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JEAN LOUIS BERNARDELLI PHOTOS : VINCENT LEBAS et LA HOUACHE ESCALE Dé c aqu ouve dep atiq rte d u con uis l e de u terr dan stru e coc Bisca itoir k i Un s les t en 1 pit d rros e s des appa anné 955, ’un R e, ces gran reil c es 19 conçu A14 3 du fam ds hy ontem 0. e la l ciel » ux « drav pora ég i q en ui on paqu ons, in ebo de t f de org la v é ts i l le . BISCARROSSE RÊVE DE PIONNIERS On y vole, on y plane, on y flotte, sur piste ou sur le lac, et bientôt dans le village aéronautique. Un lieu chargé d’histoire, où l’on navigue d’une façon ou d’une autre, en rêvant à Mermoz, Guillaumet, Latécoère… 60 # 594 INFO-PILOTE SEPTEMBRE 2005 ESCALE LFBS L’AÉROCLUB DES GRANDS LACS Il y a des signes qui ne trompent pas. Le nom du club, à lui seul, fait déjà rêver. On est tout près des lacs et l’on avait prévu, dans les grandes années de l’hydraviation de ligne, de construire ici une base de départ de passagers vers les Amériques, où l’on pouvait arriver par avion ou par le train. Après la guerre, le concept du voyage transatlantique a changé et le terrain a gardé les infrastructures. Biscarrosse-Parentis, longtemps réservé aux avions d’État, s’est ouvert à la CAP seulement en 1992. Depuis, il est animé en semaine par les élèves du SEFA (14 avions) et sept jours sur sept par les clubs installés ici – planeurs (treuil), ULM, AC. Autre signe bienveillant, c’est le seul terrain contrôlé en France qui ne demande pas de taxe d’atterrissage (une piste revêtue de 800 m, une piste en herbe de 1 300 m). Et, bien entendu, on se débrouillera toujours pour emmener le visiteur jusqu’à la mer, toute proche. Encore un signe : si vous arrivez à un moment où le club est fermé, le panneau à l’entrée donne le numéro de portable du président ! Voilà un homme dévoué ! René Greslon dirige le club depuis six mois. Retraité, habitant ici par passion de l’avion et du bateau (sur les lacs, pas ou peu de touristes, l’eau est plus chaude, on est entre initiés du bonheur de vivre), venu sur le tard à l’aéronautique, il fait évoluer L’AC des Grands Lacs avec l’énergie du jeune pilote qu’il est. L’AC a 14 ans, cinquante membres, deux avions (un DR300 et un DR400 de 160 chevaux), 500 heures de vol par an, trois instructeurs, salle de cours, salle de vol, 4 brevets passés l’an dernier. L’objectif de René Greslon est évidemment de le rajeunir. L’an prochain, il accueillera dix élèves du BIA venant du lycée de Parentis. LE TAXIWAY À VOTRE PORTE BiscarrosseParentis a une autre particularité. Lorsque l’on y atterrit, on peut rouler directement vers le Village aéronautique des Lacs. Le principe de ce genre de villages (des airparks) est né aux États-Unis. En Floride par exemple, il y en a 62, dont l’un, Spruce Creek, regroupe 1 200 maisons. On vit dans sa maison avec son avion, le hangar fait partie de l’habitation et le taxiway vient jusqu’à chez vous ! En France, le concept a été repris il y a quelques années. Il existe deux villages aéronautiques en Vendée (Vendée Air Park et Atlantic Air Park). Et puis, il y a celui que nous visitons, à Biscarrosse. Donc, en avion, c’est direct. Un portail télécommandé de 16 mètres de large vous permet d’entrer dans le domaine de 30 hectares, entièrement clos. 63 maisons y seront construites : pour l’instant, 32 ont été vendues, 20 terrains sont réservés. Il 62 # 594 INFO-PILOTE SEPTEMBRE 2005 en reste donc une dizaine, dépêchez-vous d’aller visiter… Les habitants sont des fans d’avion, français, anglais, belges, allemands a priori francophones, ce qui promet des soirées sympas… Autre souci du promoteur, on veut avoir ici nombre de résidents permanents, pour que le village ne soit pas désert pendant des mois. Habiter ici est un vrai changement de vie. Ainsi rencontrons-nous Vincent Lebas, contrôleur à la tour de Biscarrosse-Parentis, propriétaire d’un petit bijou, un Roger Adam RA.14, qui a décidé d’habiter ici avec sa famille, dans les pins, à côté de son avion, dans un cadre de vie protégé. Il nous explique que le conseiller technique et commercial du promoteur du village, Jean-François Pascal, avec 5 000 heures de vol, est aussi passionné d’aéronautique que lui ; que le terrain ici est trois fois moins cher qu’à Biscarrosse (100 000 euros pour 3 000 m2) ; que la moyenne d’âge des propriétaires est de 40 ans ; que l’on va jusqu’à la mer par des pistes cyclables tracées dans la forêt; bref qu’ici on vit l’avion autrement. Dans un avenir proche, le Village des Lacs installera une cuve de ravitaillement sur le terrain (début 2006), avec carte Total. Pour le diesel, refuelling à Arcachon ou à Mimizan, à 13 nautiques. Aujourd’hui, il y a un atelier mobile à Arcachon, qui se déplace en cas de problème mécanique. Certains résidents rêvent de voler de nuit, mais le balisage est pour l’instant réservé au SEFA. À terme, l’an prochain, il y aura des possibilités, dans le village, de surveillance et d’entretien des maisons, jardins et piscines, ainsi que des locations de scooters. Il sera aussi possible, pour ceux qui ne veulent pas envisager d’acheter, de louer certaines de ces maisons. Bref, cette nouvelle façon de vivre l’avion vous tend les bras. Et tout près, vous pourrez découvrir les joies et le grand frisson du vol sur l’eau. Le lac est à deux pas, l’hydravion nous attend. SEPTEMBRE 2005 INFO-PILOTE # 594 63 ESCALE FLOTTEZ DANS LES AIRS Ici, l’hydravion est une passion et une histoire. La partie de la ville de Biscarrosse où nous sommes s’appelle Latécoère. Les célèbres usines étaient là, au bord du lac. Il ne reste plus que les slips de mise à l’eau. Sur les photos d’époque, on sourit. Car déjà, bien avant l’épopée de l’Airbus A380, on transportait par la route d’énormes pièces de fuselage destinées à être assemblées à l’usine de Biscarrosse. Nous sommes donc sur la plage. Devant nous, un ponton de bois auquel est amarré un Cessna F150 K. Pas vraiment ce qu’il y a de plus élégant quand il est sur ses roues. Sur flotteurs en revanche, il est beaucoup plus élégant. Le voilà beaché par l’arrière, tout respire la sérénité, l’envie de découvrir un autre monde. Éric Vanroyen, notre initiateur, évoque avec nostalgie cette étendue d’eau douce qui offrait aux pilotes de monstres tels que le Laté 631 10 kilomètres, face ouest, pour décoller. Voilà comment cet endroit est devenu mythique. Il a créé l’association Hydravion Passion en mars 2004 et, en novembre de la même année, l’hydravion était à l’eau. Sur ce biplace, on ne fait que de la formation ou du réentraînement à la qualif SEP hydravion (Éric est FI et FE terrestre et hydravion). 600 heures d’hydravion au compteur et environ 4 000 amerrissages, des centaines de pilotes formés, aidé de Matthieu Trabuc, FI, et 300heures. La formule plaît, déjà 200 heures effectuées sur le Cessna, à la mijuillet. Pourtant, ce n’est pas donné: 180 euros de l’heure, or le programme de formation nécessite environ 7 heures d’entraînement intensif. Explication de ce tarif : l’hydravion coûte deux fois plus cher qu’un avion de même type. Éric me montre les petits safrans situés à l’arrière des flotteurs (tant qu’il n’est pas en l’air, un hydravion est un bateau) : 6 000 francs le bout! (Pardon, 914,69 euros, mais c’est moins romantique…). L’assurance est deux fois plus chère. Quant à la maintenance, on ne peut pas amener l’avion sur place… c’est l’atelier agréé qui se déplace. Ben oui, c’est une passion. On y arrive. Avant de monter à bord, il faut faire le plein. Manip sportive, très à l’ancienne… On y est. Décollage à 45 mph, distance 250 à 800 mètres. Les petites criques (il y en partout) filent sous les flotteurs. La mer est là, tout près. Les cabanes sur pilotis sont signe qu’ici on vit avec la nature. Alors que notre amie Dany Ferret s’éclate aux commandes, le président de l’aéroclub R. Greslon est là, avec son bateau, pour nous permettre de faire des photos. Il est là parce qu’ici tout le monde se connaît, parce qu’il est content que l’on parle de la région, parce qu’il adore tout ce qui vole. La fraternité, à Biscarrosse, est digne des mots de Saint Ex. On est ici entre camarades. Au fil des amerrissages, nous sentons notre copine pilote heureuse. À tout moment. Avant de quitter une plage déserte fréquentée par les chevaux sauvages, être obligée de vérifier à l’aide d’une pompe à main l’absence d’eau dans les flotteurs, elle trouve ça authentique. Ici, le voyage est partout… MON PREMIER VOL EN HYDRAVION PAR DANY FERRET «Je savais depuis longtemps qu’un jour j’attaquerais ma qualification hydravion, aimant naviguer et voler, j’imaginais le bonheur de passer d’un élément à l’autre en toute liberté… Entre air et eau. Ce fut encore plus beau, magique ! Magique et très technique ! Les premières questions à résoudre sont élémentaires : comment s’habiller, se chausser pour pouvoir passer du sable à l’eau, aux flotteurs, à l’habitacle – et inversement – sans entraîner ni sable ni eau dans l’appareil : ce sera en bermuda et pieds nus. Piloter pieds nus, une grande surprise ! Après un briefing de 20 minutes, nous sommes auprès de notre hydravion amarré au petit ponton sur la plage de sable… nous sommes en bateau !… l’avion ce sera pour plus tard. Nous procédons bien sûr à une visite prévol détaillée, avec en plus les gouvernails, leurs commande et incluant toute la partie flotteur. Notre hydravion est prêt. Le vent et les vagues sont au rendez-vous, nous devons les affronter pour nous dégager de la plage et immerger les gouvernails. Ma mission : monter à bord, prendre place à gauche et tirer sur le manche à fond pour alléger l’étrave des flotteurs et, ainsi, protéger au maximum l’hélice des vagues. Lorsque nous sommes suffisamment éloignés du rivage, l’instructeur monte à bord : actions et checklist, avant mise en route ; démarrer le moteur, actions et check-list après mise en route. On enchaîne rapidement, tout en maintenant l’hydravion face au vent. Les alentours sont bien dégagés, nous pouvons débuter notre navigation. Cela commence par des évolutions moteur réduit (600 tours) pour prendre l’appareil en main. On se rend vite compte de l’effet girouette qui le ramène dans le lit du vent alors que l’on cherche à garder quelques degrés d’angle avec les vagues pour protéger l’hélice. Nous choisirons notre aire d’envol dans la zone où les vagues sont les plus basses. La trace brune des risées sur l’eau nous permet de déterminer avec précision l’axe de décollage, ici pas de manche à air !! Le signal est donné : attacher les ceintures, fermer les portes, à présent nous sommes dans un avion. Le plan d’eau est libre : trim à cabrer, les volets à mi-course, les gouvernails rentrés, le manche en butée arrière, on peut y aller : plein gaz ! La puissance dégage l’étrave des flotteurs qui tapent dans les vagues, la vitesse augmente, les chocs diminuent, l’appareil déjauge, monte et dépasse sa vague d’étrave, on relâche la pression sur le manche… C’est une sensation formidable que celle de l’hydroplanage, les flotteurs effleurent la surface de l’eau, l’incidence est idéale entre les coques et le lac, la vitesse de décollage est atteinte, une traction franche sur le manche… et on s’arrache de l’eau ! Rendre la main pour prendre un peu de vitesse, montée, à 400 ft. On réduit les tours, les volets sont rentrés progressivement : premier décollage. La séance continue : montée, mise en palier, évolutions, préparation de l’amerrissage. Toutes les phases du vol sont abordées avec beaucoup de données nouvelles à assimiler (l’instructeur met en particulier l’accent sur la sécurité : sécurité du vol et sécurité de l’environnement), beaucoup de points techniques à apprendre, et une surveillance permanente de tout ce qui vous entoure, en l’air et sur l’eau. Dans ce cadre naturel, bateaux, planches à voile, baigneurs, animaux vivent en parfaite harmonie, nos évolutions laissent les vaches à poil long et les chevaux indifférents, les hérons nous ignorent. Les cormorans ont fini de pêcher ; ils se perchent sur les puits de pétrole et déploient leurs ailes pour les faire sécher. Cette première heure d’hydravion a été merveilleuse en sensations et m’a fait prendre la mesure de la complexité de cette discipline. Pour accéder à cette sensation de liberté, pour acquérir les compétences techniques nécessaires, il faudra beaucoup de travail, d’entraînement et de rigueur. » VAGUES SOUS LES FLOTTEURS ! Cette visite à Biscarrosse nous donne l’occasion de faire le point sur l’association Europe Hydravion, annonceur dans Info-Pilote. Certains de nos lecteurs l’avaient contactée et s’étaient inscrits à des stages, qui ont été annulés quelques jours avant. Europe Hydravion nous a écrit pour nous faire part de problèmes humains et techniques survenus après la mise à l’eau de leur appareil, la contraignant à annuler les stages prévus cet été. Europe hydravion certifie bien n’avoir encaissé aucun chèque. Pendant 24 ans, cette association qui a passé régulièrement de la publicité dans Info-Pilote, sans problème apparent, a qualifié de nombreux pilotes et instructeurs. Prenons acte avec sympathie de ces difficultés qui, nous l’espérons, seront bientôt surmontées. SEPTEMBRE 2005 INFO-PILOTE # 594 65 ESCALE ANNUAIRE DE BISCARROSSE AÉROCLUB DES GRANDS LACS Président : René Greslon Tél. 06 03 31 15 25, ou [email protected] DES VACHES ÉCOSSAISES ENTRETIENNENT LES BERGES peaux sauvages de vaches et de chevaux (avec suivi vétérinaire), qui se complètent puisqu’ils ne broutent pas les mêmes végétaux. On a même implanté un troupeau de vaches écossaises, à poil long, qui sont des débroussailleuses exceptionnelles dans les parties boisées. Bilan, le paysage est magnifique, les petites criques où il est possible de beacher l’hydravion sont sauvages à souhait. Les relations avec les pratiquants de l’hydravion sont au beau fixe. Enfin, aux dires d’Alain Halibert, elles sont bonnes depuis l’arrivée dans le secteur d’Éric Vanroyen et d’Hydravion Passion. Le principe est d’abord de ne pas aller voler près des tonnes actives (cabanes de chasse sur pilotis) en période de chasse. Éric connaît même les tonnes les plus utilisées. Qui plus est, l’hydravion vole à partir de 10 heures, or, à ce moment, les chasseurs ont souvent quitté les lieux. Et les fanas d’hydraviation profitent toute l’année des criques, pour aller voir le cheptel et les oiseaux sauvages (le héron cendré est la vedette de la région). Voler autrement, à Biscarrosse, c’est possible et ça vaut le coup d’être vécu. VILLAGE AÉRONAUTIQUE DES LACS Jean-François Pascal, tél. 06 12 17 25 80 http://www.valfbs.com ou [email protected] SERVICE DE LA CIRCULATION AÉRIENNE TWR, tél. 05 58 78 18 74 DIR AD, tél. 05 58 82 86 28 • fax 05 58 78 82 91 ≠ 66 # 594 INFO-PILOTE SEPTEMBRE 2005 FAIS-MOI PILOTER L’HYDRAVION ! par Jean Nicolas (textes et dessins). L’auteur fait partie des pionniers du retour de l’hydravion en France… À lire absolument. CÉPADUÈS ÉDITIONS 80 PAGES • PRIX : 22 ¤ MUSÉE DE L’HYDRAVIATION 322 avenue Louis-Breguet 40600 Biscarrosse • Tél. 05 58 78 00 65 musé[email protected] http://www.asso-hydraviation.com MUSÉE DES TRADITIONS ET DE L’HISTOIRE 316 avenue Louis-Breguet • 40600 Biscarrosse Tél. 05 58 78 77 37, ou http://traditions.bisca.free.fr LA PRATIQUE DE L’HYDRAVION par J-F Lecomte et J.J Frey Adaptation française de How to fly boats. Idéal pour mieux comprendre le pilotage des hydravions. SEES 66 PAGES • 13 ¤ à Biscarrosse CAMETTES Avec des menus à partir de 10 euros. Tél. 05 58 78 12 78 LE SAINT EXUPÉRY À la fois un bar-restaurant et un musée privé de l’hydraviation Tél. 05 58 78 16 16 LE BISCANTOU Propose une cuisine plus traditionnelle Tél. 05 58 78 81 34 SAINT-HUBERT C’est aussi un hôtel. Le patron vient chercher au terrai d’aviation les clients arrivés par la voie des airs. Tél. 05 58 78 09 99 à Parentis FLO Des petits menus mais aussi du gastronomique. L’hôtel est au-dessus. Tél. 05 58 78 40 21 Plongez au cœur de l’histoire de Biscarrosse, et partez naviguer au gré des flots, pour une visite des canaux. AU MUSÉE, UN SIÈCLE D’HYDRAVIONS En 1939, l’hydravion hexamoteur Laté 521 Lieutenant de vaisseau Paris reliait sans escale Biscarrosse à New York en 28 h 30 min. Les 72 passagers, volant à 206 km/h, étaient aussi des pionniers… ≠ ≠ Repêchée au fond du lac il y a des dizaines d’années, pas encore restaurée, cette épave de Dornier 24. POUR PASSER LA QUALIF SEP HYDRAVION Ouvrages sélectionnés par Éric Vanroyen HYDRAVION PASSION « La voile » 1371 avenue Pierre-Georges-Latécoère 40600 Biscarrosse Tél. 05 58 83 86 04 ou 06 70 57 30 97 [email protected] http://hydravion.passion.free.fr ≠ Madame Vié-Klaze obtient de la mairie de Biscarrosse la cession de terrains et de bâtiments désaffectés (anciennes maisons d’habitation des ingénieurs et pilotes d’hydravions chez Latécoère). Dès le début des années 1980, elle y abritera le musée de l’hydraviation. DU CÔTÉ DES ULM… ÉCOLE DE PILOTAGE ULM, tél. 05 58 82 03 21 CHRIS’AIR (SARL maintenance et vente ULM) Contact : Christian Perignon, tél. 05 58 82 03 41 La grande époque Latécoère à Biscarrosse : monsieur de Genouillac (à gauche), chef d’escale d’Air France Transatlantique, Saint Exupéry (au centre) et Guillaumet (à droite). COLLECTION MUSÉE DE L’HYDRAVIATION - BISCARROSSE RENÉ GRESLON Quand nous avons sillonné le lac de Biscarrosse, nous avons constaté que l’environnement, le long des berges, est en excellent état, constat d’autant plus étonnant que l’endroit est désert et que, dans ce genre de situation, les berges abandonnées donnent normalement lieu à une végétation totalement anarchique. Cet excellent état est du à l’ACGELB, Association de chasseurs gestionnaires de l’environnement lacustre du Born, forte de 300 membres, présidée par Alain Halibert. Elle s’occupe, depuis 1985, de retransformer en prairies et sous-bois débroussaillés une bande de 200 mètres autour des lacs. L’association a déboisé, remis mécaniquement la nature à l’état de prairie. Ce qui permet aux oiseaux, bécassines, canards, sarcelles, spatules de se poser, de se restaurer, d’hiverner pour certains. Les chasseurs ont même vu une oie du Japon hiverner pendant deux mois, ils ne l’ont évidemment pas tirée. L’entretien permet aussi au lac de se réoxygéner, ce qui fait le bonheur des pêcheurs, et de leur association, l’AAPPMA (Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique), présidée par Michel Vincent. Pour garder ces espaces naturels en bon état, les chasseurs ont réintroduit des trou- PLAISIRS TERRESTRES On est à une heure de route de Bordeaux, à 30 minutes d’Arcachon. Mais on n’ira pas aussi loin pour trouver une bonne table. Voici des adresses sur place. D’après ce que l’on nous y a dit, c’est le seul musée au monde entièrement dédié à l’hydraviation. En tout cas, c’est un endroit qui vaut le détour, un long détour, de plusieurs heures. Les bâtiments du musée sont bas, soigneusement intégrés dans la nature. À l’intérieur, des trésors. Des maquettes (mais comment ont-ils osé ne serait-ce qu’imaginer que de tels trucs pouvaient voler ? et ça volait ; pas toujours bien, pas toujours loin, parfois très loin). Des objets qui rappellent la grande époque des pionniers. Des reconstitutions de cabines des paquebots des airs, ces monstres dont il ne reste plus rien aujourd’hui – les ferrailleurs ont été chargés de détruire le patrimoine insensé de cette époque. Des photos, des dessins. Plus loin, un hall a permis de présenter des appareils entiers. Des petits, car les gros ont disparu. On y montre aussi comment les scientifiques récupèrent les objets au fond de l’eau. Parce que les épaves y sont. Qui plus est, le lac a servi de base pour les hydravions allemands, et les bombardements alliés ont encore envoyé du matériel au fond. Les plongeurs ont récupéré des carcasses entières de gros hydravions militaires. Ferraille ! Mais il y a un trésor, derrière le hall, en plein air. Une épave remontée il y a des dizaines d’années. Un Dornier 24. Non restauré. Il parle autant que le reste. Grosse émotion. Ne le ratez pas. Ne ratez d’ailleurs pas le musée de Biscarrosse, un endroit où, encore une fois, on vit l’aviation autrement. Ici, l’hydravion vit. D’ailleurs, le musée organise, tous les deux ans, avec la ville, un rassemblement international d’hydravions. À ne manquer sous aucun prétexte ! SEPTEMBRE 2005 INFO-PILOTE # 594 67