La « East Side Gallery » - la plus vaste galerie en plein

La « East Side Gallery » - la plus vaste galerie en plein-air du
monde sur un morceaux du mur de Berlin
Après la seconde guerre mondiale, les forces alliées ont séparé l’Allemagne et sa capitale Berlin en
quatre secteurs. Les Américains, Anglais et Français ont occupé la partie Ouest et l’Union Soviétique
la partie Est . En 1949, les deux états allemands ont ainsi été fondés : l’Allemagne de l’Ouest appelée
la République Fédérale Allemande (RFA : BRD = Bundesrepublik Deutschland) et West Berlin, et
l’Allemagne de l’Est appelée la République Démocratique Allemande (RDA : DDR = Deutsche
Demokratische Republik) et Ost Berlin. Les deux nouveaux états avaient deux régimes politiques
totalement différents :
Le régime politique de la RFA est un régime parlementaire, les élections sont libres et plusieurs partis
politiques peuvent exister.
La RDA était une démocratie populaire et communiste : la propriété est détenue par l’État. Elle est
sous la domination de l’URSS. Le pouvoir appartient au parti unique communiste.
La situation économique, sociale et politique en RDA est telle que le pouvoir commence à fermer les
frontières entre les deux états allemands à partir de 1952. Ainsi, la RDA espère empêcher les gens et
en particulier les travailleurs qualifiés d'émigrer vers la RFA qui attire du fait du respect des libertés
individuelles, de la prospérité et des salaires élevés qu'elle propose.
C'est entre les deux Allemagnes que le "Rideau de fer" (der eiserne Vorhang) a ainsi connu sa
matérialisation la plus spectaculaire sur une longueur de 1.394 km. Une frontière réelle, mais aussi
idéologique : le "Rideau de fer" symbolise la "Guerre froide" entre la zone d'influence soviétique et
communiste en Europe de l'est et les pays occidentaux.
Malgré des mesures de sécurité sévères, près de 2,5 millions de personnes parvinrent à s'enfuir
jusqu'à l'été 1961, la plupart d'entre elles passant par Berlin-Est.
Pour éviter l'effondrement de l'économie, la RDA fit construire un mur le 13 août 1961, tout autour
de Berlin Est (die Berliner Mauer). Les raisons officielles évoquées étaient « d'assurer la paix » et «
de protéger les citoyens de la RDA de « l'ennemi de l'ouest »
Le mur coupait 192 rues, 32 lignes ferroviaires, 8 RER et 4 lignes de métro, 3 autoroutes ainsi que
plusieurs fleuves et lacs. Il était souvent constitué de deux murs, entre lesquels se trouvait le
« couloir de la mort », large de 150 m. Il était surveillé par environ 11 500 soldats, jalonné de 300
miradors, de 20 bunkers, de nombreux projecteurs et de 260 voies pour chiens de garde.
Les citoyens qui tentaient de franchir le mur étaient tués. De 1961 à 1989, des centaines de
personnes sont mortes en essayant de s’enfuir. Dès la construction, les soldats est-allemands avaient
l’ordre de tirer sur tous ceux qui tentaient d’escalader le mur (même s'il s'agissait de femmes ou
d'enfants).
A la fin des années 80, le Président soviétique Mikhaïl Gorbatchev commença à réformer son pays et
le régime devint plus libéral. Sa politique redonna espoir côté Est. En 1989, la Hongrie laisse des
allemands de l'est traverser la frontière autrichienne. A partir de septembre 89, de plus en plus de
personnes manifestaient pour leur liberté aux (« Montagsdemonstrationen » : manifestations du
lundi, les manifestants criaient : « Wir sind das Volk » : nous sommes le peuple !),. C’était l’année du
tournant : « das Jahr der Wende ».
Le 09 novembre 1989, le gouvernement de la RDA a ouvert la frontière. Ce 9 novembre 1989, des
milliers de citoyens de RDA pouvaient pour la première fois de leur vie aller dans Berlin ouest ; la
réunification « die Wiedervereinigung » fut proclamée le 3 octobre 1990. Ce jour national est appelé
jour de l’unité allemande : « Tag der deutschen Einheit ».
Dans cette même année, l'artiste Kani Alavi, soutenu par ses amis, adressait un appel aux artistes du
monde entier pour venir à Berlin et immortaliser leurs œuvres sur l'ancien côté est du mur. 118
artistes se réunirent et firent naître la plus vaste galerie en plein air du monde sur 1,3 km avec une
centaine d’œuvres sur le thème des changements politiques en 1989/90. Parmi les peintures les plus
connues, on trouve le Baiser Mortel de Dimitri Vrubel, montrant Eric Honecker et Leonid Brejnev
bouche contre bouche et la Trabi (la Trabant) de Birgit Kinder heurtant le mur.
Cette pratique rappelle le muralisme, qui est un mouvement artistique né au Mexique au 20ème
siècle, avec notamment l’artiste Diego Rivera et qui consiste à réaliser des peintures murales à
caractère souvent politique sur les murs des villes, en particulier sur des édifices publics. On peut
cependant considérer que cette pratique remonte à la nuit des temps et qu’elle était très répandue
chez les Romains comme on a pu aussi le constater sur les murs dégagés des vestiges de Pompéi,
mais aussi dès la Préhistoire avec les fresques des grottes de Lascaux par exemple. De même, les
graffitis existent depuis des époques reculées, et certains exemples remontent à la Grèce antique
ainsi qu’à l’Empire romain. Cela peut aller de simples marques de griffures, à des peintures de murs
élaborées. Dans les temps modernes, peinture aérosol et marqueurs sont devenus les outils les plus
utilisés ; ces graffitis sont considérés comme du vandalisme ; ils restent souvent un moyen pour
communiquer un message politique et social par le biais d’une forme d’art.
Depuis, cette galerie en plein-air a beaucoup souffert de la pollution et de dégradations volontaires.
En 2009, la presque totalité des œuvres devenues méconnaissables ont été restaurées à l'identique
par leurs auteurs.
Ces peintures font aujourd'hui partie du patrimoine protégé. L'east-side gallery est la section la plus
longue qui reste du mur. Elle symbolise l'euphorie qui existait à Berlin dans les mois qui ont suivi le
« tournant ». Cet endroit situé entre la gare de l'est (Ostbahnhof) et la gare RER « Warschauerstraße)
est le deuxième lieu touristique le plus visité de la capitale après le « Brandenburger Tor. »
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