Nordsocial.info || ARIA NORD

Sylvie Cheynel succède à
Hervé Knecht à la direction
Depuis deux ans, Hervé Knecht, l'entreprenant fondateur de
Flandre Ateliers a passé le relais de la direction du groupe à
Sylvie Cheynel. Le 1er janvier 2013, celle-ci a également pris
la présidence du directoire de la SCIC AlterEos. Hervé
Knecht pourrait intervenir désormais dans AlterEos Conseil.
A l'automne dernier, à l'occasion de la vingtième édition
nationale du prix de l'Entrepreneur de l'année, Hervé Knecht
avait reçu le prix de l'Engagement sociétal 2012 pour son
action au sein du groupe Flandre Ateliers, devenu groupe
AlterEos. Ce prix visait à mettre à l'honneur cette initiative où
innovation économique et sociale vont de pair.
C'est en 2010 que la société coopérative S.A. Flandre Ateliers
a changé de nom pour devenir AlterEos avec au passage une
modification de ses statuts en S.A. SCIC
Sylvie Cheynel a passé 20 ans à la Direction Générale du Groupe
Adis à Clermont Ferrand (350 personnes, 3 entreprises adaptées,
une ETTI, le Sameth et le Cap Emploi du Puy de Dôme et un Esat).
Elle arrive donc à la direction d'AlterEos, forte d'une expérience de
management d'un groupe similaire, qui partage les mêmes valeurs qu'AlterEos. Elle a eu le plaisir, le 7 mars,
d'accueillir, en compagnie d'Hervé Knecht, et de faire visiter les locaux et ateliers de son groupe à Benoît
Hamon, ministre de l'économie sociale et solidaire venu à Tourcoing pour mobiliser le employeurs de
l'économie sociale et solidaire sur le programme des emplois d'avenir.
(Voir : A Tourcoing : Benoît Hamon en visite à AlterEos la plus grande SCIC de France)
Après 20 années d'existence (la coopérative Flandre Atelier a été créée en 1991), le groupe AlterEos, qui
emploie 520 salariés (dont 95 % sont en CDI), est devenu l'une des plus grandes entreprises adaptées de
France. Après avoir connu des difficultés en 2006, il a su se reconvertir. Il est devenu l'un des leaders du
marché français de la numérisation et de la gestion électronique de documents avec une clientèle de très
grands comptes comme Orange, la SNCF ou Bouygues.
Sa réussite, le groupe l'a construite en embauchant essentiellement des personnes fragiles ou en situation de
handicap (80 % des salariés), avec l'ambition de faire en sorte que ces personnes puissent donner le meilleur
d'elles-mêmes. Chaque poste de travail est adapté à la personne en tenant compte de ses potentialités.
De la formation au centre d'appels en passant par la reconversion, l'intérim et l'insertion, le groupe se
développe sur de nombreux secteurs d'activités où il est devenu un ensemblier d'entreprises sociales (Flandre
Ateliers, Flandre Appels, Flandre Formations, Ettique, Insertel, Esat des Peupliers, Recode, Qualiged...). Il
est aujourd'hui la plus importante SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) de France.
20 ans d'innovation sociale
Conjuguer fragilité et performance, développer de l'emploi local pour une utilité sociale, faire de l'innovation
entrepreneuriale par une gouvernance partagée, telle était l'ambition d'Hervé Knecht lorsqu'il a créé, en 1991,
Flandre Ateliers qui est devenue l'une des plus grandes entreprises adaptées de France. Pour lui, « il fallait
s'engager sur une voie entre les structures médico-sociales (ESAT) et les entreprises classiques pour
employer durablement des personnes plus fragiles que d'autres ». Hervé Knecht veut rompre avec cette
conception qui associe le handicap à l'inaptitude et qui préfère privilégier la notion de compétence. Il s'agit
donc de créer des emplois solides pour des personnes fragiles.
Un modèle en évolution constante
A ses débuts, la société coopérative, spécialisée en conditionnement industriel, connaît une croissance rapide.
Dans le même temps, son centre de relation client, Flandre Appels, prospère avec les entreprises de VPC.
Mais le succès de ce modèle économique n'évite par à l'entreprise de devoir faire face aux mutations
économiques et aux évolutions fortes des marchés avec un brusque retournement en 2006.
Si le Centre d'Appels a profondément évolué pour s'adapter aux nouvelles attentes de ses clients avec plus
de 12 000 appels entrants / sortants par jour, c'est l'activité de conditionnement qui a subi, depuis 6 ans, une
reconversion qui l'a amenée à évoluer vers des prestations de numérisation et de gestion électronique de
documents. Reconversion réussie puisque le groupe est aujourd'hui l'un des leaders français sur son marché
(près de 30 000 courriers et documents traités par jour) avec une clientèle Grands Comptes (Orange,
SNCF, Bouygues, Xérox... ).
AlterEos, la plus grande Société Coopérative d'Intérêt Collectif de France
Aujourd'hui, le Groupe est structuré autour d'une SCIC et compte 500 salariés (dont plus de 80% sont des
personnes fragilisées par le handicap). Avec un chiffre d'affaires global de 12 M€ en 2012, le Groupe
AlterEos poursuit trois objectifs
- l'emploi durable, avec ses deux établissements agréés « entreprise adaptée », Flandre Ateliers et Flandre
Appels.
- l'insertion efficace, avec ses entreprises d'insertion. C'est l'exemple d'ETTIQUE qui accompagne chaque
année plus de 40 d'entreprises dans la délégation de 150 intérimaires évoluant dans le secteur industriel
(manutentionnaire, préparateur de commandes,..) ou tertiaire (agent administratif, hôte de caisse,...). C'est
aussi INSERTEL qui forme aux métiers de télé-opérateurs avec des résultats très significatifs de plus de 75%
de retour à l'emploi.
- la formation pertinente, avec le pilotage de trois organismes prestataires de formation spécialisés sur les
métiers du Centre de Relation Client et de la Gestion Electronique de Documents. Le but est d'amener les
personnes vers l'acquisition et le maintien de compétences indispensables pour un emploi pérenne.
Un management original et des concepts novateurs
Le succès d'AlterEos réside dans la faculté à mettre l'humain au cœur du modèle économique. C'est aussi la
capacité à anticiper et à imaginer de nouveaux projets conciliant les besoins de son public cible et ceux de
ces clients. Pour AlterEos, la vraie performance est, d'une part, la mise en intelligence des compétences et,
d'autre part, la mise en intelligence des fragilités.
Pour en savoir plus sur la SCIC
La SCIC est une coopérative de production. Son objectif est d'être économiquement efficace et performante
pour mieux être socialement utile. Le statut SCIC est défini par une loi de juillet 2001 et un décret de février
2002. Les SCIC ont fêté leur dix années d'existence l'an dernier. Il en existe un peu plus de 300 au niveau
national.
Cette responsabilité sociale s'exprime d'abord dans la gouvernance qui permet à des personnes physiques ou
morales, privées ou publiques, y compris des collectivités locales, d'entreprendre ensemble car la SCIC
associe dans son capital social plusieurs types d'associés qui sont répartis en différents collèges (salariés,
entreprises clientes ou prestataires, organismes financiers,collectivités locales ou territoriales...). Aucun
collège ne peut à lui seul être majoritaire en voix et les droits de vote sont répartis selon le principe une
personne = une voix dans chacun des collèges.
C'est de cette convergence d'intérêts différents que la SCIC tire son originalité. Conséquence : des projets
socialement innovants peuvent voir le jour, des solidarités nouvelles se tisser, en particulier à l'échelle des
territoires (régions, départements, communes,...) là où l'humain peut redevenir le centre de l'économie.
A AlterEos, la SCIC a pris la forme d'une Société Anonyme.