Jet news n° 7 Avril 2016 - Communauté du Chemin Neuf

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Jet news n° 7 Avril 2016 - Communauté du Chemin Neuf
Jet news n° 7
Avril 2016
Me voilà déjà à la moitié de ma mission au Liban. C’est une période très étrange pour moi. En effet, je rentre
bien dans le pays, sa culture, je commence à comprendre des phrases et même à parler mais en même temps je
suis loin de tout connaitre et j’ai encore besoin de traduction. Je ne suis plus dans cette phase de découverte et
le quotidien s’est installé. Heureusement je peux compter sur la prière de mes frères et sœurs de la
communauté pour me rebooster dans cette période moins évidente.
Ce mois-ci j’étais plus occupée et je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer ! Tout d’abord il y a eu la venue d’un
couple Français, Chantal et Patrick (des bretons à ma grande joie ). Ils viennent pour deux mois au service de
la communauté. Leur arrivée dans la maison nous fait très plaisir, ça change un peu le rythme de la maison.
De plus avec Christina nous sommes responsables, un samedi sur deux, d’un petit groupe « d’initiation à la foi »
pour des 8-11 ans. Cela me permet d’avoir un peu de responsabilité mais surtout de pouvoir évangéliser,
transmettre ma foi, ce que je connais. Il y a beaucoup de garçons un peu agités mais ils sont tout de même
motivés, ce qui fait plaisir.
Ce week end était bien chargé pour moi. Samedi il y avait les 14-18 ans avec le thème « The way you are ».
C’était une belle journée avec des jeux en équipes, des temps de prières, un enseignement et bien sûr, un bon
repas ! Il y avait beaucoup de nouveaux et tous très motivés. C’était une belle récompense pour nos efforts de
préparation de ce week end.
Et dimanche c’était la journée de Younbouh : le Walk. C’est une journée pour faire connaitre l’association mais
aussi les jeunes handicapés. J’ai appris qu’au Liban les personnes handicapées ne sont pas acceptées la plupart
du temps. Et c’est vrai qu’il est rare d’en voir sauf bien sûr en allant dans leur centre. Durant cette journée nous
marchons dans la ville (Jounieh). Il y a énormément de monde et un présentateur célèbre fait l’animation. Il y a
plusieurs étapes : les jeunes présentent une danse qu’ils ont répétée pendant de nombreuses semaines puis il y
a un chanteur qui vient (j’ai même vu miss Lebanon), il y a la plantation d’un arbre et enfin une étape avec une
danse traditionnelle du Liban (la dabké). Durant la marche il y a une fanfare et chacun met l’ambiance à sa
façon. J’ai beaucoup aimé vivre ça, les jeunes étaient très contents (certains m’ont même présenté leur famille).
Avec Elvira, volontaire à
Younbouh.
Joseph, jeune
du centre
Comme je le disais précédemment je suis moins dans l’extase de la découverte notamment avec Younbouh.
Cependant ils m’apportent beaucoup de joie, et je les aime
beaucoup. Être en leur présence me fait poser beaucoup de
questions : pourquoi ne les considèrent-on pas comme nous ?
Pourquoi auraient-ils moins de droits ? Ils devraient être plus
valorisés justement, on devrait prendre soin d’eux encore plus, les
assurer pour la vie. J’ai appris que certains parents ne mettaient
pas d’argent de côté pour leur enfant handicapé car il n’avait pas
d’avenir soit disant. Mais justement, ils en auront plus besoin pour
survenir à leur besoin. De plus avec ce résonnement, les parents
ne croient pas en l’évolution de leur enfant. Ce manque de
confiance peut atteindre le jeune, le blesser alors qu’ils sont tous à
fait capable de faire un métier, de se débrouiller dans les petites
taches du quotidien. Le centre est justement là pour ça : les aider à entrer dans la société et être plus
autonome. J’ai du mal à comprendre comment les parents peuvent parfois négliger leur enfant handicapé mais
je crois que avant d’être en contact avec ces jeunes je pouvais avoir des pensées non adaptées également.
Ce qui m’a le plus frappée c’est que les nombreuses associations que je connais ont pour nom « La source »,
« Toi mon frère », « tendresse », « amis » etc. Tous ces noms montrent la personnalité des personnes
handicapées : ils sont doux, aimants, simples, vrais, sociables. Ce sont des êtres plus humains que moi, ce sont
eux qui m’apprennent à aimer sans juger. C’est grâce à eux et en quelques mois seulement que je me découvre.
Je prends conscience de mes limites mais aussi de mes qualités.
En tant qu’étrangère je prends aussi conscience de beaucoup de choses. Etre loin de ceux
à qui je tiens me permet de me rendre compte à quel point je les aime. Et étrangement la
distance nous permet d’être plus proches. Je réalise aussi que certains détails de la vie
peuvent me manquer et auxquels je n’aurais jamais pensé. Par exemple manger un
yaourt, c’est tout bête mais je n’en ai pas vu ni mangé depuis 4 mois mais c’est beau de
voir comme mes frères et sœurs de la communauté prennent soin de moi (Johnny et
Dona m’ont achetés des yaourt exprès !!). Je me rends compte aussi que la France c’est
bien comme pays (oui oui) même si j’adore le Liban. Je m’explique : n’ayant pas de
président depuis un certain temps il n’y a plus vraiment de lois (notamment avec le code
de la route, je ne m’y ferai jamais) et il y a toujours le problème des poubelles qui n’est pas résolu et comme il
n’y a pas de président, c’est difficile de prendre des décisions.
Depuis quelques semaines la chaleur (entre 25 et 30 degrés !) est au rendez-vous. On se promène en t-shirt et
les pulls sont bien rangés dans le placard ! Mais il parait que cet été ça va être bien plus chaud…
C’est aussi la saison… des Akadénés ! Les libanais aiment beaucoup ces fruits qui sont très bons ! J’ai eu droit à
la cueillette de ces fruits au couvent mais aussi à Younbouh. Les jeunes se sont régalés…et les sœurs aussi 
Akadéné
Avec deux
volontaires à
Younbouh, Mia
et Jennifer.
Du côté du couvent tout va bien, mes chères sœurs se portent bien. Et voici une photo que j’aimerais vous
partager d’un de ces moments de complicité avec Sœur Claire.
Voici donc les quelques nouvelles du Liban. Je remercie chacun pour son soutiens, je vous porte bien dans mes
prières,
Gwénaelle.
« Les plus grands trésors sont invisibles à l’œil, mais trouvés avec le cœur. »
Ashley Smith

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