Habari za Ulangaversion3octnovdec06correction - Comores
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Habari za ULANGA Editorial Qui fait quoi? e dernier numéro de l’année sort à un moment où le nouveau cadre institutionnel de nos îles de la lune commence à prendre forme.Cependant, connaissant notre forte propension à parler plus qu’à agir sur le front du developpement, on ne peut manquer de faire preuve que d’un optimisme mesuré. Avec l’avenement des communes que nous avons tous appelées de nos voeux, il ne faudrait pas cependant aller plus vite que la musique. Ces nouvelles structures necessitent un temps d’apprentissage et d’adaptation. Comme toujours, certains vont croire que les choses vont aller de soi.Ce serait une grave erreur. La gestion locale est un art et une science. Il recquiert de posseder les outils de sa gestion. Les structures commununales ne doivent pas se faire des illusions quant à la manne financière dont elles auraient besoin pour mener à bien leurs multiples activités. Il s’agira dans un premier temps, de former des hommes et des femmes pour faire face à ces responsabilités nouvelles.Il faudra aussi éviter de passer trop de temps dans la résolution de querelles intestines au détriment de la résolution des problèmes concrets dont ont à faire face nos concitoyens. C’est une tâche qui ne sera pas facile mais, c’est le choix que nous avons fait et nous devons l’assumer avec rigueur et profesionalisme. Il nous faudrait rappeler ici, que toute nouvelle structure est une charge en plus et qu’à force de charger le navire, celui-ci ne sombre au cours du voyage. Et le présent voyage s’avère être long. Alors comme dirait l’autre, ‘’qui veut voyager loin ménage sa monture’’ Hachime Abdérémane C Année 2006 N°3 Oct-Nov-Déc Prix : 300 FC Les nouvelles de l’Environnement Le journal de l’ONG ‘‘Ulanga-Ngazidja’’ Comores Envir onnement immédiat Entendez-vous ces arbres qu’on abat ? temps, l’on assiste au niveau de l’île de Ngazidja à un abattage excessif d’arbres . Que ce soit de la part la société d’éléctricité et de l’eau MaMwe, que ce soit la société Comorestelecom ou des privés. Cette situation préoccupe au plus haut point les associations de protection de l’environnment. On a l’impression que cet abattage se fait sans études prélables ni concertation avec les riverains des zones en question. Si le passage de poteaux repond à des besoins , il n’en demeure pas moins qu’il faudrait faire la part des choses. Un cas flagrant a été par exemple la coupe des arbres en face de la société pour l’importation du riz. Un acte inqualifiable. Un autre exemple est visible en face des éta- C ES DERNIERS blisements Salimamoud où des manguiers qui servaient d’ombrage pour les usagers des taxis vers le nord ont subis ce triste sort. Ne parlons pas des abres abattus ,par exemple, dans la région d’Itandzeni. Cette situation doit nous interpeller, car à l’heure où les problèmes d’eau se pose avec acuité dans certaines de nos régions, il ne faudrait pas que par des actes irréflechis, nous contribueons à rendre les choses encore plus difficiles qu’elles ne le sont.Rappelons par ailleurs que dans ce pays existe un decret sur les études d’impact environnementales et la plupart de nos entreprise semble l’ignorer superbement or nul n’est sensé ignorer la loi. La rédaction Déchets hospitaliers : il est temps d'agir! La gestion des déchets sanitaires constitue un des problèmes majeurs d'environnement en Union des Comores. Réseau des Aires Marines Protégées des pays de la COI Pages 2 Dossier Les OGM Pages 4, 5 et 6 Gestion des déchets à Anjouan Le casse-tête Page 7 L'île de Ngazidja, comme l'ensemble des îles de la lune, regorge un potentiel en matière de sites touristiques. Malheureusement, les beaux discours ont toujours pris le pas sur les actes concrets. Le cas du site de Ndroudé constitue un exemple flagrant. Ilôt aux tortues à Ndroudé (Ngazidja) Directeur de la publication : Hachime Abdérémane . B.P 514 Moroni Comores Email : [email protected] Récifs et Aires Protégées Oct-Nov-Déc 2006 Réseau des Aires Marines Protégées des pays de la COI Vers une gestion durable de la biodiversité es îles de l’Océan Indien occidental (Comores, Madagascar, Maurice, Réunion et Seychelles) présentent des écosystèmes d’une grande diversité biologique et offrent des habitats uniques à des espèces particulièrement menacées. Les systèmes biologiques côtiers (récifs coralliens, mais aussi herbiers et mangroves) se caractérisent par une forte productivité et les ressources halieutiques contribuent aux revenus des populations côtières (ainsi qu’à leur subsistance dans les pays les plus pauvres). Les menaces qui pèsent sur les écosystèmes et les ressources marines de la région sont élevées et liées soit, aux activités humaines, avec des impacts localisés mais immédiats, sédimentation terrigène, pollution des eaux, destruction physique du littoral, surexploitation des ressources marines, méthodes de pêche destructrices, tourisme non maîtrisé, à des évolutions naturelles ou globales, telles que cyclones ou blanchissement des récifs coralliens (en lien avec le réchauffement de la planète). Face à ces pressions, les pays de la région ont créé 26 aires marines protégées (AMP), mais ce réseau présente de graves faiblesses : l’implantation des AMP s’est faite sans vision écologique régionale : la représentativité des milieux est insuffisante et des sites essentiels ne sont pas encore protégés, les gestionnaires des AMP sont isolés, n’échangent pas suffisamment leur expérience et manquent de formation. La Commission de l’Océan Indien (COI), qui a comme objectif prioritaire le développement durable des îles, et plus particulièrement la gestion des ressources marines, a pris l’initiative de monter un projet pour la création d’un « Réseau régional des Aires Marines Protégées des pays de la COI». La finalité du Projet est de contribuer au maintien de la biodiversité et des L ressources marines et côtières de l’Océan Indien Occidental, au travers d’un réseau régional cohérent d’AMP, gérées efficacement. Il vise à créer une véritable dynamique régionale de tous les acteurs autour de ce réseau. Le Projet est organisé en quatre com- posantes : 1. Elaboration d’une stratégie régionale de gestion de la biodiversité et des ressources marines. Son objectif est d’identifier un réseau d’espaces prioritaires pour la conservation, en mettant en œuvre une analyse éco- FICHE SYNTHETIQUE PAYS : Les Comores, Madagascar, l’Ile Maurice, les Seychelles et la France (Réunion), mais non éligible au financement INSTITUTIONS PARTENAIRES : Secrétariat du FFEM, Ministère français des Affaires Etrangères, WWF, Conservation Internationale DOMAINE D’APPLICATION : Biodiversité marine et côtière MONTANT : FFEM 700 000 EUROS MAE : 300 000 EUROS WWF : 500 000 EUROS CI : 444 000 EUROS Total : 1 944 000 EUROS MISE EN OEUVRE : Unité de Gestion de Projet (UGP) basée à WWF MOIO (Madagascar et Océan Indien Occidental) SIGNATURE DE LA CONVENTION DE FINANCEMENT : 20 février 2006, à Madagascar. PREMIER COMITE DE PILOTAGE / 8 et 9 juin 2006, à Maurice DURÉE : 3 ans La date limite de versement des fonds est fixée par la convention de financement au 30 juin 2009. PILOTAGE ET COORDINATION : Commission de l’Océan Indien (COI) ETAT D’AVANCEMENT ’assistance technique auprès de la COI est opérationnelle, le Chef du projet a été recruté (il est basé à WWF. Madagascar) et la convention de financement a été signée en février 2006. La première réunion du Comité de Pilotage a eu lieu les 8 et 9 juin à Maurice. Elle a permis de définir les modalités de suivi–évaluation du projet et de valider le programme de travail de la première année. Il a été décidé de démarrer la composante 2 (soutien aux AMP) sans attendre les résultats de la composante 1 (Analyse EcoRegional ou AER), mais sur la base de critères validés. A cette fin, il a été demandé aux pays de transmettre leurs propositions d’intervention dans le cadre de l’appui aux AMP prioritaires. Par ailleurs, le comité de pilotage a donné son accord pour le soutien d’urgence, sur une période d’un an, du Parc marin de Mohéli et L 2 du Réseau récif COI. L’Analyse Eco Régionale a débuté par une série de missions conjointes du Chef de projet et de l’ATR environnement marin, au cours du deuxième semestre 2006. La première mission a eu lieu aux Seychelles durant la semaine du 11 au 15 septembre et a permis de réunir l’ensemble des partenaires lors d’un atelier de travail. La présentation de l’AER sera faite à Maurice en octobre et une mission est prévue avec le même objectif aux Comores en novembre prochain. Le premier forum des gestionnaires (composante 3) aura lieu au cours du premier semestre 2007. Les lieux et dates précises restent encore à définir. Cette première réunion devra répondre précisément aux besoins et attentes des gestionnaires et pour cela, un questionnaire détaillé leur a été envoyé. régionale. Cette composante associera l’ensemble des acteurs du milieu marin : institutions, scientifiques, gestionnaires, partenaires privés, communautés locales, ONG. 2. Appui au renforcement ou à la création d’AMP. L’objectif est de soutenir directement le développement du réseau régional, en appuyant quelques AMP, par des actions concrètes : études de base, planification de la gestion, équipement et infrastructures, formation et appui au suivi. Cette composante permettra également d’obtenir l’inscription des sites prioritaires aux conventions internationales. 3. Mise en place du forum régional des gestionnaires. Ses objectifs sont d’améliorer les pratiques des gestionnaires. Les activités du réseau se traduiront par l’organisation d’une réunion annuelle des gestionnaires d’AMP, la mise en place d’un site Internet, la diffusion de documents, des voyages d’étude et des échanges de personnel entre AMP. 4. Sensibilisation et information sur l’utilité des AMP. Son objectif est de mobiliser les institutions et la société civile en faveur des AMP, afin de faire émerger une dynamique régionale de conservation de la biodiversité et des ressources marines. Un volet vise à informer et sensibiliser le grand public, mais l’intervention principale sera dirigée vers les décideurs politiques. Le Projet est piloté par la COI, maître d’ouvrage, et mis en œuvre par le bureau régional de WWF (basé à Madagascar). Sa durée est de 3 ans et son coût total de 1 944 000 €. Les financements proviennent du FFEM, de WWF, de Conservation International et du Ministère français des Affaires Etrangères, qui met un assistant technique régional à la disposition de la COI. Contacts : Denis ETIENNE, Assistant technique environnment marin COI Email : [email protected] Remi RATSIMBAZAFY, Chef de projet, WWF Madagascar & West Indian Ocean Programme Office Email : [email protected] Comité de rédaction Habari za Ulanga Ouledi Ahmed Said Hassani Mohamed Hachime Abdérémane Yahaya Ibrahim Ambadi Issouf Aboulhouda Youssouf Photos : Hachime Abdérémane Réalisation : Madjuwani Oct-Nov-Déc Environnement/santé 2006 Déchets hospitaliers : il est temps d'agir! a couverture sanitaire est relativement dense et offre une bonne accessibilité géographique des établissements de soins. Les soins de santé publics sont fournis par l'intermédiaire de 17 districts sanitaires ayant en charge de 25 000 à 100 000 habitants. Chaque district sanitaire comprend un centre de santé et plusieurs postes de santé qui fournissent des soins primaires. Les soins secondaires sont dispensés dans 2 centres médico-chirurgicaux d'une capacité moyenne de 100 lits. Les soins tertiaires sont procurés par 3 hôpitaux nationaux ayant environs 900 lits. Ce dispositif organisationnel continue cependant de souffrir du mauvais entretien, du manque chronique de personnel qualifié et surtout de graves problèmes de gestion des déchets médicaux. Malgré l'existence dans chacune des structures sanitaires d'un service chargé de la gestion des déchets, il n'existe pas de plan de management explicitement formalisé au sein de la structure, ni de formation des personnels en la matière et l'information est limitée. Or les hôpitaux et autres structures sanitaires produisent chaque jour des quantités considérables de déchets qui peuvent être classés en différentes catégories : "Les déchets médicaux générés par les personnels des services hospitaliers dans le cadre des leur activité soignante, qu'ils soient ou non potentiellement infectés : seringues, aiguilles, compresses et cotons usagés, pansements, plâtres, poches à sang usagées et vidées, cultures L biologiques et productions de laboratoires, lames, bistouris, bouteilles… "Les déchets liquides autres que les produits sanguins usagers comprenant tous les liquides produits dans l'hôpital autres que le sang périmé, "Les déchets ménagers produits par les différents services hospitaliers (déchets autres que médicaux), par les patients et les familles (restes alimentaires, sachets et emballages divers, et par le défeuillage des arbres et des fleurs (débris, bois morts…). Les déchets médicaux Les déchets médicaux sont collectés dans chaque service par le biais de poubelles spéciales avec couvercle prévues à cet effet. Le problème majeur constaté réside dans leur manipulation et leur traitement. La manipulation inappropriée de ce type de déchets par le personnel ou les agents d'hygiène constitue un risque majeur. Ils sont le plus souvent emportés pour être incinérés dans un incinérateur souvent rudimentaire. Ce qui fait que des restes d'aiguilles ou de seringues peuvent être ainsi dispersé dans la nature et à la portée des enfants qui fouillent les poubelles. Cette gestion hasardeuse de ce type de déchets augmente les risques de l'environnement et de santé. L'examen des pratiques courantes par rapport à la manipulation des déchets médicaux des hôpitaux, des cliniques privées et des centres de santé montre que le personnel de santé en tout premier lieu et la population sont exposés à de graves dangers d'infection (VIH/SIDA, tétanos…). Les déchets liquides Ils sont le plus systématiquement versés dans les éviers qui aboutissent dans des puits sans fonds. De même, le reste des contenus des poches de sang ou de produits dérivés sont, après traitement avec un désinfectant, sont directement jetés dans des puits sans fonds. Concernant les sanitaires (WC, urinoirs…), pour la majorité d'entre eux est non fonctionnel pour cause mauvais entretien et d'obstruction par des cailloux utilisé en guise de moyen lavement quand on ne peut disposer d'eau. Les déchets ménagers Les déchets ménagers des hôpitaux, cliniques privées et centres de santé sont collectés soit dans sacs poubelles ou de ou de grandes poubelles en plastic. Périodiquement, ils sont brûlés dans l'enceinte de la formation sanitaire ou ramassés par une entreprise spécialisée de ramassage des ordures pour être déchargé sur une décharge public ou dans un terrain vague à l'abri du regard. Ils sont soit incinérés ou laissé à l'abandon. Amélioration possible Les risques d'infection par les déchets sanitaires sont grands. Ils peuvent être responsables de la transmission possible du virus de l'hépatite B et C, du HIV, du tétanos… Ces virus sont transmis à travers la peau et le plus souvent en relation avec les objets tranchants, lesquels ont été contaminés par du sang ou au travers des plaies ouvertes. Ces risques pourraient être minimisés par l'instauration d'un système collecte et d'élimination de ce type de déchets par le biais de tris très précautionneux et de l'utilisation d'emballages incassables dans la manipulation des déchets dans l'enceinte des établisse- ments de soins. La promotion d'un tel système de gestion des déchets sanitaires requiert des actions d'accompagnement fortes notamment : "Une sensibilisation et une mobilisation des équipes gestionnaires des établissements de santé sur la particularité de la gestion des déchets hospitaliers, "La catégorisation de ces différents déchets (déchets sans risques, à risques et haut risques), "L'élaboration et le développement d'un plan de mangement de ces déchets comprenant le tri selon les catégories spécifiées, les procédures journalières pou la collecte et l'emballage, "Le développement d'un programme d'information et de formation du personnel des anté, "Le choix du traitement final de ce type des déchets. Quelques études ont été menées notamment avec l'appui de l'Union Européenne (Hydroplan) et d'autres partenaires. Elles doivent être poursuivies et complétées de manière à disposer rapidement d'un plan de gestion et de management adaptées à notre pays et à sa taille. En raison des faibles quantités que représente ce type de déchets eu égard à la taille des îles, de la grande capacité d'absorption des écosystèmes locaux et de la nature volcanique des sols, l'incinération est une des solutions actuellement pratiquées. Mais en prévision du développement probable des établissements de soins, la mise en place d'une gestion beaucoup plus spécialisée dans les principaux hôpitaux ou d'une entreprise spécialisée pourraient permettre de prendre en charge correctement le transport et l'élimination de ce type depuis l'établissement de soins vers un lieu agrée par l'Etat comme décharge publique où elle procédera à leur incinération avant leur placement en décharge. Dr OULEDI Ahmed 3 Dossier Oct-Nov-Déc 2006 En quoi les plantes génétiquement modifiées diffèrent-elles des plantes conventionnelles? Que sait-on des risques potentiels pour la santé humaine et pour l'environnement? Les organismes génétiquement modifiés (OGM) Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un duire leur document de synthèse répondant aux organisme (animal, végétal, micro-organisme) dont diverses interrogations des consommateurs et des le code génétique a été modifié par "génie géné- décideurs. tique" dans le but de lui conférer une caractéristique © GreenFacts ou une propriété nouvelle. http://www.greenfacts.org/fr/ogm/index.htm GreenFacts nous a accordé l'autorisation de repro1. Que sont les biotechnologies agricoles ? 1.1 La biotechnologie désigne toute technique utilisant des organismes vivants, ou des parties de ces organismes. Ces techniques sont utilisées afin de créer ou modifier des produits dans un but pratique. La médecine moderne, l'agriculture et l'industrie ont recours à la biotechnologie à une grande échelle. 1.2 Les biotechnologies traditionnelles, telles que l'utilisation de levures pour faire du pain ou du vin, sont pratiquées depuis des milliers d'années. Dès la fin du XIXè siècle, la connaissance des lois de l'hérédité a muni les fermiers de nouveaux outils d'amélioration des cultures et des animaux. Ceux-ci ont sélectionné des organismes individuels présentant des caractéristiques avantageuses et ont développé des cultures hybrides. De nouvelles méthodes ont été mises au point depuis la découverte de la structure de l'ADN en 1954. On peut par exemple produire des antibiotiques avec des micro-organismes et modifier le matériel héréditaire des plantes afin de les rendre plus résistantes aux organismes nuisibles ou aux maladies. 2. Comment les biotechnologies peuvent-elles s'appliquer à l'agriculture ? 2.1 Les gènes sont des fragments de code ADN qui régulent chacun des processus biologiques s'opérant dans les organismes vivants. Chaque Cultures à l’Université de Gand (Belgique) 4 cellule contient l'ensemble de l'information génétique d'un organisme, appelé génome. 2.2 Le matériel génétique est structuré de façon similaire chez les différentes espèces, ce qui permet d'identifier plus facilement les gènes potentiellement utiles. Certaines espèces de plantes de culture, d'animaux d'élevage et d'organismes provoquant des maladies ont été étudiées en tant qu'espèces modèles parce qu'elles nous aident à comprendre les organismes apparentés. 2.3 Certains fragments d'ADN facilement identifiables sont utilisés pour repérer la position d'un gène particulier. Ils peuvent être utilisés pour sélectionner des plantes ou animaux individuels porteurs de caractéristiques et de gènes avantageux. Certains traits importants tels que la production de fruits, la résistance aux maladies, la production de lait et de viande, le gras peuvent être identifiés de cette façon. 2.4 On peut obtenir des plantes à partir de petits échantillons de plantes cultivés dans des éprouvettes. Il s'agit d'une forme plus sophistiquée de la plantation de boutures conventionnelle à partir de plantes existantes. Une autre technique de laboratoire, la sélection in vitro, implique la culture de cellules de plantes dans des conditions défavorables afin de sélectionner des cellules résis- tantes avant de faire pousser la plante toute entière. 2.5 Dans le cas d'un croisement conventionnel, la moitié des gènes d'un individu vient de chaque parent, tandis qu'en génie génétique, on ajoute au matériel génétique un ou plusieurs gènes spécialement sélectionnés. De plus, le croisement conventionnel des plantes peut seulement combiner des plantes étroitement apparentées. Le génie génétique permet le transfert de gènes entre des organismes entre lesquels aucun croisement n'est normalement possible. 2.6 On peut par exemple insérer un gène d'une bactérie dans une cellule de plante afin de la rendre résistante aux insectes. Un tel transfert donne lieu à des organismes qualifiés de génétiquement modifiés (GM) ou transgéniques. 3. Quels sont les effets possibles de la sélection classique des plantes ? Dans le cas de croisements classiques, peu d'attention a été accordée aux impacts possibles de nouvelles variétés de plantes sur la sécurité sanitaire des aliments et sur l'environnement. Néanmoins, ce type d'amélioration des plantes a parfois eu des effets négatifs sur la santé humaine. Par exemple, une variété de plantes de culture issue d'un croisement Dossier conventionnel peut contenir des niveaux excessifs de toxines présentes naturellement. L'introduction de plantes génétiquement modifiées a soulevé certaines inquiétudes quant au transfert possible de gènes entre plantes cultivées et sauvages dans les champs. Ces inquiétudes s'appliquent également aux cultures conventionnelles. Ce type de transferts a été signalé occasionnellement, mais n'est généralement pas considéré comme un problème. 4. Les aliments à base de plantes génétiquement modifiées sont-ils sains ? 4.1 Les aliments issus de cultures génétiquement modifiées disponibles actuellement (principalement le maïs, le soja et le colza) ont été jugés propres à la consommation et l'on considère que les méthodes utilisées pour les tester sont appropriées. Ces conclusions représentent le consensus sur base des éléments de preuves scientifiques passés en revue par le Conseil International pour la Science (CIUS ou ICSU, de l'anglais pour International Council of Scientific Unions); elles concordent avec les vues de l'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Néanmoins, l'absence de preuves d'effets négatifs ne signifie pas que les nouveaux aliments modifiés génétiquement sont sans risques. On ne peut exclure la possibilité que des plantes génétiquement modifiées aient des effets à long terme. Il convient donc de les examiner au cas par cas. On développe actuellement de nouvelles techniques visant à répondre aux inquiétudes telles que la possibilité du transfert involontaire de gènes conférant une résistance aux antibiotiques. La modification génétique de plantes pourrait également offrir aux consommateurs certains avantages directs et indirects en matière de santé, par Oct-Nov-Déc exemple en améliorant la qualité nutritionnelle des aliments ou réduisant l'usage de pesticides. 4.2 Les scientifiques préconisent que les évaluations de sécurité alimentaire soient effectuées au cas par cas avant qu'un aliment génétiquement modifié ne soit lancé sur le marché. Dans ces évaluations, les aliments issus de plantes génétiquement modifiées sont comparés à leurs équivalents conventionnels qui sont généralement considérés comme étant sains en raison de leur long passé d'utilisation. Cette comparaison prend en compte dans quelle mesure différents aliments peuvent avoir des effets négatifs ou provoquer des allergies et quelle est leur teneur en éléments nutritifs. 4.3 Des consommateurs peuvent souhaiter choisir leurs aliments en fonction de la façon dont ils sont produits, pour des raisons d'ordre religieux, environnemental ou de santé. Toutefois, se limiter à indiquer si un produit est génétiquement modifié ou non, sans fournir la moindre information supplémentaire, ne dit rien de ce qu'il contient ni de ses possibles risques ou avantages. Des lignes directrices internationales sont actuellement en développement pour l'étiquetage des aliments génétiquement modifiés. 5. Quels pourraient être les effets des plantes transgéniques sur l'environnement? 5.1 Tout type d'agriculture a un impact sur l'environnement. Le génie génétique peut soit accélérer les effets néfastes de l'agriculture, soit avoir le même impact que l'agriculture conventionnelle, soit contribuer à des pratiques plus durables. Le fait de cultiver des plantes génétiquement modifiées ou conventionnelles dans les champs a soulevé des inquiétudes quant au transfert potentiel de gènes d'espèces cultivées aux espèces sauvages qui leur sont apparentées. Cependant, de nombreuses plantes alimentaires ne sont pas originaires des régions dans lesquelles elles sont cultivées. Il est possible que, localement, elles n'aient aucun parent sauvage auquel les gènes pourraient se transférer. De plus, en cas de flux de gènes, il est peu probable que les plantes hybrides s'épanouissent dans la nature parce qu'elles n'auraient des caractéristiques qui ne sont avantageuses que dans des environnements agricoles. Dans le futur, il se peut que les plantes génétiquement modifiées soient équipées de mécanismes conçus pour éviter les flux de gènes vers d'autres plantes. Une controverse est née autour de certaines plantes génétiquement modifiées (qui sont résistantes aux insectes du fait qu'elles portent le gène Bt) à propos d'éventuels effets néfastes non seulement sur les insectes nuisibles mais également sur d'autres espèces comme le papillon monarque. 2006 Sur le terrain, aucun effet néfaste important sur les espèces non ciblées n'a été observé jusqu'à présent. Néanmoins, il convient de poursuivre la surveillance par rapport à de tels effets. 5.2 Les plantes de culture génétiquement modifiées peuvent avoir des effets indirects sur l'environnement suite à des changements dans les pratiques agricoles ou environnementales. Cependant, la question de savoir si l'effet net de ces changements s'avérera positif ou négatif pour l'environnement continue de faire l'objet d'une controverse. Par exemple, l'utilisation de plantes génétiquement modifiées contenant le gène Bt qui les rend résistantes aux insectes entraîne une diminution du volume et de la fréquence d'utilisation d'insecticides pour le maïs, le coton et le soja. Toutefois, l'utilisation extensive d'herbicide et de plantes résistantes aux insectes pourrait se traduire par l'émergence de souches résistantes de mauvaises herbes et d'insectes. Suite page 6 Une mangrove à Domoni ya Mboini (Ngazidja) 5 Dossier Oct-Nov-Déc Suite de la page 5 5.3 Il y a un large consensus qui veut que les effets environnementaux des plantes génétiquement modifiées devraient être évalués au moyen de procédures d'évaluations basées sur la science qui considèrent chaque culture individuellement, en comparaison avec ses équivalents conventionnels. 6. Quelles sont les implications des technologies génétiques pour les animaux ? 6.1 Les nourritures animales contiennent bien souvent des plantes génétiquement modifiées et des enzymes issues de micro-organismes génétiquement modifiés. Il est globalement accepté que tant l'ADN modifié que les protéines modifiées se décomposent rapidement dans le système digestif. A ce jour, aucun effet négatif sur des animaux n'a été signalé. Il est hautement improbable que des gènes de plantes puissent se transférer à des bactéries pathogènes à travers la chaîne alimentaire. Quoiqu'il en soit, les scientifiques recommandent que les gènes qui déterminent la résistance à des antibiotiques - qui sont essentiels pour soigner les humains - ne soient pas utilisés dans les plantes génétiquement modifiées. 6.2 En 2004, aucun animal génétiquement modifié n'a encore été utilisé dans l'agriculture commerciale où que ce soit dans le monde, mais plusieurs animaux d'élevage et espèces aquatiques étaient à l'étude. Les animaux génétiquement modifiés pourraient avoir des impacts positifs sur l'environnement, par exemple à travers une plus grande résistance aux maladies et une utilisation moindre d'antibiotiques. Toutefois, certaines modifications génétiques pourraient engendrer un élevage d'animaux plus intensif et, par conséquent, une plus grande pollution. 6 7. Les OGM sont-ils régis par des accords internationaux ? 7.1 Certaines barrières au commerce agricole international ont été levées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Un accord de l'OMC adopté en 1994 établit que les pays conservent leur droit de veiller à ce que les produits alimentaires, animaliers et végétaux qu'ils importent soient sûrs. En même temps, cet accord stipule que les pays ne doivent pas utiliser de mesures indûment restrictives qui soient des obstacles déguisés au commerce. 7.2 Plusieurs accords internationaux ont trait aux aspects environnementaux des plantes génétiquement modifiées. La Convention sur la diversité biologique se préoccupe principalement de la conservation et de l'utilisation durable des écosystèmes, mais également des effets des OGM sur l'environnement. Le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques est un volet de cette conven- tion et s'occupe de réguler l'exportation et l'importation des plantes génétiquement modifiées. La Convention internationale de protection des végétaux a été adoptée afin de prévenir la propagation d'organismes nuisibles portant atteinte aux plantes et aux produits dérivés des plantes. Cette convention a identifié les risques potentiels qu'il conviendrait d'aborder en matière d'organismes nuisibles dans le cadre des OGM, tels que le développement possible d'espèces envahissantes ou les effets sur les oiseaux et insectes "bénéfiques". 8. Conclusions 8.1 Les biotechnologies agricoles peuvent être perçues à la fois: - comme un complément scientifique à l'agriculture conventionnelle, contribuant par exemple aux programmes d'amélioration de plantes, et - comme une rupture considérable par rapport à l'agriculture conventionnelle permettant le transfert de matériel génétique entre des organismes qui, normallement, ne se mélange- 2006 raient pas. Les biotechnologies agricoles ont des implications internationales et pourraient gagner en importance pour les pays en voie de développement. Toutefois, la recherche a tendance a se concentrer sur les cultures importantes pour les pays développés. 8.2 A ce jour, les pays ayant introduit les plantes génétiquement modifiées dans leurs champs n'ont signalé aucun dommage notable en termes de santé ou d'environnement. En outre, les agriculteurs emploient moins de pesticides ou en emploient de moins toxiques, ce qui diminue les dommages causés aux réserves d'eau et à la santé des ouvriers, et permet le retour d'insectes bénéfiques dans les champs. De nouvelles techniques de génie génétique ont répondu à certaines préoccupations liées au flux de gènes et à la résistance d'organismes nuisibles. Néanmoins, l'absence d'effets négatifs observés ne signifie pas qu'ils ne puissent se produire. Les scientifiques appellent à une évaluation prudente, au cas par cas, de chaque produit ou procédé avant sa diffusion de façon à répondre aux soucis légitimes en matière de sécurité. "La science ne peut pas déclarer une technologie, quelle qu'elle soit, totalement exempte de risques. Les cultures issues du génie génétique peuvent réduire certains risques pour l'environnement liés à l'agriculture conventionnelle; toutefois, elles introduiront aussi de nouveaux défis, qu'il faudra affronter. C'est à la société qu'il appartiendra de déterminer dans quelles circonstances le génie génétique présente la sécurité voulue." (FAO 2004) Ce dossier a été préparé par Mohamed Bakri Assoumani Cultures à l’Université de Gand (Belgique) Consultant international en Sciences et Techniques Alimentaires Assainissement Oct-Nov-Déc 2006 Gestion des déchets Anjouan : le casse-tête La gestion des déchets, en particulier les ordures ménagères est une question qui soulève bien de débats aux Comores notamment à Anjouan où une visite de la capitale Mutsamudu montre bien l'ampleur du problème. a gestion des déchets, en particulier les ordures ménagères est une question qui soulève bien des débats aux Comores notamment à Anjouan où une visite de la capitale Mutsamudu montre bien l'ampleur du problème. A première vue, l'on croirait que rien n'a jamais été fait dans le sens de résoudre le problème, et pourtant Dieu seul sait combien de rencontres et échanges ont eu lieu pour essayer de trouver des solutions adaptées. La dernière initiative reste le projet initié par IPAC Mayotte avec la collaboration des ses partenaires à Anjouan (IPAC Anjouan, SOS ESPOIR et la mairie de Mutsamudu) en introduisant une demande de financement auprès de la coopération régionale pour la mise en place d'une brigade sur l'environnement qui sera chargée de la sensibilisation auprès des habitants des communes concernées c'est-à-dire Ouani, Mirontsy, Mutsamudu et Pagé. En attendant que tout ceci prenne forme, le véritable goulot d'étranglement de la problématique de la gestion des déchets à Anjouan reste entier. C'est l'identification d'un site de décharge contrôlée, car même si la mairie de Mutsamudu ramasse les déchets au niveau des artères principales de la ville, leur dépôt s'effectue sur des décharges sauvages où une incinération à l'air libre est effectuée, c'est qui n'est pas bien indiqué, mais ne dit-on pas qu'il vaut mieux une mauvaise solution que pas du tout de solution ? La mairie de Mutsamudu a entamé des démarches pour l'acquisition d'un site sis dans les hauteurs de la ville, avec L l'espoir de pouvoir l'acheter à un privé. Mais connaissant les ressources financières limitées de la mairie, l'on se demande comment cela peut se faire sans l'aide d'autres structures, notamment l'île autonome ou les associations de la diaspora. Au delà du financement du site, se pose des questions plus techniques, comme l'accessibilité, quand on connaît l'état des pistes qui y mènent ou tout simplement l'adaptation du site pour la mise en place d'une décharge, sachant qu'aucune étude d'impact environnementale n'a été réalisée à ce jour. En plus la région où se situe le site est incontestablement une des seules possibilités d'extension de la ville d Mutsamudu. L'existence d'une rivière en amont ne facilitera pas son implantation. Le plus important sera l'avis des habitants avoisinants le site, sachant que nous avons déjà un précèdent dans la région de Ouani où les habitants ont refusé la mise en place de la décharge à Nyantranga, prévue dans le cadre de l'étude du projet financé par l'Union Européenne malgré une étude d'impact qui a jugé les site favorable. Nous voyons comment le problématique de la gestion des déchets peut être complexe et compliquée. Le citoyen pris dans son individualité demande à vivre dans un milieu sain mais en demandant sa contribution dans un contexte plus global, il peut se monter inflexible et passer à côté de solutions qui pourraient améliorer son existence. Youssouf ABOULHOUDA 7 Message Oct-Nov-Déc 2006 Projet Pnud-Fem : Autoévaluation Nationale des Capacités à Renforcer (ANCAR) pour la Gestion de l’Environnement Mondial Le projet vise les objectifs principaux suivants : 1. Faire le bilan des capacités existantes ou à renforcer pour une meilleure mise en œuvre des trois conventions de Rio ; 2. Elaborer une stratégie nationale sur le renforcement des capacités pour une meilleure mise en œuvre des trois conventions ; Finalité : enforcer les capacités des Comores à mettre en œuvre les conventions mondiales et les initiatives nationales stratégiques liées à l’environnement, notamment sur les changements climatiques, la biodiversité et la désertification / dégradation des sols et au Développement Durable pour la croissance économique et la lutte contre la pauvreté. R 3. Développer des méthodes visant à promouvoir des synergies dans le renforcement des capacités concernant les 3 conventions; 4. Faire des recommandations visant à intégrer la stratégie de renforcement des capacités dans le processus de la planification du développement économique et social national. Buts du projet : valuer les besoins en développement des capacités requises pour répondre aux questions prioritaires liées à l’environnement national et mondial ; Élaborer un Plan d’Action national pour renforcer les éléments clés du système de gestion environnementale aux Comores ; É En tirant parti des évaluations de capacités et des initiatives de renforcement des capacités réalisées dans le cadre des trois grandes conventions, des principaux AME et des initiatives nationales stratégiques pour le développement durable, Phase 1 : Phase préliminaire En évaluant les besoins en capacités pour la mise en œuvre de toutes ces initiatiIdentification et lancement des activités de départ y compris la mise en place du Comité ves, En intégrant le processus dans les cadres nationaux existants de renforcement de de Pilotage National capacités et de gestion de l’environnement mondial et national. Phase 2 : Bilan de situation Fournit les données de base pour les étapes Développer des capacités est principalement un processus futures. Son objectif est d’assurer que l’ANCAR soit bâti sur les travaux en cours dynamique, endogène qui construit sur les capacités existanou passés. L’inventaire des activités, docutes systémiques, institutionnelles et individuelles ments et priorités relatives aux trois conventions est réalisé. Ceci inclut les lois, politiques, stratégies, programmes et documents de projet utiles pour les étapes futures; Phase 3 : Évaluations thématiques Sur la base des obligations nationales et des opportunités offertes par chaque Convention, analyse des réalisations et des Le Fonds pour l’Environnement Mondial contraintes des Comores pour la mise en (FEM) souvent désigné par son acronyme œuvre de ces conventions et des priorités anglo-saxon (GEF : Global Environnemental nationales de développement durable; Facility) a été identifié comme le mécanisme de Phase 4 : Analyse intersectorielle financement principal pour certaines convenÉvaluation des besoins en capacités et des tions environnementales : la diversité bioloopportunités communs aux trois conventions gique, les eaux internationales (qui n'ont pas en vue d’identifier les synergies possibles. encore fait objet de convention internationale), Cette analyse identifie également les besoins le changement climatique et la détérioration de en capacités communs aux niveaux national la couche d'ozone. En 2002, le FEM a été mandaté pour inclure la détérioration des sols (et et international donc certains aspects couverts par la Phase 5 : Plan d’Action et Rapport de Convention de lutte Contre Désertification) l’ANCAR dans son programme de financement. Le Plan d’Action identifie les actions de renforcement des capacités y compris les buts, objectifs, stratégies, actions prioritaires, Il importe de noter que les capacités, existantes ou à renforcer, chronogramme, financements probables et couvrent aussi bien les aspects humains, que financiers, technomoyens d’exécution et de suivi-évaluation pour le développement des capacités natiologiques et institutionnels. nales Cinq grandes étapes : 6