ChimiothéRapie Et Cancer Du Sein Cancers Du Sein

Transcription

ChimiothéRapie Et Cancer Du Sein Cancers Du Sein
DÉPARTEMENT
ONCOLOGIE MÉDICALE
CHIMIOTHÉRAPIE ET CANCER DU SEIN
Votre médecin vous propose une chimiothérapie dans le cadre de votre plan
de traitement. Cette thérapeutique médicamenteuse vise à détruire les cellules
cancéreuses particulièrement sensibles.
QUEL EST LE TRAITEMENT PROPOSÉ ?
Principes et objectifs
La chimiothérapie occupe une place centrale dans le traitement du cancer du sein. Ce traitement général
détruit médicalement les cellules tumorales. Il existe plusieurs médicaments de chimiothérapie utilisés
seuls ou en association.
Votre médecin a le choix entre différents protocoles et propose le plus adapté. Localisée ou non, isolée
ou non, la nature et la taille et la tumeur font l'objet d'une étude précise avant le début du traitement.
Les résultats des prises de sang et autres examens complémentaires guideront également son choix.
Ce traitement peut être administré avant et après la chirurgie.
> Avant la chirurgie, on parle de chimiothérapie néo-adjuvante.
La décision de traitement dépend de la taille et de la localisation de votre tumeur dans le sein. Ce traitement
vise notamment à diminuer la taille de votre tumeur pour permettre de ne retirer que celle-ci lors de la
chirurgie et conserver le sein. Ce traitement dure 3 à 6 mois.
> Après la chirurgie, on parle alors de chimiothérapie adjuvante.
Selon les caractéristiques de la tumeur et l'atteinte ou non des ganglions axillaires étudiés par le
prélèvement du ganglion sentinelle ou par le curage axillaire, cette chimiothérapie "préventive" vise à
diminuer le risque de rechute. Elle dure minimum 6 mois, jusqu’à plus d’un an.
Si la maladie récidive, par exemple dans des organes à distance, le traitement général alors indiqué peut être
une chimiothérapie. Sa durée n'est pas déterminée à l'avance, mais elle est au minimum de 6 mois et peut
aller jusqu'à un an.
La chimiothérapie peut être délivrée :
> En hospitalisation classique, lorsqu'il implique une surveillance particulière ou des perfusions importantes.
> En ambulatoire, pendant quelques heures permettant un retour chez vous le soir même. Avant chaque
début de traitement, vous serez vue par le médecin qui surveillera la tolérance et l'efficacité du traitement.
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26 rue d’Ulm - 75248 Paris Cedex 05
Tél. 33 (0)1 44 32 40 00 - www.curie.fr
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> A domicile, dans le cadre d'une hospitalisation à la maison, ce qui permet de réaliser certains soins et
des traitements chez vous, avec le passage quotidien d'infirmier(e)s. Cette prise en charge peut être
complétée si besoin est, par l'intervention d'une aide-soignant(e)s, d'un(e) masseur-kinésithérapeute,
d'une diététicienne.
Ces soins et ces traitements sont décidés et suivis régulièrement en consultation par votre médecin à
l'hôpital et en liaison avec votre médecin traitant.
Dans la majeure partie des cas, la chimiothérapie est délivrée par voie intraveineuse en perfusion. Sa durée
est variable selon les produits. Certains médicaments de chimiothérapie, de plus en plus fréquemment
utilisés, sont de simples comprimés à avaler.
Qu'est-ce qu'un cathéter ?
Les produits de chimiothérapie sont irritants pour les veines. On utilise donc le plus fréquemment possible,
une chambre de perfusion ou port-à-cath (PAC). Il s'agit d'un tuyau stérile, glissé dans une veine profonde
de la base du cou (jugulaire ou sous-clavière). Celui-ci est relié à un petit boîtier (chambre) placé sous la
peau, juste sous la clavicule. La mise en place de la chambre de perfusion se fait en salle d'opération par
une incision de 2 à 3 cm, sous anesthésie locale. Ensuite, il suffira de piquer à travers la peau et d'introduire
l'aiguille dans le boîtier relié à la veine pour les perfusions à venir. Le PAC ne demande aucun entretien
particulier. Les bains et douches peuvent être pris dès cicatrisation.
Certains produits de chimiothérapie sont perfusés en continu pendant plusieurs jours d'affilée, grâce à une
seringue ou à une pompe branchée sur le cathéter central. La pompe vous est prêtée par l'hôpital, elle est
remplie de la quantité nécessaire de produit et programmée pour le débit et la durée prescrits, puis placée
dans un boîtier contenu dans une pochette. Celle-ci se porte en bandoulière sous les vêtements et ne vous
empêche pas de sortir. La pompe est chargée (et rechargée si nécessaire), branchée et débranchée,
programmée en hôpital de jour ou par un(e) infirmier(e) à domicile.
COMMENT SE DÉROULE LE TRAITEMENT ?
Préparation au traitement
Avant le début de la chimiothérapie, vous devez signaler au médecin tous vos traitements médicaux en
cours. Nous vous conseillons aussi d'en informer votre médecin traitant afin qu'il puisse servir de relais avec
l'hôpital et que vous puissiez le consulter pour les différents problèmes que vous pourriez rencontrer. Pour
que cette coordination puisse rapidement s'établir, nous vous recommandons de donner les coordonnées de
votre médecin traitant à la secrétaire médicale du service. Ainsi, dès le début de votre traitement, votre
médecin recevra tous les comptes rendus vous concernant.
Durée du traitement
Chaque cycle ou cure de chimiothérapie, se compose d'un ou de plusieurs jours de traitement, espacés
d’une à quatre semaines d'intervalle. Le rythme et la durée de votre traitement seront déterminés par votre
médecin.
Après le traitement
En fin de traitement, votre médecin référent à l'Institut Curie vous proposera un programme de suivi
alternant des consultations et des examens. Tous les médecins ayant participé à votre traitement comme
ceux que vous avez l'habitude de consulter recevront, si vous le souhaitez, les comptes rendus détaillés de
votre chimiothérapie.
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QUELS SONT LES EFFETS SECONDAIRES ?
Les effets secondaires de la chimiothérapie dépendent du protocole utilisé. Parmi ceux qui sont connus et
très fréquents :
Les nausées et les vomissements
Peuvent apparaître selon les produits et le protocole utilisés mais ne sont pas systématiques.
Les traitements anti-nauséeux spécifiques limitent leur apparition et sont utilisés en prévention avant
chaque injection de chimiothérapie.
Les corticoïdes souvent utilisés et ne nécessitent pas de régime sans sel car le traitement est de courte
durée.
Les nausées et vomissements induits par la chimiothérapie surviennent dans les heures suivant la perfusion,
mais peuvent aussi persister pendant quelques jours. Ils sont augmentés par l'anxiété et l'appréhension, et,
parfois, réapparaissent avant l'injection de produit ou au moment du retour sur les lieux du traitement, par
anticipation. Une ordonnance de médicaments adaptés vous sera prescrite pour prévenir et soulager ces
nausées.
La chimiothérapie peut aussi entraîner un goût métallique dans la bouche et le désintérêt pour certains
aliments. Certaines précautions peuvent vous aider à limiter ces effets secondaires bien connus :
> Avant le traitement, prenez un repas léger, buvez des boissons fraîches et gazeuses,
> Privilégiez des repas de petite quantité, une alimentation tiède ou froide,
> Evitez le tabac, l'alcool, une alimentation trop riche et épicée,
> Si vous avez des nausées, essayez les sodas à base de coca. Si les nausées et les vomissements persistent,
parlez-en à votre médecin qui pourra adapter le traitement.
Cheveux et ongles
La plupart des médicaments utilisés dans les chimiothérapies entraînent une chute des cheveux (alopécie),
trois ou quatre semaines après le début du traitement. Cette perte de cheveux n'est pas définitive et la
repousse débute dès que la chimiothérapie est terminée. La chute des cheveux est brutale et pour éviter
un trop grand traumatisme psychologique, il vaut mieux prévoir une perruque avant que les cheveux ne
tombent. La perruque prescrite par le médecin est remboursée en partie (sur la base d'un forfait) par la
sécurité sociale. La chute des cheveux peut être limitée par le port d'un casque pendant la séance de
chimiothérapie. Cette précaution reste parfois insuffisante. Pour ne pas fragiliser les cheveux, il est
recommandé d'utiliser des shampoings très doux, de ne pas brosser ses cheveux énergiquement,
de sécher les cheveux à faible température, de ne pas utiliser de rouleaux, d'éviter les colorations et les
permanentes.
En fait, tous les poils, cils, sourcils, barbe, moustache, poils pubiens ont tendance à tomber pendant une
chimiothérapie, mais ils repoussent ensuite.
Les ongles peuvent également devenir cassants, striés ou colorés. Pour les protéger, nous conseillons une
application de vernis avant la perfusion.
Les muqueuses
La peau devient souvent très sèche et il ne faut donc pas hésiter pas à utiliser des produits hydratants.
La chimiothérapie entraîne parfois une irritation et une inflammation de la muqueuse de la bouche et
favorise la survenue d'aphtes et de mycoses (infections dues à des champignons). Ces troubles sont décrits
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sous le terme de « mucites » et seront traités par des bains de bouche adaptés, prescrits par le médecin.
Des règles d'hygiène simples aident à prévenir leur apparition. Les caries constituent de véritables foyers
d'infection. Ainsi un brossage des dents après chaque repas avec une brosse douce, au moins six bains de
bouche quotidiens prescrits par le médecin vous permettront de garder une bouche saine. Il est
aussi recommandé d'éviter les aliments acides comme le citron, le vinaigre, la moutarde et de réduire la
consommation d'alcool.
La chimiothérapie favorise aussi la réapparition de boutons de fièvre. Si vous avez des poussées fréquentes
d'herpès, signalez-le à votre médecin. D'autres troubles cutanés peuvent survenir tels que rougeurs,
éruption, troubles de la pigmentation, œdèmes.
De façon beaucoup moins fréquente, la chimiothérapie peut entraîner une sécheresse du nez, des
hémorroïdes ou des conjonctivites.
Troubles intestinaux
Certaines chimiothérapies peuvent entraîner une constipation et d'autres, une diarrhée. Si les conseils
diététiques ne suffisent pas, le médecin pourra ajouter un traitement simple.
Si vous avez de la fièvre, consultez immédiatement votre médecin.
Troubles sanguins
Toutes les chimiothérapies ont une toxicité sanguine liée à l'atteinte des cellules de la moelle osseuse qui
produisent les globules et les plaquettes du sang.
> La baisse des globules blancs correspond à la leucopénie. Les globules blancs appelés aussi leucocytes
sont les plus fragiles. Il existe plusieurs sortes de globules blancs et en particulier les polynucléaires
neutrophiles qui permettent à l'organisme de se défendre contre les infections. Une baisse des
polynucléaires neutrophiles ou neutropénie, augmente donc le risque de fièvre et d'infections.
> Si vous n'avez pas de fièvre, la prise d'antibiotique n'est pas nécessaire ; il suffit de prendre certaines
précautions : éviter les transports en commun, les lieux publics, le contact avec des personnes qui ont un
rhume, une grippe ou tout autre infection.
> Si vous avez plus de 38°C de fièvre, vous devez consulter en urgence votre médecin traitant ou un médecin
hospitalier. Une prise de sang avec numération formule sanguine (NFS) permettra de savoir si vos globules
blancs ont beaucoup baissé et des antibiotiques seront aussitôt prescrits. Si la baisse des globules blancs
est très importante, une hospitalisation immédiate peut s'imposer afin d'administrer des antibiotiques en
perfusion.
Les doses de chimiothérapie peuvent alors être revues et adaptées à la cure suivante pour éviter que
la baisse des globules blancs ne se reproduise. Des médicaments, appelés facteurs de croissance, qui
stimulent le développement des globules blancs, peuvent parfois être associés à la chimiothérapie et
administrés en injections sous-cutanées à domicile.
> La baisse du nombre des globules rouges et de l'hémoglobine définit l'anémie. L'anémie modérée
n'entraîne aucun symptôme. L'anémie importante peut être à l'origine de fatigue, pâleur, palpitations,
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essoufflement à l'effort, et parfois étourdissements. Il faut systématiquement signaler ces troubles au
médecin car une transfusion de sang ou des piqûres d'érythropoïétine (EPO) peuvent s'avérer nécessaires.
L'EPO stimule la fabrication des globules rouges.
La baisse des plaquettes correspond à une thrombopénie. Ce phénomène est plus rare, exposant à des
hémorragies presque toujours sans gravité. Elle peut nécessiter une transfusion de plaquettes.
> La baisse simultanée des trois types de cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes)
s'appelle une aplasie.
Troubles sexuels et gynécologiques
Chez la femme non ménopausée, la chimiothérapie entraîne souvent, une irrégularité des règles,
parfois même leur arrêt. Néanmoins, une contraception efficace reste indispensable pendant la durée
de la chimiothérapie. Le plus souvent, les règles réapparaîtront dans les mois qui suivent la fin de la
chimiothérapie. L'arrêt peut être définitif chez les femmes à partir de 40-45 ans.
Chez la femme ménopausée, le traitement hormonal substitutif de la ménopause doit être arrêté.
Des troubles de la libido sont possibles durant le traitement de chimiothérapie.
Autres troubles
Certains produits de chimiothérapie ont des effets secondaires plus particuliers comme, des crampes et
douleurs dans les jambes, des fourmillements. Plus rarement une diminution de la sensibilité des pieds et
des doigts, une baisse de l'audition, ou de la salivation peuvent aussi apparaître.
Votre médecin vous préviendra de ces effets indésirables bien connus aujourd'hui. Ils disparaissent le plus
souvent après l'arrêt des traitements. Une surveillance de la fonction cardiaque est parfois indiquée.
La chimiothérapie ne modifie pas vos capacités de raisonnement, de mémorisation et n'a aucun impact sur
les gestes simples de la vie quotidienne.
QUE FAIRE SI VOUS AVEZ DES QUESTIONS OU EN CAS D'URGENCE ?
Le jour, entre 8h30 et 18h30, contactez la secrétaire de votre médecin ou le secrétariat du département
au 01 44 32 46 80.
La nuit et le week-end, contactez le médecin de garde au 01 44 32 40 00.
L'équipe médicale et soignante de l'Institut Curie reste à votre disposition pour répondre à vos questions.
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NOTES
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