SPIP de l`Hérault – Antenne Milieu Ouvert de Béziers : Lettre ouverte.
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SPIP de l`Hérault – Antenne Milieu Ouvert de Béziers : Lettre ouverte.
SPIP de l’Hérault – Antenne Milieu Ouvert de Béziers : LETTRE OUVERTE. U. I. de Toulouse Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon Béziers, le 9 mars 2012 Les travailleurs Sociaux syndiqués et non syndiqués du SPIP Milieu Ouvert de Béziers A Monsieur le Directeur Interrégional des Services Pénitentiaires de Toulouse Objet : Etat réel du SPIP Milieu Ouvert SPIP de Béziers depuis son déménagement forcé, suite à l’inondation du 5 février 2012. Monsieur Le Directeur, Suite aux dégâts des eaux subis par l’antenne Milieu Ouvert du Service Pénitentiaire d’ Insertion et de Probation de Béziers le 05/02/12, ce service a trouvé refuge dans les murs du Centre Pénitentiaire de Béziers depuis le 09/02/12. Nous remercions la Direction et les Personnels de cet établissement pour leur accueil sachant que nous occupons depuis lors des locaux qui sont destinés à leurs activités. Malheureusement, les conséquences de cette situation mettent en péril le fragile équilibre qu’arrive à maintenir les membres de ce service. Ci-dessous, nous portons à votre connaissance la réalité de nos conditions de travail et le constat négatif qui s’en dégage. (1) Organisation logistique : Depuis lors, le SPIP Milieu Ouvert de Béziers se retrouve hébergé dans deux salles : La première au rez-de-chaussée (environ 16 m2) accueille quatre agents administratifs et de nombreuses armoires. De petites tables font office de bureau et une seule ligne téléphonique est à disposition. La deuxième salle (environ 50m2), située à l’étage (pas d’ascenseur) reçoit le reste de l’équipe soit 10 travailleurs sociaux, deux surveillants PSE et un DIP. Les armoires, les imprimantes, les fournitures diverses, les cartons non déballés depuis le déménagement faute de place, et un « coin café » finissent d’occuper l’espace. Ici aussi les « bureaux » sont de petites tables ce qui rend plus qu’acrobatique la saisie informatique et la rédaction dans les dossiers, agendas et autres formulaires papier. Seulement trois lignes téléphoniques sont présentes depuis quelques jours seulement (une seule auparavant), qui ne permettent que de joindre directement l’extérieur, pour être contacté les appels extérieurs doivent transiter par la ligne située au rez-de-chaussée). Afin de rencontrer les PPSMJ, chose impossible dans les locaux du CP de Béziers, les lieux de permanence ont été multipliés. Chaque travailleur social a plusieurs lieux d’intervention (bureau au TGI et chez des organismes partenaires), deux pour les agents s’occupant de Béziers ville et trois pour ceux ayant un secteur extérieur (avant il y avait seulement une permanence extérieure pour les secteurs hors Béziers). Tous ces déplacements sont chronophages, de par leur multiplicité, de par les distances parcourues et destinations diverses mais aussi par le temps nécessaire aux agents pour organiser entre eux leurs plannings respectifs. Ne parlons même pas des imprévus qui surviennent… Page 1 sur 3 Nous ne disposons que de deux ordinateurs portables équipés d’APPI (pour information, ils ne sont guère performants !), donc nous devons dès notre retour à notre « base » actuelle perdre à nouveau du temps de travail (saisines des rendez-vous posés pendant les entretiens à l’extérieur,…). Pour être complet, il faut signaler que plusieurs lieux d’accueil ne disposent pas de toutes les fonctionnalités nécessaires à notre travail (photocopie, imprimante…), ce qui occasionne une perte de qualité de travail mais aussi de temps, une fois de plus. Chaque semaine, les travailleurs sociaux sont, à minima, deux jours à l’extérieur pour rencontrer les probationnaires déjà suivis, cela passe à trois jours une semaine sur deux. S’ajoutent à cela les déplacements pour des enquêtes diverses, placements TIG, réunions partenariales… Pourtant et à la stupéfaction des travailleurs Sociaux du Milieu Ouvert et du Milieu Fermé, à tous ces handicaps, est venu s’ajouter la « réquisition » d’un des véhicules de service. Elle a été effectué d’une manière brutale, sans aucune concertation, ni explication, nous avons été mis devant le fait accompli le jour même, le 24/02/12. Nous ne comprenons toujours pas le pourquoi du comment de cette décision de Monsieur le DFSPIP de l’Hérault alors même que notre fonctionnement actuel multiplie nos déplacements ! Donc aujourd’hui, nous disposons seulement de deux véhicules pour un DIP, vingt Travailleurs Sociaux (MO+MF), trois personnels administratifs et d’un véhicule pour deux surveillants PSE. Cerise sur le gâteau, alors que les déplacements sur la ville de Béziers sont toujours quotidiens (« bureau de secours » prêté par le TGI), la hiérarchie du SPIP de l’Hérault a décidé de supprimer les cartes de parking dont disposaient les agents lorsque le service était Rue Française. Maintenant, toute l’équipe doit jongler avec une seule carte de parking, ce qui est insuffisant ne fût-ce que pour le roulement au TGI ! (2) Conséquences sur les missions : - - Notre outil de travail central est l’entretien. Ne plus disposer de locaux SPIP dédiés à cela entraîne une désorganisation totale de notre travail. Nous ne pouvons plus recevoir nos partenaires. L’accueil des « passagers » s’avère impossible. Nous devons pratiquer une auto-censure en termes de déplacement faute d’un nombre suffisant de véhicules de service. La salle occupée par les travailleurs sociaux et les surveillants PSE est un véritable « openspace » à l’anglo-saxonne qui empêche concentration, confidentialité et accentue la fatigue du fait du bruit permanent malgré les précautions que prennent les agents. Nous devons jongler entre nous pour utiliser les téléphones disponibles Lors des réunions de service, faute de place, nous devons débarrasser les « tables-bureaux » du travail en cours pour pouvoir tous s’installer et bis-répétita dès la fin de la réunion. Les délais de fréquence entre les entretiens se trouvent allongés. Voir tout simplement un PPSMJ s’avère compliqué. Nous ne pouvons recevoir que dans les permanences ponctuelles. Aucune consigne ne nous a été donnée pour faire face aux imprévus, aux urgences tels les « passagers »… La perte de nos repères ainsi que les mauvaises conditions de travail ne nous permettent pas de fonctionner normalement. Nous ne pouvons plus assurer un suivi normal des PPSMJ compte tenu du fait que nous ne pouvons pas nous démultiplier sur les lieux de permanence.il faut bien rentrer à la base pour y travailler et y rédiger, y effectuer toutes les tâches administratives, convocations, rapports… Lors de plusieurs réunions de service, nous avons proposé à notre hiérarchie de prioriser nos missions afin de pouvoir répondre au plus urgent d’une manière correcte. On nous a opposé une fin de non-recevoir, mettant en avant la continuité du service public. Mais comment faire avec un lieu de travail fonctionnel qui n’existe plus? Comme vous l’indiquez justement dans votre courrier du 13/02/12 : « Je remercie l’ensemble de l’équipe du milieu ouvert de sa mobilisation pour assurer le maintien du service public dans un contexte difficile. », nous voulons œuvrer pour le maintien de notre service public, mais en étant réalistes et transparents sur nos capacités actuelles. Pourtant notre hiérarchie s’enferme dans une logique illusoire voulant continuer à faire croire, à l’extérieur de notre antenne SPIP, que nous pouvons tout « faire » comme avant, déniant ainsi la réalité de notre situation. (Nous ne savons même pas si les autres SPIP sont informés de cette situation). Depuis le début de notre transfert, l’ensemble des travailleurs sociaux de ce service a demandé à sa hiérarchie d’informer officiellement nos partenaires de travail de notre situation. C'est-à-dire que nous n’étions plus dans des conditions normales d’exercice et donc qu’il n’était plus possible d’assurer nos missions comme auparavant (1i). Page 2 sur 3 A ce jour et à notre connaissance, aucun écrit en ce sens n’a été transmis aux autorités judiciaires ni à nos autres partenaires. Lors de la réunion de service du 16/02/12, Monsieur Le Directeur Fonctionnel du SPIP de l’Hérault a indiqué son refus de faire ce courrier arguant du fait qu’il avait déjà informé « oralement » les personnes concernées. Lesquelles ? Nous n’en savons rien ! Mais nous constatons que notre service continue à être saisi par les autorités judiciaires comme s’il était pleinement opérationnel, ce qui n’est pas le cas ! De même pour les nouvelles mesures qui sont immédiatement affectées nominativement aux agents en poste comme si la situation était normale. Nous vous demandons, Monsieur Le DISP, de bien vouloir prévenir de manière officielle tous nos partenaires, institutionnels et autres, de la situation actuelle de notre service et de l’impossibilité que nous avons de fonctionner normalement et donc d’assumer pleinement nos missions. (3) Etat de santé des agents : Lundi 6 février 2012, dans nos anciens locaux endommagés que nous étions occupés à vider, un agent a fait un malaise, un autre une réaction allergique aigüe. A ce jour, un grand nombre d’agents de notre service va très mal. Ils sont en souffrance psychique, psychologique et même physique. Pour rappel, dès le premier jour, tous les agents se sont fortement ii investis face à cette situation exceptionnelle, mais aujourd’hui ils sont déroutés, déstabilisés, usés (2 ). A aucun moment, notre hiérarchie ne nous a indiqué la possibilité de faire appel à un soutien psychologique. (4) Recherche de nouveaux locaux : Nous ne sommes pas tenus au courant des recherches de nouveaux locaux. Monsieur le DFSPIP de l’Hérault nous tient à distance de ce dossier. Il a refusé que des agents l’accompagnent lors de ses visites. Il a seulement indiqué qu’il nous préviendra lorsqu’il aura choisi un site ! Pourtant, son choix engagera nos conditions de travail pour de nombreuses années donc nous vous rappelons notre demande d’être associés au choix de notre prochain lieu de travail (3iii). L’incertitude joue dans cette lassitude qui nous frappe tous. Suite à nos interrogations sur le temps que nous passerons dans ces locaux provisoires, Monsieur le DFPIP de l’Hérault nous a donné comme fourchette de temps : « au mieux fin mai 2012, au pire fin juin 2012 », plus tard madame la DIP de l’antenne SPIP de Béziers nous a indiqué « au meilleur des cas septembre 2012… au pire décembre 2012 » et enfin, une rumeur circulant au sein du CP de Béziers parle d’un délai d’au moins un an… Pouvez-vous nous donner une estimation relativement fiable ? A l’heure actuelle, nous ne pouvons que constater la manière plus que sujette à caution de la gestion de notre situation de crise par notre hiérarchie. Nous nous sentons isolés, non informés, oubliés… Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à nos multiples problématiques et vous prions d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos salutations distinguées. Ce courrier sera rendu public. Copies à : - Messieurs Le Préfet de l’Hérault et le Sous-Préfet de l’Hérault - Monsieur Le Président de la Cours d’Appel de Montpellier - Monsieur Le Président du TGI de Béziers - Monsieur Le Procureur de Béziers - Mesdames les J.A .P. de Béziers - Mesdames les J.I. de Béziers - Monsieur Le Directeur du CP de Béziers - Monsieur le DFSPIP de l’Hérault - Madame la DIP de l’antenne SPIP de Béziers - Monsieur le Médecin de Prévention (1) Un mail de l’UGSP-CGT, en date du 10/02/12, vous avez informé de cette conséquence. (2) Un mail de l’UGSP-CGT, en date du 10/02/12, vous avez alerté sur cet état de fait. (3) Demande déjà formulé dans le mail de l’UGSP-CGT en date du 10/02/12. Page 3 sur 3