Planche de passage au grade de compagnon du Fr J Trois
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Planche de passage au grade de compagnon du Fr J Trois
Planche de passage au grade de compagnon du Fr ... J ... Trois lectures du fil à plomb pour 3 années d’apprentissage. A.L.G.D.G.A.D.L.U. Sous les hospices de la GLDF. Vénérable maître et vous tous mes frères en vos degrés et qualités. J’ai souhaité traiter la thématique du fil à plomb à l’aune de ma « jeune » expérience, en mettant à profit mon évolution au sein de la Franc Maçonnerie vers le grade de compagnon. C’est ici une façon particulière de la partager avec des FM expérimentés, qui n’auront peut-être plus le souvenir de ce cheminement initial. J’ai abordé la thématique du fil à plomb sous 3 éclairages, 3 parties qui correspondent aux 3 années déjà passées parmi vous. Année 1 (mi 6010) : Le fil à plomb selon un jeune apprenti fraichement initié, en introspection et qui ne comprend pas ce qui lui arrive. • Année 2 (fin 6011) : Le fil à plomb selon l’apprenti qui manie ses outils, observe ses pairs, et se questionne sur la démarche initiatique. • Année 3 (fin 6012, début 6013) : L’apprenti qui réfléchi à quoi le fil à plomb pourrait le mener après plusieurs années d’évolution au sein de la franc Maçonnerie. • Cette troisième partie fera office de conclusion. Année 1 : Le fil à plomb selon un jeune apprenti fraichement initié. Voici des extraits d’une mini planche d’instruction réalisée à cette époque, travail qui illustre l’état d’introspection déclenché par mes débuts en FM et qui révèle une distance évidente avec le rite et les travaux de la loge : Cette planche commence par un ensemble d’informations collectées sur le fil à plomb, par exemple… « J’ai lu que le fil a plomb, en tant qu’outil opératif, permet de vérifier ou de corriger la verticale. Il est l’outil primordial de toute construction, il symbolise l’élévation, la perfection de soi, de pugnacité à l’ouvrage et de la droiture morale… » Mais à défaut de curiosité et de connaissance du rituel, très vite ma planche devient personnelle : « Suite à ces lectures, j’ai médité quelques jours. Assurément, le fil à plomb m’est familié et y penser me conduit toujours à la même représentation : celle de mon père qui nous a quitté, ma famille et moi, quand j’entrais tout juste dans l’âge adulte. En réalité il y a peu de mystère. Je n’avais pas fait le cheminement intellectuel suivant : Mon père, d’origine ouvrière devenu ingénieur « maison » dans l’industrie, occupait ses loisirs à travailler autour de l’établi de notre garage. Comme tous les enfants, je l’observais, il m’apprenait, nous bricolions et très tôt je l’ai vu utiliser cet outil magnifique de simplicité : Une corde grossière rattachée à un morceau d’acier massif, cylindrique et pointu en son extrémité. Le fil à plomb servait à tout : à monter un mur ou un meuble en bois, à empiler des buches fraichement découpées et savamment élevées à l’équilibre, à poser des lés de papier, ou encore à prendre des mesures verticales… Je réalise aujourd’hui qu’étant jeune je l’ai souvent utilisé jusqu’à mes 20 ans, et que depuis je ne l’ai plus jamais utilisé. Homme solide, loyal, travailleur, c’est le souvenir que je garde de mon père, un homme modeste et discret qui a su bâtir un foyer à la force des bras. Il voulu pour moi un avenir dans l’industrie où je ne m’épanouissais pas, ma nature étant plus portée à la création et à la littérature. Mon père me fit alors sortir de la filière technique pour me diriger vers les beaux arts, discipline en laquelle il ne croyait pas. Mauvais élève jusqu’alors, je devins bon. Mais c’est à ce moment que mon père nous quitta. Il nous quitta avant que je pu lui montrer ce que j’étais désormais capable de construire à mon tour. J’ai depuis travaillé, Je suis devenu un père de famille, et je pense être en paix vis à vis de ce que je devais à mon père. Presque 20 ans après sa disparition, je rentre en Franc Maçonnerie et l’image du fil à plomb me revient au moment ou ma vie prend une voie plus spirituelle. Un cycle s’achève et un autre commence. Le symbole du fil à plomb persiste de cycle en cycle, immuable.» Voilà pour ces extraits. J’explique enfin que le fil à plomb et la FM sont un moyen comme un autre de redonner un sens à ma vie…Mais aujourd’hui, je comprends que cela illustre d’une descente introspective au centre de la terre (VITRIOL), voyage initié dans le cabinet de réflexion. Cette descente dura longtemps, il me semble, et la visite des symboles du 1er degré, équerre, niveau, et perpendiculaire, et les outils : maillet, ciseau et la règle sont indissociables d’une introspection que je n’ai pas encore pris le temps de faire. En somme et en un mot : Savoir qui je suis et tailler ma pierre brute. Vint ensuite un 2ème temps, savoir où je suis. Année 2 : Le fil à plomb selon l’apprenti qui manie ses outils, observe ses pairs, et se questionne sur la démarche initiatique. En rentrant en Franc Maçonnerie, un nombre incalculable d’informations nouvelles nous parvient, des questions potentielles et des réponses multiples, toutes bonnes apriori si elles restent justes et de bonnes vertues, en adéquation avec la quête de vérité… Et les réponses ne seront jamais figées, elles s’affinent avec la maturité. Ces informations sont multi sensorielles, elles rentrent dans l’esprit par la vue, par les oreilles, et par le toucher. RECEVOIR, c’est l’enjeu du silence des apprentis. Le cerveau de l‘apprenti ne retient que ce qu’il souhaite retenir. Mais le rituel est là pour rappeler inlassablement toute information écartée. Vient donc un temps ou la contemplation incrédule laisse enfin place à la compréhension des Symboles, puisque la loge est symbolique : équerre, niveau, perpendiculaire pour l’apprenti, mais aussi le compas et le delta rayonnant, l’œil qui voit tout… Des incarnations retranscrites sur le tapis de loge, que couvre en séance le pavé mosaïque noir et blanc avec sa ligne du milieu … Plus tard je m’intéressais au signe de reconnaissance, aux 3 pas ou encore aux symboles imprimés sur les sautoirs des officiers, à l’ouverture et la fermeture de la séance qui enrobe la tenue, montrant ainsi que tout se ramène à l’unité inscrite dans le rituel. Il est temps d’en revenir au fil à plomb et de s’intéresser au pourquoi de tout ça ? La 1ère partie de mon exposé traduit le recentrage introspectif qu’on illustre sous la forme d’un axe verticale, et d’un mouvement descendant au Nadir, à l’instar d’une descente à l’intérieur de soi. « Connais toi toi même » Comme le cite le rituel : « L’apprenti qui a pris conscience de sa démarche pour la construction de son temple intérieur doit pour accomplir sa propre réalisation chercher sa relation harmonique avec l’univers. » Ce que nous apprend ici le rituel, c’est que cette introspection, cette descente émotionnelle, qui n’a pas de fin, s’oppose à une ascension sur le même axe, et cette ascension aussi n’aura pas de fin. Ces 2 opposés forment un tout, une harmonie avec l’univers. C’est à ce moment que je prend conscience qu’il est possible d’assumer le poids du plomb attaché au fil en cherchant à se rapprocher de la voute céleste à laquelle il est accroché. Et pour aller dans le bon sens, le fil à plomb confirme la verticale ou permet de la rectifier. Juste après, dans le rituel, on lit : « La pierre taillée trouve naturellement sa place dans l’édifice. L’apprenti devra donc par son travail se rectifier afin d’avoir pleine conscience de son identification au cosmos… » Chercher à mieux se connaître, s’élever soi même, et fraternellement, voici ce que je considère comme un 1er objectif en entrant en Franc maçonnerie. Le don est réciproque car c’est la fraternité qui permet la rectification et qui garantit la stabilité de tout l’édifice. Au final, la fin de l’apprentissage est le stade ou l’apprenti valide et consacre sa place en loge. C’est aussi là qu’un cycle s’achève, et qu’il doit savoir s’il doit continuer en fraternité ou s’arrêter là car ce n’est pas sa voie. J’en viens à la dernière partie de ma présentation, qu’en attendre pour demain ? 3ème partie : Le fil à plomb selon l’apprenti qui réfléchi à quoi le fil à plomb pourra le mener après plusieurs années d’évolution au sein de la Franc Maçonnerie. On a parlé de développement personnel progressif, en parallèle du savoir acquis, véhiculé par la culture maçonnique. Ce pourrait être une fin en soi mais en réalité, si on s’en réfère à la logique des cycles évoqués en 1ère partie, c’est également un début. Et comme la progression est continue, l’achèvement et le commencement le sont aussi d’une certaine manière. Cette démarche est vertueuse mais ne se suffit pas en elle même. Il faut veiller à ce que la Franc Maçonnerie ne devienne pas un écosystème fermé au monde extérieur et propre à ne nourrir que son « esprit maçonnique » ! En d’autre terme, et c’est ce que je chercherai à construire, ce qui est acquis en loge doit se mettre à disposition du monde dans l’idée d’humanisme, et de fraternité durable. Mon tempérament démontre que je fonctionne dans un registre émotionnel, et la 1ère partie de cette planche témoigne que l’analyse de cette émotion ne sert que moi même. Demain, je me dois de transcender cet état pour le dépasser. Ce dépassement ne doit pas se faire au détriment de l’émotion, mais doit capitaliser sur elle. Ce bijou, car c’en est un, ce diamant imparfait doit se mettre au service des autres et profiter à tous, bien au delà de la loge. Cette construction sera sans aucun doute la plus difficile à mener dans le monde profane, car au contraire de la vie en loge soumise au rituel, le monde profane ne s’astreint à aucun rituel en dehors des codes sociaux ordinaires et religieux, particulièrement mis à mal aujourd’hui. Pour autant, cette transmission de valeur devra exister au sein de ma famille, de mon entourage proche, avec les gens en général et dans ma vie professionnelle. - - - Exister dans la famille en promulguant une éducation saine et généreuse, destinée à éveiller l’enfant à s’intéresser à l’histoire, à l’homme et ses origines, à ses cultures et à ses façons de produire et de partager les belles choses. C’est aussi veiller à lutter contre ces codes de consommation simplistes et l’obsolescence programmée des biens, un marketing qui semble de plus en plus souvent faire office d’éducation. Exister aussi pour mon entourage en veillant à rester proche des amis qui parfois s’éloignent car ils sont en prises à des souffrances personnelles. Veiller à une forme de solidarité désintéressée, veiller aussi rendre mieux en retour de ce que je reçois. Exister aussi pour ceux que je croise, sans les connaître, et veiller à garder une oreille attentive et à y déceler des pierres de qualité. - Et enfin veiller à ce que dans mon activité professionnelle, toutes ces choses énoncées ci dessus n’en soient pas absente du quotidien car c’est autant dans le travail que dans la famille que se révèle la valeur de l’homme. Belles paroles et nobles ambitions, mais elles doivent devenir une conviction, et de fait donner un but à ma présence en FM. A l’idée d’élever un édifice, le mien et celui de la FM toute entière… pour ne pas dire contribuer à l’élévation de la société. J’ai dit. F.J Avril 2013