Binche et son carnaval

Transcription

Binche et son carnaval
Dictée:
Binche et son carnaval
D’après DELATTRE L., dans GREVISSE, La force de
l’orthographe, De Boeck, Bruxelles, 2007
Binche compte quelque dix mille habitants.
Cette jolie petite ville a un beffroi, une gare
somptueuse, et presque autant de
musiciens que d’habitants. Au quinzième
jour de chaque mois, les rues s’y
emplissent de chevaux pour une foire
célèbre. Le reste du temps, un commerce
de vêtements des plus prospères attire
dans ses boutiques des groupes
traînaillants de chalands campagnards.
Orthographe grammaticale
Binche compte quelque dix mille habitants.
Cette jolie petite ville a un beffroi, une gare
somptueuse, et presque autant de
musiciens que d’habitants. Au quinzième
jour de chaque mois, les rues s’y emplissent
de chevaux pour une foire célèbre. Le reste
du temps, un commerce de vêtements des
plus prospères attire dans ses boutiques
des groupes traînaillants de chalands
campagnards.
Quelque : adverbe – peut commuter avec
« environ » invariable
Dix mille (A.O.) ou dix-mille (N.O.) : « mille » est
un adjectif numéral cardinal toujours invariable.
Un commerce de vêtements des plus prospères :
« prospères » avec un s car on comprend « parmi les
plus prospères »
« prospère » sans s si on veut comprendre « vraiment
prospère »
cf.
exercice 5 dans le chapitre sur l’accord des
adjectifs (corrigés sur blog).
Attire : accord avec le noyau du GN précédant
« commerce » (3e pers. sing.)
Traînaillants (A.O.) ou trainaillants (N.O.) : il
s’agit ici d’un adjectif verbal (et non d’un
participe présent), c’est pourquoi il s’accorde en
nombre avec « groupes ».
Orthographe d’usage
Binche compte quelque dix mille
habitants. Cette jolie petite ville a un
beffroi, une gare somptueuse, et presque
autant de musiciens que d’habitants. Au
quinzième jour de chaque mois, les rues
s’y emplissent de chevaux pour une foire
célèbre. Le reste du temps, un commerce
de vêtements des plus prospères attire
dans ses boutiques des groupes
traînaillants de chalands campagnards.
Un beffroi : tour d’une église, servant, au Moyen
Âge, à faire le guet. Cette tour abrite les cloches
de la commune.
Presque autant : l’e final de presque n’est
remplacé par une apostrophe que dans le nom
presqu’île.
Chalands : clients d’un commerce (féminin :
chalande).
A noter:
Un magasin bien achalandé : un magasin qui a
beaucoup de clients, et, par extension, un
magasin bien approvisionné.
Binche travaille et fait excellemment ses
affaires. Mais vienne le Mardi gras, la
petite ville secoue les soucis qui l’ont
absorbée durant toute une année de
fatigante activité.
Orthographe grammaticale
Binche travaille et fait excellemment ses
affaires. Mais vienne le Mardi gras, la
petite ville secoue les soucis qui l’ont
absorbée durant toute une année de
fatigante activité.
Vienne : subjonctif présent (« que » sous-entendu)
– le sujet « le Mardi gras » est postposé.
Absorbée :
participe passé employé avec « avoir » on cherche la
place du CDV (objet)
le CDV est le pronom « l’ » mis pour « la petite ville »
accord au féminin singulier
Fatigante : adjectif verbal (et non participe présent),
c’est pourquoi il s’accorde en nombre avec
« activité ». En outre, on ne notera pas le « u »
entre le « g » et le « a » (≠ du participe présent
« fatiguant »).
Orthographe d’usage
Binche travaille et fait excellemment ses
affaires. Mais vienne le Mardi gras, la
petite ville secoue les soucis qui l’ont
absorbée durant toute une année de
fatigante activité.
Excellemment :
« xc » car on prononce [ks]
« ll » car on prononce [ɛ]
« mm » car il s’agit d’un adverbe > adjectif terminé par
« -ent » (excellent) donc on double le m.
Le Mardi gras : nom d’une fête (majuscule au
nom, minuscule à l’adjectif)
Activité : nom féminin terminé par « té » la
plupart du temps, jamais de e.
Dans le bariolage des plus brillants et des
plus riches costumes, sous le carton
violemment colorié des masques et des
nez postiches, agitée par la frénésie des
grelots et par une musique endiablée dont
les résonances prolongent dans chaque
rue mille gaietés sonores, une foule
immense, venue de tous les coins du pays,
emplit la villette.
Orthographe grammaticale
Dans le bariolage des plus brillants et des
plus riches costumes, sous le carton
violemment colorié des masques et des
nez postiches, agitée par la frénésie des
grelots et par une musique endiablée dont
les résonances prolongent dans chaque
rue mille gaietés sonores, une foule
immense, venue de tous les coins du pays,
emplit la villette.
Agitée :
participe passé employé seul
il s’accorde donc comme un adjectif avec le nom dont
il est l’expansion épithète
il est ici épithète détachée antéposée de « foule » féminin singulier
Venue : voir participe passé précédent.
Ici, l’épithète détachée est postposée.
Orthographe d’usage
Dans le bariolage des plus brillants et des
plus riches costumes, sous le carton
violemment colorié des masques et des
nez postiches, agitée par la frénésie des
grelots et par une musique endiablée dont
les résonances prolongent dans chaque
rue mille gaietés sonores, une foule
immense, venue de tous les coins du pays,
emplit la villette.
Bariolage : effet produit par diverses couleurs
mises sans règle ou d’une manière bizarre.
Violemment : dérivé de « violent » « e »
devant les « mm » (cf. excellemment).
Postiches : adj. qual. signifiant « qui n’a que
l’apparence de quelque chose, faux ».
Résonances :
> verbe « résonner » (renvoyer le son) ≠ raisonner
Attention : le substantif ne prend qu’un n
Gaietés :
Autre orthographe possible : gaîté
Finale « té » pas d’e
Que de visiteurs ! À aucun autre jour de
l’année, Binche n’en a tant vu ! Partout
c’est un débordement de bonne humeur
exubérante. Coiffés de hautes plumes
multicolores, chaussés de sabots, le
panier d’oranges à la main, les gilles se
sont donné la joie de faire passer à
travers la ville un irrésistible courant de
gaieté sautillante.
À leurs appels, l’aile de la fantaisie et du
caprice vient effacer les rides qu’ont
creusées sur les fronts les tâches
quotidiennes. Et ainsi par douze heures
ininterrompues de danses et de chants, le
Wallon le plus alourdi de richesse ou de
fatigue atteste, lui aussi, encore, la
légèreté de son cœur et sa faculté de
plaisir.
Orthographe grammaticale
Que de visiteurs ! À aucun autre jour de l’année,
Binche n’en a tant vu ! Partout c’est un débordement
de bonne humeur exubérante. Coiffés de hautes
plumes multicolores, chaussés de sabots, le panier
d’oranges à la main, les gilles se sont donné la joie de
faire passer à travers la ville un irrésistible courant de
gaieté sautillante. À leurs appels, l’aile de la fantaisie
et du caprice vient effacer les rides qu’ont creusées sur
les fronts les tâches quotidiennes. Et ainsi par douze
heures ininterrompues de danses et de chants, le
Wallon le plus alourdi de richesse ou de fatigue
atteste, lui aussi, encore, la légèreté de son cœur et sa
faculté de plaisir.
Vu :
Coiffés, chaussés :
participe passé employé avec « avoir » on cherche la place
du CDV (objet)
« en » est-il CDV ? Binche n’a pas vu tant de visiteurs
précédé de « en », le participe passé reste invariable
participes passés employés seuls
ils s’accordent donc comme des adjectifs avec le nom dont ils
sont expansions épithètes
ils sont ici épithètes détachées antéposées de « gilles » masculin pluriel
Le panier d’oranges à la main : complément détaché du
nom « les gilles ».
Donné :
participe passé du verbe pronominal « se donner »
le verbe est occasionnellement pronominal, donc on cherche le
CDV (objet)
le CDV est « la joie », il est placé après le participe passé, donc
celui-ci reste invariable
Creusées :
participe passé employé avec « avoir » on cherche la place
du CDV (objet)
le CDV est le pronom « qu’ » mis pour « rides »
Attention : « les tâches quotidiennes » est ici GN sujet
accord au féminin pluriel
Orthographe d’usage
Que de visiteurs ! À aucun autre jour de l’année, Binche
n’en a tant vu ! Partout c’est un débordement de bonne
humeur exubérante. Coiffés de hautes plumes
multicolores, chaussés de sabots, le panier d’oranges à la
main, les gilles se sont donné la joie de faire passer à
travers la ville un irrésistible courant de gaieté sautillante.
À leurs appels, l’aile de la fantaisie et du caprice vient
effacer les rides qu’ont creusées sur les fronts les tâches
quotidiennes. Et ainsi par douze heures ininterrompues
de danses et de chants, le Wallon le plus alourdi de
richesse ou de fatigue atteste, lui aussi, encore, la
légèreté de son cœur et sa faculté de plaisir.
Exubérante : qui se manifeste sans retenue.
Un gille de Binche: ancien personnage de niais
dans le style burlesque.
Irrésistible : préfixe « in » (négatif) double la
première lettre de l’adjectif « rr ».
Tâches ≠ taches: homophones lexicaux
Ininterrompue : pas de n géminé car la
première lettre de l’adjectif est une voyelle.
Wallon : majuscule car nom de gentilé.
Légèreté, faculté : noms féminins avec
finales en « té » !

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