Dossier de Presse

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Dossier de Presse
TARZAN !
ou Rousseau chez les Waziri
16/06/09 - 27/09/09
Exposition Dossier
Galerie suspendue Est
Commissaire de l’exposition : Roger Boulay
Scénographie : Agence Fantastic – Stéphane Maupin et Nicolas Hugon
Bande-son originale : Cyril Lefebvre et Claire Thiebault
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TARZAN TM and ED GAR RICE BURROUGHS TM owned by Edgar Rice Burroug hs, Inc. and Used by Pe rmission
* SOMMAIRE
* AVANT PROPOS DE STEPHANE MARTIN, Président du musée du quai Branly
p.3
* PRESENTATION DE L’EXPOSITION PAR ROGER BOULAY
p.4
* INTRODUCTION AU PERSONNAGE DE TARZAN
p.5
* PARCOURS DE L’EXPOSITION
p.6
Tarzan et son auteur
Les genèses du héros
La jungle : décor des prouesses de Tarzan
Le ciné-jungle
L’Afrique de Tarzan
Les douze travaux de Tarzan
Tarzan, le sauveur de la jungle
Tarzan, le héros nu et les robots
Le fils de mère nature
p.6
p.7
p.10
p.11
p.13
p.14
p.16
p.17
p.18
* LA COLLECTION AFRIQUE AU MUSEE DU QUAI BRANLY
p.19
* LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION
p.20
* ABECEDAIRE DE TARZAN
p.21
* BANDE-SON ET SUPPORTS AUDIOVISUELS
p.21
* COMMISSARIAT
p.22
* AUTOUR DE L’EXPOSITION
p.22
* INFOS PRATIQUES
P.26
* LES PARTENAIRES DE L’EXPOSITION
p.27
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* AVANT PROPOS DE STEPHANE MARTIN
Depuis sa naissance en 1912, sous la plume d’Edgar Rice Burroughs : Tarzan of the Apes, le
mythe de l’homme singe a été exploité sans relâche. Archétype du héros populaire, Tarzan
incarne le justicier épris de liberté, éternel redresseur de torts en butte aux faux-semblants
de la civilisation.
Comme l’écrit son exégète Francis Lacassin : « Dans la civilisation techno-mécanicienne,
industrialisée et fébrile du XXe siècle, Tarzan est préposé à l’oxygène. Son nom évoque tout à
la fois les bienfaits de la chlorophylle et l’espoir d’une épopée à partager ».
Dans la filiation directe de l’exposition consacrée au Comte Festetics de Tolna – cet
aristocrate à la découverte d’une Océanie retransposée – les aventures de Lord Greystoke
trouvent leur place au musée du quai Branly où elles sont prétextes à explorer l’imaginaire
d’un lieu. En effet, selon son créateur, « Tarzan, qui possédait le stoïcisme d’un animal et
l’intelligence d’un homme », existe avant tout par sa relation à la jungle africaine, une
jungle stéréotypée, reconstituée, certes peuplée par les bêtes sauvages, mais envahie tour
à tour par des armées romaines, des anthropoïdes, des amazones, des hommes fourmis,
des croisés, des hommes préhistoriques…
Tarzan revit dans la plénitude de ses métamorphoses sous le regard malicieux de Roger
Boulay, commissaire de Kannibals et Vahinés au Musée National des Arts d’Afrique et
d’Océanie en 2001. Comme dans cette précédente exposition, il traque les préjugés,
débusque les clichés en revisitant l’histoire de ce personnage haut en couleurs et en jouant
sur les différentes visions que l’on a pu porter sur lui : épique, neo-romantique,
burlesque…
Si la fable de Tarzan renvoie en grande partie au monde de l’enfance, elle s’adresse aux
petits et aux grands, à tous ceux qui rêvent d’un ailleurs réinventé.
Le parcours rappelle les sources de Burroughs (Kipling, Rider Haggard, Robida), mais aussi
les avatars et les déclinaisons de Tarzan qui se sont succédé à un rythme effréné. Films,
ouvrages, affiches, photographies, figurines, accessoires, sculptures, costumes, peintures,
pièces ethnographiques, panoplies d’armes, jouets, poupées, et bandes dessinées donnent
une image à la fois composite et foisonnante de l’univers du héros. Le « langage singe » et
le fameux cri participent également de cette fresque exotique aux multiples facettes.
Le musée du quai Branly montre aussi bien l’art des cultures les plus florissantes que celles
des minorités ou, comme c’est le cas avec Tarzan, il s’attache à retracer l’évolution des
mythes, fantasme collectif et fondement même de l’identité des peuples dans l’étendue de
ses échanges.
En accueillant cette manifestation, il poursuit donc sa politique d’ouverture.
Stéphane MARTIN
Président du musée du quai Branly
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* PRESENTATION DE L’EXPOSITION PAR ROGER BOULAY
EXTRAIT DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION
Après que Stéphane Martin m’eut demandé de concevoir une exposition autour du personnage de
Tarzan, je cherchais à convoquer dans ma mémoire ce qui pou vait avoir façonné ma p ropre
imagerie de l’Afrique. J’avais entrepris quelques années plus tôt un exercice semblable à propos
des mers du Sud. Je m’appuyai en ce cas sur une expérience qui s’était construite à l’âge adulte.
Tarzan relevait indéniablement de celle de l’enfance. J’entrepris don c de fouiller plus au fond de
mes greniers enfantins l’Afrique et les hommes sauvages. (…)
Je percevais déjà avec évidence que seul un surhomme pouvait survivre dans ces jungles sauvages
et que ce Tarzan s’agitait au milieu des lianes et des lions dans un endroit bien éloigné de ce
que j’imaginais être le Paradis perdu. Je me dessinais ainsi une jungle plus satanique
qu’édénique, lieu de tous les interdits et réservoir des instincts, des abominations et peuplée d’êtres
démoniaques.
Le lieu même du musée du quai B ranly me sembla voué à des évocations exotiques pour peu
qu’elles tournent autour du « Sauvage » et du « Primitif ». Les jungles époustouflantes d’Hogarth se
reflètent fort opportunément dans les vitraux « junglés » de Jean Nouvel. Vitrail lui-même relayé par
les jungles tempérées de Gilles Clément et les plantes tropicales rampantes et verticales de Patrick
Blanc. Tout cet environnement entretient une ambiance de parc botanique et de pays des Waziri.
(…)
Si vous lisez les romans de Burroughs sans relâche, quand vous accumulez et que vous accolez
comme sur un mur ou une étagère, les lieux, les personnages, les fleurs inventées, les animaux
inconnus, les peuples et les types d’hommes, la variété des anthropoïdes, sortis d’un cerveau en
goguette, les architectures et les cabanes, les costumes et les parures des reines, les masques des
sorciers, tout ce qui jaillit de l’inventivité galopante de Burroughs et que vous y ajoutez tout ce que
l’industrie des produits dérivés a engendré à propos et autour de Tarzan, alors vous vous prenez à
ébaucher une scénographie qui relève plus de l’atelier d’André Breton que de la démonstration
linéaire d’un muséum. Tout fonctionne par des mises en rapport incongrus, des allers-retours
amusants, voire même des collages à la Max E rnst ou à des Cadav res exquis, plus qu’à de
subtils métissages, relevant du grand jeu de ping-pong que seule la culture populaire peu
inventer sans regret ni pudeur. (…)
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Je me suis assez amusé lors de l’exposition « L’aristocrate et ses cannibales » à entendre la critique
de quelques amateurs d’art d’avoir fait côtoyer hula hoop et œuvre d’art océanienne. Avec Tarzan,
et d’ailleurs avec toute manifestation abordant nos grandes mythol ogies, il m’a semblé qu’il y avait
lieu d’enfoncer le cl ou et de virer à un enchaînement d’associations qui s’agenceraient en un vaste
bricolage, façon Pensée sauvage, dans lequel le mythe relève, pour son auteur, d’un « bricolage
intellectuel ».
Il n’y a pas plus bricolée que la rencontre de Tarzan avec les Vikings, les rescapés des croisades ou
les descendants noirs des soldats romains égarés au centre de l’Afrique. Le personnage de Tarzan
fonctionne et fonctionnera à la manière des super héros parce qu’il est un assemblage d’images
constituant une sorte de « totem / total » des qualités supposées être les antidotes à la catastrophe
e
sociale et environnementale qui se prépare et se préparait déjà au début du XX siècle : nudité,
religion de la beauté physique, ode au culturisme et à la bonté émotive naturelle, douce naïveté
mais bon sens opposé aux experts et à la science, figure d’adolescent au grand cœur.
Les choix muséologiques sont difficiles dans cette inépuisable richesse et cette exposition aura été,
à cause de cet exercice d’associations ininterrompues, une frustration joyeuse. Heureusement que
les cartons à dessins de Bernard Mahé bien garnis de planches originales du maître Hogarth
donneront une allure stable à tous ces errements. Hogarth, c’est l’ordre, le propre, le net, mais
surtout un écrin de traits géniaux pour le Héros sublimé.
Roger BOULAY
Commissaire de l’exposition
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L’Aristocrate et ses cannibales, Le voyage du comte Festetics de Tolna en Océanie, 1893 - 1896, exposition présentée au
musée du quai Branly du 23 octobre 2007 au 13 janvier 2008
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* INTRODUCTION AU PERSONNAGE DE TARZAN : NAISSANCE D’UN HEROS
L’histoire de Tarzan est née en 1912 de l’imagination fertile de l’Américain Edgar Rice Burroughs.
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Elle commence dramatiquement une nuit, au tout début du XX siècle. John Clayton, alias Lord
Greystoke, et sa femme Lady Alice, débarqués sur la côte africaine par des mutins, construisirent
une cabane. Un beau jour, peu après leur installation, arrive un grand singe qui les attaque. Lady
Greystoke, précise l’auteur dans Le Seigne ur de la Jungle, ne se remit jamais du choc causé par
cette attaque.
« Cette nuit-là un petit garçon naquit aux portes de la forêt vierge, dans la petite cabane, pe ndant
qu’ un léopard fe ulait devant la porte et que les notes graves du rugisseme nt d’ un lion montaie nt de
l’autre côté de la petite émine nce ». Lady Alice ne ressortit jamais plus de la cabane ; elle mit au
monde un bébé et s’endormit pour ne jamais plus se réveiller.
Dans la forêt, un drame s’est également produit, une guenon poursuivie par un grand singe brutal,
Kerchak, perd son petit. « Kala était la plus jeune femelle d’ un mâle appe lé Tublat (…) et le petit qui
s’était écrasé au sol sous ses yeux était son premier ; elle n’était âgée que de neuf ou dix ans. » C’est
ce même Kerchak qui, pénétrant dans la cabane des Greystoke, acheva Clayton déjà à moitié mort
de chagrin. Mais, « d’un petit berceau rustique venait le vagisseme nt plaintif d’un bébé ». Kala
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l’enleva « et sortit comme une flèche pour se réfugier au sommet d’un arbre élevé. »
L’histoire est ainsi posée et l’aventure de « Tarzan l’Ho mme-Singe » peut co mmencer.
Petit détail tout de même : les Waziri, dans les romans de Burroughs, sont la tribu imaginaire
alliée de Tarzan qui en « langue singe » signifie « Peau Blanche ».
Planches origi nales de Bur ne Hogarth
© Collection particulière
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Toutes les citations de cette page in Le Seigneur de la jungle, éditions Publications Premières, Paris, 1970. Traduction de
John Duval.
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* PARCOURS DE L’EXPOSITION
1/ Tarzan et son auteur
Cette première secti on de l’exposition s’interroge sur les origines et la nature de Tarzan, en
tant que personnage et en tant que mythe. Qui l’a construit et d’après quelles sources ?
Edgar Rice Burroughs est né en 1875 à Chicago, et
mort en 1950 dans son ranch californien. Il se destine
tout d’abord à une carrière militaire mais y renonce
après avoir échoué au concours d’entrée de West
Point. Il enchaîne alors de nombreux métiers qui lui
donnent le goût de l’aventure : soldat, cowboy,
ouvrier dans une mine d’or, ferrailleur, agent de
publicité… Il se tourne ensuite vers l’écriture et fait
paraître son premier roman Under the Moons of Mars
en 1912 dans la revue « All Story ». En oct obre de la
même année paraît Tarzan of the Apes, le premier
des 26 romans traitant du célèbre « homme singe ».
Les sources de Burroughs sont avant tout littéraires.
Il a une dette certaine envers Rudyard Kipling et
son Livre de la Jungle de 1894. Cependant Burroughs
se plaît à dire que le mythe de Rémus et Romulus
reste sa principale référence.
On peut citer comme autre source Rider Haggard
célèbre pour ses Mines du Roi Salomon et pour She,
personnage de femme fatale qui attend durant des
siècles l’être aimé dans un royaume imaginaire situé
quelque part en Afrique…
Couverture originale du livre Tarzan of the Apes, 1912
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Tarzan of the Apes connut un succès considérable. Il est, à ce jour, publié en 56 langues. Les 22
aventures de Tarzan qui se succèdent de 1914 à 1947 sont diffusées à plus de 15 millions
d’exemplaires et entraînent la production de près de 15 000 bandes dessinées et de 42 longsmétrages, sans compter les innombrables séries télévisées et autres dessins animés.
« Je suis venu à travers les âges, jaillissant du passé vague et distant, de la caverne de l’homme primitif...».
« Tarzan pensait à la fragilité de la frontière entre le primitif et le civilisé ».
Edgar Rice Burroughs
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2/ Les genèses du héros
Cette partie de l’exposition évoque les grands singes, le mythe de King Kong avec l’enlèvement de
la femme blanche, le chaînon manquant induit par les théories de Da rwin dont Burroughs était
imprégné, les mythes du bon sauvage et de l’enfant sauvage. Jouets, affiches, tableaux illustrent
e
l’engouement pou r ces différentes sources de divertissements qui se développent à la fin du XIX
siècle.
King Kong ou le mythe du Grand Singe
Le grand singe enlevant la femme blanche reste un des thèmes classiques de l’imagerie occidentale,
qui parcourt les aventures de Tarzan : Jane se fait tour à tour enlever par des primates, puis par
Tarzan lui-même, rabaissé alors au stade de Grand Singe.
Dans King Kong, le film de Cooper et de Schoedsack (1933), contemporain du Tarzan the Ape Man
de Van Dyke (1932), le singe géant est le maître de la jungle, qui affiche sa supériorité sur le monde
animal (les monstres préhistoriques, qu’il affronte et anéantit), tout en étant craint par la
population indigène de l’île qui a pour habitude, pour l’apaiser, de lui offrir en sacrifice une femme
noire du village.
Si Kong écrase de sa force le monde animal, les animaux (les éléphants, les hippopotames, les
chimp anzés) obéissent à Tarzan, le maître de la jungle. Il doit cependant en affronter certains (les
fauves sur terre, les crocodiles dans les eaux), pour imposer sa suprématie tel un gladiateur égaré
dans la jungle.
Dans les deux cas, ils aiment une femme blanche, l’une venue sur les terres de Kong avec une
expédition en tant qu’actrice dans un film de cinéastes explorateurs, et l’autre venue sur le
territoire de Tarzan pour accompagner son père, James Parker, puis décidée à y rester après sa
mort.
Autant King Kong, parmi de multiples aspects, est un film sur la phobie du mariage mixte, du
métissage (un singe géant, maître d’une île où vivent uniquement des noirs, tombe amoureux d’une
femme blonde, que ses amis américains veulent extraire de ses griffes), autant Tarzan et Jane
prônent un mode de vie autre, loin de la civilisation urb aine qu’ils refusent, dont ils sont
revenus, sans pour autant se co mporter comme des sauv ages.
L’Enfant sauvage
Curieusement, Burroughs revendiqua formellement la fascination qu'opéra en sa jeunesse le mythe
de Romulus et Remus. Mais il eut plus de réticence à admettre sa dette envers Rudyard Kipling et
son Livre de la Jungle paru en 1894.
Le récit, dont le thème principal est celui de l’enfant sauv age élevé par des animaux, est un
archétyp e universellement répandu : au début de l'année 1800, un petit garçon qui avait
apparemment vécu dans les forêts et qui ne parlait pas, fut capturé en Aveyron. Le jeune médecin
de l'Institution Nationale des sourds-muets, Jean-Marc Gaspard Itard, prend en charge l'éducation
de cet enfant sauvage et présente ses résultats devant la Société des Observateurs de l'homme dans
un premier mémoire de 1801.
C’est toute l’histoire de Tarzan, élevé par des grands singes puis « éduqué » par la civilisation, avant
de s’en détacher et de retourner vivre dans son élément primaire.
Le Bon sauvage
Le « bon sauvage » est le fruit de l’imaginaire de tous les grands lecteurs des récits de voyages qui
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foisonnent à partir du XVI siècle : il est, en quelque sorte, un personnage co mposite fait à partir
des nombreuses descrip tions des hommes primitifs vivant dans un « âge d’or » naturel : Dieu est
révélé par la Nature, croyait-on ; par conséquent, l’être naturel est foncièrement bon. Cette vision
des « sauvages » a longtemps été nourrie par des explorateurs et des missionnaires encore habités
par l’illusion d’un paradis perdu.
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Libres, sensuels, polygames et bons : voilà les traits communs, mais combien caricaturaux, des
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habitants de ce « meilleur des mondes ». Étrangement, les penseurs du XVIII siècle se garderont
longtemps de vouloir vérifier l’exactitude de ce genre de témoignage, car le « bon sauvage » ainsi
présenté sert mieux à réfléchir sur l’homme, sa nature, ses facultés ainsi que sur sa société.
Sans nul doute, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est reconnu pour celui qui a le plus participé à
ce mythe par la défense des idées suivantes qui traversent l’essentiel de son œuvre : « La nature a
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fait l'homme heure ux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable. »
Tarzan est le parfait exemple d’un être partagé entre deux milieux opposés dans lesquels il a grandi
d’une part (la jungle), et a été éduqué d’autre part (la civilisation comme sym bole de la perte de
l’innocence).
Darwinisme et créationnisme
Burroughs est très préoccupé par les thèses darwiniennes dont la publication est quasi
contemporaine de sa date de naissance. Un nombre important d’épisodes de son œuvre fait preuve
de cet intérêt intimement lié au destin qu’il a imaginé pour son héros ; il écrit : « Ce que le garçon
avait appris du singe, Akut le te nait lui mê me de quelque ancêtre, commun à tous les deux, qui avait
erré sur la terre grouillante, du temps où les fougères étaie nt des arbres et les crocodiles des
oiseaux. ».
On sait que Burroughs a fait beaucoup de recherches à la Chicago Public Library, et bien entendu
étudié L’origine des espèces de Charles Darwin (1809-1882), ouvrage dont le titre original The Origin
of Species by Means of Natural Selection or the Preservation of Favoure d Races in Struggle for Life,
1859, nous ramène plus directement à l’histoire de Tarzan.
L'homme des cend du sing e, de Pilotell, 1870
Musée d'art et d'histoire, Saint-Denis.
Pho to Irène Andreani
C’est dans le contexte de cette époque, entre 1911 et 1940, que Burroughs écrivit ses « Tarzan ».
Les idées eugéniques gagnaient en force aux États-Unis avec une connotation d’objectivité
scientifique. Cette morale « si naturelle » de supériorité, l’éloge de la force, du chef, la création de
la raciologie et des échelles raciales alors considérées comme une catégorie scientifique, firent des
adeptes dans le monde entier, dont Burroughs. John Taliaferro, son biographe, montre que l’intérêt
de Burroughs pour l’eugénisme continua de grandir, même quand il devint l’objet de controverse
sérieuse dans la communauté scientifique. Son attachement à ce topique était tel que Burroughs
prit position dans une colonne du Los Angeles Examiner contre cette nouvelle « morale imbécile… »
et qu’il écrivit un essai, jamais publié, intitulé I See a New Race ou il livrait « sa propre solution
finale au problè me du monde ».
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In Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques, de Jean-Jacques Rousseau (1772 - 1776)
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Ce qu’on a appelé le « social-darwinisme » au début du XX
siècle, qui est l’application aux rapports humains d’un
schéma discerné par Darwin dans l’analyse des traits
morphol ogiques du vivant, va jouer un rôle déterminant
dans le monde intellectuel de la période hégémonique de
l’Occident. La liaison profonde entre le courant sociale
darwiniste du début du XX siècle et les présupposés
idéologiques du nazisme ont été largement montrés et
sont aujourd’hui une évidence. Moins bien perçue (et
connue) est la sociobiologie contemporaine qui introduit
ouvertement l’homme dans la problématique de la force,
de l’agression et de la survie, une idéologie qui revient et
qui séduit tant le discours libéral…
On ne peut nier que les « Tarzan » participèrent très
largement à diffuser cette idéologie raciste et à renforcer
les stéréotypes. On écrivit même que Tarzan permit à
l’Amérique de « réassurer la suprématie de l’homme blanc
4
sur SES femmes et sur SES noirs » .
On lui reproche en plus le sexisme, l’aventurisme et l’ultra
individualisme ; toutes vertus que supporte et entretient
la méga machine médiatique qui s’est mise en place dés
sa conception.
Ce « héros anglo-mâle » joua toujours sur la dimension négative des sociétés non-blanches où « les
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Noirs sont de façon générale superstitieux, les Arabes, rapaces et les femmes à soumettre. »
Planche de Haeckel extraite de Tarzan und die Herrenrasse, Norbert Bernahrdt
© Haeckel
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Cirque "Hum pty dum pty", Schoe nhut, Etats-Unis, 1903
Collection musée du Jouet, Poissy.
Pho to Studio Berno t
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Tarzan, ménageries et cirques
L’éducation de Tarzan et sa familiarité avec les animaux
l’opposent absolument à la relation aux animaux
e
sauvages qu’entretient l’ Occident depuis le XVIII siècle.
L’histoire des mé nageries, des zoos et des cirques est celle
de l’arrachement de la terre d’origine et de
l’emprisonne ment.
La figure du dompteur de cirque dessine en miroir celle
d’un Tarzan brise ur de cages mais aussi dompteur
suprê me. Il est le gardie n pointilleux de l’état de Nature. Si
il chasse c’est par nécessité jamais par plaisir, ni par
forfanterie.
John taliaferro, Tarzan Forever, New York, 1999, cité in Degran, p.12
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3/ La jungle, décor des prouesses de Tarzan
Cette section de l’exposition présente de nombreuses planches originales de bandes dessinées
décrivant avec talent l’univers hostile dans lequel évolue le personnage de Tarzan. En contrepoint
de ces bandes dessinées, des animaux empaillés prêtés par le Musée de la Chasse et de la Nature
viennent ponctuer le parcours.
Tarzan figure parmi les premiers personnages mis en bande dessinée, lorsque ce qui sera plus tard
reconnu comme le « neuvième art » sort du domaine du comique et de la fantaisie où les
circonstances de son émergence l’avaient jusque là confiné. Le passage à l’aventure commence
précisément le 7 janvier 1929, avec la parution simultanée, dans les colonnes des titres «syndiqués»,
de la première bande dessinée de science-fiction, Buck Rogers, dessinée par Dick Calkin – et de
Tarzan of the Apes, dessinée par Hal Foster, futur créateur de Prince Valiant.
Burne Hogarth (1911 – 1996), le plus célèb re des illustrateurs de Tarzan, voit ses dessins publiés
dès ses quinze ans. Le 9 mai 1937, il prend le relais du tout aussi célèbre Hal Foster. Hogarth en fera
sa « chose » durant 10 ans jusqu’en 1945 ; il revient en 1947 et dessine son Tarzan jusqu’en 1950. Sa
maîtrise, son inspiration et sa fascination pour le corps en mou vement en font le maître du
renouveau de la bande dessinée et l’ancêtre d’une multitude de descendants.
Planches origi nales de Bur ne Hogarth
© Collection particulière
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Dans les forêts profondes dessinées par Burne Hogarth, l’ombre de chaque feuillage semble se parer
d’une denture inquiétante et chaque racine d’une griffe acérée… Tarzan est partout menacé d’être
« mangé », que ce soit par un animal vorace - panthère, crocodile et autres lions -, par un autre
humain « cannibale » ou même par un élément apparemment inerte comme les sables mouvants
qui engloutissent ceux qui s'y aventurent. Le risque d'être dévoré d'une façon ou d'une autre guette
le héros à chaque pas. La BD contemporaine a par ailleurs enrichi le bestiaire de Tarzan de
quelques figures nouvelles comme les fleurs carnivores ou les piranhas qui transforment le moindre
cours d’eau en gueule béante.
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4/ Le ciné-jungle
On ne peut penser à Tarzan sans l’associer au cinéma. C’est en effet le septième art qui a donné
corps à Tarzan dans l’imaginaire populaire. Dans cette partie de l’exposition, des extraits choisis
de films de différentes époques, avec essentiellement pour vedette Johnny Weissmuller (champion
de natation), occupent un espace important. Un cycle consacré à Tarzan est également
programmé en salle de cinéma en complément de l’exposition. (Voir p. 23)
Tarzan fut le héros de 42 films, sans compter les « Jungle Jim » et les séries TV… Hélas, Edgar Rice
Burroughs vit son personnage « humilié », selon le mot de Francis Lacassin (exégète de l’écrivain),
par des scénaristes navrants qui alignèrent tous les stéréotypes racistes absents de ses romans.
Polyglotte chez Burroughs, le Tarzan du cinéma est un « demeuré » incapable de faire une phrase.
Malgré quelques épisodes charmants avec Weissmuller et Maureen O’Sullivan, il faudra attendre
Greystocke (1984), avec Christophe Lambert, pour que le héros rejoigne le souffle de sa légende.
Photographie de Frank Merill, extraite du film Tarzan, the Tiger
©1929 Universal Pictures
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Petite rétrospective d’une filmographie riche en exploits :
Edgar Rice Burroughs écrit T arzan of the Apes en 1912, qui est refusé par diverses com pagnies
cinématographiques. En 1915, il le propose à une compagnie de Chicag o, la « Selig Polyscope »,
spécialisée dans les images animalières et les films d’aventures, mais elle rejette Tarzan of the Apes
et lui préfère un succédané, The Lad and the Lion, histoire d’un enfant abandonné dans la jungle se
liant d’amitié avec un lion. Tarzan of the Apes, dont on adapte juste les premiers chapitres, est
finalement accepté en 1916. Burroughs collabore à l’adaptation et le scénario reste fidèle au
personnage. Le film est tourné en Louisiane, avec des stocks-shots d’images du Brésil et Elmo
Lincoln en Tarzan. Bien accueilli par le public, on tourne alors un autre film en 1918, toujours avec
Elmo Lincoln, inspiré des derniers chapitres de Tarzan of the Apes.
La période du cinéma muet de Tarzan alternera films B produits par de petites compagnies et
serials, tournés dans une jungle de jardin botanique, en Floride ou en Californie. À chaque fois,
Tarzan aura une double identité. Il sera Lord Greystoke, en costume et nœud papillon dans sa
cabane au cœur de la jungle (voir T arzan and the Golden Lion, 1927) et Tarzan à l’extérieur, vêtu
d’une peau de léopard qui couvre tout son corps et le front ceint d’un bandeau.
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Beaucou p de sportifs ont été des Tarzan de cinéma. Herman Brix, champion de lancer du poids,
Glenn Morris, ancien champion de décathlon, à deux reprises (Tarzan the Fearless, 1933, et Tarzan’s
Revenge, 1938), avec pour partenaire Eleanor Holmes, ancienne cham pionne de natation. Mais
c’est surtout Johnny Weissmuller qui restera à jamais gravé dans la mémoire des spectateurs : en
raison de ses compétences sportives, Tarzan, roi des airs, est devenu aussi le maître des eaux, en
surface (son crawl impeccable) et en profondeur (vues sous marines).
Affiche Les Nouvelles aventures de Tarzan, 1935
© Collection Particulière
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La rupture entre sauvage et civilisé est une frontière interne à l’Amérique et à son histoire qui a
hanté tout son cinéma, entre les colons blancs et les Indiens, puis les blancs et les noirs, avec
l’esclavage et la ségrégation. La série des Tarzan-Weissmuller est celle qui exprime le mieux la perte
de confiance dans les v aleurs de l’Occident et les bienfaits de la civilisation, en prônant l’utopie
d’un monde sans argent, loin des mirages de la so ciété de consommation. Elle a aussi pour vertu
de redéfinir la limite entre sauvage et civilisé, de faire vaciller sa schématisation univoque (les
blancs, toujours du bon côté) puisque Tarzan, l’homme blanc, est à la fois les deux et ni l’un ni
l’autre : un non-civilisé pas sauvage pour autant, qui brouille les places habituellement assignées.
Hollywood a réécrit Tarzan pour parler de l’Amérique. En transformant le personnage conçu par
Burroughs, il a fait de Tarzan non un pers onnage mythique mais un mythe pour l’Amérique
secouée par la crise, tenté provisoirement par un retour à la nature.
Tarzan et l’érotisme au cinéma
L’érotisme lié au personnage de Tarzan culmine avec Tarzan, l’homme singe (1932), dans la scène de
bain : au réveil, alors que Jane a dormi nue sous une pe au de bête et que Tarzan va lui chercher des
fruits, elle s’ avance vers la rivière et y plonge… en tenue d’Eve. Toutes les images prises sous l’eau,
véritable ballet nautique, avec Tarzan en pagne et Jane nue, garde nt intactes leur force érotique.
Vêtue d’ un pagne très court qui dévoile ses cuisses, Jane portera par la suite une te nue qui couvrira
plus son corps.
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5/ L’Afrique de Tarzan
Le visiteur pénètre ensuite dans l’univers de l’Afrique de Tarzan… Cette section présente un
nombre important d’objets des collections du musée du quai Branly. (voir p.19)
Burroughs ne mit jamais les pieds en Afrique. Il est plus pertinent de déchiffrer dans l’Afrique de
Tarzan le lieu imaginaire, comme le Péloponnèse d’Héraclès, dans lequel se joue le travail du héros
plutôt que des traces extrêmement minces d’exactitude ethnographique.
Si le cinéma et la bande dessinée se teintent de réalités africaines, elles sont fort légères et plus que
convenues. On y convoque Zoulous, Masaï, Kikuyus et hommes-léopards accoutrés de peaux de
fauves qui restent fortement liés à l’imagerie coloniale.
D’un côté, Tarzan fait preuve d’une sensibilité africaine car il considère le cimetière des
éléphants comme tabou. Il respecte l’interdit des noirs (un lieu sacré) et refuse aux blancs
l’exploitation de l’ivoire. Néanmoins, chaque volet de la série déplie toujours la même double image
des noirs. D’un côté les porteurs soumis et dociles, fouettés et tués lorsqu’ils refusent d’avancer, et
qui meurent toujours en premier (chutes depuis la falaise, dévorés par les animaux, etc.), et de
l’autre, les tribus noires, sauvages, violentes, voire cannibales, y compris envers leurs frères.
Statue mas culi ne, Cameroun ; Tapa, bois, crins, brins de raphia, 82 x 33 x 14 cm
©musée du quai Bra nly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado
Le contexte colonial des « Tarzan », comme dans toute l’œuvre de Burroughs, n’est pas négligeable
et d’une certaine façon, sa dénonciation retenue mais présente par un Américain moderne plus au
fait de l’impérialisme que du colonialisme, est très intéressante. Elle permet de cerner un peu
mieux cette Afrique fantasmée où se déplace le héros. Si ce n’est pas exactement le Congo belge,
les allusions qui y sont faites sont peut-être là pour faire resurgir l’aspect tragique de ce
colonialisme.
Mode léopa rd et bikini panthère
Tarzan au cinéma a beaucoup contribué à l’avè nement universel de la peau
de félins comme symbole de sauvagerie. Le pagne de Tarzan que la censure
a fait allonger de film en film, en est le marque ur absolu. Qu’elle reste très
présente dans la mode des socié tés occidentales sous le terme de mode
Cheeta n’est guère une surprise. Elle rejoint la chemise hawaïe nne, autre
symbole de l’Eden perdu.
Les plus grands créate urs contemporains, de Galliano à Jean Paul Gaultier,
en font un exercice imposé de la mode vestimentaire.
Homme Léopard
Journal « Tarzan » n°171
©Collection particulière
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6/ Les Douze travaux de Tarzan
Cette secti on de l’expositi on illustre la figure du héros à travers ses exploits, avec des planches de
bandes dessinées (notamment de Burne Hogarth) et des œuvres d’art classique issues de nombreux
musées français (musée du Louvre, musée d’Orsay, musée de Tessé du Mans, musée Anne de
Beaujeu, musée de l’Armée, musée Buffon, Musée de la Chasse et de la Nature…).
Tarzan est un héros antique.
Il est le frère d’Hercule et le petit cousin de Remus et Romulus.
N’endosse-t-il pas la cape de Batman et n’est il pas aussi agile que Spiderman ?
Il est Saint George qui terrasse le dragon.
L’idéal de la Beauté.
C’est un Ange que la méchanceté du monde oblige à sortir du jardin d’Eden.
Tarzan possède des instincts surpuissants et a le pouvoir de se propulser dans des cités ou
civilisations perdues, au sein desquelles il ne paraît jamais anachronique. Et ces topographies
imaginaires, évidemment, ont toujours pour cadre l’Afrique réinventée par Burroughs dans
laquelle Tarzan a l’habitude d’évoluer et de se déplacer ; il va y accom plir son travail de Héros
mythique. Exactement comme Héraclès, le héros de la Grèce Antique qui va vivre ses 12 fameux
travaux dans un Péloponnèse imaginé (curieusement, l’épisode de l’arc d’Héraclès qui initie son
statut de Héros n’est pas bien loin puisque, le tout premier exploit de Tarzan consiste aussi à voler
un arc et des flèches).
Ainsi, voit-on le héros tour à tour rencontrer des armées romaines, des anthropoïdes, des amazones,
des atlantes, des croisés, des hommes préhistoriques, des viking…Ces confrontations cocasses vont,
dans le cinéma et la bande dessinée, être exploitées jusqu’à l’épuisement et c’est la Terre entière,
et même le centre de la Terre, qui vont devenir le théâtre de ses exploits.
Planche de Tar zan par Joe Kubert
© Collection Particulière
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Pour reprendre quelques exemples concrets : dans Tarzan, Lord of the Jungle (1928), Tarzan, à la
recherche de James Blake, membre d’un safari perdu, découvre la Vallée du Sépulcre : une gorge
étroite, une croix blanche gravée de caractères en anglais archaïque ; puis le tunnel et des soldats
noirs en justaucorps de cuir avec croix rouges en blason ; enfin les deux villes fortifiées de la vallée
perdue où, il y a 735 ans, des croisés égarés après un naufrage sur la côte de l’Afrique, s’établirent
dans cette vallée fermée. Tous les ingrédients de l’imagerie médiévale sont réunis pour que Tarzan,
redevenu le vicomte de Greystoke, muni de sa cotte de mailles et de son épée, délivre femmes et
enfants.
Autre exemple : un des nombreux « travaux » de Tarzan s’exprime à
travers sa confrontation mythique avec la gente féminine : comme les
héros antiques, Tarzan affronte les Amazones, archétype occidental
de la femme instrument de la « fatalitas ».
Au cinéma cela s’est concrétisé par le film Tarzan and the Amazons
(1945), qui fait du beau héros de Burroughs une consternante figure
de publicité pour dessert sucré : autour de Johnny Weissmuller
vieillissant et de Shirley O’Hara en « Aténa » reine des Amazones
s’agitent une ribambelle de beautés (dé)vêtues de peaux de léopards.
Entre 1945 et 1948, Hollywood et Kurt Neuman nous offrent 4 versions
de « Tarzan et les Belles » : amazones, femmes léopard, chasseresses
pour zoo et sirènes.
Amazone
Peinture de Mo nante uil
© Musée de Tessé, Le Mans
Crocodiles et dragons
Saint Georges combat le Dragon et Hercule l’Hydre de Lerne. Tarzan
affrontant le crocodile reprend les arché types des héros combattant le
Mal. Il apparaît que la figure négative et diabolique de l’Afrique est
toute entière conte nue dans la figure du crocodile.
Il y a assez pe u de combats dans le roman de Burroughs ; c’est le
ciné ma qui a usé et abusé de la très spectaculaire sé que nce mettant e n
vale ur les qualités de nageur de Weissmuller. La bande dessinée de
Hogarth donne aussi quelques merveille uses scè nes du T arzan accroché
au dos du crocodile.
Couverture de « Tarzan Gé ant ».
© Collection Particulière
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7/ Tarzan, le sauveur de la jungle
Tarzan, qui pou rsuit les tra fiquants d’ivoire, est-il protecteur de la Nature et des Forêts ?
L’exposition évoque ici les massacres et les trafics d’animaux par le biais de trophées d’animaux.
Léopard naturalisé
Musée de la chasse et de la nature, Paris. Ancienne collectio n du Prince d’ A renbe rg
© DR.
Tarzan, se nourrit de sa chasse ; il est un héros écologiste av ant l’heure, protecteur de la jungle,
de la nature, et de la couche d’ozone (s on refus de la technol ogie et du progrès va explicitement
dans ce sens), précurseur d’un combat à l’échelle de la planète. Tarzan, capable de renverser les
dirigeants locaux corrom pus qui bradent les richesses du pays (la contestation du pillage de
l’Afrique par les blancs pour alimenter les zoos dans Tarzan et la chasseresse, 1947), fait figure par
son combat de héros prém onitoire, contemporain de nos inquiétudes sur l’avenir de la planète et
d’un modèle de société basé sur la croissance économique et le progrès. Il comb at avec vigueur
tous les trafiquants qui hantent ses terres africaines : voleurs d’ivoire, marchands d’esclaves,
voleurs de trésors, trafiquants d’animaux sauvages destinés aux cirques.
Que nous dit aujourd’hui l’inépuisable fable de Tarzan ? Elle nous invite à un élargissement de
notre conscience écologique et politique. Relue et remise en scène, cette histoire n ous rappelle
qu’aucune partie de l’humanité, à aucun moment, n’est plus proche ni plus éloignée d’un état de
nature, ni dans le passé primitif ni dans l’avenir évolué.
Cette section de l’exposition se conclut par la publicité réalisée par WWF, où un Tarzan musculeux
se balance de liane en liane jusqu’à la lisière artificielle d’une forêt dévastée par les constructions
humaines. Sans lianes ni arbres sur lesquelles s’agripper, il finit tragiquement à terre…
Sauvagerie militaire
Le signe de la sauvagerie qu’est la dépouille du fauve, envahit les uniformes de bon nombre de
régiments, rappe lant là le pre mier geste d’Héraclès se parant de la peau du lion de Némée. Ocelots,
panthères, léopards, guépards et lions vont payer un lourd tribut aux nécessités du fournime nt des
corps de prestige des armées européennes. Parmi les plus connus, les officiers supérie urs des Armées
Napoléoniennes dont le célèbre Hussard au cheval cambré et au tapis de selle de Géricault. Les
hussards hongrois de la garde royale n’étaie nt pas à la traîne de la mode « peaux de félins » : ils
portaie nt tous une dépouille de panthère en jeté d’épaule.
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8/ Tarzan, le héros nu et ses robots
Cette section év oque la con frontation symbolique entre le héros nu et les super héros / robots
(Metropolis, Batman, Robocop)
Si les héros de comics qui ont suivi Tarzan peuvent proclamer : « A moi
la jungle des villes », Tarzan lui, demeure le roi de la forêt. L’avantdernière section de l’exposition présente un moulage du robot de
Metropolis de Fritz Lang (1927), annonçant les héros robotisés qui
envahissent la scène urb aine et qui tiennent leurs pouvoirs de
galaxies lointaines.
Metropolis devient la ville de Superman et Gotham City celle de
Batman. Tarzan combat avec ces derniers dans la jungle des villes
avant de retourner faire régner l’ordre dans sa jungle des « champs ».
Tarzan est l’anti-robot, l’homme nu face à la décadence des cités
modernes.
Robot de Metropolis de Fritz Lang
Moulage en résine, 181 x 60 x 30 cm
© La Cinémathèque française
La droiture de Tarzan est à toute épreuve. A l’image des super héros auxquels il servira de modèle,
les mêmes caractéristiques définissent sa posture morale et physique. Comme eux, il défend un
idéal de droiture dans un monde tordu en ne pouvant compter que sur ses propres forces. Son corps
nu est apparemment sans défenses, mais c’est pour nous rappeler que sa v éritable armure est
intérieure et que la seule force qui vaille contre les puissances du mal est morale. Les super héros
qui lui ont succédé ont continué sur cette voie d’une valorisation des qualités morales… en les
complétant, il est vrai, par une puissance corporelle dopée aux nouvelles technologies.
Batman et Tarzan
Lord Greystoke rencontre le milliardaire Bruce Wayne à l’inauguration de la nouvelle salle d’ Art
africain du musée de Gotham City. Il devine que Bruce est Batman et ils poursuivent ensemble Cat
Woman qui vie nt de voler les objets. Elle est la desce ndante d’une reine d’Egypte qui cherche à
récupérer ses objets sacrés.
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9/ Le Fils de Mère-Nature
La transformati on du héros en animal donne la clef du destin héroïque de Tarzan : comme
Romulus et Remus, fils de la louve, il est fils de la Nature primordiale exclusive. Héros virginal, il
retourne après chaque exploit au sein maternel qu’est le monde sauvage. L’exposition se termine
sur le dernier spot de publicité Guerlain (L’homme-animal), des objets issus des collections du
musée du quai Branly, et des figurines en plastiques du personnage, épinglées tels des spécimens
de papillons.
Edgar Rice Burroughs a toujours dit que son idée était de refaire une sorte de folklore moderne
avec le vieux mythe de Romulus et Remus, d’où le thème récurrent dans ses romans du « fils de
Mère-Nature », élevé par des singes.
Il est intéressant d’établir un parallèle avec Greystoke, l’un des
derniers films consacré au mythe :
vers la fin du film, lors de l’inauguration d’une galerie du
Muséum, consacrée à l’évolution, apparaît la figure de Darwin. Or
Tarzan s’ennuie, quitte la cérémonie et, dans une salle de
vivisection, il libère un grand singe enfermé dans un laboratoire.
Après une course poursuite dans les rues de Londres, le singe est
tué par la police. « C’était mon père ! », hurle Tarzan. Il rentre
dans son château, balance un temps entre ses deux identités, puis
amorce un retour vers la première d’entre elles. On le voit galoper
avec des chevaux en hurlant les premiers mots qu’il a appris :
« famille », « animal », « mon père » ; puis il prend et annonce sa
décision : « Je rentre chez moi parce que je sais mainte nant qui je
5
ne suis pas » . Enfant singe ou enfant sauvage, il était devenu
homme, baron, membre d’une société « civilisée », puis il a
entamé une régression, et retourne à la forêt, aux grands
singes et au cri qui est sa véritable identité.
Tarzan au creux de son arbre,
de Jean-Noël Lavesvre, Céramique
© Collection particulière, photo Jacques Pepion, 2008
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Greystoke, c’est Darwin inversé, c’est l’évolution en forme de courbe de Gauss. Du cri au cri, comme
un refus de la « civilisation ».
Tarzan et la publicité
Jean-Paul Goude réalise en 2008 un spot télévisé destiné à la campagne de promotion du parfum
« Homme » de Guerlain ; ambiance d’une jungle aux reflets sublime ment mordorés et aux brumes
ambrées : un Tarzan anonyme se désaltère au milieu de ses amis les fauves, singes, zèbres et autres
animaux. Le visage de l’homme devient le nteme nt panthère poussant ainsi au bout la métaphore
tarzanesque de l’ homme finissant par se transformer physiquement en fauve. Tarzan ou le retour à
l’animalité absolue et à la Mère Nature.
5
In Greystoke, la légende de Tarzan, Hugh Hudson, 1984
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* LA COLLECTION AFRIQUE DU MUSEE DU QUAI BRANLY
Le musée du quai Branly abrite l’un des plus importants fonds d’arts africains au monde, avec près
de 70 000 objets en provenance du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et de Madagascar. Sur
2
environ 1200 m , le visiteur accède à un millier d’oeuvres d’une richesse et d’une variété
excepti onnelles, pour la première fois réunies en un seul et même lieu, permettant ainsi une
relation féconde entre les styles, les cultures et les histoires.
Elaborée à partir de 1999 par un groupe de
travail réunissant des équipes du Musée de
l’Homme et du musée national des Arts
d’Afrique et d’Océanie, la muséographie
des collections africaines propose deux
approches au visiteur : un parcours
géographique, qui invite à un voyage à
travers le continent du nord au sud ; un
parcours plus thématique, permettant de
découvrir les oeu vres et de les envisager
selon leurs usages et leurs techniques de
réalisation.
Amulette (Gri ffes de léopard), Ethio pie
3,2 x 6,7 x 1 cm
© musée du quai Branly, photo Michel Urtado, Thierry Ollivier
Cette approche bénéficie d’espaces d’exposition particulièrement originaux: les nombreuses «
boîtes » en saillie sur la façade nord forment autant de petits cabinets d’étude consacrés à une
famille d’objets ou à un thème, la divination par exemple.
Plusieurs partis pris essentiels contribuent par ailleurs à faciliter l’appréhension des œuvres et de
leurs significations, l’histoire de la région concernée et celle de ses contacts avec les autres cultures.
La contextualisation fait appel, sous forme de cartes, d’extraits de récits de voyages et sur des
supports multimédia, à de très nombreux documents audiovisuels et photographiques.
Les Expositions « Afrique » au musée du quai Branly
Ciwara, chimères africaines (23/06/06 – 17/ 12/06)
Commissaire : Lorenz Homberger
La Bouche du roi (12/09/ 06 – 13/11/ 06)
Installation de Romuald Hazoumé
Bénin, 5 siècles d’art royal (02/10/07 – 06/01/08)
Commissaire : Barbara Plankensteiner
Diaspora, exposition sensorielle (02/10/07 – 06/01/08)
Sur une idée originale de Claire Denis
Jardin d’amour (03/04/ 07 – 08/07/ 07)
Installation de Yinka Shonibare
Objets blessés, la réparation en Afrique (19/06/07 – 16/ 09/07)
Commissaire : Gaetano Speranza
Ivoires d’Afrique (12/02/ 08 – 21/05/ 08)
Commissaire : Ezio Bassani
Recette des Dieux, esthétique du fétiche (03/02/09 – 10/05/09)
Commissaire : Nanette Snoep
Présence Africaine, une tribune, un mouvement, un réseau (10/ 11/09 – 31/ 01/10)
Commissaire : Sarah Frioux-Salgas
Artistes d’Abomay, dialogue sur un royaume africain (10/11/ 09 – 31/01/ 10)
Commissaire : Gaëlle Beaujean-Baltzer
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* CATALOGUE DE L’EXPOSITION
-Préface de Stéphane MARTIN, préside nt du musée du quai
Branly
-Tarzan ! ou Rousseau chez les Waziri, par Roger BOULAY,
commissaire de l’exposition
-Tarzan revisité, par Pascal DIBIE
Ethnologue, Professe ur à Paris 7, directeur de la collection «
Traversées » aux éditions Métailié, directeur littéraire aux
éditions de l’Aube, auteur de nombre ux ouvrages.
Approche ethnohistorique de Tarzan, de la fiction de Burroughs
à la BD raciste.
Cette partie remet dans le contexte anthropologique et
colonial de l’époque la réflexion sur la tentative de découverte
du « chaînon manquant », en l’occurrence l’homme singe Tarzan dont la dimension sauvage est
contrebalancée par une intuition quasi féminine et une délicatesse d’esprit dans l’œuvre de fiction
de Burroughs. Dimension qui a disparu dans les BD, appelées à l’époque (1941 en France) «
ouvrages pour la jeunesse »...
-Un mythe moderne, en attendant la suite, par Pascal ORY
Historien du monde contemporain, Professeur à Paris 1, directe ur de collection de BD historiques,
chroniqueur à France Culture, auteur de nombre ux ouvrages.
Dans le panthéon des super héros, Tarzan est de loin le plus grand : il a su passer de la littérature de
fiction à la BD, avec des distorsions historiques qui méritent d’être étudiées de près.
-Le chaînon intermédiaire entre l’homme et l’enfant, par Serge TISSERON
Psychiatre et psychanalyste, auteur de nombre ux ouvrages.
Les thèmes de Tarzan (la puissance, l’identité, le monde vorace, etc,…), abordés dans une approche
psychanalytique.
-Le cri de Tarzan, par Louis-Jean CALVET
Sociolinguiste, chercheur international, auteur de nombreux ouvrages dont le « petit traité de
glottophagie coloniale ».
Approche sociolinguistique et amusante des langages protohumains et zoophoniques dans Tarzan
ainsi que du parler des genres et du monde oral vu par la colonisation, la radio et le cinéma.
-Tarzan au cinéma. Loin de la jungle des villes, par Charles TESSON
Professeur d’histoire et d’esthétique, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, aute urs de nombreux
ouvrages.
Avec plus de 45 adaptations depuis 1918 auxquelles il faut ajouter plusieurs séries télévisées, Tarzan
est le héros qui a été le plus représenté au m onde. Du jardin d’Eden aux images galvaudées et aux
thèmes contemporains de l’écologie, Tarzan a traversé tous les regards et toutes les modes sans
jamais cesser d’être un héros.
Ouvrage sous la direction de Pascal Dibie
Coédition musée du quai Branly – Somogy éditions d’art
Nombre de pages : 120 pages
Impression : quadrichromie
Iconographie : environ 70 illustrations
Reproductions de planches de Tarzan (Burne Hogarth, Hal Foster...), de photographies de films, d'une dizaine
d’illustrations originales en hommage à Tarzan et de divers objets des collections du musée du quai Branly, etc.
Prix de vente public : 19,50€
Certains textes du dossier de presse sont directement inspirés du catalogue de l’exposition
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* ABECEDAIRE : LE VASTE MONDE DE TARZAN… de A à Z
Né de l’imagination d’Edgar Rice Burroughs en 1912, Tarzan est devenu,
grâce aux romans, à la bande dessinée et au cinéma, un personnage de
fiction mondialement connu.
Fleuves gigantesques, vallées perdues, cités mystérieuses… Au-delà des
clichés qui entourent le héros, l’auteur s’est p ris au jeu de l’abécédaire
pour établir, en 72 mots- clés, un véritable guide de découverte, un
passeport pour cet univers unique et captivant.
Le Vaste monde de Tarzan… de A à Z. - Par Roger Boulay
Edition L’Etrave - 96 pages - format 16 x 16 cm - prix de vente public : 12 euros -EAN 9782909599953
* HORS SERIE : « Tarzan ! Les aventures du seigneur de la jungle aux XXe et XXIe »
Au sommaire : Mémoires d’outre jungle, Les ave nture pas si ordinaires de
Burroughs, Dans la j ungles des sources littéraires, Bienvenue à Tarzaland,
Les héros si…urbain, Les (més)ave ntures de T arzan sur grand écran, A
l’ère de la reproduction photographie, Le seigne ur de la B.D.,
« Tarzamides » les imposteurs de la jungle, Tarzan les artistes te
détestent, Tarzan toujours roi ?, Autour de l’exposition.
e
e
« Tarzan ! Les aventures du seigneur de la jungle aux XX et XXI siècles »
L’ŒIL Magazine
60 pages- format 23 x 30 cm - prix de vente public : 8 euros
* COMMISSARIAT
Docteur en ethnologie, Roger Boulay a été le responsable des collections océaniennes au musée
national des Arts d’Afrique et d’Océanie, et s’est vu confier le programme muséographique du
Centre Culturel Tjibaou à Nouméa. Puis il fut, jusqu’en 2008, chargé de mission pour les collections
océaniennes auprès de la Direction des Musées de France, et auprès du Musée de NouvelleCalédonie pour réaliser des actions muséographiques et des projets d’inventaire de leur patrimoine.
Il fut le commissaire de l’exposition De jade et de Nacre, patrimoine Kanak en 1990/91 avec la RMN,
de Kannibals et Vahinés au Musée National des Arts d’Afrique et d’Océanie (MNAAO) en 2001, et de
l’exposition Festetics de Tolna, l’aristocrate et ses cannibales, présentée au musée du quai Branly du
23 octobre 2007 au 13 janvier 2008.
* BANDE-SON ET SUPPORTS AUDIOVISUELS
- La bande son de l’exposition a été créée spécialeme nt pour l’exposition par Claire Thiebault et
Cyril Lefebvre, président du « Ukulélé club de Paris », spécialiste de la musique « Exotica » et
collaborateur de Philippe Découfflé.
La jungle de l’homme-sauvage enveloppe le visiteur des mille inquiétantes clameurs, attestant le
danger à chaque pas. Ici, le brusque piaillement de singes affolés, là le frôlement d’un félin,
l’incessant agacement des insectes dans la moiteur de l’orage, et au loin, par-delà les cascades,
cette pulsation musicale entêtante, relent de quelque spectaculaire rituel dont Hollywood seule
possède le secret.
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Car il serait vain de chercher dans ce monde s onore la moindre authenticité. Descendante des
turqueries morzartiennes via la branche orientaliste et le fracas jazz jungle de la Harlem
Renaissance, la musique Exotica, puisqu’il s’agit d’elle, naquit en Californie sous l’influence directe
de Tarzan. Ses rythmes latino et ses dissonances futuristes traversées des cris de la jungle se sont
depuis ouverts à toutes les modernités, mais toujours accompagnement parfait du mythe.
Le parcours de l’exposition intègre une dizaine d’écrans diffusant des montages thématiques
d’extraits de films de Tarzan sur les thèmes suivants : le héros, le cri, les singes, la jungle, Jane, le
fleuve, les Africains, le léopard, les amazones, la cité perdue, les crocodiles, les chasseurs, et les
trafiquants.
Les visiteurs peuvent donc découvrir ou redécouvrir leur héros dans de nombreux longs-métrages :
Tarzan et le lion d'or (John P. Mac Gowan, 1927), Tarzan le tigre (Henry Mc Rae, 1929), Tarzan
l'homme singe (Woody S. Van Dyke, 1932), Tarzan et sa compagne (Jack Con way / David Gibbons,
1934), Les Nouvelles aventures de T arzan aka Tarzan l'invincible (Ed ward A. Kull / Wilbur Mc Caugh,
1938), Le Trésor de Tarzan (Richard Thorpe, 1941), Tarzan et les amazones (Kurt Neumann, 1945),
Tarzan et la femme léopard (Kurt Neumann, 1946), Tarzan et la chasseresse (Kurt Neumann, 1947),
Greystoke, La Légende de Tarzan (Hugh Hudson,1984)…
- Il est également diffusée dans le jardin, pendant toute la durée de l’exposition, une autre bandesonore évoquant la jungle cinématographique de Tarzan, com posée celle-ci par l’agence Sixième
Son.
* AUTOUR DE L’EXPOSITION
* Dans l’espace d’exposition
Activités gratuites sur présentation d’un billet d’accès aux collections
• En famille : visite-expédition : au programme, un rappel des épisodes importants des aventures
de Tarzan, la découverte des inventions langagières de son auteur Edgar Rice Burroughs et une
initiation au fameux langage singe…
Durée 1h
Mercredi, ve ndre di et dimanche, à 15h
* Dans le jardin
• Enfants, 3- 6 ans : Dans le monde de Tarzan. Cris des animaux, odeurs des sous-bois, textures
naturelles…, le monde de Tarzan s’invite à Paris ! Cet atelier propose une approche par les sens de
l’univers de la jungle : odeurs, sons, goûts, formes à voir et à toucher sont soumis à l’expertise des
tout-petits…
Durée 1h
Mardi à 15h
• Enfants, 6-12 ans : Matière première : liane. Par l’observation du mur végétal du musée du quai
Branly et un atelier de travaux pratiques, les enfants sont sensibilisés à la diversité des plantes
épiphytes - qui poussent sur d’autres plantes - et à leur importance dans les milieux traditionnels et
la préservation de l’environnement.
Durée 1h
Jeudi, à 15h
• En famille : Au quai, on danse ! L’occasion de découvrir les danses des cultures présentes dans
les collections du musée. En clin d’œil à l’exposition, les visiteurs peuvent s’initier cet été aux
pratiques corporelles basées sur l’imitation animale. La danse du totem venue de Guinée, où
chacun est invité à danser son animal protecteur (4 juillet, 1er août, 29 août) ; le Penca avec une
initiation à la gestuelle du singe (kera) et du tigre (pamacan à Java) (11 juillet, 8 août) ; la capoeira
venue du Brésil, où les références au monde animal sont nombreuses (18 juillet, 15 août) ; le
Hakamanu des îles des Marquises, la danse de l’oiseau (25 juillet, 22 août).
Durée 1h
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• Adultes : lectures publiques du p remier to me des av entures de Tarzan : Ta rzan seigneur de la
jungle. A l’origine du héros et du mythe, le livre des aventures de Tarzan écrit par Edgar Rice
Burroughs en 1912. Les visiteurs sont invités à venir écouter un passage lors des lectures pu bliques
hebdomadaires du vendredi, avant ou après avoir visité l’exposition de l’été ! Une évasion à portée
d’oreilles.
Durée 1h
Vendre di à 18h
• Adultes : Visite du jardin. Protégé par une palissade de verre, sous les pilotis du musée, le jardin
dessiné par Gilles Clément est, en saison estivale, foisonnant. L’occasion d’en découvrir la richesse
au détour des sentiers, clairières et bassins propices à la rêverie et à la méditation…
Durée 1h
Samedi à 16h30
• Adultes : Saveurs d’ailleurs. Dégustation ensoleillée, moment de découverte des saveurs
d’ailleurs et d’ici, l’atelier « saveurs d’ailleurs » est l’occasion de se rappeler l’origine géographique
de quelques aliments. Pois chiche, mangue, kiwi ou pomme de terre, l’exotisme n’est pas forcément
là où on l’attend…
Durée 1h
Samedi à 18h
© musée du quai Branly, photo Lois Lammerhuber
* Cycle cinéma
Le personnage de Tarzan, « l’homme singe », est l’une des figures les plus emblématiques de
l’imaginaire occidental du vingtième siècle sur l’Afrique. Imaginé par le romancier américain Edgar
Rice Burroughs en 1912, Tarzan devient très vite un héros de cinéma : plus de 40 adaptations
pour le grand écran depuis 1918 et plusieurs séries télévisées, sans compter les bandes dessinées,
mettent en scène le Seigneur de la jungle.
Le musée du quai Branly propose de retrouver, en juillet, quatre des grands Tarzan et fait
retentir le cri mythique de l’homme singe à la tombée de la nuit.
jeudi 23 juillet 2009, 19h
Tarzan chez les singes, de Scott Sidney (USA, 1919, 1h)
vendredi 24 juillet 2009, 19h
Tarzan, l’homme singe, de W.S. Van Dyke (USA, 1932, 1h39)
samedi 25 juillet 2009, 19h
Tarzan et sa compagne, de Cédric Gibbons et Jack Con way (USA, 1934, 1h35)
dimanche 26 juillet 2009, 16h
Greystoke, la légende de Tarzan, de Hugh Hudson (Grande Bretagne, 1983, 2h23)
Théâtre Claude Lévi Strauss
Séances de projection en accès libre, dans la limite des places disponibles
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* Parcours sonore
Accès libre dans la limite des places disponibles
A l’occasion de l’exposition Tarzan !, le musée du quai Branly invite les visiteurs à une promenade
cinématographique dans l’univers du personnage créé par E.R. Burroughs, en faisant appel à
l’ensemble du potentiel d’expression musicale : de la création originale à la diffusion de
bruitages, en passant par l’emp runt de sons, orchestrations et phrases cultes des films sur
Tarzan dans l’esprit singulier des années 40, cette promenade sonore transformera le jardin,
l’espace de quelques mois, en une jungle luxuriante, immersive et vivante, dans laquelle Tarzan
n’est jamais très loin…
Jardin du musée du quai Branly
du mardi 16 juin 2009 au dimanche 27 septembre 2009
* Parcours du jardin
Accès libre dans la limite des places disponibles
Pour le jardin d’été et pendant tout le temps de l’exposition Tarzan , un parcours d’été entraine les
enfants sur les traces des animaux préférés de Tarzan, en Afrique. Lions, éléphants, grands singes,
panthères, rhinocéros, toutes ces espèces sont menacées d’extinction. Ce parcours est donc
l’occasion de sensibiliser les plus jeunes à la protection de la biodiversité.
Jardin du musée du quai Branly
du mardi 16 juin 2009 au dimanche 27 septembre 2009
* Soirée hommage à Francis Lacassin
Accès libre dans la limite des places disponibles
Le musée du quai Branly organise une soirée hommage à Francis Lacassin, - spécialiste incontesté
du personnage littéraire de Tarzan, qui a notamment établi un lexique du langage grand-singe –
pour prolonger la réflexion autour de l’exposition Tarzan !
Théâtre Claude Lévi-Strauss
Jeudi 10 septembre 2009, à 20h
* Before cuisine d’été , un tour du monde des saveurs
Accès libre dans la limite des places disponibles
Une escale dans le jardin du musée à la découverte des secrets culinaires des cinq continents.
Quizz, explications et/ou dégustations axées sur la découverte des produits et saveurs, ainsi que sur
la sensibilisation aux questions de développement durable et solidaire.
Théâtre Claude Lévi-Strauss
Samedi 4 septembre 2009 de 18h à 21h
* Spectacle Walking next to our shoes…
Accès libre dans la limite des places disponibles
Pour sa nouvelle création, la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin s’inspire de l’isicathamya, un
style de chant a cappella p ropre à la culture zoulou d’Afrique du Sud. Dérivé d’un verbe qui
signifie « marcher doucement » ou « piétiner soigneusement », l’isicathamya – dont l’histoire
ème
remonte au tout début du XX siècle – est aujourd’hui l’apanage des « swankers », ces élégants qui
s’affrontent en chœur tous les samedi soirs, à Johannesbourg ou Durban.
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Sur le fond d’une scénographie vidéo, Robyn Orlin fait se rencontrer sur scène le « swanka » Nhla
Nhla Mashlangu, la chanteuse lyrique Ann Masina, et les douze chanteurs du chœur Love Minus.
Ce spectacle-performance, centré sur le motif humoristique et métaphorique des chaussures,
interpelle le public sur des thèmes en apparence frivoles, mais en réalité très profondément liés à
l’histoire africaine.
Théâtre de verdure et jardin
Mercredi 15 juillet 2009, à 16h
Dimanche 19 juillet 2009, à 16h
Durée 1h
En partenariat avec
* Jeu-concours : « Nos Années Tarzan »
Conçue pour tous les publics, l’exposition propose également de participer à un jeu concours où les
visiteurs du musée sont invités à venir exprimer devant une caméra (un studio d’enregistrement
est installé dans le jardin du musée) ce que rep résente pour eux le p ersonnage mythique de
Tarzan : un héros d’enfance, des scènes de cinéma et de télévision célèbres, le fameux cri de
Tarzan…
Concours en accès libre les mercredis, samedis et dimanches, du 27 mai au 28 juin 2009, de 11h à
19h, soit 15 journées pour tenter de gagner un prix que le jury remettra après délibération le 10
septembre 2009.
Pour chaque catégorie, adultes et moins de 18 ans, les grands gagnants remporteront un voyage
pour 2 personnes en Afrique : « Mythe et tradition au Niger »
Les autres gagnants recevront des pass annuel au musée du quai Branly, des coffrets prestige DVD
et des DVD collector Warner H ome Video de Tarzan, des abonnements au magazine L’Oeil, des
hors-série Tarzan ! …
Les meilleurs moments seront diffusés sur www.quaibranly.fr, Direct 8, et www.direct8.directmedia.fr,
partenaire de l’exposition et du concours « Nos années Tarzan ».
* Au salon de lecture Jacques Kerchache
jeudi 18 juin, 19h
Rencontre avec Roger B oulay, commissaire de l’exposition Tarzan ! pour la présentation de son
livre Le vaste monde de Tarzan… de A à Z, 2009, Éditions de L’Étrave
Durée 1h15
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
vendredi 19 juin, 10h à 13h
Tarzan et son mythe : un « bon sauvage » au fil du XXe siècle,
par Olivier Piffault, conservateur.
Matinée du Patrimoine organisée par la Bibliothèque Nationale de France – JPL(Joie Pour les Livres)
Durée 3h
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
vendredi 19 juin, 19h
Soirée Oulipo : Le Chant d’amour grand-singe, un corpus lyrique méconnu
Une conférence de Jacques Jouet, avec la collaboration d’Hervé Le Tellier.
Durée 1h30
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
jeudi 25 juin, 19h
Table ronde avec les auteurs du catalogue de l’exposition Tarzan : Pascal Dibie, et Serge Tisseron,
directeur de recherche à l'Université de Paris X-Nanterre.
Durée 1h30
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
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jeudi 2 juillet, 18h
La véritable histoire de Tarzan
Un spectacle de pantomime de Philippe Leygnac et Patrice Thibaud : interludes sur des extraits du
film muet Tarzan of the Apes, 1918 (National Film Corporation of America)
Durée 1h
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
samedi 5 septembre, 17h
Table ronde avec les auteurs du catalogue de l’exposition Tarzan ! : Pascal Dibie, Charles Tesson,
Pascal Ory et Louis-Jean Calvet, Pascal Dibie, anthropologue, Maître de conférences Université Paris
VII-Jussieu. Charles Tesson, auteur et professeur d'histoire et d'esthétique du cinéma à l'Université
de la Sorbonne Nouvelle (Paris III). Louis-Jean Cal vet, sociolinguiste et chercheur, auteur de
nombreux ouvrages, notamment le “petit traité de glottophagie”. Pascal Ory, historien du monde
contemporain, professeur à Paris I, directeur de collection de BD historiques
Durée 1h30
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
dimanche 6 septemb re, 16h
L’Afrique de Tarzan : Rencontre avec Aurélien Gaborit, responsable de collections Afrique
Durée 1h15
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
jeudi 10 septembre, 18h30
Rencontre avec Roger Boulay, et visite de l’exposition Tarzan !
Durée 1h15
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
samedi 12 septemb re, 16h
Tarzan, de la loi de la jungle à la loi de 1949 : Rencontre avec Jean-Pierre Mercier dans la cadre de
l’exposition Tarzan !
Jean-Pierre Mercier, conseiller scientifique au Musée de la bande dessinée d’Angoulême, depuis
1988.
Durée 1h30
Salon de lecture J. Kerchache en accès libre
* INFORMATIONS PRATIQUES : WWW.QUAIBRANLY.FR
* VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE
Téléchargement sur http://ymago.quaib ranly.fr – Accès fourni sur demande
* CONTACTS
Contact presse :
Contacts musée du quai Branly :
Pierre LAPORTE Communication
tél : 33 (0)1 45 23 14 14
[email protected]
Nathalie MERCIER
Directeur de la communication
tél : 33 (0)1 56 61 70 20
[email protected]
Magalie VERNET
Chargée des relations médias
tél : 33 (0)1 56 61 52 87
[email protected]
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* PARTENAIRES DE L’EXPOSITION
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