Habari za Ulanga_Nov_Dec_2012_Version_JEUDI 22 NOV_2012

Transcription

Habari za Ulanga_Nov_Dec_2012_Version_JEUDI 22 NOV_2012
Habari za
ULA NGA
Année 2012
N°03
Nov-Décembre
Prix : 300 FC
Les nouvelles de l’Environnement
Le journal de l’ONG ‘‘Ulanga-Ngazidja’’ Comores
Editorial
La gestion des déchets
ménagers,
sans passion!
a question relative à la
gestion des déchets est
actuellement au devant
de la scène nationale. Et pourtant, cela fait plus de vingt ans
que notre Ong n’a pas ménagé
se efforts pour alerter tant l’opinion que les décideurs de la
nécessité de trouver une solution à ce problème. Des études
ont été menées et remplissent
les tiroirs. Des fonds ont été
mobilisés par des organismes
internationaux comme l’Union
Européenne. Or il semble que
c’est aujourd’hui que certains
se rendent compte de l’ampleur du problème. Et comme
toujours pour ne pas dire
comme d’habitude, des solutions palliatives sont avancées
pour essayer de colmater les
brèches. On a l’étrange
impression que le microcosme politique pense que c’est
un sujet qui ne le concerne pas
et s’enferme dans sa coquille
croyant que le problème est
passager et que tout cela finira
par s’arranger. Oubliant que
cela fait plus de vingt ans que
ça dure. Dans notre pays, la
gestion des déchets doit être
traitée sans passion car les
solutions existent. C’est la
volonté politique de s’atteler
au problème qui fait défaut.
Chacun préfère renvoyer la
patate chaude à l’autre.
Cependant, il convient de rappeler que dans les îles, ne pas
traiter de façon sérieuse la
gestion des déchets, n’hypothèque pas seulement la santé
de nos concitoyens mais le
développement dans son
ensemble.
Hachime Abdérémane
Utilisation des logiciels libres en géomatique
Cas de la sélection d’un site de décharge dans l'île d'Anjouan
(Comores) avec QuantumGIS par :
L
penGeomatica est
une entreprise de
service qui œuvre
dans le domaine de la géomatique appliquée à l'environnement. Nous offrons
des services de formation,
de support technique et de
conseil. Nos services s'appuient sur les logiciels libres
(open source software).
O
D OSSIER
Nous ciblons les organismes
gouvernementaux, les municipalisées, les organismes
non gouvernementaux, les
institutions d’enseignement
et les entreprises privées au
Québec, au Canada et en
Afrique. OpenGeomatica
offre des moyens d’abattre
les coûts liés aux technologies de l'information et des
solutions dans la migration
vers les logiciels libres.
OpenGeomatica offre également à sa clientèle la possibilité de disposer de systèmes de gestion de bases de
données (géospatiales)
appropriées et adaptées aux
besoins exprimés en plus du
support à long terme et la
formation nécessaires. En
plus nous offrons des services en statistiques.
Géomatique et Développement
Pages 4, 5 et 6
Le réseau d’Aires Protégées
Page 3
Ce numéro est publié grâce à :
“Fondation Nature &
Découvertes”
et
Terre & Faune”
Le Directeur Exécutif avec la Directrice Générale de
l’IUCN à Hyderabad en Inde, lors de la Conférence sur la
Diversité Biologique
Voir page 7
Directeur de la publication : Hachime Abdérémane . B.P 514 Moroni Comores Email : [email protected]
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
Novembre-Décembre 2012
La recherche scientifique et technique :
un outil pour le développement des Comores
a recherche est la pierre
angulaire du développement. Longtemps limitées
à l’action de quelques institutions
européennes et à l’action individuelle de quelques rares chercheurs nationaux, les actions de
recherche aux Comores restent
éparses et de moindre ampleur,
alors que le pays offre un champ
de recherche assez vaste dans
tous les domaines qu’ils soient
scientifiques, historiques, géographiques ou littéraires.
L
Cette situation doit impérativement donner lieu à la définition
d’un programme national de
recherche lisible, ancré en priorité sur les préoccupations du pays
avec le souci constant de sa valorisation. Les moyens actuels tant
en nombre de chercheurs, en
laboratoires qu’en documentation
constituent un handicap sérieux
pour le développement d’une
recherche de qualité. Malgré cet
état de fait, l’Université des
Comores, le Centre National de
Documentation et de Recherche
Scientifique
(CNDRS)
et
l’Institut National de Recherche
en Agriculture
Pêche
et
Environnement (INRAPE) peuvent jouer un rôle de locomotive
pour développer un potentiel de
recherche axé sur l’étude des
grands problèmes de développement touchant le pays.
Cette recherche devrait aider à
mettre en adéquation les potentialités humaines et scientifiques de
ces institutions avec les intérêts et
les préoccupations majeurs du
pays. En plus de leurs rôles
essentiels de production des
connaissances, de leur diffusion
et de leur exploitation dans les
activités d’éducation et de formation, ces institutions pourraient
avoir un rôle essentiel à savoir
celui de transformer ces connaissances en valeurs ajoutées répondant aux enjeux politiques, socioculturelles et économiques.
La recherche et l’innovation
2
constituent, en effet,
des
maillons essentiels pour progresser et pour sortir du sous développement actuel. Le pays accueille
depuis quelques années de nombreux jeunes et de moins jeunes
pleins de dévouements et prêts à
s’impliquer et à développer des
projets de recherche innovants
mais peu de considération et de
soutien leur ait accordé.
Or, la mobilisation d’un tel
potentiel associée au développement de programmes de recherches adaptés au contexte comorien pourrait avoir des conséquences bénéfiques et tangibles
pour la protection de l’environnement, la lutte contre les changements climatiques, la conservation et la valorisation du patrimoine historique, la volcanologie
et la géologie, la culture et les traditions, l’économie et les finances, l’entreprenariat, l’agriculture
et la pêche…
Elle pourrait également aider à
accompagner une transition
apaisée d’une économie essentiellement basée sur les plantes
à parfum et à une économie qui
serait régentée par le gaz et les
hydrocarbures puisqu’on parle
de plus en plus des Comores
comme futur pays pétrolier et
gazier .
Ces champs de recherche peuvent
en effet intéresser d’autres universités partenaires et aideraient à
développer des partenariats
féconds entre nos chercheurs et
ceux des institutions universitaires d’autres pays, sur une base de
gagnant-gagnant.
Pour mieux débuter et tirer un
meilleur bénéfice, le pays doit
se doter d’abord d’une politique et d’une stratégie nationales de la recherche réaliste
qui identifieront les priorités
nationales et les moyens pour
les réaliser en s’articulant avec
les orientations du Document
de Stratégie et de Croissance
Dr OULEDI Ahmed, Enseignant chercheur
Bureau de la Coordination de la Recherche
Université des Comores
[email protected]
pour la Réduction de la
Pauvreté (DSCRP) et bénéficier
d’un soutien financier conséquent et des pouvoirs publics et
du secteur privé naissant.
Les programmes de recherche qui
découleront, pourraient porter sur
une recherche agricole orientée
sur la recherche de solution susceptible de répondre aux problèmes de sécurité alimentaire, de
l’amélioration de la qualité, du
rendement et de la productivité
des cultures.
Les travaux de recherche pourraient être ciblés sur les plantes à
valeur socio-économique et
industrielle comme les légumineuses, les cultures maraîchères
ou les plantes aromatiques et
médicinales. Des recherches
pourraient être conduites dans le
domaine de la valorisation et de
la transformation en produits
finis des ressources naturelles
minérales, végétales et animales
comme l’industrie halieutique en
cours de lancement.
Des études pourraient être initiées
sur l’eau et l’énergie qui sont
deux facteurs déterminants du
développement social, industriel
et agricole. Près de quarante ans
après l’indépendance, l’accès à
l’eau et l’électricité pour beaucoup de nos compatriotes reste
problématique.
La recherche dans ce domaine
devrait s’articuler avec les problèmes que connaissent ces deux
secteurs et s’orienter vers la
conception de solutions techniques d’approvisionnement et de
gestion (introduction des énergies
renouvelables, traitement, épuration, réutilisation et valorisation
des eaux usées…).
Suite page 6
LE RESEAU D’AIRES PROTEGEES
Novembre-Décembre 2012
Développement d’un réseau national d’aires protégées terrestres et marines représentatives du
patrimoine naturel unique des Comores et cogérées avec les communautés villageoises locales
C’est le titre d’un projet soumis par le
Gouvernement avec l’appui du Pnud au
Fonds pour l’Environnement Mondial (Fem).
Objectif du Projet
Mettre en place un système plus
vaste et fonctionnel d'aires protégées en Union des Comores,
représentatif de la richesse en
biodiversité du pays et offrant
de bonnes perspectives pour un
avenir durable.
e projet cherchera à
conserver la biodiversité
marine et terrestre d’importance mondiale de l’Union
des Comores en établissant un
système d’aires protégées (APs)
plus vaste et fonctionnel dans le
pays, un système qui soit à la
fois représentatif de la richesse
en biodiversité du pays et qui
offre des perspectives d’un avenir durable. Le caractère insulaire des Comores et le fait qu’elles
L
Ce projet fait suite aux initiatives déjà engagées par notre pays, notamment la création
du Parc Marin de Mohéli et l’important tra-
soient situées dans la zone tropicale riche en biodiversité du Sud
de l’Océan Indien donnent priorité au pays dans l'agenda mondial de conservation. En même
temps, la biodiversité des
Comores a été – et continue d'être – fortement affectée par l'activité humaine. Actuellement, le
système d’aires protégées des
Comores n’est constitué que
d’un seul site classé, le Parc
Marin de Mohéli, qui a été mis
en place en 2001.
Il n’y a pas d’AP terrestre officielle, bien que les écosystèmes
terrestres soient soumis à des
pressions considérables. Depuis
la mise en place du Parc Marin
de Mohéli, les Comores avaient
planifié la création d’au moins
une AP terrestre et une AP mari-
vail mené par le projet OCB dans le cadre du
renforcement des capacités des localités riveraines des nouvelles aires protégées prévues.
ne sur chacune des îles. Pourtant,
pour diverses raisons, y compris
le manque d’expérience en gestion des APs, ces plans n’ont pu
être réalisés jusqu'à présent. Le
projet consolidera le système
d’APs par l’expansion et le
développement des capacités, et
par l’investissement de ressources dans la gestion des APs au
niveau des sites.
Priorités
gouvernementales
La conservation et la valorisation
des écosystèmes marins et terrestres constitue une des priorités
affichée par le gouvernement de
l’Union des Comores dans le
cadre stratégique de programmation pour la période 2011-2016
en ce qui a trait à la préservation
de l’environnement naturel, les
changements climatiques et la
réduction des risques de catastrophes.
Le projet est cohérent avec les
principes d'action relatifs à la
gouvernance partagée et la gestion décentralisée des ressources
naturelles, la conservation des
forêts, la restauration des terres
dégradées et la protection des
stocks de poissons. La création
d’un réseau national d’aires protégées est un processus initié
dans les années ’90.
Le gouvernement Comorien a
renouvelé son engagement en
2007 à travers la mise en oeuve
du projet OCB avec l’appui du
PNUD pour développer les capacités des communautés villageoises et mettre en place des outils
pour faliciter la création des aires
protégées.
Importance en termes de Biodiversité Mondiale
Au moins 935 espèces de plantes ont été répertoriées dont environ 500 sont endémiques . Le taux d’endémisme atteint 50%
pour le groupe des orchidées, avec 43 espèces endémiques. Les arbres endémiques comptent des essences rares de bois précieux
comme Weinmannia comorensis, Ophiocolea comoriensis et Khaya comorensis. Les insectes sont peu connus, mais le taux
d’endémisme chez les lépidoptères et les coléoptères ont été estimés à 34 % et 24 % respectivement; 3 espèces de papillon étant
classées menacées.
Une étude récente fait état de la présence de deux espèces d’amphibiens et de au moins 28 espèces de reptiles. 14 des 28 espèces de reptiles terrestres actuellement confirmées (50%) et les deux amphibiens sont endémiques à une seule île ou à l’archipel
des Comores. Le statut ‘En danger critique d'extinction’ a été proposé pour la sous-espèce endémique Oplurus cuvieri comorensis.
Les statuts ‘En voie de disparition’ est proposé pour trois espèces, ‘Vulnérable’ pour une espèce, ‘Quasi-menacé’ pour six espèces, ‘De préoccupation mineure’ pour quatre et ‘Insuffisamment documenté’ pour deux espèces. Les Comores abritent 98 espèces d’oiseaux dont 52 sont migratrices, 10 sont endémiques et 9 sont mondialement menacées .
Seize espèces d’oiseaux sont endémiques à l’archipel mais la distribution des espèces entre les îles n’est pas uniforme, chaque
île ayant ses propres espèces endémiques : cinq à Grande Comore, trois à Mohéli et une à Anjouan. Quatre espèces ne se retrouvent qu’au Mont Karthala ce qui en fait le site le plus important pour la conservation des oiseaux.
Les mammifères endémiques incluent la petite roussette des Comores (Rousettus obliviosus), présente sur les trois îles, classée
comme vulnérable et la roussette de Livingstone (Pteropus livingstonii), trouvée à Mohéli et Anjouan et classée comme menacée d’extinction. Les plus récents inventaires ont permis d’estimer la taille de la population de P. livingstonii à 1200 individus.
Les deux espèces sont menacées par la destruction de la forêt, la réduction du débit des rivières à Anjouan et à Mohéli et la
disparition des espèces d’arbres dont dépend leur survie.
Les Comores abritent également un certain nombre d'espèces mondialement menacées qui ne sont pas endémiques au pays, mais
qui ont une distribution limitée à la région ou qui sont mondialement rares. Le plus célèbre d'entre eux est le cœlacanthe,
Latimeria chalumnae, en danger critique d'extinction, concentré sur les côtes de Grande Comore et d’Anjouan.
Quoique le cœlacanthe ait été trouvé dans d’autres parties de l’Océan Indien, des études génétiques récentes basées sur les
séquences d'ADN mitochondrial indiquent que les cœlacanthes des Comores constituent une population reproductrice distincte,
ce qui renforce l'importance cruciale de conserver cette population.
Une expédition menée à l’aide d’un sous-marin en 2008 a estimé que la population du Sud-ouest de Grande-Comore atteignait
approximativement 500 individus .
3
Dossier Geomatique et Développement
Novembre-Décembre 2012
Utilisation des logiciels libres en géomatique
Cas de la sélection de site de décharge à l'île d'Anjouan (Comores) avec QuantumGIS
Auteurs : Dia, Abdoul Ousmane et Y. Aboulhouda
Open Geomatica, Qc, Canada
Les logiciels libres ou Open
Source sont des outils qui obéissent au principe de liberté d'utilisation, de modification et de distribution donc de partage du code
source. Leur maturité en font des
outils de plus en plus utilisés dans
des organismes gouvernementaux, non gouvernementaux, des
institutions d'enseignement et de
recherche ainsi que dans industries de jeux et de divertissement.
En aménagement et gestion du
territoire, ils deviennent des outils
intéressants sinon de plus en plus
indispensables. Faciles d'approche, ayant une interface utilisateur de plus en plus simple et
intuitive, ces logiciels s'imposent
aujourd'hui en alternative considérable en particulier pour les
pays non industrialisés en l'occurrence les pays les moins avancés
et ceux en voie de développement.
Dans le présent article, nous présentons l'utilisation de ces logiciels dans le choix d'un site de
décharge des déchets aux
Comores.
Nous
utiliserons
Quantum GIS qui est un des logiciels libres les plus utilisés en
géomatique(Système
d'Information Géographique).
Nous simulons l'identification
d'un site de décharge â Anjouan. Il
faut noter que nous avons volontairement simplifié la démarche.
Elle est présentée ici en guise de
démonstration et les résultats très
sommaires et partiels ne peuvent
être utilisés en tant que tels dans
aucun processus de prise de décision.
Critères de sélection
De nombreuses régions du monde
font face au défi de la gestion des
déchets. Le choix de site de
décharge est crucial, non seule-
4
ment pour la maîtrise des déchets
produits, mais également la protection de la santé des populations. Ce choix dépend de plusieurs critères. Ceux qui ont été
retenus sont:
Facteurs hydro-morphologiques
•Pente
Seule la pente du terrain a été retenue. Tous les terrains ayant une
pente inférieure à 20 degré sont
favorables. En faible pente, l'on
considère que les lixiviats peuvent
s'infiltrer. L'effet de la pente pourrait être atténuée en choisissant un
site reposant sur un type de sol
approprié. Mais la géologie ainsi
que le type de sol ont été ignorés
de même que la profondeur de la
nappe phréatique pour les besoins
de cet exercice.
•Réseau hydrographique
La proximité d'un cours peut être
néfaste pour la santé de la faune,
de la flore et des humains. Le site
de décharge doit être distant du
réseau hydrographique. Une zone
tampon de 400 m à 3000 m a été
arrêtée. Aucun site ne peut être
installé dans cette zone. En outre,
une zone similaire doit être établie
autour des réservoirs comme celui
de Ndzuwani. Une distance de
1000m à 2500 m est définie
autour de celui-ci.
Facteurs socio-géographiques
•Agglomérations :
Pour ne pas nuire à la santé des
habitants, le site de décharge doit
être localisé à au moins 500 m des
agglomérations et au plus 2 km.
La distance minimale peut être
modulée en fonction de la direction des vents dominants ou de la
configuration du terrain.
•Infrastructures aéroportuaires
Une distance minimale doit être
respectée par rapport à l'emplacement des aéroports. Cette distance
est d'au moins 5 km.
•Réseau routier
Non seulement les sites doivent
être situés à bonne distance d'une
route principale mais également il
doit être suffisamment proche
pour faciliter le transport des
déchets et réduire leur nuisance
durant le trajet. Au moins 300 m
doivent séparer la décharge d'une
route principale. Cette distance
pourrait être pondérée par la densité de la population qui a été
ignorée pour des raisons de simplification.
Critères écologiques
Il s'agit de créer une zone tampon
autour des forêts et réserves naturelles (aires protégées). En effet,
une zone tampon est à prévoir
pour protéger ces milieux naturels
et renforcer leur conservation.
Cette zone tampon doit avoir au
moins 1000 mètres de large.
Suite pages 5 et 6
Dossier Geomatique et Développement
Autres critères
D'autres critères sont à prendre en
compte dans un processus réel de
sélection de site de décharge. Pour
les besoins de cet article, ces critères ont été ignorés. On peut en
citer quelques uns :
-Les surfaces à vocations agricoles incluant les périmètres irrigués
-Les milieux présentant des
contraintes géologiques comme
les failles géologiques
transformer ces données et des les
combiner.
À partir du MNE (Modèle
Numérique d'Élévation) qui est
une couche matricielle, les pentes ont été dérivées. Suite à des
opérations successives, une couche binaire des pentes est créée.
En outre autour des localités
(villes), de l'aéroport, des aires
protégées, du réservoir, du
réseau routier et du réseau
Novembre-Décembre 2012
naire d'emplacements potentiels
des sites de décharge
est produite. Il s'agit alors d'évaluer sa pertinence à partir de la
connaissance des experts qui
connaissent le territoire ensuite
de soumettre ce résultat aux
populations avoisinantes de ces
sites afin d'engager un processus
de concertation et de conciliation
des intérêts.
Résultats préliminaires
Plusieurs zones potentielles sont
relief plus accidenté mais respecte néanmoins les critères de
sélection.
Conclusion
Les résultats obtenus dans cette
étude de cas montre qu'avec des
critères objectifs, il est possible
de sélectionner des sites potentiels de décharge. Ces critères
reposent, cependant, sur des données fiables et une automatisation des opérations de traitement
cartographique. Cette automati-
Figure 2 : Illustration d'un buffer. Elle représente une zone tampon autour des segments du
réseau hydrographique d'Anjouan qui est obtenu à partir du MNE.
-Les zones à aquifère affleurant
Méthode
Nous présentons ici une méthode
très simplifiée. Chacun des critères présentés ci-haut est représenté sur Quantum GIS (Figure 1)
par une couche cartographique
sous forme matricielle ou vectorielle (layer).
Ces couches sont stockées dans
une géodatabase (base de données
géospatiales) sur PostgreSQL
(Système de Gestion de Base de
Données). Pour sélectionner des
sites potentiels de décharge, plusieurs opérations, non détaillées
dans cet article, permettent de
hydrographique, un buffer ou
zone tampon (Figure 2) est créé
suivant les spécifications des critères dont les seuils ont été présentés précédemment. Lorsque
les couches sont vectorielles,
elles sont préalablement converties en couches matricielles ou
raster pour faciliter les opérations de traitement.
La combinaison de ces critères a
permis d'identifier des aires
potentielles (Figure 3) d'emplacement des sites. Il s'agit d'opérations arithmétiques de multiplication des diverses couches (critères).
Opérations basées sur des opérateurs binaires dont les valeurs
sont 0 ou 1. Une couche prélimi-
identifiées. Au fur et à mesure de
la combinaison des critères par
les opérations décrites précédemment, seuls celles qui respectent
tous les critères arrêtés à la fois
sont extraites.
Comme le montre la carte de la
figure 3, deux territoire potentiels sont sélectionnés : sud de
Mutsamudu et l'ouest de
Bazimini. Ces territoires semblent répondre favorablement à
la mise en place de site de
décharge. La première zone
potentielle, proche de
Mutsamudu semble être approprié au vu de la distance (environ
2 km) qui les sépare.
sation permet à l'utilisateur de
réduire la subjectivité liée à la
cartographie manuelle en tirant
profit des bases de données géospatiales.
Les résultats obtenus restent préliminaires car plusieurs critères
ont été ignorés pour simplifier
cette étude de cas. En outre, les
sites potentiels identifiés doivent
être évalués comparativement.
Les coûts d'accès doivent être
évalués afin de choisir la voie
d'accès optimale.
Ce qui est faisable en utilisant
les fonctions offerte par les
extensions de QGIS.
Celui de Bazimini se situe sur un
5
Dossier Geomatique et Développement
Novembre-Décembre 2012
Utilisation des logiciels libres en géomatique
Suite de la page 5
Figure 3 : Territoire d'intérêts.
Localisation des sites potentiels (couleur verte) d'emplacement de décharge
sur l'île d'Anjouan.
QGIS, faisant partie des logiciels
libres en forte progression, a
atteint un degré de maturité permettant aux utilisateurs de divers
domaines d'en tirer profit. À cet
égard, QGIS permet d'automatiser les opérations de traitement
cartographique.
QGIS, offre non seulement une
interface puissante, intuitive et
facile d'utilisation mais couplé à
des fonctionnalités complémentaires (extensions),
l'utilisateur bénéficie d'un outil
complet de manipulation et d'analyse spatiale en plus de sa
capacité d'interconnexion avec
les Systèmes de Gestion de Base
de Données (SGBD) comme
PostgreSQL.
Enfin, QGIS reconnaît de nombreux format de données comme
les shapefile d'ESRI d'où sa très
grande interopérabilité.
Références
•Kouame K. J.1, Deh S. K.1,
Anani A. T.1, Jourda J. P.1,2,
Biemi J. 2007. Gestion des
déchets solides dans le District
d’Abidjan (Sud de la Côte
d’Ivoire) : Apports d’un SIG et
des méthodes d’analyse multicritère. Conférence Francophone
ESRI. ESRI France.
http://www.esrifrance.fr/sig2007/
cocody_kouame.htm
• M., Ezzouaq et M. H.,
Chouaouta. 2002. Guide de présélection de site de décharge
contrôlée des déchets ménagers.
Cas de Larache et Chefchaouen.
GTZ – PGPE
•Quantum GIS Development
Team (2012). Quantum GIS
Geographic Information System.
Open Source Geospatial
Foundation Project.
http://qgis.osgeo.org
La recherche scientifique et technique : un outil pour le développement des Comores
(Suite de la page 2)
Une recherche environnementale
pourrait contribuer à diminuer la
dégradation des systèmes écologiques, contribuer à la mise en
place de services écosystémiques
durables et contribuer à l’amélioration de l’état de l’environnement (traitement et valorisation
des déchets, biodiversité et développement durable, gestion intégrée des zones côtières…).
Un accent particulier pourrait être
mis aussi sur la recherche en
sciences humaines et sociales qui
s’attacheraient à étudier les espaces et territoires, les séparatismes
insulaires récurrents, la problématique du développement
humain, le patrimoine culturel et
historique...
S’agissant de l’économie et des
6
finances, les axes de recherche
pourraient porter sur la conception de modèles économiques et
financiers viables, des systèmes
de production performants et économiquement rentable collant
aux réalités d’un petit pays insulaire en développement comme
les Comores. Ils peuvent aussi
concerner la création d’entreprise, la gestion stratégique des ressources humaines, le génie et
maintenance industriel, l’amélioration des procédés et de la qualité des produits artisanaux…).
Au total, la modernisation des
Comores passe par des changements profonds de la vision politique, économique et sociale qui
implique une contribution impor-
tante de la recherche et des chercheurs. Elle demande la mise en
place au sein des institutions de
recherche existant et des chercheurs qui y travaillent, une organisation plus rigoureuse, des partenariats stratégiques et solides,
la formation par et à la recherche
à travers des études soutenues sur
le terrain, des publications régulières, d’une documentation
scientifique et le développement
de structures de valorisation des
produits de cette recherche.
La promotion d’une recherche
adaptée pourraient ainsi contribuer à mettre à profit les opportunités majeures de développement
du pays, aider à stimuler la croissance et anticiper sur les évolutions futures. Il est temps de sortir de l’improvisation dans les
décisions socio-économiques et
de rentrer de plein pied dans le
troisième millénaire.
Dr OULEDI Ahmed,
Enseignant chercheur
Novembre-Décembre 2012
BIODIVERSITE
INTERVIEW DU DIRECTEUR GENERAL DE L’ENVIRONNEMENT ET DES FORETS
Paru dans le Journal La Gazette des Comores, au sujet de la Convention sur la Diversité Biologique à
Hyderabad, Inde
e Directeur Général de
l’Environnement et des
forêts, Aboubacar
L
Allaoui, revient de la 11eme
conférence des Parties à la
Convention sur la diversité
Question : Monsieur le
Directeur, vous participez dans
la délégation comorienne à la
Conférence d’Hyderabad sur
la Biodiversité, pouvez-vous
nous tracer brièvement les
points en discussion ?
économique et financière mondiale est toujours au cœur du
débat international, crise qui est
venue mettre en évidence, la
nécessité urgente d’une gestion
rationnelle des ressources naturelles et financières à tous les
niveaux et cela en nous fondant
sur les valeurs de responsabilité,
d’équité et de solidarité comme
nous y appelle les grands principes au cœur de ladite convention
sur la biodiversité. Les répercussions de cette crise se font de
plus en plus sentir surtout dans
les pays en développement où la
hausse des prix des produits de
première nécessité menace la
paix et la stabilité, éléments
essentiels pour une protection de
l’environnement dans un climat
apaisé.
En définitive un des défis
majeurs auxquels les pays en
développement, y compris les
Comores, sont confrontés en
matière de gestion de l’environnement, reste la question de la
perte de la biodiversité et qui a
été confirmée encore une fois
lors de la conférence. Ce phénomène affecte la planète entière
et, tout particulièrement, les
Petits Etats Insulaires, comme
les Comores, en raison des effets
accélérés liés au phénomène des
changements climatiques et la
faible capacité de résiliences des
écosystèmes. D’où la nécessité
de faire jouer les synergies des
différentes conventions post-Rio
pour plus d’efficience dans les
actions. Par ailleurs nous avons
Aboubacar Allaoui : Comme
vous le savez, cette conférence
fait suite à celle qui s’est tenue à
Nagoya au Japon en 2010 dont 3
résultats majeurs ont été enregistrés, notamment l’adoption d’un
nouveau Plan Stratégique mondial 2011-2020 visant à stopper
l’érosion de la biodiversité à
l’horizon 2020, l’adoption du
Protocole de Nagoya sur l’accès
aux ressources génétiques et le
partage juste et équitable des
avantages découlant de leur utilisation et l’adoption d’une stratégie de mobilisation des ressources financières visant notamment
à augmenter les niveaux actuels
d’aide publique au développement en soutien à la protection
de la biodiversité. Dans le cadre
de cette conférence, il s’agissait
de faire le point par rapport à la
mise en œuvre de ces 3 outils
importants et adoptés par tous
les Etats parties à la convention
sur la diversité biologique, il y a
deux ans. Plusieurs autres sujets
seront abordés pour conforter les
angles d’analyse des cas évoqués.
Question : Quel bilan en faites
vous ?
AA : Deux années se sont écoulées depuis Nagoya et la crise
Statue du Mahtma Gandhi
biologique (COP 11/CBD)
tenue à Hyderabad (Inde), du
8 au 20 octobre 2012.
Voici sa réponse à trois
questions sur sa participation.
De gauche à droite, Med Ali Mlazahahe, coordinateur national
du projet Ocb, la directrice générale de l’IUCN et le Directeur
Aboubacar Allaoui
eu en marge de cette conférence
des rencontres avec les pays de
la Francophonie et la
Commission de l’Océan Indien.
Question : Où en sont les
Comores dans la mise en
œuvre de toutes ces grandes
décisions ?
AA : Nous pouvons affirmer que
l’esprit de Nagoya continue d’insuffler le plan d’action du gouvernement Comorien. A cet effet
notre pays vient d’entamer le
processus de ratification du
Protocole de Nagoya et le dossier va être examiné par notre
parlement dans sa prochaine session préalablement à un travail
d’appropriation des différentes
parties prenantes. Mieux encore,
notre pays va bientôt débuter la
révision de la stratégie nationale
sur la biodiversité en tenant
compte des objectifs mondiaux
adoptés à Nagoya en 2010 ainsi
que de l’élaboration de notre
5ème rapport national sur la biodiversité.
Concernant la mise en œuvre du
Plan stratégique mondial 20112020 sur la biodiversité, notre
pays se conforme aux objectifs
visés, avec l’appui des partenaires au développement, notamment le PNUD et le FEM. A ce
titre et conformément à l’objectif
11 du Plan Stratégique sur la
biodiversité, les Comores ont
initié un vaste programme de
développement d’un réseau
national d’aires protégées terrestres couvrant 20% du territoire
national et poursuivra le processus également sur les aires protégées marines couvrant au moins
10% des eaux territoriales sous
juridiction nationale.
Une fois encore, notre pays s’est
plus que jamais engagé à protéger sa biodiversité terrestre et
marine remarquables à travers la
mise en place d’un réseau national d’aires protégées mais aussi
en intégrant le concept d’adaptation aux changements climatiques et la restauration des écosystèmes dans nos programmes
de développement. A cet effet,
nous comptons organiser une
réunion de restitution des différents éléments issus de cette
importante rencontre pour éclairer le public des résultats attendus.
Aboubacar Allaoui
7
BREVES
Novembre-Décembre 2012
Du solaire à Mohéli
’est sous le haut patronage du Vice-président en
charge de l’Energie et du
Vice-président en charge du
Ministère des Finances,
Ordonnateur National du FED
que la Direction Générale
d’Etablissement public MAMWE
et la Délégation de l’Union
Européenne ont signé le mercredi
21 novembre, à la salle de conférence du ministère, un contrat de
subvention de 1,123 milliards de
francs comoriens.
Pour rappel, ce financement entre
dans le cadre de la Facilité
C
Energie de l’Union Européenne
et fait suite à la proposition faite
par MAMWE et son partenaire
Leignon Synergie Comores.
Selon le communiqué de presse
diffusé à cette occasion : « Cette
subvention contribuera à hauteur
de 73,5% du coût du projet d’électrification en énergie solaire
des villages de Ndrondroni,
Oullah1, Ouallah 2, Hamba,
Barakani et Domoni. Le reliquat
du financement, soit 26,5%
(404,83 millions de francs) sera
apporté par le bénéficiaire de la
subvention et son partenaire. »
Parmi les raisons qui ont poussé
la MAMWE et son partenaire
accompagnés par le
Gouvernement Comorien dans
leur choix pour ce type d’énergie
dans cette région de l’île, » figure
le faible taux de couverture du
réseau de distribution (moins de
10% à Mohéli), l’énergie renouvelable est mieux adaptée à l’état
environnemental de l’île qui a la
chance d’avoir une biodiversité
préservée et aussi l’existence
d’un programme de protection du
Parc Marin, qui coïncide avec la
partie de l’île non couverte par le
réseau électrique traditionnel ».
La réalisation de ce projet prévue
pour 48 mois et devrait bénéficier directement à près de 6200
personnes (près de 15% de la
population de l’île) qui auront
accès à une énergie pérenne, fiable et abordable. Elle permettra
l’amélioration de la qualité des
services sociaux de base (santé,
éducation, eau potable), le développement d’activités économiques locales et l’amélioration
de la qualité de vie domestique.
Soumettez un projet de recherche au WIOMSA
e WIOMSA - Western
Indian Ocean Marine
Science Association - via
son programme MASMA
(Marine Science for
Management) vous invite à soumettre des notes succinctes sur
les 4 thèmes de recherche prioritaires suivants:
L
i) vulnérabilité, résilience et
adaptation
ii) ressources côtières
iii) gouvernance pour l'avenir
iv) thème transversal: recherche
sur les services écosystémiques
La date limite pour la soumission des notes succinctes de présentation est fixée au 15/12/12.
Veuillez noter que cet
appel est destiné aux chercheurs
de tous les pays de la région, et
que ces thématiques de recherche sont importantes pour le
développement de nos pays et
partagées par l’ensemble des
pays membres de la COI.
La Conférence de Doha Qatar, du 26 novembre au 7 décembre 2012
Une étape cruciale vers une nouvelle ère des négociations?
a réalité des changements climatiques est
aujourd’hui appréhendée dans un contexte politique difficile, caractérisé par
un agenda qui se concentre
surtout sur des enjeux économiques et sociaux à court et
L
moyen termes.
Après le compromis de
Durban sur la poursuite des
négociations dans le cadre
traditionnel des négociations
post 2012 et dans celui de la
plate-forme de Durban pour
un régime post 2020, la 18e
Conférence des Parties (CdP)
à la Convention-Cadre des
Nations Unies sur les
changements climatiques
(CCNUCC) et la 8e
Conférence des Parties agissant comme Réunion des
Parties au Protocole de Kyoto
(CRP), qui se tiendront du 26
novembre au 7 décembre
2012 à Doha, constitueront
une étape charnière des les
négociations sur le climat.
Outils de financement pour les pays en développement
i la Convention impose
aux pays industrialisés le
primat de la responsabilité
pour lutter contre le changement
climatique et le Protocole de
Kyoto des objectifs de réduction
d’émissions de gaz à effet de
serre , ces 2 accords internationaux leur impose également des
engagements relatifs au ressources financières vers les pays en
développement.
S
Leurs règles de fonctionnement
et des rapports de mise en œuvre
sont régulièrement étudiés par
l’ensemble des Parties à la
Convention afin d’en améliorer
leur efficacité.
En renforcement du Fonds pour
l’Environnement Mondial (FEM)
chargé d’assurer le fonctionnement du mécanisme financier de
la Convention. La Convention et
le Protocole ont créé trois nouveaux fonds :
•le Fonds Spécial pour les changements climatiques, destiné aux
activités liées à l’adaptation aux
changements climatiques , au
transfert de technologies et à la
réduction des émissions ( 100
millions $ versés en 2009)
•le Fonds pour les pays mes
moins avancés , qui vise à aider
ces derniers à mettre en œuvre la
Convention, à participer aux
négociations et à préparer des
programmes nationaux d’adaptation ( 135 millions $ versés en
2009)
•le Fonds pour l’adaptation ,
abondé par des prélèvements à
hauteur de 2% de la valeur des
unités de réduction générées par
les mécanismes de développement propre ( 9 millions $ versés
en 2009)
Au delà de ces outils de financement direct , le protocole de
Kyoto a créé des mécanismes
dits de projets , le Mécanisme
pour un développement propre
(MDP) et la Mise en oeuvre
conjointe (MOC) , qui permet
aux pays industrialisés de réali-
ser et de financer en dehors de
leur territoire national des projets
de réduction d’émissions de gaz
à effet de serre pour satisfaire à
leurs obligations.
Secrétaire Exécutive Ccnucc

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