L`article de Ciné Spectacles au format PDF

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L`article de Ciné Spectacles au format PDF
CS 17-01-07
15/01/07
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«ZONE LIBRE» : rencontre avec
© TFM Distribution
Christophe MALAVOY et Lionel ABELANSKI sont venus présenter Zone libre en avant-première au Cinéville-Colombier.
En 1942, pour fuir les rafles, une famille juive passe se
mettre à l’abri en zone libre, ces parisiens - dont la grandmère ne parle que yiddish - trouveront refuge chez Maury, un
rude paysan : deux mondes vont se rencontrer.
Christophe MALAVOY les connaît bien ces deux mondes,
lui-même citadin délicat, il a passé son enfance en Charente
dans la campagne profonde, forcément lorsque le projet
d’adapter la pièce de Jean-Claude GRUMBERGER est né, le
réalisateur était à son affaire.
Quand Simon (Lionel ABELANSKI), sa femme Léa, sa belle
sœur enceinte jusqu’au cou, leur mère madame Swartz (Tsilla
CHELTON) et le jeune Henri leur neveu arrivent dans la grande de Maury (Jean-Paul ROUSSILLON), la famille ne découvre
pas un quatre étoiles, on entre peu à peu dans la réalité des
réfugiés, cette période où il faut se cacher pour sauver sa
peau, comme eux qui attendaient, on ne voit pas les allemands
: j’ai pris le parti de ne pas les montrer, je montre la guerre sans la montrer explique
MALAVOY. Je n’ai pas voulu tomber dans l’illustration, un glas, quelques coups de feu
en disent parfois plus long qu’une grande démonstration. On a trop tendance à tout nous
expliquer, à vouloir tout raconter, j’aime miser sur l’imagination du spectateur poursuit
le cinéaste. Je me suis mis du côté de ces gens qui n’avaient aucune information et c’est
souvent bien pire car on a peur de ce qu’on ne voit pas alors que tout autour la vie continue, on tue le cochon, on fait du boudin, on prépare les chapons, le petit Henri se fait
même une joie de recevoir une carte de ses parents… de Drancy.
L'apaisement vient surtout de Maury, ce solide paysan qui ne s’est par posé la question
de l’accueil, c’était évident, avec cette simplicité : les choses sont à faire, on les fait et c’est
tout. Je ne pouvais pas rêver mieux que Jean-Paul ROUSSILLON en paysan, on ne peut
pas le jouer, il faut l’incarner, ses gestes sont ceux de toute une vie confie MALAVOY un
brin admiratif.
On subodore la perversité des relations, les dénonciations, le médecin chef de la milice
locale, finalement c’est peut-être une façon de rester en éveil.
Cette histoire c’est la guerre comme on me la racontée commente Lionel ABELANSKI :
mon père, mes oncles étaient cachés, le héros c’est la situation. Un héros traité avec finesse et sens du détail pour illustrer cette période sous un angle rarement abordé.
R.M. D’autres photos sur www.cine35.com
Photos Benoît Meudec
Christophe MALAVOY réalisateur et Lionel ABELANSKI acteur
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