études et recherche l`assemblage de pièces au four sous vide
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ÉTUDES ET RECHERCHE L'ASSEMBLAGE DE PIÈCES AU FOUR SOUS VIDE : PRINCIPES ET APPLICATIONS EN BRASAGE-DIFFUSION ET SOUDAGE-DIFFUSION D. MACEL1 1. INTRODUCTION Les choix technologiques pour assembler des matériaux métalliques ou non métalliques sont nombreux et offrent des perspectives diverses aux industriels œuvrant aussi bien dans les secteurs de pointe que dans les secteurs plus conventionnels. Nous trouvons principalement les moyens d’assemblage par fusion ou à l’état solide (soudage), mécaniques (sertissage, clinchage, vissage…), par diffusion (brasage) ou encore par collage. Ce choix sera guidé essentiellement par la nature des matériaux en présence, par leurs fonctionnalités, par leur milieu environnant de service, par les caractéristiques mécaniques, et de manière systématique, par le coût d’assemblage. Il n’est aucunement question dans cet article de détailler l’ensemble de ces procédés riches en innovations techniques, mais une parenthèse peut être ouverte en évoquant les singularités de l’assemblage sous vide. 2. POURQUOI UTILISER UN FOUR SOUS VIDE ? Le four sous vide est une technologie appréciée dans la réalisation des assemblages multimatériaux. De par sa flexibilité, le four sous vide peut être utilisé pour réaliser des assemblages par soudage diffusion ou par brasage diffusion grâce à l’utilisation d’un vérin de plaquage. L’essence même de ces deux techniques d’assemblage est d’assurer la continuité métallurgique entre des matériaux de même nature mais aussi et surtout entre des matériaux différents. Dans de nombreuses applications industrielles, les matériaux sont amenés à subir des températures de plus en plus élevées en service pour obtenir de meilleurs rendements (cas des échangeurs de chaleurs innovants ou d’éléments de turbine), et ces matériaux nécessitent par conséquent d’être assemblés avec la plus grande minutie. Le four sous vide présente donc la particularité de chauffer et de refroidir lentement les pièces, ce qui Figure 1 Four sous vide de la plateforme assemblage de l’Institut de Soudure à Yutz. Principales caractéristiques du four sous vide de l’IS : - Volume utile : 450 mm × 450 mm × 650 mm (l × H × L) - Température max : 1 300 °C - Refroidissement turbiné. 1. Institut de Soudure, Plateforme Assemblage, 4 boulevard Henri Becquerel, 57970 Yutz. I MAI - JUIN 2014 I S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES 45 ÉTUDES ET RECHERCHE permet de limiter les contraintes dues à une dilatation différentielle dans l’épaisseur des pièces, qui a pour conséquence de générer des déformations. L’on rencontre ce phénomène de façon plus ou moins marquée avec la majorité des autres procédés d’assemblage thermique. En plus de cet avantage certain, les pièces ne sont jamais portées à leur température de fusion en soudage diffusion et en brasage diffusion. Les déformations des pièces ne sont donc jamais évoquées avec ces deux procédés. Cependant, pour des raisons opératoires, nous pouvons créer volontairement une légère déformation des microaspérités de surface (en appliquant une contrainte supérieure à la limite élastique du matériau à haute température) grâce à l’utilisation d’un vérin de plaquage. L’utilisation d’une atmosphère sous vide dans le four permet : - d’assembler des matériaux qui sont très avides d’oxygène (titane, aluminium, etc.), - d’éviter les opérations de nettoyage des pièces après assemblage, - d’obtenir des joints soudés et brasés exempts de défaut rédhibitoires. 3. DISTINCTION ENTRE LE SOUDAGE DIFFUSION ET LE BRASAGE DIFFUSION 3.1 SOUDAGE DIFFUSION Le soudage diffusion consiste à positionner deux surfaces l’une en face de l’autre en appliquant un effort (contrainte située principalement entre 2 et 20 MPa) tout en étant placées dans une chambre thermique portée à très haute température (jusqu’à 0,9 fois la température de fusion du matériau). Le temps de traitement peut atteindre une dizaine d’heures. Les pièces n’entrent pas en fusion pendant l’opération d’assemblage : il s’agit uniquement d’une diffusion interatomique entre les différents matériaux en présence, avec la constitution d’un réseau cristallin commun à l’interface des pièces, cf. figure 2. Il n’est pas rare qu’un revêtement soit Tableau 1 – Comparaison de propriétés mécaniques en traction entre matériau non assemblé et matériau soudé diffusé Essai de traction Base nickel Sans traitement thermique Temp. d’essai (°C) Rm (MPa) A (%) Rm (MPa) A (%) 20 680 45 600 25 850 215 95 210 60 950 125 110 120 70 appliqué par voie chimique sur les surfaces afin de faciliter et d’améliorer la qualité de l’assemblage. Ce revêtement diffuse dans les matériaux et il peut ou non réagir avec les substrats pour former un alliage de liaison qui, en entrant en fusion, assemble les pièces. Il s’agit du procédé « Transient Liquide Phase » : passage par une phase liquide. Sur le plan mécanique, la jonction soudée-diffusée permet d’atteindre des charges à la rupture qui restent assez proches de celles du matériau de base (non traitée thermiquement) ou encore assez proches, voire égale, à celles du matériau de base ayant subi le même traitement thermique que celui utilisé pour réaliser l’assemblage. En prenant l’exemple d’une base nickel ayant été assemblée par soudage diffusion sans application d’un revêtement préalable, l’on peut remarquer que les valeurs de résistance mécanique atteintes sont très proches de celles du matériau de base, avec tout de même une réduction sensible de l’allongement à rupture (cf. tableau 1). L’analyse des faciès de rupture indique sans équivoque un mode de rupture ductile de l’éprouvette de traction (cf. figure 3). La figure 4 montre que la déformation a lieu dans tout le matériau avec un important allongement des grains. Figure 3 Faciès de rupture (assemblage soudé-diffusé d’un alliage base nickel). Figure 2 Liaison soudée-diffusée d’un acier inoxydable. La flèche en rouge indique le plan de joint initial. 46 S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES I MAI - JUIN 2014 I Traitement thermique d’assemblage La rupture a lieu dans le matériau de base et non à l’interface (cf. figure 5). Ainsi, lorsque les conditions optimales d’assemblage sont réunies, la recristallisation totale des matériaux s’opère et il est possible de ce fait, grâce à cette technologie, de reconstituer par strato-conception des pièces au design intérieur très complexe. Les échangeurs de chaleur (en acier inoxydable, en base nickel) ou des pièces intégrant des moteurs d’avion (en alliage de titane) sont des exemples concrets qui utilisent régulièrement cette technologie. Il est important de rester dans le domaine de soudabilité métallurgique car une déviation des paramètres d’assemblage (température plus faible par exemple) peut conduire à des résultats différents (rupture fragile, faible charge à la rupture et faible allongement) (cf. figure 6). Pour poursuivre sur les propriétés mécaniques de certaines liaisons soudées diffusées, l’on peut s’intéresser à la résistance au fluage. La figure 7 montre les résultats d’essais réalisés sur des éprouvettes usinées dans la masse et des éprouvettes reconstituées en soudage diffusion. Des essais de fluage ont été réalisés sous une contrainte de 20, 60 et 100 MPa à 850 °C. Les éprouvettes prélevées Figure 4 Aperçu de l’allongement à rupture sur une éprouvette de traction (base nickel). Figure 5 Rupture dans le matériau de base, cas d’un acier inoxydable soudé-diffusé. La flèche rouge indique la position du plan de joint. L'ASSEMBLAGE DE PIÈCES AU FOUR SOUS VIDE Figure 7 Courbe de fluages à 850°C d’une base nickel. Figure 6 Rupture à l’interface (base nickel). dans les deux cas de figure tiennent aisément la contrainte de 20 MPa pendant 1 000 h. Par contre, sous une contrainte de 60 MPa et de 100 MPa, les éprouvettes se déforment et cassent prématurément dans les deux cas. A ces niveaux de contrainte, les éprouvettes usinées dans la masse présentent une tenue au fluage plus importante. Pour une contrainte de plaquage raisonnable (2 MPa) mais néanmoins difficile à mettre en œuvre sur des pièces de grandes dimensions, il est nécessaire de déposer un revêtement ductile sur les surfaces à assembler afin de diminuer la pression de placage et faciliter la recristallisation des matériaux. Cette couche permet également de limiter les effets de bord toujours présents sur des assemblages soudés diffusés. La figure 8 montre une coupe métallographique réalisée sur une éprouvette soudée diffusée et préalablement revêtue d’une fine couche de nickel de quelques micromètres d’épaisseur. L’examen au microscope électronique à balayage montre que la jonction est exempte de défaut et la cartographie élémentaire indique une diffusion satisfaisante de la couche de nickel dans le matériau de base. 3.2 BRASAGE DIFFUSION Le brasage diffusion diffère principalement du soudage diffusion par l’utilisation d’un alliage d’apport qui va fondre à la température de liquidus théorique majorée de quelques degrés. Sa température de fusion restera toujours inférieure à celles des matériaux à assembler. Le plaquage des pièces est également assuré par un vérin de plaquage ou un outillage de dilatation différentielle. Il est clair qu’en brasage diffusion, le temps de traitement à haute température est plus court qu’en soudage diffusion, que la préparation de surface s’avère être moins contraignante qu’en soudage diffusion et ces critères intéressent fortement les industriels soucieux d’économiser de l’énergie au chauffage (réduction des coûts) et du temps inhérent aux étapes de préparations qui restent lourdes à gérer (QHSE). Le choix d’une technique d’assemblage par rapport à l’autre sera dicté par l’utilisation finale de l’assemblage (effort mécanique ou thermo-mécanique), par la compatibilité métallurgique entre les matériaux, par le milieu environnant de la pièce assemblée (milieu électrolyte ou non), et par le coût final de la pièce assemblée. La diffusion de l’alliage d’apport de brasage peut être totale si la limite de solubilité dans le matériau n’est pas atteinte. La figure 9 montre une diffusion partielle de l’alliage d’apport dans le matériau. Sur le plan mécanique, la liaison brasée diffusée peut parfois se situer en-dessous de la jonction soudée diffusée, notamment en termes d’allongement, mais tout en restant malgré tout largement supérieure à une jonction brasée de façon traditionnelle (c’est-à-dire sans diffusion prolongée de l’alliage d’apport dans le matériau de base). Figure 9 Brasage diffusion d’une base nickel. Le tableau 2 montre quelques valeurs mesurées sur la même nuance de base nickel que celle du tableau 1. La rupture d’une éprouvette de traction peut se situer en trois endroits différents : - cas 1 : dans le produit d’apport : l’on rencontre ce cas lorsque le joint est composé en son milieu de phases eutectiques ; Figure 10 Rupture dans l’alliage d’apport (acier inoxydable brasé ave une base or). - cas 2 : dans la zone de diffusion (cf. figure 11) : l’on rencontre fréquemment ce type de rupture avec la présence d’intermétalliques dans cette zone ; Tableau 2 – Rm et allongement à différentes températures d’une base nickel brasée diffusée. Essai de traction Rm (MPa) Temp. d’essai (°C) Figure 8 Dépôt d’un revêtement à l’interface d’une base nickel. Base nickel Alliage d’apport : NiBSi4* A (%) 20 690 20 850 190 10 950 120 15 (*) NiBSi4: Ni-3.2B-4.4Si, % par masse (Tfusion = 1 054 °C). I MAI - JUIN 2014 I S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES 47 ÉTUDES ET RECHERCHE Figure 11 Rupture dans la zone de diffusion (base nickel brasée avec une base nickel). 4.2 - dans le matériau de base : Figure 12 Rupture dans le matériau de base (acier inoxydable brasé avec une base nickel). La flèche rouge indique la position du plan de joint. 4. PARTICULARITÉS 4.1 FORMATION D’INTERMÉTALLIQUES L’un des phénomènes principaux à éviter est la formation de composés intermétalliques qui tapissent les interfaces lorsque plusieurs matériaux sont mis en présence et que les mécanismes de diffusion (atomique) interviennent. Ces mécanismes concernent aussi bien le brasage diffusion que le soudage diffusion. La diffusion entraîne la formation de deux types d’alliages de liaison : - une solution solide : les atomes rentre dans la maille du matériau de base et remplacent des atomes (solution solide de substitution) ou les atomes s’insèrent dans le réseau cristallin (solution solide d’insertion) ; - un composé intermétallique : sa composition chimique est stœchiométriquement bien définie (Al2Fe par exemple). Ce sont des composés particulièrement durs qui rendent par conséquent la liaison fragile. Ces composés sont, de plus, thermiquement évolutifs et donnent naissance alors à d’autres intermétalliques par diffusion en phase solide. La superposition des différentes couches d’intermétalliques est nuisible à la bonne tenue mécanique de l’assemblage. Il est donc important, dès le début de la mise aux points des paramètres de brasage ou de soudage, de bien être attentif à la composition chimique des matériaux en présence afin de limiter ou d’éviter la formation de ces intermétalliques fragilisant la liaison. La propension à la formation de ce type de composés peut être évaluée à l’aide de logiciels de simulation thermodynamique, à condition de disposer des bases de données adéquates. 48 S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES I MAI - JUIN 2014 I EXEMPLE D’ASSEMBLAGE FORMANT DES INTERMÉTALLIQUES : ACIER INOXYDABLE 316 AVEC L’ALLIAGE D’ALUMINIUM 1100 [1] 4.2.1 Introduction Le soudage diffusion d’un acier inoxydable avec un alliage d’aluminium est réalisable mais peut conduire à la formation d’intermétalliques Al 5Fe 2 et Al 2Fe. Il est donc indispensable de déposer un revêtement sur les surfaces à assembler pour éviter ces composés. Ce revêtement est composé d’argent pur de quelques micromètres d’épaisseur (entre 6 et 20 µm). Cependant, la couche d’argent entraîne la formation d’autres intermétalliques (Ag2Al) dont l’épaisseur et la composition varient en fonction de la température enservice. La figure 13 montre deux micrographies réalisées à t0 et à t0 + 40 h à 250 °C. La figure 14 montre l’évolution importante de cette couche lorsque les assemblages sont soumis à 220 °C et à 250 °C. Cette évolution impacte également la tenue mécanique de l’assemblage. Une exposition de l’assemblage à 280 °C pendant 190 h modifie la microstructure du joint soudé. D’autres intermétalliques (Ag3Al) se forment à l’interface Ag2Al / argent. Cette seconde couche d’intermétalliques est le siège d’amorce et de propagation de fissures (cf. figure 15). 4.2.2 Propriétés mécaniques La présence des différentes couches intermétalliques affecte drastiquement les propriétés mécaniques du joint soudé. Le tableau 3 donne quelques valeurs montrant la chute de certaines propriétés. Figure 14 Variation de la couche intermétallique en fonction du temps et de la température. Figure 15 Formation d’Ag3Al. Assemblage AISI 316 / 1100 soudé-diffusé. 4.2.3 Remèdes [2] Avec ou sans revêtements, des intermétalliques se forment entre l’acier inoxydable et l’alliage d’aluminium. Il faut donc limiter l’interaction entre tous les éléments présents en déposant des barrières de diffusion (zinc, cuivre, nickel) entre la couche d’argent et les matériaux de base. 1) Revêtement sur l’aluminium : - Couche de zinc sur l’aluminium. Figure 13 Micrographie de l’assemblage AISI 316 / 1100 soudé-diffusé. Tableau 3 – Propriétés mécaniques : assemblage AISI 316 / 1100 soudé-diffusé Epaisseur de la couche d’intermétalliques Charge à la rupture Résilience 2 µm 230 MPa 25 Joules 14 µm 140 MPa 5 Joules L'ASSEMBLAGE DE PIÈCES AU FOUR SOUS VIDE - Couche de cuivre sur le zinc : pour éviter la formation d’intermétalliques entre le cuivre et l’aluminium. - Couche d’argent sur le cuivre : pour assembler la couche d’argent déposé sur l’acier inoxydable. 2) Revêtement sur l’acier inoxydable - Couche de nickel sur l’acier inoxydable : l’argent n’est pas ou peu soluble dans le fer, le chrome ou le nickel. - Couche de cuivre sur le nickel : le cuivre est compatible avec l’argent et le nickel. - Couche d’argent sur le cuivre. Les éprouvettes sont ensuite assemblées dans un four sous vide. Il faut cependant limiter la température d’assemblage (< 350 °C) car les migrations atomiques issues des différents revêtements entrainent la formation de composés ternaires (de type Ag-CuZn et Al-Cu-Zn) et rendent caduque le travail de préparation (dissolution totale des revêtements). Sur le plan mécanique, les éprouvettes cassent souvent à l’interface Ag/Ag lorsqu’elles sont assemblées à des températures inférieures ou égales à 300 °C. La résistance du joint soudé augmente progressivement avec la température d’assemblage pour obtenir une rupture dans l’aluminium avec une température d’assemblage de 350 °C et un temps de maintien de 4 heures. - le prix : limiter l’utilisation de produits d’apport onéreux, - la géométrie des pièces. Parmi tous ces critères, la nuance est clairement déterminante. Dans le four sous vide, tous les alliages d’apport ne sont pas utilisables en raison de la présence d’éléments à faible tension de vapeur. Certains éléments se volatilisent sous une faible pression et à haute température. Ceci entraîne donc une modification de la température de fusion de l’alliage d’apport, une perte de ses propriétés et l’absence de mouillage sur les pièces. La figure 16 montre la pression de vapeur de quelques éléments dont certains sont présents dans les alliages d’apport. matrice métallique)/métal, par exemple entre un acier inoxydable et du carbure de tungstène avec une matrice base Ni ou Co ne sont pas exclus. Les liaisons céramique SiC, Si3N4/métal sont également concernées. L’idée principale de ces assemblages multimatériaux est d’associer les propriétés physiques, électriques, métallurgiques, mécaniques de chaque matériau. Toujours dans l’optique d’obtenir l’assemblage idéal pour leurs applications, les industriels ont recours à des matériaux possédant les meilleurs propriétés physico-chimique et de ce fait, des compositions chimiques parfois exotiques. Les secteurs industriels qui font appel à l’assemblage multimatériaux sont les suivants : - l’aéronautique, - le spatial, - les producteurs de gaz, - le nucléaire, - l’automobile. Les pièces pouvant être assemblées sont par exemple : - des échangeurs de chaleur, - des cellules, des pièces de moteur pour les réacteurs, - des composants, des capteurs, - des outils d’usinage à pastilles rapportées. 6. CONCLUSION 4.2.4 Conclusion Il est important de limiter, voire d’annihiler la formation des intermétalliques (plus durs donc plus fragiles) en créant une barrière de diffusion. Il peut donc être parfois nécessaire de superposer des couches d’éléments chimiques différents en fonction des affinités entre ces éléments, afin d’obtenir une liaison satisfaisante : - sur le plan métallurgique (pourcentage de surface soudée, pas d’intermétallique, stabilité chimique, pas de vieillissement en service), - sur le plan mécanique (rupture en dehors du joint soudé), - et sur le plan dimensionnel (peu de déformation). 4.3 ALLIAGES D’APPORT Le choix d’un alliage d’apport pour répondre au cahier des charges d’une application industrielle est très difficile à réaliser. Ce choix est conditionné par : - le milieu environnant de service : éviter les milieux électrolytes qui pourraient entraîner une corrosion galvanique, - la température de service : éviter le vieillissement de la brasure, - les contraintes en service : éviter la rupture dans le joint brasé, - la nuance des matériaux : éviter la formation d’intermétalliques, Figure 16 Graphique donnant la tension de vapeur de divers éléments chimiques en fonction de la température [3]. L’utilisation d’une pression partielle de gaz dans le four permet à un moment donné dans le déroulement d’un cycle de brasage de casser le vide et ainsi d’éviter aux éléments de se volatiliser. 5. QUELS TYPES D’ASSEMBLAGES EST-IL POSSIBLE DE RÉALISER ? Les combinaisons (assemblages homogènes ou dissemblables) possibles de matériaux métalliques (ou non) sont assez nombreuses et difficiles à énumérer précisément car elles sont fonction des souhaits des industriels soucieux de développer continuellement des produits innovants. Parmi les principaux exemples d’assemblages que nous pouvons noter, nous trouvons les couples suivants : - aluminium/acier inoxydable, - aluminium/cuivre, - aluminium/titane, - titane/acier inoxydable. Nous citons les assemblages de matériaux métalliques, mais les assemblages CMM (composite à Le four sous vide permet de répondre à de nombreux besoins des industriels développant et commercialisant des applications à la pointe de la technologie. Les tailles des chambres de traitement des fours sous vide varient de quelques dm3 à plusieurs dizaines de m3 en fonction des applications considérées. Le brasage au four sous vide n’autorise cependant pas l’utilisation de tous les alliages d’apport de brasage (présence d’éléments à faible tension de vapeur) et le soudage diffusion en pression uniaxiale (utilisation d’un vérin de plaquage) ne permet pas d’assembler des pièces très volumineuses (nécessité d’appliquer une contrainte trop élevée). L’utilisation de la compression isostatique à chaud peut être un remède pour pallier les contraintes liées l’assemblage de pièces de grandes dimensions. RÉFÉRENCES [1] E.R. Naimon, J.H. Doyle, C.R. Rice, D. Vigil and D.R. Walmsley, Diffusion welding of aluminium to stainless steel, Welding journal, novembre 1981. [2] K. Bhanumurthy, R.K. Fotedar, D. Joyson, G.B. Kale, A.L. Pappachan, A.K. Grover and J. Krishnan, Development of tubular transition joints of Aluminium/Stainless Steel by deformation Diffusion Bonding, Matérial Science and Technologie, vol. 22, no 3 de 2006. [3] Sulzer, An introduction to brazing, 2011. I MAI - JUIN 2014 I S OUDAGE ET T ECHNIQUES C ONNEXES 49