Légumes : Que mettons-nous dans notre assiette

Transcription

Légumes : Que mettons-nous dans notre assiette
ENL GROUP PEOPLE INITIATIVES NEWS
Légumes :
Que mettons-nous
dans notre assiette ?
No. 11 APRIL 2014
Sommaire
SHOWCASE
Cogir :
Rebondir
malgré les
coups durs
7
PERSPECTIVES
Légumes :
Que mettons-nous
dans nos assiettes ?
12-16
SHOWCASE
Bagatelle : Le présent
de la ville en devenir
OUTBOUND
10-11
Eco-venture
on St Brandon
26
A publication of ENL Group
Contributors
ENL House
Vivéa Business Park
Moka, Mauritius
www.enl.mu | [email protected]
Anaïs Antoine
Gilbert Deville
Désiré Eléonore
Joëlle Guiot
Magali Kinzonzi
Executive Editor
Shyama Soondur
Concept, Layout & Art Direction
Lemon Agency
2
ENLIGHTEN No 11
Printing
T-Printers
April 2014
Republic of Mauritius
OUTREACH
Renaître après
le déluge
18-19
REFLECTION
Terre-Rouge-Verdun :
Sur les routes
de l’histoire...
24-25
FACE TO FACE
Pascal Thomasse,
Pilote du Dakar :
« La Balise Marina a contribué
à sauver des enfants »
Enlighten rafraîchit son look.
Le contenu aussi a eu droit
à un lifting ici et là.
Mais la mission reste la même.
Tournez la page et plongez.
E
nlighten. Ce mot résume bien la mission de votre
journal, qui est d’apporter un éclairage sur les activités d’ENL. Cela fera bientôt trois ans qu’à chaque début de trimestre, nous vous donnons à comprendre
le rayonnement de ce groupe, dont les origines peuvent être
retracées au début du XIXe siècle.
À l’image d’ENL, dont il relate la vie, explique les choix et
célèbre les réussites, Enlighten est dynamique tout en étant
structuré et en cohérence avec les valeurs du groupe. Les changements introduits dans le présent numéro en témoignent.
Nous avons réorganisé certaines rubriques afin de leur
permettre de mieux vivre leurs objectifs. Ainsi, ShowCase
(pp. 7 à 11) donne un coup de projecteur sur les initiatives et le
savoir-faire des filiales. La rubrique ENL Inside (pp. 22 et 23)
aborde plus intimement les préoccupations et les réalisations
des équipes qui sont aux opérations.
Nous vous proposons aussi de nouveaux rendez-vous.
Outbound (p. 26) vous tient au courant de nos initiatives dans
la région Afrique-océan Indien. La politique d’ENL d’avancer
prudemment mais sûrement pour exploiter le potentiel régional
commence à porter ses fruits et les colonnes de cette rubrique
vous permettront de nous suivre outremer. De la même manière, X-RAY (p. 27) est une chronique qui invite à la réflexion
sur des faits et gestes qui nous touchent de près ou de loin - rien
de très prenant pour l’esprit, la légèreté étant souvent le ton qui
sied le mieux aux propos les plus sérieux.
Portés par cet élan de renouveau, nous avons tout de
même veillé à préserver les acquis de cette publication. Ainsi,
Perspectives (pp. 12 à 16) continue de vous proposer une
synthèse d’un sujet d’actualité pertinent pour le groupe et le
pays. In-Shape (p. 17) s’évertue toujours de vous transmettre
les conseils du Synergy Sport & Wellness Institute pour garder une forme optimale. Reflection (pp. 24 et 25) reste ce
pont vers le passé que vous empruntez à loisir pour une lecture
rapide des événements qui ont façonné l’histoire d’ENL et du
pays. Les colonnes d’Outreach (pp. 18 et 19) continuent de
vous entretenir des actions prises en faveur de ceux qui sont
proches de nos cœurs et dont le sort nous interpelle.
Le nouveau Enlighten vous parle ? Eh bien, dites-nous tout,
à votre tour, à [email protected]
20-21
APRIL 2014
3
INSPIRATION
We are required to
be clever, imaginative,
daring in formulating new
goals that will keep us on
the path of growth.
T
his is an invitation. This is an
invitation to all at ENL to mark
a pause in our daily routines in
order to reassess our strategy for
growth and to come up with a fresh set of
coordinates that will, over the coming
three years, steer the ENL fleet in seas that
can be rough and stormy. This is a call for
deliberate, methodical strategic planning.
These are indeed significantly volatile times
that we are living in, with an ever-changing
context incessantly reshaping the marketplace. In the circumstances, the plan we
produce may soon prove to be outdated
but the process of planning itself is important. If nothing else, it teaches us to prioritise our ambitions. It allows us to federate
the ENL team around shared objectives.
We are called upon to make strategic
decisions several times in the course of a
normal working day. Each time we exercise
a choice between the different courses of
action open to us, we are being strategic
for we are influencing the general orientation of our line of business. You’ll probably agree then that these daily decisions
should better be taken within the framework of a medium-term strategic plan. Only
then will our actions be driven, focused and
therefore, most effective.
4
ENLIGHTEN No 11
The shelf life of our current strategic plan is
ending in June. Its outcome is an encouragement to renew the effort with even
greater enthusiasm – and discernment too.
We aimed for five key objectives which
it is material to remind ourselves of yet
again. We opted for focus in the way we
conduct business and cash generation as
the principal raison-d’être of our operations. We paired these with a trio of other
fundamental goals consisting in harnessing our corporate culture, investing in our
human resources and communicating more
holistically with all stakeholders.
These strategic objectives have successfully guided our steps over the past
three years, enabling us to create value
for both ENL shareholders and our
stakeholders at large. They remain very
pertinent to our Group even today and
we could easily renew them in the course
of the present exercise.
It will be time enough, in a matter of a few
months, to take stock of our achievements.
My purpose here is to invite every single
ENL team member to feel involved and be
party to the charting out of the next plan.
Let us be forward-looking and attempt the
exercise with a fresh set of assumptions.
And while we do that, let us not lose sight
of the fact that strategic planning is not
budgeting. It’s making an integrated set of
choices that collectively position our company within its industry, creating sustainable competitive advantage and delivering
superior financial returns. It is devising an
approach to business that is coordinated
and well understood by all.
I strongly believe we are capable of greater
achievements should we dare to reach further than we have so far, both onshore and
in the region. Through the present exercise,
we are actually shaping the future of ENL
and that is not to be taken lightly. We are
required to be imaginative; let us dare.
Hector Espitalier-Noël
CEO, ENL Group
40,8
AT A GLANCE
Sport, prestige
et luxe au « Jaguar
Land Rover Golf Day »
Axess, concessionnaire de Jaguar et Land Rover
à Maurice, organise une journée de golf le samedi
3 mai 2014 à l’Heritage Golf Club. Événement
biennal, le Jaguar Land Rover Golf Day sera
l’occasion de recevoir quelque 80 clients et
partenaires de ces deux marques emblématiques.
Kevin Flynn, Managing Director de Jaguar
Land Rover South Africa & Sub-Sahara Africa
et Nigel Clarke, Operations Director de Jaguar
Land Rover Sub-Sahara Africa, seront également
présents à cette compétition alliant sport,
prestige et luxe.
Le café
en mode expansion
Le Café de Chamarel, pur produit du terroir mauricien,
accroît sa pénétration du marché local. La superficie
sous culture de caféiers a quasiment doublé, avec
10 hectares supplémentaires. Une augmentation de
la production qui fait partie d’une stratégie pluridimensionnelle mise en œuvre par la Compagnie sucrière
de Bel-Ombre, administrateur des cultures et de la
marque. L’objectif visé est de quintupler le volume
annuel de ventes à 50 tonnes d’ici à cinq ans. Cultivé
dans les hauteurs de Chamarel, au sud-ouest de
l’île, le café éponyme est l’unique gamme produite à
l’échelle commerciale sur le sol mauricien.
Innovation par la recherche-développement
milliards de roupies. C’est la valeur des
actifs d’ENL à fin décembre 2013. Un chiffre appelé à croître d’ici à juin 2014 après
une réévaluation des investissements et
biens immobiliers du groupe, ainsi que
la revalorisation triennale de ses terres
agricoles.
Velogic expanding
its regional presence
Velogic, the Rogers logistics business, is
combining its 35 years experience as an
integrated supply chain solutions provider
with the expertise of Amethis Finance
to strengthen its position in the Indian
Ocean and East Africa market. This strategic partnership sealed in December 2013
involves a capital injection to the tune of
Rs 400m by the European investment
fund in return for a 33% stake in Velogic.
Amethis Finance has attended its first
Velogic Board meeting in mid-February
and will actively participate in the company’s strategy development
and governance.
« Je peux dire avec beaucoup
de confiance que nos résultats
seront nettement meilleurs
cette année. Nos entreprises
subsidiaires et associées sont en
bien meilleure forme, en raison
principalement des mesures que
nous avons prises récemment
pour rectifier le tir. »
Eric Espitalier-Noël, CEO d’ENL Commercial,
lors d’une rencontre avec des analystes
financiers en février 2014.
Valeurs sûres
Plastinax Austral a fait forte impression au salon international de l’optique et de la lunetterie MIDO,
qui s’est tenu début mars 2014 à Milan (Italie), avec la présentation de deux procédés novateurs
développés grâce à un investissement significatif dans la recherche-développement. Le moulage
par double injection avec insertion de tige métallique (Double-injection with wire-core shooting),
ainsi que le moulage par triple injection avec ou sans insertion de tige métallique (Triple-injection
with or without wire-core insert) ont fait l’objet d’un dépôt de brevet, principalement pour le marché
européen, en août et octobre 2013 respectivement. L’un des brevets a déjà été approuvé et l’autre
est en attente de confirmation. Adaptés à la production de masse, ces nouveaux procédés présentent de multiples avantages en termes de conception de produits et en rehaussent l’attrait visuel.
Chiffre d’affaires et bénéfices d’exploitation
globalement améliorés, endettement maîtrisé, des
actifs évalués à la hausse, amorce d’une expansion
régionale… Les dirigeants d’ENL ont présenté,
début février 2014, les résultats des quatre compagnies du groupe cotées à la Bourse de Maurice
pour le premier semestre de l’exercice financier
en cours. ENL maintient le cap de son développement et la direction prévoit une performance sur
l’année supérieure aux prévisions initiales du plan
stratégique triennal du groupe.
APRIL 2014
5
AT A GLANCE
“Government will commit some Rs500million
to the (Mauritius-Africa)
fund and will participate as an equity partner in up to 10% of the
seed capital invested by
an enterprise (…). This
initiative will undoubt
-edly give further visibility and comfort to
African entities on the
credibility and viability
of projects presented
to them by Mauritian
companies.”
Du Betafence à Melrose
Grewals a participé à la sécurisation de la Eastern High
Security Prison de Melrose, inaugurée le 20 mars dernier.
Agent exclusif de Betafence, numéro un mondial en matière
de clôtures haute sécurité, cette filiale d’ENL Commercial
a assuré l’approvisionnement de près de 6 000 mètres de
panneaux fabriqués sur mesure d’une hauteur de 3 mètres à
plus de 5 mètres, ainsi que de 53 portails. La nouvelle prison
occupe un périmètre de 42 arpents et peut accueillir jusqu’à
1000 détenus. Elle est dotée de moyens de surveillance
des plus modernes, dont des centaines de caméras de
vidéosurveillance.
Dev Manraj, Financial Secretary,
www.investmauritius.mu
Résidences pour le marché local
Encore plus de loisirs
à Bel-Ombre
L’offre de loisirs de la région de Bel-Ombre
est appelée à s’étendre avec la signature, en
novembre 2013, d’un partenariat entre la
Compagnie sucrière de Bel Ombre et TerrOcean.
Cette filiale mauricienne du groupe Duprat Concept,
spécialiste français de l’incentive pour entreprise,
apportera son expertise au développement sur le
long terme des prestations proposées notamment
par la Réserve naturelle
de Frederica et le
Domaine de Bel-Ombre.
Le mois de février a vu la mise sur le marché de Bagatelle Les Résidences – Belle Rive et
le démarrage de la construction de la troisième phase du village intégré Les Allées d’Helvétia.
Ces deux propositions d’ENL Property ont reçu un accueil favorable. Mises sur le marché il y a un
an, 70 % des 58 unités constituant la dernière phase des Allées d’Helvétia ont été vendues à un
prix de départ de Rs 5,5 millions. Les premières résidences seront livrées en juillet 2015. D’autre
part, une bonne quinzaine des 44 unités de Bagatelle Les Résidences – Belle Rive ont trouvés
preneur dans le mois suivant leur commercialisation. Les appartements sont disponibles à partir
de Rs 11,6 millions et les quatre Penthouses en valent facilement le double. Les travaux devraient
débuter en juin de cette année pour prendre fin l’année prochaine.
« Shopping Malls »
new look
C’est un Riche Terre Mall (anciennement
Centre Commercial Riche-Terre) et un
Centre Commercial Phoenix encore plus
grands que les consommateurs mauriciens
ont découvert durant leur shopping des fêtes
de fin d’année. Après des mois de travaux
d’agrandissement, les deux « Shopping Malls »
du fonds immobilier Ascencia proposent,
depuis la mi-décembre, un choix plus varié
d’enseignes et un cadre embelli, avec une
petite pensée pour l’environnement. Géré par
le pôle immobilier de Rogers, Foresite Property,
Ascencia compte également parmi ses actifs
Bagatelle – Mall of Mauritius, le Centre
Commercial Les Allées d’Helvétia et
Kendra Commercial Centre.
6
ENLIGHTEN No 11
SHOWCASE
Cogir
Rebondir malgré
les coups durs
Avec le ralentissement de la demande, le secteur de la
construction à Maurice peine à s’affranchir de la crise.
Cogir Ltée n’est pas épargnée, mais son rapprochement
avec ENL Property en début d’année fait naître de nouveaux
espoirs. Benoît Hardy, CEO de l’entreprise, explique.
Le secteur de la construction est en berne depuis
quelque temps à Maurice. Comment expliquez-vous
ce contexte difficile ?
Cette situation résulte de la crise économique qui touche la construction de
plein fouet et d’un certain ralentissement de l’investissement dans le secteur
en général. De plus, celui-ci est particulièrement affecté par un manque cruel
de capitaux, car il fait par essence appel à des investissements de long terme.
Cela entraîne nécessairement une diminution de la demande pour nos services
qui, à son tour, exacerbe la compétition entre prestataires et
provoque une baisse des prix et des marges de profit, ainsi
qu’un affaiblissement de l’ensemble de la chaîne.
Profil d’entreprise
Créée en 1985, Cogir Ltée est spécialisée dans la construction et le génie
civil. Après avoir opéré sous la houlette
d’ENL Commercial depuis 2011, elle
est passée à ENL Property au début
de 2014. Avec un effectif de 400 employés, elle a apporté son expertise
dans plusieurs projets majeurs, des
hôtels aux bâtiments industriels, résidences et écoles, en passant par les
espaces commerciaux et immeubles
de bureaux. Ses réalisations en cours
comprennent Les Jardins de Chantenay
(maison de repos pour seniors à Moka),
les travaux d’infrastructure pour Bagatelle Les Résidences – Belle Rive, Vivéa
Business Park Phase II et Villas Valriche,
ainsi que la construction de fermes
pour Food & Allied, d’un morcellement
à L’Avenir, d’espaces de bureaux à
Vivéa et des résidences de L’Estuaire à
La Balise Marina.
Comment votre entreprise arrive-t-elle
à se sortir la tête de l’eau ?
Cogir tend à rester efficace dans son cœur de métier en
misant sur l’efficience et sur ses compétences. Nous avons
consolidé nos équipes et sommes en train de nous remettre en question pour nous améliorer. Nous avons entrepris
un exercice de rebranding et adoptons une nouvelle identité visuelle. Une campagne de communication viendra renforcer cette démarche. Nous savons aussi que la qualité de
nos prestations dépend largement de la qualification de notre main-d’œuvre. Donc, en cette période de décroissance,
nous espérons garder autant que possible les salariés qualifiés dans l'attente de jours meilleurs. Nous misons aussi sur
la diversification. Depuis janvier 2014, nous avons créé une
branche spéciale consacrée à la construction de villas individuelles et nous envisageons un partenariat avec un spécialiste du béton préfabriqué avec qui nous avons déjà une longue relation de travail.
LE RAPPROCHEMENT AVEC ENL PROPERTY PROMET-IL
ÉGALEMENT DES JOURS MEILLEURS ?
L’alliance avec ENL Property est évidemment un levier de croissance pour l’entreprise. Cela promet de nouvelles synergies et
devrait mieux nous positionner pour participer aux projets entrepris
par le groupe. Nous tenons néanmoins à évoluer indépendamment
d’ENL et restons ouverts aux opportunités qui se présenteront ailleurs. Notre appartenance à un groupe solide comme ENL ne peut
que nous renforcer dans ce positionnement. Nous avons un carnet de commandes qui inspire confiance. Cependant, nous devons
rester vigilants et maintenir la maîtrise de nos coûts d’opération.
Notre rapprochement avec ENL Property est également
géographique, puisque Cogir quitte Pailles en avril pour emménager
dans de nouveaux locaux à Vivéa Business Park.
APRIL 2014
7
SHOWCASE
Aider la jeune entreprise
à bourgeonner
«
100 ENGAGEMENTS
Parce que l’entreprenariat est gage du dynamisme de notre pays,
nous sélectionnerons et accompagnerons de jeunes entrepreneurs
mauriciens en mettant à leur disposition nos ressources et notre
expérience. » Tel est le 14e des 100 engagements pris par le groupe ENL
pour mieux vivre la culture d'entreprise.
Beaucoup de petits entrepreneurs ont des projets intéressants à la
base, mais peinent à les faire aboutir en raison de leur inexpérience du
business, explique Johan Pilot, Development Manager d’ENL Property
et ambassadeur chargé de concrétiser cet engagement.
C’est là qu’intervient ENL. La démarche est non lucrative et il s’agit,
avant tout, de réaliser de bonnes actions, de « faire les choses en vrai ».
Le groupe souhaite épauler trois entrepreneurs débutants sur deux ans.
Pour ce faire, il donnera principalement de son temps et de ses connaissances, denrées tout aussi précieuses que l’argent de nos jours.
Sont éligibles les entreprises affichant des bénéfices annuels nets de
moins de Rs 15 millions. Elles avaient jusqu’au 31 mars pour soumettre
leur candidature.
Ce qu’ENL espère gagner de ce projet ? Simplement la satisfaction
d’aider ces petites entreprises à s’épanouir et le plaisir de consolider les
relations au sein du groupe dans cet effort commun.
Une plaie nommée
affichage sauvage
L
MOKA
es publicitaires auront beau
l’assimiler à de l’art, mais le
panneau d’affichage ne sera
jamais aussi beau qu’un arbre ou
un paysage créé avec recherche, et
encore moins que la nature sauvage.
Symbole d’une société de consommation en pleine forme, le billboard
n’en demeure pas moins une plaie
qui défigure lorsqu’il est surdimensionné, clinquant et criard.
On peut comprendre, alors, le
désarroi d’ENL Property de voir
s’ériger à Moka des panneaux
gigantesques qui font fi de ses
efforts pour conférer, à grands frais,
un cachet « rural chic » à la région.
« Nos efforts sont dirigés vers le
positionnement de Moka comme
un modèle d’urbanisme moderne,
esthétique et parfaitement intégré
8
ENLIGHTEN No 11
à son environnement naturel et social.
C’est dommage que tous les acteurs
économiques et politiques présents
dans cette région ne partagent pas
toujours notre vision », relève le CEO,
Gilbert Espitalier-Noël.
Son engagement à préserver
l’environnement de Moka l’amène
à interpeller les autorités locales et
nationales sur des décisions qui
sont susceptibles de spolier l’image
de marque de la région. Ainsi, il
a récemment mené une croisade
contre un panneau géant à la limite
de la légalité, installé le long de la
route principale reliant Réduit à
St-Pierre. Peine perdue toutefois. Le
panneau qui fâche reste bien campé
sur ses jambes métalliques, symbole
d’un mal qui dépasse les frontières
de Moka.
SHOWCASE
SUCRE
Ce nest pas
encore la fin
La libéralisation annoncée de la production
sucrière en Europe dès 2017 a mis le pays
en émoi en ce début d’année. Si certains ont
cru que c’en était fini pour cette industrie
à Maurice, les sucriers eux-mêmes restent
beaucoup plus nuancés. Ci-dessous, quelques
clés pour mieux comprendre.
L
’Union européenne (UE) est le
plus gros producteur mondial
de sucre betteravier et aussi le
principal importateur de sucre cannier brut. Ce marché est structuré
pour absorber un certain volume sucrier venant des anciennes colonies
européennes d’Afrique, des Caraïbes
et du Pacifique (ACP), ainsi que
des pays les moins avancés (PMA).
Dans la pratique, l’UE s’impose des
quotas et crée sur son marché un
déficit d’environ 4 millions de tonnes,
qu’elle comble avec des importations ACP/PMA.
Le marché sucrier européen reste
très réglementé. Ainsi, un mécanisme de prix de référence existe pour
en assurer la stabilité. Les betteraviers sont autorisés à constituer des
stockages privés si le prix de marché
est inférieur à 85 % de ce prix, fixé
à € 404 la tonne. Les premières
années suivant l’introduction de ce
mécanisme, Maurice a pu écouler
son sucre à presque le double du
prix de référence en raison de sousproductions mondiales. Mais cela n’a
pas duré.
Cause de la panique
L’UE est engagée depuis
des années dans une réforme
en profondeur de sa politique
agricole commune. Les exportations sucrières ACP en ont déjà été
touchées, en particulier par l’abolition
du prix garanti. Un deuxième coup
de massue était attendu sous forme
de libéralisation de la production
européenne. La Commission européenne vient d’en
préciser l’échéance : les
betteraviers et producteurs
d’isoglucose (édulcorant
de substitution concurrent
au sucre) n’auront plus à
se soumettre à un quota à
partir de 2017.
Conséquence
possible
Avec l’abolition des
quotas, les betteraviers
pourront augmenter leur
production de sucre pour
couvrir la demande. Ajouté
aux imports venant des
ACP et PMA, cela devrait
entraîner un surplus sur le
marché, qui ferait baisser
davantage le prix du sucre.
« C’est ce qui nous pousse
à être vigilants et à nous
préparer à cette éventualité »,
dit Jean-Raymond Hardy, CEO
d’ENL Agri. La situation est difficile
et source d’inquiétudes, mais ce
n’est pas encore la catastrophe,
affirme-t-il.
L’enjeu
Une analyse plus fine de la situation permet de déceler quelques
niches que Maurice pourrait
exploiter, à condition d’être compétitive. Les objectifs européens en
termes d’énergie renouvelable et la
montée en puissance de l’isoglucose
devraient amener un nouvel équilibre
Récolte 2014
prometteuse
sur ce marché. Il n’est pas dit que
les betteraviers pourront inonder
le marché tout en préservant leur
compétitivité. En outre, certains segments de marché devraient rester
accessibles, notamment pour des
raisons de géographie. Ce sera difficile de concurrencer les betteraviers,
ceux ayant survécu à la réforme étant
parmi les plus efficients. Maurice
devra néanmoins veiller à être suffisamment compétitive pour rester
de la partie.
Insensible à ces bouleversements
d’ordre commercial, la canne continue
de pousser, et même de bien pousser,
selon Jean-Raymond Hardy. La récolte
2014 s’avère prometteuse, se réjouit-il.
« À fin février, nous avions déjà pu
constater que la canne se porte
bien, même si elle pousse moins vite
suivant le passage du petit cyclone. La
longueur totale est comparable à la
moyenne à long terme. Nous pouvons
donc espérer une bonne récolte. »
La campagne 2014 démarre début
juin. Les perspectives sont moins
reluisantes côté prix. Le marché
mondial du sucre s’attend à devoir
gérer une production excédentaire
pour la quatrième année consécutive.
La production sucrière 2013 devrait
déjà en pâtir.
APRIL 2014
9
SHOWCASE
Bagatelle
Les Résidences Belle Rive
Les visionnaires ne s’y sont
pas trompés. Trente-huit lots
de terrain commercialisés
l’année dernière ont déjà
trouvé preneurs et sur
40 appartements et
4 penthouses proposés
depuis février 2014, une
quinzaine d’unités ont trouvé
acquéreur.
Bagatelle
Office Park
Un ensemble de
bureaux et les
infrastructures pour
cinq autres réalisés
dans cet espace de
travail vert (60 % de
nature contre 40 % de
superficie construite).
Au
to
ro
ut
e
VOILÀ BAGATELLE
Cet hôtel d’affaires séduit
la clientèle ciblée. Le taux
de remplissage aura été très
satisfaisant en 2013.
Les Villas
Bagatelle
Les Résidences
– Belle Rive
M
1v
er
sP
or
t
Parc de bureaux
-L
ou
is
Practice de golf
Voilà Bagatelle
Bagatelle
Commercial
Un lieu optimum
pour relocaliser son
entreprise. Livraison
avec infrastructures en
juillet 2014.
Pont de Bagatelle
Bagatelle - Mall
of Mauritius
Au
tor
ou
te
Bagatelle
Motor City
Un « Man’s World »
de 5 000 m² pour les amateurs
d’automobile. Ouverture le
28 octobre 2014.
10
ENLIGHTEN No 11
Bagatelle
Motor City
M1
ver
sC
ure
pip
e
SHOWCASE
BAGATELLE
Le présent de la ville
en devenir
Bagatelle
Mall of Mauritius
Le Shopping Mall
le plus fréquenté de l’île
(550 000 visites mensuelles
et jusqu’à 800 000
en décembre 2013).
Le concept de ville a toujours inspiré
les artistes. « Metropolis » ou « Playtime »,
des cinéastes Fritz Lang et Jacques Tati
respectivement, en attestent. Mais
comment s’y prend-on pour créer un
nouveau tissu urbain ?
« Once upon a Town » paysage des plus plaisants avec vue
« Un terrain et une intuition. »
Voilà, selon Frédéric Tyack, Managing Director de Bagatelle & EnAtt,
comment tout commence. Bien
sûr, pas n’importe quel terrain, celui
de Bagatelle étant particulièrement propice au développement
foncier de par ses caractéristiques
géographiques. L’intuition, c’est
celle que les Mauriciens aspirent à
une expérience shopping hautement qualitative. Un partenaire
sud-africain, Atterbury, vient apporter son expertise de ce type de
développement, tandis qu’ENL met
dans la balance sa connaissance du
marché local. Le Mall of Mauritius
est le succès que l’on sait. L’idée
de développer davantage surgit,
le mall n’occupant que 20 % du
terrain. Une évidence s’impose vite :
Bagatelle deviendra ville.
Ancrer un concept
dans le concret
Bagatelle
Deco City
D’ici à un an et demi,
chaque Mauricien pourra
laisser libre cours à sa
passion pour la décoration.
Le passé d’ENL, avant même
le premier coup de pioche donné,
confère la crédibilité nécessaire au
projet. Bagatelle s’inscrit donc, dès
le départ, dans la continuité d’un
patrimoine et d’une histoire qu’écrit
le groupe dans la durée et qu’il veut
être fier de transmettre aux générations futures. D’autre part, l’intuition
a ses racines dans un terrain déjà
bel et bien réel, qui porte en lui un
ensemble d’avantages le rendant
unique : situation centrale entre
Port-Louis et la Cybercité,
accessibilité et visibilité,
sur la mer et sur les montagnes...
Pour que Bagatelle, notamment
Les Résidences – Belle Rive, trouve
la clientèle qui lui correspond, c’est
sciemment que l’équipe marketing
met en avant la certitude que
tout sera fait pour qu’on s’y sente
respirer. La promesse de tout
entreprendre pour préserver la rareté
de tous ces avantages combinés en
un lieu, voilà ce que les visionnaires
qui choisissent d’investir à Bagatelle
acquièrent.
futur omniprésent
Une ville en devenir... Si ENL
y croit et investit dans ce projet
d’envergure, comment convaincre
les autres d’en faire autant pour
réaliser cette vision ? D’un point de
vue pragmatique, comment vendre
le futur ? Et même une fois la ville
concrètement construite, explique
Frédéric Tyack, le futur s’y conjuguera toujours au présent. Car ce
à quoi tout propriétaire, locataire,
travailleur ou visiteur adhère avant
tout, c’est l’engagement qu’ENL met
un point d’honneur à tenir : faire de
Bagatelle, sur le très long terme, ce
que le Mauricien « a envie qu’une
ville soit ».
Les acteurs de la ville, du businessman en complet-cravate au laveur
de voitures en uniforme, sont mus
par ce dénominateur pas si commun
à Maurice. Jennifer Or, Marketing
Manager chez Espral, pose cette
exigence réalistement : « Il y aura des
problèmes, mais ils seront résolus. »
Force est de constater que le projet
s’est déjà considérablement développé. Au point que, pour
Frédéric Tyack : « Bagatelle est
vécue comme une ville aujourd’hui ».
Le Bagatellien
Quel est donc celui qui vit
Bagatelle comme une ville ? C’est le
Bagatellien. Mais encore ? Il n’habite
pas forcément sur place. Si l’on
« work, live and play » dans la ville,
c’est qu’on est Bagatellien, confie
Jennifer Or, qui souhaite encourager ce sentiment d’appartenance
à la ville. Il s’agit du Mauricien qui
aspire à ce qu’il y a de meilleur en
termes de qualité de vie. Fatigué de
passer sa vie dans les embouteillages, appréciant un environnement
esthétique et aimant évoluer dans
un milieu intelligemment structuré,
ce Mauricien voit, en Bagatelle, se
matérialiser ses aspirations.
Ville à part
et à part entière
Bagatelle est à part, car pensée.
Il y a un Masterplan. Cependant,
comment diriger les multiples énergies nécessaires à sa réalisation ?
La cohésion, c’est la qualité.
APRIL 2014
11
PERSPECTIVES
Légumes
12
ENLIGHTEN No 11
PERSPECTIVES
Les légumes sont indispensables à notre équilibre alimentaire.
L’utilisation d’intrants chimiques tels que les pesticides dans la
culture vivrière suscite toutefois de nombreuses interrogations et
préoccupations. La Semaine pour les alternatives aux pesticides,
lancée en France en 2006 et organisée tous les ans du 20 au
30 mars dans un certain nombre de pays, nous interpelle sur ce que
nous mettons dans notre assiette. Pour minimiser, voire éliminer
les risques, nous pouvons encore privilégier des produits issus d’une
agriculture alternative – « bio » ou « raisonnée », mais tout cela a un
coût pour le consommateur. Malgré le débat incessant sur le sujet,
le fait demeure qu’il faut bien manger pour vivre. Alors, mangeons
intelligemment !
«
Pour votre santé, mangez au moins
cinq fruits et légumes par jour. » Un
slogan désormais archi-connu. Il est
un fait que les légumes, tout comme les
fruits, sont des composantes importantes
de notre alimentation, car ils fournissent
à l’organisme des nutriments essentiels.
Leur consommation est encouragée non
seulement pour éviter les problèmes liés
aux carences en vitamines, mais également
pour réduire l’incidence de pathologies
graves comme le cancer, les maladies cardiovasculaires et l’obésité.
Le rapport Diet, Nutrition and the
Prevention of Chronic Diseases publié
par l’Organisation des Nations unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture/Organisation
mondiale de la Santé préconise d’ailleurs
d’ingérer plus de 400 grammes de fruits et
légumes quotidiennement. Une tâche qui
peut s’avérer peu aisée pour de nombreux
foyers mauriciens si l’on tient compte des
différents facteurs en jeu.
La nourriture et les boissons non alcoolisées demeurent la catégorie de dépenses la
plus importante des familles mauriciennes
– environ Rs 6 540 mensuellement, soit
27,3 %, selon une enquête sur les budgets des ménages entreprise en 2012 par
Statistics Mauritius. Le fait que les prix
des cultures vivrières ont tendance à prendre l’ascenseur à chaque grosse intempérie
n’arrange pas les choses non plus.
Il est aussi difficile de cultiver localement tous les légumes en toutes saisons
compte tenu des contraintes géologiques,
topographiques et climatiques de notre
île. Comme les autres cultures, ils sont exposés aux attaques de parasites et maladies, d’où l’utilisation d’intrants chimiques
tels que les fertilisants, pesticides, fongicides et autres insecticides.
À titre indicatif, presque un quart des
442 échantillons de produits agricoles testés en 2011 par l’Agricultural Chemistry
Division du ministère de l’Agro-industrie
contenaient des résidus de pesticides. Leur
présence dans les légumes que nous consommons demeure un sujet de préoccupation, car une exposition à long terme peut
avoir des effets nocifs sur la santé humaine.
Il existe certes des pratiques alternatives,
comme l’agriculture dite « bio » ou « raisonnée », mais le prix de revient est supérieur
pour le producteur, notamment parce que
celles-ci se cantonnent encore à une échelle
de petite envergure. Ce qui les met hors de
portée de bien des porte-monnaie – à moins
de cultiver soi-même son propre potager.
Mal nécessaire, les intrants chimiques
feront donc partie de la production
maraîchère à Maurice pour un bon moment encore. Faut-il pour autant arrêter de
manger des légumes ? Selon un rapport
de l’American Academy of Pediatrics publié en 2012, il vaut mieux privilégier une
alimentation variée pour les enfants (fruits,
légumes, céréales et laitages), avec ou sans
résidus de pesticides.
La nutritionniste Diane Desmarais abonde
dans le même sens. « Il vaut mieux un repas
avec des légumes que sans », estime-t-elle
(voir interview à la page 16). L’ONG environnementale américaine Environmental
Working Group indique, en outre, qu’il
n’est pas nécessaire d’acheter uniquement
des légumes bio, certains pouvant être consommés sans craindre d’être intoxiqué par
les résidus de pesticides – à condition de
prendre les précautions nécessaires.
En l’état actuel des choses, il convient certainement d’adopter une attitude de vigilance, sans pour autant se
nourrir de paranoïa.
APRIL 2014
13
PERSPECTIVES
Une agriculture
de « raison »
Chiffres-clés
C
C’est le volume de la production vivrière
locale, qui ne représente toutefois que
25 % des besoins alimentaires du pays.
’est une évidence : nous
consommons plus de
légumes que nous produisons et certains d’entre eux
ne sont pas cultivables à Maurice.
La superficie de terres sous
culture vivrière s’élevait à
8 124 hectares en 2012 pour
une récolte de 121 106 tonnes,
avec en tête de peloton la
pomme de terre, la tomate/
pomme d’amour et l’oignon. La
production locale ne représentant que 25 % des besoins
alimentaires du pays, le recours
aux importations est donc nécessaire, avec une facture annuelle
de quelque Rs 27 milliards.
L’emploi d’intrants chimiques
dans la production agricole locale (sucre inclus) a, quant à lui,
engagé des dépenses d’environ
Rs 1,2 milliard pour un total de
quelque 54 825 tonnes de fertilisants, insecticides, fongicides
et herbicides en 2012. Un tel volume estil excessif ? Stellio Prefumo, Agricultural
Manager d’ENL Agri, se souvient des années 1980 comme ayant été la période
culminante des dérives dans l’utilisation de
pesticides. Dans l’ensemble, dit-il, fruits et
légumes sont aujourd’hui plus sains – bien
que plus difficiles à produire. Maurice adhère
d’ailleurs aux normes du Codex Alimentarus
– la référence mondiale pour l’alimentation –
portant sur les limites maximales de résidus
de pesticides dans les aliments.
d’intrants chimiques, pour un montant d’environ
Rs 1,2 milliard, ont été utilisées dans la production
agricole à Maurice, sucre inclus, en 2012.
14
ENLIGHTEN No 11
Dans l'ensemble, fruits
et légumes sont aujourd'hui
plus sains.
ENL Agri a opté pour la cultivation sous
serre de tous ses légumes – à l’exception
de la pomme de terre – car cette pratique répond aux normes de l’agriculture
« raisonnée », quitte à produire moins en
termes de volumes et de variété. Selon
Tristan Thoroval, Food Crops Manager,
celle-ci est pratiquée par « celui qui est capable de manger ce qu’il produit en toute
connaissance de cause ». C’est largement le
cas chez ENL Agri, où des séances de dégustation de légumes ont lieu régulièrement.
« Nous nous considérons comme les premiers
consommateurs », précise Alban de Spéville,
Marketing Manager d’Agrex, société
chargée, entre autres, de l’élaboration et de
la mise en œuvre de la stratégie de marketing
et de ventes d’ENL Agri.
Produire plus sainement
des dépenses des ménages
mauriciens sont consacrés à la
nourriture et aux boissons non
alcoolisées.
C’est la proportion approximative des
échantillons de produits agricoles testés
en 2011 par les laboratoires du ministère
de l’Agro-industrie qui contenaient des
résidus de pesticides.
Stellio Prefumo a été acteur de la mise
en œuvre de la culture hydroponique sous
serre chez ENL Agri. Ce mode de cultivation est particulièrement adapté à notre
climat sous-tropical, qui s’avère infernal
pour la production maraîchère. Un environnement contrôlé permet de protéger les
légumes des intempéries et des insectes, de
produire tout au long de l’année et d’avoir
un rendement supérieur sur une superficie
équivalente. De plus, ce système de culture
nécessite dix fois moins d’eau que la production en plein champ.
JEAN-RAYMOND
HARDY
CEO, ENL AGRI
L’agriculture raisonnée répond à une charte de bonnes
pratiques agricoles tenant compte de principes
éthiques, sociétaux et environnementaux. La conformité
d’ENL Agri à cette charte repose sur le respect de protocoles stricts, qui s’appliquent aussi aux sous-traitants,
souligne le CEO, Jean-Raymond Hardy. Ce mode de
production intégrée implique, entre autres, le souci de
la sécurité du personnel et sa formation, l’utilisation
d’alternatives aux produits chimiques tels que les pièges
attractifs colorés pour lutter contre la prolifération des
insectes, le choix de variétés résistantes aux maladies
pour minimiser l’utilisation de produits chimiques, le
respect des délais avant récolte préconisés par les fabricants de produits traitants, ainsi que l’alternance de
ces produits afin d’éviter le développement d’une résistance chez les insectes.
PERSPECTIVES
Qu’est-ce que
l’agriculture « bio » ?
La certification bio exige notamment qu’un terrain soit
vierge de pesticides et d’engrais chimiques depuis au moins
trois ans. Cette méthode de production agricole favorisant
les cycles naturels est caractérisée par l’absence de l’usage
d’engrais chimiques et de pesticides de synthèse, ainsi que
d’organismes génétiquement modifiés. Depuis quelques
années, un nombre grandissant d’agriculteurs mauriciens
recherchent le label Ecocert, un des plus grands organismes internationaux de contrôle et de certification de
l’agriculture, ainsi que de l’alimentation biologique.
Le Vélo Vert,
le bio à la maison
Emballer
pour rassurer
N
os habitudes alimentaires ont grandement évolué avec la croissance
du pouvoir d’achat, provoquant un
effet de ricochet sur la production vivrière
locale. Pour répondre à des exigences plus
élevées en matière de qualité et de sécurité
alimentaire, la production se diversifie – agriculture « raisonnée » sous serre ou « bio », regain d’intérêt pour les potagers « maison »...
L’innovation touche aussi la transformation
et l’emballage, car outre la traçabilité et une
utilisation pratique, l’attrait visuel compte
tout autant pour le consommateur.
L'on voit désormais
surgir diverses marques
d'empaquetage.
Mais depuis quand les légumes ont-ils
besoin d’être emballés avec délicatesse ?
La vente en vrac, avec encore un peu
de bonne terre dessus, voilà ce à quoi le
Mauricien était accoutumé jusqu’à tout
récemment. L’on voit désormais surgir
diverses marques d’empaquetage, accompagnées d’une promotion et d’un
marketing glamour.
Un exemple est la marque Field Good,
née du ressenti, chez ENL Agri, d’une
certaine méfiance du consommateur
quant à l’origine et à la qualité des produits maraîchers en général. C’est ce vide
angoissant en amont qu’elle vient combler
en assurant la traçabilité du produit, estime Alain Souchon, Food Crops Development Manager. « Aujourd’hui, à moins
d’envoyer sa laitue achetée en vrac pour
analyse dans un laboratoire, il n’est pas
possible pour le consommateur de savoir
ce quelle contient ou d’où elle vient »,
poursuit Alban de Spéville, Marketing
Manager d’Agrex.
Field Good a pour philosophie
d’apporter confiance et qualité. De la
production à l’emballage, elle veille à la
fois sur le produit et sur l’intérêt du consommateur. « S’il faut une très forte dose
de pesticides pour sauver une récolte, on
préfère la sacrifier tout simplement pour
respecter les critères sains qui sont ceux de
Field Good. C’est arrivé plus d’une fois »,
confie-t-il.
En souscrivant à de pareils principes,
les profits ne sont pas forcément spectaculaires d’emblée, mais Field Good a
pensé son axe de développement sur une
durée de cinq ans. Preuve que le concept
accroche déjà, la performance financière
est en nette progression et le seuil de
rentabilité devrait être atteint cette année,
en espérant réaliser des bénéfices dans les
meilleurs délais.
Créé il y a un peu plus d’un an, Le Vélo Vert propose à
ses adhérents des paniers garnis de produits provenant de
fermes agricoles certifiées biologiques. Fonctionnant comme
une Association pour le maintien de l’agriculture paysanne
(AMAP), ses objectifs consistent à soutenir un maraîchage
sans produits chimiques, la promotion d’un sol plus riche
et une agriculture raisonnée afin d’offrir aux consommateurs des produits de qualité. Selon Géraldine d’Unienville,
créatrice du projet, « le concept rencontre pas mal de succès. Les Mauriciens sont de plus en plus en quête de produits frais de qualité ».
Bon à savoir
Dépendant du produit, cela peut prendre de 3 à 8 jours
pour éliminer les intrants chimiques utilisés dans nos
légumes. Les pesticides étaient auparavant des produits
de contact et laver les fruits et légumes était plus efficace
qu’aujourd’hui, même s’il est toujours absolument et vivement recommandé de le faire. La plupart des pesticides
utilisés actuellement sont systèmiques, c’est-à-dire que le
produit est absorbé dans le fruit ou légume. La période de
rémanence qu’il faut respecter, c’est justement le temps
qu’il faut à la plante pour se débarrasser des toxines du
produit chimique.
La production maraîchère
MENSUELLE chez ENL
50 000
laitues
12 tonnes
de pommes
d’amour
4 tonnes
de tomates
3 tonnes
de poivrons
53 tonnes
20 000
de pommes
de terre
concombres
APRIL 2014
15
PERSPECTIVES
« Mieux vaut
un repas avec
des légumes
que sans »
Diane Desmarais
Nutritionniste
au Synergy Sport
& Wellness InstItute
La plupart d’entre nous savent l’importance d’incorporer des
légumes à leurs repas. Cependant l’utilisation d’intrants chimiques
dans leur culture fait de plus en plus d’inquiets. Diane Desmarais,
nutritionniste au Synergy Sport & Wellness Institute, apporte un
éclairage sur la question.
Les spécialistes de la nutrition recommandent de consommer cinq fruits et
légumes par jour. Le recours aux intrants
chimiques ne présente-t-il toutefois pas
des risques pour la santé humaine et la
biodiversité. Les légumes sont-ils aussi
bons qu’on le dit ?
Si l’on met de côté les intrants
chimiques, on part du principe que
l’assiette moderne est souvent composée
de légumes, de féculents et de protéines,
donc cela reste sain. En réalité, il faut
privilégier les légumes colorés, surtout
lorsqu’ils sont verts et à feuilles, riches en
antioxydants, en vitamines et en minéraux.
En règle générale, on mange des légumes
pour faciliter le contrôle du poids corporel
et améliorer l’apport en micronutriments.
En clair, les légumes agissent comme
un filtre dans l’équilibre intestinal et font
baisser considérablement le taux sanguin
de sucre et de cholestérol. Ce sont des aliments indispensables et bénéfiques pour la
santé. Au final, avec des intrants chimiques
ou pas, il vaut mieux un repas avec des
légumes que sans.
Comment bien acheter ses légumes afin
de bénéficier pleinement de leur apport
nutritionnel ?
Manger des légumes, c’est bien, à
condition de respecter le rythme des
saisons ! Bien souvent, on mange des
légumes hors saison qui ne sont pas arrivés
à maturité. Parfois, ces mêmes légumes
viendront de pays lointains où les produits
phytosanitaires ne sont pas forcément bien
réglementés, contrairement à ce qui se
fait en Europe, par exemple. Ces produits
sont de plus en plus montrés du doigt sur
de nombreux cas de cancer, d’infertilité et
autres maladies modernes. N’oublions pas
que l’on recense à Maurice beaucoup de
cas de cancer de l’estomac. Ces intrants
se retrouvent également dans les nappes
phréatiques et ont un impact sur toute
l’écologie locale. Il faut donc privilégier les
légumes de saison, qui ont plus de goût,
sont plus riches en antioxydants et sont,
de ce fait, moins traités. Et enfin, il est
également important de s’assurer de la
16
ENLIGHTEN No 11
provenance, de la fraîcheur et de la qualité
des produits à l’achat.
Aujourd’hui, quels sont les moyens à
la disposition du consommateur pour
manger des légumes sans mettre sa
santé en danger ?
Une préparation adéquate des légumes
peut déjà altérer les effets néfastes des
intrants chimiques. Pour se débarrasser
de leurs résidus, on peut les tremper dans
un mélange constitué de vinaigre blanc et
de blanc d’œuf. Puis, cuits à la vapeur, les
légumes perdent peu à peu leurs résidus
chimiques grâce à la sudation, mais le
résultat n’est pas total. Les légumes
surgelés sont aussi une alternative, car
la quantité de vitamines et de minéraux
qu’ils contiennent est semblable, voire
supérieure à celle des légumes frais. Par
contre, là aussi, il faut vérifier leur provenance et leur réglementation, qui varient
selon les pays.
Quelles autres alternatives
suggérez-vous ?
À Maurice, il y a de plus en plus de
producteurs qui se tournent vers l’agriculture raisonnée. C’est une démarche qui
cherche à trouver un équilibre entre les
objectifs de productivité de l’agriculture
moderne conventionnelle et les contraintes
d’une agriculture respectueuse de l’environnement. En résumé, dans l’agriculture
raisonnée, les quantités de pesticides sont
maîtrisées. Les légumes commercialisés
par ENL Agri, par exemple, sont issus
de l’agriculture raisonnée. On peut aussi
se tourner vers les légumes bio grâce à
des associations comme Le Vélo Vert,
qui livre à domicile des légumes ou des
produits naturels sans pesticides ou engrais
chimiques.
Aménager son propre potager est
également une solution ! Pour profiter
des bienfaits des aliments bio, rien ne vaut
de mettre soi-même la main à la pâte.
Contrairement à ce que l’on pense, jardiner bio est à la portée de tous. Encore une
fois, il faut se renseigner sur les méthodes
et sur ce que l’on peut planter.
IN-SHAPE
Avec Synergy Sport & Wellness Institute
Trouver chaussures
à ses pieds
Vingt-huit os, plus de trente articulations et de nombreux
ligaments, nerfs et vaisseaux sanguins : la structure
complexe du pied et ce qu’il subit au quotidien avec nos
déplacements rendent essentiel un bon choix de chaussures.
Quelques conseils de Valéry de Falbaire, podologue et
podothérapeute, collaborateur du centre Synergy.
Talons :
Pas plus de 4 cm
La hauteur maximale de talon est de 4 cm. Sinon, on prend de
réels risques d’affaissement de la voûte plantaire et de douleurs
lombaires. Il est aussi fortement conseillé de ne pas porter des
talons hauts plus d’une heure dans la journée. Cela peut entraîner
une déformation des orteils, ainsi que favoriser l’apparition de
callosités au niveau des talons et de l’avant du pied.
C’est ce qu’encaisse l'avantpied d’une personne qui
court à chaque contact avec
le sol. Une personne pesant
60 kg fait donc subir un
poids de 420 kg à son pied
à chaque foulée.
À chaque sport
sa chaussure
Nécessaire pour la santé, la pratique régulière du sport peut aussi être source de
traumatismes et de blessures des pieds
sans les précautions requises. Le choix
de la chaussure est essentiel : chaque
sport a ses spécificités et cause des
contraintes différentes sur le pied.
Il vaut mieux investir dans des chaussures de qualité et adaptées au sport pratiqué, plutôt
que d’acheter des contrefaçons et des modèles
passe-partout. Sinon, le prix à payer plus tard pour
des soins de santé risque d’être très élevé.
Trois conseils pour choisir la bonne paire
Confort et bon maintien sont des critères indispensables au choix d’une nouvelle paire de chaussures. Pour cela, trois tests donnent les bons repères :
1.
2.
3.
Changer de chaussures
quotidiennement
Il n’est pas conseillé de porter la même
paire de chaussures (ou de chaussettes)
deux jours de suite. Le port de chaussures
entraîne souvent l’humidité des pieds,
source de développement de bactéries
et de champignons (mycoses), qui créent
des infections et irritations. Afin d’évacuer
l’humidité, il faut laisser ses chaussures respirer
et donc alterner avec deux ou trois paires.
Le test de la flexion : La chaussure doit se plier au niveau du tiers antérieur. Les semelles ne doivent pas être trop épaisses (max 1,5 cm) et
la chaussure ne doit pas se plier entre le talon et le milieu de la semelle.
Le test de la torsion : On ne doit pas pouvoir tordre la chaussure
comme un torchon. Les coutures et jointures ne doivent pas coïncider
avec une articulation, afin d’éviter tout traumatisme.
Le test du contrefort (la partie de la chaussure qui enveloppe le talon) :
Celui-ci doit pouvoir résister à la pression quand on appuie dessus avec
les doigts.
Il est aussi recommandé d’essayer les chaussures l’après-midi : les pieds
auront alors gonflé naturellement et donneront donc un meilleur repère de la
pointure à choisir pour une utilisation en situation réelle. Et bien sûr, choisir
une pointure qui laisse un peu de liberté aux orteils – souvent écrasés dans
les chaussures pour femmes à bout fermé et étroit.
Un intérieur en cuir permet aussi une meilleure respiration naturelle. Les matières synthétiques ne « respirent » pas et peuvent contenir des substances
causant des irritations et allergies.
APRIL 2014
17
OUTREACH
Renaître après le déluge
Douze familles sinistrées
d'Anse-Courtois ont été
relogées à Gros-Cailloux.
Les inondations causées par les
pluies torrentielles du 30 mars 2013
ont laissé des stigmates profondes
sur la société mauricienne. Un an
après, l’insertion de 12 familles
touchées par le déferlement des
eaux à Anse-Courtois est toujours
en cours dans leur nouveau contexte
social à Gros-Cailloux, avec le
soutien d’ONG, de nombreux acteurs
sociaux et d’ENL Foundation.
18
ENLIGHTEN No 11
G
ros-Cailloux, sous un soleil de plomb en
février 2014. Vinod Chumun vient de
trouver un nouvel emploi et l’annonce
avec un grand sourire aux travailleuses
sociales Sandrine Mootoosamy et Monique Rose.
Fait sans importance ? Loin de là… Ce père de
famille, marié à Sandrine, a deux filles de 3 et 5 ans.
Ils ont connu le traumatisme des inondations du
30 mars 2013 à Anse-Courtois. Aujourd’hui, cette
petite famille, comme 11 autres, se reconstruit
après son installation, en mai 2013, dans des logements sociaux financés par la National Empowerment Foundation.
« On se sent en sécurité ici », confie Sandrine. Un
avis partagé par Vinod. S’ils n’oublient pas le mauvais souvenir du 30 mars 2013 et des jours qui se
sont ensuivis, après avoir tout perdu, ils souhaitent
désormais se tourner vers l’avenir en se consacrant
à l’éducation de leurs enfants. En face des Chumun,
Dona et sa fille Mélanie ont connu la même infortune et se reprennent aussi en main. Non loin de là,
Jessica Bonarien tente également de retourner à
une vie normale dans ce nouvel environnement. Pour
cette maman de trois enfants, « le cadre est plus paisible et les conditions de vie sont plus décentes ici ».
Partenaire du projet, ENL Foundation était
consciente de la précarité dans laquelle vivaient
plusieurs familles à Anse-Courtois et travaillait à
leur accompagnement. Des démarches avaient été
entamées pour qu’elles bénéficient d’un logement
décent, indique Mario Radegonde, Head of CSR
du groupe. « Le 30 mars 2013 a mis en lumière
la situation de la cinquantaine d’habitants d’AnseCourtois et cette nécessité de les en sortir »,
explique-il.
ENCADREMENT
ET ACCOMPAGNEMENT
Au lendemain des pluies diluviennes, un comité de soutien regroupant ENL Foundation, le
père Gérard Mongelard et des acteurs sociaux
avait été mis en place pour encadrer les sinistrés. Ils avaient d’abord été accueillis à la salle
d’œuvre de l’église St-Vincent-de-Paul, à Pailles,
puis dirigés vers un ancien centre d’accueil de
toxicomanes, à Beau-Bassin.
Le comité de soutien avait alors fait appel à
Psy-Co Logics (P.C.L.) Family Care, une ONG qui
œuvre pour le bien-être de la famille. « Mettre un
logement à leur disposition ne pouvait suffire »,
souligne Mario Ragegonde. Ayant perdu tout
repère, les familles de sinistrés avaient besoin d’un
encadrement et d’un accompagnement social.
Il leur fallait un soutien psychologique et moral, d’où
la présence de psychologues et de P.C.L. Family
Care sur le terrain.
baitong333 / Shutterstock.com
La première étape a consisté à les orienter et
à les encadrer dans leurs démarches administratives. Selon Jean-Marie Pazot, responsable de
P.C.L. Family Care, les sinistrés étaient déboussolés et fatigués. Il a aussi fallu les préparer à
gérer la vie en communauté à Beau-Bassin. Une
fois cette étape franchie, un accompagnement
psycho-social a été proposé. « En sus du contexte
difficile, certaines familles avaient un passé chargé
et instable. Le traumatisme était bien présent. Cette écoute a permis de les préparer à gérer une
nouvelle situation dans un nouvel environnement »,
soutient-il.
Presque un an après le relogement des
familles concernées, ce travail de longue haleine se poursuit. P.C.L. Family Care continue
son intervention, des travailleurs sociaux se
rendent chez elles plusieurs fois par mois et
les participants au projet les aident à s’intégrer
dans la communauté afin de retrouver une stabilité. Une nouvelle étape démarre bientôt :
ENL Foundation, en collaboration avec
P.C.L. Family Care et la Commission pour la
Solidarité et la Justice, mettra en place un projet
d’accompagnement scolaire pour les enfants de
Gros-Cailloux.
Plus de 150 mm de pluie
et 11 pertes en vies humaines
Le 30 mars 2013, des pluies diluviennes, suivies d’une crue éclair (Flash Flood),
s’abattent sur les régions de Port-Louis et de Pailles : plus de 150 millimètres de pluie
s’y déversent en deux heures. Onze personnes périssent dans la capitale. Les habitants de Canal-Dayot et Anse-Courtois sont particulièrement touchés par la soudaine
montée des eaux. Toute l’île est en émoi et un bel élan de solidarité se met en place dès
le lendemain. Le 1er avril est aussi décrété jour de deuil national en signe de solidarité
avec les victimes.
Améliorer les conditions sanitaires
de 127 familles de Rivière-Noire
L
’accès à des installations sanitaires de
base, sujet rarement évoqué car trop
souvent tabou, est reconnu comme un
droit de l'homme par l'Organisation des
Nations unies depuis 2010. Pourtant 2,5 milliards de personnes, soit 36 % de l’humanité, n’y
ont toujours pas accès. Des centaines de familles
mauriciennes, dont 127 recensées dans la région
de Rivière-Noire, font malheureusement partie de
cette frange de la population mondiale qui n’a pas
accès à des sanitaires modernes et hygiéniques.
Une étude a été réalisée à Rivière-Noire en
2012 dans le cadre du Participatory Slum Upgrading Programme développé par ONU-Habitat
(sous l’égide du Programme des Nations unies
pour le Développement), en collaboration avec le
ministère du Logement et des Terres. Elle révèle
qu’un nombre important de foyers souffrent d’un
manque d’accès à des installations sanitaires de
base, avec un réel problème de surpopulation :
jusqu’à 18 personnes utilisent parfois une même
salle d’eau.
Face à cette réalité, la Plate-forme de la société civile de Rivière-Noire a décidé, en collaboration avec ENL Foundation et La Balise Marina,
d’enclencher un projet d’amélioration des conditions sanitaires pour 127 familles de la Cité EDC,
de Camp Robinet et du village de Petite-RivièreNoire confrontées à ce problème. Après un travail de repérage, de mesure et d’évaluation des
cas, il a été proposé de construire un module
incluant des toilettes, une salle de bains et un
lavabo dans chacune de 38 cours communes
occupées par un total de 127 familles. Les
travaux, estimés à Rs 1,9 million, ont été lancés
en décembre 2013 grâce au financement de
partenaires du privé et de la National Empowerment Foundation. À ce jour, 6 modules ont déjà
été complétés et la construction d’un nombre
équivalent démarre prochainement.
« La mise en œuvre de ce projet, qui fait
partie d’un programme axé sur le développement communautaire, repose sur deux concepts fondamentaux, à savoir la responsabilisation et l’inclusion sociale. Doter ces familles
de sanitaires fait partie de ces actions, a priori
triviales, qui ont un impact certain sur leur façon
d’appréhender leur confort au quotidien, leur dignité, et leur avenir », explique Mario Radegonde,
Head of CSR d'ENL.
APRIL 2014
19
FACE TO FACE
Dakar :
« La Balise Marina
a contribué à sauver
des enfants »
Pascal Thomasse, pilote de rallye-raid français et champion du
monde 2009 de ce sport en « deux roues motrices », compte
15 participations au mythique rallye Dakar. Sa présence au départ de
l’épreuve a été coparrainée cette année par La Balise Marina, dont il
est résident. Rencontre avec un amoureux de l’île Maurice au parcours
aussi riche et inattendu que celui de cette course.
20
ENLIGHTEN No 11
Qui est Pascal Thomasse ?
Je suis un autodidacte qui a su tracer sa voie :
jeune mécanicien chez Citroën, entrepreneur en
location de voitures sous franchise Budget et en
lavage de véhicules, directeur général de Budget
pour la France... À 61 ans aujourd’hui, je suis retraité, mais je conserve une activité professionnelle,
notamment comme consultant.
Comment êtes-vous arrivé à Maurice et
à La Balise Marina ?
J’avais visité l’île plusieurs fois et j’y vivais en alternance avec la France. Ma rencontre amoureuse
avec une Mauricienne d’origine allemande m’a
décidé à vivre ici en permanence. Le climat et la
qualité de vie de Maurice me plaisent et le décalage horaire me permet de travailler à distance
avec mes sociétés via Internet. Il y a aussi des vols
quotidiens vers la France et je me suis découvert
un intérêt pour le golf, qui offre de beaux parcours
ici. Être ici, c’est partir au bout du monde tout en
se sentant chez soi. Après avoir choisi un pays, j’ai
choisi d’acheter une villa à La Balise Marina, tout en
FACE TO FACE
© SPAG
De Paris au « Dakar »
Lancé en 1978, le rallye-raid Paris-Dakar,
entre les capitales française et sénégalaise,
est rapidement devenu la référence dans ce
domaine. Cette course à étapes attire plusieurs
centaines de participants et les abandons pour
cause mécanique ou accident se comptent par
dizaines chaque année. Elle a aussi été marquée, à plusieurs reprises, par des accidents
mortels de pilotes et d’habitants des régions
Être à Maurice, c’est partir au
bout du monde tout en se
sentant chez soi et La Balise
Marina est un lieu unique,
situé dans une région qui a
gardé son âme et le seul IRS
au bord de l’eau avec un tel
aménagement.
vivant en partie dans le nord. La Balise Marina est
un lieu unique, situé dans une région qui a gardé
son âme et le seul IRS au bord de l’eau avec un
tel aménagement. Je le recommanderais vivement
à mes compatriotes comme lieu de vie et comme
investissement.
Vous venez de courir le Dakar sous
le parrainage, entre autres, de
La Balise Marina. Quel est votre
parcours de pilote ?
Issu d’un milieu très modeste, je n’ai pu faire
du sport automobile dans ma jeunesse. J’ai commencé à piloter à 32 ans, après avoir monté mes
sociétés et grâce au financement de partenaires.
J’ai gagné des rallyes régionaux, puis le championnat de France dans ma catégorie, avant d’évoluer
sur des courses internationales, y compris le
championnat du monde des rallyes. Je suis ensuite
passé au rallye-raid. C’est un type d’épreuve qui
demande beaucoup au pilote et à son coéquipier, ainsi qu’une forte participation de l’équipe,
afin d’enchaîner des jours, voire des semaines
de course dans des conditions très difficiles et
changeantes, avec des parcours de plusieurs centaines de kilomètres chaque jour.
Surtout au Dakar, sans doute ?
Le Dakar est le plus beau et le plus dur des rallyesraids. C’est une course éprouvante, longue, mais
une formidable aventure humaine, sportive et mécanique. Elle vous pousse à donner le maximum de
vous-même et de votre véhicule, tout en restant humble face à la nature et à l’incertitude de l’épreuve. On
dit souvent que les marins doivent composer avec
la mer. C’est pareil pour le Dakar : même si on est
le meilleur pilote du monde, il ne faut jamais penser
qu’on peut le dominer. On n’y va jamais la première
fois pour gagner, même en étant pilote professionnel. Il faut une réelle expérience et on reste à la merci
des aléas de la course, des intempéries, des ennuis
mécaniques, du terrain qui change tout le temps. Il
faut naviguer sans GPS, avec les notes fournies par
les organisateurs et sans savoir ce qui vous attend
derrière chaque dune, chaque bosse…
J’ai fait le Dakar quinze fois depuis le début des
années 1980. À l’époque, c’était encore une aventure avant tout, une rencontre avec l’Afrique et on
en sortait avec dix kilos de moins. Elle est peu à peu
devenue une véritable compétition. Depuis qu’elle a
lieu en Amérique du Sud, l’ambiance est différente
et le terrain plus variable lors d’une même étape. En
Afrique, on peut rouler des centaines de kilomètres
sans rencontrer qui que ce soit. En Amérique du
Sud, il y a des spectateurs qui sortent de nulle part
et une véritable ferveur, surtout en Argentine.
traversées. Le fondateur, Thierry Sabine et le
chanteur Daniel Balavoine ont également péri
dans un accident d’hélicoptère en 1986. Depuis
2009, après des problèmes de sécurité sur le
parcours, l’épreuve se court dans la steppe et
les déserts d’Amérique latine. Elle a été rebaptisée le « Dakar » – en gardant la force de la
marque et la référence de l’épreuve mythique
qu’elle est devenue.
Cela demande sûrement une grosse
préparation…
Il faut d’abord avoir une solide expérience de pilotage automobile, un mental d’acier et une bonne
équipe autour de soi. Je fais partie de la team
MD Rallye Sport depuis 2008 et grâce au Dakar,
nous récoltons des fonds pour des enfants en
difficulté cardiaque. D’ailleurs, la contribution de
La Balise Marina a permis de sauver trois enfants.
Il faut une préparation mécanique et physique.
La voiture est préparée près d’un an à l’avance.
Le buggy que nous avons piloté cette année, par
exemple, a été développé et construit pour le
Dakar 2013 et nous a menés à une belle 9e place
finale. Nous l’avons amélioré pour l’édition 2014
et il a montré ses qualités, mais les incidents de
course nous ont forcés à abandonner.
Mon coéquipier et moi faisons trois heures de
sport quotidiennement pendant les trois mois
précédant la course. En compétition, une journée
typique est faite d’un réveil aux aurores, de la
préparation mécanique, de trois à huit heures de
course, puis de la préparation de l’étape du lendemain, avec les notes de navigation et de réglage
de la voiture, puis cinq heures de sommeil…
En buggy, nous sommes souvent exposés à
la poussière, à la boue, à l’eau. Nous avons déjà
roulé avec des projections d’eau jusqu’au visage,
depuis le fond de l’habitacle. Le mental et l’entente
entre pilote et navigateur sont essentiels pour se
remotiver après les incidents. La moindre erreur
peut mener à l’accident et condamner la voiture et
ses occupants.
APRIL 2014
21
ENL INSIDE
Forger un style
de leadership ENL
Le groupe ENL affiche clairement
la volonté de se départir de la
préconception souvent véhiculée du
meneur comme étant celui qui décrète,
qui donne des ordres, une image frisant
le caricatural. Il s’agit ici d’inspirer, de
motiver afin d’optimiser l’épanouissement
professionnel et la productivité.
22
ENLIGHTEN No 11
L
e développement
des ressources humaines est, cela va
de soi, une priorité
pour toute entreprise qui respecte ses employés, mais
aussi pour toute entreprise
qui se respecte tout court,
puisque ce domaine est intimement lié à sa réussite.
C’est donc à très juste titre
que le groupe ENL accorde
une grande importance à
l’épanouissement professionnel des membres de son
équipe. Une des stratégies
en voie d’élaboration consiste à favoriser l’émergence
et à promouvoir chez eux les
qualités de leadership dont,
au départ, tout individu est
investi.
Alan Cunniah, Head of
Human Resources à ENL
Corporate Services, livre
une équation intéressante à
ce sujet : « Employés heureux égale employés performants. » L’axe Talent Management du prochain plan
stratégique triennal d’ENL
s’attachera spécialement à
la notion de leadership au
sein du groupe, indique-t-il.
Mais pourquoi se pencher
sur cette question maintenant ? « Le moment est bien
choisi, car le groupe est en
pleine expansion et accueille
régulièrement de nouvelles
recrues », dit Alan Cunniah.
« Notre politique en matière de capital humain vise
non seulement à attirer les
meilleures compétences
techniques, mais aussi à
améliorer la qualité globale
de cette ressource à travers une formation ciblée.
Nous nous intéressons de
plus près à l’individu et cherchons à réunir les conditions
optimales pour son épanouissement professionnel. »
L’idée est de forger un
style de leadership propre
au groupe, qui correspond
ENL INSIDE
à ses valeurs fondamentales tout en intégrant la
fraîcheur et les aspirations
des nouveaux venus. Pour
développer ce style, ENL
collabore avec des experts,
dont Marc-Antoine Tschopp,
psychologue du travail et
coach professionnel certifié. Début février, ce dernier
a ainsi présenté un exposé
sur le thème du leadership
aux dirigeants du groupe,
dans le cadre d’une session
Learning & Networking.
Mais si l’exemple vient
d’en haut, le leadership est
loin de ne concerner que
ceux qui sont à la tête de
l’entreprise. Chaque employé, à son niveau, est concerné. Alan Cunniah utilise
la métaphore de l’induction
pour décrire ce phénomène.
« Tout comme l’énergie qui
émane d’un champ magnétique peut transformer le
fer en aimant, chacun dans
l’entreprise peut aspirer à
inspirer ses collègues. »
S’il va de soi que toute
personne qui est en position de diriger est investie
de l’autorité qui accompagne les responsabilités,
l’imaginaire populaire renvoie parfois une image
catégorique du meneur, à
la limite de la caricature : il
est présenté comme celui
qui décrète, qui donne des
ordres. Dans la réalité, cependant, cette façon de mener est contre-productive la
plupart du temps.
Le style de leadership
d’ENL est concrètement en
train de prendre forme avec
la mise en place d’un Competency Framework pour en
fixer les critères. Une chose
est d’ores et déjà sûre, cependant : le leader ENL ne
sera pas « carriériste, prêt
à tout pour atteindre son
objectif, mais bien celui qui
sera à l’écoute et qui saura
inspirer et motiver les autres
à donner le meilleur d’euxmêmes ».
Nouveaux ECLAIREURS
pour le chantier
culturel d'ENL
Il y a six mois, le groupe ENL démarrait un vaste chantier
culturel avec de vraies visées de performance. Ce projet
d’entreprise, nommé 100 engagements pour demain,
encourage une prise de conscience et un changement
d’attitudes et de façons de faire au sein de l’équipe ENL.
Cette démarche se concrétise par l’élaboration de
cent engagements d’actions volontaires dans des domaines
relevant de la performance économique, de l’amélioration
et de la préservation de l’environnement, de la contribution
citoyenne de l’entreprise et de l’épanouissement des collaborateurs internes du groupe. Ces champs d’action sont
promus par des « ambassadeurs », qui sont des volontaires
choisis pour leur savoir-faire, leur expérience, leur conviction personnelle ou leur enthousiasme.
Dans le droit fil des premiers engagements énoncés
au moment du lancement du programme, une quinzaine
de nouveaux éclaireurs sont venus doubler le nombre
d’ambassadeurs.
Les 15 engagements et leurs ambassadeurs :
onsolidation de la démarche éco-citoyenne d’ENL
C
à travers la collecte de piles et de batteries usagées
au sein des compagnies.
Frédérique Descroizilles
Personal Assistant, ENL Property
romotion de l’alphabétisation fonctionnelle
P
des employés.
Michèle Serret
Administrative Assistant, ENL Corporate Services
ise en œuvre d’une politique de formation
M
continue au sein du groupe.
Michel Prefumo
General Manager, Rennel
Gestion responsable de la consommation
d’eau d’ENL.
Rajen Moonoosamy
Development Manager, ENL Property
Soutenir l’innovation en vue de rester à
l’avant-garde des évolutions technologiques.
Pierre-Yves Harel
Managing Director, FRCI
P
romotion d’une meilleure compréhension
de la performance d’ENL parmi les employés
du groupe.
Raphaëlle Lamusse
Assistant Communication Officer, ENL Property
Pratique d’une agriculture raisonnée.
Stellio Prefumo
Agricultural Manager, ENL Agri
Renforcement de l’esprit d’équipe dans le groupe.
Meilleure maîtrise de la consommation d’énergie
au sein d’ENL.
Alan Cunniah
Head of Human Resources, ENL Corporate Services
Arnaud Boulle
General Manager, Pack Plastics
Valorisation et récompense de l’ancienneté
des employés.
Alan Louise
HR Officer, Plastinax Austral
tilisation optimale de la climatisation
U
dans les locaux d’ENL.
Participation d’ENL à l’élan national pour
la préservation des espèces endémiques.
Jean-Raymond Hardy
CEO, ENL Agri
Développement du groupe dans la région océan
Indien-Afrique.
Gilbert Espitalier-Noël
Thierry Marie
Office and Building Administrator, ENL Corporate Services
Réduction de la consommation de papier du groupe.
Cristina Auckbur
Personal Assistant, ENL Lifestyle
CEO, ENL Property
acilitation de l’insertion professionnelle des
F
personnes en situation de handicap.
Stéphanie Manuel
Payroll and Administrative Officer, ENL Agri
APRIL 2014
23
REFLECTION
Sur les
TERRE-ROUGE-VERDUN
routes
de
l’histoire...
La nouvelle voie d’accès
reliant Terre-Rouge et
Verdun, un projet colossal
aux retombées économiques
et sociales indéniables,
est le tout dernier tronçon
d’un développement routier
entamé il y a plus de
350 ans.
24
ENLIGHTEN No 11
Ah, les routes ! Sans elles, c’est
sûr que notre quotidien aurait été
bien moins agréable. Que de chemin
parcouru depuis l’aménagement de
la première voie de communication dans l’île sous le gouverneur
Jacob van der Meersch en 1641.
Ces cinq kilomètres d’une route
somme toute rudimentaire reliaient
Vieux-Grand-Port, lieu d’implantation initial des Hollandais, à la localité de Flacq. La motivation première
était, bien sûr, économique. Cette
nouvelle route avait pour but de permettre l’acheminement de la récolte
de bois d’ébène vers la côte.
Après leur prise de possession
en 1715, les Français étaient tout
aussi conscients de l’enjeu d’améliorer les infrastructures routières pour
accompagner l’essor de la culture de
canne à sucre afin de ranimer l’économie de la colonie. Ils renforcèrent
ainsi le réseau existant, particulièrement avec l’arrivée dans l’île du
gouverneur Bertrand-François Mahé
de La Bourdonnais en 1735. « Des
communications furent ouvertes, des
canaux creusés, des ponts, des aqueducs, un port et des quais construits
comme par enchantement », écrit
d’ailleurs l’historien et biographe
Léon Guérin, dans son Histoire
maritime de France (1844).
Au début des années 1860,
le transport et la mobilité des personnes et des biens dans l’île étaient
assurés par quelque 2 000 chevaux,
4 000 ânes, ainsi que 4 500 calèches et charrues. L’introduction du
chemin de fer en 1865 vint apporter un bémol à ce tableau bucolique.
Une parenthèse ferroviaire qui dura
jusqu’en 1964, mais qui n’empêcha
toutefois pas le réseau routier de
continuer à se développer.
Les premiers véhicules motorisés
à emprunter nos routes encore cahoteuses – une voiture à deux places
et un camion pouvant transporter
jusqu’à 5 tonnes de charge – furent
importés en 1901. Dès lors, le parc
automobile ne cessa de grandir, et
avec lui le réseau routier. En 1930,
on dénombrait quelque 3 000 véhicules dans l’île.
Avec une surface totale de seulement 1 865 km², l’allongement du
réseau routier devait inévitablement
subir un coup de frein à un moment
ou un autre. Paradoxalement, alors
que le développement économique
mettait le pied au plancher, le réseau
routier ne connut qu’une maigre
croissance de 1 % de 1981 à 2009.
L’île comptait alors 2 066 km de
routes, dont 48,5 % de routes principales, 28,7 % de routes secondaires
et 3,6 % d’autoroutes.
Entre-temps, les entrées et sorties de Port-Louis, point de concentration de l’activité économique,
étaient devenues de véritables goulots
d’étranglement. Le 19 octobre 2007,
le conseil des ministres prenait
note des développements concernant la construction d’une nouvelle
route d’environ 21 km pour relier
La nouvelle route Terre-Rouge-Verdun nous
invite à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur
de l’histoire pour constater l’évolution
du réseau routier mauricien depuis 1641.
Terre-Rouge, Verdun et Trianon afin
de décongestionner la capitale. Cette
nouvelle voie d’accès entre le nord et
le centre de l’île viendrait, du même
coup, désenclaver de petits hameaux
aux noms savoureusement évocateurs comme Ripailles, Valton, BeauBois et Bois-Pignolet, entre autres, et
favoriser leur développement tout en
valorisant les propriétés riveraines.
Le début des travaux, initialement prévu pour avril 2008, eut
finalement lieu le 18 février 2010
pour l’inauguration d’une première
phase début décembre 2013. Ce
projet routier d’envergure aura mobilisé un investissement colossal de
Rs 2,2 milliards.
ENL a également apporté
son « macadam » à l’édifice en y
consacrant une bonne quarantaine
d’arpents de terres dans le cadre
d’accords de coopération avec une
visée à long terme négociés avec le
gouvernement. En sus d’améliorer
l’accessibilité de Moka, où le groupe
La nouvelle route
Teere-Rouge-Verdun
vient décongestionner
la capitale, tout en
désenclavant de petits
hameaux.
a déjà engagé d’importants chantiers
de développement urbain intégré,
ENL élargit ainsi la superficie de
terres développables dont il dispose
dans cette région en plein essor.
Le tiers du tronçon Terre-RougeVerdun traverse les propriétés du
groupe, qui a également été à l’origine de la bretelle reliant l’autoroute
M3 à la M1 à hauteur d’Ebène, communément connue comme le Moka
By-Pass. L’ouverture prochaine de
la deuxième phase de la M3 raccordera celle-ci à la M1 à hauteur de
Valentina. Du coup, l’accès à Moka
de n’importe quelle partie du pays
deviendra extrêmement simple.
En attendant la concrétisation
d’une ligne de métro léger – complémentaire au réseau routier existant
– sur le corridor entre Port-Louis et
Curepipe, cette nouvelle route ouvrant sur des paysages verdoyants à
perte de vue est devenue l’escapade
préférée en week-end de nombreux
pique-niqueurs admiratifs...
Attractivité
améliorée
La simplification de l’accès
à Moka avec l’aménagement
de la route Terre-Rouge-Verdun
« est évidemment très favorable à la mise en œuvre de notre
plan directeur pour la région »,
explique Gilbert Espitalier-Noël,
CEO d’ENL Property. « Cette accessibilité améliorée sous-tend
notre stratégie de positionner
Moka comme le cœur de l’île.
C’est un atout majeur qui vient
se greffer à d’autres qui font la
signature d’ENL Property en
tant que promoteur immobilier.
Nos centres commerciaux, nos
développements résidentiels et
nos espaces de bureaux – déjà
très prisés comme des lieux de
vie de grande qualité – gagnent
en attractivité », ajoute-t-il.
APRIL 2014
25
OUTBOUND
Eco-venture on St Brandon
The first eco-venture on the remote pristine archipelago of St Brandon
is moving forward following the recent signing of a management contract
between ENL Property and the Raphaël Fishing Co. Ltd.
T
© FlyCastaway
he Raphaël Fishing Co. Ltd
has long been planning to
develop an eco-lodge project
to accommodate tourists and fishing
enthusiasts on the Cargados Carajos
Archipelago, commonly known as
St Brandon, situated 390km northnorth-east of Mauritius. It is finally getting in motion following Cabinet approval in December 2013.
This fishing company holds a permanent lease on 13 of the archipelago’s 28 islets. It will be backed in this
endeavour by ENL Property following
the signing on 14 February 2014 of a
management contract covering both
its operational management and future
projects. There is still a long way to go
Nabridas dives
into the regional
pool market.
N
abridas has taken an important step in materialising its
strategy to expand its regional footprint with a first shipment of
some 20 fibreglass swimming pools
to Madagascar towards the end of
March 2014. The company has a medium term objective to export about
100 units a year to this market and is
relying on efficient use of its existing
production capacity to meet the expected increase in volumes.
Together with its local partner,
Aquamarine (a subsidiary of the
Techmarine shipyard), the Mauritian
26
ENLIGHTEN No 11
fibreglass ware specialist is also exploring the possibility of producing
swimming pools in Madagascar under the Nabridas licence. “Until now
the market was almost exclusively
focused on concrete pools,” says the
General Manager, Cedric Deweer.
“The quality of our fibreglass bodies
gives us an edge to tap into the potential of an emerging middle class.”
This ENL Commercial subsidiary
provides the widest choice of fibreglass swimming pools in the region
and already has a seven-year presence in neighbouring Reunion Island
through its partner,
Sun7. Furthermore,
Nabridas has just
launched its first pool
shop at Black River
and is also eyeing the
Seychelles market
to continue growing
in the Indian Ocean
region.
however before the project breaks
ground as all required formalities including the Environmental Impact Assessment are yet to be completed.
The St Brandon group of islands
is an important sea turtle and bird
sanctuary offering some interesting
eco-tourism potential. “Our priority is
on undertaking very exclusive and upmarket developments in order to have
a minimal impact on the environment.
In parallel, we will work on preparing a
long-term environmental management
plan in conjunction with the relevant
authorities and with the assistance of
a number of internationally recognised
NGOs,” says the ENL Property CEO,
Gilbert Espitalier-Noël.
At a time when the world is rocking and rolling
to the beat of the song, Happy I thought let me
check out just what happiness is.
by shyama soondur
If the world was a republic and I were the president,
I would confer the ultimate
State distinction upon
Pharrell Williams. I would
elevate him to the rank of
Grand Commander of
the order of Something
few people Know how to
achieve (GCSK). And that
is, how to make the world
rock.
Come on folks, people
get away with State honours for lesser achievements
these days… And here is a
gifted artist who is not only
good with his words and
knows his way with music
but who can also harness
the full power of social media to create a planet-size
buzz of happiness.
CONTAGIOUS
Last time I checked,
84 countries were officially
swinging to the jaunty tunes
of Happy, Williams’ chartbuster single. The number
keeps increasing every few
minutes and to witness this
contagious wave of happiness, more than 600 videos,
people’s own versions of
the song’s official feat, have
been posted on the World
Wide Web.
We at ENL had a go at
it too, proudly showing off
Moka, an area we are busy
shaping into the new happening place to be. And we
were far from being the only
ones on the island to have
got into the groove. Amazing how easy it can be to rise
above the dreariness of an
existence conditioned by rising costs, violence-dripping
headlines and petty politics.
Happiness, it seems, is easy
to find. You only have to
look for it.
The Happy phenomenon
is far from being merely
spontaneous, of course.
True, the lyrics are catchy,
the music is upbeat and
there’s a definite Motown
vibe to it that lifts up the
spirit and gives a lilt to the
steps. But the artist’s carefully crafted social media campaign and his partnership
with the UN Foundation for
this year’s celebration of the
International Day of Happiness were no strangers to
the equation.
Yes, you got me right. We
now have a dedicated day on
which to be happy and it’s
on 20 March, by UN decree!
The pursuit of happiness is
a fundamental human goal
and the UN takes this day as
another opportunity to urge
for a more inclusive and equitable economic growth.
Is this it then? People will be happier
the world over if
economic growth
is more inclusive?
I asked good ole
Merriam-Webster
about it. Prosperity/good fortune is
an outdated definition of happiness, it
says. Then again, do we
really need a formal definition of happiness? Surely
we know it when we feel it ?
MEANINGFUL
Scientists, however, are
only happy once they are
able to measure and explain
things. Happiness is the
experience of joy, contentment, positive well-being
combined with a sense
that one’s life is good,
meaningful and worthwhile, they rule.
Does this meaning of
happiness resonate with
you? If it does, then as
William puts it, clap along for
you’d have felt the boundlessness of a house without
a roof. Clap along for you
are right there, onboard the
hot air balloon, going out to
space… And if you are not
happy still, then roll up your
sleeves and go give some
meaning to your life.
APRIL 2014
27
J’ai choisi la proximité.
Et vous, qu’attendez-vous ?
Déjà en
construction
Duplex et Appartements
70 % de la Phase 3 déjà vendus.
C’est votre dernière chance.
Réservez vite !
Le nouveau style de vie
Espral Showroom, ENL House, Vivéa Business Park, Moka
Tél. : 5 497 9656 / 5 497 9676 / 404 9600 - Email : [email protected] - Site Web : www.espral.com

Documents pareils

les irs en mode réinvention

les irs en mode réinvention d’ENL Property à ses lieutenants et a pris le leadership de New Mauritius Hotels, groupe hôtelier dans lequel ENL-Rogers a des intérêts majeurs. « Ce n’est là qu’un au revoir », nous assure-t-il (p...

Plus en détail