en Cancérologie - Centre d`Oncologie de Gentilly
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en Cancérologie - Centre d`Oncologie de Gentilly
® N°14 - Septembre 2012 EN CANCEROLOGIE Centre d’Oncologie de Gentilly - Nancy Equipe du Centre d’Oncologie de Gentilly - Nancy Dr Dominique Spaëth - Oncologue Médical Nos ambitions : réactivité et innovation pour assurer des traitements de qualité Stéphanie Chabut, Brigitte Cartener, Geneviève Zimberger, Attachées Scientifiques Amgen Un centre de soins exemplaire sous bien des aspects Le Centre d’Oncologie Médicale de Gentilly à Nancy nous paraît exemplaire sous bien des aspects. C’est une structure à taille humaine, où tout est simple, fluide et ouvert : réactivité et concertation sont ici des valeurs à la fois effectives et naturelles. Les médecins misent tous sur la compétence et s’en donnent les moyens. La synergie des savoirs se révèle dans le choix minutieux des séquences de soins en fonction de chaque patient. L’humanité très présente dans cette prise en charge personnalisée et globale, intègre également les soins palliatifs et une dimension sociale. Mais le dynamisme des équipes se retrouve aussi fortement dans l’innovation thérapeutique. C’est le fil conducteur des soins pour un maximum de chances données aux patients. Pour toutes ces raisons, il nous a semblé évident qu’un numéro d’ « Echanges en Cancérologie » soit dédié à ce Centre et à cette équipe. Autonome et indépendant, le Centre d’Oncologie de Gentilly, site hautement spécialisé en cancérologie du réseau Oncolor, exerce son activité de consultation et de radiothérapie dans des locaux situés sur le site du Medipôle de Gentilly de Nancy. La proximité immédiate de la Clinique de Gentilly favorise la rapidité des décisions. Un accueil de proximité Les patients référés avec un diagnostic de cancer bénéficient d’une filière de soins de proximité. Nous collaborons avec les hôpitaux publics voisins de Bar le Duc, Lunéville, Neufchâteau, Verdun, le Centre anticancéreux régional, et le CHU notamment pour des tumeurs demandant des techniques de soins particulières. Nos domaines de recrutement concernent toutes les tumeurs solides sauf les tumeurs ORL, cutanées et cérébrales. Nous n’intervenons pas en pédiatrie ni en hématologie (sauf pour les lymphomes non hodgkiniens). Une logique d’innovation, stimulante pour tous La spécificité de l’oncologie en secteur libéral permet une grande flexibilité. Notamment pour une prise de décision rapide en matière de protocoles de soins, mais aussi pour satisfaire aux besoins de personnels ou d’investissements en matériel. Un traitement par radiothérapie peut être commencé dans la semaine qui suit la décision thérapeutique. Comme nous suivons avec une attention particulière les innovations thérapeutiques, nous mettons en route les nouveaux protocoles dès leur disponibilité. Pour cela, nous participons à des programmes de recherche clinique qui contribuent à valider de nouvelles approches thérapeutiques. Trois personnes sont employées à temps plein pour coordonner notre recherche clinique. L’impulsion donnée à la recherche est très stimulante pour tous. « On est prêts à bouger nos lignes ! » Notre challenge est de gérer la qualité dans un environnement complexe. Cela ne pourrait se faire sans l’implication de tout le personnel. Notre gouvernance est simple : chacun est à sa place, depuis l’accueil du patient, et veille à simplifier son parcours de soins. Tous les jours de la semaine, les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) permettent par une réflexion collégiale de valider la pertinence des décisions prises et de mutualiser les expertises pour les décisions difficiles. Face à la progression du cancer et à la diminution de la démographie médicale, nous devons rester vigilants à nous développer sans mettre en péril ce qui fait notre succès : le service médical rendu et la satisfaction des patients. La croissance doit être progressive, équilibrée, maîtrisée pour conserver une structure de qualité. En chiffres : • Bassin de population de Meurthe et Moselle : 731 000 habitants. • Nombre de nouveaux patients accueillis en 2011 : 1 100 patients soit : - 771 nouveaux patients de Meurthe et Moselle, - 333 des autres départements. • Nombre d’hospitalisations : 735 • Consultations : - radiothérapie : 5 100 - chimiothérapie : 6 000 - consultations de surveillance : 5 063 - consultations 2e avis : 565 • Nombre de lits en médecine : 50 • Nombre de lits d’urgences : 11 • 8 600 séances de chimiothérapie (18.000 poches réalisées dans la pharmacie de l’établissement) Drs Fabien Brocard et Célia Becuwe - Oncologues médicaux Un leitmotiv : l’adaptation permanente aux nouvelles thérapeutiques Pour donner les meilleures chances au patient, les oncologues s’appuient sur trois axes : activité clinique, recherche clinique et formation. Une prise en charge collégiale du patient « Le projet thérapeutique peut être curatif ou adjuvant à la chirurgie. Le patient est accompagné à toutes les étapes de sa maladie, lors des récidives, jusqu’aux soins palliatifs. La prise en charge est collégiale », explique le Dr Fabien Brocard. « La définition des séquences thérapeutiques se fait en réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP). Ces séquences thérapeutiques peuvent durer de quelques mois à plusieurs années. La chimiothérapie se fait en ambulatoire pour environ 90 % des patients, et dure de une heure à une journée entière », précise le Dr Celia Becuwe. Une interaction entre activité clinique et recherche « Les interactions sont permanentes entre activité clinique et recherche. Nous participons aux groupes de travail du réseau lorrain Oncolor et à la rédaction des référentiels. Nous travaillons dans différents domaines : digestif, ovaire et sein et proposons les nouvelles avancées sur les traitements. Aujourd’hui près de 15 % des patients que nous suivons sont inclus dans les essais cliniques Ces travaux servent de base aux référentiels regroupés au niveau Grand Est », note le Dr Fabien Brocard. « Parallèlement nous avons initié une démarche de recherche clinique au sein de l’association Oracle (Organisation Recherche Avancées en Cancérologie Libérale de l’Est). Les techniques les plus innovantes ou les nouvelles molécules sont proposées aux patients qui acceptent de participer à un essai thérapeutique. Aujourd’hui près de 15 % des patients que nous suivons sont inclus dans les essais cliniques que nous mettons en place. C’est un critère de qualité, car il est impératif de nous engager dans des processus de contrôle rigoureux », souligne le Dr Célia Becuwe, qui a participé par ailleurs à des publications sur le cancer de l’ovaire. Dr Jean-François Bic - Pneumo-oncologue Dr Bertrand May - Chirurgien gynécologique et mammaire, Polyclinique Majorelle Tout est mis en œuvre pour que, dès le diagnostic, les traitements soient adaptés à chaque situation Pour traiter ces cancers difficiles, les réunions de concertation pluridisciplinaires permettent de rééquilibrer les traitements et de discuter de toutes les solutions possibles. L’accès à toutes les possibilités thérapeutiques Les habitudes tabagiques d’une part, mais aussi les expositions professionnelles spécifiques au bassin sidérurgique Lorrain d’autre part, font augmenter l’incidence des cancers bronchiques chez les femmes et les hommes jeunes, mais aussi chez les patients très âgés. La chimiothérapie, seule ou en association avec une chirurgie et/ou une radiothérapie, intervient très fréquemment dans le traitement des cancers broncho-pulmonaires. Elle se fait majoritairement en ambulatoire. La radiothérapie peut être envisagée en association avec la chimiothérapie, ou en complément de la chirurgie qui ne concerne que 15% des patients. La philosophie du Centre étant la réactivité, les patients bénéficient des nouvelles molécules dès leur disponibilité, telles que les thérapies ciblées. La participation à des essais thérapeutiques de phase 2 ou 3 peut être proposée au patient en collaboration avec l’équipe de recherche clinique du Centre d’Oncologie de Gentilly. Nous travaillons également avec d’autres équipes pour pouvoir proposer au patient l’accès à des traitements très innovants dans le cadre d’essais de phase 1. Ces 10 dernières années des progrès thérapeutiques majeurs ont été faits pour les cancers broncho-pulmonaires. L’accés à un plateau technique conséquent L’accès facilité à la plateforme de biologie moléculaire du CHU nous renseigne sur la présence de mutations spécifiques. Ainsi le patient peut recevoir un traitement personnalisé et adapté à la biologie de sa tumeur. Nous collaborons aussi avec le CHU de Strasbourg, très en pointe sur les techniques de radiologie interventionnelle comme la cryothérapie pour les traitement des douleurs rebelles de certaines métastases osseuses. Sylvie Munier, Cadre de santé - Anne-Laure Léonard, Infirmière - Armelle Wolke-Lentz, Psychologue Elsa Mesnier-Pierroutet, Infirmière - Audrey Michel, Secrétaire - Myriam Dubuc, Psychologue Hôpital de jour : des échanges transversaux pour étayer le parcours de soins Dès sa prise en charge en hôpital de jour, le patient est accueilli par la secrétaire ou l’infirmière. L’accompagnement multidisciplinaire, où le rire est souvent présent, contribue à simplifier une situation douloureuse. Le rôle de l’infirmière d’annonce est « d’informer sur le traitement et sur ses éventuels effets secondaires. Si le besoin est exprimé, une visite de la salle de chimiothérapie ambulatoire permet de rassurer le patient. Les protocoles de soins sont expliqués en fonction des besoins d’information du patient. C’est un enrichissement personnel quand, petit à petit, l’angoisse disparaît ». La présence in situ d’une équipe de 3 psychologues permet d’intervenir rapidement dans une phase difficile. « Le cancer entraîne des rémissions mais aussi des récidives. Le rôle du psychologue est d’écouter et d’aider le patient à maîtriser sa maladie et les effets qu’elle entraîne. Il s’agit parfois ® d’être médiateur auprès de l’oncologue afin de réaménager un traitement mal supporté ». Parmi les traitements contre la douleur et les nausées, des méthodes de relaxation comme l’hypnose, sont proposées, et particulièrement des programmes de thérapie de groupes basés sur la méditation (programme « Mindfulness » ou pleine Conscience). Les psychologues gèrent aussi le sentiment d’abandon paradoxalement engendré par l’espacement des soins. Le suivi s’exerce aussi auprès des familles et des enfants. A cet effet, le « salon des familles » a été installé dans le service de médecine, grâce au soutien de l’association « l’Envolée ». Les infirmières bénéficient d’une en Cancérologie - Septembre 2012 Formation « Un point à signaler, nous accueillons un interne dans notre structure privée, ce qui témoigne de notre volonté de développer les compétences à un niveau universitaire », conclut Fabien Brocard. réunion de synthèse hebdomadaire (infirmier, aide-soignant, diététicien, assistante sociale, kinésithérapeute, psychologue, interne, médecin en soins palliatifs), et d’une autre, mensuelle, avec les médecins. Le cadre infirmier, au coeur du service, soutient le personnel au quotidien tant au niveau des techniques que de la gestion de l’urgence. • 16 fauteuils avec 2 rotations de chimiothérapie/jour • Nombre de patients accueillis en chimiothérapie : 35/40 patients/jour • Séances de chimiothérapie : 8 580 /an Une organisation s’inscrivant dans la logique du Plan Cancer Suite à la fusion voulue par l’ARS de Lorraine, le centre de Gentilly est tête de réseau des Centres de Coordination en Cancérologie (3C), qui comprend les cliniques Pasteur, Majorelle, les cliniques de Bar le Duc et de Lunéville. Le cancer du sein représente une forte activité. « L’organisation des 3C voulue par le Plan Cancer permet d’assurer une approche concertée et pluridisciplinaire du patient. Sa mission est de s’assurer que les critères transversaux de qualité en cancérologie (dispositif d’annonce, concertation pluridisciplinaire, référentiels de pratiques cliniques, PPS, soins de support, traitements innovants et essais cliniques) sont mis en place et que le patient y a accès. Une fois par semaine, le dossier des patientes est discuté en RCP par un chirurgien, un oncologue, un anatomopathologiste, un radiothérapeute et un radiologue. De plus, par le biais des e-rcp, chaque dossier est inscrit dans le réseau informatique. Ainsi, les médecins peuvent communiquer en vidéo les informations des RCP en temps réel », précise le Dr May. « Par ailleurs, précurseur dans la détection du ganglion sentinelle par imagerie, le Centre a traité plus de 500 patientes depuis 9 ans. Cette technique d’exérèse du ganglion évite le curage axillaire responsable de complications invalidantes comme le lymphœdème », ajoute le chirurgien. Les réseaux ont été mis en place pour favoriser l’égalité des chances « En Lorraine, nous bénéficions d’un réseau puissant, Oncolor, dont je suis le secrétaire général », précise le Dr May. « Mis en place depuis un an, le PPS (Parcours Personnalisé de Soins) est commun aux 3C. Il décrit le protocole thérapeutique décidé lors des RCP, et regroupe toutes les informations y compris le volet social. C’est dans ce sens que nous avons décidé d’entreprendre la formation d’une infirmière de coordination qui se chargera de l’évaluation sociale de la patiente, et de trouver les organismes compétents », ajoute le spécialiste. Dr Isabelle Marquis - Oncologue Radiothérapeute Les bonnes séquences thérapeutiques pour un traitement optimal La radiothérapie concerne surtout le sein et la prostate. L’étape de repérage effectuée au simulateur et/ou au scanner est essentielle. A partir du référentiel qui guide la décision, une question se pose : « quelle est la bonne séquence thérapeutique » ? Au centre d’Oncologie de Gentilly, les tumeurs mammaires et prostatiques sont les plus concernées par la radiothérapie mais nous traitons aussi beaucoup d’autres localisations. Notre polyvalence nous amène à être en rapport avec tous les spécialistes d’organes. Pour chaque organe, la stratégie thérapeutique est différente, d’où l’importance des réunions de concertation pluridisciplinaire. Notre nouvelle table de traitement est équipée d’un système de caméras infrarouges qui assure un monitorage continu de la position du patient tout au long du traitement, il s’agit du système Exac Trac. Cette technique permet de placer le patient avec une extrême précision, grâce à un guidage par l’image. Le patient est positionné d’après les images acquises lors de la phase de repérage. Réalisé avant chaque séance, le recalage permet d’atteindre la cible avec une précision millimétrique et de réduire les marges d’erreur. Le principal objectif est de stériliser les tumeurs en évitant de toucher les tissus sains voisins. Un peu comme le fait la chirurgie, la radiothérapie cible une tumeur et ses extensions potentielles, alors que la chimiothérapie diffuse de molécules chimiques dans tout le corps. Dans quelques cas, une chimiothérapie concomitante est associée, dans le but de potentialiser l’effet de la radiothérapie. La radiothérapie est un compromis entre une dose curative à la tumeur et une dose minimale aux organes sains afin de limiter les effets secondaires délétères. Les patients âgés ou ayant des troubles vasculaires sont plus à risque de complications en raison de la fragilité du terrain. Le système de radiothérapie stéréotaxique, en cours d’installation dans notre centre, permettra de réaliser des irradiations ciblées pour des tumeurs de petit volume. Grâce à la finesse du faisceau, l’impact sur les tissus sains sera encore plus minimisé. • Séances de radiothérapie : 23 357/an • Nombre traitements : 1 012/an • Durée du traitement : une dizaine de minutes pendant sept à huit semaines • Personnel : - 2 radiothérapeutes - 2 radiophysiciens - 1 cadre de santé - 2 dosimétristes - 8 manipulateurs - 8 secrétaires - 2 hôtesses d’accueil Cédric de Marco Dosimétriste Alexandra Barletta Radio-physicienne Positionnement et reproductibilité sont les chevaux de bataille de la radiothérapie Le radiothérapeute définit les organes à irradier, et en concertation avec l’équipe de physique médicale, choisit la taille des champs d’irradiation, leur nombre et leur balistique. Un équipement de pointe Les salles de traitement de radiothérapie sont équipées de 2 accélérateurs de particules (Varian), pourvus d’un collimateur multilames, (appareil constitué de nombreuses lames métalliques indépendantes commandées par un système informatique permettant de délimiter des faisceaux d’irradiation de forme complexe). Le simulateur de pointe Nucletron est complété par le système ExacTrac®. Les accélérateurs sont complétés par des tables robotisées Exactrac qui suite à une fusion d’images recalent automatiquement le patient dans sa position exacte de traitement. Un système d’irradiation stéréotaxique sera opérationnel fin 2012. Il permettra d’effectuer des irradiations encore plus précises, sur des tumeurs cérébrales dans un premier temps. Un positionnement adapté au patient L’acquisition des images est importée dans un TPS (Treatment Planning System) afin de réaliser les calculs de doses. « Chaque TPS est spécifique à chaque machine et à chaque centre. Cette modélisation permet de prendre en compte pour chaque calcul de dose la morphologie propre du patient. Chaque dossier est unique », précise Cédric de Marco. « Les doses sont prescrites par le radiothérapeute. Mais chaque dosimétrie implique des discussions. Le médecin contourne la tumeur et les organes à risque : la balistique sera choisie pour irradier la tumeur de façon optimale et préserver au mieux les organes à risque ». Une reproductibilité rigoureuse Compte tenu de la localisation parfois complexe de la tumeur, la contrainte stricte est toujours fonction du bénéfice/risque. La qualité de vie du patient est toujours privilégiée. Conformément à la législation en vigueur, un logiciel de calcul indépendant est installé pour vérifier la conformité des calculs et s’assurer que la dose délivrée au patient est en adéquation avec celle prescrite par le radiothérapeute. Des contrôles qualité sont programmés de façon régulière. Leur périodicité est définie par les hautes instances nationales (Autorité de Sécurité Nucléaire - ASN). Thomas Lelu - Chef de projets - Samira Zitouni - Responsable de l’unité de recherche clinique - Aurélie Courte - Technicienne de recherche clinique Quand une structure privée investit dans la recherche clinique Le Centre d’Oncologie Médicale, petit par la taille, démontre néanmoins ses capacités à participer à la recherche clinique. Centre recruteur au niveau de la Lorraine, il se distingue en particulier par ses taux d’inclusion. Créée en 2005, l’unité de recherche clinique Oracle (Organisme de Recherche Avancée en Cancérologie Libérale de l’Est) est une stucture intermédiaire entre l’industrie pharmaceutique, les médecins et les patients qui ont accepté de participer à des essais thérapeutiques. « L’équipe gère la planification des rendezvous, les validations administratives, le contrat, selon le schéma directeur de l’étude », indique Thomas Lelu. « Nous effectuons des essais de phase 2, 3 ou 4. L’industrie pharmaceutique soumet aux oncologues le développement de nouvelles molécules ou de nouveaux schémas thérapeutiques tout en précisant les critères d’inclusion spécifiques. Après une enquête de faisabilité, les oncologues proposent le protocole au patient », précise Aurélie Courte. « Nous demandons au patient de signer « son consentement éclairé », régi par des règles très précises. En pratique, nous lui expliquons les modalités d’administration. Toute information est consignée dans le dossier de soins. Nous devons rester vigilants sur la bonne marche et le suivi des bonnes pratiques cliniques à toutes les étapes », ajoute Thomas Lelu. « Nous ne sommes pas des « blouses blanches », mais compte tenu de notre proximité, nous donnons des informations aux patients. Nous les écoutons et répercutons leurs difficultés auprès des médecins. Nos essais intègrent aussi les recherches des institutionnels, tels les groupements de recherche académique comme Arcagy-Gineco pour la gynécologie ou l’Institut national du cancer (InCa). Nos oncologues ont participé à des publications nationales et internationales dont certaines ont été transmises au congrès de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) » conclue Samira Zitouni. Recherche clinique : • 2 personnes, plus un attaché de recherche clinique qui collabore avec la recherche académique. • Plus de 30 protocoles actifs, 19 études, 14 observatoires. - Depuis 2007 : 550 patients ont participé à des essais. - Etudes concernées : les cancers du sein et les cancers gynécologiques, puis les cancers de la prostate et les cancers digestifs. Fabienne Monpontet - Cadre de santé - Service d’oncologie Ophélie Malgras et Valérie Streiff - Manipulatrices Radiothérapie : atténuer les inquiétudes du patient et le mettre en confiance Quand un patient se présente pour le premier rendez-vous de simulation, la secrétaire a déjà veillé à la constitution de son dossier médical et au calendrier précis des séances de radiothérapie. Le traitement de radiothérapie est défini lors du premier contact avec le radiothérapeute. Lorsque les manipulatrices accueillent le patient, une relation de confiance s’installe. Même si le médecin a expliqué le traitement, « l’inquiétude est présente, et souvent là où on ne l’attend pas », soulignent Ophélie Malgras et Valérie Streiff. « Paradoxalement, les patients sont focalisés sur leur quotidien, notamment sur les plannings, sur les dessins de repérage qu’ils doivent conserver sur la peau. L’organisation des rendez-vous quotidiens doit permettre aux patients de mener une vie normale en s’adaptant autant que possible à leur mode de vie. Lors des différents contrôles, ils nous questionnent sur la dose d’irradiation délivrée qui les inquiète presque plus que leur cancer ». Fabienne Monpontet rappelle l’importance du relationnel et précise : « La radiothérapie peut être associée et comparée à la chimiothérapie qui la précède. Les effets secondaires, les phases algiques nécessitent d’adapter le traitement en concertation étroite avec le radiothérapeute. La prise en charge est souvent difficile émotionnellement quand des patients reviennent suite à une récidive, ou en situation palliative terminale ». ® en Cancérologie - Septembre 2012 Drs Stéphanie Chalot et Alice Beaudin - Co-responsables de l’équipe de soins palliatifs Michelle Monfort - Infirmière dans l’équipe de soins palliatifs Soulager les douleurs physiques, prendre en Marie Gehin compte les souffrances Assistante sociale psychologiques Réduire l’impact et sociales Les soins palliatifs sont des soins actifs, continus, évolutifs, coordonnés et pratiqués par une équipe plurinégatif de l’enviprofessionnelle. Ils ont pour objectif de prévenir ou de soulager les symptômes physiques, d’anticiper les risques de complications et de prendre en compte les besoins psychologiques, sociaux et spirituels, dans ronnement social le respect de la personne soignée. Quand les patients ne pourront guérir de leur maladie ils sont pris en sur la maladie charge par l’équipe de soins palliatifs. Nous intervenons dans le parcours du patient à un stade avancé de la maladie. Nous prenons en charge les symptômes liés à la pathologie. L’objectif de notre prise en charge est que les patients soient le moins gênés possible par leur maladie et de respecter leurs souhaits notamment pour l’organisation des retours à domicile grâce à l’aide de nos correspondants (réseaux d’accompagnement et de soins palliatifs, HAD, prestataires). Lorsque le retour à domicile n’est plus possible les patients ont la possibilité d’être admis à l’unité de soins palliatifs ou de poursuivre leur accompagnement dans le service. La loi dite Léonetti permet au patient d’écrire ses directives anticipées qui sont consultées lorsque son état de conscience est altéré. L’équipe de soins palliatifs travaille en relation avec l’ensemble des intervenants de soins de support (assistante sociale, psychologue, kinésithérapeute, bénévoles d’accompagnement…). « Nous prenons en charge la douleur, les troubles de l’alimentation, l’anxiété, l’accompagnement des familles… L’hypno-analgésie et le toucher relationnel nous aident à apporter un confort supplémentaire aux patients », précise Michelle Monfort. Des infirmier(e)s et des aides-soignant(e)s ont été formés à cet effet. La journée Lorraine de Soins palliatifs, le congrès de la SFAP nous permettent d’approfondir nos connaissances et de partager nos expériences avec d’autres professionnels. La structure permet l’intervention des médecins référents auprès de leurs patients jusqu’au décès. Huit lits identifiés soins palliatifs sont répartis dans la clinique et une vingtaine de patients sont pris en charge quotidiennement par l’équipe. Un salon des familles comportant un espace pour les enfants a été créé dans le service pour permettre un repos hors de la chambre du patient. L’association l’Envolée, financée par des dons, des bourses de laboratoire et la Ligue Contre le Cancer a permis la formation au toucher-relationnel, à l’hypnoanalgésie, à l’achat d’une chaise de massage. Elle finance également les inscriptions et les frais d’hébergement des congrès de la SFAP et des journées Lorraine, » ajoute le Dr Alice Beaudin. « Je travaille à plein temps à la clinique et fais donc partie de l’équipe aux côtés des soignants. La maladie a un retentissement différent sur la vie selon l’âge de celui qu’elle touche. Sollicitée par le médecin, un membre de l’équipe soignante, la famille ou le patient lui même, je suis à l’écoute des besoins sociaux et force de propositions pour faciliter le quotidien du malade et celui de son entourage. J’accompagne les patients ponctuellement tout au long de leur parcours dans lequel j’intégre le volet social. Je les oriente vers les aides possibles et les structures existantes. Je me place en relais entre la clinique et le domicile. Le soutien social permet notamment une meilleure adhérence aux traitements et une meilleure qualité de vie ». Amandine Meyer, Secrétaire médicale - Dr Pierre Baumann, Onco-radiothérapeute Adeline Mullier, Secrétaire médicale - Catherine Serenne, Hôtesse de l’accueil radiothérapie Prestataire de services de santé Thierry Canon - Infirmier libéral Le prolongement de l’hôpital à domicile La prise en charge du patient à domicile est globale et demande une bonne coordination des services de santé. Le prescripteur indique au prestataire le protocole des perfusions. La prescription concerne le (ou les) médicament(s), les soins infirmiers, le matériel nécessaire. « Lorsque le patient nécessite une prise en charge à domicile, l’oncologue nous contacte par téléphone, mail, voire sms et nous déclenchons un protocole de prise en charge du patient. La livraison et le renouvellement régulier du patient en matériel, ainsi que le suivi technique de la perfusion, demande une bonne organisation logistique quelle que soit la localisation du patient. Nous libérons le patient de toutes les contraintes administratives », précise Serge Clever. « Nous l’installons et lui expliquons le déroulement des soins. Le relais est ensuite passé à l’infirmier. Si le patient ne connaît pas d’infirmier, nous lui en proposons un. Nos prestations sont très codifiées par l’Assurance Maladie ». Très favorables au retour à domicile, les médecins de la clinique de Gentilly en étudient d’abord la faisabilité. « Nous prenons en charge des patients atteints d’un cancer à tous les stades de la maladie. Ce peut être une perfusion de chimiothérapie, ou des produits de soins palliatifs. Quand il existe des effets secondaires handicapants, nous sommes amenés parfois à aménager l’environnement », souligne Thierry Canon. En fin de vie, le protocole devient plus lourd et demande des réaménagements ». « Le centre nous demande d’être très réactifs. En retour, nous bénéficions d’informations claires et rapides. Car, quel que soit le moment, il y a toujours un médecin présent qui a le pouvoir décisionnel », conclut Serge Clever . Une articulation fluide pour un parcours complexe Dans la prise en charge complexe du cancer, un patient peut rencontrer successivement ou simultanément des spécialistes différents. L’accueil devient une plateforme de relais pour les soignants. Lors du premier contact l’empathie domine : « Nous sommes le premier visage que le patient voit, nous adaptons notre accueil à chacun d’entre eux », indique Christine Serenne. « Nous gérons le dossier médical que l’on doit basculer d’un médecin à l’autre, vérifions les informations, remettons de la documentation et contactons l’infirmière d’annonce », souligne Amandine Meyer. « C’est aussi l’organisation des rendez-vous pour les examens complémentaires : pose de cathéters, chimiothérapie ou scanner…» lui dit. Il faut organiser des phases de soins mouvantes en l’accompagnant dans la fluidité. La complexité des nouveaux traitements lui fait rencontrer plusieurs spécialistes. L’avantage d’une structure à l’échelle humaine permet de transformer les difficultés du départ. Il y a toujours un médecin présent pouvant reprendre le traitement instauré par un collègue. Les secrétaires nous aident à anticiper l’après radiothérapie, les rendez-vous ultérieurs, à organiser la surveillance ». précise Adeline Mullier. Contrairement à la chimiothérapie, plus familière par son mode d’administration, la radiothérapie reste mystérieuse et source d’angoisse devant l’invisible. « Je dirige le patient pour le centrage en radiothérapie. Je facilite son parcours dans la pratique », explique Christine Serenne. « Le rôle de l’accueil est très important : il faut simplifier sans assister », précise le Dr Pierre Baumann. Le patient est fatigué, ne comprend pas tout, oublie très vite ce qu’on Dr Dominique Spaëth - Oncologue médical - Philippe Toussaint - Interne en oncologie médicale L’accueil d’un interne ou le désir de transmission Dès que la réglementation l’a autorisé, le centre a accueilli un interne en médecine pour un stage d’internat. C’est une façon d’être dans l’innovation et de penser au futur. « En accueillant un interne, nous souhaitions lui faire franchir une étape particulière, originale et complémentaire dans son cursus de formation », précise le Dr Dominique Spaëth. Nous le faisons participer à toutes les activités de soins (consultation, hospitalisation, chimiothérapie) mais aussi à toutes les RCP et les autres spécialistes du pôle médical (chirurgiens, spécialistes, pathologistes, imagerie médicale) font volontiers quelques heures de parrainage. La souplesse de la structure et de son organisation lui permet d’être aussi une force de proposition. Nous voulons lui apprendre à être plus autonome dans un esprit de transversalité et de diversité. C’est notre devoir de participer à l’effort de formation, ne serait-ce que pour d’apprentissage pour pouvoir faire connaître de l’intérieur l’exercice libéral et plus tard choisir de façon tordre le cou aux préjugés ! ». « J’avais envie éclairée comment de connaître une autre façon de pratiquer exercer mon Si vous souhaitez recevoir les prochains numéros l’oncologie, chaque centre exerçant la spécialité métier ». d’Echanges en Cancérologie de façon différente », ajoute Philippe Toussaint. merci d’adresser votre nom, Si le domaine de l’oncologie peut parfois prénom, fonction et adresse à : sembler dur, le contact avec les patients est très attachant. De plus, c’est un univers qui bouge IPANEMA Healthcare Consulting avec des défis à relever, des perspectives de Elisabeth Dufour recherche et de nouvelles thérapeutiques. 19 rue des Batignolles 75017 Paris ou par mail : [email protected] Il ne s’agit pas de faire un plan de carrière, mais d’enrichir mes connaissances au maximum sur un nouveau terrain ® en Cancérologie NO-FRA-AMG-616-2012/ NP-O-NL 12 0462 - septembre 2012 Serge Clever - Dirigeant de Callperf