La crise du trafic d`ivoire et la gestion de la faune en Afrique
Transcription
La crise du trafic d`ivoire et la gestion de la faune en Afrique
La crise du trafic d’ivoire et la gestion de la faune en Afrique Centrale Contribution aux réflexions initiales menées pour le développement des Plans de Lutte Antibraconnage proposées par la CEEAC (PEXULAB , SYLABAC, PAULAB et PROLABAC) NOTE TECHNIQUE 19 Mars 2013 Auteurs contribuant - par ordre alphabétique; Paul Bour (Boubandjida Safari Lodge - [email protected]), Ofir Drori (LAGA - [email protected]), Paul Elkan (WCS - [email protected]), Anna Feistner (WWF – [email protected]), Jean-Marc Froment (APN - [email protected]), David Greer (WWF - [email protected]), Arnaud Goutanegre (GIZ [email protected]), Ian Douglas Hamilton (Save The Elephants - [email protected]), Naftali Honing (PALF - [email protected]), Bas Huijbregts (WWF – auteur [email protected]), Omari Ilambu (WWF - [email protected]), Luc Mathot (Conservation Justice - [email protected]), Zacharie Nzooh (WWF- [email protected]), Alain Ononino (LAGA [email protected]), Cyril Pélissier (WWF - [email protected]), Paul Scholte (GIZ [email protected]), Pierre-Armand Roulet ([email protected]), Pauwel De Wachter (WWF [email protected]) Mots introductif (Décembre 2012 : Conférence de presse à Brazzaville : Iain Douglas-Hamilton, Professeur – Fondateur et Directeur général de Save the Elephants) Des données scientifiques démontrent que les éléphants en Afrique centrale sont gravement menacés par le commerce de l'ivoire et peuvent disparaître si la tendance actuelle se confirme. Les organisations de conservation ne peuvent pas résoudre seules le problème du braconnage des éléphants. Comme Hillary Clinton, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, l'a déclaré "il s'agit d'un défi global qui dépasse les continents et traverse les océans. Nous avons besoin que les gouvernements, la société civile, les entreprises, les scientifiques et activistes conjuguent leurs efforts pour sensibiliser le public sur les ravages du trafic des espèces sauvages. Nous avons besoin de responsables de l'application de la loi pour empêcher les braconniers de s'attaquer à la faune sauvage. Nous avons besoin d'experts du commerce pour traquer les flux de biens et aider à renforcer les lois commerciales existantes. Nous avons besoin d'experts financiers pour étudier et aider à enrayer le marché noir de la faune sauvage. Tout ceci nécessite une bonne gouvernance et un leadership au plus haut niveau des Etats africains". J'en appelle aux chefs de Gouvernement des Etats d'Afrique centrale pour leur soutien. J'en appelle à votre fort leadership pour prendre des mesures contre les organisations criminelles et les chefs de guerre qui pillent vos populations d'éléphants. Je crois que pour sauver les éléphants de la région d'Afrique centrale, il est important de prendre des mesures essentielles, incluant: La protection de certaines aires protégées et espèces clés, considérées comme faisant partie de notre héritage universel, en tant que "priorité nationale"; La diffusion et la publication des faits et chiffres sur le braconnage des éléphants que nous observons à travers la région d'Afrique centrale; Une action pour éliminer les éléments corrompus qui ont été entrainés par des organisations criminelles, qui peuvent être complices et avoir aidé, ou encore fermé les yeux, sur les réseaux insidieux impliqués dans le braconnage et le commerce de l'ivoire; L'habilitation de personnes irréprochables disposant légalement du pouvoir d'enquêter, d'appréhender et de condamner les auteurs; Le démantèlement des réseaux illégaux au niveau local et au-delà des frontières avec l'aide des organisations internationales telles qu'Interpol, LAGA/PALF, TRAFFIC; Le travail conjoint pour fournir une réponse commune au travers des différentes institutions chargées de faire appliquer la loi incluant l'administration des parcs, la police et la justice pour renforcer et faire respecter la législation sur la faune sauvage; La mise en place d'une coalition efficace pour une action internationale unie en vue de réduire la demande d'ivoire, connue sous le nom de "coalition des éléphants d'Afrique de CITES"; L'adoption de plans de gestion utilisant les ressources des organisations de conservation actives telles qu'African Parks Network, Wildlife Conservation Society et WWF. Elles peuvent s'associer pour une gestion solide de la conservation, spécifiquement pour vos éléphants. » Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 1 Préambule Aux vues de l’ampleur de la crise du braconnage d’éléphant en Afrique Centrale, les pays de la sousrégion ainsi que les organisations sous régionales comme la Commission des Ministres en charge des Forêts de l’Afrique Centrale (COMIFAC), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) ainsi que les partenaires techniques et financiers, se mobilisent. Cette note technique a comme objectif de fournir certains éléments de réflexions et processus en cours. Les auteurs de cette note espèrent ainsi contribuer à fournir des suggestions pragmatiques et opérationnelles, orientées à deux niveaux ; (i) le renforcement de la protection des aires protégées prioritaires, (ii) le démantèlement des organisations criminelles. Elle est organisée en deux Chapitres. Le premier décrit succinctement la problématique du braconnage d’éléphants dans la sous-région d’Afrique Centrale suivi de propositions pour l’adresser dans le cadre des stratégies locales, nationales et sous régionales1 existantes pour une bonne articulation à un éventuel nouveau plan qui serait proposé pour la sous-région par la CEEAC : le Système de Lutte Anti Braconnage en Afrique Centrale (SYLABAC). Le deuxième chapitre porte sur les plans d’urgence proposés par la CEEAC pour traiter la problématique dite « Braconniers Soudanais » qui touche les populations d’éléphants du nord de la RDC, du Tchad, du Soudan, du Nord Cameroun et du Nord, l’Est et depuis 2011 les zones forestières du Sud-ouest de la RCA : le Plan d’Extrême Urgence de Lutte Anti braconnage (PEXULAB) et Plan d’Action d’Urgence de Lutte Anti Braconnage (PAULAB). I. I.1 La Criminalité faunique en Afrique Centrale : high return, low risk Introduction Le braconnage des éléphants en Afrique Centrale pour le commerce d’ivoire illicite international est vieux de plusieurs siècles. Dans un passé récent, et depuis l’interdiction internationale du commerce d’ivoire, les prix d’ivoire sont restés plus ou moins stable jusqu’à l’année 2005. Depuis lors, en raison de la demande grandissante provenant principalement de certains pays asiatiques, les prix de l’ivoire ont été multipliés par un facteur 10. A titre d’exemple, dans les villes et villages du paysage forestier du TRIDOM se situant à cheval entre la République du Congo, le Gabon et le Cameroun, les prix du kilogramme variait entre 5.000 et 15.000 F.CFA en 2005, dépendant de la taille et de la qualité des pointes d’ivoire. En 2012, les prix les plus élevées recensées dans le TRIDOM (ville de Djoum au Cameroun, un des épicentres du trafic d’ivoire le plus important dans la sous-région), atteignent jusqu’à 130.000 F.CFA/kg. Et ces prix sont en constante augmentation à mesure qu’on se rapproche des grands centres urbains (Brazzaville, Libreville, Douala, Yaoundé, etc.). Les éléphants de forêt d’Afrique sont braconnés au point de disparaître Une étude publiée le 04 Mars 2013 montre qu’à travers leur aire de répartition en Afrique Centrale, les populations d’éléphants de forêts ont diminué d’environ 62% au cours des dix dernières années. Cette réduction de population est causée par l’abattage des éléphants pour l’ivoire. Cet effondrement est constaté à travers toute l’aire de répartition de l’éléphant de forêt au Cameroun, en République Centrafricaine, en République Démocratique du Congo, au Gabon et en République du Congo. L’étude, qui est également la plus vaste conduite à ce jour sur cette espèce, intègre les travaux de plus de 60 scientifiques entre 2002 et 2011 et repose sur un immense effort consenti par les techniciens de terrain nationaux qui ont consacré 91.600 hommes/jours au suivi des éléphants dans 5 pays (Cameroun, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Gabon et 1 PAPECALF (Plan d’Action des Pays de l’Espace COMIFAC pour le renforcement des lois Faunique en Afrique Centrale), adopté en Conseil de Ministres Extraordinaire de la COMIFAC en Juin 2012 à N’Djamena Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 2 République du Congo), marchant 13.000 kilomètres pour enregistrer les 11.000 échantillons utilisés par cette analyse.2 L’étude démontre qu’un tiers des forêts où l’éléphant d’Afrique vivait il y a 10 ans lui est désormais vidée de ses éléphants. Les résultats montrent clairement que les éléphants de forêts se raréfient au fur et à mesure que s’élèvent la densité humaine, la densité des infrastructures (telles que les routes), l’intensité de la chasse et la mauvaise gouvernance, selon les indices de corruption, de mauvaise ou d’absence d’application des lois. L’étude cite aussi un article datant de 1994, que montre que la population d’éléphant de forêt avait probablement déjà diminué d’environ 50% dans les années avant 1993 (Michelmore F, Beardsley K, Barnes R, Douglas-Hamilton I (1994) A model illustrating the changes in forest elephant numbers caused by poaching. African Journal of Ecology 32: 89- 99). Les données officielles du Groupe de Spécialistes des Eléphants Africain de l’UICN des années 1979 à 1985, font état d’une population d’éléphants en Afrique Centrale (forêt et savane confondue) estimée entre 500,000 et 650,000 individus. A l’époque, ces spécialistes pensaient d’avoir sousestimés la population et certains sources fiables estimaient la population d’éléphants de forêt en Afrique Centrale jusqu’à 1 millions d’individus. Maisels et al, utilisant une densité d’éléphants estimée à 0.5/km2 dans des zones peu perturbées par le braconnage, suggèrent qu’historiquement, les 2.2 million de km2 des forêts de l’Afrique Centrale ont pu contenir plus que 1 million d’éléphants. « Ceci me semble très raisonnable et une estimation conservatrice, que qui fait ce déclin dramatique des éléphants en Afrique Centrale l’une des tragédies mamaliennes la plus grande de nos jours », mentionne Professeur Iain Douglas-Hamilton. Parallèlement, début mars 2013, le gouvernement du Gabon a annoncé la perte d’approximativement 11.000 éléphants de forêt dans le parc national de Minkébé entre 2004 et 2012, parc qui abritait auparavant la plus importante population d’éléphants de forêt d’Afrique. I.2 Les acteurs Le braconnage des éléphants en Afrique Centrale implique des milliers de personnes et est organisé par des réseaux criminels internationaux, travaillant selon des systèmes mafieux bien organisés, dont certains sont connectés aux agents en charge de la mise en application de la loi (forces de maintien de l’ordre, douanes, services des administrations en charge de la faune sauvage et autres services gouvernementaux), aux groupes rebelles, voir même aux groupes terroristes. Les chasseurs Cette catégorie très hétérogène inclue des chasseurs villageois, des spécialistes locaux, des groupes de populations « pygmées », mais aussi des chasseurs à cheval lourdement armés, des groupes rebelles et terroristes comme la LRA (Lord’s Resistance Army) et les Janjaweed, ainsi que des éléments des forces de l’ordre, avec en tête les Forces Armées Congolaise (FARC). Des informations existent aussi sur l’implication dans ce trafic des forces Armées Ougandaises et Soudanaises. Les armes utilisées incluent des fusils calibres douze « améliorés », des carabines dites ‘grande chasse’ (type 10.75, 375, 458 magnum), des armes légères de guerre (type AK47, PKM, FN FAL, G3), et des armements lourdes (lance-roquettes de type RPG, grenades). En zone forestière, la chasse se fait à pied, après dépose en forêt des braconniers par des véhicules sur des routes ouvertes par des sociétés forestières ou minières pour accéder aux zones aux éléphants. En zone savanicole, les chasseurs poursuivent les éléphants à pied, en véhicule, à cheval, voir même en hélicoptère, et 2 Maisels, F. et al (2013) « Déclin dévastateur des éléphants de forêt en Afrique Centrale ». PLOS ONE Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 3 utilisent dans de nombreux cas des animaux de bat (dromadaires, ânes) pour le transport des armes, du matériel et des pointes d’ivoire récoltées. Actuellement, en raison de l’extermination des éléphants de savane d'Afrique (Loxodonta africana) dans la plupart des zones de savanes d’Afrique Centrale au cours des dernières décennies, plus de 90% des éléphants abattus illégalement en Afrique Centrale (des milliers d’individus en 2012) concernent les éléphants de forêt (Loxodonta cyclotis), principalement abattus par des chasseurs à pieds équipés en grand majorité de carabines de type « grande chasse » ou d’armes automatiques style AK47. Dans des zones encore riche en éléphants, la chasse des éléphants a pris un caractère industriel. Des groupes de 15 personnes, y inclus 4 chasseurs accompagnées des porteurs et d’un représentant du commanditaire peuvent entrer en forêt et ne craignent pas les patrouilles. La chasse d’éléphant de forêt, auparavant relativement sélectif (visait les gros porteurs) vise aujourd’hui tous les éléphants, sans discrimination. Les intermédiaires locaux De nombreux intermédiaires interviennent dans ce trafic. Ce peut ainsi être des commerçants locaux (souvent originaires d’une autre région au pays voir d’autres pays en Afrique Centrale ou de l’Ouest), des propriétaires d’armes et des munitions, des personnalités de la sphère politico-administrative, des acheteurs spécialisés. Les intermédiaires nationaux Afin de pouvoir transporter des milliers de pointes d’ivoire par an des zones reculées (principalement forestières) vers les points d’export d’un pays, les transporteurs doivent passer inaperçus à travers un grand nombre de points de contrôle mis en place par les Etats : les barrières routières des Eaux et Forêts, de la gendarmerie, les autorités portuaires, aéroportuaires, frontalières etc. Ces intermédiaires profitent à la fois du fait que les effectifs de contrôle sont insuffisants dans les zones reculées mais aussi du fait que les sommes d’argent très importante que génère l’ivoire permettent aux trafiquants de corrompre efficacement un grand nombre d’agents des Etats de toutes les administrations confondues. Cela résulte en une efficacité limitée de la lutte contre le braconnage, entravée par un système établi usant de méthodes coercitives contre un nombre limité d’agents intègres et motivés. Par exemple, étant donné que les véhicules immatriculés au nom des administrations sont rarement contrôlés, il est ainsi courant que l’utilisation des moyens de l’Etat serve directement au transport de produits illégaux. Les têtes des réseaux Les réseaux criminels mondiaux sont toujours à la recherche d’affaires très lucratives dont les risques sont moindres. Le trafic mondial illégal de la faune sauvage se place désormais au 4ième rang mondial des trafics illicites avec une valeur annuelle mondiale estimée entre 8 et 10 milliards de dollars américains. Malheureusement, ce trafic est actuellement encore considéré dans les législations fauniques comme un délit, au lieu d’être reconnu comme un crime, au même titre que les trafics de drogue, d’homme ou d’armes. Les criminels opérant dans la sous-région ont des réseaux en Afrique de l’ouest (Nigéria, Togo, Guinée Conakry notamment) mais aussi au Soudan (Khartoum), dans les ports d’Afrique australe, et utilisent aussi les lignes de transport aérien qui transitent vers l’Asie. Certaines défenses d’éléphants de la sous-région ont ainsi été confisquées dans des ports Européens, dans des pays de transit en Asie comme Singapour, et évidement dans les principaux pays de destination final comme la Thaïlande et la Chine. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 4 I.3 Eléments pour enrayer la criminalité faunique en Afrique Centrale Les éléments développés ci-dessous concernent les pays des espaces CEEAC et COMIFAC qui comptent encore des populations d’éléphants viables. 1.3.1 Des actions pilotes de lutte en cours dans les pays de la sous-région En 2012, et malgré les efforts listés ci-après, le nombre d’éléphants tués en Afrique Centrale a été encore plus élevé que les années précédentes. Le Gabon montre clairement le chemin dans la sous-région en matière de la lutte contre la criminalité faunique avec un engagement personnel fort et constant du Chef d’Etat dans cette cause: Juin 2011 : Eviction de 5,000 orpailleurs illicites du Parc National de Minkébé, site associé aux réseaux de trafiquants d’ivoire ; Juin 2012 : Destruction par le Chef d’Etat de l’ensemble des stocks d’ivoire résultant des saisies opérées par les services gouvernementaux après audit indépendant mené en collaboration avec TRAFFIC/WWF et CJ, avec comme but de (i) donner un signal fort de « tolérance zéro », (ii) éviter « les fuites », (iii) pouvoir rapporter l’ensemble des saisies aux autorités CITES, et (iv) faire « table rase » du passé ; Augmentation importante du budget d’Etat de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) ainsi que des effectifs des éco-gardes ; Implication permanentes des forces armées dans la sécurisation du Parc National de Minkébé aux côtés des agents de l’ANPN depuis 2011 ; Affectation de 40 policiers de la Gendarmerie Nationale pour opérationnaliser la « Brigade de la Jungle » ; 2012 : Mise en place d’une unité de chiens de détection des produits fauniques illicites (ANPN/WCS; Expansion du programme de surveillance aérienne de l’ANPN appuyé par le WCS ; Coopération effective naissante entre les différents services en charge de l’application de la Loi (PJ, Contra-gérance, Justice, MINEF, ANPN, Douanes) ; Fin 2012 : Début de la mise en place de l’Unité de Coordination Nationale pour combattre la criminalité faunique. Premier pays remplissant ses obligations vis-à-vis du PAPECALF ; Février 2013 : Interdiction de vente de carabines de type ‘grande chasse’ ainsi que les munitions y afférent (« 458 » & « 375 »). Voir : http://gabonreview.com/blog/interdictionau-gabon-des-fusils-et-munitions-de-gros-calibre/; Février 2013 : Début de la mise en place d’un système moderne de gestion des saisies d’ivoire opérées par les services gouvernementaux avec l’appui de TRAFFIC/WWF ; Taux d’arrestations et de poursuites judiciaires des trafiquants d’ivoire les plus élevées de la sous-région. Au Tchad, Depuis 2009, les troupes d’élites des forces d’armées Tchadiennes, appuyées par des hélicoptères, viennent en appui ponctuelle à la lutte contre le braconnage, En 2012, le Ministère de l’Environnement et des Ressources Halieutiques a reçu des dotations de véhicules, des motos, etc. pour renfoncer sa capacité de lutte contre les braconniers cavaliers. Le conservateur du Parc National de Sena Oura, formellement nommé en janvier 2013, a eu son premier ordinateur et moto fin 2012 ; Baisse drastique du nombre d’éléphants à Zakouma : de 4.300 individus en 2002 à 450 individus en 2010 (voir data sur power point présenté en annexe 5). Depuis octobre 2010 et grâce au nouveau système de gestion du Parc National de Zakouma mise en place par l’Etat en coopération avec African Parks Network (APN), la population d’éléphants est restée stable dans ce parc ces 2 dernières années (voir annexe 5). Une petite population de 13 individus a aussi été découverte au Nord de Zakouma. Une autre Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 5 population vers le Lac Fitri, d’une quarantaine d’individus dans les années 1980, sera étudiée en 2013. Une réflexion est en cours par l’Etat sur la mise en place d’un plan de protection des éléphants. Suite au massacre de plus de 250 éléphants dans le Parc National de Bouba N’Djida en janvier et février 2012 par des cavaliers étrangers lourdement armées, et sur instruction du Chef de l’Etat, le Cameroun a pris les mesures ci-après : Avril 2012 : Adoption du Plan d’urgence pour la sécurisation des Aires Protégées (PAUSAP : 2012-2017 (MINFOF, Cameroun) d’un montant de 126.335.500.000 F.CFA (252.671.000 $US). Le plan vise la sécurisation des aires protégées du Cameroun notamment celles frontalières. Le plan est finançable à travers les moyens propres de l’Etat et la coopération internationale ; Le plan prévoit entre autre le recrutement et la formation de 2.500 éco-gardes supplémentaires, soit 500 personnes par an. Des éco-gardes ont été affectés dans les différents parcs des régions du Nord et de l'Extrême Nord, dont 60 pour le seul parc de Bouba N'djida. Ces gardes ont bénéficié d'une formation militaire de 4 mois mais ont été affectés sans salaires ou moyens de subsistance ni moyen de fonctionnement jusqu'à ce jour (vérification avec personnel à la Benoué, Waza, Faro, Lobeke, autres). De plus, le mode de recrutement fait fi d'un préalable indispensable à l'efficacité de leur mission : la vocation ; Octobre 2012 : Mobilisation de 600 agents des troupes d’élite du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) des forces armées Camerounaises, pour sécuriser les parcs nationaux et frontières avec la RCA et le Tchad contre les cavaliers braconniers étrangers pendant toute la saison sèche pour une période indéfinie, et jusqu’à « la disparition de la menace ». Le bilan actuel de ces opérations est tenu sous silence3. Depuis des décennies, la République Centrafricaine a été le pays le plus fortement touchée par le grand braconnage d’éléphants, pratiqué par des braconniers nationaux, mais aussi par des colonnes de cavaliers originaires principalement du Soudan, et autrefois également du Tchad. On estime que dans les années 1980, les vastes aires protégées (Parcs Nationaux, Réserves de faune) et secteurs de chasse réservés au tourisme cynégétique du Nord- et Nord-est du pays (environ 150 000 km2) comptaient entre 50,000 et 80,000 éléphants de savane. Aujourd’hui, un grand maximum estimé de 300 à 400 individus survit sur cette même surface. Malgré des efforts importants menés pour lutter contre les « colonnes « de braconniers venant de l’étranger avec une stratégie paramilitaire affirmée (26 surveillants-pisteurs tués en 25 ans), la dilution des financements, des moyens et des actions sur ces vastes territoires ont été au final un échec patent. Ainsi, en novembre et décembre 2012, comme depuis des décennies, plusieurs colonnes de braconniers originaires du Soudan ont traversé toute la Zone d’intérêt cynégétique du nord et nord est RCA, cela au su et vu des autorités nationales (D-FAP du MEFCP), et notamment du Projet de conservation Ecofaune (UE), structures n’ayant pas les moyens, ni matériel, ni humains, pour intervenir face à une telle menace. Une particularité notée depuis maintenant 5 années, est que ces colonnes ne s’arrêtent plus, mais poursuivent leurs mouvements en direction du sud-Ouest du pays et du Nord Cameroun, à la recherche d’ivoire, faisant le chemin inverse en fin de saison sèche (retour au Soudan). Au vu de la situation politique actuelle en RCA, les actions du gouvernement pour combattre le grand braconnage sont très limitées. Il est cependant à noter que : Depuis Octobre 2012, un audit indépendant des stocks d’ivoire gouvernementaux a débuté en suivant l’exemple et la méthodologie utilisée au Gabon. Les stocks gardés par les services 3 L'abattage d'un groupe de 7 éléphants dans une zone cynégétique située au sud du parc à récemment été authentifié, confirmant les témoignages de présence de cavaliers dans le secteur en début d'année. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 6 de la faune à Bayanga et à Ngotto ont été recensés en présence des agents du WWF et rapatriés vers le dépositoire central à Bangui ; En 2011, 2012 et au moment de l’écriture de cette note, les Forces Armées Centrafricaines (FACA) sont venues en appui ponctuel aux autorités de gestion des aires protégées de Mbaéré Bodingue et de Dzanga-Sangha. Ces opérations militaires avaient pour objectif le refoulement des braconniers soudanais à la recherche des éléphants de forêt, menaçant ainsi le dernier bastion de protection des éléphants du pays, le Parc National de DzangaNdoki, qui fait partie du premier site tri-national du patrimoine mondiale de l’UNESCO dans le monde, situé entre la RCA, le Congo et le Cameroun (le Tri-National de la Sangha - TNS). En République du Congo; 2011 – 2012 : Interpellation de plusieurs trafiquants asiatiques et la plus grande condamnation d’un individu de nationalité chinoise en Afrique Centrale, avec 4 ans de prison ferme, 2012 : Ouverture d’une Maison d’Arrêt à Ouesso, dans la Sangha, un département très fortement menacé par le braconnage et le trafic illicite de la faune sauvage, 2012 : Condamnation d’un braconnier/trafiquant d’ivoire à la peine maximale de 5 ans de prison ferme. En République Démocratique du Congo ; En ce qui concerne la lutte contre la criminalité faunique, la RDC se trouve aujourd’hui dans la situation la plus précaire de tous les pays de la sous-région. Avec plus de 100,000 éléphants au début des années 80, et jusqu’à 1.000.000 d’éléphants au début du vingtième siècle, la RDC en compte entre 6,000 et 10,000 maximum aujourd’hui. En dehors des systèmes de gestion rigoureux mis en place dans les parcs nationaux de Virunga et Garamba, la capacité de gestion de l’Institut Congolais pour la Protection de la Nature (ICCN) et l’ensemble des agences gouvernementales en charge de l’application de la Loi faunique reste très faible. En 2011, la Déclaration de Kinshasa a été signée pour la sécurisation des AP, mais reste encore à être opérationnalisée. La RDC est aujourd’hui le seul pays à avoir encore des marchés d’ivoire illégaux importants dans les grandes villes comme Kinshasa, Kisangani, Goma, Bukavu et Lubumbashi. Le 21 Février 2012, le WWF et TRAFFIC ont publié un communiqué de presse exhortant les Parties à la 16ème Conférence des Parties (CoP) de la Convention Internationale sur le Commerce International des espèces de faune et de flore (CITES) d’instruire son Comité Permanent de recommander une suspension du commerce des espèces CITES pour les pays qui à plusieurs reprises n’ont pas démontré des progrès satisfaisants dans la mise en œuvre des exigences de la CITES dans le cadre de la Résolution et du plan d’action. La RDC, le Nigéria et la Thaïlande ont été identifiés comme les pays les plus impliqués dans le commerce illicite d’ivoire à l’échelle mondiale par chaque analyse du système ETIS (Elephant Trade Information System) depuis la première analyse présentée à la CdP12 il y a une décennie. ETIS est un système d’information complet qui permet d’étudier le commerce illicite de l’ivoire et d’autres produits d’éléphants. ETIS vise à enregistrer et à analyser les niveaux et les tendances du commerce illicite international. 1.3.2 Des actions en cours par la COMIFAC : PAPECALF (voir le plan en annexe 3) En Juin 2012, les pays de l’Afrique Centrale ont adopté le Plan d’Action sous-régional des Pays de l’Espace COMIFAC pour le renforcement de l’Application des Législations nationales sur la Faune sauvage (PAPECALF) pour la période 2012-2017. L’objectif global du plan est de renforcer l’application des législations nationales et des réglementations sur la faune sauvage. Les 4 objectifs spécifiques sont : Renforcer la coopération et la collaboration entre les autorités de contrôle et les autorités judiciaires concernées par l’application des lois sur la faune sauvage au niveau national, ainsi qu’entre les pays de l’espace COMIFAC ; Accroître les investigations en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières ; Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 7 Mettre en place des moyens de dissuasion efficaces pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal de la faune, s’assurer que les poursuites sont conduites de manière régulière et en respect des lois nationales et que les résultats des contrôles et des poursuites judiciaires sont suivis, publiés et largement diffusés ; et Renforcer la prise de conscience des problématiques du commerce illégal de la faune sauvage. 1.3.3 Des actions en discussion par la CEEAC : SYLABAC & PROLABAC Au vu des impacts causés par la criminalité faunique qui touchent à la sécurité et l’économie des pays de l’ensemble de la sous-région, la CEEAC se propose aussi de développer une Stratégie de Lutte Anti Braconnage en Afrique centrale pour un fonctionnement efficace et durable du Système de Lutte Anti Braconnage en Afrique Centrale (SYLABAC). Le SYLABAC devrait être constitué « de plusieurs piliers et outils suivants : politique, sécuritaire/information, institutionnel, juridique/réglementaire, financier, marketing/communication, socio-économique, recherche/formation-innovation. Sa visibilité sur le terrain se fait à travers le Programme de Lutte Anti Braconnage en Afrique Centrale (PROLABAC) » (Note d’orientation PEXULAB de la CEEAC, Février 2012). 1.3.4 Eléments de suggestion des auteurs de cette note technique L’aire de répartition des éléphants en Afrique Centrale, forêts et savanes confondues sont tellement vastes, inaccessibles et incontrôlées au point qu’il s’avère très optimiste de penser que le personnel tous corps confondus (Eaux et Forêts/ICCN/ANPN/MINEF/Police/armée de terre) disponible sera suffisant pour couvrir assez de terrain par les patrouilles terrestres en brousse pour dissuader les braconniers. Au vu de ces réalités, ainsi que du fait qu’un braconnier arrêté semble être remplacé par un autre le lendemain, les auteurs suggèrent de focaliser l’approche sur 9 axes d’interventions urgentes complémentaires : 1. Reconnaître la gravité de la situation Les réponses à la menace du braconnage international passent premièrement par la reconnaissance de la gravité de la situation et la transparence des informations. Or, à ce jour, et malgré des discours contraires, l'opacité reste totale et la volonté de taire la réalité est toujours de mise dans certains Etats. La collaboration et la coordination entre les acteurs ne peuvent être effectives sans le partage d'informations en totale transparence ; il conviendrait donc d'inciter les Etats à s'engager à communiquer dans le futur ouvertement et en toute transparence sur la réalité des faits se déroulant dans leurs territoires. 2. Mettre l’accent sur la protection et la bonne gestion de certaines aires protégées prioritaires. Ces aires devraient de noyaux de conservation, et constituer les derniers bastions de protection pour la grande faune africaine. Elles devraient être protégées d’une manière continue avec des équipes efficaces, et servir de modèle pour la mise en place des mécanismes de gestion de la faune sur le long terme. Toutefois, un nombre croissant des études4 montre la réduction, voire l’effondrement, des populations des grand mammifères, y inclut des antilopes, primates, des éléphants etc, à l’intérieur des aires protégées Africaines. Des causes directes (proximate drivers) semblent souvent bien connues, avec en tête, le braconnage et d’autres pressions humaines liées aux changements de 4 Caro, T. and P.Scholte. 2007. When protection falters. Afric. J. of Ecol. 45: 233 - 235. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 8 l’utilisation des terres5. Toutefois, parmi les causes racines (underlying drivers), le manque de l’efficacité de leur gestion est devenu de plus en plus marquant. Au vu de ces résultats très mitigés de la gestion des aires protégées dans la pluparts des pays de la sous-région depuis une trentaine d’années, des modèles de co-gestion avec des agences spécialisées qui s’impliquent fortement pour une longue période et qui commencent à porter leurs fruits sur quelques sites (Virunga, Garamba, Zakouma) devraient être accélérés et élargis à d’autres sites. Chaque site doit disposer au minimum d’un responsable, sélectionné et évalué selon des indicateurs de résultats, ayant des capacités techniques exceptionnelles et une grande expérience en matière de gestion d’aires protégées pour coordonner 3 unités, chacune gérée par un spécialiste reconnu: Une unité de renseignement et d’investigation Une unité de lutte anti-braconnage opérationnelle y inclus de l’appui aérienne Une unité spécialisée dans les relations avec les communautés locales et gestion des conflits 3. Démanteler les réseaux criminels jusqu’à « leurs tête ». A titre d’exemple, dans le sud-est du Cameroun, les trafiquants d’ivoire sont connues par le sobriquet « les Ivoiriens ». Connus de tous, intouchables. Des réseaux puissants similaires existent dans tous les pays de la sous-région. En plus d’accroitre la performance des sites prioritaires, il faudra mettre fin à l’impunité des hommes puissants locaux, soutenus par des syndicats criminels dans les capitales, capables de faire taire des équipes de protection locales et de corrompre les services étatiques en charge de l’application de la Loi. Pour ce faire, les pays de la sous-région devraient tout d’abord aborder la criminalité faunique au même titre et avec les mêmes instruments que les trafics de drogue, d’homme, d’armes, etc. et cela, avec les mêmes partenaires engagés dans ces luttes. Suite à toutes les informations reçues des braconniers/commanditaires actuellement en prison/garde à vue dans la sous-région, principalement au Gabon, au Cameroun et au Congo Brazzaville, il existe déjà des éléments de données très importants sur les modes opérationnels de ces réseaux, y compris des noms, identités, numéros de téléphone, lieux de résidence, contacts etc. de plusieurs commanditaires. Un nombre limité d’experts, issus des administrations de la contre-ingérence, des Eaux et Forêts, de la Police judiciaire, de la Douane, de la Justice, devrait être constitué dans chaque pays, dans le contexte des Unités de Coordination Nationale (UCN) à mettre en place. La création des UCN est obligatoire dans le PAPECALF (Objectif 1.3, page 5), adopté en Conseil des Ministres de la COMIFAC en Juin 2012. Ces UCN sont chargées de la mise en commun de leurs bases de données sur ces réseaux, de l’analyse de leurs profils, de la mise en place des opérations de suivi de ces personnes, en vue de les démanteler par leur tête. Evidemment, ceci n'a de sens que si les Etats et les autorités s'engagent à transmettre les indices, les saisies et les renseignements aux organes internationaux afin de faciliter les enquêtes, ce qui n'est pas le cas à ce jour, certain gardant jalousement leurs informations. INTERPOL, à travers son Sous-groupe de travail sur la Criminalité Faunique à Lyon, peut-être mobilisé pour former des telles unités, ainsi qu’a mette à contribution le réseau INTERPOL pour traquer ces criminels au-delà des frontières d’un pays. En dehors d’INTERPOL, les autres organismes spécialisées comme l’Organisation Mondial des Douane (OMD), les ONG de conservation (WCS/WWF/TRAFFIC, 5 Scholte, P. 2011. Towards understanding large mammal population declines in Africa’s protected areas: A West-Central African perspective. Tropical Conservation Science Vol. 4 (1):1-11. www.tropicalconservationscience.org Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 9 RALF, PALF, LAGA) ainsi que les missions diplomatiques accrédités dans les pays feront aussi partie des membres des UCN. Les fonctions des UCN pourraient être les suivantes: collecte et analyse des données reçues des agents de terrain (Agents de la faune et AP/Police/Gendarmerie Nationale, Procureurs, etc), visiter et analyser les « scènes de crime » et matériels confisqués (armes, téléphones, documentations, empreintes digitales », etc.), interroger les criminels arrêtés, coordonner le suivi des réseaux de trafiquants, organiser les opérations d’infiltration/couverture », des arrestations, et fournir un appui aux juges d’instruction pour défendre les intérêts de l’Etat en tant que partie plaignante, pour mettre des réseaux hors d’état de nuire. Il conviendrait également de parvenir au recueil de toutes les informations de terrain avec la préoccupation du strict respect des procédures légales, afin que les éléments recueillis puissent servir de pièces à convictions juridiquement recevables dans les procédures judiciaires futures. 4. Augmenter les pénalités Afin de se doter d’instruments juridiques performants pour dissuader des personnes de s’engager dans ce trafic, les pays de l’Afrique Centrale doivent urgemment revoir leurs lois pénales relativement à la qualification délictuelle des infractions fauniques, en suivant l’exemple du Gabon qui est actuellement en train de réviser son Code Pénal pour définir le trafic de la faune sauvage comme crime, au même titre que le trafic de drogue. A titre d’illustration, le maximum des peines prévues par les lois fauniques de certains pays d’Afrique centrale en cas d’abattage d’espèces protégées est en l’état actuel de ces législations respectivement de 5 ans pour le Congo, 3 ans pour le Cameroun, 1 an pour la RCA et 6 mois pour le Gabon. 5. Traiter systématiquement la corruption Le trafic d’influence, abus de pouvoir et d’autres formes de corruption, sont le premier obstacle à l’application effective des lois fauniques en Afrique Centrale. Basé sur plus de 700 cas d’étude, il existe une documentation sur les tentatives de corruption dans 85% des opérations d’arrestation sur le terrain et 80% des affaires portées en justice au sein du système judiciaire camerounais par exemple (Wildlife Justice No. 006, Juin 2009 : Criminalité faunique et lutte contre la corruption 6). 5.1 A travers un signal fort envoyé par les plus hautes autorités des Pays d’Afrique Centrale, pour lequel le prochain Sommet des Chefs d’Etats de la CEEAC semble l’une des voies les plus appropriées, il serait d’une grande utilité que les Chefs d’Etats puissent se prononcer pour mettre en place une politique de « tolérance zéro » pour tout agent de l’Etat impliqué (directement ou indirectement pendant des transactions, passages de l’ivoire au niveau des barrières/frontières, etc.) dans le trafic des espèces protégées. 5.2 La distribution des armes de grande chasse par les hommes politiques, encore monnaie courante lors des campagnes électorales dans certains pays de la sous-région, ne devrait pas seulement être stoppée directement, mais ces personnalités devraient être poursuivies pour incitation au braconnage et commerce d’ivoire. 5.3 Investir dans la mise en place de mécanismes de bonne gouvernance basés sur la performance et la lutte contre la corruption Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire le manuel « Investing in Governance – Being a Smart Donor in the Forest Sector » en annexe 6. 6 http://www.laga-enforcement.org/Portals/0/Wildlife%20justice/PDF%206th%20Edition%20Wildlife%20Justice%20French%20.pdf Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 10 Cas d’exemple de la RDC: Braconnage organisé, groupes armés et une impunité régulière Pendant que certains états mettent à contribution leurs forces armées dans cette lutte (tel que le Cameroun, le Gabon et le Tchad), dans d’autres pays, des éléments des forces armées sont souvent fortement impliqués dans le trafic d’ivoire. En RDC, qui se retrouve au dernier rang sur l’indice de développement humain (IDH 2011, 187ème pays http://radiookapi.net/societe/2013/03/15/la-rdc-classee-en-derniere-position-sur-lindice-de-developpement-humaindu-pnud/ ), a beaucoup de peine à rendre efficace ses efforts de la gestion des ressources naturelles et de la conservation. En 2012, plus d’une dizaine de gardes ont perdu la vie en service dont un chef de site (PN de Virunga (PNVi) et Upemba (PNU), et Réserve Faunique à Okapi (RFO)). En 2011, sept gardes avaient été nominés à titre posthume pour le prix Abrahams qui met à l’honneur ces agents de l’ICCN. En 2010 huit ont été nominés dont 2 gardes pour la RFO et la Réserve Naturelle d’Itombwe, 6 du PN Garamba (PNG) et du PNVi. Malgré cette situation critique, l’Etat congolais peine encore à engager de réelles mesures pour la mise en œuvre de la Déclaration de Kinshasa signée en 2011 avec l’UNESCO et qui devrait promouvoir la sécurisation des Aires Protégées. PNG : Juin 2012, sous la menace de la LRA la station fut fermée ; PN Kahuzi Biega : Menaces récurrentes des FDLR et autres tels que Raïa Mutomboki, avec la problématique des pressions démographiques sur les terres du Parc ; PNU : Août 2012, station de Lusinga attaquée par les groupes Mai Mai et depuis le PNKL est sous la même menace. Décembre 2012 assassinat du Conservateur chef de site ; PN Salonga : 25 octobre 2012, 1000 kg de viande de brousse incinérée et pression de l’auditorat militaire de Boende. Décembre 2012 évasion de 5 braconniers à Mbandaka ; Domaine de Chasse de Bombo lumene : Novembre 2012 spoliation des terres par des privés sud-coréens et turcs ; RFO : La bande à Morgan, en échange d’or et d’ivoire, est alimentée en armes, munitions, matériel de communication ème par le commandement de la 9 région militaire FARDC à Kisangani. Ils récupèrent deux fois par semaine de l’or à Pongai et Elota. Morgan passe la nuit régulièrement chez ses soutiens à Kisangani et Nia Nia. Un de ses adjoints “Colonel” ème Mulindilwa, est officiellement toujours inscrit au centre de brassage, sans rang, mais avec un uniforme (9 région militaire FARDC* * Letter dated 12 November 2012 from the Chair of the Security Council Committee established pursuant to resolution 1533 (2004) concerning the Democratic Republic of the Congo addressed to the President of the Security Council 6. Détruire les armes saisis Les armes confisquées « en flagrant délits » ou « sans-papiers » devraient systématiquement être détruites et non-pas être restituées contre amende par le mécanisme de transaction ou vendues aux enchères, comme il est de coutume dans la pluparts des pays de la sous-région. 7. Règlementer de manière stricte la vente des armes de grande chasse et des munitions La grande majorité des éléphants braconnés en Afrique Centrale sont abattus avec ce type de fusils. La vente des munitions : il y a littéralement des milliers de cartouches de grande chasse vendues légalement en Afrique Centrale par mois, cela est régi par les Ministères en charge de l’intérieur. Il en est de même pour la vente des fusils et carabines. La vente des carabines de type « grande chasse », ainsi que leurs munitions, devrait être beaucoup plus strictement réglementée. Le Gabon, ou la grande chasse est fermée depuis 1981, vient d’interdire la vente de ce type de fusils et munitions en février 2013. 8. Mettre sur pied et alimenter une base de données ADN de l’ivoire L'alimentation d'une banque de données ADN de l'ivoire serait un atout considérable pour identifier les sources des ivoires saisis et pour mieux comprendre l'organisation et les modes opératoires des filières d'exportation de l'ivoire. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 11 9. Débuter un dialogue avec les pays consommateurs, en commençant par la Chine et la Thaïlande La Chine et la Thaïlande sont les deux plus gros consommateurs d’ivoire dans le monde. Selon le dernier rapport de la CITES basé sur les données provenant du Programme de surveillance des abattages illicites d’éléphants (MIKE), des données de l’UICN sur l’état des populations d’éléphants, du Système d’information sur le commerce des éléphants (ETIS) géré par TRAFFIC et de la base de donnée de la CITES gérée par le Centre mondial de suivi de la conservation du PNUE (UNEP-WCMC) il existe une corrélation étroite entre l’évolution du braconnage des éléphants et celle des saisies massives d’ivoire, en identifiant des schémas foncièrement identiques aux différents points de la chaine de transactions de l’ivoire illicite. Au cours de la seule année 2011, 14 saisies massives d’ivoire ont eu lieu - depuis 23 ans qu’ETIS établi des statistiques, c’est la première fois que le chiffre dépasse la dizaine. La quantité totale est estimée à 24,3 tonnes d’ivoire de plus chaque année que durant l’année précédente. La Chine et la Thaïlande sont les deux premières destinations des expéditions d’ivoire illicite d’après les informations relatives aux saisies. Du 23 au 31 Octobre 2012, les autorités Gabonaises, en collaboration avec l’opération HOPE initiée par l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), Conservation Justice et WWF, ont fait plusieurs opérations coups de poing à l’aéroport de Libreville, lors desquelles plusieurs confiscations d’ivoire ont été réalisées sur des citoyens chinois. Le 28 Janvier dernier, 4 ressortissants Chinois résidant en Afrique ont été arrêtés à Shekou Ferry Terminal en Hongkong pour possession de produits en ivoire : http://native.cnr.cn/city/201301/t20130128_511874271.html Malgré le fait que la Chine déploie certains efforts pour améliorer la lutte contre ce trafic, la demande intérieure pour une classe moyenne grandissante est extrêmement élevée. En ce qui concerne la Chine, nous suggérons que : - les Ministères des Affaires Etrangères entament des dialogues bilatéraux avec les missions diplomatiques Chinoises dans chacun des pays de la sous-région ; - les Chefs d’entreprises Chinoises soient invités à instruire une politique de tolérance zéro dans les règlements intérieurs de leurs sociétés pour tout employé impliqué dans le trafic d’ivoire ; - poursuivre les opérations avec l’OMD, suivant le modèle de leur opération HOPE ; - les pays de la sous-région inscrivent la problématique du trafic d’ivoire vers la Chine sur l’agenda du Forum de Coopération Chine – Afrique (Forum on China/Africa Cooperation (http://www.focac.org/eng/) et l’insèrent dans leur programs de travail par rapport au dialogue Chine – Afrique Centrale (COMIFAC/PFBC). En Thaïlande, le commerce d’ivoire domestique est légal. Il existe entre 2.000 et 2.500 éléphants asiatiques sauvages dans ce pays, ainsi que 400 éléphants domestiqués, appartenant à des propriétaires privés. L’éléphant est adoré en Thaïlande. La plupart des consommateurs d’ivoire en Thaïlande croient que l’ivoire provient de dents des éléphants du pays, et que les dents d’éléphants tombent et repoussent naturellement. L’application des lois en matière de vérification de l’origine y est très faible. Le résultat est que la Thaïlande est le plus grand marché international irrégulier et incontrôlé d’ivoire, et des milliers de pointes d’ivoire des éléphants d’Afrique y sont commercialisées illégalement chaque année. C’est dans ce contexte que le WWF a initié une pétition internationale demandant au Premier Ministre Thaïlandais d’interdire le commerce d’ivoire dans son pays. Le 25 Février 2013, 500,00 personnes avaient signé la pétition en ligne (voir : http://bit.ly/13xf6hg). Les signatures ont été Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 12 présentées au Premier Ministre Thaïlandais à Bangkok le Mercredi 27 Février, et la pétition a continuée continue jusqu’au 14 Mars, date de fin de la 16ième conférence des parties à la CITES, qui s’est tenue à Bangkok. Dans la même optique, le 21 Février 2012, le WWF et TRAFFIC ont publié un communiqué de presse exhortant les Parties à la 16ième Conférence des Parties (CoP) de la CITES d’instruire son Comité Permanent de recommander une suspension du commerce des espèces CITES pour les pays qui à plusieurs reprises n’ont pas montré des progrès satisfaisants dans la mise en œuvre des exigences de la CITES dans le cadre de la Résolution et du plan d’action. La Thaïlande, ensemble avec le Nigéria et la RDC, ont été identifiés comme les pays les plus impliqués dans le commerce illicite d’ivoire à l’échelle mondiale par chaque analyse d’ETIS (Elephant Trade Information System) depuis la première analyse présentée à la CdP12 il y a une décennie. Avant la publication du communiqué de presse, TRAFFIC et WWF ont renvoyé des correspondances aux autorités CITES des 3 pays dans le même sens. En que qui concerne la Thaïlande, nous suggérons que les pays de la sous-région exhortent le Gouvernement Thaïlandais à fermer le commerce d’ivoire. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 13 II. La problématique dite « Soudanaise » II.1 Introduction La problématique dite « braconnage Soudanais » menace environ 2 à 3 % de la population totale restante d’éléphants en Afrique Centrale, et principalement les dernières populations d’éléphants de savanes de la sous-région. Evidement, ce petit groupe d’acteurs, estimée à quelques centaines de personnes, et compte tenu de son armement, ses méthodes de chasse, ses origines et liens avec des pays hors espace CEEAC ainsi qu’avec des groupes rebelles voire terroristes, pose évidemment des risques sécuritaires et déstabilisateurs importants pour la sous-région. La réponse de terrain à apporter immédiatement à la menace actuelle du braconnage notamment celui qualifié de "soudanais" n'est pas à la portée des structures en charge de la protection de la faune dans les pays concernés. L'implication des forces armées est donc la priorité absolue. Pour autant cette intervention – qui ne saurait s'inscrire dans la durée - ne doit pas se faire sans l'implication des structures en charge de la protection de la faune à tous les niveaux de décision et aux niveaux opérationnels, cela afin de garantir pour le futur le transfert et la continuité des connaissances, des compétences et de faciliter la collaboration entre les différentes forces en présence. II.2 Les acteurs L’ampleur du problème a été mise en évidence pour la communauté régionale et internationale à travers la forte médiatisation du massacre des éléphants dans le Parc National de Bouba Ndjida dans le nord du Cameroun en janvier et février 2012, ou, pendant une période de +/- 6 semaines, des braconniers étrangers, utilisant des animaux de transport (chevaux, ânes, etc.) ont pu abattre plus de 300 éléphants avant d’être chassés du territoire Camerounais par les forces armées. Pourtant, ces chasseurs opéraient dans la sous-région depuis très longtemps. Le fait qu’ils pénètrent actuellement profondément en territoire camerounais et tchadien est simplement dû au fait que leurs zones de chasse traditionnelles, et notamment le nord et l’est de la RCA et le nord de la RDC sont présentement quasiment vidées d’éléphants. Le modus opéranti de ces chasseurs peut être résumé ainsi7 qu’il suit : 7 Ils opèrent généralement en saison sèche, pendant que les grandes rivières et marécages tarissent suffisamment pour leur permettre de traverser avec leurs animaux8 ; Ils partent en groupe nombreux jusqu’à 80 personnes depuis le Soudan et le Soudan du Sud, ce qui devrait les rendre vulnérable aux renseignements et à la contre-offensive ; Ils sont à dos de cheval, accompagnés par des ânes et dromadaires, utilisés pour le transport du matériel, de la nourriture, des armes, et de l’ivoire au retour ; Ils sont généralement bien armés avec des armes de guerre légère (lance-roquettes et grenades ont aussi été observés). Ils portent pour certains des tenues militaires et disposent parfois de moyens de communication (téléphones satellitaires) ; Arrivés en zone de chasse, ils se divisent en petits groupes de chasse de 4 à 8 personnes, et communiquent parfois entre eux par téléphone satellitaire ; Techniques de chasse : ils se renseignent auprès des populations sur la présence d’éléphants (ainsi que de la présence d’éco-gardes ou forces de l’ordre). Une fois qu’ils trouvent des Cela correspond au moins au modus opérandi de la RCA et de Boubandjida. L'expérience de Zakouma est quelques peu différente avec des incursions plus rapides et moins nombreuses, une infiltration plus basée sur les ferricks 8 Des contre-exemples existent, comme par exemple le mois d’Aout 2012 dans le Mayo-Lémié au Tchad (SOS Elephants Tchad) Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 14 empreintes fraiches, ils partent à la poursuite des groupes d’éléphants. Ils encerclent un troupeau, et tuent l’ensemble des individus du groupe. En tirant d’abord sur les bébés, ils s’assurent que les adultes restent sur place pour leur protection. Les éléphants non porteurs de pointes d’ivoire sont également abattus, afin d’éviter de repister ces animaux sans valeur pour eux au cours de prochains pistages; Ils s’assurent de la coopération des populations locales, notamment en donnant la viande d’éléphant en échange d’informations ; Très aguerris et habitués aux oppositions armées avec les surveillants-pisteurs et autres lutteurs (au nord RCA notamment), depuis de longe dates, ils sont considérés comme d’excellents combattants, très mobiles et endurants ; Leurs procédés de chasse, leur modes d'action et de déplacement traduisent une discipline et une organisation de type militaire, qui laisse penser que l'ivoire n'est qu'un vecteur de financement d'objectifs autres et non une finalité en soit. Depuis le massacre de Bouba Ndjida et leur retour en fin de saison « chez eux », les cavaliers chasseurs sont de nouveau de retour dans la sous-région. Les premiers rapports de signalisation de braconniers, de retour en RCA (plus tôt que d’habitude), ont été reçus par des collègues du programme ECOFAUNE au nord de la RCA en octobre 2012. Un infirmier en RCA, qui a soigné un des braconniers, a signalé qu’il était du même groupe que celui qui avait massacré les éléphants de Bouba Ndjida en début 2012. En fin 2012, deux colonnes lourdement armées ont été observés en route vers la frontière avec le Tchad. En début 2013, les deux colonnes semblent s’être séparées, avec quelques éléments observés aux alentours du PN de Bouba Ndjia, ou 7 carcasses récentes ont été dernièrement découvertes, et Séna Oura, et un autre groupe en route pour les zones forestières du Sud-Ouest RCA. Depuis janvier 2013, une trentaine d’éléphants d’après des informations concordantes, ont été massacrés dans le Parc de Mbaéré-Bodégué. Cette situation inacceptable a alors conduit à l’organisation d’une opération militaire dans la région. Apres la réunion de sécurité du 06/02/2013 présidée par le préfet de la Sangha-Mbaéré à Nola, une mission mixte (Région Militaire N°3, Compagnie de Gendarmerie de Nola ainsi que les Eaux & Forêts a été déclenchée le 09/02/2013 organisée par les APDS. Cette mission est en cours d’exécution. Le premier contact avec les braconniers a eu lieu fin février dans les environs du village DENGBE, où une puissance de feu inattendue a été opposée aux forces de l'ordre. A l’heure actuelle, les braconniers ont quitté la zone de la Sangha-Mbaere et sont toujours localisés autour de SAPA, GAZI (dans la Mambere Kadei) et à 18 km de NGOTTO dans la Lobaye. Lors des opérations de terrain, Huit (08) cadavres d’éléphants braconnés ont été découverts, défenses découpées à la hache. » (Compte rendu de mission, Expert National, APDS, Bayanga, le 13 mars 2013). Voir aussi communiqué de presse du 3 mars 2013 relatant le braconnage d’éléphants dans cette zone : http://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com/2013/03/12/mbaiki-10-elephantsabattus-par-des-braconniers/. II.3 Eléments pour traiter la problématique dite « braconnage Soudanais » II.3.1 Les actions en cours par le Cameroun, la RCA et le Tchad : implication des forces armées Actuellement, les forces armées du Tchad, du Cameroun, et dans une moindre mesure celles de la RCA, sont déployées sur le terrain pour combattre les braconniers soudanais. Au Cameroun, et depuis début octobre 2012, les forces armées camerounaises ont déployés 600 hommes du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) dans les parcs nationaux au nord du pays. Au Tchad, les forces spéciales des forces armées viennent régulièrement en appui aux agents du Ministère de l’environnement et des ressources halieutiques, y compris avec un soutien aérien en hélicoptère. En RCA, 60 FACA sont depuis un mois, en renforcement des agents des Eaux et Forêts de Nola, Ngotto et Dzanga-Sangha. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 15 Vu le nombre de braconniers lourdement armées dans ces zones, plus d’hommes et d’équipement sont nécessaires. II.3.2 Les actions en cours par la COMIFAC : Accord tri-nationale entre le Cameroun, la RCA et le Tchad Depuis la session extraordinaire du Conseil des Ministres de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) de juin 2012 à N’Djamena au Tchad, un projet d’Accord de Coopération Tripartite entre les Ministères des Eaux et Forêts de la République du Cameroun, la République Centrafricaine et la République du Tchad relatif à la lutte anti braconnage transfrontalière est en voie de développement. Une version quasi définitive a été produite en novembre 2012 et a été soumise à la Présidence au Cameroun (Voir annexe 2). L’Accord, inspiré du modèle de l’accord tri-national entre la RCA, la République du Congo et le Cameroun, a pour objet de développer une stratégie conjointe de lutte contre le braconnage transfrontalier et de mettre en place un dispositif opérationnel approprié pour le renforcement de la collaboration transfrontalière, l’amélioration de la coordination des interventions, la mobilisation des ressources nécessaires et l’implication des principales parties prenantes. Aujourd’hui, l’accord n’est encore signé et les actions y afférentes n’ont pas encore été mise en œuvres. II.3.3 Les actions en cours par la CEEAC : PEXULAB & PAULAB En Février 2013, et sur fonds du 5ième Programme Indicatif Régional Européen (ECOFAC/RAPAC/CEEAC), la CEEAC a engagé deux consultants pour une durée de 60 jours, avec pour mandat d’élaborer un projet de Plan d’Action d’Urgence de Lutte Anti Braconnage (PAULAB) dans les régions septentrionales de la sous-région à savoir Nord Cameroun, Nord-Est RCA et Sud Tchad d’une durée de deux ans au plus. Aussi en février 2013, la CEEAC a distribué un projet de Plan d’Extrême Urgence de Lutte Anti braconnage (PEXULAB) dans la zone du Nord Cameroun, Nord-Est RCA et Sud Tchad, d’une durée opérationnelle proposée de 3 mois avec démarrage immédiat (voir version 21.02.13 du plan en annexe 1). Il est préconisé que ce plan soit finalisé et adopté lors de la réunion d’extrême urgence organisée par la CEEAC et les autorités camerounaises à Yaoundé, Cameroun, du 21 au 23 Mars 2013, puis mis en œuvre. A ces assises sont conviés les Ministres en charge des affaires étrangères, de la Défense et des Eaux et Forêts, ainsi que les partenaires techniques et financiers de la RCA, du Cameroun et du Tchad. Sont également conviés, les Ministres en charge de la faune de tous les autres pays membres de la CEEAC. L’intervention visée par le projet de plan PEXULAB est de « lutter d’urgence contre le crime organisé sur la faune notamment le massacre actuel des éléphants entre le Sud du Tchad, le Nord Cameroun et le Nord de la RCA. Spécifiquement, il s’agit de : démanteler le réseau des grands braconniers et trafiquants opérant dans la zone ciblée ; lutter contre la circulation illicite des armes légères et de petits calibres, et éventuellement d’autres types d’armes dans la zone ciblée ; assurer l’intégrité et la sécurité de la zone sous menace des braconniers organisés principalement les aires protégées de Bouba Ndjidda au Cameroun, Sena Oura au Tchad, Mbaéré-Bodingué et Manovo-Gounda-Saint-Floris9 en RCA» (Projet PEXULAB-21.02.13 version19h). 9 Selon nos informations, il n’y a plus un seul éléphant dans ce parc. Aussi, le PN est totalement inaccesbile au vu de la 2 situation en RCA (toute la zone Ecofaune – 80,000 km ) est sous contrôle rebelle, et toutes les installations ont été pillées, matériels volés, etc. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 16 Les résultats attendus comme déclinés dans le projet PEXULAB (version 21.02.13 19h) sont ; - les colonnes de braconniers annoncés sont démantelées, démobilisées et désarmées ; - les braconniers et complices arrêtés sont traduits en justice ; - les armes légères et de petit calibre (ALPC) sont saisies et détruites ; - les aires protégées de la zone ciblée sont sécurisées ; - la coopération en matière de la LAB est amorcée ou renforcée au niveau sous régional, régional et international pour sécuriser la zone ; - un système de renseignement et de partage d’informations est développé et opérationnel ; - la communauté internationale et l’opinion publique sont régulièrement informées des opérations menées dans le cadre du plan d’extrême urgence. Le budget du plan PEXULAB provisoire proposé par les consultants de la CEEAC (Chapitre 10 du Projet PEXULAB-21.02.13 version19h) est chiffré à un total de 1.810.382 Euro, sans compter les postes qui ne sont pas encore budgétisés. Au même moment, la CEEAC a aussi partagée les projets de Termes de Référence pour des groupes de travail qui devraient travailler, au cours des assises de Yaoundé, sur les 3 axes proposés du PEXULAB ; 1. Aspects techniques du PEXULAB et feuille de route post réunion d’urgence 2. Aspect financier du PEXULAB 3. Aspects politico-administratifs et du lobbying du PEXULAB Un premier projet de plan PAULAB, à élaborer par les 2 consultants susmentionnés, devrait être disponible pour consultation en Mars 2013. Le projet de plan d’extrême urgence (PEXULAB) a été conçu par les mêmes consultants. II.3.4 Les actions proposées par les auteurs de cette note technique 1. Mise en place d’un Etat-major inter-Etats de crise (aussi retenu dans PEXULAB). L’organisation du travail tant diplomatique, administratif, que financier et technique doit être gérée par une petite cellule de crise des 3 pays. La composition pourrait être de 3 officiers supérieurs en lien avec les Présidences des 3 pays, en collaboration avec les ONG partenaires connaissant bien la région et susceptibles de recevoir et gérer une partie de certaines subventions (comme des Fonds PIR/EU/CEEAC). 2. Cette cellule de crise devrait baser son action sur quelques sites prioritaires en disposant d’équipes sûres, mais aussi avoir la possibilité de recevoir l'appui des forces de l’ordre, des services de renseignements et des fonctionnaires des Eaux et forêts en place dans les différentes régions concernées. Dans et autour des sites clefs il y a: a. en RCA, Le Nord (ECOFAUNE – non opérationnel sur le terrain depuis Décembre 2012), Ngotto (projet d’appui RAPAC en péripherie du PN avec société Buffle Rouge), et DzangaSangha (MEFCP/WWF), b. au Cameroun, les AP de Kalamaloué, Waza, Kalfou, , Bouba Ndjida, Bénoué, et Vallée du Mbéré, et les zones de chasses environnantes, c. au Tchad, les PN de Zakouma (APN), Sena Oura / Binder Lere, Chari Baguirmi. En complément des effectifs mentionnés en paragraphe 1.3.4 ci-dessus, chaque site menacé devrait disposer: d’une unité d’intervention (50 militaires par site avec des moyens de déplacement) des moyens de communication effectifs (voir section 7 du projet PEXULAB). Cette cellule pourrait avoir pour missions de : - Coordonner la lutte contre le braconnage au niveau des sites retenus Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 17 - Organiser et structurer la transmission et l'analyse du renseignement plus la diffusion de l'alerte Alimenter les bases de données internationales en matière de criminalité faunique 3. 4. Améliorer l'efficacité du renseignement opérationnel de proximité Améliorer la surveillance de terrain par ; Une intensification des patrouilles de surveillance, Une amélioration de la permanence de la surveillance notamment en saison des pluies L'emploi d'avions de reconnaissance, voir des drones, au moins sur les sites prioritaires (Bouba Ndjida, Sena Oura, Zakouma, etc.), comme proposé par le WCS, sont indispensables pour suivre les mouvements des éléphants et des braconniers, pour pouvoir orienter les troupes terrestres, ainsi que pour dissuader les braconniers. 5. faciliter la réalisation d'opérations conjointes transfrontalières, afin de pouvoir poursuivre les braconniers au-delà des frontières et maximiser la capacité aérienne limitée existante. A noter que la RCA n’a aucune capacité aérienne, et les BIR disposent actuellement d’un hélicoptère affecté pour cette opération basé à Garoua à plein temps. La RCA fonctionne comme un « trou noire », à partir duquel les braconniers sortent et entrent. 6. Besoins de l’implication des partenaires spécialisés comme INTERPOL et AFRICOM pour des formations et les études d’analyse scientifique “forensic studies ». Leur appui a porté des résultats prometteurs dans le passé récent au sud du Tchad, à la suite de l’assassinant de 6 écogardes du parc national de Zakouma par des braconniers Soudanais en septembre 2012. 7. Etablissement des liens diplomatiques entre les pays touchés par ces braconniers avec la CEEAC et le Soudan et le Soudan du Sud. Les liens entre ces braconniers et des groupes comme le Janjaweed et le LRA, mais aussi de l’armée soudanaise du nord ont été prouvés. La CEEAC pourrait prendre contact avec l’IGAD (Intergovernmental Authority on Development/Autorité Intergouvernementale pour le Développement) en cas de blocage. 8. Mise en place d’un dispositif de services de renseignement permanent au Darfour, dans l’Est du Tchad et dans le Nord RCA. Sans informateurs fiables, les opérations couteuses de grande envergure risquent d’avoir un impact limité. 9. Sur le plan juridique, une analyse devrait être menée et des accords d’extradition et/ou poursuites des braconniers et/ou commanditaires signées entre les différents pays le cas échéant (PEXULAB, p. 8). 10. Sur le plan de la communication, il est suggéré que : a. Les différents services en charge de l’application de la loi s’informent mutuellement d’une façon structurée sur la situation sur le terrain. Déclarer une zone « de sécurité nationale » par les forces armées, en excluant les gestionnaires des aires protégées ou partenaires dans la lutte, se montre contre-productif. Des informations de terrain concordantes font état de la présence des cavaliers dans la région mais ces informations sont contredites par les forces armées, ce qui va à l'encontre des principes de transparence et de collaboration ; b. Les gestionnaires des sites, en étroite coopération avec les forces armées, communiquent régulièrement avec les autorités et communautés locales afin de les informer sur la logique des interventions, de gagner leur confiance, ainsi que pour recevoir des conseils et des informations. Les braconniers entretiennent des relations avec les communautés, qui les informent de la présence des éléphants ainsi que des éléments des forces de l’ordre, en échange des services, de la viande d’éléphant, etc. Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 18 11. Avec son mandat politique, coopération sécuritaire et économique, la CEEAC est l’organisation la mieux placée pour pouvoir catalyser la coopération entre les pays concernés par la problématique « Soudanaise ». Par contre, nous suggérons que l’opérationnalisation des actions sur le terrain soit menée par les pays et les gestionnaires de sites directement, afin d’éviter la création d’une structure régionale lourde. 12. Les services de la faune et des aires protégées des pays et leurs partenaires concernés, ainsi que les gestionnaires des aires protégées prioritaires, devraient garder le rôle de maître d’œuvre sur la gestion de cette problématique, avec les autres administrations dans un rôle d’appui. La coordination régionale devrait principalement se limiter à un rôle catalyseur, relationnel et politique. Il en est de même sur le plan sous régional ; comme le rôle de COMIFAC devrait se focaliser sur l’appui à la mise en œuvre du PAPECALF dans les pays, la CEEAC devrait compléter le rôle de la COMIFAC sur les plans susmentionnés, en appui aux pays concernés. A ce stade, il n’est pas souhaitable de créer des structures, directions ou départements « faune » au sein des structures sous régional, mais plutôt d’orienter l’action vers le terrain au plus vite. 13. Finalement, la RDC et ses aires protégées au nord devraient aussi être associées aux actions à mener étant donné que les mêmes groupes opèrent aussi dans les sites comme le PN de Garamba et le Domaine de chasse de Bili-Uéré10. 10 En Avril 2013, l’ICCN et le WCS ont planifié un recensement aérien à Bili-Uéré pour développer un programme de protection d’éléphants Note technique des partenaires pour le développement des Plans de Lutte Anti-braconnage proposées par la CEEAC 19 Annexe 1 : Projet de plan PEXULAB de la CEEAC (version 21 Février 2013) PROJET DE PLAN D’EXTREME URGENCE DE LUTTE ANTIBRACONNAGE DANS LA ZONE DES SAVANNES DU NORDCAMEROUN, NORD-RCA ET SUD-TCHAD 1. Contexte et justification L’Afrique centrale abrite une biodiversité faunique variée et diversifiée constituée, entre autres de grands mammifères dont les espèces les plus emblématiques sont les lions, les éléphants, les grands singes, les Elans de Derby, les bongo et les hippopotames faisant l’objet d’une grande convoitise par les chasseurs et autres braconniers. Cette richesse naturelle bien gérée serait un puissant levier pour le développement de l’économie verte en Afrique centrale, une voie pour la diversification de l’économie de la sous-région en plus du bois, du pétrole et des mines. Malheureusement, du fait de plusieurs facteurs parfois combinés (pauvreté des populations locales, accroissement de la demande nationale et internationale des produits fauniques, accentuation du commerce illégal et trafic des armes) cette richesse faunique est très menacée avec des prélèvements anarchiques observés. De nombreuses espèces vulnérables comme les éléphants ont vu ainsi leurs effectifs drastiquement réduits au fil des temps ; on a enregistré par exemple une perte de 11 000 éléphants en moins de 10 ans dans la zone du Parc National de Minkébé au Nord du Gabon due essentiellement au braconnage et au commerce illicite de l’ivoire. D’après Yury FEDOTOV, Directeur général de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) "le commerce illicite des espèces sauvages est une forme de criminalité transnationale organisée, tout comme le trafic de stupéfiants, d'armes et d'êtres humains qui apportent des conséquences négatives sur la sécurité et le développement". Ainsi donc la criminalité faunique est reconnue internationalement au même titre que les autres formes de criminalité. A cet effet, l'UNODC, le Secrétariat de la CITES, Interpol, l'Organisation mondiale des douanes et la Banque mondiale ont créé en 2010 le Consortium international sur la lutte contre la criminalité faunique, avec pour objectif de « fournir des services coordonnés pour aider les pays à lutter contre le crime envers la faune ». Aussi, conscients de cette manne naturelle et des risques élevés de disparition de certaines espèces fauniques d’importance écologique et économique, les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) dont certains sont regroupés au sein de la Commission des Forêts de l’Afrique Centrale (COMIFAC) se sont engagés dans la voie de la gestion durable et concertée des écosystèmes forestiers, engagement consigné par la déclaration de Yaoundé et le plan de convergence de la COMIFAC qui décline les priorités de la sous-région en matière de gestion de la biodiversité et de la lutte contre l’exploitation illicite des ressources forestières et le braconnage. En outre, ces Etats se sont engagés au travers du Protocole relatif à la coopération dans le domaine des ressources naturelles entre les Etats membres de la CEEAC à assurer la protection des ressources naturelles au même titre que l’intégrité de leurs territoires. 1 Malgré ces signaux forts et les efforts déployés pour une gestion de la biodiversité et des aires protégées en Afrique centrale, le braconnage notamment des éléphants, prend de plus en plus de l’ampleur en raison de l’importance du commerce illégal des produits fauniques au niveau international et de la prolifération des armes de guerre dans la sous-région. Ces armes de guerre dont la circulation dans les pays de l’Afrique centrale est encadrée par la Convention de l’Afrique Centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre, de leur munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage appelée Convention de Kinshasa, constitue en outre une menace pour la paix et la sécurité dans la sous-région. Par ailleurs, plusieurs initiatives enclenchées aussi bien par les Etats de la sous-région que par la Communauté internationale tardent à prendre corps ou à décourager les criminels fauniques. Parmi ces initiatives, l’on peut citer : le Plan d’Action 2012-2017 pour le renforcement de l’Application des Législations Nationales sur la Faune Sauvage (PAPECALF) adopté par le Conseil des Ministres de la COMIFAC du 18 juin 2012 à N’Djamena, qui vise à accroitre significativement les efforts d’application de la loi sur la faune sauvage au niveau national et sous-régional, à mettre en œuvre les moyens de dissuasion efficaces contre le braconnage et le commerce lié, et à accroitre et suivre les poursuites judiciaires concernant le braconnage et le commerce illégal de la faune sur toute l’Afrique Centrale d’ici 2017 ; la déclaration des Ministres en charge de la Faune et des Aires Protégées sur le renforcement de la lutte contre le braconnage transfrontalier entre le Cameroun, la République Centrafricaine et le Tchad émanant de la session extraordinaire du Conseil des Ministres de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) à Ndjamena au Tchad du 5 au 6 juin 2012 dont l’Accord tripartite n’est pas encore signé ; la déclaration de l’atelier sous-régional sur le trafic d’espèces de faune sauvage et le démantèlement des réseaux illicites transnationaux organisé à Libreville du 3 au 5 avril 2012 à l’initiative des États-Unis d’Amérique ; le suivi de la Conférence de Presse du 4 décembre 2012 à Brazzaville intitulé « Agissons ensemble contre Le braconnage et le commerce illicite des produits de la faune sauvage en République du Congo » ; la proposition faite en fin décembre 2012 par la Secrétaire d’Etat Américain, Madame Hilary CLINTON à Monsieur le Secrétaire général de la CEEAC d'inscrire la lutte anti braconnage à l'ordre du jour de la XVIème Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEEAC, tout en suggérant au Secrétariat général de la Communauté de prendre le leadership en la matière en raison de la dimension politique et sécuritaire que revêt les formes actuelles du braconnage. Toutes ces initiatives font suite aux différents massacres d’éléphants enregistrés ces dernières années dans la sous-région principalement au PN de Bouba Ndjidda au Cameroun entre en 2010 et 2012 (plus de 200 éléphants abattus), et au PN de la Garamba en RDC en 2007 et 2 2012. Tous ces massacres ont été attribués à une bande de braconniers organisés et armés venant du Soudan/Sud-Soudan, avec éventuellement des complicités au niveau national ou local. Ces massacres constituent une criminalité faunique organisée par des groupes bien structurés et armés que les écogardes à eux seuls ne pourraient stopper. Fort de ce constat d’impuissance des écogardes, le Cameroun a mis en action le bataillon d’intervention rapide (BIR) au niveau du PN de Bouba Ndjidda. Depuis novembre 2012, des informations persistantes annoncent l’avancée en direction du Cameroun de quatre colonnes de braconniers soudanais d’environ 300 hommes lourdement armés et équipés. D’autres informations concordantes font état de la présence confirmée des braconniers soudanais en RCA dont certains sont localisés dans la zone de Bozoum (un grand groupe, scindé en deux, un allant vers le Cameroun, l'autre vers le sud - Berberati et Nola) et d'autres qui campent actuellement à Ngotto avec à la clé une vingtaine d’éléphants déjà abattus dans la zone de Ngotto et un abattage massif près de Mboula et Boganangone. Ces criminels fauniques informés probablement de l’existence du dispositif militaire mis en place autour du Parc national de Bouba Ndjidda par les autorités camerounaises pour les contrer, auraient changé d’itinéraires pour aller vers l’ouest et le sud-ouest de la RCA et probablement un peu plus au sud du PN de Bouba Ndjidda au Cameroun notamment vers la vallée du Mbéré et Garoua-Boulai. Il est signalé à ce moment la présence d’une centaine de braconniers soudanais armés dans le Parc National de Mbaéré-Bodingué au sud-ouest de la RCA, qui opèrent de jour comme de nuit à l’aide des lunettes infra-rouges. La carte ci-après indique la localité de Yaloké où les braconniers soudanais se trouvaient en fin janvier dernier et avaient massacrés des éléphants. Au regard de l’ampleur des massacres d’éléphants opérés au début de l’année 2012 dans le Parc National de Bouba Ndjidda (Cameroun), l’effectif de la bande de braconniers organisés et lourdement armés et la prolifération d’armes de guerre dans la zone qui constituent une menace non seulement à la biodiversité mais aussi à la paix et la sécurité sous régionale. Ces menaces qui sont de véritables crimes revêtent plusieurs formes notamment : a. La criminalité organisée autour de groupes structurés opérant avec des armes de grande chasse et de guerre (armes de type RPG, AK47, PKM, FALL, G3 et grenade à main), à des fins de trafic international d’espèces protégées et de minerais précieux. Cette forme de menace pose la double problématique du système d’approvisionnement des armes et des connexions des réseaux mafieux internationaux. b. Criminalité dans un environnement des conflits pratiquée avec des armes de guerre par criminels à des fins de survie et de monnaie pour l’approvisionnement en matériels de guerre. Cette forme de menace pose la double problématique des processus de DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) dans un milieu local pauvre et des connexions possibles avec les acteurs du volet ci-dessus. c. Modernisation régressive de la chasse opérée par les chasseurs habituels avec des armes de guerre ou de grande chasse fournies par des revendeurs de viande ou de sous-produits de la faune (pointes, peaux, minerais,…). Cette forme de menace pose la double problématique du contrôle de la force publique et de l’efficacité des services de police. 3 Telle que se présente la situation, cette menace peut se radicaliser et être capable de livrer des combats dès lors que les braconniers disposent d’armes et semblent avoir des connexions avec des bases arrière de rébellion qui sévissent habituellement dans le triangle Soudan-TchadRCA, voire RDC. Il y a urgence d’entreprendre des mesures pour éviter de nouveaux massacres et assurer la stabilité dans la sous-région. Ces mesures peuvent être envisagées dans le cadre des mécanismes communautaires, notamment sous le couvert du Pacte d’assistance mutuelle entre les Etats membres de la CEEAC et du Protocole relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), tous deux signés le 24 février 2000 à Malabo. Yalok é 2. Orientation politique et Option stratégique L’orientation politique et l’option stratégique doivent avoir pour finalité la démilitarisation totale de la zone concernée, c’est-à-dire la nettoyer de toute présence de groupes armés, qui sont dans le fond souvent des résidus de rébellions dont le braconnage n’est qu’un moyen de survie ou une activité de reconversion ; comme le cas des islamistes du sahel ou des pirates au large de la somalie. 3. Objectifs du PEXULAB L’intervention vise globalement à lutter d’urgence contre le crime organisé sur la faune notamment le massacre actuel des éléphants entre le Sud du Tchad, le Nord Cameroun et le Nord de la RCA. Spécifiquement, il s’agit de : - démanteler le réseau des grands braconniers et trafiquants opérant dans la zone ciblée ; 4 - lutter contre la circulation illicite des armes légères et de petits calibres, et éventuellement d’autres types d’armes dans la zone ciblée ; - assurer l’intégrité et la sécurité de la zone sous menace des braconniers organisés principalement les aires protégées de Bouba Ndjidda au Cameroun, Sena Oura au Tchad, Mbaéré-Bodingué et Manovo-Gounda-Saint-Floris en RCA. La zone sous-menace des braconniers organisés couvre toute la zone frontalière TchadCameroun (sud lac Tchad), Tchad-RCA, et Cameroun-RCA (cf. carte ci-dessous). Elle comprend les aires protégées suivantes : Pour le Tchad : les Parcs Nationaux de Sena-Oura, Manda et Zakouma, les Réserves de faune de Binder-Léré, Mandélia, Siniaka Minia, Abou-Telfane et Barh Salamat, et les blocs de chasse de l’Aouk, Douguia, Kouloudia et Melfi ; Pour le Cameroun : les Parcs Nationaux de Bouba-Ndjida, Waza, Bénoué, Kalamaloué et Vallée du Mbéré, et les zones de chasses environnantes ; Pour la RCA (105000 km2): les Parcs Nationaux de Manovo-Gounda-Saint-Floris, André-Félix, Bamingui-Bangoran et Mbaéré-Bodingué, les Réserves de faune de la Nana-Barya, Yata-Ngaya et les Domaines de chasse sportive. La durée de l’intervention prévue est de 45 jours, il y a lieu de noter que la période d’action de prédilection des braconniers se situe entre début janvier et fin avril. 4. Résultats attendus les colonnes de braconniers annoncés sont démantelées, démobilisées et désarmées ; les braconniers et complices arrêtés sont traduits en justice ; 5 les armes légères et de petit calibre (ALPC) sont saisies et détruites ; les aires protégées de la zone ciblée sont sécurisées ; la coopération en matière de la LAB est amorcée ou renforcée au niveau sous régional, régional et international pour sécuriser la zone ; un système de renseignement et de partage d’informations est développé et opérationnel ; la communauté internationale et l’opinion publique sont informées régulièrement informées des opérations menées dans le cadre du plan d’extrême urgence. 5. Approche d’intervention et activités Deux options d’intervention sont envisageables, à savoir : 1) L’option offensive à des fins de neutralisation physique des braconniers par l’usage systématique du feu. Si cette option à l’avantage qu’à la fin de l’intervention toute velléité de retour à la menace est écartée et le dispositif peut être levé, mais elle présente le risque de confusion avec le contexte politique actuel en RCA ; 2) L’option de sécurisation à des fins de déguerpissement ou d’arrestation des braconniers pour reprendre le contrôle de la zone, n’impliquant l’usage du feu que par légitime défense. En fin d’intervention, la menace est éloignée, mais la levée du dispositif pourrait la réactiver. Cette option est à privilégier car il prend en compte le plan d’urgence en cours d’élaboration qui viendrait poursuivre les actions engagées dans le cadre du PEXULAB. En considérant cette seconde option d’intervention, l’approche s’articulerait autour de quatre axes à savoir : - l’axe renseignement et sécurité - l’axe politique et diplomatique - l’axe juridique - l’axe communication Sur le plan renseignement et sécurité - - mettre sur pied un Etat-major inter - Etats de crise ; développer et mettre en place un réseau de renseignement (informateurs, recherche de renseignements, fichiers de délinquants, motivation, etc.) ; mettre en place un système synchronisé de communication entre les acteurs de la chaîne de renseignements et de contrôle (faune, gendarmerie, défense, sécurité) intra et inter étatiques ; rechercher, collecter, traiter et diffuser à temps réel les informations aux différents acteurs (stratégiques et opérationnels) pour action conséquentes ; 6 - organiser les opérations de poursuite et de débusquage des colonnes de braconniers en vue de les capturer ; détruire les équipements et autres moyens logistiques y compris les animaux de bât, harceler les colonnes de braconniers ; interdire les intrusions dans les aires protégées de la zone cible (orpailleurs, autres petits braconniers) ; renforcer le contrôle au niveau des pistes frontalières et des voies d’accès connues des braconniers ; renforcer les équipes et les opérations en cours dans les pays cibles ; coordonner, soutenir et assurer la liaison entre les différentes forces et pays ; coordonner, de concert avec les autorités compétentes, la surveillance aérienne pour la reconnaissance, la dissuasion et le guidage. Sur le plan politique et diplomatique - - définir les axes de coopération et de collaboration intra et inter étatiques entre les autorités de conservation, de maintien de la paix et sécurité, et les autorités judiciaires ; désigner une haute autorité porte-parole du PEXULAB ; dépêcher une mission diplomatique en direction de l’IGAD (Intergovernmental Authority on Development/Autorité Intergouvenementale pour le Développement) ; dépêcher une mission diplomatique en direction du Soudan et du Sud-Soudan. Sur le plan juridique - Traduire en justice les présumés braconniers arrêtés et leurs commanditaires auprès des tribunaux compétents (national ; sous-régional et international) ; Assurer un suivi renforcé du contentieux résultant du PEXULAB Informer régulièrement les hautes autorités de l’évolution du contentieux Définir un accord d’extradition et/ou de poursuites des braconniers et/ou commanditaires entre les différents pays le cas échéant. Sur le plan de la communication - Désigner un responsable de communication des opérations - Produire et diffuser régulièrement les communiqués de presse aux différents médias Pour la réalisation de ces différentes activités, il faudra mettre en place un commandement opérationnel intra et inter étatique mixte incluant les agents de la conservation de la faune, qui sera chargé de la coordination des opérations. Ce commandement opérationnel qui est une sorte de Task Force sous-régionale sera sous la supervision de la CEEAC. 6. Facteurs de succès de l’intervention Le succès de l’intervention repose principalement sur trois éléments essentiellement : La volonté et l’engament des politiques et des parties prenantes. 7 L’organisation de la recherche et de l’exploitation du renseignement. L’intervention de moyens mobiles réservés. 7. Besoins en ressources Ressources humaines Nombre d’hommes requis pour les opérations (cf. militaire) : o A titre indicatif, les normes de l’UICN pour une patrouille dans une aire protégée en situation normale est de 1 homme – jour équipé et motorisé pour 5000 ha. Prime journalière d’alimentation (PJA) des hommes Primes de renseignements et de saisies o Très difficile de budgétiser car le montant dépend du flow et de la qualité de renseignements obtenus, ainsi que des tarifs appliqués ; o Agents de renseignement à identifier et élargir aux populations ; o Elaborer une grille de motivation en fonction des informations rapportées et de leur qualité pour les auxiliaires ; o Eléments à considérer : indication sur la présence des braconniers ; indication sur le passage ; prime de saisie pour un animal abattu (âne, cheval, dromadaire,) ou braconnier. Ressources matérielles Moyens de transport des troupes et de camping ; o Carburant & lubrifiants o Véhicules de relais et de terrain notamment pour les principales aires protégées (Séna-oura, Bouba Ndjidda, Vallée du Mbéré, Baminga-Bangoran, Ngotto) Moyens de communication : o 10 Thuraya o 10 Batteries supplémentaires o 10 Chargeurs allume-cigare o 02 Bases antennes fixes o Moyens satellites o « Hotline » Moyens de navigation : o 10 GPS Mise en place d’un avion léger pour survol aérien pour une durée de 1 à 2 mois : o location de l’avion o Le salaire du pilote o Le carburant o Les visites 50 et 100 heures o L’assurance o L’entretien général Recours éventuel aux drones 8 Ressources financières Mettre en place une Task Force au niveau du RAPAC/COMIFAC/CEEAC pour maintenir le mémento entre les gouvernements et les partenaires pour le financement des opérations. 8. Parties prenantes Les parties prenantes à cette opération d’urgence comprennent la CEEAC à travers le Département Paix et Sécurité, l’Union Européenne, les Forces de Défenses et de Sécurité Nationales (armées, gendarmerie, police, douanes, etc.), les services de la protection de la faune (eaux et forêts), les Services de renseignements (INTERPOL), les administrations en charge de l’intérieur des pays cibles. 9 9. Chronogramme des activités Axes d'intervention Indicateurs Source de vérification Chronogramme Responsable 1 Axe renseignement et sécurité 1.1 Mettre sur pied un Etat-major inter - Etats de crise S1 S2 S3 S4 S5 S6 Commandement de l’Etat-major Décision de inter-Etats de création crise opérationnel Fichiers d’agents de Nombre d’agents de renseignem renseignements ents 1.2 et Fichiers de Développer et mettre en place un réseau de renseignement (informateurs, recherche de renseignements, Quantité qualité de délinquants fichiers de délinquants, motivation,) renseignements obtenus 10 Nombre et type de d’appareils de Système de communica Mettre en place un système synchronisé de communication entre les acteurs de la chaîne de 1.3 communication tion renseignements et de contrôle (faune, gendarmerie, défense, sécurité) intra et inter étatiques mis en place Fréquence et/ou numéro Thuraya Quantité et Rapport ou Rechercher, collecter, traiter et diffuser à temps réel les informations aux différents acteurs (stratégiques qualité support de 1.4 et opérationnels) pour action conséquentes d’informations communica collectées tion Au moins opérations Organiser les opérations de poursuite et de débusquage des colonnes de braconniers en vue de les menées 1.5 capturer Nombre braconniers capturés Nombre Détruire les équipements et autres moyens logistiques y compris les animaux de bât, harceler les 1.6 d’équipements colonnes de braconniers détruits 10 de Rapport des opérations Nombre de PV dressés Rapport de patrouilles Position géographiq ues 11 1.7 Interdire les intrusions dans les aires protégées de la zone cible (orpailleurs, autres petits braconniers) Au moins 10 check-points Rapport opérationnels 1.8 Renforcer le contrôle au niveau des pistes frontalières et des voies d’accès connues des braconniers Au moins 10 patrouilles mobiles par site Rapport de sensible au patrouille niveau de chaque pays 1.9 Renforcer les équipes et les opérations en cours dans les pays cibles Au moins équipes opérations renforcées 3 Rapport et et PV des moyens déployés 1.10 Coordonner, soutenir et assurer la liaison entre les différentes forces et pays 1.11 Au moins 5 Coordonner, de concert avec les autorités compétentes, la surveillance aérienne pour la reconnaissance, Rapport de opérations de la dissuasion et le guidage survol, survol menées 2 Axe politique et diplomatique 2.1 Désigner une haute autorité porte-parole du PEXULAB 2.2 Mission diplomatique vers les deux Soudan Au moins 2 missions Rapport de diplomatiques mission menées vers les deux Soudan 12 2.3 Mission diplomatique en direction de l’IGAD Au moins 2 Rapport de missions mission diplomatiques menées vers les deux Soudan 3 Axe juridique Nombre Traduire en justice les présumés braconniers arrêtés et leurs commanditaires auprès des tribunaux braconniers 3.1 compétents (national ; sous-régional et international) traduits justice 3.2 Assurer un suivi renforcé du contentieux résultant du PEXULAB 3.3 Informer régulièrement les hautes autorités de l’évolution du contentieux de PV d’infraction en estés en Justice Décision et Nombre de grosse de contentieux suivi justice Au moins une information Rapport fournie aux d’informati hautes autorités ons Accord d’extradition et/ou de Définir un accord d’extradition et/ou de poursuites des braconniers et/ou commanditaires entre les poursuite des Document 3.4 différents pays le cas échéant de l’Accord braconniers disponible 13 4 Axe communication 4.1 Désigner un responsable de communication des opérations Un responsable Décision de la de Communication désignation connu 4.2 Produire et diffuser régulièrement les communiqués de presse aux différents médias Au moins un Support de communiqué de communica presse produit tion par semaine 10. Projet de budget RUBRIQUES/ACTIVITES 1 UNITE COUT QUANTITE MONTANT SOURCE (Euros) OBSERVATIONS Axe renseignement et sécurité 1.1 1.2 1.3 Mettre sur pied un Etat-major inter - Etats de crise o Ordinateur complet de bureau o Ordinateur portable 1.4 o Logiciels de cartographie et base de données Développer et mettre en place un réseau de renseignement (informateurs, recherche de renseignements, fichiers de délinquants, motivation, etc.) ; 1.5.1 o Primes de renseignement 1.5.2 o Base de données photographiques Mettre en place un système synchronisé de communication entre 1.6 les acteurs de la chaîne de renseignements et de contrôle (faune, gendarmerie, défense, sécurité) intra et inter étatiques ; Frais de fonctionnement Appareil Appareil 1000 1500 1 3 1 000 4 500 FF 10000 1 10 000 GIS (Arcview, Mapsource, etc.) 1.5 FF FF 14 1.6.1 o Thuraya Appareil 849 10 8 490 1.6.2 o Batteries supplémentaires BATTXT 47 10 470 1.6.3 o Thuraya Code PrePaid de 160 Unités Thuraya160U 150 10 1 500 Appareil PR2391 PR2509 Anytime Ligne Appareil 570 1929 72 980 200 150 2 2 2 2 2 10 1 140 3 858 144 1 960 400 1 500 1.6.4 1.6.5 1.6.6 1.6.7 1.6.8 1.6.9 1.6.10 1.6.11 1.7 o Thuraya Station d'accueil fixe FDU pour XT o Immersat BGAN: Thrane & Thrane explorer 300 o Combiné téléphonique mural avec clavier o Anytime Plan 15 MB reportable o Avance sur consommation BGAN o Appareils photographiques o Moyens satellites o « Hotline » Rechercher, collecter, traiter et diffuser à temps réel les informations aux différents acteurs (stratégiques et opérationnels) pour action conséquentes 1.8 Organiser les opérations de poursuite et de débusquage des colonnes de braconniers en vue de les capturer 1.9 Détruire les équipements et autres moyens logistiques y compris les animaux de bât, harceler les colonnes de braconniers 1.10 Moyens de transport des troupes et de camping 1.10.1 o Carburant & lubrifiants 1.10.2 o Véhicules de relais et de terrain à déterminer Litre Véhicule 0,88 500000 440 000 31000 5 155 000 Sujet à caution. Avis expert militaire requis pour une telle opération. Pour les écogardes 15 1.11 Prime journalière d'alimentation 1.12 Moyens de navigation (GPS) Mise en place d’un avion léger pour survol aérien pour une durée de 1 à 2 mois : o location de l’avion o Salaire du pilote o Carburant o Assurance o Entretien général Recours éventuel aux drones 1.13 1.13.1 1.13.2 1.13.3 1.13.4 1.13.5 1.14 1 675 1000 675 000 Appareil 142 20 2 840 200 0 0 0 0 0 200 20 4 000 200 20 4 000 Heure H/J L FF FF Heure Axe politique et diplomatique 1.1 Désigner une haute autorité porte-parole du PEXULAB 1.2 Mission diplomatique vers les deux Soudan 1.3 Transport pour la mission Soudan 1.4 Mission diplomatique en direction de l’IGAD 1.5 Transport pour la mission IGAD 2 H/J Il faut un bataillon de 4 à 5 compagnies d'environ 826 hommes et le reste de 174 hommes seront constitués des autres forces de police (Eaux & Forêts, Douanes, Police, Renseignements, gendarmerie) Prime calculée sur la base de 45 jours à raison de 15 euros/jour H/J Billet d’avion H/J Billet d’avion Mission pour deux personnes Titre de transport pour deux personnes Mission pour deux personnes Titre de transport pour deux personnes Axe juridique 16 2.1 2.2 2.3 2.4 3 3.1 3.2 3.12 Traduire en justice les présumés braconniers arrêtés et leurs commanditaires auprès des tribunaux compétents (national ; sous-régional et international) Assurer un suivi renforcé du contentieux résultant du PEXULAB Informer régulièrement les hautes autorités de l’évolution du contentieux Définir un accord d’extradition et/ou de poursuites des braconniers et/ou commanditaires entre les différents pays le cas échéant FF 3000 1 3 000 FF Frais d'entretien de braconniers au cours des procédures de police judiciaire Honoraires d'Avocats Fonctionnement H/J 500 20 10 000 H/J 500 20 10 000 Honoraires & Perdiem d'un Expert juriste Axe communication Désigner un responsable de communication des opérations Produire et diffuser régulièrement les communiqués de presse aux différents médias Total Imprévus (10 %) Grand TOTAL FF 10 000 Honoraire Consultant en communication Frais de production et de diffusion dans les médias 1 645 802 164 580 1 810 382 Ce total ne prend pas en compte les postes qui ne sont pas encore budgétisés 17 Annexe 2 : Accord de Coopération Tripartite (version Nov.2012) ACCORD DE COOPERATION TRIPARTITE ENTRE LES GOUVERNEMENTS DE: LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET LA REPUBLIQUE DU TCHAD RELATIF A LA LUTTE ANTI BRACONNAGE TRANSFRONTALIERE 1 LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN Représenté par son Excellence NGOLE Philip NGWESE Ministre des Forêts et de la Faune LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Représenté par son Excellence Emmanuel BIZOT Ministre des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche ET LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DU TCHAD Représenté par son Excellence MAHAMAT BECHIR OKORMI Ministre de l’Environnement et des Ressources Halieutiques (Ci-après désignés collectivement « les Parties » et individuellement « la Partie ») EN APPLICATION des engagements pris dans la Déclaration du Sommet des Chefs d’Etat d’Afrique centrale sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale , tenu à Yaoundé le 17 mars 1999, notamment en ce qui concerne la création des aires protégées transfrontalières; VU LE TRAITE du 05 février 2005 relatif à la gestion durable des écosystèmes forestiers et Instituant la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) ; VU LES RESOLUTIONS du deuxième Sommet des Chefs d’Etat d’Afrique centrale sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, tenu à Brazzaville le 05 février 2005 ; VU LE PLAN DE CONVERGENCE de la COMIFAC, notamment l’axe stratégique n°4 (4.2) relatif à la gestion concertée des zones et aires protégées transfrontalières, et l’axe stratégique n°5 (5.4) relatif à la lutte contre l’exploitation illicite des ressources forestières et contre le braconnage; VU LA DECLARATION des Ministres en charge de la faune et des aires protégées sur le renforcement de la lutte contre le braconnage transfrontalier entre le Cameroun, la République Centrafricaine et le Tchad à N’Djamena en date du 6 juin 2012 ; DESIREUX d’assurer une bonne coordination des actions de conservation engagées de part et d’autre de leurs frontières communes; 2 CONVAINCUS que la gestion concertée des ressources forestières et fauniques des zones transfrontalières est un facteur de raffermissement de la stabilité et de la paix dans la sous-région ; RECONNAISSANT l’importance de la coordination intersectorielle et l’urgence d’une riposte vigoureuse et coordonnée au grand braconnage à l’échelle de nos trois pays ; RECONNAISSANT que les populations locales et autochtones ainsi que les transhumants ont un important rôle à jouer dans la lutte anti-braconnage (LAB) dans nos Etats ; CONSIDERANT les relations séculaires de fraternité et d’amitié qui existent entre les trois pays et leurs peuples respectifs; Ont convenu de ce qui suit : CHAPITRE I : DE L’OBJET DE L’ACCORD Article 1er : Objet Le présent Accord a pour objet de développer une stratégie conjointe de lutte contre le braconnage transfrontalier et de mettre en place un dispositif opérationnel approprié pour le renforcement de la collaboration transfrontalière, l’amélioration de la coordination des interventions, la mobilisation des ressources nécessaires et l’implication des principales parties prenantes. CHAPITRE II : DE LA DENOMINATION, DEFINITION ET ZONE D’APPLICATION Article 2 : Dénomination Cet accord est dénommé « Accord Tripartite LAB de Bouba-Ndjida » en abrégé : « ATLAB de Bouba-Ndjida ». Article 3 : Définition 3 (1) L’AT-LAB de Bouba-Ndjida est un accord tripartite pour des actions conjointes de lutte anti braconnage dans les zones frontalières qui relèvent territorialement et juridiquement des Républiques du Cameroun, de la Centrafrique et du Tchad. (2) L’AT-LAB de Bouba-Ndjida couvre une zone d’application bien connue. Article 4 : Zone d’application Les limites de la zone d’application du présent Accord couvrent toute la zone frontière Tchad-Cameroun (sud lac Tchad), Tchad -RCA, et Cameroun – RCA (hors mis la zone de la Tri-National de la Sangha). Elles couvrent notamment en ce qui concerne les aires protégées: Pour le Cameroun : les Parcs Nationaux de Bouba-Ndjida , Waza, MozogoNgokoro, Bénoué, Kalamaloué et Vallée du Mbéré, et les zones de chasses; Pour la RCA : les Parcs Nationaux de Manovo-Gounda-Saint-Floris, André-Félix et Bamingui-Bangoran, les Réserves de faune de la Nana-Barya, Yata-Ngaya et les Domaines de chasse sportive ; Pour le Tchad : les Parcs Nationaux de Sena-Oura, Manda et Zakouma, les Réserves de faune de Binder-Léré, Mandélia, Siniaka Minia, Abou-Telfane et Barh Salamat, et les blocs de chasse de l’Aouk, Douguia, Kouloudia et Melfi ; Et toutes leurs zones périphériques suivant la carte jointe en annexe. CHAPITRE IV : DES ENGAGEMENTS DES PARTIES Article 5 : Engagements (1) Les Parties s’engagent à coopérer dans la réalisation du présent Accord en conjuguant leurs efforts pour développer une synergie, de façon à préserver la biodiversité et maintenir les services écologiques rendus par l’écosystème au bénéfice des populations locales riveraines de la zone d’application permettant une utilisation rationnelle des ressources naturelles et une réduction de la pauvreté. (2) De manière spécifique, les Parties s’engagent à : Développer les stratégies nationales et intensifier les actions de LAB au niveau de chaque pays ; 4 Elaborer et mettre en œuvre une stratégie conjointe et un plan d’action de LAB transfrontalière pour les trois Etats ; Concevoir et mettre en œuvre un dispositif opérationnel impliquant les appuis logistiques des forces de défense et de sécurité des trois Etats aux agents de conservation; Promouvoir les échanges d’informations et d’expériences entre les Parties sur les textes relatifs à la LAB et leur application; Mettre en place un réseau d’information et un mécanisme d’alerte sur les mouvements des braconniers dans la zone d’application du présent Accord; Développer et rendre fonctionnel un mécanisme tri-national de documentation et de partage d’informations en matière de « criminalité faunique transfrontalière » ; Mettre en place des Brigades mixtes d’interventions en matière de LAB transfrontalière ; Mettre en place une coordination des Brigades mixtes ; Développer une stratégie pour la mobilisation des ressources internes des Parties au présent Accord pour sa mise en œuvre ; Développer des actions de Lobbying auprès des donateurs et des partenaires techniques et financiers en vue de mobiliser les ressources complémentaires pour la mise en œuvre du présent Accord. Article 6 : protocoles spécifiques Des protocoles d’accord spécifiques préciseront, autant que de besoin, les modalités de mise en œuvre de certaines actions énumérées à l’article 6 ci-dessus. CHAPITRE V : DU FONCTIONNEMENT Article 7: Organes d’administration (1) L’AT-LAB de Bouba-Ndjida dispose de trois organes : un Comité Tri-national de Supervision et d’Arbitrage (CTSA) ; un Comité Tri-national de Planification et d’Exécution (CTPE). un Comité Tri-national de Suivi (CTS) ; (2) Les décisions du CTSA, du CTPE et du CTS sont prises par consensus. (3) Les Secrétariats du CTSA et du CTS seront rotatifs et les modalités de leur fonctionnement seront définies par un texte particulier. 5 SECTION 1: du Comité Tri-national de Supervision et d’Arbitrage (CTSA) Article 8: Missions (1) Le CTSA est l’organe suprême de décision de l’AT-LAB de Bouba-Ndjida. (2) Il a pour missions : de fixer les orientations générales sur le fonctionnement de l’AT-LAB de BoubaNdjida en conformité avec le présent Accord ou toute autre convention applicable; d’élaborer et mettre en place les mécanismes de financement durable de l’ATLAB de Bouba-Ndjida ; d’approuver les budgets- programmes et les rapports annuels d’activités des organes de mise en œuvre du présent Accord; d’approuver les protocoles spécifiques visés à l’article 7 ci-dessus ; d’examiner et de prendre toutes les mesures nécessaires à la prévention et/ou à la résolution des conflits relatifs à la mise en œuvre du présent Accord. Article 9: Composition Le CTSA se compose ainsi qu’il suit : les Ministres en charge de la faune et des aires protégées des gouvernements des Parties à l’Accord; le Secrétaire Exécutif de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) comme rapporteur. Toutefois, le CTSA peut, en fonction des points inscrits à l’ordre du jour, inviter toute personne physique ou morale suivant sa compétence technique à participer à ses travaux comme personne ressource. Article 10: Périodicité des réunions (1) Le CTSA se réunit en session ordinaire une fois par an. Toutefois il peut se réunir en session extraordinaire à la demande de l’un des Ministres en charge de la faune et aires protégées des Etats Parties. 6 (2) Les réunions du CTSA se tiennent de façon rotative dans les trois pays selon un ordre alphabétique des Parties. (3) Les réunions du CTSA sont précédées par des rencontres d’experts des Parties dont les délégations sont composées en fonction des thèmes inscrits à l’ordre du jour. (4) La présidence du CTSA est assurée par les Etats Parties de façon rotative pour une période d’un an à travers leur Ministre en charge de la faune et des aires protégées. Article 11: Délégation des pouvoirs Le CTSA peut, autant que de besoin, déléguer certains de ses pouvoirs aux autres organes de l’AT-LAB de Bouba-Ndjida. SECTION 2: Du Comité Tri-national de Planification et d’Exécution (CTPE) Article 12: Missions (1) Le CTPE est l’organe de planification et d’exécution à la base des activités de l’ATLAB de Bouba-Ndjida. (2) Il a pour missions: de mettre en œuvre des mesures stratégiques prises par le CTSA; de préparer les plans de travail et les budgets annuels consolidés; de préparer les projets de protocoles spécifiques au présent Accord; d’assurer la coordination de l’exécution des activités du l’AT-LAB de BoubaNdjida ; de veiller à la mise en œuvre des protocoles spécifiques susvisés; d’assurer la circulation de l’information; de préparer les rapports annuels d’activités. Article 13: Composition (1) Le CTPE se compose ainsi qu’il suit : des représentants des directions en charge de la faune et des aires protégées des Etats Parties ; 7 des représentants des responsables régionaux des Ministères en charge de la faune et des aires protégées des Etats Parties ; des représentants des Conservateurs des aires protégées de la zone d’application du présent Accord; des représentants des projets de conservation ou de gestion durable des ressources naturelles en activité dans la zone d’application de cet Accord; des représentants des structures locales de gestion des ressources naturelles. (2) Toutefois le CTPE peut en fonction des points inscrits à l’ordre du jour, inviter toute personne ou organisation suivant sa compétence technique à participer à ses travaux comme personne ressource. Article 14: Périodicité des réunions (1) Le CTPE se réunit en session ordinaire deux fois par an. Toutefois, il peut se réunir en session extraordinaire à la demande d’au moins deux directeurs en charge de la faune et des aires protégées des Etats Parties. (2) Les réunions du CTPE se tiennent de façon rotative au niveau des Chefs-Lieux des Régions de la zone d’application de l’Etat Partie qui assure la présidence. (3) Ces réunions sont convoquées par le Ministre qui assure la présidence du CTSA (4) L’autorité administrative de la Région hôte préside les travaux. (5) Le responsable Régional en charge de la faune et des aires protégées abritant la réunion rapporte les travaux. Article 15 : Fonctionnement Le fonctionnement du CTPE peut être appuyé ou facilité par les projets suivant des dispositions définies par des protocoles spécifiques au présent Accord. SECTION 3: Du Comité Tri-national de Suivi (CTS) Article 16 : Missions (1) Le CTS est l’organe de suivi de la mise en œuvre des décisions du CTSA. (2) Il a pour missions: 8 de suivre l’exécution des plans d’action et des budgets associés; de suivre l’application des dispositions de l’Accord et de ses spécifiques; de suivre et évaluer le fonctionnement du CTPE; d’adopter les rapports d’activités et financiers annuels; de faciliter la coordination entre les services gouvernementaux et le secteur privé ; de résoudre les conflits qui peuvent relever de sa compétence. Article 17: Composition (1) Le CTS est composé ainsi qu’il suit : d’un représentant du Secrétariat Exécutif de la COMIFAC ; d’un représentant du Secrétariat Exécutif du RAPAC ; des autorités administratives des Régions et des Départements frontaliers concernés; des représentants des Ministères publics des régions concernées; des représentants des forces de défenses et de sécurité ; des Directeurs en charge de la faune et des aires protégées ; des représentants des partenaires au développement ; des représentants des Députés des régions concernées ; des représentants des Elus locaux; des représentants des communautés locales ; (2) Un conservateur des aires protégées désigné par la partie hôte assure le Secrétariat de la réunion du CTS. (3) Toutefois, le CTS peut, en fonction des points inscrits à l’ordre du jour, inviter toute personne ou organisation compétente à participer à ses débats avec voix consultative. Article 18: Périodicité des réunions (1) Le CTS se réunit en session ordinaire une fois par an. Toutefois, il peut se réunir en session extraordinaire à la demande d’au moins deux directeurs en charge de la faune et des aires protégées. (2) Les réunions du CTS sont préparées et convoquées selon les principes qui régissent les rencontres entre autorités frontalières. Toutefois, elles sont présidées par l’autorité administrative de la région hôte de l’Etat Partie qui assure la présidence du CTSA. 9 (3) Le secrétariat en est assuré par le responsable en charge de la faune et des aires protégées de la région qui abrite la réunion. CHAPITRE VI : DES DISPOSITIONS FINALES Article 19: Financement Les frais inhérents à l’organisation et à la participation des différents délégués aux travaux du CTSA, du CTS et du CTPE sont pris en charge conjointement par leurs Etats respectifs, les projets, les partenaires financiers et les donateurs. Article 20 : Application et Interprétation (1) Aucune disposition prévue dans le cadre du présent Accord ne saurait être en contradiction avec les lois et règlements en vigueur dans les différents Etats Parties ou avec les accords bilatéraux régissant les relations diplomatiques entre ces pays ainsi qu’avec les conventions internationales ratifiées par ces derniers. (2) Les différends nés de l’application et de l’interprétation du présent Accord seront réglés par le CTSA. En cas de désaccord, les Etats Parties pourront recourir aux procédés du droit international connus. Article 21: Durée et entrée en vigueur Le présent Accord est conclu pour une durée indéterminée. Il entre en vigueur à la signature par les Etats Parties. Article 22: Modification Toute modification des dispositions du présent Accord doit être approuvée par les Parties. Article 23: Dénonciation Conformément aux procédures en vigueur en matière de droit international, toute dénonciation écrite d’une disposition du présent Accord par l’une des Parties entraîne, sa résiliation. Article 24: Langues Le présent Accord est rédigé en Français et en Anglais, les deux textes faisant également foi. 10 En foi de quoi, les soussignés, dûment autorisés par leurs Gouvernements respectifs, ont signé le présent Accord en six exemplaires originaux. Article 25 : Souveraineté des Parties Chaque Partie au présent Accord conserve sa souveraineté dans la zone relevant de son territoire. Fait à Bouba Ndjida le ………2012 Pour le Gouvernement de la République du Cameroun, Le Ministre des Forêts et de la Faune Pour le Gouvernement de la République Centrafricaine, Le Ministre des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche NGOLE Emmanuel BIZOT Philip NGWESE Pour le Gouvernement de la République du Tchad, Le Ministre de l’Environnement et des Ressources Halieutiques MAHAMAT BECHIR OKORMI ANNEXE : CARTE DE LA ZONE D’APPLICATION 11 Annexe 3: PAPECALF / COMIFAC SERIE POLITIQUE COMMISSION DES FORETS D’AFRIQUE CENTRALE (COMIFAC) PLAN D’ACTION SOUS-REGIONAL DES PAYS DE L’ESPACE COMIFAC POUR LE RENFORCEMENT DE L’APPLICATION DES LEGISLATIONS NATIONALES SUR LA FAUNE SAUVAGE(PAPECALF) 2012-2017 Secrétariat Exécutif de la COMIFAC © 2012/PAPECALF/COMIFAC/ 1 Sommaire Sommaire.......................................................................................................................................... i REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... ii ACRONYMES/ABREVIATIONS ................................................................................................ iii INTRODUCTION ........................................................................................................................... 1 1. 2. ARTICULATION DU PLAN D’ACTION ............................................................................. 3 1.1 VISION ........................................................................................................................... 3 1.2 BUT ................................................................................................................................. 3 1.3 OBJECTIFS..................................................................................................................... 3 1.3.1. Objectif global ......................................................................................................... 3 1.3.2. Objectifs spécifiques ............................................................................................... 3 PRINCIPAUX INDICATEURS GLOBAUX DE SUIVI-EVALUATION DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN D’ACTION ................................................................................................. 4 3. MATRICE D’ACTIONS PAR OBJECTIFS .......................................................................... 5 4. MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION ........................................... 20 CONCLUSION ............................................................................................................................. 22 i REMERCIEMENTS Le présent Plan d’Action a été élaboré grâce à l’appui technique de TRAFFIC et du, WWF, avec la contribution financière du Service de la Faune et de la Pêche des Etats Unis d’Amérique (USFWS). Le Secrétariat Exécutif de la COMIFAC leur réitère sa profonde gratitude. Le Secrétariat Exécutif de la COMIFAC exprime sa gratitude également aux experts nationaux des pays membres de la COMIFAC, aux organisations sous-régionales et internationales ainsi qu’ à tous les partenaires au développement qui ont contribué à la finalisation de ce Plan d’Action sous régional des Pays de l’Espace COMIFAC pour le renforcement de l’Application des Législations nationales sur la Faune sauvage (PAPECALF). ii ACRONYMES/ABREVIATIONS AfESG: ACDI : CARPE: Africa Elephant Specialist Group Agence Canadienne de Développement International Central Africa Regional Programme for Environnent CCN: Cellule de Coordination nationale CEFDHAC: Conférences des Écosystèmes des Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale CDB : CDP : CIFOR: CITES : Convention sur la Diversité Biologique Conférence des Parties Centre International de Recherche sur les Forêts Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and flora (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction) Cameroun Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) Commission des Forêts d’Afrique Centrale Éléphant Trade Information System Fonds pour l’Environnement Mondial Coopération Technique Internationale Allemande Groupe de Travail Biodiversité d’Afrique centrale Agence Japonaise de Coopération Internationale The Last Great Ape Organisation Monitoring of Illegal Killing of Elephants (Suivi de l’abattage illégale des éléphants) Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage d’Afrique Organisation Mondiale des Douanes Organisation Non Gouvernementale Projet d’appui à l’Application de Loi sur la Faune sauvage (en République du Congo) Plan d’Action sous régional des Pays de l’Espace COMIFAC pour le renforcement de l’Application des Législations nationales sur la Faune Sauvage Renforcement de l’Application de la Loi Faunique (en République Centrafricaine) Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale CM: CMS: COMIFAC : ETIS: FEM: GIZ: GTBAC : JICA: LAGA : MIKE : OCFSA : OMD ONG: PALF: PAPECALF: RALF: RAPAC : RIFFEAC: SCDB: SE COMIFAC: SGTFAP: UICN : UNESCO: Réseau des Institutions de Formations Forestières et Environnementales d’Afrique Centrale Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique Secrétariat Exécutif de la COMIFAC Sous Groupe de Travail Faune et Aires Protégées Union Internationale de Conservation de la Nature Organisation des Nations Unis pour l’Education, la Science et la Culture iii USAID: USFWS : USFS: TRAFFIC : WCS : WWF : Agence Internationale de Développement des États-Unis d’Amérique United States Fish and Wildlife Services (Service fédéral des ÉtatsUnis d’Amérique de la pêche et de la vie sauvage) Service Forestier des États-Unis d’Amérique Réseau de Surveillance du Commerce des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Wildlife Conservation Society World Wide Fund for Nature iv INTRODUCTION Les écosystèmes des pays membres de la COMIFAC renferment une biodiversité exceptionnelle qui constitue un potentiel inestimable pour le développement socio-économique de l’Afrique Centrale. Plus de 115 millions de personnes dépendent de cette diversité biologique. En effet, les forêts du Bassin du Congo, estimées à 200 millions d’hectares et considérées comme le second plus grand massif de forêts tropicales après le massif Amazonien, possèdent 10 000 espèces de plantes supérieures dont 3 000 seraient endémiques, 1 000 espèces d’oiseaux, des milliers espèces de papillons, 460 espèces de reptiles et 552 espèces de mammifères y compris des espèces animales rares ou menacées d’extinction dont les grands singes et les éléphants de forêts. Dans les zones rurales d’Afrique Centrale, la viande de brousse constitues une source de protéine essentielle pour les populations autochtones. La consommation de la viande de brousse dans ces zones est comprise entre 14,6 et 97,6 kg par personne par an11. La chasse procure entre 30 et 80% de l’apport total en protéines consommées par les foyers et presque 100% des protéines animales consommées12. Les estimations concernant le prélèvement de viande de brousse dans l’ensemble du Bassin du Congo sont comprises entre un million13 et cinq millions14 de tonnes par an, et le taux de prélèvement se situe entre 23 kilogrammes par kilomètre carré par an et 897 kilogrammes par kilomètre carré par an15. L’intensité des prélèvements actuels constitue une menace potentielle pour de nombreuses espèces des écosystèmes forestiers. Ainsi, de nombreuses espèces vulnérables, comme les éléphants et les grands singes, ont vu leurs effectifs décliner ou réduits dans certaines zones à cause de la chasse. Cependant, la perte de faune sauvage dans les écosystèmes forestiers peut entraîner une perturbation des processus écologiques et évolutifs, en modifiant la composition des espèces au sein des écosystèmes et en réduisant d’une manière générale la diversité biologique pouvant aboutir à des « forêts vides16 ». Conscientes de ces menaces, les plus hautes autorités des différents États de la sous-région se sont engagées dans la voie de la gestion durable et concertée des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale. Cet engagement politique, matérialisé par l’adoption le 17 mars 1999, par les chefs d’États et de gouvernements, de la déclaration de Yaoundé sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, a été reconnu par la communauté internationale à travers la résolution n° 54/214 du 1er février 2000 de l’Assemblée Générale des Nations Unies en sa 54ème session. 11 Starkey, M. 2004. Commerce and subsistence: the hunting, sale and consumption of bushmeat in Gabon. Fitzwilliam College. Cambridge University, Cambridge, United Kingdom 12 Koppert, G., Dounias, E., Froment, A. and Pasquet, P. 1996. Consommation alimentaire dans trois populations forestières de la région côtière du Cameroun : Yassa, Mvae et Bakola. Pp 477-496, L’alimentation en forêt tropicale, interactions bio-culturelles et perspectives de développement. Volume I, Les ressources alimentaires : production et consommation. C.M. Hladik, A. Hladik., H. Pagezy, O. F. Linares, G.J.A. Koppert et A. Froment (eds.), UNESCO. Paris. 13 Wilkie et Carpenter, 1999. Wilkie, D.S, and Carpenter J.F., 1999. Bushmeat hunting in the Congo Basin : an assessment of impacts and options for the mitigation. Journal Biodiversity and Conservation 8, 927-955 14 Fa, J., D. Currie, and J. Meeuwig. 2003. Bushmeat and food security in the Congo Basin: linkages between wildlife and people’s future. Environmental Conservation 30:71-78. 15 Nasi, R., D. Brown, D. Wilkie, E. Bennett, C. Tutin, G. van Tol, and T. Christophersen. 2008. Conservation and use of wildlife-based resources: the bushmeat crisis. Secretariat of the Convention on Biological Diversity and Center for International Forestry Research (CIFOR), Bogor, Indonesia and Montreal, Canada. 16 Redford, K. H. 1992. The empty forest. Bioscience 42:412-422. 1 Cette volonté politique s’est concrétisée par l’adoption, le 05 février 2005, du Traité relatif à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale et instituant la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC). Pour rendre opérationnel l’engagement des Chefs d’États, les Ministres en charge de la gestion des écosystèmes forestiers, grâce à l’appui des partenaires au développement, ont élaboré le Plan de Convergence qui décline les priorités de la sous-région en matière de gestion de la biodiversité et de la lutte contre l’exploitation illicite des ressources forestières et le braconnage. Malgré cette volonté politique, le braconnage et le commerce illégal de l’ivoire ont pris des proportions très inquiétantes et affectent dangereusement les espèces vulnérables, notamment les éléphants et les grands singes dans l’espace COMIFAC. Pourtant, tous les pays membres de la COMIFAC ont signé et ratifié les conventions internationales pour la conservation, notamment la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES) et la CDB. Aussi, ils ont tous élaboré et adopté des législations nationales pour la gestion durable de la faune sauvage. Cependant, ces législations ne sont pas appliquées de façon efficace. En vue de renforcer l’application des législations nationales, des Accords et Conventions sousrégionaux, régionaux et internationaux qui règlementent la gestion de la faune sauvage, la COMIFAC chargée de l’orientation, de l’harmonisation et du suivi des politiques forestières et environnementales en Afrique centrale, a jugé nécessaire d’élaborer le présent Plan d’Action pour la période 2012-2017. Ce plan d’action fourni un cadre compréhensif des actions nécessaires pour le renforcement de l’application des lois sur le commerce de la faune sauvage. Parmi les lacunes observées, peuvent être citées: l’absence d’une meilleure collaboration entre les différentes agences gouvernementales au sein d’un même pays, ainsi qu’entre les pays ; le manque d’une capacité renforcée en matière d’enquête ; l’absence de mesures dissuasives et incitatives pour lutter contre le braconnage et le commerce lié. Des actions sont donc proposées pour combler ces lacunes, parmi lesquelles : l’harmonisation des procédures d’enquête, de contrôle et d’inspection, et des sanctions ; la mise en place d’un système de base de données, rassemblant les informations relatives aux infractions et aux poursuites judiciaires, et analysant leurs niveaux et leurs tendances au niveau national et au niveau sous-régional ; la promotion des pratiques de valorisation durable des espèces fauniques ; la communication, à travers des campagnes de publicité sur les arrestations et les poursuites, ceci étant un élément clef pour dissuader les activités illégales et soutenir les actions d’application de la loi. 2 1. ARTICULATION DU PLAN D’ACTION Le présent Plan d’Action est composé d’une vision, d’un but, des objectifs, des principaux indicateurs globaux de suivi-évaluation, d’une matrice d’actions par objectif et des modalités de mise en œuvre. 1.1 VISION La faune sauvage est conservée et gérée de façon durable conformément aux législations en vigueur dans les pays de l’espace COMIFAC. 1.2 BUT Les efforts d’application des législations sur la faune sauvage sont accrus significativement au niveau national et sous-régional, des moyens de dissuasion efficaces contre le braconnage et le commerce illégal qui s’y rattache sont mis en œuvre, et les poursuites judiciaires concernant le braconnage et le commerce illégal de la faune sont accrues et suivies dans les pays de l’espace COMIFAC d’ici 2017. 1.3 OBJECTIFS 1.3.1. Objectif global Renforcer l’application des législations nationales et des réglementations sur la faune sauvage dans les pays de l’espace COMIFAC. 1.3.2. Objectifs spécifiques 1. Renforcer la coopération et la collaboration entre les autorités de contrôle et les autorités judiciaires concernées par l’application des lois sur la faune sauvage au niveau national, ainsi qu’entre les pays de l’espace COMIFAC ; 2. Accroître les investigations en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières ; 3. Mettre en place des moyens de dissuasion efficaces pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal de la faune, s’assurer que les poursuites sont conduites de manière régulière et en respect des lois nationales et que les résultats des contrôles et des poursuites judiciaires sont suivis, publiés et largement diffusés ; 4. Renforcer la prise de conscience des problématiques du commerce illégal de la faune sauvage. 3 2. PRINCIPAUX INDICATEURS GLOBAUX DE SUIVI-EVALUATION DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN D’ACTION Ces indicateurs sont complémentaires de ceux qui sont indiqués pour chaque objectif. Ils ne peuvent être utilisés que si un suivi régulier est conduit, comme la mesure de l’évolution des populations d’espèces, les études de marchés, etc. Objectif global: Appuyer l’application des législations nationales et des réglementations sur la faune sauvage dans les pays de l’espace COMIFAC. Indicateurs Moyens de vérification Diminution des abattages illégaux des éléphants par pays (50% par rapport à 2010) sur les sites MIKE d’ici 2016. Diminution du braconnage des éléphants et des grands singes (au moins 30% par rapport à 2010) particulièrement dans toutes les aires protégées et les concessions forestières dans les pays de l’espace COMIFAC à partir de 2013. Diminution du commerce international illégal de l’ivoire (au moins 40% par rapport à 2010) impliquant des pays de l’espace COMIFAC d’ici 2016. Rapports annuels d’activités et d’analyses de MIKE Rapports d’inventaire faunique et les procès verbaux d’infractions MIKE/AfESG Analyses annuelles des incidents de commerce international illégal d’ivoire impliquant des pays de l’espace COMIFAC Analyses annuelles des incidents de commerce national illégal de la faune sauvage Rapports d’inventaire faunique ETIS / TRAFFIC Diminution d’au moins 30% à partir de 2013 du commerce national illégal des produits et /ou sous produits de la faune sauvage d’ici 2016 Stabilisation à partir de 2013 des populations d’éléphants menacés et des populations de grands singes menacés dans l’espace COMIFAC jusqu’en 2016 Fermeture des marchés illégaux d’ivoire dans les pays de l’espace COMIFAC d’ici 2014. Augmentation des moyens de dissuasion efficaces pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal d’au moins 50% à partir de 2013 Augmentation du nombre de poursuites judiciaires ayant abouti avec succès d’au moins 50% à partir de 2013 Actes de fermeture et rapports y afférant Rapports de suivi de la mise en œuvre du Plan d’Action Rapports des pays Les décisions de justice Sources Ministères en charge de la faune (Départements de la faune), MIKE, UICN, ONGs Eléphants: ETIS/TRAFFIC Départements nationaux en charge de la faune sauvage Départements nationaux de la faune sauvage et autres structures compétentes, UICN, MIKE, AfESG, ONGs, etc. ETIS / TRAFFIC, Départements nationaux de la faune sauvage et autres structures compétentes, Rapports Parties CITES, Ministères en charge de la faune (Départements de la faune), ONGs Base de données sur les poursuites, établie dans le cadre de ce plan d’action, Départements du contentieux et des affaires juridiques 4 3. MATRICE D’ACTIONS PAR OBJECTIFS OBJECTIF 1 : Renforcer la coopération et la collaboration entre les autorités de contrôle et les autorités judiciaires concernées par l’application des lois sur la faune sauvage au niveau national, ainsi qu’entre les pays de l’espace COMIFAC. Actions 1.1. Soumettre le PAPECALF au Conseil des Ministres (CM) de la COMIFAC pour adoption 1.2. Sécuriser le financement du PAPECALF par des contributions des pays membres de la COMIFAC et la promotion du plan auprès de bailleurs de fonds potentiels. 1.3. Mettre en place une Cellule de coordination nationale (CCN) dans chaque pays pour suivre la mise en œuvre du PAPECALF. Nommer à la tête de chaque CCN un coordinateur chargé d’assurer la coopération entre les services. Indicateurs Moyens de vérification Plan d’Action adopté par le Rapport du CM CM de la COMIFAC 3 pays au moins ont sécurisés les fonds dans leur propre budget pour soutenir la mise en œuvre PAPECALF d’ici 2013 et 2 bailleurs de fonds clefs soutiennent financièrement le PAPECALF pour 5 ans d’ici 2013 CCN mises en place et fonctionnelles dans au moins 3 pays en 2012, et dans tous les pays en 2013 Sources de vérification SE COMIFAC Budgets nationaux, Accords de Ministères financement des bailleurs charge de Faune, COMIFAC Texte mettant en place de la CCN, termes de référence de la CCN, rapports d’activités du SGTFAP et de la CCN Acteurs /responsables SE COMIFAC Echéance Mai 2012 en Pays membres de la COMIFAC, SE Décembre 2013 la COMIFAC, SE Organisations multilatérales comme le FEM, Bailleurs de fonds, Partenaires au développement, ONG, etc. Ministère en Pays membres de la COMIFAC charge de la faune sauvage, SE COMIFAC Juin 2013 5 OBJECTIF 1 : Renforcer la coopération et la collaboration entre les autorités de contrôle et les autorités judiciaires concernées par l’application des lois sur la faune sauvage au niveau national, ainsi qu’entre les pays de l’espace COMIFAC. Actions 1.4. Mettre en place un sous groupe de travail sur la faune sauvage et les aires protégées (SGTFAP)17 au sein du Groupe de Travail Biodiversité d’Afrique Centrale (GTBAC) dont l’une des missions sera de suivre la mise en œuvre du PAPECALF au niveau sous-régional. 1.5. Définir et adopter, dans chaque pays membre de la COMIFAC, un Plan d’Action National pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal de la faune sauvage18, qui définit les priorités, le calendrier et le budget. 1.6. Faire le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre du PAPECALF, Indicateurs Moyens de vérification Sources de vérification Le SGTFAP est créé et Termes de référence du SE COMIFAC opérationnel d’ici juillet SGTFAP, rapport de la 2012. réunion du GTBAC sur la création du SGTFAP, rapports d’activités du SGTFAP. Un Plan d’Action National opérationnel pour lutter contre le commerce illégal de la faune sauvage est développé et validé dans 3 pays au moins pour 2013, et tous les pays membres d’ici 2014. Acteurs /responsables Echéance SE COMIFAC, Pays membres de la Septembre COMIFAC, Partenaires au 2012 développement Rapports d’ateliers de Ministères en Pays membres de la COMIFAC Décembre 2014 validation des Plans d’Actions charge de la Faune CCN, SGTFAP, TRAFFIC, JICA, nationaux pour l’application GIZ, UICN, USFS, USFWS, des législations de la faune OCFSA, RAPAC, WWF, WCS, sauvage LAGA, MIKE, etc. La CCN a fait au moins Rapports d’activités deux évaluations de la mise d’évaluation. en œuvre du PAPECALF en 2012, suivi d’une évaluation par an à partir de 2013. et SE COMIFAC SE COMIFAC, CCN, SGTFAP, Continue Partenaires au développement, ONG 17 Les missions, la composition ainsi que le mode de fonctionnement de ce sous groupe de travail seront définis dans ses termes de référence Cf. 5.4.2 plan triennal du plan de convergence et art. 14 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale. Il pourrait comprendre le renforcement des capacités de contrôle, l’information et l’éducation, et identifier les réformes légales et institutionnelles éventuellement nécessaires 18 6 OBJECTIF 1 : Renforcer la coopération et la collaboration entre les autorités de contrôle et les autorités judiciaires concernées par l’application des lois sur la faune sauvage au niveau national, ainsi qu’entre les pays de l’espace COMIFAC. Actions Indicateurs Moyens de vérification Sources de vérification Acteurs /responsables SGTFAP, CCN, SE COMIFAC 1.7. Créer les conditions d’une mise en réseau en: Echéance Décembre 2013 Un système de Nombre de rapports d’activités SE COMIFAC, un communication efficace est échangés entre le SGTFAP et CCN de opérationnel entre le les CCN SGTFAP et les CCN le les 1.7.1. Mettant en place système communication fiable entre SGTFAP et CCN.19 1.7.2. Développant des répertoires nationaux et sousrégionaux des agents du gouvernement responsables de l’application des lois et directives sur le commerce de la faune sauvage, et les distribuer à tous les membres du SGTFAP. Les agents nationaux et sous-régionaux responsables de l’application des réglementations et législations sur la faune sauvage sont connus dans au moins 6 pays membres de la COMIFAC Ministères en charge de la faune, SE Décembre 2012 Les répertoires nationaux et Ministères en COMIFAC, SGTFAP, CCN sous-régionaux des agents en charge de la faune, charge de la mise en SE COMIFAC application des législations sur la faune sauvage sont disponibles 1.8. Echanger les expériences sur le contrôle du commerce de la faune en : 1.8.1. Organisant séminaires des Au moins un séminaire sous Rapports des rencontres courts SE COMIFAC CCN, SGTFAP, SE COMIFAC, GIZ, Novembre 2012 19 Pour pouvoir recevoir des données du terrain, comme des demandes d’enquête, de transmettre des informations comme des statistiques par pays, et des renseignements sur les activités illégales. 7 OBJECTIF 1 : Renforcer la coopération et la collaboration entre les autorités de contrôle et les autorités judiciaires concernées par l’application des lois sur la faune sauvage au niveau national, ainsi qu’entre les pays de l’espace COMIFAC. Actions Indicateurs Moyens de vérification d’échange entre les agents régional concernés des d’expériences est organisé différents pays chaque année membres de la COMIFAC 20 1.8.2. 1.8.3. Favorisant le détachement et l’échange de personnel, en particulier entre pays frontaliers et les voyages d’études dans d’autres régions ayant une forte expérience dans le domaine. Acteurs /responsables Ministères en JICA, USFS, TRAFFIC, charge de la faune CITES, UICN, etc. Echéance SCDB, Au moins 4 pays ont Ministères en Ministères en charge de la faune échangé les cadres d’ici Rapports d’activités des CCN charge de la faune 2014 ou organisé des Rapports des rencontres voyages d’études Traduisant et diffusant en fonction Les manuels et matériels de Disponibilité des manuels des besoins les formation sont traduits et auprès des agents nationaux en charge de la mise en manuels et matériels largement diffusés application des législations sur de formation. la faune sauvage 20 Sources de vérification CCN, SGTFAP, CCN, SE Ministères en charge de la faune COMIFAC, Ministères en charge de la faune Décembre 2014 Mars 2016 Cf. art. 39 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale. 8 OBJECTIF 2 : Accroître les investigations et les opérations d’application de la loi en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières Actions 2.1. Renforcer les actions de contrôle dans les zones transfrontalières: 2.1.1. Etablir à travers des protocoles d’accords des brigades mixtes opérationnelles entre les pays frontaliers, pour effectuer des contrôles conjoints dans les zones transfrontalières 2.1.2. Adopter des stratégies nationales contre le braconnage transfrontalier 2.1.3. Signer des protocoles de libre circulation pour les agents de contrôle, leur permettant de recevoir une carte spéciale afin de faciliter leur déplacement 2.1.4. Assurer des moyens de communication transfrontalière adéquate 21 21 Indicateurs Moyens de vérification Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance Des brigades mixtes Acte de création opérationnelles sont mises en rapports de patrouilles place dans 5 paysages transfrontaliers d’ici 2013 et Ministères chargé de SGTFAP, Pays membres de la Décembre 2013 la Faune COMIFAC, OCFSA, CCN, TRAFFIC, WWF, WCS, RAPAC, LAGA, etc. SE COMIFAC Des protocoles d’accord sont Texte des accords signés SE COMIFAC, Pays membres de Décembre 2013 signés en 2012 la COMIFAC, RAPAC a) Au moins deux stratégies Documents des stratégies nationales contre le nationales adoptées braconnage transfrontalier sont adoptées SGTFAP, CCN, partenaires au Décembre 2014 développement Ministères chargé de Au moins 5 protocoles de Texte des protocoles et la Faune Pays membres de la COMIFAC libres circulation sont signés cartes spéciales de d’ici 2015 circulation Décembre 2016 Au moins 4 moyens de Ministères chargé de SGTFAP, Pays membres de la Décembre 2014 communication Moyens de communication la Faune COMIFAC, partenaires au transfrontalière efficace sont transfrontalière développement définis d’ici 2014 Cf. action 4.2.5 plan triennal du plan de convergence et art. 31, 32 et 33 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale 9 OBJECTIF 2 : Accroître les investigations et les opérations d’application de la loi en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières Actions 2.2. Suffisamment d’agents sont sur le terrain: 2.2.1. Evaluer les besoins en agents de contrôle par pays et en fonction des zones prioritaires 2.2.2. Augmenter le nombre d’agents de contrôle pour la faune et pourvoir des moyens de communication adéquats et un soutien logistique 2.2.3. Suivre et améliorer régulièrement la performance des agents22 2.3. Renforcer les contrôles de terrain / sur les marchés: 2.3.1 Les organismes de contrôle s’assurent, par des visites régulières et inopinées, que le prélèvement de la faune sauvage respecte les obligations légales, tant dans les milieux naturels que sur les marchés Indicateurs Moyens de vérification Nombre d’agents nécessaires Rapport de l’évaluation sur le terrain est évalué Augmentation des effectifs des agents affectés au contrôle et leurs capacités renforcées de manière adéquate d’ici 2013 Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance Ministères en charge Pays membres de la COMIFAC, Décembre 2012 de la Faune CCN, CARPE, USAID, USFWS Fichier du personnel. Ministères en charge Ministères en charge de la Faune, Décembre 2014 Listes et factures des de la Faune partenaires au développement moyens de transports et de communication opérationnels La performance des agents est Rapport d’atelier de Ministères en charge de la Faune, Continue suivie régulièrement et renforcement des capacités Ministères en charge partenaires au développement améliorée de la Faune Contrôles de terrain accrus de Rapports 10% chaque année dans d’activités chaque pays membre de la COMIFAC, pour atteindre un minimum de 50 arrestations par an et par pays en 2016 . annuels Ministères en charge Pays membres de la COMIFAC, Décembre 2016 de la Faune CCN, Administrations de contrôle, Société civile/ ONGs, Secteur privé, Communautés locales 22 Cf. action 1.2.4 and action 5.2.2 plan d’opération triennal du plan de convergence et art. 27 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale 10 OBJECTIF 2 : Accroître les investigations et les opérations d’application de la loi en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières Actions 2.3.2 2.3.3 2.3.4 urbains. Organiser des raids coordonnés à forte visibilité sur les marchés illégaux, en particulier en ville, et les fermer. Les administrations nationales établissent des partenariats avec la société civile ou des entreprises privées pour les aider dans le contrôle ou le suivi des contrôles23 Evaluer le potentiel de collaboration avec des communautés autochtones et locales pour collecter des renseignements24. 2.4. Le SE COMIFAC collabore avec les principaux points de contrôle d’entrée et de sortie du territoire (port, passages de frontière, aéroports...) dans les pays 23 24 Indicateurs Moyens de vérification Acteurs /responsables Echéance Pays membres de la COMIFAC, Ministères chargé de CCN, Administrations de contrôle, Continue la Faune Société civile/ ONGs 5 raids à forte visibilité sur les Rapports de mission marchés illégaux d’ivoire par an et par pays commençant en 2012 Nombre d’accords de Textes d’accords partenariat signés entre les partenariat administrations nationales et les membres de la société civile ou le secteur privé Sources de vérification CCN, Administrations de contrôle, Société civile/ ONGs Décembre 2016 de Le rôle des communautés autochtones et locales sont définies dans aux moins 5 pays d’ici 2014 Rapports de l’évaluation du potentiel de collaboration avec les communautés autochtones et locales Collaboration avec au moins 60% des principaux points d’entrée et de sorties des pays d’ici 2016 Etablissement d’au moins 3 partenariats pour les enquêtes sur le crime international d’ici Contrats de collaboration signés. Rapports d’opérations conjointes par an et par pays entre le SE COMIFAC et les principaux points d’entrée Ministères chargé de la Faune, ONGs, Secteur privé Pays membres de la COMIFAC, CCN, SGTFAP, Communautés Juin 2014 concernées, ONG, partenaires au Ministères chargé de développement la Faune, Communautés concernées, SE COMIFAC SE COMIFAC, SGTFAP, Pays membres de la Décembre 2016 Ministères en charge COMIFAC, INTERPOL, OMD, de la CITES, CMS, SE COMIFAC Faune Ministères des Affaires étrangères, CITES Cf. Art. 27 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale Cf. Art. 16.3, 17 et 21 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale 11 OBJECTIF 2 : Accroître les investigations et les opérations d’application de la loi en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières Actions membres de la COMIFAC et établit des partenariats et un mécanisme pour faire des enquêtes conjointes avec des organisations internationales comme la CITES, l’OMD, la CMS, Interpol, afin d’arrêter les infractions multinationales 2.5. Harmoniser les procédures de contrôle au niveau national et sous-régional: 2.5.1. Elaborer des directives sous-régionales pour l’harmonisation des stratégies nationales ainsi que des procédures de contrôle sur le terrain, et les faire adopter par les pays membres25. 2.5.2. Les agences gouvernementales concernées par l’application des lois sur la faune sauvage, ainsi que celles en charge de la gestion, 25 Indicateurs 2014 Moyens de vérification Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance et de sortie des pays (ports, aéroports). Accords de partenariats avec les partenaires internationaux. Rapports d’enquêtes conjointes internationales Des directives sous-régionales Documents des directives et des guides pour adoptées par le CM l’harmonisation des stratégies nationales et les procédures d’investigation, de contrôle et d’inspection sont adoptés par le CM. Démarrage du processus Rapport d’harmonisation au niveau CCN national d’ici 2014 d’activités Ministères en charge SE COMIFAC, SGTFAP, CM, Décembre 2013 de la CCN Faune SE COMIFAC des Ministères en charge Ministères en charge de la faune, Décembre 2017 de la faune secteur privé, société civile, communautés autochtones et Cf. art. 14.2 et art.38 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale 12 OBJECTIF 2 : Accroître les investigations et les opérations d’application de la loi en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières Actions coopèrent au sein de chaque pays membre de la COMIFAC afin d’harmoniser les standards et les règles pour assurer leur compatibilité26. 2.6. Les agences de contrôle, la police et le secteur judiciaire sont formés sur les questions de la l’application des lois concernant la faune sauvage : 2.6.1. Evaluer les besoins en formation dans les pays membres de la COMIFAC pour tous les acteurs27 2.6.2. Adopter un plan de formation continue et conduire des formations au niveau national et sousrégional 28 Indicateurs Moyens de vérification Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance locales Les besoins en formation sont Rapport d’évaluation des Ministères en charge SGTFAP, CITES, RIFFEAC, Décembre 2013 évalués besoins de la Faune CCN, TRAFFIC, SE COMIFAC CEFDHAC, CARPE, USAID, USFWS Le plan de formation continue Le plan de formation Ministères en charge de la Faune Décembre 2017 est adopté et au moins 5 continue et le rapport de Ministères en charge SE COMIFAC, CCN, SGTFAP et sessions de formation sont fin de formation. de la Faune partenaires au développement organisées à partir de 2014. SE COMIFAC 26 (Cf. art. 29 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale) Les douanes, la police, les inspecteurs vétérinaires et de quarantaine, les départements de la faune sauvage, les agents de contrôle, les autorités portuaires et aéroportuaires, le secteur privé, les autorités CITES, les magistrats, les procureurs, les communautés locales, etc. 28 Par exemple sur la législation sur la faune sauvage, l’identification des espèces, le partage et le traitement d’informations et de renseignements, le développement et le partage des outils d’investigations, les systèmes de marquage et d’identification. 27 13 OBJECTIF 2 : Accroître les investigations et les opérations d’application de la loi en particulier à des points clefs de transit ou aux frontières, dans les marchés locaux, et dans les zones transfrontalières Actions Indicateurs Moyens de vérification 2.7. Spécialiser et améliorer les instituts de formation sur le sujet du contrôle de la faune sauvage, à travers le développement et la mise en œuvre d’un plan de formation. 29 Plan de formation sur le Plan de formation adopté contrôle de la faune sauvage développé et adopté d’ici 2014 2.8. Intégrer les questions faisant référence au braconnage et au commerce illégal de la faune sauvage dans les accords bilatéraux, multilatéraux et internationaux existants sur le secteur forêtenvironnement, afin de renforcer la coopération pour l’application des lois. Les questions liées au braconnage et commerce illégal de la faune sauvage sont intégrées dans les accords bilatéraux et multilatéraux existants sur le secteur forêtenvironnement 10% des activités du plan de Rapport d’activités formation sont mises en œuvre RIFFEAC à partir de 2015 Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance RIFFEAC, SE SE COMIFAC /RIFFEAC, COMIFAC, CEFDHAC, France, Allemagne, Ministères en charge ACDI, CARPE, USAID, USFWS Décembre 2015 de la faune du RIFFEAC Les accords bilatéraux et Ministères en charge Pays membres de la COMIFAC, Continue multilatéraux existants sur des forêts et de CCN, SGTFAP le secteur forêt- l’environnement environnement OBJECTIF 3 : Mettre en place des moyens de dissuasion efficaces pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal de la faune, s’assurer que les poursuites sont conduites de manière régulière et en respect des lois nationales et que les résultats des contrôles et des poursuites judiciaires sont suivis, publiés et largement diffusés 29 Cf. action 7.4.2 et 7.4.3 plan d’opération triennal du plan de convergence et art. 39 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale 14 Actions Indicateurs 3.1. Fermer tous les marchés domestiques illégaux d’ivoire, créer et mettre en œuvre avec succès des systèmes de gestion des stocks d’ivoire (enregistrement de tous les ivoires, suivi régulier des stocks…) incluant le développement d’une base de données et des formations appropriées 3.2. Harmoniser les sanctions pénales appliquées en cas d’infraction aux législations sur la faune sauvage, et les proportionner en fonction de l’importance des délits : 3.2.1. Réviser les législations nationales sur le contrôle du commerce de la faune sauvage et identifier les disparités entre pays. 3.2.2. Modifier les sanctions pénales au niveau national sur la base de l’analyse, afin de les harmoniser et de les rendre dissuasif. Un système national transparent de gestion et de suivi de tous les stocks d’ivoire est mis en place et opérationnel à partir de 2013 dans tous les pays membres de la COMIFAC Moyens de vérification Sources de vérification Rapport de la mise en place Ministère en d’un système national charge de la faune transparent de gestion des stocks d’ivoire, rapport de suivi Acteurs /responsables Echéance Pays membres de la D’ici fin 2013 COMIFAC CCN, SGTFAP, partenaires au développement, Bailleurs b) c) d) e) Législations et Ministère en SGTFAP, SE COMIFAC Révision des législations réglementations fauniques des charge de la faune Pays membres COMIFAC nationales engagée d’ici 2013 pays de l’espace COMIFAC CCN, Ministères de la justice L’application des sanctions pénales en matière de faune est effective. Les infractions et les sanctions pénales y relatives sont harmonisées au niveau sous-régional et largement communiquées. 3.3. Les instructions conduisent 80% des enquêtes conduisent à des arrestations, des poursuites à des sanctions pénales: 3.3.1. L’information sur les et l’application effective des activités illégales est sanctions pénales dans au Décembre 2017 Idem Actes de jugement de Ministères de la condamnations des crimes justice, Ministères en charge de la faune Idem Actes de jugement et de Ministère en CCN, SGTFAP condamnation. Rapports des charge de la faune Ministère de la justice, RALF, agents de contrôle Ministères de la PALF, LAGA, OCSFA, justice Décembre 2016 15 OBJECTIF 3 : Mettre en place des moyens de dissuasion efficaces pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal de la faune, s’assurer que les poursuites sont conduites de manière régulière et en respect des lois nationales et que les résultats des contrôles et des poursuites judiciaires sont suivis, publiés et largement diffusés Actions Indicateurs transmise rapidement aux autorités de contrôle concernées, au ministère de la justice, à la CCN afin de faciliter le suivi. 3.3.2. La CCN suit les cas jusqu’à l’application de la sanction pénale, et rassemble les informations dans la base de données judiciaires et diffuse aux agents de contrôle. 3.4. Mettre en place un système de suivi judiciaire sousrégional, rassemblant les données des pays membres concernant le commerce illégal de la faune et analysant les niveaux et les tendances des activités illégales et des poursuites. Compiler les données30 nationales en utilisant comme base MIKE et ETIS. 3.5. Etablir un système de suivi national sur les poursuites moins 6 pays de l’espace COMIFAC d’ici 2016 Moyens de vérification Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance TRAFFIC Décembre 2016 100% des sanctions pénales Actes de jugement et de Ministère en CCN, SGTFAP, SE sont appliquées d’ici 2016 condamnation. Rapports des charge de la faune COMIFAC agents de contrôle Ministères de la Ministère en charge de la faune justice Ministères de la justice, partenaires au développement, ONGs Le Système de suivi des Rapport d’activités décisions judiciaires au niveau COMIFAC national et sous-régional est mis en place et opérationnel d’ici 2014 de la SE COMIFAC SGTFAP, CCN, Ministères de Décembre 2014 la justice, RAPAC, OCFSA Centre des lois environnementales de l’IUCN, CITES, MIKE, TRAFFICETIS, ONGs, SE COMIFAC Le Système de suivi des Rapport de suivi judiciaire Ministère en Ministères en charge de la Décembre 2015 décisions judiciaires au niveau Acte de mise en place du charge de la faune faune, Ministères de la justice, 30 Les données collectées comprennent le nombre d’enquêtes, d’arrestations, de poursuites, les saisies, les sanctions, le nombre d’enquêtes conduisant à des sanctions, le nombre de marchés illégaux de produits de la faune sauvage, etc. 16 OBJECTIF 3 : Mettre en place des moyens de dissuasion efficaces pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal de la faune, s’assurer que les poursuites sont conduites de manière régulière et en respect des lois nationales et que les résultats des contrôles et des poursuites judiciaires sont suivis, publiés et largement diffusés Actions judiciaires suite au commerce illégal de la faune sauvage dans chaque pays membre de la COMIFAC, accessible au public31. 3.6. Mettre sur pied une base de données des cas de corruption et autres pratiques de mauvaise gouvernance observées lors des opérations d’arrestations et de poursuites judiciaires aux niveaux national et sousrégional ; rendre public les actes de corruption observées et les actions prises à l’encontre des mis en cause Indicateurs Moyens de vérification Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance national est mis en place et système de suivi des décisions CCN, SGTFAP opérationnel d’ici 2015 et base de données judiciaires, Ministères de la Rapport d’activités de la CCN justice f) Au moins 80% des cas de corruption et autres pratiques de mauvaise gouvernance observées lors des arrestations et poursuites judiciaires sont documentés, transmis aux autorités compétentes et des actions appropriées sont prises à l’encontre des mis en cause. Base de données sur les cas de corruption et autres pratiques de mauvaise gouvernance. Rapports de transmission aux autorités compétentes et actes des sanctions prises à l’encontre des mis en cause Départements de la faune Administrations partenaires (Justice, Police, Douanes) ONGs de conservation et de lutte contre la corruption Pays membres de la Juin 2014 COMIFAC Départements en charge de la faune, de la justice et autres administrations partenaires (Police, Douanes) ONGs et autres organismes de lutte contre la corruption 31 Les données à collecter dans la base de données judiciaire nationale de chaque pays comprennent le nombre d’enquêtes, d’arrestations, de poursuites, les saisies, les sanctions pénales, le nombre d’enquêtes conduisant à des sanctions, le nombre de marchés illégaux de produits de la faune sauvage..Etc. Elles sont rassemblées régulièrement dans la base de données sous-régionale. 17 OBJECTIF 3 : Mettre en place des moyens de dissuasion efficaces pour lutter contre le braconnage et le commerce illégal de la faune, s’assurer que les poursuites sont conduites de manière régulière et en respect des lois nationales et que les résultats des contrôles et des poursuites judiciaires sont suivis, publiés et largement diffusés Actions Indicateurs 3.7. Former et sensibiliser l’administration judiciaire sur les questions d’application de la loi sur la faune sauvage, afin d’avoir les sanctions pénales adéquates imposées, et pour aider à la collecte des informations sur les poursuites judiciaires et sanctions pénales pour alimenter la base de données judiciaire32 L’administration judiciaire est sensibilisée sur les questions de braconnage et de commerce illégal de la faune sauvage à partir de 2013 32 Moyens de vérification Sources de vérification Acteurs /responsables Echéance Rapport des ateliers de Ministère en Pays membres de la Avril 2013 sensibilisation et comptes charge de la faune COMIFAC, Ministères de la rendus des réunions de justice, RIFFEAC concertation entre les services fauniques et judiciaires Cf. Art. 6.4 de l’Accord sous-régional relatif au contrôle forestier en Afrique Centrale 18 OBJECTIF 4: Renforcer la prise de conscience des problématiques du commerce illégal de la faune sauvage Actions Indicateurs Moyens de vérification Sources de Acteurs /responsables vérification 4.1. Communiquer, éduquer et sensibiliser le grand public par tous les moyens possibles (TV, radio, presse..) sur le commerce de la faune sauvage, les espèces menacées (éléphants, grands singes...) et les sanctions prévues 4.2. Les bilans du SGTFAP et des CCN sur les avancées et les succès pour dissuader le commerce illégal, les arrestations des trafiquants ainsi que les décisions des courts de justice sont largement communiqués dans la sous région via la radio, la TV et la presse. 4.3. Présenter les succès du SGTFAP pour le contrôle du commerce de la faune sauvage aux réunions pertinentes de la COMIFAC Une communication de la CCN sur les activités de lutte contre le braconnage et le commerce illégal de la faune est faite au moins une fois par mois et par pays d’ici 2013 Rapports de communications sur le Ministère en CCN, Bureau des affaires Février 2013 commerce illégal de la faune sauvage charge de la publiques, SE et des condamnations présentés dans faune COMIFAC, partenaires les médias (TV, presse, radio...) par au développement, mois et par pays. ONGs, Radio environnement UICN Les bilans sur les avancées sont Bordereaux de transmission des SE COMIFAC SGTFAP, CCN, régulièrement communiqués, au bilans. Ministère en COMIFAC SE COMIFAC ainsi qu’aux Charge de la médias faune Au moins une note d’information par an des succès réalisés et sur les progrès de la mise en œuvre du PAPECALF est présentée au CM. Echéance Nombre de communication sur des SE COMIFAC poursuites fructueuses et sur les progrès de la mise en œuvre du Plan d’Action présentés dans les médias, et dans la base de données du SE COMIFAC. SE Mars 2013 SGTFAP, SE COMIFAC Fin 2013 Pays membres de la COMIFAC, CCN 19 4. MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION Ce Plan d'action qui vise à renforcer l’application des législations nationales sur la faune sauvage intègre différents principes et stratégies, comme par exemple : Participation et coordination: Pour être pleinement efficace, le Plan d'action devrait être mis en œuvre par tous les États soit directement, en coopération avec d'autres États, soit indirectement, par le biais d’organisations appropriées. Le succès de sa mise en œuvre reposera notamment sur une coordination et une consultation étroite et efficaces, et le partage, entre les États et les organisations compétentes, des informations permettant de réduire le braconnage et le commerce lié d’espèces sauvages. La pleine participation des parties prenantes devrait être encouragée Mise en œuvre rapide : Les mesures visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer le braconnage et le commerce illégal lié devraient reposer sur la mise en œuvre graduelle la plus rapide possible des plans d'action nationaux et sur des actions régionales et mondiales conformes au présent Plan d'action. Approche systématique et intégrée: Les mesures visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer le braconnage et le commerce illégal lié devraient porter sur tous les facteurs intéressant le braconnage et le commerce illégal lié. Dans cette optique, les États devraient envisager des mesures s’appuyant sur le principe de leur responsabilité première. Conservation: Les mesures visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer le braconnage et le commerce illégal lié devraient être compatibles avec la conservation des populations d’espèces. g) Tâches de la COMIFAC (Commission des Forêts de l’Afrique Centrale) La COMIFAC est chargée de l’orientation, de l’harmonisation et du suivi des politiques forestières et environnementales en Afrique centrale. De ce fait, elle supervise, coordonne les actions et initiatives en matière de forêts et d’environnement dans la sous-région. Ainsi, dans le cadre de la contribution de la COMIFAC en matière de la gestion durable de la faune sauvage dans la sous-région, le Secrétariat Exécutif de la COMIFAC s’est employé à élaborer le « Plan d’Action sous régional des Pays de l’Espace COMIFAC pour le renforcement de l’Application des Législations nationales sur la Faune Sauvage ». Au terme de l’adoption du Plan d’Action par le Conseil des Ministres de la COMIFAC, le Secrétariat Exécutif sera chargé de développer et de mettre en place un mécanisme de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du Plan d’Action sur la base des indicateurs globaux. 20 Il cherchera aussi à mobiliser des financements auprès des partenaires pour appuyer les activités liées à la mise en œuvre du Plan d’Action à l’échelle sous-régionale. Il devrait identifier les différentes opportunités de financement et les communiquer aux États. h) Tâches des pays membres de la COMIFAC Les pays sont chargés de mettre en œuvre le présent plan d’Action. Dans cette optique, chaque pays est tenu de mobiliser les ressources financières et humaines adéquates. Ainsi, chaque pays devra prévoir un budget national pour la mise en œuvre de ce Plan d’Action. Les Ministères en charge de la Faune sont chargés de vulgariser le Plan d’Action à travers un large processus de concertation qui doit aboutir à la planification de la mise en œuvre à l’échelle nationale. i) Organes chargés du suivi-évaluation de la mise en œuvre du plan d’action Deux organes chargés du suivi-évaluation de la mise en œuvre du Plan d’Action seront crées. Il s’agit : Au niveau national d’une Cellule de Coordination Nationale (CCN) qui sera logée au Ministère en charge de la Faune dans chaque pays membre de la COMIFAC. Cette Cellule définira ses missions, sa composition et ses modalités de fonctionnement. Elle pourra par exemple s’occuper du suivi des poursuites judiciaires et de l’application des sanctions, ainsi que de la collecte des données sur ces dernières d’une part, et suivre la mise en œuvre du plan d’action national sur le commerce illégal de la faune sauvage d’autre part. Elle sera dirigée par un coordinateur, qui sera aussi le point focal pour le Sous Groupe de Travail sur la faune sauvage et les Aires Protégées; Au niveau sous régional d’une Cellule ou Sous Groupe de Travail sur la Faune sauvage et les Aires Protégées (SGTFAP) qui sera logé au sein du Groupe de Travail Biodiversité d’Afrique Centrale (GTBAC) de la COMIFAC. Les missions, la composition et les modalités de fonctionnement de ses organes seront définies par le SE COMIFAC. Un de ses rôles sera de mettre en œuvre des actions au niveau sousrégional, comme la formation, l’harmonisation des sanctions pénales, la communication, ainsi que de coordonner des actions collectives pour dissuader la chasse illégale et le commerce illégal de la faune sauvage. j) Processus de lancement du Plan d’Action Au niveau sous-régional, le lancement du Plan d’Action devrait se faire à travers un atelier regroupant les représentants des parties prenantes clés des pays de l’espace COMIFAC, des partenaires au développement, des organisations sous régionales et internationales. Au niveau national, la vulgarisation du plan d’action devrait être faite, à travers l’organisation d’un atelier de lancement de haut niveau. Cet atelier réunira les ministres des départements concernés par le commerce national et international de la faune sauvage et la gestion des aires protégées notamment les Ministres de l’Environnement, des Eaux et Forêts, de la Recherche 21 scientifique, de l’industrie et du Commerce, de la Justice, de la Défense, des Droits de l’homme, de l’Agriculture et des Pêches, de la Santé, Tourisme, Planification économique… CONCLUSION Le présent Plan d’Action constitue un réel outil d’appui à la mise en œuvre du Plan de convergence de la COMIFAC. Il est l’aboutissement d’une réflexion conduite par les experts nationaux des pays de l’espace COMIFAC avec le soutien de plusieurs partenaires au développement, des organisations sous-régionales et internationales et de la société civile. Ce plan d’action est un outil technique d’orientation pour le renforcement de l’application des législations et réglementations sur la faune sauvage dans les pays membres de la COMIFAC. Il identifie notamment les mesures prioritaires concrètes et utiles à prendre par les gouvernements pour renforcer l’application des législations nationales sur la faune sauvage en Afrique Centrale en vue de dissuader, prévenir et combattre le braconnage et le commerce illégal lié d’espèces sauvages à tous les niveaux, sans préjudice des engagements internationaux en vigueur (CITES, CDB, Accord sur la conservation des gorilles et de leurs habitats/CMS...). 22 Annex 4: Regional dialogue to counter escalating large-scale transboundary poaching in Central Africa (Oryx, in press) Large-scale poaching in Central Africa, targeting elephants in particular, has reached dramatic levels. In early 2012 Cameroon was the scene of the latest slaughter, with over 300 elephants lost in Bouba Ndjida National Park, involving poachers from Sudan and elsewhere. This is just the latest example of an escalating phenomenon, resulting from the spillover of armed conflicts, collapsing protected areas and lawlessness. Over the last 3 decades the northern Central African Republic has lost over 95% of its 35,000 elephants, and other wildlife. Since 2005 Zakouma National Park in Chad has lost 85% of its 4,000 elephants, and continues to lose them. Widespread international attention and high-level political support has caused the Cameroonian Minister of Forestry and Wildlife to develop an emergency action plan to secure the protected areas of its northern border. Contributing to the regional component of this plan, the Central African Forest Commission (COMIFAC), with support from the Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale and the German Technical Development Cooperation, organized a meeting in June 2012 of ministers of the Central African Republic, Chad and Cameroon, to initiate a dialogue on reinforced transboundary antipoaching control. In a preparatory meeting the directors of wildlife, park wardens and other delegation members exchanged experiences on the Bouba Ndjida massacre. The Central African Republic delegation presented information on the passage of 150 and 80 men through Sangba, in the north, 4–6 weeks after they left Cameroon heavily loaded with tusks and after having killed seven elephants. In November 2012 we received information from the northern Central African Republic of sightings of presumed poachers, returned from Sudan earlier than expected. A health worker, who treated one of them, reported he was from the group that poached the Bouba Ndjida elephants. Two columns of heavily armed men were subsequently observed heading towards the Chadian border. One elephant was reported killed. When going to press (February 2013), the group has reportedly split up, some observed again around Bouba Ndjida National Park whereas others descended into the forested SW Central African Republic. The three countries signed a declaration on the reinforcement of combating cross-boundary poaching, highlighting the interest in wildlife survival, as well as of security of personnel in border areas. In the declaration’s implementation plan each of the three countries commits itself to submitting the necessary budgets for anti-poaching and improving the status of protected area personnel. In addition, a road map was signed to operationalize the cooperation agreement of the Bouba Ndjida–Sena Oura transboundary complex between Cameroon and Chad. Ministers asked to include the Central African Republic in the accord, subject to follow-up tripartite meetings in Ndjamena in September and November 2012 in which an agreement on anti-poaching transboundary collaboration is prepared. Recognizing the increasingly military character of effective anti-poaching, the dialogue amongst the three ministers in charge of wildlife is to be widened to include their colleagues in charge of defence, late February 2013. In June 2012 the ministers in charge of wildlife of the COMIFAC member states also adopted the Central African Wildlife Trade Law Enforcement Action Plan (CAWTLEAP, 2012–2017). Important first steps have been taken with this long-awaited tri-national dialogue and signing of CAWTLEAP but more is needed. The dramatic increase in elephant poaching has been triggered by the rapidly increasing demand for ivory in China, Thailand and other East Asian countries. Regional and intercontinental dialogue, including ivory consumer and transit countries, was called for by a platform meeting organized jointly by the US Embassy and the Governments of Gabon and Central African Republic in Libreville in April 2012. The greatest challenge now is to translate these dialogues into 1 concrete collaboration. This may be boosted by treating the illegal international wildlife trade as a crime that mobilizes action beyond ministries in charge of wildlife protection. As called for by CAWTLEAP, national units to combat wildlife crime are being established, comprising law enforcement agencies (Defence, Justice, Customs, Police, Wildlife, Interior and Exterior) and assisted by technical partners such as INTERPOL, conservation organizations and diplomatic missions. These units are being tasked to bundle resources and intelligence systems to track, arrest and prosecute wildlife criminals to the full extent of the law. This attention to large-scale transboundary poaching should not, however, divert attention from increasingly commercial small-scale poaching operations with implication of powerful elites for which collaboration with local communities should, whenever possible, be reinforced. Only reacting to these different types of poaching will avoid elephants and other wildlife following the same fate as the western black rhino, extinct a decade ago. PAUL SCHOLTE GIZ–COMIFAC support programme, Yaounde, Cameroon. E-mail [email protected] CHOUAIBOU NCHOUTPOUEN Executive Secretariat COMIFAC, Yaounde, Cameroon BAS HUIJBREGTS WWF–CARPO, Yaounde, Cameroon 2 Annex 5: Power point Presentation Zakouma NP - A case study for elephant protection 1 2 3 4 5 Annex 6: Investing in Governance – Being a Smart Donor in the Forest Sector The forest and wildlife sectors in Cameroon manifest a strange contradiction of sporadic influx in donor’s funds and donors’ frustration for lack of results for their investment. While donors’ funds are mainly distributed through various programs of government, capacity building, capital investments and studies, most problems can be traced to poor governance as an underline cause. While systems and conditionalities to ensure good governance of project funds and investments are sometimes integrated into the institutional and management arrangements for projects, in practice much scope still exists for 'bad governance' in the implementation of beneficiary institutions' broader mandates (appropriate appointment of staff, issuing of licenses in compliance with regulations, effective law enforcement, efficient and transparent use of own budgets, etc), which lie outside of the typically narrow remit of project interventions and associated 'conditionalities'. When frustration rises during project implementation over such associated but critical governance 'lapses', donors usually ask government for greater “commitment” to governance to safeguard their support. Improving governance more broadly in the Ministry is therefore dependent on the goodwill of the Ministry and is seen as more of a pledge than a program or a project to be funded. The new approach, taken from other sectors, is allocating large portion of donors’ support and investing it in building better governance in the Ministry. Therefore looking at the governance challenge not The Ministry of Forestry and Wildlife in Cameroon, offers a rare window of opportunity and a fast track for improving its governance. Indeed, in the next four/five years, more than 50% of the aging Ministry personnel will retire, leaving the recent younger recruited staff (about 4,100 in recent years) with more responsibilities and requiring new personnel to enter MINFOF, a fresh start and hope to all future governance efforts. The “Governance Donor Investment Manual” is a toolkit outlining different types of projects that have been tried and proven, that can be funded by donors who want their funds to save forests and wildlife by improving governance. 1. Forensic Audits Forensic audits assess independently the level of real expenditures required for a specific output, then compare it with what the official figures. Example from Indonesia (Olken, 2005): I assembled a team of engineers and surveyors who, after the projects were completed, dug core samples in each road to estimate the quantity of materials used, surveyed local suppliers to estimate prices, and interviewed villagers to determine the wages paid on the project. From these data, I construct an independent estimate of the amount each project actually cost to build, and then compare this estimate with what the village reported it spent on the project on a line-item by line-item basis.” Conclusion of forensic audits can focus on individual responsibility and give us “the smoking gun” concerning embezzlement. However forensic audits’ main value is not repression but 1 prevention as their mere presence and the deterrence it creates effect behavior. Olken observes that “the audit treatment – i.e., increasing the probability of an audit from a baseline of 4 percent to 100 percent – was associated with reductions in missing expenditures of an average of 8 percentage points. These reductions came both from reductions in unaccounted-for materials procured for the project and in unaccounted-for labor expenditures.” Example: Indonesia Executor: Team of consulting engineers (Louis Berge, Egis or individuals to be identified from outside the country). Implementing partner could be the MINTP (new) Cell of MINTP/MINTRANS (tbc) or CONSUPE (administrative sanction only) or CONAC investigator. For MINFOF context: any project with concrete visible outputs. 2. In-depth Financial Management Review Similar to a classical financial auditing process, it also assess the processes of financial management and conduct physical (on-site) verification of project assets and outputs. It can include micro and sub projects, fixed assets, workshops and similar events, services provided to project beneficiaries, other services rendered using projects funds, including at community level, to ensure that these are genuine and were actually provided as described in the payment documents, contracts etc. including using third party verifications to confirm eligibility of expenditure especially for workshops held in hired venues. (See Annex: example of Transaction Review Checklist). If conducted with the Ministry of Forest to “put his house in order”, and implementing this with the Audit Chamber, it could be a good base for further project activity or technical assistance to improve financial management in the Ministry. Example: Cameroon Executor: Team of consulting engineers (Louis Berge, Egis or individuals to be identified from outside the country). For MINFOF context: any activity. 3. Individual Performance Contracts A performance based management tool where a grid or a formula of performance is used to constantly evaluate an individual’s output. Sometimes the performance contract is accompanied by financial bonuses for extra-achievers. Performance contacts have proved to dramatically increase output, establish a results-oriented approach, and distinguish between positive and negative public officials. This generally gives a tool to the Manager to recommend promotion or not to his Minister. This tend to work well if (i) the manager is determined to improve his management, and need tools to assess and guide his team, (ii) there is an “esprit de corps” in the service, (iii) individuals’ outputs can be easily monitored, (iv) the team is part of the process to define indicators and targets. Also, as is often the case in any public sector reform, to mitigate resistance to change, (v) it can be useful to reshuffle the pilot team/department and/or and fresh recruit. 2 Example: Customs Cameroon Executor: Consultant (Technical Assistance). For MINFOF context: National Control Brigade, MINFOF agents in airports and seaport posts with indicators of number of infractions detections, PVs, prosecutions and revenue. 4. Public Expenditure Tracking Surveys (PETS) and Budget Tracking Public Expenditure Tracking Surveys (PETS) are a tried and tested methodology. PETS have been shown to be effective in identifying delays in financial and in-kind transfers, leakage, and general inefficiencies in public financial management. One way of improving service delivery, by keeping both governments and service providers accountable, is through the monitoring of budgets and efficiencies in public spending. Other Budget tracking tools objectively track disbursement of funds by verifying final destinations one by one. Example: Cameroon Education, Health, “suivi du BIP particpatif” by CSO (Voies Nouvelles, RIDEV, etc). Executor: INS – National Statistics Institute For MINFOF context: Following budget’s transfers from center to local of MINFOF (to a sample of areas). Collection of revenue in the decentralized system and its transfer to MINFOF Budget, Special Wildlife Fund. 5. Rapid Results Initiative The Rapid Results Initiative (RRI) is a results-focused learning process aimed at jump-starting major change efforts and enhancing implementation capacity. It tackles large-scale medium and long term behavior change through a series of small-scale, results-producing and momentumbuilding initiatives. The premise of the Rapid-Results approach is to create a context for learning and for enhancing implementation capacity, by helping ministries work on sharply-defined initiatives that will ensure increased output. The process is led by volunteers from within the Ministry, an approach that empowers agents of change from within the system, who get full backing from their Minister. Measurable and tangible targets are identified and should be achieved within 100 days. Example: Several Ministries in Cameroon Executor: WBI trained coaches to accompany the process For MINFOF context: actually already proposed to MINFOF by CHOC, it is for the Ministry to identify the focus of the RRI. 6. Whistleblowers protection and protected denunciations channels Contracted out to trusted third parties to maintain a secured hotline and investigate denunciations and pass on the information to MINFOF, while still protecting the identity of the whistleblower. Such a mechanism could also provide a secure way of rewarding whistleblowers if the information provided results in a seizure and effective conviction, using agreed framework of rewards (including possibly a percentage of the auction sale of seized products when appropriate). 3 7. Ministerial Anti-Corruption Commission Though there is an “Anti-Corruption Cell” in MINFOF, it did not produce any results for the several years of its existence. A Ministerial Anti-Corruption Commission is measured by transparently processing complaints and allegations, and the results. It needs to be independent and transparent and obtain a mandate for investigations, searches, and accessing files throughout the Ministry services. 8. Corruption-Free recruitment Monitoring Human Resources department; Recruits’ corruption barometer survey; investigator recruit; ghost workers control. 9. Bribe tester - corruption-resistance test Internal control offering bribes in selected Ministry services. Example – Russia Ministry of Interior baiting officials to take bribes and firing those who cannot resist the temptation. Transactions Review Checklist 1.1.1 3.1 3.2 3.2.1 3.2.2 3.2.3 3.2.4 3.2.5 3.2.6 3.2.7 3.3 Transactions Review Date Performed Comments Obtain the withdrawal applications from LOA or the country disbursement team, identify and select withdrawal applications and transactions for field review. Review the control procedures related to transactions or report-based disbursement. The reviewer should consider the effectiveness of the following controls and document any exceptions: Appropriate levels of review and approval are in place and are followed for each stage of the expenditure process Procedures and responsibilities are clearly defined and are adequately documented Adequate segregation of duties exists between the initiation, authorization, disbursement, and recording functions Authorization and approval is obtained prior to incurring of the expenditure Documentation is maintained for an adequate period of time for purposes of fulfilling audit requirements as well as review by Bank staff Commitments are made after applicable procedures have been followed The expenditures are properly accounted for into the books and financial reports of the project, and in cross-references in the transactions to relevant documentation (e.g. vouchers), presentation of information in the reports or list of transactions allows for ready access to the files for review and audit purposes Review supporting documentation. For each credit, the documentation of a sample of withdrawal applications is reviewed. The documents that normally support payments are (a) evidence of receipt, invoice or performance, (b) evidence of payment, and (c) proper procurement documents. Such documents might include: procurement documents (bid documents, invitation, evaluation, award) purchase contract purchase order letter of credit 4 3.3.1 3.3.2 3.3.3 3.3.4 3.3.5 3.3.6 3.4 supplier’s invoice and certificate of origin shipping or import documents and inspection certificates contractor’s or consultant’s invoices or certificates force account records recurrent cost records authorization for payment evidence of payment/bank statements accounting records of approvals, disbursements, and balances available Questions to address in review are: Is the documentation readily available? Does it indicate that the expenditure was approved by an authorized official? Is it in original form? Does it relate to the project concerned? Are the computations correct and are there any errors or alterations? Are the category and disbursement percentage used correctly? Verify eligibility of expenditures. The review determines whether the expenditures are properly supported and are eligible for Bank disbursement in accordance with legal agreements. Ineligible expenditures would include: Duplicate invoices Payments made in advance of receipt of good or delivery of services, unless these payments are consistent with contract provisions and are established commercial practice; Payments made but amounts do not agree with third party confirmations; Payments made but service done or goods bought are not commensurate with the amounts spent; Payments that should have been made under normal disbursement procedures with full documentation (e.g. payments against contracts subject to the Bank’s prior review); and Payments for items that are not procured in accordance with the legal agreements, such as: Payments for items from countries that are not eligible under the Bank’s Procurement Guidelines; Payments for items not specified in the procurement and withdrawal schedules set forth in the Legal Agreement; Payments made prior to credit signing or before the eligible date specified for retroactive financing; Payments made for the expenditures incurred after closing date; Payments for items on the negative list or not on the positive list (for adjustment operation lending). 5