image de celui qui a fait la gloire
de la Lybie de Khadafi. Sauf que, si le pétrole libyen
coule à flots, et fera longtemps couler les grandes eaux
du Grand Fleuve artificiel, les quelques pauvres gouttes,
qui nous tiennent lieu de manne pétrolière, étanchent déjà
à peine la soif de trois mérous et deux céphalopodes.
Innahoo
VIENT DE PARAÎTRE
Le griot de l’emir
Gardien de traditions séculaires et de rythmes ensoleillés, héritier d’une tribu
légendaire et désormais dispersée, un griot erre, un luth
à la main, entre des campements inconnus, dans un Sahara des temps anciens où
les haines tenaces côtoient
les violentes passions. Révolté par l’affront fait à son
amie, la belle Khadija,
poussée à la mort par l’émir
souverain, le griot de la
grande tribu quitte la terre
des nomades et s’exile à
Tombouctou, cité des savoirs et des marabouts. Il y retrouve la paix, la générosité et l’amour. Mais son destin l’appelle ailleurs, au
pays des Maures où il porte haut sa voix afin de semer
les graines de la révolte. Car, dans ces espaces infinis,
c’est la musique des pères qui réveille l’orgueil des
hommes et les fureurs du désert. Tel un chant lyrique, ce
roman nous transporte dans la poésie des sables, en un
temps où les poètes-griots, par la seule force de leur
verbe ont le pouvoir de renverser le cours de l’histoire.
Viennent à nous les légendes d’un monde qui, aujourd’hui, s’évanouit.
AFFAIRE AZIZ / BOUAMATOU
Gestes pacifiques…
Suite de page 7
d’un crédit au profit de Geogaz, pour assurer sa part de
l’approvisionnement du pays en gaz butane, semble
connaitre des jours meilleurs. Auparavant, elle a pu
compter sur un appui précieux du directeur général d’Attijari Wafa-Bank. En deux reprises, elle répondait favorablement à l’ouverture du credoc pour le compte de la
GBM au profit de Geo-gaz. Même si, dans les univers de
la BCM, on dit que le dénommé Hassan Oustani, directeur général d’Attijari Wafa-Bank s’est déplacé, luimême, afin de s’excuser auprès du gouverneur,
Sid’Ahmed Ould Rayess. Pour avoir tendu la main à une
société dans le collimateur des pouvoirs publics.
La dernière cargaison revenant à BSA-Gaz, en gaz butane, a été l’objet de l’ouverture d’une lettre de crédit,
sans beaucoup de peine auprès de la BMCI, via City
Bank-Irelande. Même si la GBM ne s’empresse pas, en
apparence, de rouvrir ses guichets, on songe plus à un
apaisement qu’à une guerre larvée.
Ces gestes quelques peu pacifiques seraient, peut-être, les
prémices d’une paix durable.
9
SPORT
COUPE DE FRANCE
Pastore finalement dans le groupe du PSG, Lucas absent
Javier Pastore, annoncé forfait par son entraîneur pour le
quart de finale de Coupe de France contre Evian mercredi, a finalement été retenu mardi dans le groupe, alors
que Lucas n'y figure pas.
Avant que le groupe officiel ne soit diffusé par le PSG
mardi après-midi, l'entraîneur Carlo Ancelotti avait indiqué devant la presse en milieu de journée qu'il ne comptait prendre aucun risque avec l'Argentin, touché à une
cuisse. Mais, surprise, l'Argentin figurait dans le groupe
retenu pour le déplacement à Annecy, alors que le milieu
brésilien n'y figurait pas, avec l'explication "choix de l'entraîneur". En revanche, comme Ancelotti l'avait annoncé
devant la presse, le milieu Clément Chantôme, touché aux
fessiers, était bien forfait. Ancelotti a expliqué que Jérémy
Menez, rétabli d'une blessure à une cuisse, devrait débuter
la rencontre sur le banc. Ménez était bien dans le groupe.
TOP 14
Dans les buts, comme
d'habitude en Coupe,
Nicolas Douchez, numéro deux derrière
Salvatore Sirigu, sera
titularisé à Annecy
contre Evian, a
confirmé l'entraîneur.
Devant, la charnière
sera composée de
Thiago Silva et Alex,
Sakho devant une
nouvelle fois s'asseoir
sur le banc. Van der Wiel a été confirmé dans le couloir
droit par Ancelotti, qui a reconnu hésiter encore entre
Maxwell et Armand à gauche.
James de Clermont toujours
forfait, Skrela incertain contre Toulouse
Clermont, dauphin de Toulon en Top 14, sera encore privé de Brock James, pour la réception de Toulouse, 3e, samedi, et peut-être de sa doublure à l'ouverture, David Skrela, incertain, a annoncé mardi le club auvergnat.
James, blessé à une cuisse depuis la fin mars, "devrait reprendre la course en fin de semaine" mais "sera trop juste
pour la réception des Toulousains", précise le club sur son site internet. Skrela, lui, se plaint toujours de l'inflammation d'un tendon d'Achille qui l'a privé du match au Vélodrome contre Toulon dimanche (26-26).
Le joker médical néo-zélandais Mike Delany, arrivé la semaine dernière, pourrait donc connaître une deuxième
titularisation consécutive à l'ouverture. Le déplacement à Marseille a laissé des traces: le pilier Clément Ric (KO),
le talonneur Ti'i Paulo (visage), le 3e ligne Alexandre Lapandry (malade), le demi de mêlée Kevin Senio (ischiojambiers) et le centre Regan King (ischio-jambiers), tous remplaçants habituellement, ont également déclaré forfait
pour le match contre Toulouse.
TOURNOI DES 6 NATIONS
France-Angleterre en ouverture
en 2014, en clôture en 2015
Le traditionnel
"crunch"
du
Tournoi des six
nations entre la
France et l'Angleterre ouvrira
l'édition 2014
et
terminera
l'édition 2015,
ont annoncé
mardi les organisateurs.
Dernier
du
Tournoi-2013,
le XV de France aura une entrée en matière corsée au
Stade de France le 1er février 2014 (18h00 françaises),
pour une revanche de la défaite à Twickenham de cette
année (23-13). Dans le même temps, les Gallois, doubles
tenants du titre, entameront leur campagne au Millennium Stadium face à l'Italie.
Les Bleus recevront ensuite le dimanche 9 février l'Italie,
qui les avait battus au stade Olympique de Rome (23-18),
puis se déplaceront au pays de Galles le vendredi 21 février (21h00) et en Ecosse le samedi 8 mars. Ils termineront au Stade de France face à l'Irlande le 15 mars.
En 2015, à quelques mois du Mondial, le XV de France
ne recevra que deux fois: l'Ecosse en ouverture le samedi
6 février, puis le pays de Galles le 28 février.
Il lui faudra gérer trois déplacements périlleux: Irlande
le 14 février, Italie le 15 mars et surtout l'Angleterre le
21 mars, en clôture.
Rassemblés par Saydou Nourou T.
N°701 du 17 Avril 2013
10
ÉCONOMIES
BOURSES
Les Bourses européennes en net recul lundi à mi-séance
Les Bourses européennes sont orientées en net recul lundi
à mi-séance, après un démarrage hésitant, et Wall Street
est attendue en baisse, dans un climat d'aversion généralisée au risque après la publication d'indicateurs décevants
aux Etats-Unis et en Chine.
Après l'annonce vendredi d'une baisse inattendue des
ventes de détail et d'une forte dégradation du moral des
ménages américains, la Chine a déçu en publiant un chiffre de croissance de son économie au premier trimestre
inférieur aux attentes.
Le baril de pétrole est tombé sous la barre des 101 dollars,
le cuivre touche son plus bas niveau en neuf mois et les
devises sensibles aux fluctuations des matières premières,
notamment le dollar australien, ont elles aussi fait l'objet
de forts courants de ventes. "Les chiffres de croissance
en provenance de Chine sont absolument cruciaux pour
les matières premières et sont ressortis sensiblement inférieurs à ce qu'attendaient les investisseurs", souligne Nic
Brown, responsable de la recherche sur les matières premières chez Natixis à London. "La Chine représente 40%
de la demande de métaux de base et toute la hausse de la
demande de pétrole vient des pays émergents", rappellet-il. À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,02% à 3.691,26
points vers 11h00 GMT. À Francfort, le Dax recule de
1% également et à Londres, le FTSE cède 1,17%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 accuse une baisse de
0,95%. Les futures sur indices signalent une ouverture de
Wall Street en baisse de 0,37% à 0,54%.
En Europe, l'indice des produits de base chute de près de
4,5%, tirant l'ensemble des indices vers le bas. ArcelorMittal accuse une perte de 3,9%, plus forte baisse de l'EuroStoxx50. Les secteurs cycliques sont faibles dans
l'ensemble alors que les secteurs défensifs, comme la
santé et les services collectifs, tirent leur épingle du jeu.
Aux valeurs, le conglomérat allemand Siemens perd
2,75% après avoir averti que le deuxième trimestre de son
exercice fiscal serait affecté par des difficultés rencontrées dans ses activités d'équipement ferroviaire et de
transport d'électricité.
Sur le front du pétrole, le Brent perd près de deux dollars,
INSTALLÉ EN ANGLETERRE
juste au-dessus des 101 dollars le baril, à ses plus bas des
neuf derniers mois après les indicateurs américains et chinois. De même, les cours du cuivre chutent de plus de
3%, à leurs plus bas niveaux en neuf mois, le nickel et
l'aluminium sont tombés à leurs plus bas plus de sept
mois et le plomb et l'étain à des creux de, respectivement,
cinq et quatre mois.
La chute spectaculaire de l'or, de 100 dollars par jour, se
poursuit également, même si elle est davantage liée à la
crainte d'un courant de cessions des réserves des banques
centrales et à un désengagement de certains grands fonds
vis-à-vis du métal précieux. L'once d'or poursuit sa chute
et se traite autour de 1.410 dollars, retrouvant ses niveaux
d'avril 2011. Les futures sur obligations à 10 ans allemandes (Bund) sont stables dans la perspective d'une
poursuite des politiques ultra-accommodantes des
banques centrales, qui contrebalance les inquiétudes face
aux difficultés de la zone euro à régler la crise de la dette.
Sur le marché des changes, le yen se stabilise face au dollar après que Washington a déclaré qu'il surveillerait de
près les politiques mises en place au Japon pour soutenir
la croissance. , tandis que l'euro perd du terrain, autour
de 1,3072 dollar.
Afflelou se donne trois ans pour revenir en France
L'opticien français a précisé aux «Echos» que s'il s'était
installé à Londres ce n'était en «en aucun cas» pour fuir
les impôts français mais pour développer ses affaires en
Europe du Nord.
L’opticien français Alain Afflelou a annoncé lundi qu’il se
donnait trois ans pour revenir en France après son déménagement récent au Royaume-Uni, qui vise à développer
son groupe outre-Manche et n’est «en aucun cas» un exil
fiscal.
«Je vais revenir en France parce que c’est mon pays et
qu’on n’a pas le droit de déserter sous prétexte qu’il y a
des impôts. S’il faut se battre, c’est ici», a déclaré Afflelou dans une interview mise en ligne sur le site des Echos.
«Je me fixe trois ans pour rentrer. Si au bout de trois ans,
je n’ai pas réussi ce que j’entreprends, il sera trop tard
pour moi pour continuer», a assuré l’opticien qui «espère
matérialiser prochainement quelque chose en Angleterre
(...), avant la fin de l’année à Londres».
Afflelou se montre cependant critique avec la politique
fiscale du gouvernement. «Je pense (...) qu’elle n’est pas
la bonne. Il faut laisser un peu d’air aux entreprises qui
créent des emplois pour qu’elles puissent continuer», at-il souligné. L’opticien a annoncé à la mi-décembre qu’il
partait s’installer à Londres pour développer ses affaires
en Europe du Nord, à la demande du nouveau actionnaire
majoritaire, le britannique Lion Capital qui a racheté l’entreprise en juillet.
N° 701 du 17 Avril 2013
HÔPITAUX PARISIENS
155 millions d'euros d'économies
«inatteignable» selon Le Guen
Alors que cet
objectif
est
fixé à 2013, le
président du
conseil de surveillance de
l’Assistance
publique-hôpitaux de Paris
(AP-HP) demande «quatre à cinq ans» de plus pour y parvenir. Le
président du conseil de surveillance de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et député PS JeanMarie Le Guen a déclaré lundi au Parisien/Aujourd’huien
France que l’objectif de 155 millions d’euros d’économies fixé en 2013 aux hôpitaux parisiens était «inatteignable». «Nos études montrent qu’on ne peut pas
améliorer notre efficience de plus de 100 millions d’euros», a-t-il ajouté. «Si le gouvernement envisage un plan
social à l’AP-HP, qu’il le dise! Si oui, il faudra nous dire
quoi couper et où», prévient le député de Paris.
«Si on nous laisse quatre à cinq ans au lieu des deux prévus pour le retour à l’équilibre, on peut y arriver», assuret-il. Le Guen réclame «une enveloppe de 1 à 2 milliards
d’euros étalée sur cinq ans».
Il plaide également pour «l’organisation rapide d’états
généraux», avec des professionnels, des patients, des élus
afin de redéployer les moyens de l’AP-HP pour plus d’efficacité. La situation financière de l’AP-HP s’est améliorée en 2012, malgré un déficit de 20 millions d’euros.
ALLEMAGNE
Henkel possède
4 milliards d'euros
pour de grosses acquisitions
Henkel dispose d'une somme comprise entre 3,5 et quatre
milliards d'euros pour financer une importante acquisition, a dit lundi le président du directoire du groupe allemand de biens de consommation courante.
"De grosses acquisitions ne sont pas à exclure", a déclaré
Kasper Rorsted à l'occasion de l'assemblée générale des
actionnaires d'Henkel, propriétaire de marques telles que
Persil, Schwarzkopf ou encore Loctite.
La dernière acquisition d'importance de Henkel remonte
à 2008, quand le groupe a acheté National Starch pour
3,7 milliards d'euros. Depuis cette opération, l'endettement du groupe a été ramené de 3,8 milliards d'euros à 85
millions. Victoria Bryan, Benoît Van Overstraeten pour
le service français, édité par Marc Angrand
SPRINT
Il «ne s’agit en aucun cas d’exil fiscal», avait-il affirmé en
pleine polémique sur le départ de plusieurs fortunes à
l’étranger, dont celle, assumée pour des raisons fiscales,
de l'acteur Gérard Depardieu pour la Belgique. Avant lui,
le patron du géant du luxe LVMH Bernard Arnault avait
demandé l’obtention de la nationalité belge. La semaine
dernière, le milliardaire français a annoncé qu’il renonçait
à demander la nationalité du pays voisin et fait son mea
culpa. La société Alain Afflelou revendique la place de
premier réseau franchisé d’optique en Europe. L’entreprise, qui vend aussi des aides auditives, est présente dans
9 pays avec 1 200 magasins, dont plus de 750 en France
et 260 en Espagne, un pays frappé par la crise.
Offre de 25,5 milliards
de dollars de Dish Network
Le groupe américain de télévision par satellite Dish Network a dévoilé lundi une offre d'achat de 25,5 milliards
de dollars (19,5 milliards d'euros) sur l'opérateur mobile
Sprint Nextel, pour tenter de faire échouer le projet d'acquisition de ce dernier par le japonais Softbank.
Dish Network précise dans un communiqué que son
offre, payable en numéraire et en actions, représente sept
dollars par action Sprint Nextel, soit une prime d'environ
12% sur le cours de clôture du titre vendredi soir.
L'action Sprint Nextel gagnait plus de 10% dans les transactions en avant Bourse après l'annonce de Dish.
En octobre, Sprint avait accepté une proposition de rachat
de 70% de son capital par Softbank pour 20 milliards de
dollars.
11
INTERNATIONALES
LA SÉCURISATION DES MARATHONS
Un problème insoluble
L'explosion simultanée de deux bombes au marathon de
Boston, lundi 15 avril, qui a fait au moins trois morts et
une centaine de blessés, soulève évidemment la question
de la sécurisation des grands événements sportifs. Peuton sécuriser efficacement un parcours de 42 km traversés
par plusieurs dizaines de milliers de personnes (il y avait
près de 40 000 participants au départ du marathon de
Paris dimanche 8 avril, et 27 000 à Boston) ? Ou, dans
un autre registre, est-il possible de sécuriser des milliers
de kilomètres parcourus par un peloton d'une centaine de
coureurs lors du Tour de France?
Sans forcément la formuler, cette question de la sécurité
a déjà traversé l'esprit de nombreux marathoniens au départ d'une course. 'Oui, je me suis déjà dit que la présence
d'un kamikaze dissimulé dans la foule avec un Camelback
bourré d'explosifs [sac à dos permettant l'hydratation d'un
coureur] ferait un carnage, surtout si ce départ est donné
près d'un pont', indique Dominique Chauvelier, médaillé
de bronze du marathon aux championnat d'athlétisme en
1990 et quadruple champion de France.
A Boston, c'est à l'arrivée, où s'étaient massés des dizaines
de milliers de spectateurs pour encourager les coureurs
dans les derniers mètres, que les deux bombes ont explosé, à 13 secondes d'intervalle. Selon la police locale et
les médecins, des roulements à bille placés dans les engins explosifs ont provoqué des blessures particulièrement atroces. 'Nous avons vu des gens dont les jambes
ont été soufflées, a raconté à l'AFP Mark Hagopian, propriétaire de l'hôtel Mark, situé près de la ligne d'arrivée.
L'un d'eux n'avait plus de jambes en dessous du genou,
mais il était vivant.'
Avant chaque match de football, les supporteurs subissent
une palpation avant de pénétrer dans le stade et leurs sacs
sont systématiquement fouillés. Les bouteilles fermées,
qui peuvent servir de projectiles, sont notamment jetées.
"Pour un marathon, c'est impossible, explique Joël Lainé,
directeur du marathon de Paris. Les sacs qui contiennent
les affaires des coureurs sont déposés dans des bus puis
acheminer à l'arrivée. Théoriquement, les coureurs n'en
ont pas pendant l'épreuve, sauf peut-être des Camelback,
mais il y a des ravitaillements le long du parcours."
"Le problème est que la sécurité n'est pas du ressort de
l'organisation, insiste Joël Lainé. Face à un risque d'attentat, nous somme démunis ! Notre rôle est d'assurer la
sécurité des marathoniens sur le plan médical, mais nous
n'avons pas la compétence de la police qui est de démanteler des réseaux."
Le contexte international est pris en compte par les organisateurs de grandes compétitions. Le drame du marathon
de Boston, qui est organisé depuis 1897, intervient près de
12 ans après les attentats du 11 septembre. "En 1991, à
cause de la guerre du Golfe, j'avais pris la décision, en
accord avec Jacques Chirac, alors maire de Paris, d'annuler l'épreuve, se souvient Joël Lainé. C'était une première
mais nous considérions qu'il y avait des risques trop importants."
Le mode opératoire laisse penser que cet attentat a été minutieusement préparé. Aucune piste n'est pour l'instant
écartée, et l'attentat ne fait jusqu'à présent l'objet d'aucune
revendication. "N'importe quel événement avec plusieurs
engins explosifs est clairement un acte terroriste, a déclaré
un haut responsable à la Maison Blanche. Mais nous ne
savons pas qui l'a commis, et une enquête exhaustive
devra déterminer si cela a été préparé et commis par un
groupe terroriste, étranger ou pas."
POLOGNE
44% des jeunes Varsoviens ne veulent pas de voisins juifs
Avoir un voisin juif déplairait à 44,1% des jeunes Varsoviens et 40,1% n'aimeraient pas avoir de juifs dans leur
classe, selon un sondage commandé par la communauté
juive de Varsovie et publié mardi par les médias polonais.
Réalisée en mars auprès de 1.250 élèves de 20 écoles secondaires de la capitale par l'institut Homo Homini, cette
étude fait apparaître en outre que 60,7% des jeunes interrogés ne voudraient pas de partenaire juif.
"Ce sont malheureusement, des pourcentages très élevés.
En comparaison avec les études nationales du même type,
Varsovie se présente très mal", a commenté un chercheur
du centre d'études sur les discriminations de l'Université
de Varsovie, Michal Bilewicz, cité par le site internet du
quotidien Gazeta Wyborcza.
Selon 54,6% des jeunes interrogés, âgés de 17-18 ans,
l'aide des Polonais aux juifs pendant l'Holocauste était
"suffisante". Seuls 4,9% estiment le contraire et 11,2%
pensent qu'elle était même "excessive".
"Les résultats de ce sondage nous aideront à préparer des
programmes sociaux et éducatifs. Il se révèle que de tels
programmes sont bien plus indispensables que nous
n'avons imaginé", a indiqué au quotidien Joanna Korzeniewska de la communauté juive de Varsovie.
Le chef de la communauté juive de Varsovie Piotr Kadl-
cik a déclaré au portail Interia que ces réflexes antisémites
étaient "d'autant plus surprenants qu'il n'y a presque plus
de juifs en Pologne".
Avant la Seconde Guerre mondiale, la Pologne comptait
quelque 3,3 millions de juifs, dont 400.000 vivaient à Varsovie. Ils représentaient 10% de la population du pays et
un tiers de celle de la capitale. Aujourd'hui, leur nombre
en Pologne est estimé à entre 8.000 et 50.000.
CORÉE DU SUD
Un hélicoptère de l'armée
américaine s'écrase, pas de victime
Un hélicoptère
de
l'armée
américaine
participant à
des manœuvres militaires
en Corée du
Sud
s'est
écrasé mardi
près de la frontière intercoréenne, sans faire de blessés, a-t-on appris de
source officielle. L'hélicoptère, un appareil de transport
CH-53 avec cinq membres d'équipage et 16 soldats à son
bord, a effectué un "atterrissage difficile" dans le comté
de Cheolwon, frontalier de la Corée du Nord, a indiqué
un responsable de l'armée américaine.
L'agence de presse sud-coréenne Yonhap avait auparavant indiqué que l'appareil accidenté était un hélicoptère
tactique UH-60 Black Hawk.
Tous les occupants ont été hospitalisés pour des examens.
Six d'entre eux, "dans un état stable", restaient en observation mardi soir, selon un communiqué de l'armée US.
L'équipage appartient au 31e Corps expéditionnaire de
Marines basé à Okinawa, dans le sud du Japon.
Des images diffusées par Yonhap ont montré des pompiers affairés autour de la carcasse calcinée de l'appareil.
L'incident n'a pas fait de blessés. Il survient dans un
contexte de tensions particulièrement vives sur la péninsule coréenne depuis un nouveau train de sanctions pris
par l'ONU contre la Corée du Nord après son troisième
essai nucléaire le 12 février. La Corée du Nord a
condamné les manoeuvres américano-sud-coréennes
qu'elle perçoit comme une répétition générale pour une
invasion de son territoire, et a menacé Séoul et ses alliés
de frappes nucléaires. Quelque 28.500 militaires américains sont stationnés en Corée du Sud depuis la fin de la
Guerre de Corée (1950-53).
NOUVEAUX PRÊTS EN VUE
La troïka
salue les efforts de la Grèce
L'horizon s'éclaircit pour Athènes. Les créanciers internationaux de la Grèce ont adressé, lundi 15 avril, un satisfecit à Athènes, ouvrant ainsi la voie au versement de
nouvelles tranches d'aide, d'un montant total de 8,8 milliards d'euros. En discussions depuis mars, la Grèce et la
'troïka' Commission européenne, Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI),
ont en effet conclu un 'accord avec les autorités sur les
mesures économiques et budgétaires nécessaires pour assurer que reste sur les rails le programme' de redressement économique dicté au pays, en échange de sa mise
sous perfusion financière.
Jusqu'ici, les tractations entre les deux parties butaient,
entre autres, sur la réduction des effectifs de la fonction
publique réclamée par les créanciers. Selon les médias,
Athènes a finalement accepté la suppression de 4 000 emplois d'ici à la fin de l'année, dont ceux de plus de 2 000
fonctionnaires condamnés pour corruption ou faisant
l'objet de sanctions disciplinaires, et de 11 000 autres en
2014. Une décision dont s'est félicité Poul Thomsen, représentant en chef du FMI lors des missions d'évaluation
de la troïka : 'Je suis toujours étonné (...) par le tabou politique que constitue le licenciement de personnes dont
les performances sont insuffisantes.' La troïka a également convaincu Athènes de geler son plan de fusion de la
National Bank et d'Eurobank, respectivement première
et troisième banques du pays, de crainte que le nouvel
ensemble créé par ce rapprochement ne soit trop gros
pour pouvoir être vendu à des acteurs privés. Dans son
communiqué, la troïka juge ainsi que la recapitalisation en
cours du secteur bancaire grec 'approche de sa conclusion'.
N°701 du 17 Avril 2013
12
DERNIÈRE
MAURICHRONIQUE
Maurichronique : Mon pseudonyme est Président de la République (partie 7)
- D’accord ! Bouche cousue. Aucun mot sur les élections.
- Dis-moi, tu a vu mes ministres présenter le méga
projet de Zoueratt ?
- Ben, non ! C’est quoi déjà ?
- C’est l’eau du fleuve Sénégal. J’envisage l’amener
jusqu’à Zouératt. Génial ? N’est-ce pas ?
- Excellent ! Tu vas l’acheminer comment dans des
seaux ? Elle portera combien de valises, excuse-moide seaux sur sa tête, Coumba Ba, dans cette affaire ?
- Arrête, s’il te plait, arrête, je suis sérieux ! C’est un
projet gigantesque. L’eau du fleuve, qui va couler à
flots, à Zoueratt ! Dis-moi, dis-mis, s’il te plaît, si les
gens parlent de ça ?
- J’ai entendu juste quelques anecdotes. Maintenant,
je comprends.
- Dis-moi, tu as entendu quoi ? Tu comprends quoi ?
- Je comprends les anecdotes. Les gens disent que
c’est juste une affaire pour noyer les enregistrements. Enfin bref, j’ai entendu fleuve, j’ai entendu
eau, j’ai entendu enregistrements. Une affaire de
noyade. Là, je comprends. Un naufrage, en somme.
Qui irait emporter toutes les voix. Les faire taire à jamais. Et, on n’entendrait que le bruissement des
eaux. C’est une idée intéressante, en effet.
- C’est comme l’histoire de l’avocat de l’autre. Tu ne
lâches pas les choses, toi. Moi, je lâche les choses.
Les personnes. Aussi. Même, les animaux, je les
lâche. Les chiens. Surtout. Lâche.
- Les chiens aboient, la caravane passe ! Je vois.
- Attention, là, ce sont les chiens de l’opposition, le
journal Biladi et autres caisses de résonance.
- La caravane donc serait la vôtre ? Je veux dire le
N° 701 du 17 Avril 2013
gouvernement et toi.
- En effet !
- Mais, elle ne passe pas, cette caravane.
- Passons !
- Elle ne passe pas.
- D’accord, elle ne passe pas. Je parle du sujet.
- Celui qui fait l’action ? Et ouvre les portes de la fortune à son neveu ?
- Non, s’il te plait ! La discussion. Discutons d’autre
chose. Ils disent quoi de moi, quand ils me voient enturbanné, les Mauritaniens ? L’autre jour, j’étais à
l’hôpital chez les petits là. Et je portais un turban.
C’est rare. Depuis l’indépendance aucun président
n’est apparu portant un turban. Je veux dire que je
suis différent. Tu vois ?
- Oui, je vois. Mais, ils te reconnaîtraient, les Mauritaniens, si tu ôtais le turban. C’est comme les irakiens, à l’époque des Omeyades. Avec Al Hajjaj ! Il
ne te manque que le verbe. La diction hajjajite. L’action, tu t’es déjà défini, en homme d’action. Tu t’es
même dit une fois que tu as fait ton putsch par réaction. Ils connaissent tout ça, les Mauritaniens.
- Mouna, je ne te suis plus. Je ne comprends rien.
- Demande à l’un de tes conseillers. On n’est pas
conseiller pour rien. Il faut voir du côté des cousins.
Le poète, si tu veux un dithyrambe à ton adresse. Et,
l’autre, le second, l’homme de lettres, l’ancien diplomate. Celui-là, il t’expliquera avec beaucoup plus de
dignité et de retenue. Mais, écoute-le. Ecoute-le ! Arrête de t’écouter parler. Et écoute la parole de ceux qui
te font pleurer et non celle de ceux qui te font rire.
- Moi, je ne ris pas. Jamais.
- Je sais.
- Là, c’est pleurer.
- Je ne pleure pas. Jamais.
- Mais, tu sais que Coumba Ba, elle pleure. Elle
‘’rit’’. Aussi.
- Elle revient encore !
- Ah bon ! Elle est revenue de sa dernière tournée
africaine ? Je ne savais pas !
- Qui, elle ? Je parle de toi, qui reviens sur cette affaire que tu ne lâches pas. Je suis un peu stressé, je
vais voyager demain, tu le sais.
- Oui, monsieur !
- En France. Ils disent quoi, les gens sur ce voyage ?
- Ils parlent d’une opération.
- Quelle opération ?
- Je ne sais pas. Une opération de blanchiment.
- Ah non, jamais. Une opération chirurgicale. Mais,
c’est juste au niveau de mon petit index. Rien de
grave.
- C’est par rapport à la balle amie ?
- Non, pas du tout. Je me suis bagarré, tu ne répètes
pas ça, s’il te plait, avec mon berger. Oui, l’autre
jour. Il commence vraiment à déconner. Depuis que
j’ai multiplié par dix mon cheptel camelins, il a commencé à demander une augmentation de son salaire.
Plusieurs mois, je me suis retenu. Aucune réaction
de la part de l’homme de la chose que je suis. Au finish, je ne pouvais plus me retenir. Gifle ! Coups de
poing ! Il m’a un peu écorché avec son bâton sur le
petit index. Mais, j’avoue que j’ai gagné cette bataille. Il a compris. Il s’est contenté du montant de
mille ouguiyas comme majoration mensuelle.
Mouna Mint Ennas

Documents pareils

Biladi n°685

Biladi n°685 confirmer, il risque de ne pas arranger les affaires du leader harratine dans le secret des urnes.

Plus en détail

Biladi n°673

Biladi n°673 dans le nord du Mali. L’existence d’un pacte secret de non agression mutuelle entre Nouakchott et l’Azawa est si évidente que Mohamed Abdel Aziz s’emmure d’ores et déjà dans une position, toute nou...

Plus en détail