L`article de Ciné Spectacles au format PDF
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CS 17-01-07 15/01/07 18:44 Page 5 «ZONE LIBRE» : rencontre avec © TFM Distribution Christophe MALAVOY et Lionel ABELANSKI sont venus présenter Zone libre en avant-première au Cinéville-Colombier. En 1942, pour fuir les rafles, une famille juive passe se mettre à l’abri en zone libre, ces parisiens - dont la grandmère ne parle que yiddish - trouveront refuge chez Maury, un rude paysan : deux mondes vont se rencontrer. Christophe MALAVOY les connaît bien ces deux mondes, lui-même citadin délicat, il a passé son enfance en Charente dans la campagne profonde, forcément lorsque le projet d’adapter la pièce de Jean-Claude GRUMBERGER est né, le réalisateur était à son affaire. Quand Simon (Lionel ABELANSKI), sa femme Léa, sa belle sœur enceinte jusqu’au cou, leur mère madame Swartz (Tsilla CHELTON) et le jeune Henri leur neveu arrivent dans la grande de Maury (Jean-Paul ROUSSILLON), la famille ne découvre pas un quatre étoiles, on entre peu à peu dans la réalité des réfugiés, cette période où il faut se cacher pour sauver sa peau, comme eux qui attendaient, on ne voit pas les allemands : j’ai pris le parti de ne pas les montrer, je montre la guerre sans la montrer explique MALAVOY. Je n’ai pas voulu tomber dans l’illustration, un glas, quelques coups de feu en disent parfois plus long qu’une grande démonstration. On a trop tendance à tout nous expliquer, à vouloir tout raconter, j’aime miser sur l’imagination du spectateur poursuit le cinéaste. Je me suis mis du côté de ces gens qui n’avaient aucune information et c’est souvent bien pire car on a peur de ce qu’on ne voit pas alors que tout autour la vie continue, on tue le cochon, on fait du boudin, on prépare les chapons, le petit Henri se fait même une joie de recevoir une carte de ses parents… de Drancy. L'apaisement vient surtout de Maury, ce solide paysan qui ne s’est par posé la question de l’accueil, c’était évident, avec cette simplicité : les choses sont à faire, on les fait et c’est tout. Je ne pouvais pas rêver mieux que Jean-Paul ROUSSILLON en paysan, on ne peut pas le jouer, il faut l’incarner, ses gestes sont ceux de toute une vie confie MALAVOY un brin admiratif. On subodore la perversité des relations, les dénonciations, le médecin chef de la milice locale, finalement c’est peut-être une façon de rester en éveil. Cette histoire c’est la guerre comme on me la racontée commente Lionel ABELANSKI : mon père, mes oncles étaient cachés, le héros c’est la situation. Un héros traité avec finesse et sens du détail pour illustrer cette période sous un angle rarement abordé. R.M. D’autres photos sur www.cine35.com Photos Benoît Meudec Christophe MALAVOY réalisateur et Lionel ABELANSKI acteur 5