Effets du cannabis sur la santé

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Effets du cannabis sur la santé
Évaluation énergétique en Médecine chinoise 1
112-136-RO
Travail sur
Les interrogatoires particuliers
Effets du cannabis sur la santé
Présenté à :
Mr. Emmanuel Francœur
Présenté par :
Bahman Fasihpour
Collège de Rosemont
Jeudi le 26 février 2009
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Table des matières
1. Le cannabis
1.1 Qu’est-ce que le cannabis?
1.2 Quelles sont les habitudes de consommation du cannabis
1.3 Qui prend du cannabis?
1.4 Pharmacologie
1.4.1 Effets biochimiques
1.4.2 Dépistage
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2. Effets du cannabis sur la santé
2.1 Effets recherchés
2.2 Effets secondaires indésirables
2.2.1 À court terme
2.2.2 À long terme
2.2.3 Dépendance
2.2.4 Surdose
2.2.5 Effets sur les adolescents
2.2.6 Effets sur la conception et la reproduction
2.2.7 Effets sur les processus de mémorisation
2.2.8.1 Effets sur la santé mentale
2.2.8.2 Effets comportementaux
2.2.9 Autres effets
2.2.10 Effets thérapeutiques
2.2.10.1 Usage Médical au Canada
2.2.11 Récapitulation des Signes et symptômes par système
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3. Les effets selon la MTC
3.1 Effets classés par ZANG
3.2 Analyse en MTC
3.2.1 Quelques points historiques
3.2.2 Analyse en 5 Éléments
3.2.3 Analyse en Ba Gang
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4. Application clinique et conclusion
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1. Le cannabis
1.1 Qu’est-ce que le cannabis?
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Noms communs : Marie-Jeanne, Herbe, Shit, Foin, Marihuana, Hasch (Hashisch),
Huile (huile de cannabis), Marijuana, Pot, Joint, Beu, Bunt, Kif, Tosh, Hakik,
Ganja, Jaja, …
Importé au Canada principalement de la Colombie, du Mexique, de la Jamaïque et
de la Thaïlande, le cannabis est également cultivé en serre hydroponique tant en
Europe qu'en Amérique du Nord.
Toutes les formes de cannabis sont des substances qui perturbent l'état d'esprit dû
particulièrement au D9THC (delta-9-tetrahydrocannabinol), l'un des 460
éléments chimiques - stérols, terpènes, alcaloïdes, benzopyrène, etc., et une
soixantaine de cannabinoïdes... - que compte le cannabis. Les cannabinoïdes
peuvent être synthétisés chimiquement et trouvent des applications cliniques et
thérapeutiques.
Le Cannabis Sativa, également connu sous le nom de chanvre, est cultivé depuis
des siècles, tant pour ses mérites utilitaires et médicaux que pour ses effets
"psychoactifs", c'est-à-dire qui modifient l'activité mentale. La marijuana, le
hachisch et l'huile de cannabis sont tous extraits du chanvre.
Le cannabis, issu de la famille des cannabinacées, est un genre comprenant trois
variétés : Sativa, Indica et Ruderalis. Les tiges utilisées à des fins industrielles, ou
les graines utilisées notamment à des fins alimentaires ne constituent bien
évidemment pas une drogue
Il peut se présenter sous les formes suivantes:
o La marijuana : on l'appelle aussi marie-jeanne, herbe ou gringo. Elle est
composée à partir des feuilles supérieures, parfois des tiges, des fleurs et
des graines du cannabis. Celles-ci sont séchées, finement hachées, puis
fumées telles quelles ou mélangées à du tabac. Elle est aussi, parfois,
mêlée à des pâtisseries ou à des boissons. La teneur en THC varie de 0.1 à
12% selon la provenance et son mode de préparation.
o Le haschisch ou H : il est fabriqué avec la résine du chanvre qui couvre les
fleurs et les feuilles du sommet de la plante. La résine est raclée, pressée
en blocs et généralement fumée. Le H est mélangé à du tabac sous forme
de cigarette ou dans une pipe. Parfois encore, certains adeptes le
mélangent à des aliments ou boissons. Les effets du haschisch sont
beaucoup plus puissants que ceux de la marijuana : sa teneur en THC varie
entre 10 et 30%.
o L'huile de Cannabis : à l'aide de solvants, on extrait tout ce qu'on peut de
la plante et on obtient un concentré de THC (80% parfois). Cette huile, qui
se fume mélangée à du tabac est dangereuse en raison de son très fort taux
de concentration. Elle est peu répandue.
Les feuilles et fleurs et leurs produits dérivés (huile, haschisch) sont le plus
souvent employés comme drogue.
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La teneur en THC de chaque forme de cannabis varie, mais celle du hachisch est
plus élevée que celle de la marijuana, et celle de l'huile de cannabis est la plus
élevée de toutes.
La marijuana, le hachisch ou l'huile de cannabis sont parfois mélangés à du tabac
et le plus souvent roulés à la main en une cigarette, appelée " joint ", ou fumés
dans une pipe. On incorpore parfois le cannabis à des aliments, tels que des carrés
au chocolat, ou à une boisson.
Le THC synthétique (le dronabinol) est produit sous le nom commercial
Marinol®. Un cannabinoïde synthétique voisin (le nabilone) se vend sous le nom
de Cesamet®. Les deux sont prescrits sur ordonnance aux personnes ayant un
cancer ou le sida.
1.2 Quelles sont les habitudes de consommation du cannabis?
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Généralement, le cannabis est fumé. Lorsqu'il est fumé, entre 15 et 50 %
du THC passe dans le sang et l'effet dure entre 45 minutes et 2h30.
D'autres techniques incluent l'utilisation de narguilé ou pipe à eau pour fumer le
cannabis tout en refroidissant la fumée. Il s'agit de techniques censées filtrer la
fumée, qui multiplient les quantités d'air et de toxiques inhalés, du fait qu'il faut
aspirer plus profondément. Ce mode de consommation fait pénétrer les fumées
plus profondément dans les poumons, avec les risques qui en sont la conséquence.
Le cannabis peut aussi être ingéré car le THC est soluble dans les graisses et
l'alcool: Le beurre de Marrakech, obtenu par extraction des composés liposolubles
du haschisch ou des inflorescences de cannabis se substitue au beurre classique
dans les recettes. Il est utilisé pour préparer des plats tels que le « space cake »,
la pot pie ou les « hash brownies ».
Le cannabis peut également être mis en solution dans du lait (de préférence
entier), ce que l'on nomme un « bhang » ou « lait vert ».
On peut également faire fondre du haschisch dans du chocolat noir et s'en servir
ensuite en pâtisserie, ou alors le faire à nouveau solidifier pour l'utiliser à la
demande.
le Green Dragon désigne une boisson alcoolisée à base de macération de cannabis
dans de l'alcool. La solution est verte, d'où le nom.
Le pot tea s'appuie sur le principe du thé, par infusion de feuilles dans de l'eau
chaude. Cependant, le THC étant hydrophobe, pas d'effets psychoactifs en
consommant du thé au cannabis.
Néanmoins, lorsqu'il est ingéré, les effets du cannabis se déclarent au bout de
trente minutes et peuvent se prolonger plusieurs heures, ce qui peut générer un
état d'anxiété et de paranoïa appelé « bad trip ».
La vaporisation ou sublimation est une autre méthode d'absorption. On peut
extraire le THC et les autres cannabinoïdes sous forme de vapeur en chauffant
légèrement la plante sans la brûler. Cette méthode a l'avantage de ne pas produire
les substances toxiques contenues dans la fumée du cannabis et du tabac lors
d'une combustion normale (monoxyde de carbone, goudrons, nitrosamines...).
Des données limitées suggèrent une biodisponibilité plus élevée du THC par la
voie rectale que par la voie orale
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En chauffant le cannabis à une température précise, les substances psychotropes
s'évaporent, mais la plante ne brûle pas encore. La vapeur produite peut alors être
inhalée, avec un effet aussi immédiat que si le cannabis était fumé.
1.3 Qui prend du cannabis ?
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Bien que le cannabis soit la drogue illicite la plus couramment utilisée au Canada
(après l'alcool et le tabac, pour les mineurs), son usage est généralement
expérimental et peu fréquent.
Selon une étude effectuée en 2000, 35 pour cent des Ontariens âgés de plus de 18
ans ont pris du cannabis au moins une fois dans leur vie, et 11 pour cent d’entre
eux en avaient pris au cours de l’année écoulée.
En 1994, une autre étude canadienne a révélé qu’environ deux pour cent des
personnes interrogées prenaient du cannabis au moins une fois par semaine.
Parmi les jeunes d’âge scolaire en Ontario, l’usage du cannabis est en hausse
depuis quelques années, atteignant un taux de popularité semblable à celui des
années de pointe, c’est-à-dire, entre la fin des années 1970 et le début des années
1980.
Selon une étude effectuée en 2001, environ 30 pour cent des élèves ontariens de la
7e année au cours pré universitaire de l’Ontario avaient pris de la marijuana au
moins une fois au cours de l’année écoulée et environ trois pour cent d’entre eux
ont dit en avoir pris tous les jours, au cours des quatre semaines écoulées. Les
garçons en faisaient un usage beaucoup plus fréquent que les filles.
1.4 Pharmacologie
Les effets du cannabis dépendent de:
• la quantité absorbée
• la fréquence de consommation et la durée d'utilisation
• la méthode d'absorption : s'il est fumé ou ingéré
• l'état d'esprit, les attentes et le milieu ambiant
• l'âge
• l'état médical ou psychiatrique préexistant
• la consommation simultanée d'alcool ou d'autres drogues (illicites, sur
ordonnance, en vente libre ou à base de plante)
• Certaines personnes qui prennent du cannabis pour la première fois ne ressentent
aucun effet psychoactif. Mais un usage répété finit par en produire.
• Le cannabis produit des effets qui varient d'une personne à une autre :
o certains usagers se détendent et deviennent énergiques, bavards et pris de
fou rire
o d'autres se sentent tendus, angoissés, craintifs et désorientés.
o une même personne peut ressentir des effets différents d'une fois à une
autre.
o Les habitués du cannabis savent quand ils en ont suffisamment pris et
comment maîtriser ses effets, mieux que les personnes qui en prennent
pour la première fois.
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1.4.1 Effets biochimiques
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La substance psychoactive la plus importante (prévalente) dans le cannabis est
le delta-9-tetrahydrocannabinol (couramment noté THC, ou parfois ∆9-THC).
Sur les deux dernières décennies le contenu moyen en THC dans la marijuana
vendue dans les territoires d’Amérique du Nord aurait augmenté d'au moins
environ 1% à 3-4%.
Les plants sélectionnés et clonés peuvent conduire à des taux de 15% THC.
Un autre cannabinoïde psychoactif présent dans le Cannabis Sativa est
le tétrahydrocannabivarine (THCV), mais il ne se trouve qu'en faibles quantités.
De plus, il existe des composés similaires contenus dans la marijuana qui
n'exhibent aucune réponse psychoactive mais sont nécessaires pour fonctionner:
o le Cannabidiol (CBD), un isomère du THC
o le Cannabinol (CBN), un produit de l'oxydation du THC
o la Cannabivarine (CBV), un analogue du CBN avec une chaîne différente
o la Cannabidivarine (CBDV), un analogue du CBD avec une chaîne
différente
o et l'acide cannabinolique.
La manière dont ces autres composés interagissent avec le THC n'est pas
complètement comprise, mais des études cliniques proposent l'hypothèse que le
CBD agit comme force de compensation pour réguler la force de l'agent
psychoactif, le THC.
Un rapport affirme que la marijuana avec des ratios THC/CBD relativement
élevés risquerait moins d'induire de l'anxiété que de la marijuana avec de faibles
ratios.
On pense également que le CBD pourrait réguler le métabolisme du corps du
THC en inactivant le cytochrome P450, une classe importante d’enzymes qui
métabolisent les drogues.
Des expériences dans lesquelles les souris ont été traitées avec du CBD puis avec
du THC ont montré que le traitement CBD était associé avec une augmentation
substantielle dans les concentrations de THC dans le cerveau (et ses principaux
métabolites), le plus vraisemblablement parce qu'il réduit le taux de nettoyage du
THC dans le corps.
Des composés cofacteurs du cannabis ont également été reliés à une baisse de
la température corporelle, modulant le fonctionnement immunitaire, et la
protection des cellules.
L'huile essentielle de cannabis contient également beaucoup de terpénoïdes
aromatiques, qui peuvent agir en synergie avec les cannabinoïdes pour produire
leurs propres effets.
Le THC se convertit rapidement en 11-hydroxy-THC, qui est également
pharmacologiquement actif, tant et si bien que l'effet de la drogue dépasse les
niveaux de THC mesurables dans le sang.
La découverte de récepteurs aux cannabinoïdes situés dans le cerveau et dans le
corps,
ainsi
qu'un
cannabinoïde
endogène neurotransmetteurs comme
l'anandamide suggère que l'utilisation de marijuana affecte le cerveau de la même
manière qu'un composé naturel du cerveau.
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Les cannabinoïdes contiennent habituellement un anneau 1,1'-di-méthyl-pyrane,
et un anneau variablement insaturé de cyclohexyl et leurs précurseurs chimiques
immédiats, constituant une famille d'environ 60 composés bicycliques et
tricycliques.
Comme la plupart des autres processus neurologiques, les effets de la marijuana
sur le cerveau suivent le protocole standard de « signal transduction » le système
électrochimique d'envoi de signaux à travers les neurones pour une réponse
biologique.
On sait maintenant que des récepteurs cannabinoïdes apparaissent avec des
formes similaires chez la plupart des vertébrés et invertébrés et ont une longue
histoire évolutive de 500 millions d'années. Le fait que ces récepteurs aient été
conservés pendant tous ce temps semble indiquer qu'ils doivent avoir un rôle
basique important dans la physiologie animale. Les récepteurs aux cannabinoïdes
réduisent l'activité adénylate cyclase, inhibent les canaux ioniques, et désinhibent
les pompes à potassium K+A.
Deux types de récepteurs aux cannabinoïdes existent (CB1 et CB2) :
o Le récepteur CB1 se trouve principalement dans le cerveau et mitige les
effets psychologiques du THC.
o Le récepteur CB2 se trouve de manière plus abondante dans les cellules
du système immunitaire. Les cannabinoïdes agissent comme des immunomodulateurs sur les récepteurs CB2, ce qui signifie qu'ils augmentent
certaines réponses immunitaires et en diminuent d'autres. Par exemple, les
cannabinoïdes non psychotropes peuvent être utilisés comme antiinflammatoire très efficace.
L'affinité des cannabinoïdes pour se lier à chacun des deux récepteurs est la
même, avec seulement une légère augmentation observée avec le composé CBD
dérivé de la plante se liant plus fréquemment aux récepteurs CB2.
Les cannabinoïdes semblent avoir un rôle dans le contrôle par le cerveau
du mouvement et de la mémoire, ainsi que de la modulation de la souffrance
naturelle.
La nature de la marijuana, ses propriétés de solubilité dans les graisses,
conduisent à une longue demi-vie d'élimination en comparaison à d'autres drogues
récréatives.
La molécule THC, et les composés apparentés, sont généralement détectables
dans les tests de drogues jusqu'à environ un mois après consommation. Cette
détection est possible parce que des métabolites non psychoactifs du THC sont
stockés pour de longues périodes de temps dans les cellules de graisse, et cette
substance a une très faible solubilité dans l'eau.
Le taux d'élimination des métabolites est légèrement plus élevé chez les grands
usagers en raison de la tolérance, et indique une plus grande possibilité de
symptômes de sevrage à l'arrêt de la consommation arrêt de l'emploi habituel.
La LD50 de THC est 1270 mg/kg chez les rats mâles, 730 mg/kg chez les rats
femelles, par voie orale mélangé dans de l'huile de sésame, et 42 mg/kg (toujours
chez le rat) par inhalation.
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1.4.2 Dépistage
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Le cannabis est l'une des drogues qui reste le plus longtemps dans l’organisme car
le THC, la substance psychotrope contenue dans le cannabis est liposoluble, et a
la particularité de se fixer dans les graisses et de se dissoudre ensuite très
lentement.
Compte tenu de l’élimination très lente du THC, la consommation périodique de
cannabis à une semaine d'intervalle aboutit à une accumulation de la substance
dans le système.
À long terme, les conséquences pour la santé de ce stockage sont encore mal
connues.
On estime que la demi-vie d’élimination du THC est d'environ 4 jours, ce qui
signifie que après 96 heures, notre corps a éliminé la moitié de la quantité
consommée et qu'il faut ensuite encore 4 jours pour éliminer la moitié de la moitié
et ainsi de suite.
Dans le cadre d'un test urinaire, la durée de détection du THC dépendra de la
fréquence de consommation, ainsi que de l’état de santé et du métabolisme
individuel du consommateur :
o Chez un usager occasionnel, le métabolite du cannabis pourra être détectée
jusqu'à 2 semaines.
o Chez le consommateur chronique (plusieurs joints par jour) la durée de
dépistage du THC peut aller de 30 jours à plus de deux mois après la
dernière consommation.
Le dépistage urinaire positif ne signifie pas que la substance psychotrope soit
encore présente dans le sang, ni encore actif sur le système nerveux central
(SNC). Pour connaître l’évaluation du taux actif du psychotrope, un test sanguin
sera utilisé, par exemple suite à un accident, et pourra tester positif jusqu’à
environ 10 heures, correspondant au délai d'activité de la substance psychotrope.
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2. Effets du cannabis sur la santé
2.1 Effets recherchés
D'une manière générale, les effets varient
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en fonction du mode de consommation (entre quelques minutes –inhalation- et
quelques heures - ingestion)
des teneurs respectives en THC (effet high) et CBN (effet stone)
selon l’état physique et psychique du sujet
Généralement :
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euphorie, hilarité, excitation
relaxation, détente, sensation de flottement
facilité d'introspection (disparition de l'inhibition)
association d'idées créatives
stimulation de l'appétit
sommeil
sentiment de sûreté
sensation d'extrême plaisir même face à des choses parfois futiles.
Des doses plus violentes peuvent induire :
•
•
une augmentation de la perception auditive et visuelle (diminution de l'inhibition
latente) qui peut engendrer des hallucinations et conduire au « bad trip »
ou au contraire amplifier les sensations durant un spectacle musical ou devant un
film, effet souvent recherché.
La consommation simultanée d'alcool décuple les effets des deux mais tend alors vers la
poly-toxicomanie.
2.2 Effets secondaires indésirables
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•
Lorsque le cannabis est fumé, ses effets se font ressentir presque immédiatement
et peuvent durer des heures, selon la quantité absorbée. Lorsqu'il est ingéré, il faut
à peu près une heure pour ressentir ses effets, mais ceux-ci durent plus longtemps.
Les produits illicites du cannabis, n'étant pas assujettis aux normes publiques de
sécurité et de santé, risquent d'être contaminés par d'autres drogues, par des
pesticides ou par un champignon toxique.
Même si les effets durent en général quelques heures, le cannabis reste entre 18 à
24 heures dans le sang et l'élimination de celui-ci par le corps est particulièrement
lente : plus d'une semaine pour éliminer la moitié de la dose absorbée. Donc il
suffit d'un joint par semaine pour que le THC s'accumule dans le corps.
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2.2.1 À court terme
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rougeur oculaire (dilatation des vaisseaux sanguins de la conjonctive)
mydriase
une réduction de la pression intraoculaire
rire spontané
tachycardie
hypertension
hypotension parfois jusqu'à l'évanouissement (peu après l'effet recherché)
assèchement buccal (familièrement appelé « la pâteuse » ou « moquette » souvent
caractérisée par un blanchiment de la langue)
sécheresse de la gorge
irritation des voies respiratoires (causée par la fumée)
dilatation des bronches (expansion des voies respiratoires).
détérioration du sens de l'équilibre
parfois de la somnolence ou de l'agitation, selon la quantité absorbée et la réaction
de la personne à cette drogue.
augmentation de l’appétit
persistances d'onde alpha de fréquence légèrement plus basse que la normale (lors
d'une électroencéphalographie)
coordination, habiletés motrices et temps de réaction moindres
perte de mémoire à court terme
anxiété ou panique légères
difficulté de concentration
troubles de la perception du temps (quelques minutes semblent être des heures, ou
l'inverse)
paranoïa
repli sur soi-même
nausées
vomissements
tremblements
sensation de froid intense
augmentation des risques d'avoir une crise cardiaque chez une personne qui
souffre d'angine de poitrine ou de tout autre trouble des artères coronaires
Une dose importante de cannabis puissant, surtout lorsqu'elle est ingérée, risque
de causer une " psychose toxique ". Les symptômes sont
o hallucinations visuelles ou auditives
o délire paranoïaque
o désorientation et l'amnésie
o Ces symptômes disparaissent généralement au bout d'une semaine après
l'usage du cannabis.
Le cannabis produit également beaucoup d'effets subjectifs, tels que:
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•
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une plus grande jouissance du goût de la nourriture et des arômes
une jouissance avancée de la musique et de la comédie.
À plus hautes doses, le cannabis peut provoquer:
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des distorsions marquées des perceptions du temps et de l'espace
des distorsions marquées de la proprioception
des hallucinations auditives et/ou visuelles (ressemblant à un rêve éveillé)
de l'ataxie (du fait de la dépréciation sélective des réflexes poly-synaptiques)
la dépersonnalisation
La marijuana plus communément
•
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soulage les tensions
provoque des effets euphoriques.
2.2.2 À long terme
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•
effets psychiques, mentaux, comportementaux (voir les parties spécifiques plus
bas)
des affections durables des voies respiratoires similaires au tabac (toux,
cancer bronchique, bronchite chronique, emphysème du
fait
d'inhalations
profondes et prolongées)
l'inhalation de la combustion de produits de coupe souvent présents dans
le haschisch expose l'usager à des risques aussi aléatoires que néfastes.
une dépendance physique au tabac, utilisé dans la confection du joint, se
manifeste très souvent chez les fumeurs réguliers de cannabis.
alternativement à la combustion, l'usage d'un vaporisateur, en vente libre, délivre
une vapeur de cannabinoïde pratiquement pure.
la consommation à l'aide d'une pipe à eau augmente très fortement l'inhalation de
produits toxiques.
2.2.3 Dépendance, tolérance, sevrage
•
•
•
•
La recherche animale a montré que le potentiel de dépendance psychologique aux
cannabinoïdes existe, et inclut des symptômes de retrait en douceur.
Une dépendance physique existe, même si elle est moins marquée que pour d'autres
produits, probablement du fait de la demi-vie plus longue du THC dans le corps.
Les personnes qui ont une dépendance psychologique au cannabis ont besoin du
"high". La drogue occupe alors une place excessivement importante dans leur vie et,
si elles ne peuvent pas l'obtenir, elles se sentent angoissées.
L'usage de cannabis fréquent et à long terme risque aussi d'entraîner une dépendance
physique.
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•
•
Bien que n'étant pas aussi sévère que les dépendances à l'alcool, à l’héroïne, ou à
la cocaïne, le retrait à la marijuana est habituellement caractérisé par des insomnies,
une sensation de fatigue, une perte d'appétit, une irritabilité, une angoisse, des maux
d'estomac, perte d'appétit (avec perte de poids), sueurs…
Ces symptômes durent généralement une semaine environ ; les problèmes de sommeil
peuvent durer plus longtemps.
2.2.4 Surdose
•
Aucune surdose (overdose) due au cannabis n'a encore été enregistrée et c'est ce
qui contribue le plus à sa réputation de « drogue douce ».
2.2.5 Effets sur les adolescents
•
•
•
Selon une étude, il n’y aurait aucune différence sur le plan cérébral entre ceux qui
ont régulièrement fumé de la marijuana au cours de leur adolescence et ceux qui
n’en ont jamais fait usage.
Une autre étude affirme plutôt que les personnes prédestinées à la schizophrénie
voient leurs symptômes précipités lorsqu'elles commencent à consommer pendant
l'adolescence.
La consommation intensive de dérivés concentrés, comme l'huile de haschisch,
favorise, particulièrement à l'adolescence, l'apparition des troubles psychotiques.
2.2.6 Effets sur la conception et la reproduction
•
•
•
La consommation régulière de joints, chez l’homme, contribue à une baisse de la
fertilité.
Pendant la grossesse, la consommation de cannabis risque d'entraver l'activité
cérébrale du fœtus, retardant le développement du cerveau in utero. Des atteintes
cognitives pendant les années d'enfance ont été observées, avant tout sur
l'attention et les tests d'hypothèses par voie visuelle.
La tératogénicité de la consommation de cannabis durant la grossesse semble
cliniquement non significative.
Effets sur la reproduction
1. Il a été montré que l'administration de hautes doses de THC aux animaux :
• abaisse leur niveau de testostérone dans le sang
• affecte la production de sperme, la mobilité et la viabilité des
spermatozoïdes
• affecte le cycle d’ovulation
• réduit la production d'hormones gonadotropes.
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2. Des tests ont montré que les spermatozoïdes exposés à de hauts niveaux de THC
commencent à se mouvoir de manière anormale, et sont moins capables de
s'attacher à un œuf de manière à le fertiliser. Ceci est modéré par des rapports
contradictoires selon lesquels la tolérance pourrait se développer à ces effets.
3. La recherche a montré que le sperme humain contient des récepteurs qui sont
stimulés par des substances comme la THC et d'autres produits chimiques du
cannabis.
4. La consommation de marijuana durant la grossesse a été corrélée, dans certains
cas, à des cas de poids faibles à la naissance des bébés mais le lien entre cannabis
et les complications de naissance est questionné par la communauté scientifique.
5. D'après le « Merck Manual of diagnosis and therapy » les effets sur la fertilité dus
à la consommation de cannabis seraient incertains.
2.2.7 Effets sur les processus de mémorisation
•
•
•
•
•
perturbe les processus de mémorisation du cerveau en désorganisant le
fonctionnement électrique de l'hippocampe, structure clé du cerveau pour
l'activation de la mémoire
supprime les oscillations électriques, essentielles dans le processus
d'apprentissage et de mémorisation.
désorganise les processus cognitifs
bloque aussi la libération d'un neurotransmetteur important dans l'hippocampe,
l'acétylcholine, affectant le fonctionnement électrophysiologique du cerveau.
perturbe chez le fœtus la formation des réseaux de neurones dans le
développement du cerveau (confirme la proportion très élevée d'enfants ayant un
retard mental chez les mères fumeuses)
Note : L’amnésie est multipliée en cas de consommation associée avec de l'alcool.
2.2.8 Effets sur la santé mentale et effets comportementaux
2.2.8.1 Effets sur la santé mentale
•
•
manque de motivation au travail ou incapacité à faire la moindre chose demandant
un effort
concentration dilatée : amélioration de la capacité temporelle à rester concentré
Note : ces deux effets dépendent énormément de la personnalité, de l'humeur et de
l'état de fatigue et de stress de la personne
•
•
•
mal-être psychique – parfois insoupçonné – pouvant se transformer en paranoïa,
crises d'angoisses, sentiment d'oppression
il existe aussi quelques cas de psychose cannabique aiguë
au niveau neuropsychiatrique, la substance peut diminuer l'attention, aggraver ou
révéler des troubles psychiques comme n'importe quel psychotrope
13
•
•
•
il existe une corrélation entre l'usage prolongé du cannabis et la dépression chez
certains patients mais il reste difficile de dire si le cannabis produit la dépression
ou si la dépression favorise une consommation chronique
différentes études, à la crédibilité variable, suggèrent des liens entre schizophrénie
ou psychose et cannabis. On ignore toujours cependant si l'usage de cannabis
déclenche des symptômes latents de schizophrénie ou si les gens prennent du
cannabis pour faire face aux symptômes d'une psychose émergente. Les
conclusions des chercheurs portent à croire que, pour les personnes
schizophrènes, l'usage continu de cannabis risque d'intensifier les symptômes
psychotiques et d'aggraver la maladie.
l'usage chronique et excessif de cannabis risque de nuire à l'attention, à la
mémoire et à la capacité de traiter des données complexes et ce pendant plusieurs
semaines, voire des mois et mêmes des années, après que l'usage a cessé.
2.2.8.2 Effets comportementaux
•
•
•
•
Des troubles de comportement sont observés chez l'animal de laboratoire qui y est
exposé, y compris chez des espèces très éloignées des mammifères comme
l'araignée. Les araignées qui y sont exposées, même à de faibles doses, ont
produit des toiles tout à fait anormales. Plus la toxicité du produit est élevée, plus
l'araignée laisse de manques dans sa toile.
Les aires cérébrales à forte densité de récepteurs cannabinoïdes correspondent aux
effets comportementaux produits par les cannabinoïdes.
L'amélioration du comportement a été constatée par de nombreux médecins et
patients concernant les troubles d'hyperactivité (trouble Déficitaire de l'Attention /
Hyperactivité TDAH). Cette pathologie est inscrite dans les conditions traitables
par le cannabis.
Agit très fortement selon le système d’ancre psychologique : prendre l’habitude
de l’oisiveté après consommation induira l’oisiveté après consommation, même
lorsque cela n’est pas désiré. Prendre l’habitude d’activité après consommation
entraîne un besoin d’activité après consommation, même lorsque cela n’est pas
désiré. Il n’est pas facile de se détacher de cet effet. Les expériences montrent
qu’en moyenne pour un adulte bien portant il faut 10 à 15 jours de consommation
quotidienne avec la volonté de changer pour que l’ancre psychologique change.
2.2.9 Autres effets
•
•
augmentation significative du risque des maladies parodontales (maladie du tissu
soutien des dents)
chez les personnes cancéreuses une augmentation plus rapide de la taille des
tumeurs (cela serait en partie dû au THC, qui induirait une réponse immunitaire
de type Th2, au lieu d'une réponse de type Th1, nécessaire à la lyse des cellules
cancéreuses).
14
2.2.10 Effets thérapeutiques
•
•
•
•
•
•
•
analgésique (malades en phase terminale et pour les douleurs chroniques sur
lesquelles les traitements traditionnels sont trop forts en termes d'effets ou d'effets
secondaires)
relaxant et somnifère (malades en phase terminale)
anti-spasmodique (sclérose en plaque, épilepsie)
anti-vomitif (traitement des effets secondaires de la chimiothérapie ou d'autres
traitements lourds)
stimulant d'appétit et redonnant du plaisir à manger (lutte contre la cachexie et
favorise la prise de poids)
broncho-dilatateur (asthme)
vasodilatateur (glaucome)
Effets thérapeutiques sous études :
•
•
•
•
•
•
•
•
alternative efficace pour traitement de l'Hyperactivité et des Troubles Déficitaires
de l'Attention (TDAH)
alternative efficace pour le prurit cholostatique réfractaire
agent thérapeutique contre des maladies neuro-dégénératives et la dystonie
(perturbation du tonus musculaire) tels que la maladie de Parkinson ou
le syndrome de Tourette
agent anti-prolifératif de tumeurs cancéreuses au cerveau (ainsi que
ralentissement de la progression de certains cancers du poumon, sein et de
la leucémie)
agent inhibant les sécrétions d'acide gastrique et pouvant jouer un rôle favorable
sur la prévention des ulcères
agent améliorant les troubles comportementaux des patients atteint de la maladie
d'Alzheimer
agent protecteur du système de compression mémorielle et de l’accès à la
mémoire générale
agent perturbant la mémoire immédiate, lorsqu'il agit.
2.2.10.1 Usage Médical au Canada
Au Canada, le Règlement sur l'accès à la marijuana à des fins médicales, définit deux
catégories de patients éligibles pour l'accès au cannabis médical:
•
La catégorie 1 liste les individus souffrant de « douleur aiguë », « nausées
violentes » et/ou autres symptômes sérieux causés par les conditions suivantes :
sclérose en plaques, lésion de la moelle épinière, maladie de la moelle épinière,
cancer, sida/infection au VIH, formes graves d'arthrite et/ou épilepsie.
15
•
La catégorie 2 « touche les demandeurs qui présentent des symptômes
pathologiques graves autres que ceux décrits dans la catégorie 1 ». La demande du
patient éligible doit être appuyée par un médecin.
État pathologique
Cancer, SIDA, infection au VIH
Cancer, SIDA, infection au VIH
Sclérose en plaques, lésion ou maladie de la
moelle épinière
Épilepsie
Cancer, SIDA, infection au VIH, sclérose en
plaques, lésion ou maladie de la moelle épinière,
forme grave d’arthrite
Symptôme
Violente nausée
Cachexie, anorexie,
perte de poids
Spasmes
musculaires
persistants
Convulsions
Douleur aiguë
2.2.11 Récapitulation des Signes et symptômes par système
•
SNC
o Psychologique : Euphorie «high», dysphorie, anxiété, dépersonnalisation,
précipitation ou aggravation de la psychose
o Perception: Perception sensorielle élevée, distorsion de l’espace et du
temps, hallucinations, perceptions erronées
o Sédatif : Dépression généralisée du SNC, endormissement, somnolence,
s’ajoutant aux autres dépresseurs du SNC
o Cognition, rendement psychomoteur : Fragmentation de la pensée,
obnubilation, troubles de la mémoire, déficience globale du rendement,
particulièrement pour les tâches complexes exigeantes
o Fonction motrice : Activité motrice accrue suivie d’inertie et dans la
coordination, ataxie, dysarthrie, tremblements, faiblesse, contractions
musculaires
o Analgésique: Les cannabinoïdes oraux disponibles actuellement sont
d’une puissance semblable à la codéine (mais par un mécanisme différent)
o Antiémétique, appétit accru : avec des doses aiguës; l’effet s’inverse
avec des doses plus fortes ou l’usage chronique (tolérance)
o Tolérance: Tolérances à la plupart des effets comportementaux et
somatiques, y compris le «high»
o Dépendance, syndrome d’abstinence: Se produit expérimentalement
après une intoxication prolongée: les symptômes sont les troubles du
sommeil, la perte d’appétit, l’agitation, l’irritabilité et la sudation.
16
•
Système cardiovasculaire
o Fréquence cardiaque : Tachycardie avec des doses aiguës, bradycardie
avec l’usage chronique
o Circulation périphérique : Vasodilatation, rougeur de la conjonctive,
hypotension posturale
o Débit cardiaque : Débit et demande d’oxygène du myocarde accrus
o Débit sanguin cérébral : Accru avec une dose aiguë, diminué avec l’usage
chronique
•
Système respiratoire
o Ventilation : Les petites doses stimulent, les plus grandes dépriment
o Broncho dilatation, Toux, mais la tolérance se développe
o Obstruction des voies respiratoires : Relié à un usage chronique de la
forme fumée
•
Yeux
o Diminution de la pression intraoculaire.
•
Système immunitaire
o Usage chronique: troubles de l’activité bactéricide des macrophages du
poumon et de la rate
•
Système reproducteur
o Hommes : Anti-androgène, diminution du compte de spermatozoïdes et de
leur motilité (usage chronique, mais la tolérance peut se développer)
o Femmes : Suppression de l’ovulation, effets complexes sur la sécrétion de
prolactine. Usage chronique: risque obstétrique accru
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3. Les effets selon la MTC
3.1 Effets classés par ZANG
Rein (Shen)
• effets reproductifs en long terme
• détérioration du sens de l'équilibre
• perte de mémoire à court terme
• manque d’attention
Foie (Gan)
• rougeur oculaire
• mydriase
• réduction de la pression intraoculaire
• tremblements
• vasodilatateur
• manque de motivation
• la dépersonnalisation
• activité motrice accrue suivie d’inertie
• ataxie
• faiblesse et contractions musculaires
• effets analgésiques
• hallucinations visuelles ou auditives
• intempérance
• manque d'estime de soi
• hypertension
Cœur (Xin)
• somnolence ou insomnie
• rire spontané
• tachycardie
• hypotension parfois jusqu'à l'évanouissement
• crise cardiaque
• agitation
• schizophrénie
• dépersonnalisation
• psychose
• dépression
• euphorie «high», dysphorie
• anxiété ou panique
• pensée ralentie
• confusion mentale
• repli sur soi-même
• délire paranoïaque
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•
•
•
•
troubles de la perception du temps
coordination et temps de réaction moindres
tendances suicidaires
dysarthrie
Rate (Pi)
• augmentation de l’appétit
• difficulté de concentration ou concentration dilatée
• nausées et vomissements
• jouissance du goût de la nourriture et des arômes
• désorientation, manque d’attention
• maladies parodontales
• sécheresse de la bouche et de la gorge
• problèmes d’apprentissage
Poumon (Fei)
• irritation des voies respiratoires
• dilatation des bronches
• toux
• cancer bronchique
• bronchite chronique
• emphysème
• effets analgésiques
• hypo/hyperventilation
• troubles immunitaires
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3.2 Analyse en MTC
3.2.1 Quelques points historiques
•
•
•
•
•
•
•
•
•
les alchimistes chinois réalisaient des rituels de préparation pour leurs
expériences, surtout avec le cinabre. Une de ces rites consistait d’une danse
solennelle nommé « Méthode de vaporisation de la chanvre selon Su Nu ».
La collection taoïste du 6ème siècle intitulée “Wu Shang Pi Yao” (Fondements
des livres inégalables) confirme l’addition du chanvre aux encens par les
alchimistes.
Ma (le chanvre) apparaît aussi dans les premières phases du développement de la
médecine chinoise : Le grand médecin Hua Tuo (141-208 AD) a formulé le MaYo (Vin de chanvre) et le Ma-Fei-San (l’ébullition en poudre du chanvre) avec du
cannabis et de l’aconit comme anesthétique dans les opérations chirurgicales qu’il
réalisait.
La plus ancienne pharmacopée existante, la Pen-Ts'ao Ching (100 BC) compilée
par les anciennes fragments attribués à l’empereur légendaire Shen-Nung (2300
BC) mentionne que « le chanvre pousse qu long des rivières et des vallées de
T’ai-Shan, mais elle est trouvée partout. » Le livre parle aussi du Ma-Pho, un
terme qui désigne un soudain changement d’humeur comme intoxication. Le mot
peut être expliqué aussi par « déhiscence », fleuraison soudaine de la plante male.
L’empereur Shen-Nung classifiait Ma comme Yin et Yang en même temps : ChuMa (femelle, yin) et I-Ma (male, yang). Il conseillait au chinois de cultiver
seulement la plante femelle car elle fourni plus d’effets médicinaux qu’il
recommandait pour la faiblesse mentale, problèmes menstruels, constipation,
goutte, rhumatismes, beri beri et paludisme. Il classifiait aussi Chu-Ma comme
une des Élixirs Suprêmes de l’Immortalité.
Une édition plus récente du Pen T’sao ajoute cette note : La surconsommation
traîne les gens à voir des démons et à se comporter comme des maniaques. Mais
si on le prend sur une longue période on peut communiquer avec les esprits,
gagner la perspicacité et le corps devient lumière.
Cependant la majorité du people chinois étant sous l’influence des religions
taoïste et confucianiste consideraient un tel état d’intoxication comme étant
« honteuse ». L’usage shamanique du cannabis alors tomba sous négligence tandis
que l’opium rose montait tranquillement en faveur.
La MTC utilise l’haricot Mungo (Semen Phaseoli radiatus) comme antidote pour
les intoxications par le cannabis.
L’historien Joseph Needham attribue l’établissement du Mont Shao comme
premier centre de pratique taoïste (350 AD) partiellement à l’usage du cannabis
par le sage Yang Hsi; Il appréciait alors des visions de la Dame Wei, des frères
Mao et d’autres membres du panthéon qui lui transmettaient les textes sacrés.
20
3.2.2 Analyse en 5 Éléments
Bien que la fonction de tous les Zang soit perturbée d’une certaine manière ou d’autre par
la consommation du cannabis, il est évident que selon la classification des signes et des
symptômes par Zang le Xin et le Gan sont les plus touchés.
Ayant les interrelations des Zang aux 5 éléments en tête, il nous paraît que le cycle de
contrôle et aussi bien touché que le cycle d’engendrement et on peut même voir
apparaître des signes de contre domination en long terme : le Hun au Gan et le Shen au
Xin étant les deux perturbés, on peut voir la sphère du Shen (Rein) devenir incapable de
nourrir le Gan et de contrôler le Xin.
C’est alors que l’on aperçoit les symptômes psychiques d’un Hun mal ancré et d’un Shen
perturbé et mal enraciné produisant toute un amalgame d’effets désirables et non désirés:
complexe d’hallucinations visuelles ou auditives, analgésie, rougeur oculaire, mydriase,
réduction de la pression intraoculaire, tremblements, vasodilatation, manque de
motivation, dépersonnalisation, activité motrice accrue suivie d’inertie, ataxie, faiblesse
et contractions musculaires, intempérance, manque d'estime de soi, hypertension pour le
Gan et somnolence ou insomnie, rire spontané, tachycardie, hypotension parfois jusqu'à
l'évanouissement, crise cardiaque, agitation, schizophrénie, dépersonnalisation, psychose,
dépression, euphorie «high», dysphorie, anxiété ou panique, pensée ralentie, confusion
mentale, repli sur soi-même, délire paranoïaque, troubles de la perception du temps,
coordination et temps de réaction moindres, tendances suicidaires et dysarthrie pour le
Xin.
D’un autre point de vue on peut constater qu’une fois le Gan et le Xin touchés, la Rate
aussi n’est plus nourri ni contrôlée par les deux : gain d’appétit, nausée et vomissements,
perturbations de concentration et d’apprentissage et manque d’attention. Le même
phénomène peut être conclu plus légèrement par l’observation de la relation du Fei avec
ses contreparties, le Xin et le Rein.
3.2.3 Analyse en Ba Gang
La majorité des symptômes et des signes nous mènent à déduire tout simplement qu’il
s’agit d’un syndrome Li et que le cannabis, peu importe la façon d’absorption touche
directement les Zang.
Bien qu’on peut rencontrer quelques signes de froid dans ce syndrome surtout dans les
personnes de caractère yin (comme la sensation de froid ou l’obnubilation, la lenteur, la
désorientation, pouls lent, etc…) la majorité des signes et symptômes signent d’une
manière peut redoutable la présence de la chaleur (soif, envie de boire frais, faim,
agitation, yeux rouge, pouls rapide,).
Au niveau de la classification Xu / Shi il est impossible de réunir d’une façon certaine
tous les signes et symptômes sous la bannière d’un syndrome plénitude ou de vide, bien
21
qu’on peut voir que les réactions varient selon le type des consommateurs : il est apparent
que les types Plénitude ont plus tendance à développer un syndrome Plénitude (poitrine
oppressée, agitation mentale et physique, délire verbal, perte de raison, polypnée, etc…)
autant que les types Vide peuvent aussi bien démontrer un syndrome de Vide (palpations
cardiaques, dyspnée, obnubilation, transpirations spontanées, etc…), en ne pas oubliant
qu’un individu peut changer de réaction d’une fois à l’autre selon sa situation.
Selon l’analyse et l’expérience de Jost Sauer, acupuncteur australien devenu référence
mondiale récemment par son intérêt et son approche particulier au sujet des effets du
cannabis sur la santé, le cannabis est apparemment une herbe médicinale de nature YIN :
les personnes de nature YIN peuvent à peine réjouir cette drogue à court terme et doivent
persister longuement pour en tirer des effets désirables tandis que les personnes de la type
YANG réjouissent pleinement de ces effets dès le début. Les types Yin démontrent un
syndrome plutôt Yin (attitude passive, apathie, indifférence, tristesse, manque de
courage, teint pâle, peau froide, figure sans expression, élocution lente, voix faible,
fatigue physique et psychique, somnolence, métabolisme ralenti, etc.…) tandis que les
personnes Yang peuvent développer tout simplement un syndrome de Yang excessif
suite à la consommation du cannabis surtout à long terme et suite au sevrage (agressivité,
tissus fermes, bon ton musculaire, expression vive, éclatante, yeux vivants et brillants,
élocution rapide et voix forte, gestes rapides, métabolisme rapide, agitation, insomnie
sans repos…).
Substances
En gardant une vue générale sur la totalité des effets produits, il est évident que toutes les
substances sont touchées suite à la consommation du cannabis, la majorité à court terme
et immédiatement après l’usage (Qi, Xue, JinYe et Shen) et dans tous les Zang
responsables et le Jing du Rein semblant être touché au long terme (effets reproductifs en
long terme).
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4. Application clinique et conclusion
Il est évident que tous les acupuncteurs, aussi bien que d’autres professionnels de la santé
doivent connaître le tableau clinique dessiné dans ce rapport pour pouvoir détecter les
signes d’une consommation récréative en court terme aussi bien du tableau clinique
survenant à une consommation récréative et/ou abusive en long terme surtout en tenant
compte des statistiques publiées par les autorités canadiennes qui confirment une montée
apparente du nombre des consommateurs (surtout dans les jeunes ages) et d’usage
récréative dans tout les groupes d’ages, spécialement dans cette période de récession et de
détresse économique pour la majorité de la population. On pourrait intégrer prudemment
la question dans l’interrogatoire du patient après quelques sessions de travail ou dès que
la confiance est établie suffisamment dans la relation thérapeute - patient.
Une fois la consommation et ses effets confirmés, on peut énormément profiter de la
vision de la MTC et des conseils appropriés de cette vision pour aider le patient à changer
son style de vie et parvenir à substituer cet abus par des habitudes seines et d’autres
manières naturelles de jouissance de la vie, malgré tout les problèmes de la vie et de la
société moderne. La lecture des œuvres de Jost Sauer est fortement recommandée aux
thérapeutes aussi bien qu’aux patients intéressés par le sujet.
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