NOCE D`AUTREFOIS - Archives Municipales de la ville d`Issoire
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NOCE D`AUTREFOIS - Archives Municipales de la ville d`Issoire
P a r a i s s a n t le TVTQrcredl. -— IV0 © ABONNEMENTS : Six mois 2 fr. 25 Issoire . . ;•,, Département . . . 2 fr. 75 Hors du Département. 3 fr. 25 ANNONCES JUDICIAIRES, AGRICULTURE, LITTÉRATURE & NOUVELLES L'Abonnement se continue jusqu'à réception --. •- • -". • ".. '....;.•• ;.. d'Avis contraire. CAISSE D'ÉPARGNE La Caisse d'Epargne d'Issoire, a reçu samedi dernier de 112 déposants dont 31 nouveaux, la somme de 32,745 fr. Le lendemain dimanche, elle a remboursé 35,217 fr. 3 1 . ANNONCES JOURNAL D'INFORMATIONS GENERALES Un a r 4 fr. 5 fr. 6 fr. 1O Février I8Ô7 " Tout ce qui concerne le Journal doit être adressé à l'Imprimerie B O U C H E R O N & V E S S E L Y , S u c e " de BOUNOURE el RUE DE CHATEAUDUN ET BOULEVABD DE LA MANLIÈRE refuge sur les navires français, anglais, italiens, russes, grecs, ancrés dans le port. Une bonne partie des habitants de l'île de Crète étant d'origine grecque, il en est résulté une émotion considérable à Athènes. Les Chambres grecques ont tenu des séances de jour et de nuit, siégé presque en permanence ; des croiseurs grecs ont été envoyés devant la Canée et il s'en est fallu d'un iota que la Grèce ne déclarât la guerre à la Turquie. Toutes les puissances reconnaissent que la Turquie est dans une situation lamentable, que l'homme malade, comme on se plaît à appeler Tlimpire ottoman est un homme perdu, que sa succession est ouverte. Mais où elles ne s'entendent plus, c'est dans la question du partage de l'héritage. L'Allemagne et l'Angleterre surtout convoitent les meilleurs morceaux ; la Grèce a jeté les yeux sur la Crète ; l'Italie ne dédaignerait pas une part plus grosse que la maigre Erythrée ; la France et la Russie ne veulent rien pour elles-mêmes, mais verraient d'un œil jaloux les Anglais et les Allemands s'arrondir même aux dépens des Turcs. A OLLIER ISSOIRE 2 0 c. la ligne 2 5 c. la ligne UN NUMÉRO : 5 c. Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont insérés gratuitement. Tablettes Parisiennes (De notre correspondant de Paris) A la Chambra Après plus d'une semaine de discussion, la Chambre a adopté le projet de loi sur les sucres. Ce projet gui va être soumis au Sénat, accorde de forces primes à l'exportation des sucresr-et ôela poHPtperrnettrede lutter avec la concurrence ae l'Allemagne et de l'Autriche. Les adversaires du projet ont soutenu qu'il en résultera un bénéfice seulement pour les fabricants de sucre et les raffineurs ; ses partisans au contraire ont affirmé que les agriculteurs auraient également leur part de cette protection donnée à l'industrie sucrière. Espérons-le; car qui vivra, verra, comme dit le proverbe. Annonces Judiciaires. Réclamas et Avis divers reux et à ses musiciens. C'était justice. L'exécution de cet acte, celle de Gweudoline et d'Espana ayant été parfaites. Cliabrier était en irain de faire mieux que Gwendoline. Briséïs donne la vraie mesure du maître. En cet acte on retrouve la délicatesse de l'auieur de « La Sulamite », la savante orchestration et la si personnelle instrumentation de notre tant regretté compositeur. • • - -• ..—.:.-••-•.• Ovations trop tardives, triomphe trop longtemps attendu ! Voilà ce que disaient à la sortie les admirateurs de Chabrier. Reconnaître sa valeur, rendre hommage à son talent si original lui eût suffi. Par malheur il n'en va pas ainsi pour les créateurs. Et Chabrier est allé grossir cetle phalange des vivants méconnus, célèbres aussitôt morts. Pareille injustice s'est produiie pour Mozart et de nos jours pour César Franck. Lassé, découragé, d'être joué et compris en Allemague, en Belgique, mais pas à Paris, Cliabrier fut bientôt la proie d'un mal qui le mit dans l'impuissance de produire et abrégea beaucoup ses jours. Songe-l-on à l'amertume d'une pareille fin, après une pareille vie ! Et il en fut de même les trois quarts du temps, un citoyen invente des confetti, ou un apéritif abominable, un autre se déguise pour aller au Parlement, un autre insahe ou diffame, il est célèbre, sa notoriété est complète, le plus grossier illustré reproduit ses trails, il fait fortune, il fait école. Bûchez, veillez, pour rendre plus parfaites les admirables, dispositions qui vous sout réparties, comme ce n'est pas le pas de quatre ou la Mascotto, il faulra vous donner la peine de mourir pour que justice vous soit rendue. — Et encore on vous marchandera un buste, alors que tant d'inconnus ont des monuments. Te< remarques pour les rares enfants de la positive Auvergne qui auraient des velléités de se cons-jerer à un Art. Ils tireront plus de profit en prenant comme modèles les Boucicaut, Chauchart, Potin et autres Godillot. Voilà que la lecture du dernier Moniteur d'Issoire semble celle d'une vieille gazette. Retour dé la foire, au déclin du jour, les paysans regagnant leurs villages sont dé•.,.. ISSQIRE, LE 10 FÉVRIER 1897. troussés comme au temps des diligences par des malfaiteurs introuvables. Et cela sur une route fréquentée en toute saison ! Ce n'est pas de Paris que nous viendront pour aujourd'hui des nouvelles aussi sensationnelles. Nous avons bien le plus gros conscrit La Crète, cette île qui, d'après une de France, mais c'est un auvergnat. Mme opérette célèbre, passait pour une terre Flomond, sa mère, marchande de vins, quai de délices, un pays de Cocagne, est des Orfèvres, est originaire du Cantal. Et Au sujet des troubles qui ont éclaté de tous les noctambules ont fait chez elle une actuellement ravagée par le fer et le feu. nouveau en Crète et que nous avons anpetite station, engagés à voir une aussi Tous les journaux publient, sous la runoncé dans notre service de dernière grosse personne par un cocher à l'estomac brique : événements de Crète, des déheure, dans notre précédent numéro, reconnaissant. La cuisine est bonne, paraitM. de Mun a adressé une question à tails navrants sur la situation de cette il, chez ces modestes traiteurs et doit être M. Hanotaux, ministre des affaires dépendance de la Turquie, où les quespour un peu dans ces emboinpoinls inuaffaires étrangères. sités. tions de religion et de race renouvellent M. Hanotaux a dit: « le nécessaire a été « fait pour sauvegarder les protégés Les banquets d'auvergnats chôment en ce les luttes atroces et barbares d'un autre « français. Des gardes de marine ont été moment. Celui de la Soupe aux Clioux, « placés dans la mission catholique, au qui devait avoir lieu en Janvier, est remis. « consulat et à la chancellerie. Le comElle a une histoire fort mouvementée Les uns prétendent qu'il doit être pré« mandant français et le consul se sont sidé par M. Rigaud, le nouveau député de cette Crète qui, après Chypre, est la « joints aux commandants et aux conNeuilly et qu'on attend sa validation ; les « suis des autres puissances pour tenter plus grande des îles de population grecque autres, quo tous les lots pour la tombola « d'établir un cordon coupant les comet qui paraît une dépendance naturelle « munications entre le quartier musulMombur n'étant pas arrivés, leur Exposiman et le quartier chrétien. De ce côté de la péninsule hellénique. De 961 à tion en est reiardée et le diniT avec. encore, les efforts paraissent devoir " L'Auvergne " a eu, sans bruit, son 1204 elle a fait partie de l'empire de réussir. Nous avons en ce moment assemblée annuelle, et presque tout le bureau l'Orient qui la céda au marquis de Montdans les eaux de la Sude et de la CaComme on le voit, la question est a été réélu. Voilà une Société peu bruyante, née deux bâtiments, le Suchet, le Watferrat. De 1204 à 1645, elle est restée épineuse et pourrait amener une contignies. Le Forbin, parti depuis quatre . mais où se fait beaucoup d'utile besogne, au pouvoir des Vénitiens; de 1645 à flagration européenne. C'est ce que ce qui est l'important. jours est sur le point d'arriver. J'espère que les événements qui viennent de 1715, elle a vécu sous la domination Ne chôment pas non plus cet hiver la sait très bien le Sultan, et c'est pourse produire, prendront rapidement fin, pluie et les inondations même. Vit-on jamais turque; de 1824 à 184<\ elle a apparquoi, il se moque des chiens de chrégrâce au concours de tous et en partipareille humidité persister plus de six mois. tenu aux Egyptiens ; depuis cette époque, « culier grâce au courage et à l'activité tiens de son Empire et des Empires Jusqu'à présent les Expositions seules sé« de notre consul auquel il m'est agréaelle est de nouveau comprise dans cette voisins ; tant que les puissances ne sont vissaient en toute saison. A celk' du Cercle « ble de rendre ici un hommage mérité » expression purement géographique qu'on Volney, Pueeh dont le talent est si intérespas d'accord sur la sauce à laquelle sant, dont on vient de placer « La Seine », appelle l'Empire Ottoman. elles veulent accommoder ses restes, L'élection de la H a u t e - G a r o n n e bas-relief en marbre blanc dans la salle Du 10e au 19e siècle, pendant 900 il est convaincu qu'il ne risque rien. Le premier bureau du Sénat, chargé des délibérations du tribunal do commerce, ans, les Cretois ou Candiotes, car la Aussi vit-il, au fond de son palais, de vérifier l'élection de la Haute-Garonne expose un busie de femme et une statuetie IRPP I ittpniîipp pf a déclaré que M. Constans devait être Crète porte aussi le nom de Candie, ont dans un laisser-aller oriental au superallégorique « La Source ». 11100 L I l l D l d l l u Ol proclamé élu. Puech avoue lui-même ses préférences lutté pour secouer les différents jougs latif, n'ignorant pas que cet accord est Succès ! succès sur toute l.i ligne ! tels pour le fini en Art. Cslle tendance est étrangers qui annihilaient leur indépenaussi difficile à réaliser que la quatraLes professeurs étrangers sont les premiers mots qui mt viennent sons bien, elle satisfait la conscience de l'artiste, dure du cercle. dance. En 1821, ils se soulevèrent en l.i plume au inomeul où je commence le lève ses scrupules, sollicite davantage l'.,tLa commission d'initiative a pris en masse et furent un moment libres ; considération la proposition de M. BourNe serait-il pas plus simple et plus c.Hiipie-rendii 'le la m a t i n é e l u t é . a i r e el m u s i teuliou du public, peu enclin à deviner rât stipulant que les professeurs et surmais bientôt écrasés par l'armée de c.ile, «Ion•-.on dimanche dernier dans la salle ce qu'a d'obscur pour lui la niiiqm tle ou noble d'adopter une solution toute autre veillants étrangers ne pourraient être du tliéùire, par les élèves du Collège d'Issoire, l'esquisse, ou ce qui s'en rapproche Le Méhémet-Âli, ils ne tardèrent pas à reque le dépeçage brutal ? L'Europe ne employés dans les établissements d'enau bénéfice des pauvres. perfectionné convient assez aussi aux busles tomber au pouvoir des Turcs qui, d'après seignement privé qu'après autorisation pourrait-elle pas envoyer le Sultan féminins, dont Puech semble vouloir se faire Succès au point de vue financier, car les du gouvernement. les informations, les traitent depuis lors régner en Asie, réunir les différents une spécialité. Mais celte qualité ne sied pauvres auront lu part belle.; succès au point non en sujets, mais en vaincus, en répeuples de son Empire en confédérapas toujours à une composition. Elle semble do vue artistique, car tout a marché à La p e s t e b u b o n i q u e alors apprêtée et d'un goût mièvre. C'est souhait : le char d<> Thespis a fait une bonne voltés. tion, leur donner une constitution libéM. Barthou, ministre de l'intérieur, a le reproche qu'on peut faire à « La Source ». el belle course et la Lyre a élé pincée d'une rale et mettre à leur tête un chef qui entretenu le Conseil des ministres de Cette source n'a rien de rustique. Une belle manière juste et agréable. serait le délégué de l'Europe ? l'état sanitaire dame très bien coiffée, avec décolleté savant, Aussi, je m'octroie la liberté de débuter II a été autorisé à faire signer un déTout en faisant la part des exagéraDe profonds politiques diront peut vêtue d'étoffes dont les arrangements ne sont par où Ton finit généralement les comptescret portant interdiction absolue du dépoint contrariés par le vent qui s'y engouffro, rendus, par adresser des remerciements à tions et des nouvelles erronées, il faut être que notre solution ne saurait être barquement dans les ports français des avec une jolie corne sous le bras symbolise tous ceux qui ont contribué à l'organisation marchandises provenant des endroits de convenir qu'il se déroule en Crète une qu'un provisoire. Possible ; mais de une source. Ou ne vit jamais, je suppose, et à l'éclat <le cette fête universitaire, à M. le l'Inde, contaminés par la peste. série d'événements qui sont de nature nos jours, n'est-ce pas le provisoire une source jaillir en un salon ou eu un Recteur qui a bien voulu lui douner son Un décret ultérieur déterminera après son apapà énerver l'Europe déjà fort surexcitée qui a le plus de chance de durer et de délibération du Conseil supérieur d'hyboudoir. Puech s'est trompé celle fois en bi à M. Md E l doyen y dela probation, des Essaris, le la giène, les conditions de quarantaine à et qui pourraient amener les puissances contenter tous les esprits ? faisant une chose dont l'analogie avec les Faculté des Lettres qui en a accepté la prési présiimposer aux passagers. sculptures autrefois commandées pour les douce, à M. des Essarts le meilleur des doyens, les mieux intentionnées à l'égard de la Le gouvernement a sagement agi daus HENRI NICOLE palais ou les parcs royaux frappe de suite. lefinet délicat lettré, le gracieux poète dont Turquie, à passer des bons conseils la circonstance. Puisque les anglais perLa grande manifestation artistique dont l'âme est pétrie d'indulgente bonté, à M. le sistent à importer des marchandises aux actes de vigueur. tous les auvergnats ont lieu de se réjouir Maire qui a accordé avec empressement, au venant des Indes, qu'ils les importent à la librairie Boucheron et Vessely chez eux et non chez nous. est celle du 31 janvier au concert Lamounom de la ville, la salle et les frais d'éclairage, La moitié de la ville de la Canée, reux. à M. Marserou, noire aimable sous-préfet, le principal port et le chef-lieu de l'île, PAUL V*RAX. L'impeccable chef d'orchestre, le vieil qui s'intéresse si vivement à tout ce qui est brûlée. De nombreux chrétiens ont de la ami d'E. Cliabrier, a donné la première touche à l'instruciion publique, à M. le été massacrés ; d'autres plus nombreux Guerre de 1870-71 audition du seul acte achevé de Briséïs. Principal et à ses collaborateurs, dan I aci r J.pui. O.t>O< Uni»»» k AV encore ont été obligés de chercher un Une ovation superbe a été faite à Lamou- constance, MM. Dubois, professeur "e rliéPar le commandant ROUSSET auÛAl En Crète [3] Feuilleton du MONITEUR D'ISSOIRE UNE NOCE D'AUTREFOIS Far • • • • • • F. FERTIAULT • . • • • . • • I LA MÈRE ESPÉRANCE — Je te crois, s'écrie gaiement Toni, et je parie qu'elle sera bonne. Voyons, allons faire un petit tour de levée, et nous filerons à l'hôtel sentir comment se porte la cuisine. — C'est çà I — Adopté! Et nos trois camarades, remis d'accord sur le cas délicat du pauvre Jeau, quittent le café et se dirigent vers les talus verdoyants de la promenade. LA « PÔCHOUSE » Brillants de braise et plein? des alléchants murmures de la cuisine, les fourneaux de la maman Gaillard sont eu pleine activité : sur les uns bouillottent et se condensent des, sauces appétissantes, sur d'autres cuisent de beaux et odorants légumes; mais c'est principalement sur un autre encore que l'attention du gourmet pourrait se porter, Le mets national du pays y mitonne, dégageant un fumet légèrement capiteux, où se démêle le parfum des meilleurs poissons d'eui douce, cuisant dans un bain de vin blanc rehaussé d'ail et de divers aromates. C'est la pôchouse, la délicieuse pôchouse, que les nombreux amateurs viennent de loin déguster, après l'avoir commandée et recommandée la veille, aux bons soins delà maman Gaillard. Il faut constater que la maman Gaillard, l'active propriétaire de l'hôtel, confectionne excellemment le susdit met. Chaque dîneur s'en pourléche les babines, et il n'est pas rare que des groupes d'une douzaine de friands se forment parfois pour venir chez elle, d'un département limitrophe, se payer un repas composé en entier de poissons et couronné par l'inestimable pôchouse. Le brochet, la carpe el l'anguille constituent le fond classique de notre merveille culinaire, dont la partie substantielle s'entrevoit facilement. Quand au nom même de la chose, il est simple aussi. Chez nous, pocher veut dire pêcher; la pôchouse est donc tout naturellement le produit de la pêche préparé pour le repas. Il n'a point fallu un grand effort de linguiste pour le dénommer. Le mets n'en a pas moins de saveur pour cela. Nos trois camarades figurent au nombre des vifs appréciateurs de cette préparation spéciale. Cest pourquoi, ne prolongeant pas leur promenade, ils rentrent en ville et s'acheminent vers l'hôtel où leur dîner va les attendre. Remis par la consultation réparatrice reçue au café, moins préoccupes et causeurs, ils arrivent. La maîtresse de céans, toute à ses fonctions trônait devant ses casseroles. — Bonjour, maman Gaillard ! — Ah ! vous voilà, messieurs... bien le bonjour I — Comment se porte la cuisine? —: Flairez-la. — Elle embaume. — N'est-ce pas ? — Ça s'avance-t-il ? — La table est prête. T— Et la pôchouse? — Elle va vous suivre. Si vous voulez passer dans la salle, vous allez pouvoir commencer. — Boni — Avez-vous appétit? — Je crois bien, répond Toni. D'ailleurs l'appétit ne serait pas ouvert, que votre pôchouse nous l'ouvrirait sans manquer. — Vous étos bien honnêtes, messieurs. Pendant ces politesses réciproques, nos trois dîneurs s'installent. La pôchouse, fumante et odorante, s'avance. Elle est déposée sur la nappe aux plis neufs, entre deux bouteilles de vieux vin blanc de Bragny. — Allons, sers, Toni, dit Jacquotqui aime mieux manger que servir. Et le bon Toni, chargé de faire les parts, s'en acquitte en dévoué camarade, choisissant pour les amis les jolis et confortables morceaux, qu'il doit leur offrir. — Tiens, Jean, voilà un beau tronçon d'an- l'autre gagner de l'avance sur lui. guille, Manges-nous ça crânement... et gaîment. — Oh ! que non, qu'on ne m'appellera pas — De l'anguille, réplique Jean, ça va bien. Jean-Jean ! Puisque vous tous ma faites reC'est le poisson quo je comprends. Il n'y a prendre courage el que la mère Espérance pas beaucoup d'arêtes. m'a aussi pas mal consolé, je veux faire encore tout ce qui dépendra de moi... Oh! ma — Comme dans ton mariage, où tu ycis gentille petils Annette! si jolie, ma foi! et toujours l'impossible. qui rn'i-'imait pourtant bion !... — Ah! ça, c'est différent. Les arêtes du poisson on peut les ôter; tandis que, dans la — Et qui t'aime encore, crois-le. famille d'Annette, celles qui y sont. . sont — Dans le fond, peut-être ; mais sans quo tenaces. ça me serve à grand chose. — S'il y en a, sois sûr qu'on peut les ôter — Bon! no vas-tu pas recommencer à aussi. désespérer, au moment où tu dis que tu vaux — Vous voyez mon avenir en rosé, mes reprenlro courage?... amis ; ça prouve votre bon cœur. Moi j'y vois — Pas de ça! ajoute Jacquot aux paroles encore bien des brouillards. insinuantes de Toni; pas de ça! Allons! ami — Tu n'as qu'à souffler dessus pour les Jeau, voilà nos trois verres pleins, pleins de faire partir. Tu t'appelles Jean, mais songe cebon petit vin blanc qui picole et qui réveille. qu'il ne faut pas qu'on ne puisse l'appeler Nous allons Irmqutsr à la santé d'Annotie, à Jean-Jean. la tienne... et à celle de votre mariage à vous « Jean-Jean » est chez nous l'équivalent deux. de niais, d'incapable, et le ton avec lequel — Ci va ! s'écrie Jacquot, empressé de Toni disait cela à son ami ne laissait aucun faire chorus dans cette affectueuse provodoute sur l'aménité du conseil. Toni no voucation. lait pas que Jean fut raillé, et il craignait Et les trois dîneurs lèvent leurs verrus, Us qu'on ne le raillât s'il ne l'emportait sur choquent amicalement et les vident dans la a mossieu Maurice. » meilleure des internions. Ah 1 ce monsieur Maurice I c'était: bien lui Oh ! le trait d'union merveilleux, quand ui causait les tortures de Jean. Jean, connu on ne le pousse pas trop loin! Comme il sait e la famille d'Annette depuis l'enfance ; Jean doucement trouver le chemin des cœurs! qu'Annette semblait jadis avoir accepté comJusqu'à une certaine dose, c'est la lumière, me mari futur; Jean, qui aimait Annetle de c'est l'émotion, c'est la flamme... Bon petit toute la force de son cœur sincèra et qui n'avin de Bragny, val vait jamais entrevu autre chose que ion union avec elle ; le pauvre Jean voyait avec (A suivre) une douleur infinie sa situation s'ébranler et 3 ,s>