La pleine puissance en cyclisme
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La pleine puissance en cyclisme
La pleine puissance en cyclisme Antoine VAYER Guide d’entraînement basé sur les données de puissance et de fréquence cardiaque, pour les débutants et les professionnels La pleine puissance en cyclisme Guide d’entraînement basé sur les données de puissance et de fréquence cardiaque, pour les débutants et les professionnels Par Antoine VAYER Professeur, il dirige AlternatiV, cellule de recherche, d’entraînement et de communication. Avec le concours de : Docteur Claude Coureau, Médecin du sport. Patrick Dupuis, sportlogiciel.com. Grégoire Millet, Maître de conférence à Montpellier. Un remerciement très chaleureux à Guillaume Judas, sacré meilleur coureur cycliste français au classement Elite 2 de la Fédération Française de Cyclisme en 2001, qui a réalisé la plupart des courbes supports des graphes présentés dans ce guide. TABLE DES MATIÈRES 1. Introduction 1.1 Historique des moyens de contrôle et de suivi de l’entraînement ..................................................................... 5 1.2 L’ère de l’analyse et de la gestion de la puissance : “un aboutissement logique, une alternative” ........................ 7 2. La puissance : l’arme absolue 2.1 Le secret du pédalage ......................................................................................... 9 2.2 Définition de la puissance .......................................................................... 10 2.3 Le capteur de puissance Polar ............................................................... 12 2.4 La puissance : un repère direct plus facile à comprendre ............................................................................. 13 2.5 L’indice Puissance Poids (IPP) ................................................................... 14 2.6 Une nouvelle définition des seuils d’efforts .......................... 16 2.7 L’exploitation des données de puissance .................................. 18 3. Les zones de puissance privilégiées du cycliste 3.1 V2, V3, V4 et Zone de Puissance. ....................................................... 20 GRAPHE N°1 ................................................................................................................ 24 3.2 Corrélation entre Puissance et Fréquence cardiaque ................................................................................ 26 4. Applications pratiques. Préambule ................................................................................................................................ 29 4.1 Les tests. a) Tests en escaliers (Step tests). GRAPHE N°2 ................................. 30 b) Le test de dérive. GRAPHE N°3 ............................................................... 32 c) Les tests de détermination des zones V2/V3/V4 et maximum • Test naturel. GRAPHE N°4 ........................................................................ 36 • Le “T4” GRAPHE N°5 .................................................................................. 38 d) Le test de vélocité GRAPHE N°6 ............................................................. 40 e) Applications de terrain • Contre la montre. Echauffement. GRAPHE N°7 ............................ 42 • Contre la montre. Gestion. GRAPHE N°8 .................................. 44 • Le test sur plat. GRAPHE N°9 ............................................................... 46 • Le test en côte. GRAPHE N°10 ............................................................ 48 4.2 L’Aérodynamique et la position. GRAPHE N°11 ................. 50 4.3 Le test du matériel ............................................................................................. 54 4.4 Le travail de la technique. GRAPHE N°12 .................................. 56 4.5 Le couple de pédalage ................................................................................... 58 4.6 Fatigue, surentraînement, forme, fringale. GRAPHE N°13 ............................................................................................................. 60 4.7 Les entraînements. Exemples Préambule .................................................................................................................... 63 a) V2/V3. GRAPHE N°14 ................................................................................... 64 b) L’Aérobie Négative Split. GRAPHE N°15 ...................................... 66 c) V4. Repousser le Seuil Anaérobie. GRAPHE N°16 ............... 68 d) Pyramides. GRAPHE N°17 ......................................................................... 70 e) Puissance Sprint ( PS). Gagner en puissance. GRAPHE N°18 ...................................................................................................... 72 f) POWER. Gagner en force. GRAPHE N°19 ................................... 76 g) Musculation Vélo (MV). Gagner en muscles. GRAPHE N°20 ...................................................................................................... 78 h) “Derrière Voiture” (DV) ou “Derrière Scooter”. Gagner en rythme. GRAPHE N°21 .................................................... 80 i) Cols. Gagner en agilité et repousser son V4. GRAPHE N°22 ........................................................................................................ 82 5. La bonne gestion en course. .................................................................... 85 ............................................................................................................. 86 GRAPHE N°23 6. Conclusion. Un autre sens donné à sa pratique .............. 89 .............................................................. 91 ........................................................................................................................................ 93 Les bonnes puissances. Tableau “Les watts que j’préfère” Lexique Remarque : les mots suivis d’une * font partie du lexique situé en pages finales. Cette * apparaît uniquement la première fois que le mot est présent dans le texte. Annexe 1/ Tableau des développements (en mètre) en fonction des braquets utilisés ............................. 99 2/ Tableau d’allures aide pour les tests de terrain .................. 100 1 • INTRODUCTION 1.1. Historique des moyens de contrôle et de suivi de l’entraînement Depuis le début du 20e siècle, le sport suit l’évolution logique des connaissances scientifiques et des recherches sur le fonctionnement du corps humain. De la même manière et très vite, les technologies nouvelles ont progressé. Elles ont apporté des outils informatiques miniaturisés de plus en plus précis et extrêmement efficaces pour chaque domaine de la vie. En sport, les meilleures performances sont maintenant réalisées par ceux qui, les premiers, investissent dans ces connaissances scientifiques et utilisent ces technologies sophistiquées mais faciles d’accès. Simples sportifs occasionnels, athlètes, entraîneurs ou chercheurs, tous les passionnés peuvent aujourd’hui disposer d’outils professionnels fiables et puissants pour accroître leurs possibilités humaines en matière de capacités physiques. Nous sommes en effet passés par divers stades “bio” au fur et à mesure du temps. D’abord par celui d’un sport basé sur la maîtrise de la biomécanique, puis biologique, puis à celui biomédical et biotechnologique* en cours. L’ère bionique* verra peut être le jour. Concernant le cyclisme, la première ère fut celle du contrôle de la vitesse. Le premier Tour de France a été couru en 1903. La moyenne horaire de son vainqueur, le français Maurice Garin, était de 25,679 km/h. Elle dépasse maintenant les 40 km/h… La vitesse était le seul moyen de contrôle universel de la performance. En cyclisme sur route elle représente juste un repère, tant les conditions sont différentes à chaque sortie*. Puis le dérailleur qui permettait de changer de braquet est apparu en 1936. L’ère de l’optimisation de la cadence de pédalage* s’ouvrait. Elle commença à faire réfléchir certains pratiquants qui cherchaient à perfectionner leur technique de pédalage pour obtenir de meilleures vitesses au moindre coût énergétique. Cette technique optimale qui améliorait le rendement mécanique, le geste sportif, est toujours d’actualité. Son contrôle reste important pour l’entraînement. Mais le pas de géant réalisé en cyclisme, sport aérobie* par excellence, fut sans conteste la possibilité de la surveillance individuelle et permanente de la fréquence cardiaque vers la fin des années 80. Accéder au maximum de connaissances pour améliorer ses performances L’ère du désormais célèbre cardiofréquencemètre* débutait réellement avec la fondation de la société Polar en 1977 en Finlande. On savait que la fréquence cardiaque augmentait linéairement avec l’intensité de l’exercice. 5 Il fut alors facile de contrôler les différentes intensités, de gérer son activité sportive, de cibler les coûts énergétiques de son potentiel physique. Les connaissances biologiques apportaient en parallèle des enseignements d’une grande simplicité dés lors que la fréquence cardiaque était maîtrisée. Les notions de seuils d’efforts, de travail aérobie, de fréquence cardiaque maximale, se sont alors démocratisées grâce à l’utilisation des cardiofréquencemètres. Les progrès réalisés par les sportifs qui utilisaient ces paramètres en cherchant à les comprendre furent remarquables et remarqués. La médecine du sport et ses tests d’efforts pouvaient enfin trouver un relais fiable sur le terrain pour les pratiquants et les entraîneurs. Accéder à la toute-puissance A l’orée du 21e siècle, pour les cyclistes, une nouvelle étape scientifique et technologique voit le jour. L’ère du contrôle de la puissance s’ouvre à tous. Elle risque fort d’être une révolution en matière d’entraînement. L’entraînement concerne, rappelons-le, les aspects physiques mais aussi techniques, psychologiques et la connaissance de l’activité. Pour chacun d’entre nous, approfondir cette connaissance du fonctionnement de son propre corps dans une activité précise permet de se dépasser soi même et de trouver d’autres limites. Pour les compétiteurs, être en avance sur cette recherche par rapport aux autres permet d’atteindre les premiers des performances supérieures à celles de ses adversaires. Utiliser les meilleures méthodes ou techniques et outils d’entraînement, s’auto-évaluer de manière permanente, se tester régulièrement, tester son matériel, trouver la cadence de pédalage adéquate et la plus économique, affiner soi-même sa position et son aérodynamisme, traduire ses sensations par une réalité quantifiable, connaître parfaitement ses limites : tout ceci est maintenant rendu possible grâce à l’analyse* et à la gestion* de la puissance dégagée par son propre pédalage. Ce guide a pour vocation de vous présenter une multitude d’exemples d’exploitation de l’utilisation pratique de la notion de puissance. Il s’adresse aux débutants comme aux professionnels. Résumé : • Le sport en particulier dans le domaine des technologies de pointe suit l’évolution historique des connaissances humaines. • Après les ères successives du contrôle de la vitesse, de la cadence de pédalage et de la fréquence cardiaque s’ouvre au 21e siècle l’ère nouvelle et révolutionnaire de la puissance. 6 • Faire partie des premiers à bien analyser et à bien gérer cette puissance pour l’optimiser permet d’être en avance dans tous les domaines de la recherche de la performance en cyclisme. • Quantifier et analyser sa puissance développée va permettre des avancées considérables et multiples dans sa recherche de performance et dans l’étude de sa pratique. 1.2 L’ère de l’analyse et de la gestion de la puissance Certains cardiofréquencemètres Polar ont déjà permis de visualiser simultanément trois moyens de contrôle de l’entraînement : la vitesse, la cadence de pédalage et la fréquence cardiaque. Il restait à trouver l’outil supplémentaire et la technologie qui réunirait ces trois données en une seule. Pour apporter une correspondance réelle à ce qui était produit sous forme d’énergie mécanique : la puissance. Il était difficile d’avoir sur le terrain un moyen formel et objectif de comparer les performances. Pédaler à 160 pulsations en fréquence cardiaque* et à 80 tours par minute en cadence de pédalage est totalement dissemblable selon qu’on est cycliste occasionnel ou coureur professionnel. L’un roulera à 23 km/h en utilisant un petit développement* pendant que l’autre sera à plus de 40 km/h sur le grand braquet* ! La production en watts, l’unité de la puissance, sera totalement différente ! Evaluer cette puissance permet de comparer l’efficacité du pédalage et la force développée par chaque cycliste. Par rapport à lui même, par rapport aux autres. Un aboutissement logique Evaluer la puissance, en la rapportant au poids de corps (voir 2.5) est LE critère fiable de comparaison entre les individus. Cette quantification de puissance mesurée en watts était d’ailleurs le dernier paramètre mesuré 7 en laboratoire qui n’était pas encore accessible sur le vélo de “monsieur tout le monde”. C’est chose faite grâce au capteur de puissance, option disponible avec certains cardiofréquencemètres Polar. C’est l’aboutissement d’une logique qui correspond à une politique de recherche des technologies de pointe accessibles à tous. Elle traduit la réalité du terrain. Une alternative En outre, le cyclisme a du affronter la dure réalité de sa culture associée au dopage*. Son image désuète change. Les pratiquants passionnés comme la génération des jeunes coureurs qui représentent l’avenir du cyclisme sont maintenant équipés d’ordinateurs et connectés sur internet. Les mentalités sont en passe d’évoluer. L’ère de l’empirisme* en cyclisme pourrait, grâce à l’utilisation en particulier de cardiofréquencemètres, faire place à une ère réfléchie de l’entraînement. Cette soif de comprendre représente en soi une nouvelle approche de l’entraînement qui met la technologie, réservée généralement aux professionnels ou aux médecins, à la portée de tous. Résumé : • Lire sa puissance développée sur le terrain permet de connaître réellement son efficacité. Par rapport à soi même, par rapport aux autres. • Gérer ses efforts, son entraînement grâce à l’analyse de sa puissance en cherchant à mieux se connaître est une alternative de l’amélioration de la performance. 8 2. LA PUISSANCE : L’ARME FATALE 2.1 Le secret du pédalage Que se passe-t-il réellement quand vous pédalez ? Existe-il un paramètre effectif mesurable? Peut-on utiliser cette donnée de manière fiable pour comparer et gérer ses efforts avec fidélité ? Peut-on l’analyser précisément ? C’est la question que des chercheurs, des scientifiques, mais également des athlètes et entraîneurs se sont posée. La réponse est dans le concept de la puissance produite par le couple homme-machine. C’est la puissance finale dégagée qui fait avancer cet ensemble. Elle est maintenant possible à lire. L’intérêt de sa connaissance est donc le point essentiel. Elle représente l’aboutissement de la production des efforts physiques mis au service de son mental sur un vélo. La puissance est en effet un paramètre qui mesure la production d’énergie mécanique de manière directe. Elle est, avec la vitesse, la conclusion de tous les autres paramètres qui entrent en jeu pour faire rouler un vélo. La puissance se porte garante de la mesure du geste, de son efficacité. C’est le point de départ à tout commentaire ou question que l’on peut se poser. Pouvoir la lire et la décortiquer doit permettre de révéler tous les secrets du pédalage. Résumé : • La puissance est le paramètre mécanique direct dont vous avez besoin pour traduire pratiquement ce qui se passe sur un vélo. • La puissance révèle le véritable secret du pédalage. 2.2 Définition de la puissance PUISSANCE Mécanique (watt) = FORCE X Exercée (Newton) VITESSE de pédalage Vitesse (Mètres/seconde) Le capteur de puissance Polar mesure la force mécanique produite à l’instant t. Cette force s’exerce pour une vitesse de pédalage donnée à cet instant t. Cette vitesse est également mesurée par le cardiofréquencemètre puisqu’il mesure la fréquence de pédalage. Il peut donc calculer et afficher la puissance effective produite qui est affichée en watts. Exemple : Si la force exercée et mesurée est de 10 newtons à une vitesse de 10 mètres/seconde, la puissance dégagée sera de 100 watts. (10 m/s = 36 kilomètres par heure. Le Newton est en physique l’unité de force (N) exercée, correspondant à une vitesse de 1 mètre par seconde communiquée à une masse de 1 kg). En étant plus précis, la puissance que développe un coureur est le produit de la force avec laquelle il appuie sur les pédales multiplié par sa vitesse de pédalage (équation 1). Cette puissance va lui servir à vaincre des forces qui s’opposent à son déplacement (équation 2), principalement les résistances aérodynamiques*, les résistances de roulement et la gravité lorsque la route s’élève. Cette puissance augmente avec le cube de la vitesse de déplacement ; en d’autres termes, une forte augmentation de puissance se traduira par une amélioration de la vitesse qui sera bien moindre. Equation 1 : P = F x v où v = la vitesse de déplacement et F est l’ensemble des résistances qui s’opposent au déplacement du cycliste soit les résistances aérodynamiques, les résistances de roulement et les forces s’opposant à la gravité (liées à la pente). Equation 2 : P = Moment de Force x w Moment de force enregistré au niveau des pédales (exprimée en Nm) et w (vitesse angulaire des manivelles, exprimée en rad.s) Dans des conditions parfaites (plat, position identique, sans vent…), la vitesse de déplacement du cycliste est directement dépendante du produit “Force exercée sur les pédales x vitesse angulaire des manivelles”. Dans le “monde réel”, la vitesse de déplacement est soumise à de multiples autres variables, essentiellement le vent, la position du cycliste, le “rendement“ de la route qui influence les résistances de roulement et l’élévation de la route… On peut ainsi être à grande vitesse (60 km/h) avec une puissance nulle (cas de descente en roue libre) ou être à une petite vitesse (ex : 15 km/h) avec une grande puissance (600 W) (cas de l’ascension d’une côte très raide). 10 Les chevaux de votre moteur Par comparaison et métaphore, la puissance d’un cycliste peut être traduite comme les “chevaux” poussés par une voiture. Connaître les watts que l’on peut développer sur son vélo pour chaque braquet en fonction du relief du terrain équivaut à savoir combien de “chevaux” votre moteur “physiologique” possède. Combien de chevaux il peut “pousser” à chacun de ses régimes. Résumé : • La puissance est le produit de la force que vous imprimez sur vos pédales et de la vitesse de votre pédalage. La puissance produite s’oppose à l’ensemble des résistances contraires au déplacement de l’ensemble homme-vélo (résistances aérodynamiques, de frottement, de gravité). • La puissance s’exprime en watt. • La puissance peut se comparer aux “chevaux” que votre moteur physiologique peut développer. 11 2.3 Le capteur de puissance Polar Le capteur de puissance Polar mesure simultanément la puissance, la vitesse et la cadence. La mesure de la puissance développée s’affiche à l’écran du cardiofréquencemètre et comprend : la mesure de la puissance en continu (moyenne calculée à partir du dernier tour de pédale), la répartition de l’équilibre des forces gauche / droite exprimée en pourcentage, l’efficacité de pédalage, c’est à dire le ratio des puissances maximum et minimum sur un tour de pédale. Enfin, en terme de capacité mémoire et de possibilités d’analyse sur ordinateur, le cardiofréquencemètre met toutes ses compétences à votre service. Il possède un nombre illimité de fichiers, ce qui permet d’enregistrer des données sur le long terme. Le transfert des données sur ordinateur se fait par infrarouge. On peut donc, suite à son entraînement, analyser tous les aspects de ses performances grâce au logiciel Polar Precision Performance 3.0, livré avec l’appareil. On peut visualiser des courbes comparatives, établir des statistiques, faire des annotations personnelles, pour un suivi optimal de ses séances d’entraînement. Résumé : • Le cardiofréquencemètre équipé avec le capteur de puissance Polar est à la portée de tous. Il permet la lecture de la puissance pour un cycliste conjointement à celles de la fréquence cardiaque, de la vitesse, de la cadence et du couple de pédalage auxquelles s’ajoutent toutes les autres fonctions d’un compteur classique pour cyclistes. • Ses fonctions exceptionnelles d’enregistrement et d’analyse par transfert de fichiers sur ordinateur sont l’achèvement de la technologie Polar, leader mondial des cardiofréquencemètres depuis des années. 12 2.4 La puissance : un repère direct plus facile à comprendre Le cœur pompe et véhicule le sang essentiellement selon les besoins en oxygène des muscles. Ce sang, chargé de globules rouges* et de substrats énergétiques* divers comme le glucose, passe par les poumons pour prendre l’oxygène qui, libéré au niveau des muscles, permet la contraction musculaire grâce à des processus complexes. Plus les besoins énergétiques du pédalage sont grands, plus la fréquence cardiaque (FC) augmente. La fréquence cardiaque atteste d’un état physiologique soumis à de multiples aléas. Ceux de l’alimentation, de l’hydratation, de la forme, de la fatigue, etc… L’interprétation précise des raisons des fluctuations de la fréquence cardiaque reste difficile à faire pour le cycliste amateur. La FC est un paramètre indirect de surveillance et de contrôle de l’entraînement. Pouvoir maintenir une FC élevée longtemps n’est pas forcément un signe d’efficience. De la même manière, le rendement à 160 pulsations par minute par exemple peut varier d’un jour à l’autre. On peut en ignorer les raisons et même ne pas s’en apercevoir ! A contrario, la puissance est une lecture directe de l’efficacité. La fourniture des watts est sans équivoque, sans appel. Elle traduit la force du moment de manière instantanée. C’est un repère fiable, direct, incontournable et absolu qui peut traduire le rendement énergétique des fréquences cardiaques au jour le jour. Ce repère peut permettre de les corriger et de se poser les bonnes questions en apportant les réponses exactes à la production d’énergie. De même, on sait qu’une augmentation de la puissance intervient avant l’augmentation de la FC. (Voir 4.1.d). La puissance est un repère direct extrêmement fiable. Pouvoir la lire pour un cycliste peut permettre d’anticiper le coût énergétique de ses efforts. La puissance est une donnée basique complémentaire à la fréquence cardiaque. Elle est tout aussi complète mais plus pratique. C’est un paramètre plus simple à interpréter. Résumé : • La puissance est l’expression instantané du pédalage. • La puissance est directement interprétable, moins dépendante que la FC des facteurs extérieurs. • La puissance est le paramètre scientifique utile de la performance en cyclisme le plus simple à comprendre. 13 2.5 L’indice Puissance Poids (IPP) IPP Indice Puissance Poids = = 33,3 33,3 X (PUISSANCE / POIDS) x (watts mesurés divisés par le poids corporel en kilogrammes) Il fallait trouver un chiffre témoin de la forme et du potentiel. Une formule pédagogique, facilement interprétable et aisée à lire pour tous. Le docteur Claude Coureau nous propose l’Indice Puissance Poids (IPP) qui permet de quantifier très simplement les progrès, de s’étalonner soi-même, mais aussi de se comparer à d’autres. Cette formule IPP, mathématique et didactique fait référence à la célèbre note collégiale sur 20. Elle a été trouvée avant tout pour comparer les athlètes cyclistes lors de tests d’effort réalisés en médecine du sport. Elle est surtout appliquée au “seuil anaérobie*”, c’est à dire à la limite de l’effort au delà duquel pédaler devient difficile ou bien en deçà. Ce seuil est une zone de référence de travail privilégié pour les sports à dominante aérobie (Voir 3.1). S’il correspond avant tout à une fréquence cardiaque, il signifie également une production de puissance. S’il n’était possible auparavant de ne fixer son seuil que par rapport à ces fréquences cardiaques, on peut maintenant lui donner aussi une correspondance avec une puissance grâce au capteur. IPP = note de forme et de catégorie Ainsi, un excellent athlète professionnel de 70 kg peut développer jusqu’à 400 watts à ce seuil. Un athlète de niveau régional du même poids 300 watts et un cycliste occasionnel 240 watts. Leurs IPP respectifs sont de 19 pour le professionnel, 14.3 pour le coureur régional et 10.5 pour l’occasionnel. Des notes édifiantes ! C’est donc un élément très clair de classement des capacités des individus et de leur catégorie. La note sur 20 peut être dépassée pour certaines exceptions… Si cette formule s’applique d’origine au “seuil” anaérobie, elle peut s’utiliser dans bien d’autres cas. Elle permet en effet de pouvoir cerner facilement ses progressions. Exemple : là où en début de saison vous montiez une côte test à allure “contre la montre*” à 290 watts de moyenne, après un mois d’entraînement vous poussez 320 watts. Votre IPP passe (si vous faites 70 kg) de 13.6 à 15.2. Vous progressez. Si par contre cet IPP baisse, ce peut être signe de fatigue, de surentraînement* ou de mauvaise qualité de votre entraînement. L’IPP peut également être utilisé pour des efforts faciles à FC stables (Voir 3.2). Pour les efforts explosifs de sprints il faut réduire le coefficient à 1.33. L’IPP Sprint devient : IPPS = 1.33 x (Puissance/Poids). 14 Pour un sprinter pesant 70 kg, sprinter en développant 800 watts fixe son IPP Sprint à 15.2. Pour le même individu, s’entraîner, et selon le même protocole* explosif en test, parvenir à 1000 watts repousse son IPP Sprint à 19 ! Le poids ennemi du vélo Grâce à cette formule IPP, on comprend toute l’importance qu’il y a à contrôler son poids de forme*. Un cycliste de 70 kg avec un taux de graisse* trop élevé qui pousse 300 watts au seuil a un IPP de 14.3. Si son poids de forme était de 65 kg il pousserait au moins le même nombre de watts et son IPP serait de 15.4 ! C’est une des nombreuses applications de cette formule IPP et de la puissance : mettre un chiffre clair sur une réalité. Résumé : • Grâce à la puissance rapportée au poids du corps, par la formule de l’IPP, on peut comparer ses performances avec une note collégiale et très pédagogique. • La formule IPP permet également de se comparer avec les autres cyclistes et de bien comprendre là où ses efforts doivent être portés pour progresser. • Des variantes de cet IPP peuvent être apportées comme l’IPP Sprint pour noter et comparer les efforts explosifs. 15 2.6 Une nouvelle définition des seuils d’efforts Une des grandes idées de l’entraînement moderne repose sur la notion de seuils d’efforts privilégiés (voir 3.1), qui sont des limites. L’athlète doit travailler en fonction de celles-ci pour améliorer telle ou telle qualité physique. Plusieurs méthodes d’entraînement plus ou moins complexes, “d’interval training*”, sont mises en avant selon les entraîneurs et sont fonctions de ces seuils ou limites. Vitesse Maximale Aérobie (VMA*) en athlétisme, Fréquence cardiaque cible précise en cyclisme… Ces seuils fixent des intensités et des zones déterminées par une vitesse ou une fréquence cardiaque. Les plus connus et les plus utiles comme références restent les seuils ventilatoires ou “aérobie” et “anaérobie”. Le seuil Anaérobie est situé selon son niveau d’entraînement et selon le sport que l’on pratique entre 65 et 90% de son intensité maximum aérobie, donc de sa FC maximum. La FC maximum est très variable selon l’âge et selon les individus. Elle se situe dans une très large fourchette ; entre 205 et 160 battements par minute. Le seuil anaérobie en cyclisme correspond à une intensité au delà de laquelle il est très difficile d’accélérer sur une durée longue. C’est un effort type long “contre la montre”, ou longue montée de côte. Au delà de ce seuil, de cette intensité d’effort limite supportable, l’acide lactique* (toxine*) s’accumule dans les muscles donnant les sensations de douleurs et courbatures. Cette acidose va entraîner l’arrêt de l’exercice ou la réduction de l’intensité. Le seuil anaérobie peut être déterminé dans les laboratoires de médecine du sport. La fin de la guerre des méthodes Plusieurs méthodes de détermination des seuils existent et font l’objet de controverses parmi les physiologistes de l’exercice. Le seuil “ventilatoire”, le seuil de concentration des lactates fixé à 4 mmoles d’acide lactique, le seuil d’inflexion de la FC (type conconi). Au delà de ce débat d’experts en physiologie* et contre un certain scientisme*, la puissance va permettre de simplifier le problème, et permettre une auto-évaluation de ses propres seuils selon son état de forme du moment. En effet, les seuils d’efforts privilégiés pour un cycliste correspondent principalement à une zone de fréquence cardiaque donnée. Cette donnée peut évoluer selon l’entraînement, les conditions climatiques et selon la fatigue. Elle correspond également à des puissances. Déterminer sa zone cible d’entraînement pour un cycliste à 300/320 watts par exemple sur le plat et avoir ainsi un autre repère directement évaluable s’avérera être complémentaire et utile pour travailler à 165 de FC ou à 38 km/h. En outre cela pourra apporter certains suppléments d’interprétation pour des applications pratiques à l’entraînement. 16 Résumé : • Les seuils physiologiques d’effort privilégiés en cyclisme correspondent à des FC mais aussi à des zones de puissance faciles à repérer et à stabiliser à l’entraînement. • Travailler également avec ces seuils et zones de puissance identifiées donne des informations supplémentaires à celles données par les fréquences cardiaques. Elles sont complémentaires. • Il est facile de très vite s’apercevoir de ses progrès ou fatigues grâce à ces zones d’efforts ciblées en puissance. 2.7 L’exploitation des données de puissance La lecture de sa puissance produite sur un vélo et son interprétation offrent donc des perspectives d’utilisations et d’exploitations nouvelles pour chaque utilisateur. Elles sont très riches et variées et permettront d’individualiser son entraînement selon ses propres possibilités. L’objet de ce guide est de vous présenter une gamme la plus exhaustive qui soit de ces possibilités pratiques. De la détermination de ses seuils individuels d’entraînement à la gestion de ses efforts lors des épreuves, il existe une foule de questions auxquelles vous pourrez répondre rapidement par vous même. Répondre à ses questions et à toutes ses attentes Vous pouvez imaginer des protocoles de tests à comparer dans le temps sur vos parcours d’entraînement. Vous expérimentez votre propre laboratoire sur votre home-trainer*. Vous cernez mieux votre puissance maximum et l’améliorez réellement. Vous jugez par vous même de l’efficacité de certaines séances d’entraînement, de streching*, de musculation. Vous apportez à votre position des corrections aérodynamiques et évaluez leurs gains. Vous testez différents types de matériels et comparez ou non leur efficacité. Vous constatez l’efficacité de votre cadence de pédalage et l’optimisez en faisant des essais fiables et comparatifs. Vous améliorez votre technique. Vous jugez de l’abri derrière vos équipiers. Vous pouvez avoir un baromètre de votre fatigue et l’anticiper pour la comprendre et l’éviter. Vous inventez des sorties qualitatives d’entraînement pour améliorer votre récupération, votre potentiel d’endurance, 18 votre puissance au seuil anaérobie, votre force pure, vos capacités d’accélération, votre agilité. Vous devenez enfin maître de votre entraînement en parfaite connaissance de cause. Résumé : • Parler de puissance permet à tous d’avoir un langage simple, précis, comparable qui favorisera l’individualisation de son entraînement. • La puissance permet de juger par soi même de l’efficacité de certaines sorties d’entraînement qui peuvent être expérimentées. • La puissance permet d’être créatif dans l’amélioration de ses performances et de devenir maître de son propre entraînement. 19 3. LES ZONES DE PUISSANCE PRIVILÉGIÉES DU CYCLISTE 3.1 Vos seuils de puissance et zones d’efforts privilégiés en cyclisme : V2, V3, V4 et Puissance Pour définir et parler de l’intensité de son effort en cyclisme, du novice au professionnel, il existe de multiples langages. Ils sont parfois difficiles à comprendre et à utiliser. Nous vous en proposons un : , , et Zone de Puissance. Universel, simple, imagé, éprouvé, il est pratique et sera très évocateur de vos sensations. Il traduit bien vos différentes manières de pédaler. Il décrit également les “zones cibles” de votre entraînement. Elles correspondent à des puissances précises mais aussi à des fréquences cardiaques. Avec la connaissance précise de ces zones ( , , et Puissance), analysées grâce au cardiofréquencemètre Polar, vous saurez ensuite où, comment et pourquoi travailler pour progresser. Les Italiens disent “medio” pour les efforts moyens ou “soglia” pour ceux plus intenses et “a tope” pour les efforts maximum. Les physiologistes parlent d’aérobie, d‘anaérobie, de filières énergétiques* à utiliser en capacité ou en puissance. Certains pratiquants pensent eux : “tranquille” ou “au seuil” ou bien encore “dans le rouge !”. Pas facile de bien interpréter, de s’y retrouver, d’exprimer ce qu’on ressent, et de quantifier ses efforts tant pour les décrire que pour les utiliser à l’entraînement. Les termes “scientifiques” sur les seuils et les images sont parfois un peu barbares. Le but est de trouver une dialectique commune et compréhensible. Ce qui se conçoit bien pour certains peut s’exprimer clairement par tous. a) Quatre grandes manières de pédaler ■ Le cyclisme est un sport qui sollicite l’organisme de manière élémentaire. Dans un premier temps, le pédalage à rythme modéré et à intensité réduite est permis à tous. Selon son niveau, on peut en pédalant “à sa main”, parcourir beaucoup de kilomètres pendant des heures, en s’alimentant et en buvant de manière régulière. L’organisme est dans un état stable de fourniture d’énergie aux muscles. Les puissances développées sont réduites, les déchets créés sont aussitôt éliminés. Ces efforts sont situés jusqu’à 60% de ses propres capacités maximales. Vous pouvez parler sur le vélo tout en pédalant, vous transpirez légèrement et appréciez le paysage. Vous êtes dans votre zone d’équilibre . ■ L’étape suivante dans le degré d’énergie supplémentaire déployée se situe entre 60 et 75% de ses possibilités maximum. Discuter devient plus 20 problématique. Vous avez l’impression de vous servir de plus de muscles. Vous cherchez une meilleure position, plus fixe sur votre selle, et changez de braquet plus fréquemment, le geste est moins naturel et devient sportif. Vous avez envie de mettre les mains au fond du cintre pour avancer plus vite sur le plat par exemple. Le souffle est un peu plus court et la respiration se fait plus rapide, mais l’effort est supportable néanmoins. A ce niveau, les douleurs musculaires commencent à se faire sentir. La position “en danseuse*” s’impose parfois dans les côtes pour maintenir la même puissance développée sur le plat. Vous pensez également que les descentes : “c’est quand même agréable de temps en temps”. La puissance que vous dégagez est quand même soutenable dans le temps. Vous êtes dans votre zone d’équilibre . ■ En continuant dans ces degrés de niveau d’efforts il existe une zone caractéristique en cyclisme située entre 75 et 90% de son meilleur potentiel selon son entraînement. C’est celle que vous utilisez dans les longues côtes, les cols. Pour pédaler dans cette Zone de Puissance, vous avez l’impression que votre cœur bat fort, ce qui est le cas. La puissance que vous dégagez se maintient difficilement voire décroît avec le temps. A ce niveau, vous ne parlez plus, vous haletez et transpirez abondamment. C’est aussi l’allure imprimée pour mener une poursuite longue pour aller rejoindre le groupe situé à quelques encablures. Le rythme également du “contre la montre”. Vous sentez que vous ne pouvez pas aller beaucoup plus vite ni dégager plus de puissance sinon en sprintant. Vous êtes dans votre zone d’équilibre . ■ Au delà de cette allure (> 90% du maximum) se situe une autre zone appelée la Zone de Puissance. Elle est atteinte quand vous dépassez la zone où que vous sprintez. On ne s’y maintient que difficilement et de façon courte. b) Quatre grandes puissances de travail. Les signaux de l’organisme sont donc caractéristiques à ces quatre niveaux principaux. Ils correspondent à des puissances distinctes. Ils sont communs à tous et sont ressentis de la même façon, quelle que soit sa catégorie. C’est la raison pour laquelle nous les avons nommés dans l’ordre pour les efforts faciles à faire, pour les efforts moyens, pour lesquels vous pouvez difficilement pédaler avec plus de puissance sinon en fournissant un effort violent dans la Zone de Puissance. Ainsi quantifiées par un langage simple, qui rappelle les vitesses d’une voiture, vous pouvez aisément décrire vos sorties, vos épreuves et leurs intensités. Là où vous vous êtes “fait mal en pédalant pendant 15 minutes pour rattraper un groupe”, vous vous situez à . Là où vous avez fait une sortie facile mais un peu fatigante “vous étiez à dans les côtes”. Là où 21 vous vous êtes promenés “vous n’avez fait que du ”. Si vous faites une sortie très progressive et bien gérée, vous avez “commencé à dans les roues et fini à avec un petit groupe”. Maintenant, c’est à vous avec cette connaissance des intensités et des zones de puissance utilisées préférentiellement dans vos sorties de bien les gérer pour progresser. En effet, chaque sortie effectuée et privilégiée qualitativement dans telle ou telle zone de puissance apporte un bienfait différent. (Voir 4.7). Pour anticiper globalement : Les sorties à puissance sont les sorties de décontraction. Physiologiquement, elles ne servent pas à grand chose, sinon à récupérer, se faire plaisir et à ne pas être sédentaire. Elle peuvent, si elles sont longues et fréquentes aider à perdre un peu de poids. Les sorties avec des moments réguliers et stables à puissance entretiennent la condition. Elles constituent aussi de très bonnes sorties de récupération active après une épreuve dure par exemple en début de semaine. Ces sorties avec des périodes de peuvent également être placées avant les épreuves pour se “débloquer”. Les sorties de musculation sur le vélo avec des gros braquets par petites séries doivent se situer aux alentours de la puissance pour être efficaces et suivies d’une période à puissance avec des braquets très réduits et avec une grande vélocité*. Travailler dans la zone de manière qualitative par des séries variant de 10’ à 30’ sans 22 descendre dans le , ni monter dans la Zone de Puissance et entrecoupées de périodes de est un excellent moyen de bien améliorer ses capacités de rythme, qualité aérobie essentielle en cyclisme. Une séance* par semaine à ce niveau en milieu de semaine quand vous avez bien récupéré de votre week-end est presque une nécessité pour celui qui souhaite progresser et s’entraîner. Le travail dans la Zone de Puissance se fait par répétition de sprints courts. Il améliore la V02max* et la puissance mais est antagoniste avec le travail ciblé à par exemple. Un bon entraînement est en fait une bonne gestion et répartition dans la semaine, dans l’année, dans la carrière de sorties répertoriées dans ces zones , , et maximum. Résumé : • Plusieurs types d’efforts existent de “facile” à “maximum”. Ces efforts correspondent à des filières énergétiques privilégiées qui ont leur spécificité. • Le langage scientifique qui définit ces filières est parfois peu adapté au terrain et insuffisamment imagé. • Ces filières correspondent à des zones de puissance précises avec des fréquences cardiaques correspondantes. • Nous proposons de définir ces filières par 4 zones d’équilibre : , , et Zone de Puissance par ordre de croissance dans l’intensité. • S’entraîner dans tel ou tel type de zone favorisera tel ou tel type de qualité physique. 23 24 Les zones V2, V3, V4 et zone de puissance correspondent donc à des FC particulières qui correspondent à des puissances déterminées en watts. Ces zones sont facilement identifiables une fois déterminées par des tests* simples qui peuvent être réalisés par vous même (voir 4.1). Il est néanmoins conseillé dans un premier temps de faire un premier test dans un centre de médecine du sport (Bilan complet avec V02 max). Ces zones correspondent à des filières énergétiques qui utilisent des substrats (les “carburants*” de l’organisme dont le glucose fait partie). Ces substrats pourvoient en énergie les muscles et participent à leur contraction. Le but de l’entraînement est de soumettre l’organisme à des contraintes pour qu’il s’adapte à celles ci. Il fera évoluer les zones V2, V3, V4 par exemple, en augmentant Explication physiologique et légende du graphe la puissance correspondante à chacune d’entre elles. Plus le pédalage est intense, plus la puissance à fournir est grande et plus la fréquence cardiaque augmente. Ces zones délimitent également des “seuils” d’effort. Ces seuils sont généralement déterminés par l’évolution de la concentration des déchets dans le sang, l’acide lactique. On produit ces déchets avec les efforts physiques. Il se concentrent dans les muscles donc à des taux qui varient beaucoup selon l’intensité de la contraction musculaire, selon les zones dans lesquelles se situe votre effort du moment. Ces concentrations sont plus ou moins supportables au niveau de la douleur ressentie. La limite haute de la zone V2 est ce qui est appelé la zone de transition aérobie ou “seuil Aérobie”. Aérobie signifie que l’oxygène* est un des substrats privilégié. La concentration d’acide lactique, appelée lactatémie, est à ce Le graphe N°1 nous présente une courbe d’entraînement test. Le cycliste a commencé à s’échauffer par une petite période dans la zone V2, puis a effectué sur le plat une série* à la limite haute de cette zone de 12’ à seuil de l’ordre de 2 millimoles par litres de sang (mmole/l ou mmole/l-1). L’effort perçu et la douleur musculaire sont faibles. La concentration d’acide lactique est à V3 de l’ordre de 3 mmole/l. La limite de la zone V4 représente la zone de transition anaérobie ou “seuil anaérobie”. La concentration d’acide lactique est de l’ordre de 4 mmole/l. C’est à ce stade que statistiquement la lactatémie augmente brusquement si l’effort augmente encore. Le taux d’adrénaline* augmente également à ce moment là ainsi que les sensations de douleurs, le maintien de la puissance développée devient très difficile à conserver au delà de cette concentration de 4 mmoles/l. N ° 1 200 W (FC moyenne correspondante de 154 battements/ minute). Il a ensuite récupéré 10’ dans la zone basse V2. Ensuite il a réalisé un effort stable de 10’ dans la zone V4 à 273 W (FC moy = 170), suivi après un temps de 10’ dans la zone basse V2, d’une série de 10’ dans la zone V3 à 251 W (FC moy = 165). Il a ensuite fait une nouvelle période de récupération dans la zone V2, puis a effectué une série de 4 sprints de 35 secondes avec 35 secondes de récupération. Les watts, comme les FC ont augmentés au fur et à mesure de ces sprints qui se sont effectués dans la zone de puissance . G R A P H E 25 200 140 0:34:00 250 150 V2 300 170 Moyenne : 200 watts FC : 154 FC Puissance bpm [Watts] V3 160 V4 Zone de Puissance 0:54:00 Moyenne : 273 watts FC : 170 1:14:00 1:34:00 Moyenne : 251 watts FC : 165 1:54:00 25 50 75 100 125 150 Temps 0 20 40 60 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 3.2 Corrélation entre Puissance et Fréquence cardiaque “Attention au piège de la fréquence cardiaque utilisée comme seul repère de votre forme !”. Voilà quel était le message adressé aux cyclistes avant que la puissance ne puisse être lue sur leur cardiofréquencemètre. En effet, on tenait à mettre en garde les inconditionnels de la fréquence cardiaque (FC) sur son effet parfois pervers au niveau de son interprétation. Parfois, ne pas “monter” en FC lors d’enchaînements de sprints était interprété comme un mauvais signe. Les séances analysées au niveau des prélèvements lactiques montraient pourtant que leur efficacité était très grande. Il en était de même lors de certaines épreuves ou entraînement quand le coureur se plaignait “d’avoir du mal à monter les pulsations” (sic). Cet état était issu parfois d’une excellente adaptation cardiovasculaire à l’effort et attestait de la grande forme ; alors qu’il pouvait, dans d’autres conditions, être un signe indirect de surentraînement. Puissance + Fréquence cardiaque : l’interprétation juste de la forme En établissant une véritable corrélation avec la puissance développée, l’interprétation de la FC sera juste. Vous pourrez même déceler des signes de fatigues* voire de fébrilité si par exemple là où vous développiez 300 watts dans une côte étalon à 170 de FC, vous ne développez que 260 watts pour une FC de 175, sans que vous ne vous sentiez vraiment mal. La montée en puissance précède également la montée en pulsations cardiaques. Corréler ces deux données, comparer leurs évolutions et cinétiques*, va permettre d’affiner ses sensations et d’analyser précisément son rendement. Cela va permettre également de trouver des solutions individuelles pour l’optimiser. Jouer de la puissance comme on joue des braquets Exemple : en situation de course, beaucoup de coureurs ont du mal à aborder vite le pied des côtes et ont l’impression de ne pas savoir sur quel braquet les aborder pour entamer au minimum leur potentiel et bien passer le haut. L’analyse directe de la puissance corrélée avec la FC va leur permettre de juger des effets et répercussions de l’utilisation d’un trop petit ou trop gros braquet en bas des difficultés… pour choisir la cadence qui convient au mieux lors de la difficulté. Résumé : • Contrôler sa puissance permet d’éviter certaines erreurs d’interprétation de la lecture de la fréquence cardiaque. 26 • Corréler les données de puissance et de fréquence cardiaque permet d’affiner ses sensations et de faire les bons choix de braquets. • Corréler les données de puissance et de fréquence cardiaque permet d’établir un réel diagnostic, d’identifier la nature d’un dysfonctionnement, d’une difficulté. 27 4. APPLICATIONS PRATIQUES Préambule Le cardiofréquencemètre Polar et son capteur de puissance : un mini laboratoire personnel C’est donc presque un laboratoire d’analyse et de gestion que chaque utilisateur Polar va posséder sur son vélo. Pouvoir lire instantanément puissance, fréquence cardiaque, cadence de pédalage, couple de pédalage*, vitesse va permettre de gérer au mieux ses efforts. Les analyser ensuite simultanément grâce au logiciel va rendre possible toutes les techniques d’étude et de mesure du travail musculaire. Le cardiofréquencemètre transforme votre vélo en un ergomètre* de terrain. Il valide les tests à l’entraînement. Sur un home-trainer, il permet de faire d’autres tests, exactement comme sur un ergomètre de laboratoire, reproductibles et comparables. Il devient votre propre entraîneur. 4.1 Les tests a) Tests en escaliers (Step Tests) b) Le test de dérive* c) Les tests de détermination des zones V2/V3/V4 • Test naturel • Le “T4” d) Les tests de vélocité e) Applications de terrain • Contre la montre. Echauffement* • Contre la montre. Gestion • Le test sur plat • Le test en côte 29 30 ventilation* et la consommation d’oxygène sont contrôlées avec un masque sur le visage. Les échanges gazeux nécessaires à ces mesures sont prélevés. On ajoute également à la fin de certains paliers le prélèvement de lactates sanguins. Il permet d’évaluer le taux de déchets musculaires créés par les efforts. Il s’effectue à l’aide d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt ou au lobe de l’oreille. Différents protocoles de tests classiques servant aux V02 max en médecine du sport selon les catégories : Cyclo 2a : Athlètes peu entraînés ou débutants 2 mn à 100 W, 2 mn à 125 W, 2 mn à 150 W, 3 mn à 175 W, 1 mn arrêt ou tranquille avec prélèvement lactates sanguins, 3 mn à 200 W, 1 mn arrêt ou tranquille avec prélèvement lactates sanguins, 3 mn à 225 W, 1 mn arrêt ou tranquille avec prélèvement lactates Résumé Step Test PALIERS 35W / 3’ : watts 185 W 210 W 245 W FC 129 140 148 Légende du graphe Exemple de Step test (Step = escalier). Ici : Test par paliers de 35 W maintenus 3’. Le test commence à 185 W et l’athlète s’est épuisé à 401 W. L’incrément* des paliers en watts peut être plus ou moins grand (de 10 à 50 W) et durer de 1 à 4 minutes. A vous de choisir. Le test peut être fait sur home-trainer, sur une piste* ou sur très longue ligne droite. Nous conseillons de ne pas aller au maximum de vos possibilités si vous n’êtes pas en condition physique satisfaisante. Ces tests sont à réaliser toujours dans les mêmes conditions, avec les mêmes protocoles. Vous pouvez aisément ainsi comparer vos progrès de manière fiable. Ex : vous allez plus loin dans les paliers, vos FC sont inférieures pour chaque palier après une période d’entraînement. Les V02max sont des tests ainsi effectués par paliers, dits “triangulaires” où la a) Tests en escaliers (Step Tests) 280 W 160 315 W 166 350 W 175 400 W 187 sanguins, 3 mn à 250 W, 1 mn arrêt ou tranquille avec prélèvement lactates sanguins, 3 mn à 275 W avec prélèvement lactates sanguins. Cyclo 2b : Cyclosportifs, féminines compétition, cadets compétitions 1 mn à 125 W, 3 mn à 175 W, 3 mn à 225 W , 4 mn à 275 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 300 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 325 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 350 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 375 W prélèvement lactates sanguins Cyclo 1b : Amateurs et Juniors bon niveau 1 mn à 125 W, 3mn à 175 W, 3 mn à 225 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 275 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélè- N ° 2 vement lactates sanguins, 4 mn à 325 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 375 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 425 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 450 W prélèvement lactates sanguins Cyclo 1a : Professionnels et amateurs Elites 1 mn à 125 W, 3 mn à 175 W, 3 mn à 225 W, 4 mn à 275 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 325 W, 1mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 375 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 425 W, 1mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 450 W, 1 mn arrêt ou tranquille prélèvement lactates sanguins, 4 mn à 475 W prélèvement lactates sanguins. G R A P H E 31 245 W 280 W 315 W 350 W V4 0:30:00 0:40:00 25 50 75 100 125 150 25 50 Temps 0:20:00 Max : 401 W - FC : 175 0:00:00 0:10:00 210 W FC : 140 FC : 148 FC : 160 FC : 166 V3 43,2 Km/h 44,8 Km/h 46,1 Km/h 36,4 Km/h 39,6 Km/h 41,3 Km/h 185 W FC : 129 V2 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 0 400 375 350 325 300 275 250 225 200 175 150 125 100 75 50 25 Zone de Puissance 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 FC Puissance bpm [Watts] 32 “Les puissances relevées en haut des cols successifs à pente régulière lors d’entraînement, pourtant tous montés à fréquence cardiaque très stable et identique, vont en décroissant. On sait grâce aux puissances et aux lactates relevés que les entraînements à FC stables sont très différents à la fin de séries selon qu’elles font 3, 5, 10 ou 20’. Lors des contre la montre on a observé des athlètes Son concepteur, le docteur Claude Coureau, a créé pour répondre à ces attentes un nouvel outil de recherche et de test proche des conditions de terrain et riche en enseignements. Issu d’interrogations de la part de certains cyclistes, suscité par les relevés de leur fréquence cardiaque en compétition et par le phénomène de perte de rendement au fur et à mesure du temps est né le test de dérive en 1996. Légende du graphe b) Le test de dérive*. Il est important pour le test de bien connaître l’athlète, évalué préalablement et observé d’un point de vue cardiaque en situation de course ou d’entraînement. être capables de tenir 40’ parfois à 12 pulsations au dessus de ce qu’ils appelaient leur “seuil*”, leur V4 cardiaque et qui se demandaient comment c’était possible. Ils perdaient plus ou moins de puissance, de vitesse et de cadence selon qu’ils étaient en forme lors de ces contre la montre. Il a été intéressant de se demander : que se passe-t-il ? et si on pouvait faire un test comparable qui donnait certaines réponses. Le test de dérive, bien interprété et bien utilisé, s’est révélé pouvoir déterminer des orientations d’entraînement voire même des conseils de gestion en compétition ou des conseils techniques supérieurs parfois à ceux qu’une V02 max pouvait fournir”. “La première fois, certains athlètes sont affolés à cette idée, mais passé le cap psychologique, ils arrivent à très bien maintenir ce niveau et au bout de 10’, cela va mieux”. On relève les données à T0’, T3’, T6’, T10’, T15’, T20’ pendant que l’athlète pédale bien sûr constamment à FC haute et stable. “Le but est d’apprécier la dérive de différentes données qui décroissent plus ou moins vite, leur importance et leur niveau (puissance, vitesse, cadence, [lactates parfois en laboratoire] ; la FC restant stable). Le test : l’athlète s’échauffe environ 25’ très progressivement pour maintenir une FC proche de V3 pendant 7 à 8’ à la fin. Le test réel démarre ensuite et dure 20’. Il est demandé au cycliste de se mettre en moins de 3’ à une FC située à 5 pulsations au-dessus de celle correspondant à V4 (au début de sa “zone de puissance”) et de la tenir de façon stricte et stable pendant toute sa durée. N ° 3 [(364 / 418) - 1] X 100 = - 12.9% Exemple pour la puissance du tableau ci-après : La formule pour déterminer le pourcentage de pertes lors des 14 dernières minutes est : [(X à T20’ divisé par X à T 6’) - 1] X 100. Quand ils sont en grande forme il y a peu de perte en pourcentage des données. On compare ces pertes en fonction des périodes d’entraînement et d’objectif quand on reproduit ce test toujours dans les mêmes conditions. On sait alors là où les efforts à l’entraînement doivent se porter”. G R A P H E 33 170 190 FC bpm V2 0:00:00 10 0 30 50 70 90 110 130 V4 150 V3 Zone de Puissance 0:10:00 Echauffement progressif jusqu'à V3 0:20:00 0:30:00 3' 6' 10' 15' 20' 254 W 253 W 226 W 221 W 216 W 39,3 Km/h 39,1 Km/h 38,1 Km/h 37,1 Km/h 36,7 Km/h 99 Rpm 98 Rpm 95 Rpm 95 Rpm 96 Rpm FC 165 FC 165 FC 166 FC 165 FC 166 DL Test = FC à 165 constant 0:40:00 25 50 75 100 125 150 Temps 0 25 50 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 34 Puissance 0.0 387 418 390 376 364 Vitesse 0.00 44.79 48.32 46.51 45.93 43.25 Cadence 0 103 102 100 97 95 Fc 181 Fc 0 180 181 181 181 181 N ° 3 % de perte Cotation < 3% Excellent Entre 3 et 6% Très bien Entre 6 et 8% Bien Entre 9 et 12% Correct Entre 12 et 15% Moyen Entre 15 et 18% Très Moyen > 18% Insatisfaisant On peut déterminer l’IPP test de dérive en appliquant sa formule à la puissance moyenne dégagée lors des 14 dernières minutes. Poids (kg) : 71.5 • IPP test dérive : 17.57 • Pour une FC Moyenne Stable : 181 Analyse des 14 dernières minutes Puissance Vitesse Cadence Pertes en % - 12.9% - 10.49% - 6.86% FC moyenne : 181 Distance parcourue (km) : 11.634 Puissance moyenne développée dans les 14 dernières minutes (watts) : 377.2 Temps 0 0/3= T3’ 3/6 = T6’ 6/10 = T10’ 10/15 = T15’ 15/20 = T20’ Exemple de DLTest réalisé par un coureur professionnel avant le Tour de France G R A P H E 36 N ° 4 TOUR 3 V4 330 watts 181 41 km/h 91 Rpm Vous reproduisez ce test régulièrement pour cerner vos progrès en tenant compte des conditions atmosphériques pour moduler la comparaison de vos résultats. avec un braquet libre qui permet de roulez vite, vous avez évolué dans votre zone V4. Il suffit ensuite de faire les relevés de chaque tour (étalonnez bien vos parcours et prenez des temps intermédiaires) pour estimer vos zones de travail V2, V3, V4. NOTA : Dans le chapitre 4.1 e) “test sur le plat” et “test en côte”, vous retrouverez certaines similarités de détermination de manière naturelle du V4 mais de manière plus précise. Puissance Moyenne FC Moyenne Vitesse moyenne Cadence Moyenne TOUR 2 V3 280 watts 163 36 km/h 98 Rpm Là vous allez vite et vous pouvez très difficilement parler. Situez-vous dans un effort à peine inférieur à celui d’un effort contre la montre que vous pourriez faire. Mains au bas du guidon, Vous enchaînez un second tour plus vite, où cette fois parler devient un peu plus difficile, où vous mettez de temps en temps vos mains au fond du guidon, où vous mettez du braquet TOUR 1 V2 225 watts 142 30 km/h 96 Rpm pour aller assez vite. Vous commencez à ressentir certaines douleurs mais qui sont supportables. Vous avez évolué normalement dans votre zone V3. Vous vous accordez ensuite 3 km tranquillement avant d’aborder le dernier tour. G R A P H E Le premier test au premier tour est effectué à allure modérée où vous pouvez discuter, où vous n’avez pas de courbatures musculaires, avec des braquets qui ne contractent pas les muscles. Vous avez normalement évolué dans votre Zone V2. Exemple Graphe : C’est un test très simple. Il consiste à déterminer ses zones de travail et de puissance de manière empirique mais il donne en général de bons résultats. Il faut se fier à ses sensations (Voir 3.1). Il faut faire du vélo sur un parcours référencé sans difficultés de environ 10 km et faire 3 tours. Environ 7 km sont consacrés au test et 3 km doivent ensuite être effectués en décontraction zone V2 base. Test naturel c) Les tests de détermination des zones V2/V3/V4 37 V2 V3 V4 100 200 300 0:48:00 10 0 30 50 70 90 110 130 150 170 190 FC Puissance bpm [Watts] 1:08:00 1:18:00 FC 163 / 280 W 36 Km/h / 98 Rpm FC 142 / 225 W 30 Km/h / 96 Rpm 0:58:00 V3 V2 1:28:00 FC 181 / 330 W 41 Km/h / 91 Rpm V4 1:38:00 25 50 75 100 125 150 Temps 0 20 40 60 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 38 Puissance 799 watts 320 watts FC 181 176 Vitesse 62 45,1 IPP T4 V4 — 11,73 La moyenne de la puissance entre 2’ et 4’. Le braquet est libre pour ce test mais il est conseillé avec un rapport d’environ 7 m en développement (5215 ou 16). Le changement de braquet est possible pendant le test. IPP Sprint T4 (1,33 x W/poids) 16.35 — test est bien fait au départ, la puissance atteint un pic, décroît puis se stabilise. C’est un test extrêmement exigeant, recommandé pour les athlètes entraînés. On dégage de ce test essentiellement 2 données. La puissance maximum produite et les autres paramètres maximums atteints. Cadence 159 106 Dérive (voir 4.1 b), à faire un effort maximum et total sur 4 minutes. Il faut dégager le maximum de puissance le plus vite possible (donc partir au sprint de la manière la plus explosive qui soit) et ensuite continuer en essayant de dégager le plus de puissance possible. Normalement, si le N ° 5 Interprétation : On peut juger de l’explosivité* d’un athlète, de ses qualités de sprinter sur son temps de réaction de sa puissance maximum développée (IPPSprint) grâce à la première mesure. Ensuite, on peut considérer égale- ment que la puissance moyenne développée durant la période (0” à 1’30”) correspondrait à la puissance anaérobie de l’individu. Avec une reproduction du test, on constate que les indices sont les plus forts généralement quand l’athlète a ses meilleures sensations en compétition. La puissance moyenne développée entre 2’ et 4’ correspond théoriquement à la puissance Aérobie, celle de la zone V4. On peut y affecter l’IPP. Il existe des correspondances avec celui qui peut être déterminé dans une VO2 max ou dans un test d’évolution du V4. La fréquence cardiaque moyenne entre 2’ et 4’ est souvent proche de celle maintenue lors d’efforts genre contre la montre quand l’athlète est en bonne condition physique. Il est à noter que la fréquence cardiaque maximum n’est atteinte généralement qu’au bout de 1’. Elle est en décalage par rapport à la fourniture de la puissance maximum qui elle est bien sûr immédiate. L’élévation de la FC est une conséquence de l’élévation de la puissance qui se déclare après celle-ci dans le temps. (voir 4.4). Maxis Puissance Moyenne 2’ à 4’ Exemple Graphe : Poids Athlète = 70 kg Le T4 comme son nom l’indique est un test de 4 minutes. C’est un test intéressant qui s’appuie sur certains travaux comme ceux de H. Howald (1974) sur les filières énergétiques. Il consiste, après un bon échauffement de 25’ très progressif du type Test de Le “T4” G R A P H E 39 170 190 V2 100 200 300 400 500 600 0:00:00 10 0 30 50 70 90 110 130 700 800 900 1 000 FC Puissance bpm [Watts] V4 V3 150 Zone de Puissance 0:05:00 0:10:00 Echauffement progressif jusqu'à V3 0:15:00 Le T4' 0:20:00 0' T4 Max : 799 W/181 181 FC 62 Km/h / 159 Rpm 229 watts 45,1 Km/h 2' 106 Rpm FC : 176 T4 2' à 4' 4' 0:25:00 IPP = 13,86 0 20 40 60 80 0:30:00 20 40 60 80 100 120 140 160 Temps Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 40 1er sprint 2ème Sprint 3ème Sprint Cadence vélocité max 178 tours/mn 183 tours/mn 180 tours/mn Vitesse max 49,2 km/h 50,5 km/h 47,4 km/h N ° 6 FC max 161 166 171 importante en cyclisme. Il représente un bon exercice du travail de sprint pour un athlète compétiteur. Il donne de bons points de repères. G R A P H E ration. La récupération doit être assez longue pour être la plus complète possible par rapport à ce type d’effort souhaité. Il est conseillé après le 3ème sprint de faire quelques étirements pour bien récupérer. Ce test peut se reproduire de temps en temps, dans le mêmes conditions, pour juger de l’amélioration de sa vélocité intrinsèque*, une qualité Puissance max 565 581 538 du type Test de Dérive (voir 4.1 b) suivi de 5’ minimum de récupération passive. Il consiste ensuite avec un braquet réduit, avec peu de résistance, de faire un sprint maximal et explosif sur 20 secondes maximum, de récupérer ensuite 5’ et très tranquillement, d’enchaîner un second sprint, puis de renouveler l’opération une nouvelle fois après 5’ de récupé- Exemple Graphe : Braquet utilisé : 42-22 Le test de vélocité consiste à estimer la cadence maximum possible productible en un très court instant : la “vélocité” explosive et maximale d’un cycliste. Pour certains pistards sprinters de haut niveau, cette vélocité dépasse allègrement les 250 tours par minute ! Ce test s’effectue également toujours après un bon échauffement de 25’ très progressif d) Les tests de vélocité 41 1:00:00 1:05:00 175 50 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] Temps 5 10 15 20 25 30 0:55:00 1:10:00 25 50 75 100 125 150 0 100 200 300 400 500 35 0 20 40 60 80 100 120 140 40 600 Sprint N°3 N 47,4 Km/h FC : 171 180 Rpm 538 watts 160 Sprint N°2 N 50,5 Km/h FC : 166 183 Rpm 581 watts 45 Sprint N°1 N 49,2 Km/h FC : 161 178 Rpm 565 watts 180 200 FC Puissance bpm [Watts] 42 N ° 7 335 Puissance 176 FC 149 181 161 90 à 150 150 à 170 De nombreux milieux autres que le sport cycliste (musique, peinture, sculpture, théâtre…) s’intéressent aussi à la performance humaine. Parfois même ils confrontent leurs habitudes, les comparent pour réfléchir à leur valeurs communes. On s’aperçoit alors que l’échauffement est un des éléments clé de toute performance, qu’il est incontournable pour celui qui veut bien réussir. En tout cas, il n’est jamais nuisible. watts 210 881 250 150 225 à 350 Zone Cible V2 Puissance V3 V1/V2 V2 à V4 prologue entre 95 et 100 % du maximum (Puissance moyenne 335 watts et FC moyenne 176 pour ce coureur). En outre, cet effort très intense grâce à cet échauffement a été beaucoup mieux supporté et “digéré” concernant la récupération pour la suite de l’épreuve à étapes. C’était là aussi un des buts recherché. C’est un bon exemple d’échauffement type en cinq phases qu’il convient à chacun d’adapter en longueur, en intensités, en répétitions selon la durée et la dureté de l’exercice qui suit. G R A P H E Phase 4 : “récupération”. Elle est consacrée à une bonne séance de strechnig mais également à l’habillage dans la combinaison de compétition, aux derniers réglages du vélo. Phase 5 : “montée en pression”. Effectuée ici sur un home-trainer, cette longue période très progressive de 20’ a amené le coureur à V4 (310 watts et FC 168) pendant 8’, au plus proche du départ. Dans l’aire de départ, quelques étirements complémentaires ont été faits. Grâce à cette préparation, il a été possible de maintenir le niveau de puissance et des fréquences cardiaques pour le Résumé échauffement type proposé : Phase 1 : “mise en route” tranquille où le coureur reconnaît le parcours. Auparavant il fait quelques étirements généraux. Il se situe dans la zone haute de V2 (210 watts et FC 149). Phase 2 : “déblocage” = 3 sprints consécutifs type Puissance Sprint voir 4.7 e) = ( 3 x [30 sec sprint / 30 sec récupération] ) qui se déroulent dans la zone de puissance (881 watts max et FC max 181). Phase 3 : “élimination” active des déchets créés par les sprints = ~10’ effectuées de manière stable dans la zone haute de V3 (250 watts et FC 161). Durée Contenu Phase 1 : Mise en route 20’ Reconnaissance du parcours et travail à V2 Phase 2 : Déblocage 5’ Enchaînement de 3 PS = 3X30 “ sprint / 30 “ récupération Phase 3 : Elimination 10’ 8’ à V3 de manière très stable Phase 4 : Récupération 15’ Très tranquille, streching et habillage. Récup active et passive Phase 5 : Montée en pression 20’ Montée progressive en NS sur HT de V2 à V4. Fin stable 8’ à V4 Attente départ 5’ Streching et concentration Total 1H15’ Contre la montre 10’ Effectué avec un maintien de 95 à 100% des capacités maximums. Contre la montre. Echauffement*. Nous avons choisi de vous présenter un exemple d’échauffement pour un contre la montre très court. Il est géré en fonction des seuils individuels de puissance et de fréquence cardiaque (FC) V2, V3, V4 et zone de puissance du coureur. L’échauffement est assez violent pour ce bref contre la montre (ici 10’ de course). “Partir à fond, accélérer ensuite, et finir au sprint”sont en général les consignes pour ce type de course. Cela explique la longueur de cet échauffement : une heure 15’ au total. Cet échauffement comprend cinq phases. e) Applications de terrain 43 180 V2 100 200 300 400 500 600 600 0:30:00 0 20 40 60 80 100 120 140 700 800 31,71 Km/h 1:00:00 FC 151 FC 170 FC 162 1:10:00 1:30:00 36,23 Km/h Home Trainer fin 6' à V4 Moy 310 W 5: Montée en pression 1:20:00 4: Récupération 15' 3: Moy 250 W 10' à V3 Elimination 34,11 Km/h 2: Déblocage : PMA = 3 x 30" sprint 30" récup 881 watts/FC watts FC 181 0:50:00 1: Mise en route 10' à V2 Moy 210 W 0:40:00 FC Puissance bpm [Watts] V4 V3 160 Zone de Puissance 1:40:00 Attente Départ 1:50:00 Moy : 40,85 Km/h CONTRE LA MONTRE Moy 335 watts Moy FC : 176 Moy 96 Rpm 9,6 km en 14'06" 0 Temps 20 40 60 2:00:00 25 50 75 100 125 150 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 44 La gestion de ses efforts est en cyclisme sans doute le point primordial de la performance. Selon son niveau, on peut considérer que chacun a une réserve d’énergie, un stock de puissance, un potentiel particulier, qu’il peut optimiser ou dilapider rapidement. L’exercice du contre la montre (CLM) est à cet égard révélateur. On peut dégager quelques points essentiels et statistiques des CLM victorieux et réussis : les cadences de pédalage moyennes se situent aux alentours de 100 tours “hautes fréquences, hautes puissances en permanence” Contre la montre. Gestion. par minute. C’est une cadence qui permet d’exprimer au mieux sa puissance et qui optimise la contraction musculaire. Elles sont moindres en côte, mais ne doivent pas descendre trop bas. Les CLM parfaits se situent en permanence dans la zone de puissance juste au dessus de la zone V4, même dans les fortes descentes où l’athlète pédale à une cadence très grande pour ne pas descendre en FC ni en puissance. Il peut y avoir dans la toute dernière partie de l’épreuve une augmentation conjointe de cette puissance et des FC jusqu’aux maximums pour l’arrivée. Les courbes des contre la montre victorieux sont donc linéaires, légèrement croissantes, surtout dans la dernière partie finale. Notre courbe : Contre la montre très bien géré dans sa première partie (moyenne 392 watts, FC 184, cadence 105 Rpm, vitesse 46 km/h) mais avec Si une fourniture excessive de watts ou de FC apparaît prématurément trop haute dans la zone puissance, il s’en suit une perte de rendement automatique pour la suite de l’effort. Il se crée une dette* d’énergie. La puissance fournie baisse, la vitesse chute. L’échauffement est très important dans un contre la montre pour obtenir son meilleur rendement. Après intervient la gestion. A cet effet, la connaissance parfaite du parcours est également très importante. N ° 8 un pic de puissance trop violent et prématuré au milieu du CLM dans une côte (725 watts, FC 191) et un pédalage insuffisant dans la descente, une baisse de rendement. Comme quoi, en CLM, les descentes ne doivent surtout pas être considérées comme un moyen de récupération, bien au contraire ! Cela a engendré une perte de puissance moyenne (359 watts, FC 180, cadence 102,5 Rpm, vitesse 42,1 km/h) dans la seconde partie du CLM. La première partie, si elle avait été seule aurait constitué une excellent CLM. G R A P H E 45 V2 V3 V4 Zone de Puissance 200 400 0:00:00 155 170 180 200 FC Puissance bpm [Watts] 0:05:00 0:10:00 0:15:00 Moy 392 watts Moy 105 Rpm Moy 46 km/h FC 184 1er Tour Côte 0:20:00 725 watts FC 191 0:25:00 Moy 359 watts Moy 102,5 Rpm Moy 42,1 km/h FC 180 2ème Tour 0:30:00 0 Temps 10 20 30 40 0:35:00 25 50 75 100 125 150 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 46 Les tests de terrain ont un double apport. Il représentent en soi une très bonne sortie d’entraînement qualitative. Ensuite ils constituent d’excellents repères fiables s’il sont réalisés dans les mêmes conditions. Ils permettent au cycliste de se situer dans sa progression ou dans sa fatigue pour modifier son activité selon les résultats de ces tests. Le test sur le plat se fait un parcours très bien étalonné. L’idéal est bien sûr une piste ou anneau cyclable, si ceuxci peuvent être utilisés avec un vélo non spécifique, ou un circuit sans relance et plat qui permet de rester assis sur sa selle. Le parcours peut être l’occasion d’un test naturel (voir 4.1 c). Il peut également être l’occasion d’un test à une FC stable choisie à V2, V3 ou V4 ou “test maximum” type poursuite d’où seront dégagés la puissance, la vitesse, la cadence, l’équilibre Droite-Gauche, et tous les Le test sur le plat Notre courbe : Un test sur un anneau cyclable de 400 mètres a été réalisé (durée 1h50). Son protocole est toujours le même. Les résultats sont comparables. Ce test a consisté en un échauffement extrêmement progressif de plus de 30’ qui a amené le cycliste à son V2 supérieur pendant 6’. Après 12’ de récupération active il fait un test de 15’ dans sa zone basse V4 à une FC choisie et très stable. Puis, après un nouveau temps de récupération active de 12’, il fait une “poursuite” de 3 kilomètres, au maximum de ses possibilités. En fin de séance est effectué un autre test de 15’ ; à V2 cette fois. Cet athlète fait ce test assez régulièrement et moyens d’analyse possibles (tenir compte également des conditions météorologiques). Les repères sur le plat sont précis et facilement identifiables. L’important est d’avoir des références fiables et de les comparer de test en test. note tous les éléments (FC, Rpm, Vitesse max et moyenne, puissances développées aux différents moments). Il note également ses sensations. Il peut superposer les courbes de ses différents tests. Selon les résultats, il oriente les séances des semaines suivantes avec des niveaux d’intensités plus ou moins hauts qui sont issus de son jugement personnel de récupération, d’efficacité ou de fatigue. La courbe de puissance si on la détaillait serait caractéristique des pistes ou anneaux cyclables : elle serait avec des variations sinusoïdales très régulières (trois par tour). Contrairement à ce qu’on pourrait croire les vélodromes ne sont pas tout à fait plats. Généralement les virages sont plats mais les lignes droites montent ou descendent très légèrement. Le vent de dos ou pleine face sur piste peut jouer aussi un petit rôle dans cette forme de courbe. L’important est de dégager la N ° 9 puissance moyenne. la capacité du coureur à rouler en bas de la piste et sans monter dans les virages est un signe de technique, d’adresse et d’habileté intéressant à évaluer et à perfectionner. Pour juger des qualités techniques d’un coureur sur une piste avec un compteur bien étalonné, comparez la distance théorique (ex : 20 tours de 250 m = 5 km théorique) avec la distance réelle effectuée. Vous saisirez bien les différences de style au niveau technique et comprendrez que certains recordmen de l’heure maladroits ont certainement effectué plus de distance que celle officielle de leur record ! Sur ces tests avec des routes linéaires la courbe équilibre Gauche / Droite est également très intéressante à observer pour juger de cette technique de pédalage. G R A P H E 47 180 V2 200 400 600 0:00:00 0 20 40 60 80 100 120 140 GAUCHE DROITE 0:20:00 Echauffement progressif FC Puissance bpm [Watts] V4 160 V3 Zone de Puissance 0:40:00 327 watts 43 Km/h 103 Rpm FC 166 1:00:00 Test zone V4 395 watts 1:20:00 POURSUITE 3 Km 1:40:00 Test Récupération V2 25 50 75 100 125 150 Temps 0 20 40 60 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 48 Les tests en côte ou en col peuvent être extrêmement efficaces. En Italie, ils sont systématiques pour beaucoup de cyclistes de toutes catégories. Ils sont considérés comme une valeur étalon sûre pour l’établissement du niveau de forme mais aussi pour la hiérarchie entre coureurs. Toutes les côtes, les “capi” et les cols ont leur record et leurs champions locaux. Les côtes, si elles sont suffisamment longues (8 à 10’ minimum) sont d’excellents moyens de déterminer son V4. Après échauffement, une côte montée vite du pied en haut permet de stabiliser tant sa puissance que sa FC à son V4 après les quatre premières minutes. Le test en côte Notre courbe : le cycliste a monté un petit col très régulier dans l’arrière pays niçois pour étalonner son V4. Les résultats puissance et FC moyenne après les quatre premières minutes, rejoignent ceux effectués lors d’un T4 concernant la puissance Aérobie (4.1c) : 355 watts pour une FC de 172. IPP à 13,5. Les braquets utilisés ont également été notés. Parfois gérer une côte ou sur le plat à son V4 déterminé par test de terrain ou essayer de le faire le plus vite possible sans gestion donne les mêmes résultats ! Il faut remarquer que pour certains cyclistes insuffisamment entraînés, le V4 de puissance diffère en côte à celui fourni sur le plat. Le V4 en côte est parfois supérieur. Les IPP sont Remarque : Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il est à noter que même lors d’exercices aérobies intenses, ni le rendement brut ni l’économie ne sont différents entre les deux positions “assise” ou “en légèrement différents. Mais, pour un athlète bien entraîné, il sont quasiment similaires. A V4, il peut alors fournir autant de watts sur des routes linéaires plates à très grande vitesse et sur des grands braquets qu’en montée de col à petite vitesse sur des braquets très réduits. Il est à cet effet intéressant d’avoir un parcours test avec par exemple 7 km de plat et ensuite 5 km de montée et de comparer les différences de puissance et d’IPP. N ° 1 0 danseuse”. Pédaler en danseuse n’occasionne pas de fourniture de watts supplémentaire et ne fait pas dépenser plus d’énergie que pédaler assis. Par contre, lors d’efforts très violents la position “en danseuse” permet de développer une puissance mécanique externe plus importante que la position “assise”. G R A P H E 49 V2 100 200 300 400 0:00:00 0 130 150 V4 170 V3 FC Puissance bpm [Watts] FC 170-174 0:30:00 Echauffement 1:00:00 Moy : 33,7 km/h Moy : 81 Rpm 25 25 2:00:00 0 50 50 75 100 125 150 355 watts Temps réalisé test en côte : 11'55" 1:30:00 V4 TEST CÔTE Temps Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 50 Pouvoir mesurer sa puissance va permettre à beaucoup de cyclistes de corriger leur position pour la rendre beaucoup plus aérodynamique. Pour bien comprendre l’utilité d’améliorer sa pénétration dans l’air (grâce à l’amélioration de son SCx, produit de sa surface frontale S et de son coefficient de pénétration dans l’air, le Cx) il faut considérer que pouvoir effacer de sa surface frontale qui est opposée au vent simplement 10 cm2, grâce à l’amélioration de sa position permet de gagner de 0.5 km/h à 0.7 km/h en vitesse quand on roule à plus de 40 km/h (c’est la différence par exemple entre une tête relevée ou baissée dans l’axe). Cela permet d’économiser de la puissance, d’être à une FC inférieure (V3 au lieu de V4 parfois) pour aller à la même vitesse. Imaginez que certains d’entre vous, simplement en abaissant leur guidon, en réglant leur potence, en remontant un peu leur selle, en baissant la tête et en pédalant les mains au bas Notre courbe : Test sur piste qui montre simplement la différence entre pédaler les mains en haut du de leur cintre gagnent 5 à 6 décimètres carrés, soit 2,5 à 4,2 km/h, sans effort supplémentaire ! Les études d’amélioration de la position sont faites sur le même mode. Le cycliste roule soit sur une piste ou sur une route plate à une vitesse la plus stable possible avec une position de départ. On mesure sa puissance dégagée, sa FC, sa cadence. Sa position est modifiée et il lui est demandé de faire exactement à la même vitesse (pour qu’elle soit bien reproductible il faut que cela soit à V3 ou V2, voire V4), le même parcours avec une position modifiée qui offre un meilleur SCx ou du matériel à tester. Les différences font qu’avec une vitesse identique, la puissance à utiliser est moindre, la FC baisse et la cadence s’améliore souvent. 4.2 L’Aérodynamique et la position Nota : Ces tests peuvent également se faire à puissance constante pour comparer les variations de vitesse, de FC et de cadence ou même à FC constante. Les chiffres parlent d’eux mêmes ! Le coureur fera ensuite des tests avec différentes positions pour déterminer laquelle lui permet le meilleur rendement. Un temps d’adaptation musculaire, tendineuse à une nouvelle position est en général nécessaire. Série 2 : Mains en haut du guidon : puissance moyenne = 243 watts, FC moyenne = 152, cadence moyenne = 105 Rpm. Série 1 : Mains en bas du guidon : puissance moyenne = 221 watts, FC moyenne = 143, cadence moyenne = 109 Rpm. guidon et les mains au fond du cintre. Le cycliste a fait deux séries identiques de 10’ sur piste à une vitesse de 37 km/h. N ° 1 1 Différence de la surface frontale entre la position mains en bas et en haut du guidon (pouvoir effacer de sa surface frontale qui est opposée au vent simplement 10 cm2, grâce à l’amélioration de sa position permet de gagner de 0,5 km/h à 0,7 km/h en vitesse quand on roule à plus de 40 km/h). G R A P H E 51 100 200 300 0:27:00 10 0 30 50 70 90 110 130 150 170 FC Puissance bpm [Watts] 0:37:00 Moy : 221 watts Moy : 37,1 Km/h Moy : 109 Rpm Moy : FC 143 0:47:00 = < > < 0:57:00 Moy : 243 watts Moy : 37,2 Km/h Moy : 105 Rpm Moy : FC 152 1:07:00 10 30 50 70 90 110 130 150 0 10 20 30 40 50 Temps Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 52 VO2max ml/min/kg Poids du corps en kg Puissance Maximale watts Rendement Index Endurance Altitude Température Pression atmosphérique Coeff. de pénétration air Cx Coeff. de frottement Cf Poids du vélo Vent % de pente Puissance fournie %VO2max utilisée Distance en km Gain/perte en mètres Gain sur Base 90 69 503 0.23 -5.2 0 20 760 0.551 0.0037 7.150 0 0 447 89% 56.373 0 Remarque : Ci-dessous un tableau sur les facteurs de performance sur un record de l’heure “d’un autre temps” dont les données ont été disséquées (préparé par Patrick Dupuis, sportlogiciel.com). Dans la colonne base sont inscrits les paramètres qui ont permis N ° 1 2 Vent Pente 90 90 69 69 503 503 0.23 0.23 -5.2 -5.2 0 0 20 20 760 760 0.551 0.551 0.0037 0.0037 7.150 7.150 10 0 0 2% 447 447 89% 89% 54.636 45.85 -1737 -10523 Résistance Résistance pour gagner beaucoup en performance : sur la puissance et la pénétration. Un gain de un kilo sur le poids du vélo ne fait lui gagner lui que 21 mètres… En lettres rouges apparaît le paramètre modifié par rapport à la base. Pres. At. Cd. Cx Cf Vélo 90 90 90 90 69 69 69 69 503 503 503 503 0.23 0.23 0.23 0.23 -5.2 -5.2 -5.2 -5.2 0 0 0 0 20 20 20 20 750 760 760 760 0.551 0.500 0.551 0.551 0.0037 0.0037 0.003 0.0037 7.150 7.150 7.150 6.150 0 0 0 0 0 0 0 0 447 447 447 447 89% 89% 89% 89% 56.612 58.138 56.556 56.394 239 1765 183 21 Densité Pénétration Frottement Frottement mance. (Exemple 1 kg de poids de corps gagné avec les autres paramètres inchangés fait gagner 155 m là où le même record fait à 1 000 m d’altitude au lieu du niveau de la mer fait gagner 950 m !). Ce tableau aide à voir où les efforts doivent être portés en priorité V02 Poids Rendement Index Altitude Tempér. 91 89.2 90 90 88 90 69 68 69 69 69 69 508 496 525 542 497 503 0.23 0.23 0.24 0.23 0.23 0.23 -5.2 -5.2 -5.2 -4.8 -5.2 -5.2 0 0 0 0 1000 0 20 20 20 20 20 21 760 760 760 760 680 760 0.551 0.551 0.551 0.551 0.551 0.551 0.0037 0.0037 0.0037 0.0037 0.0037 0.0037 7.150 7.150 7.150 7.150 7.150 7.150 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 452 440 466 451 425 447 89% 89% 89% 90% 89% 89% 56.598 56.528 57.237 56.569 57.323 56.442 225 155 864 196 950 69 Puissance Frottement Puissance Puissance Densité Densité de réaliser la distance sur ce record de 56.373 km dans l’heure (par Boardman). Patrick Dupuis s’est amusé à faire varier légèrement chacun des paramètres qui permettent cette performance et de voir l’incidence théorique engendrée sur cette perfor- G R A P H E 4.3 Le test du matériel Le test sur le matériel peut se réaliser selon le même principe que ceux de l’aérodynamique et de la position. L’athlète peut aussi essayer d’avoir la même fréquence cardiaque stable pour chacun des tests ce qui leur permettra d’être fiables en reproductibilité* (efforts à V2 ou V3 ou V4). Il pourra ainsi essayer le matériel et comparer l’économie ou les gains réalisés en puissance, idem pour les gains en vitesse réalisés. Nous vous présentons 3 tests d’applications qui nous semblent intéressants et qui ont valeur de simples exemples : Exemple 1 : Test de fourche avant hydraulique à suspension (Type VTT mais très réduite en taille et poids). L’athlète monte une côte à faible pourcentage de 4 km “assis sur la selle” une fois avec la fourche bloquée (comme avec une fourche normale), une fois avec la fourche débloquée (avec l’effet pompage et suspension). Résultats : Moyennes DEBloquée BLOquée Gain DEB/BLO En % FC = ~V2 155.7 155.7 0 Cadence Vitesse 82.8 32.98 82.1 32.58 + 0.7 + 0.4 km/h + 0.85% + 1,21% Watts 378.4 369.6 + 8.8 watts + 2,32% L’athlète monte cette même côte à faible pourcentage “en danseuse” une fois avec la fourche débloquée, une fois avec la fourche bloquée. Résultats : Moyennes FC = ~V3 Cadence Vitesse Watts DEBloquée 167.6 66 33.13 394.1 BLOquée 169 (+1.4 Fc) 66.6 32.99 384.4 Gain DEB/BLO - 0.6 + 0.14 Km/h + 9.7 watts En % + 0.85% + 1,21% + 2,32% D’autres expérimentations sur un parcours vallonné avec du plat et une côte ont permis de déduire que l’utilisation d’une fourche type VTT débloquée permet de trouver une économie de puissance de 5,9 watts mais avec une perte de vitesse de 0,8 km/h, la cadence de pédalage étant inchangée. Sur le plat, l’économie de puissance est de 7,1 watts mais avec une perte de vitesse de 2,7 km/h, la cadence de pédalage étant peu modifiée (-1,3). En côte, l’économie de puissance est de 8 watts avec un gain de vitesse de 2,6 km/h, la cadence de pédalage étant beaucoup plus élevée (+ 9,7). En descente, une économie de puissance de 19,4 watts avec une perte de vitesse de 0,4 km/h, cadence de pédalage légèrement plus basse (- 1,7). L’utilisation de la fourche en position débloquée est 54 donc très intéressante lors de la montée d’une côte, à un degré un peu moindre lors de la descente. Sur le plat il n’y a pas d’intérêt bio-énergétique à l’utiliser sauf pour le confort du coureur (ce qui n’est pas négligeable). Exemple 2 : Des plateaux de type Harmonic (forme ovoïde) ont été testés sur la montée de Tignes à Val D’Isère, soit 14,8 km de montée entre 5 et 10% de dénivelé, par deux coureurs qui ont fait le Tour de France. Ils ont reproduit alternativement deux montées respectivement à 160 de FC et 167 de FC, ce qui correspondait à leur V3. Une fois avec un plateau Harmonic, une fois avec un plateau rond normal. Les gains ont été de 1’17 sec et de 1’21 sec avec le plateau harmonic soit 5 secondes au kilomètre soit 40 à 50 watts par montée ! De quoi adopter ce matériel pour ce genre d’effort spécifique, non ? Exemple 3 : Des combinaisons visant à améliorer la pénétration dans l’air ont été testées sur la piste de Hyères. Les athlètes professionnels réalisaient des séries toujours à fréquences cardiaques très stables avec ou sans ces combinaisons traitées avec un enduit spécial. Là aussi pour une vitesse donnée il a été prouvé que l’athlète a dépensé nettement moins d’énergie avec ce matériel spécialement traité. De l’ordre de 14% pour certains tandis que le gain estimé sur le Scx variait entre 1 et 8% selon l’allure et le gabarit du coureur. Il a été estimé grâce à ces tests par extrapolation du gain en puissance qu’un coureur de 70 kilos pour 1,80 m qui aurait un record de l’heure personnel à 50 km/h passerait illico à 51.4 km/h ! 55 56 Améliorer sa cadence de pédalage, connaître en côte ou sur le plat celle qui offre le meilleur rendement*, comprendre pratiquement la notion de “l’abri” dans les roues et de l’aspiration. Voilà bien trois critères techniques essentiels que les cyclistes peuvent travailler s’ils peuvent lire leur puissance de façon instantanée pendant qu’ils pédalent. En effet, il est facile de corréler sa puissance dégagée, sa FC induite et la vitesse obtenue pour corriger le braquet utilisé. Dans une côte ou sur le plat, en lisant ces trois éléments interdépendants on peut modifier son coup de pédale* et s’apercevoir que sur un braquet plus réduit par exemple on avance parfois plus vite tout en fournissant la même puissance. On peut également modifier sa façon d’aborder le départ d’une difficulté en course pour s’économiser parfois en mettant du braquet au départ et Légende : en la finissant en vélocité. On comprend alors la nécessité de modifier son coup de pédale, en travaillant de manière différente dans des zones de cadences qui offrent le meilleur rendement en puissance et en vitesse. Il est maintenant avéré que la cadence idéale de pédalage qui permet d’optimiser sa puissance musculaire se situe dans une fourchette de 80 trs/mn à 105 trs/mn selon les difficultés de parcours et fonction de sa fatigue. Or, beaucoup de pratiquants ont tendance à ne pas “tourner les jambes” à ce régime. Se forcer à “mouliner” en constatant de manière formelle qu’on s’économise en puissance, ou bien au contraire mettre du braquet parfois en s’apercevant qu’on avance beaucoup plus vite pour une FC sont des choses essentielles à constater qui amélioreront vos performances. Des exercices très simples de travail à cadence constante ou bien à FC constante en 4.4. Le travail de la technique Moyennes Série N°1 Série N°2 Série N°3 Cadence 81 trs/mn 90 trs/mn 103 trs/mn De même, dans un autre ordre d’idée, le phénomène de l’abri et de l’aspiration est tout aussi révélateur pédagogiquement si vous pouvez lire la puissance. Il met bien en exergue la nécessité de profiter des roues pour se protéger au plus près de celles-ci dans la lecture de l’économie de puissance que cela procure. Pour vous en convaincre, essayez avec un ami de rouler à vitesse constante (ex essayant de faire varier la puissance, ou bien encore à puissance constante en essayant de faire varier la cadence permettent de bien comprendre l’importance de sa technique de pédalage et de choisir. Certains cyclistes rien qu’en changeant de braquet pour une même vitesse s’apercevront qu’il est possible de pédaler au régime V3 plutôt qu’à V4. N ° 1 2 FC V3 160 159 161 Vitesse 44,1 Km/h 43,5 Km/h 42,2 Km/h Puissance 334 Watts 308 Watts 279 Watts Cet athlète a fait trois séries de 10 minutes en essayant d’avoir une FC constante à V3 (160) et une cadence constante à 81 trs/mn pour la première série, 90 trs/mn pour la seconde et 103 trs/mn pour la troisième. Son but est de déterminer laquelle de ces cadences lui convient le mieux sur terrain plat au regard de la puissance qu’il utilise et de sa vitesse induite. Notre courbe : Test de cadence. 30 km/h) devant lui face au vent puis derrière lui bien protégé à 10 cm de sa roue arrière. Comparez les puissances que vous avez utilisé. Vous serez surpris ! Et sachez que plus vous roulerez vite plus ce phénomène de “drafting” ou “d’aspiration” sera sensible. G R A P H E 57 100 0:00:00 10 0 200 300 50 30 400 70 90 Série N°1 Moy : FC 160 Moy : 44,1 Km/h Moy : 81 Rpm Moy : 334 watts 0:20:00 Série N°2 Moy : FC 159 Moy : 43,5 Km/h Moy : 90 Rpm Moy : 308 watts Série N°3 Moy : FC 161 Moy : 42,2 Km/h Moy : 103 Rpm Moy : 279 watts 0:10:00 0:30:00 0:40:00 0 10 20 30 40 50 60 0:50:00 20 40 60 80 100 120 140 V2 130 110 160 170 Temps Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 150 V4 V3 FC Puissance bpm [Watts] 4.5 Le couple de pédalage Dans le même ordre d’idée que le chapitre 4.4 précédent, la fonction “répartition des forces gauche droite” du cardiofréquencemètre Polar permet d’améliorer, d’affiner sa technique de pédalage. Elle permet également de déceler éventuellement certaines petites pathologies. Pouvoir exprimer la même force sur ses deux jambes et le cas échéant corriger son pédalage pour y parvenir en prenant conscience des différences permet de mieux répartir sa puissance. C’est un gage d’amélioration de son efficacité, de ses performances. On a coutume de dire dans le “jargon” cycliste que certains pédalent “carré” en opposition au style très “rond” des cyclistes pour qui le mouvement du pédalage paraît naturel tellement il est fluide. Pour ces derniers, le passage au point mort haut et au point mort bas, passages où les pédales sont à la verticale et où les muscles n’ont pas d’action sur les manivelles du fait de ce positionnement, paraît très bref. On dit que ce sont des “stylistes”. Veiller à pédaler en répartissant les forces droite et gauche de manière similaire permet donc d’augmenter son rendement. Peu de séances correctrices suffisent pour remédier à ce problème. En effet, les structures musculaires, grâce à votre lecture de cette répartition de force de pédalage droite et gauche, peuvent subir des contraintes imposées par vous et très vite retenir la leçon. Le corps est intelligent, rappelons-le, il apprend vite. L’entraînement qu’il soit technique ou physique est une adaptation biofonctionnelle par rapport à des contraintes exercées. Vous pourrez donc vous aussi devenir des stylistes en peu de temps si vous vous en donnez la peine. Comme moyen pour améliorer votre sensibilité musculaire au pédalage, nous vous recommandons également un exercice que proposait le professeur Ménard, mondialement reconnu, ergonome* et spécialiste du pédalage. Il préconisait de temps en temps, sur quelques faux plats de ne pédaler que d’une seule jambe pendant 3 à 5 minutes et de changer la jambe d’action ensuite. Ce petit exercice simple apporte beaucoup au niveau proprioceptif. Avec l’aide de votre cardiofréquencemètre Polar, vous pouvez comparer et égaliser les forces droite / gauche et gagner en puissance pendant celui-ci. Certains cyclistes, à cause de certaines mauvaises positions prises ou de chutes qui ont provoqué des traumatologies, de compensations musculaires issues de ces traumatologies, ou tout simplement du fait qu’ils ont une jambe très légèrement plus courte que l’autre, peuvent déceler ces pathologies grâce à cette option “répartition des forces gauche/droite”. Ils pourront alors voir des spécialistes (chiropracteurs*, ostéopathes*, kinésithérapeutes, ergonomes*, podologues*, etc…) qui pourront y remédier. Voir exemple de courbe “répartition des forces gauche droite” (chapitre 4.1.e avec le graphe n°10 sur le “test sur le plat”). 58 60 Le fait de pouvoir lire sa puissance est un atout supplémentaire de jugement sur le terrain de l’état de sa forme, de sa fatigue, de sa récupération. Cela peut permettre d’anticiper un surentraînement voire une maladie ou une fringale qui couve. En effet, on s’est aperçu que les athlètes qui arrivaient en grande forme perdaient peu de puissance au fur et à mesure d’une sortie d’entraînement pour les mêmes FC. A contrario, pour des cyclistes insuffisamment entraînés, les dérives de puissance vers le bas (voir notion de dérive chapitre 4.1 b) et de FC vers le haut pour pouvoir maintenir une certaine vitesse apparaissaient précocement dans une séance. Des dérives de puissance négatives anormalement importantes peuvent également être des signes de surentraînement et de fatigues profondes ou momentanées. Certains cyclistes, et c’est une excellente chose, ont des parcours, des côtes, qui ont valeur de “tests” de leur état de forme. Dans ceux ci, grâce à la lecture de la puissance dégagée, ils pourront juger si une baisse anormale est un signal d’alarme qui demande du repos ou indique qu’il faut “lever le pied” au niveau des intensités de rythme à faire subir à son corps. Dans le même ordre d’idée, certains cyclistes ont été alertés par la faible puissance développée à des rythmes cardiaques qui leur semblaient pourtant très corrects. (Exemple : là où habituellement dans une côte, le cœur de l’athlète bat en FC à 170 et pousse 320 watts, à une autre sortie il bat effectivement à 170 en FC mais il ne pousse que 290 watts). Ce peut être un symptôme de faiblesse ou de maladie. Pour certains autres, ils pensent être fatigués physiquement quand le cœur ne “monte pas”, c’està-dire que les fréquences cardiaques ont du mal à atteindre V4 pendant des efforts pourtant intenses. Ce peut Moyenne TOUR N°1 TOUR N°2 TOUR N°3 FC PUISSANCES Perte en % 160 302 160,5 291 -3% 160 308 +2% Nota : quand il y a des pertes de rendement, ce peut être également du à une mauvaise hydratation ou mauvaise alimentation en glycogène. Les symptômes de FRINGALES Notre courbe : Sortie d’entraînement sur un circuit comportant une longue côte référence, quatre tours à V3. Au fur et à mesure des tours il n’y a pas de perte de puissance. L’athlète est en très bonne forme physique. N ° 1 3 Vitesse 36,4 35,1 36 Cadence 92 89 83 peuvent être également décelables avec la lecture de sa puissance qui s’altère trop rapidement. On a coutume de dire que sur un vélo il ne faut jamais avoir soif ou faim, que “c’est déjà trop tard”. Il faut donc anticiper par de petites prises régulières en alimentation et par de petites gorgées très fréquentes en hydratation de boisson énergétique ce phénomène de fringale qui se répercute sur la capacité à maintenir sa puissance sans que l’athlète ne s’en aperçoive. Sauf s’il possède évidemment un capteur de puissance. G R A P H E être vrai. Mais le meilleur moyen de le vérifier est de voir si effectivement là où le V4 du coureur correspond à par exemple 380 watts, il ne pousse plus que 320 watts. Dans ce cas effectivement, il faut se reposer. Mais si les watts fournis sont les mêmes, c’est signe au contraire que l’entraînement est très bien “digéré”. 4.6 Fatigue, surentraînement, forme, fringale* 61 V4 V3 V2 200 400 600 0:49:00 10 0 30 50 70 90 110 130 150 170 FC Puissance bpm [Watts] 0:59:00 TOUR N°1 Moy : FC 160 Moy : 92 Rpm Moy : 302 watts Moy : 36,4 Km/h 1:09:00 1:19:00 1:29:00 TOUR N°2 Moy : FC 160,5 Moy : 89 Rpm Moy : 291 watts Moy : 35,1 Km/h 1:39:00 1:49:00 TOUR N°3 Moy : FC 160 Moy : 83 Rpm Moy : 308 watts Moy : 36 Km/h 1:59:00 25 50 75 100 125 150 Temps 0 20 40 60 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 4.7. Les entraînements. Exemples Préambule “Si l’entraînement est un art, les outils maintenant disponibles permettent à chacun de devenir artiste” Le but de ce guide est bien sûr de vous parler de la puissance. Mais c’est aussi, au travers de cette donnée nouvellement contrôlable, de vous fournir une foule d’exemples et de données que vous pourrez utiliser, essayer et répartir à votre gré au fur et à mesure de votre saison, de votre carrière sportive compétitive ou de loisir. Vous pourrez ainsi comprendre la simplicité des grands principes physiologiques de l’entraînement tout en saisissant sa complexité. S’intéresser à l’entraînement c’est aussi s’intéresser à soi et partager ses connaissances. Se poser des questions, analyser et gérer, trouver parfois des réponses que vous remettez néanmoins en question, n’est-ce pas un cheminement de pensée tout aussi agréable qu’une sortie de 100 kilomètres avec de bonnes côtes ? a) V2/V3 b) L’Aérobie Négative Split (AE NS) c) V4 d) Pyramides (PYR) e) Puissance Sprint (PS) f) POWER g) Musculation Vélo (MV) h) Derrière Voiture ou Derrière Scooter (DV et DS) i) Cols 63 64 Ces sorties se situent dans la zone V2 jusqu’à V3 (voir notre courbe). C’est un exercice continu de faible intensité. Ce genre de séance a une triple utilité. La première est la récupération. Le lendemain d’épreuves difficiles ou à la fin d’efforts intenses ce type d’effort est adapté. Il permet de récupérer “activement”, d’éliminer plus vite les déchets et de réduire les Récupérer activement, perdre du poids, lever le pied a) V2/V3 contractures par un exercice modéré. Il est presque toujours meilleur de faire une sortie de cette sorte que de s’octroyer une journée de repos. L’énergie pour le travail V2, V3 est essentiellement fournie par la combustion des lipides (graisses). C’est un processus lent qui se fait si la sortie est suffisamment longue. On peut ainsi, par une pratique régulière à ce niveau, perdre du poids. Les puissances, la FC, la sensation de l’effort ainsi que la ventilation sont peu élevées. Bien que physiologiquement ce type de sortie ne puisse pas permettre de beaucoup progresser, un programmation fréquente de séances de ce type est parfois extrêmement utile pour des athlètes “saturés*” ou fatigués physiquement. Comme ceux qui, par exemple créent des déchets (lactates) très tôt dans l’effort et dont le V4 par exemple est situé à moins de 70 % de leur potentiel maximum. Des séries stables à V2 et proches du V3 sont à N ° 1 4 cet effet préconisées et peuvent être longues (voir notre courbe). On peut donc qualifier ces sorties selon la philosophie avec laquelle elles sont faites de sorties de : “décontraction” ou bien “d’élimination” ou bien de “récupération” active ou bien de “défatiguation” ou bien encore de “désaturation”. A vous de choisir le terme qui convient le mieux à la situation. G R A P H E 65 150 170 190 100 300 0:35:00 50 70 90 110 500 FC Puissance bpm [Watts] V2 130 V4 V3 Zone de Puissance 1:05:00 1:35:00 SORTIE DE 58,2 Km Watts atts FC Km/h Rpm mini 39 84 12,2 37 moy 224 125 29 89 max 728 163 47 124 2:05:00 2:35:00 Temps 0 10 20 30 40 50 Vitesse [km/h] 66 Moyenne Puissance FC Au cours d’une séance AE NS, la lactatémie et les déchets restent faibles. Les glucides sont mobilisés et l’utilisation des lipides diminue. Après un certain temps la FC augmente et maintient les apports en substrats énergétiques ce qui rend plus difficile la sensation de l’effort perçu. Il convient de souvent alimenter l’organisme en glucides et en boisson énergétique. Il convient également de s’habiller de façon à permettre une bonne régulation thermique, pour que la sueur puisse s’évaporer. Les sorties AE NS demandent de la concentration dans leur gestion, mais sont efficaces pour un cycliste au niveau de l’apport physiologique. Ce type de sorties avec celles à V2/V3 permettent de repousser les zones V2 et V3 plus près du maximum, d’augmenter sa Gérer les efforts en “NS” signifie donc partir doucement et progressivement augmenter ses allures, ses braquets, ses FC, sa puissance. Il est excellent parfois de profiter de ces séances AE NS pour travailler une qualité négligée mais puissance développée pour les efforts d’intensité modérée. La progression de l’effort très linéaire est par ailleurs très “naturelle” et permet de bien s’échauffer. Normalement, l’athlète finit bien ce type de sortie, sainement fatigué. Il débute avec des FC et puissances basses et peut terminer sa séance jusqu’aux limites inférieures de sa zone V4. Ceux qui font beaucoup de compétitions à des intensités élevées (exemple VTT) et les athlètes saturés ont besoin régulièrement de ce type de sorties pour récupérer activement. N ° 1 5 Notre courbe : Sortie type de 3 h 10 en AE NS avec 1 sprint de 30 sec par demiheure. Avec pour finir 1 demi heure de décontraction très petit braquet. Début du V4 à 171. Nota : le concept Négative Split (Split = diviser) peut s’utiliser de manière imagée pour d’autres systèmes de gestion et est en général très bien compris par les pratiquants. importante en cyclisme : le sprint. De manière régulière, toutes les 30 ou 40 minutes, un sprint explosif ou progressif de 15 jusqu’à 35 secondes peut être fait à l’occasion d’un panneau routier, d’un haut de côte. Important : la toute dernière partie d’une sortie AE NS doit être consacrée à de la décontraction (dans la zone V2) sur un braquet souple. G R A P H E Demi heure 1 Demi heure 2 Demi heure 3 Demi heure 4 Demi heure 5 Demi heure 6 Demi heure 7 Demi heure 8 200 220 240 260 280 300 320 190 130 135 140 145 150 155 160 120 Autre exemple de gestion Negative Split (AE NS) sur une sortie de quatre heures, résumé sous forme de tableau : Les sorties Aérobie (AE) Négative Split (NS) sont issues de l’observation de la gestion de courses victorieuses. (voir 5). Statistiquement, à quelques exceptions près, les courses des vainqueurs ont ce même profil de croissances linéaires en intensités (fourniture de puissance, progression des FC) au fur et à mesure du déroulement de l’épreuve. C’est souvent une gestion intuitive. L’idée a donc été de refaire à l’entraînement ce type d’effort dans un double dessein : 1/ Reproduire le plus fidèlement possible ce schéma de gestion pour que le corps et l’esprit du compétiteur l’intègre. 2/ Faire un exercice continu d’intensité aérobie et modéré (jusqu’à la limite inférieure V4 maximum) qui servira d’entraînement. La gestion progressive b) L’Aérobie Négative Split (AE NS). 67 180 100 200 0:00:00 0 20 40 60 80 100 120 300 FC Puissance bpm [Watts] V4 160 V3 V2 140 Zone de Puissance 0:30:00 NS Sprint 1 1:00:00 NS Sprint 2 1:30:00 NS Sprint 3 NS 2:00:00 Sprint 4 NS 2:30:00 25 50 75 100 125 150 3:00:00 Fin en Décontraction V2 NS Sprint 5 Temps 0 25 50 75 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 68 IPP à V4 15.2 17.1 maximum. Comme pour les sorties AE NS, les glucides sont mobilisés pendant ces efforts à V4 et l’utilisation des lipides diminue. Le travail du V4 fait baisser la puissance maximum Aérobie (voir 4.7 e). Tableau exemple après un travail de 10 séances à V4 sur 20 jours : Puissance à V4 FC à V4 Vitesse à V4 (plat) % du max à V4 Avant travail à V4 310 166 37 Km/h 80% Après travail à V4 350 172 41 km/h 90% Si on prend en référence les études faites sur le seuil d’accumulation des lactates sanguins (SALS généralement fixé à une concentration de 4 mmoles/l à V4), il a été démontré qu’en quelques séances très bien ciblées il était possible de repousser le SALS de 80 à 90 % de la FC Séances Sur 20 jours Repos 4 jours Dominante zones V2, V3 et AE 5 jours Dominante Zone V4 5 jours Dominante “Zone de puissance” 2 jours Compétitions 4 jours G R A P H E En pourcentage 20% 25% 25% 10% 20% N ° 1 6 Notre courbe : Une série de 15’ (n°1) dans la tranche haute de la zone V4 a été réalisée sur un parcours plat (moyenne 350 watts), où l’athlète s’est évertué à rester souple assis. Après un temps de décontraction dans la zone V2 une autre série de 15’ (n°2) a été faite dans un faux plat montant dans la tranche basse de sa zone V4 (moyenne 330 watts). Dans les cols ou dans les côtes il est plus facile pour certains de “stabiliser” son V4. Mais techniquement, il est également possible d’être très stable en watts ou en FC sur des parcours très variés en changeant fréquemment de braquet. C’est ce qui a été fait sur un parcours vallonné dans la troisième série (n°3) dans la tranche moyenne de la zone V4 (moyenne 341 watts). les séries longues. La concentration musculaire de ces déchets peut rester haute dans les séries trop courtes (2 à 7’). Le risque est alors de ne pas obtenir le résultat physiologique escompté. En effet, le but de ce travail est de faire repousser par l’organisme sa zone V4 (celle où le mal de jambes devient difficilement supportable) au plus haut de ses capacités maximum et d’augmenter son IPP à V4. souhaite réellement s’entraîner. Elles sont pourtant culturellement souvent négligées à tort au profit de sorties situées dans les zones V2, V3 et AE. Ci-contre le tableau statistique de la répartition moyenne de la qualité dominante des entraînements pour les coureurs “élites” qui réussissent en compétition et dans leur carrière. Ces séances se pratiquent par des séries d’efforts stables dans la zone V4. Leur durée varie généralement entre 10’ et 30’ selon la programmation de son entraînement. Plus la série est longue et plus on peut se situer sans risque dans la fourchette haute de sa zone V4. En effet, il y a un phénomène d’élimination progressive des déchets (de métabolisation des lactates) qui se produit pendant Repousser le Seuil Anaérobie Ces sorties représentent la base des sorties de qualité à exploiter absolument dans le sport cycliste si on veut progresser. Elles sont incontournables pour l’effort principalement aérobie des sports d’endurance. Bien ciblées dans la bonne zone V4, ces sorties sont essentielles pour celui qui c) V4 69 0:00:00 50 70 90 110 130 150 V4 170 190 FC Puissance bpm [Watts] 0:15:00 Sur plat : FC 171 46 Km/h 350 watts 107 Rpm Série N°1 0:30:00 { Série N°2 360 watts 330 watts 1:0000 Faux plat montant: FC 171 41,5 Km/h 333 watts 97 Rpm 0:45:00 FC 179 FC 172 ZONE “V4” 1:15:00 1:30:00 Parcours vallonné : FC 171 43 Km/h 341 watts 101 Rpm Série N°3 46 Km/h 43 Km/h 0 5 10 15 20 25 30 35 1:45:00 25 50 75 100 125 150 40 45 50 55 Temps Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 70 Les pyramides (PYR) constituent une forme de séance intéressante, du travail à V4 déguisé. Le principe est d’augmenter par paliers stables et réguliers ses intensités jusqu’à un palier supérieur situé au maximum à V4, et de continuer son effort de façon décroissante cette fois en redescendant inversement par les mêmes paliers. Les paliers peuvent être de 3, 4 ou 5’. Ainsi, on a la garantie que l’effort sera bien supporté car amené très progressivement dans la phase de “montée” et sera bien “éliminé” activement dans l’autre phase de “descente”. On peut Légende du graphe : d) Pyramides (PYR) Notre courbe : Une pyramide a été réalisée par paliers (9 paliers) de 3 minutes avec un incrément de 5 pulsations en fréquence cardiaque. 3’ à FC 140, 3’ à FC 145, 3’ à FC 150, 3’ à FC 155 , 3’ à FC 160 (zone haute de V3, fin de la phase de montée), 3’ à FC 155, 3’ à FC 150, 3’ à FC 145, 3’ à profiter de certains paliers pour faire un travail technique de pédalage, ou de musculation. Le parcours pour réaliser ces PYRS s’avère souvent important à bien choisir pour une bonne réalisation. En général la phase de montée des paliers est plus facilement réalisable que celle de la descente. FC 140. Dans cette PYR l’athlète s’est évertué à chaque palier d’alterner 1’ à haute cadence de pédalage (120 Rpm), braquet très souple, avec 1’ à basse cadence de pédalage (environ 55 Rpm), sur un gros braquet cette fois. La visée de ce travail était l’alternance de technique de pédalage et le renforcement musculaire (minutes à basse cadence). G R A P H E N ° 1 7 71 100 200 300 3 200 W 2 1:40:00 1 3' FC 140 55 Rpm } 120 Rpm } 1:35:00 10 0 30 50 70 90 110 V2 130 V4 V3 150 170 FC Puissance bpm [Watts] 1 217 W 2 2 3 2 248 W 1 3 2 265 W 1 3 3' FC 160 1 251 W 2 1:50:00 1:55:00 1 223 W 2 3 3' FC 145 2:00:00 3 240 W 2 3' FC 150 1 Alternance technique : 1' à 120 Rpm / 1' à 55 Rpm 3 3' FC 155 PYRAMIDE : 9 Paliers de 3 minutes 231 W 1 3' FC 150 1:45:00 3 3' FC 145 3' FC 155 1 3 2:05:00 209 W 2 3' FC 140 10 30 50 70 90 110 130 150 Temps 0 10 20 30 40 50 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 72 Les séances de PS (Puissance Sprint) sont adaptées aux exigences du sport cycliste de compétition. Le cyclisme demande en effet à un athlète deux qualités essentielles : pouvoir rouler longtemps à vive allure (V4 la plus élevée possible voir 4.7 c) mais également être capable de supporter de grosses accélérations à certains moments pour rouler très rapidement sur un court instant lors de l’apparition de “la bonne échappée” et du “final de la course”. L’apport de ce type de séances très exigeantes en qualité est inverse à celui du travail du V4, et presque antagoniste physiologiquement, mais complémentaire pour acquérir les deux qualités précitées (rouler vite longtemps et pourvoir supporter les àcoups). Le travail de la PS fait en effet baisser sa Zone V4. Là où celle-ci était située à X % du maximum, la PS fait baisser ce pourcentage donc son IPP à Gagner en puissance e) Puissance Sprint (PS) Ce type de séance n’est donc pas à faire toutes les semaines, mais certaines fois pour augmenter sa puissance quand l’organisme est physiologiquement prêt à supporter ces charges de travail assez violentes. Le principe d’une telle séance est simple. Après un bon échauffement (par exemple avec une série stable à V3 de 10’ sur un braquet souple) les V4. Par contre, le travail de PS fait augmenter la PUISSANCE maximale que vous pourrez développer. Il permet de pouvoir supporter plus de déchets (lactates) dans les muscles et de se faire plus mal aux jambes. Il augmente son IPP Sprint. Il permet également d’augmenter sa V02max. Ce travail de PS ne peut donc se faire que quand le niveau de V4 de l’athlète est déjà très bon, quand le coureur est en forme. On a coutume de dire que c’est “la touche finale” d’une bonne préparation avant les objectifs. PS consistent à enchaîner des sprints explosifs de 15, 20, 25 ou 30 secondes suivis d’un temps de récupération identique pour 3 à… 10 voire 15 répétitions. En théorie, vous pouvez enchaîner les sprints explosifs tant que la FC augmente au fur et à mesure de ceux-ci. Statistiquement les sprints de 30 secondes sont ceux qui apportent le plus. Les cuisses brûlent au bout de 20 secondes et les 10 dernières secondes sont très dures à supporter. Le temps de repos de trente secondes qui suit où vous pédalez tout doucement semble très court ! Il convient ensuite de bien récupérer activement après ces sprints qui peuvent se faire en séries espacées (ex : 2 x 5PS) sur le plat ou en côte, avec des braquets moyens qui autorisent une grande nervosité au démarrage et que vous pouvez augmenter au fur et à mesure des 30 secondes. Le home-trainer en fin de séance permet une suée efficace à cet N ° 1 8 Suite page 74 Lors de ces sprints, l’énergie est essentiellement produite à partir de la dégradation des glucides, accélérée par l’adrénaline. Au niveau alimentaire, les pâtes (glucides lents qui referont les stocks perdus pendant ces séances) après une telle séance sont recommandées au repas qui suit. Une partie du glucose est transformé en lactate, qui se concentre dans les muscles et dans le sang, d’où cette sensation de “brûlure” musculaire. Cette concentration de lactate augmente l’acidité, stimule la ventilation et l’effort est difficile à supporter. effet tout comme des étirements immédiats après l’effort. G R A P H E 73 0:00:00 10 0 0:10:00 0:20:00 0:30:00 0:40:00 0 25 50 Temps 10 30 30 100 50 50 Echauffement montée progressive à V2 et 10' V2 et 2 séries de PMA : 2 x 4 (30" sprint explosif / 30" récupération) 70 200 70 110 90 Moy : 285 watts Moy : 101 Rpm 130 150 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 90 110 V2 130 300 400 V4 V3 150 170 500 FC Puissance bpm [Watts] 190 Zone de Puissance 74 Les séances de PS ont un double effet. Elles permettent, nous l’avons vu, d’augmenter son potentiel de puissance, sa “capacité d’accélération”. Mais, nous l’avons vu également, l’effort physiologique demandé pendant les PS vide les réservoirs de l’organisme notamment en glycogène le “carburant des efforts intenses”. Il existe en cyclisme le phénomène connu de surcompensation*. On épuise les réserves énergétiques à 96, 72, 48 ou 36 heures d’un objectif (entre J-4 à J-2) par des séances particulières (type PS). Cellesci se reconstituent alors (par l’alimentation et la récupération) et remontent à un niveau plus élevé au jour de la course et de l’objectif. Le corps est alors gorgé de glycogène qui s’est stocké dans le foie, disponible pour les muscles au jour J. Des séances de PS bien placées, bien choisies en répétitions avant des objectifs peuvent donc apporter beaucoup à ce niveau de surcompensation et Notre courbe : Echauffement progressif de 10’ souple à V3 suivi de deux séries de PS de 4 répétitions de augmenter la performance. Il est prouvé que les dernières séances précédant un objectif ont une importance non négligeable. Les régimes disssociés sont une forme de surcompensation qui a le même but : épuiser les réserves de glycogène pour qu’ils se reconstituent ensuite en plus grande quantité disponible au moment d’une épreuve ciblée. N ° 1 8 30 secondes de sprint explosif, suivi de 30 secondes de récupération. La première série est faite sur du plat, la seconde en côte. Les pics de puissance interviennent en temps avant les maximums en FC qui sont atteints seulement au début de la phase de récupération. La FC et les puissances vont crescendo au fur et à mesure des sprints, ce qui est bon signe. G R A P H E 76 2/ Suivi d’une période courte de 20 à 35 secondes où le cycliste récupère et ne pédale pratiquement pas. Cette phase permet un gros “freinage” cardiaque. 1/ Un sprint progressif de 25 à 40 secondes dont la fin est explosive et fait monter la puissance et la FC. Les séances de “POWER” sont des séances qui sont un intermédiaire entre les séances de PS (4.7 e) et les séances de Musculation Vélo (4.7 g). Elles consistent après échauffement à enchaîner des efforts en 4 phases. Chaque “POWER” est constitué de : Gagner en force f) POWER Sitôt la première POWER terminée on enchaîne sur une seconde puis éventuellement une troisième POWER. 4/ Suivie d’une période de 2 à 3’ assis sur la selle en hyper vélocité à une grande cadence de pédalage (la plus souple possible) avec une surveillance de sa FC à V3 maîtrisée dans sa zone V3, maximum V4. 3/ Suivie d’une période de 2 à 3’ assis sur la selle avec de gros braquets en musculation vélo (MV) à une cadence de pédalage réduite (50 à 60 tours / mn) avec une surveillance de sa FC maîtrisée dans sa zone V2, maximum V3. Judicieusement utilisées en phase de préparation elles permettent de Comme pour les PS, les séances de POWER puisent dans les réserves et les épuisent. Elles ne sont donc réalisées que quand l’athlète est en forme physiquement. Très coûteuses sur le plan énergétique, ces sorties doivent être compensées par de la récupération active dans les séances qui suivent. Ces séries agissent au niveau du muscle en profondeur. L’Athlète peut ainsi faire lors d’une sortie 2 à 3 séries de 2 à 3 POWERS bien espacées par des temps de récupération aérobie assez long à V2. N ° 1 9 Notre courbe : Graphe du détail de 3 POWERS enchaînés = 3 x (30 secondes sprint progressif, 30 secondes de freinage cardiaque, 2’ MV à V2, 2’ vélocité à V3). gagner en FORCE pure et générale au niveau du pédalage donc de gagner en puissance (Puissance = Force x Vitesse. Voir 2.2). Elles ont également un rôle similaire que les PS mais un peu moindre au niveau de l’augmentation de la Puissance maximale. G R A P H E 77 700 600 500 400 300 200 100 140 120 100 80 60 40 20 0:34:00 0 800 V4 160 V3 V2 900 MV N°1 34 Km/h 61 Rpm 348 watts Sprint N°1 FC 173 765 watts Vélocité N°1 35,5 Km/h 117 Rpm 275 watts MV N°2 35 Km/h 60 Rpm 337 watts Sprint N°2 FC 177 823 watts Vélocité N°2 37 Km/h 119 Rpm 271 watts MV N°3 36,5 Km/h 58 Rpm 351 watts Sprint N°3 FC 182 821 watts Vélocité N°3 39 Km/h 121 Rpm 253 watts 0:54:00 1:14:00 1:34:00 1:54:00 10 30 50 70 90 110 130 150 Temps 0 10 20 30 40 50 60 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 3 x (1 sprint progressif de 30" suivi de 30" récupération freinage cardiaque ; suivi de 2' en Musculation Vélo à V2 ; suivi de 2' en vélocité à V3) FC Puissance bpm [Watts] 180 Zone de Puissance 78 Watts 600 watts 540 watts 480 watts 420 watts 360 watts 300 watts musculation réalisée sera en plus parfaitement adaptée au geste spécifique du pédalage et ne sera pas ainsi dénaturée et antagoniste avec celuici. Elle peut se faire assis sur la selle ou dans la position “en danseuse”. La Musculation Vélo (MV) s’effectue sur des braquets élevés à cadence de pédalage plus réduite que la normale. La MV se déroule par séries de 1 à 10’ maximum. Il est conseillé pour bien assimiler les séries de MV de les faire suivre par une phase d’au N ° 2 0 FC de MV 165 160 160 155 155 160 Cadence MV 50 55 60 60 65 70 moins égale jusqu’au triple du temps de la série avec un braquet extrêmement souple à V2. (ex : une série de 3’ de MV sera suivie de 3’ à 9’ de vélocité sur un tout petit développement à V2 en FC). Pour quantifier son programme de MV il est possible de s’appuyer sur le test T4 (voir 4.1 c) et sur la moyenne de la première minute trente en puissance du T4. La MV doit se faire à des intensités de FC inférieures à V4 et si possible inférieures à V3. Exemple de séance ( après échauffement) et séries 4 fois 1’ en côte à 600 watts entrecoupées de 20’ sur braquet très réduit 5 X 1’30 secondes à 540 watts entrecoupées de 15’ sur braquet très réduit 6 X 2’ à 480 watts entrecoupées de 12’ sur braquet très réduit 5 X 4’ à 420 watts entrecoupées de 12’ sur braquet très réduit 4 X 5’ à 360 watts entrecoupées de 15’ sur braquet très réduit 2 X 10’ à 300 watts entrecoupées de 30’ sur braquet très réduit Exemples de séances pour Moyenne T4 = 600 watts et V4 en FC à 170 pratique qui n’est absolument pas traumatisante à ces niveaux comme le sont les sports qui provoquent des chocs, des appuis sur le sol (course à pied, football, tennis, etc…). La plupart des ennuis tendineux viennent (à 99% des cas) de problème de matériel ou de position. Grâce à la variété de développements que possède un vélo avec ses braquets, il est possible de se muscler de manière conséquente rien qu’en pédalant et sans l’aide d’appareils spécifiques. La G R A P H E Les séances peuvent se faire sur Home-trainer. La récupération active longue est préconisée avec des étirements. Notre courbe : MV séance à 70 % avec alternance : 6 séries de MV de 3’ dans la zone haute de FC V3 (1’30” assis sur la selle, 1’30” “en danseuse”, cadence 40 Rpm avec très gros braquets) suivi de 6 séries récupération de 5’ véloce (cadence 120 Rpm). Moy T4 en % 100 % 90 % 80 % 70 % 60 % 50 % Le cyclisme est une pratique qui se suffit à elle-même au niveau préparation physique. C’est un sport qui fait travailler simultanément tous les groupes musculaires de l’organisme. C’est donc une discipline extrêmement riche et complète pour le corps, parfaitement adaptée à l’homme, tant au niveau cardio-vasculaire qu’au niveau musculaire et tendineux. En outre, le cyclisme est une Gagner en muscles g) Musculation Vélo (MV) 79 150 170 FC 161 MV N°1 MV N°5 1:07:00 5' véloce 15 Km/h FC 161 1:17:00 5' véloce 14 Km/h MV N°6 20 1:27:00 5' véloce 13 Km/h 40 60 80 122 Rpm 100 Moy 399 W 120 140 160 Temps 0 25 50 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] FC 164 34 Rpm 43 Km/h 121 Rpm Moy 437 W 36 Rpm 36 Km/h 118 Rpm Moy 425 W MV N°4 0:57:00 5' véloce FC 162 Moyenne : 251 watts 41 Rpm 37 Km/h 120 Rpm 17 Km/h MV N°3 0:47:00 5' véloce FC 164 Moy 415 W 40 Rpm 38 Km/h 116 Rpm 12 Km/h MV N°2 0:37:00 5' véloce FC 162 Moy 430 W 39 Rpm 40 Km/h 116 Rpm 10013 Km/h 200 37 Rpm 300 400 500 600 Moy 444 W 700 800 900 1000 0:27:00 10 0 30 50 70 90 110 V2 130 V4 V3 FC Puissance bpm [Watts] 80 Le phénomène de l’aspiration de l’abri a déjà été évoqué (voir 4.4). S’entraîner derrière un scooter permet de reproduire des conditions de course, d’acquérir le rythme de compétition, de pouvoir mettre plus de braquet et de développer plus de puissance que seul face au vent et bien sûr d’aller plus vite donc de faire plus de kilomètres. C’est donc un travail technique et de reproduction des situations de compétition très important. On dit d’ailleurs “profiter” de l’aspiration d’un autre cycliste. Certains coureurs et entraîneurs disent que posséder un scooter Gagner en rythme et en braquet Moyennes Tour 1, seul Tour 2, DV Watts 227 watts 318 watts Vitesse 29,3 Km/h 43,7 Km/h Cadence 82 Trs/mn 104 Trs/mn Pour l’anecdote, le record de vitesse d’un cycliste derrière voiture automobile à coupe-vent est de… 223,126 km ! Il appartient à un Américain Alan ABBOTT et a été réalisé sur un vélo spécial en titane en 1973. Sans aller jusque là, en surveillant sa FC, le DS ou le DV peuvent donc être des excellents investissements techniques et physiologiques d’entraînement pour améliorer ses performances. En terme imagé il est dit dans le jargon cycliste que le DS ou DV permet “de se mettre le braquet dans les jambes”. N ° 2 1 Notre courbe : Différence entre 1h20 aérobie à V2 seul (moyenne : 227 watts, 82 Rpm, 29,3 km/h) et 1h20 de travail “DV” à V2 également (moyenne : 318 watts, 104 Rpm, 43,7 km/h). Il est conseillé aux chauffeurs des véhicules d’avoir été cycliste et de très bien rester concentré pour ne pas faire trop d’à-coups et d’anticiper les ralentissements ! Les coureurs adroits vont jusqu’à pédaler à 5 cm des pare-chocs et les touchent même fréquemment de leur roue avant. G R A P H E nement privilégiées du cycliste (V2/V4). Comparaison Ce travail permet de beaucoup “tourner les jambes” à une grande cadence de pédalage, d’atteindre de grandes voire très grande vitesses, pour des coûts physiologiques qui sont dans les bonnes zones d’entraî- pour être professionnel et faire du DS est une des bases fondamentales d’un bon cycliste. C’est en outre une motivation supplémentaire d’entraînement. Le phénomène est extrêmement plus sensible en profitant de l’abri derrière voiture. Il n’est pas rare de doubler voire de tripler sa moyenne horaire grâce à cet artifice. Le phénomène d’aspiration DV est très grand. h) Derrière Voiture ou Derrière Scooter (DV et DS) 81 0:00:00 10 0 30 0:30:00 Moy : 29,3 Km/h Moy : 82 Rpm 1:00:00 1:30:00 2:00:00 Moy : 43,7 Km/h Moy : 104 Rpm 2:30:00 125 25 50 75 Moy : 318 watts 50 Moy : 227 watts 1h20 “Derrière Voiture” 100 200 300 1h20 Echauffement Aérobie V2 seul Temps 0 20 40 60 80 100 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 70 90 110 V2 130 150 V4 170 V3 FC Puissance bpm [Watts] 82 Travailler en col ou dans de longues difficultés revêt bien des avantages concernant l’entraînement. La pente tout d’abord permet de pédaler à puissance ou à FC stable plus facilement que sur des routes vallonnées. Tous les types d’entraînement (V2, V3, V4, AE NS, MV, POWERS, PS) demandent moins de vigilance que dans la plaine pour être réalisés parfaitement. Par contre les braquets sont réduits. En col, le travail permettra de travailler son agilité et sa souplesse de pédalage. Un non initié au coup de pédale de la montagne mettra un certain temps à rester assis sur sa selle et ne pas se mettre constamment en danseuse pour gravir les longues côtes. Un temps d’adaptation sera nécessaire pour “fixer” son bassin sur sa selle, et habituer sa musculature abdominale et lombaire à pédaler ainsi. Gagner en agilité et repousser son V4 i) Cols Au niveau musculaire et pas simplement à ces deux niveaux, les montées de cols représentent un excellent renforcement. Physiologiquement, on a observé qu’une montée de col qui est effectuée librement correspond très souvent à un effort de V4 (voir 4.7 c). En effet, après les premiers lacets, la puissance et la FC se calent “naturellement” au bon niveau privilégié de travail aérobie pour un cycliste. Si le col est suffisamment long, on peut même prétendre qu’il est pratiquement impossible de dépasser ses propres limites et de faire des erreurs d’intensités donc d’entraînement en y pédalant. Le travail en col est donc un très bon investissement. Il faut néanmoins souligner que pour les non initiés à ce travail, il y a un temps d’adaptation à observer, et que lors d’un stage, par exemple, programmé en montagne, il convient de respecter un bonne marge de progression avant d’attaquer trois cols dans la même journée. Il faut également noter que la consommation calorique et hydrique doit être plus grande qu’en plaine, surtout si les conditions atmosphériques sont moyennes ou mauvaises. Il faut régulièrement s’alimenter, beaucoup boire en haut des difficultés et en profiter pour se couvrir d’un coupe-vent pour les descentes qui sont d’excellents moyens de progresser techniquement également. Le cycliste retirera donc d’un séjour en montagne ou d’entraînement en col énormément de bénéfices. Les montées de cols référencés sont autant de points de repères comparables qui peuvent situer son niveau de progression ou de forme. Elles peuvent constituer en ellesmême également pratiquement des tests de dérives (voir 4.1 b). Il s’avère intéressant de “décortiquer” ses montées de cols longues au niveau puissance. En lisant cette puissance au fur et à mesure d’une montée on peut N ° 2 2 Attention en col : les “surestimations” de son potentiel lors de petites périodes où les erreurs de braquet ne pardonnent pas ! Mieux vaut avoir une couronne sur sa roue libre qui permet de beaucoup “mouliner” en cas de besoin… le triple plateau est vivement conseillé. Notre courbe : La montée d’un col permet de travailler très longuement à V4 de manière naturelle fixée par les signaux de limites de l’organisme. On peut y observer ses dérives et les éviter en gérant les braquets, sa cadence de pédalage, son hydratation, sa respiration, tout au long de la montée. L’altimètre (voir courbe) est un excellent moyen de bien gérer également ses montées, s’il est bien étalonné et si on connaît l’altitude du haut du col. déceler une mauvaise utilisation de ses braquets voire un début de fringale. G R A P H E 83 100 200 300 1:29:00 1387 m V4 FC 166 345 watts 1195 m 1 000 1:24:00 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 FC Puissance bpm [Watts] 1:34:00 Alt Moy 80 Rpm 1:39:00 331 watts itude 1590 m 1:44:00 29'45" de montée de col 1:49:00 312 watts 1:54:00 10 362 watts 30 50 70 90 110 130 150 1804 m Temps 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 5. LA BONNE GESTION EN COURSE 86 Après l’analyse : la gestion Grâce aux banques de données maintenant colossales des courbes de fréquences cardiaques des pratiquants cyclistes de tous niveaux, tant en compétition qu’à l’entraînement et des puissances déduites, le tout corrélé aux sensations des athlètes et aux performances de ceux-ci, on peut affirmer qu’il se dégage trois éléments fondamentaux concernant la gestion de l’effort cycliste en compétition. La qualité et la réussite de la gestion de l’effort dépend : - du faible temps total en pourcentage par rapport à la longueur de l’épreuve passé dans sa zone de puissance, - de la longueur des instants successifs passés dans cette zone critique, - du moment où ces dépassements sont intervenus, de leur répartition par rapport à la fin de l’épreuve. Statistiquement et en général une épreuve est réussie quand quatre conditions sont remplies : 1/ L’athlète passe moins de 10% du La bonne gestion en course temps total de sa course dans sa zone de puissance. Si ce n’est pas le cas, cela est dû soit à un niveau d’épreuve trop élevé par rapport au potentiel physique du coureur (même en gérant très bien ses moyens physiques il peut difficilement suivre le rythme imposé), soit à une mauvaise gestion tactique (le coureur a mal géré ses efforts, s’est surestimé, n’a pas su “lever le pied” au bon moment), soit à une mauvaise gestion technique (il n’a pas su se “protéger”, se trouver des abris suffisants pour s’économiser aux bons moments, il fait des erreurs de braquets engendrant des coûts physiologiques trop importants à certains moments), soit à une mauvaise alimentation (ou hydratation), soit à des appréhensions et stress trop importants (manque de sang froid et d’expérience, perte de lucidité, dérèglements (adrénaline), stress*). 2/ Les efforts passés dans la zone de puissance sont courts et n’excèdent que rarement les trois minutes, sauf dans le final. Ces efforts n’engendrent ainsi pas de grosses dettes d’effort à compenser dans une phase V2, V3. Les raisons de ces dépassements sont les mêmes qu’en 1/. 3/ 90 % de ce temps de dépassement intervient après la mi-course, 60 % dans le dernier quart, et 30 % de ce temps est concentré dans la phase finale. 4/ Les maximums possibles réalisables par l’athlète (FC max et puissance max) ne sont atteints que dans la phase finale et une seule fois. On peut donc comprendre le “potentiel” d’un coureur comme un véritable réservoir d’énergie situé dans sa “zone de puissance”. La façon d’utiliser ce réservoir dans le temps d’une compétition sera synonyme de performance ou de contre performance. Cela explique que ceux qui le font à bon escient (les bons gestionnaires, les bons techniciens, les coureurs d’expérience ayant le “sens de la course”) peuvent suivre N ° 2 3 et battre des coureurs plus forts qu’eux physiquement avec des IPP à V4 et des IPP Sprints largement supérieurs aux leurs. C’est un des principaux intérêts du sport cycliste. Les courbes des vainqueurs ont inspiré le concept Négative Split (NS voir 4.7 b). On comprend également tout l’intérêt également de courir en équipe pour un leader constamment “protégé”, mis à l’abri, qui économisera ainsi au maximum son potentiel physique, évitera les erreurs techniques et tactiques, sera moins soumis aux stress et sera toujours bien ravitaillé. Notre courbe : La courbe d’un équipier (et l’on comprend très bien pourquoi ceux-ci n’ont pratiquement aucune chance de gagner s’ils font bien leur travail car ils puisent prématurément dans leurs “stocks” d’énergie), et celle qu’il aurait s’il était leader et remportait l’épreuve. Pour le premier, ses courbes sont décroissantes, pour le second, elles seront croissantes (gestion NS). G R A P H E 87 V2 V4 V3 Zone de Puissance V2 V4 V3 Zone de Puissance 100 200 300 400 500 600 700 800 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 0 0:00:00 20 40 60 80 100 120 140 900 1 000 180 160 Puissance [Watts] FC bpm 0:30:00 1:00:00 1:30:00 Equipier 2:00:00 Leader 2:30:00 3:00:00 Lâché 25 50 75 100 125 150 25 50 75 100 125 150 0 25 50 Temps 0 25 50 Cadence Vitesse [rpm] [km/h] 3:30:00 1er 6. CONCLUSION : UN AUTRE SENS DONNÉ À LA PRATIQUE L’accession pour tous aux paramètres de puissance va réellement ouvrir une autre dimension à la pratique du vélo. La puissance va assurément donner un autre sens à sa pratique, qu’elle soit de loisir, d’entraînement ou de compétition. L’effort, quel qu’il soit, sera plus motivant et correspondra à quelque chose de réel, de presque palpable. Pour peu que l’imagination soit au rendez vous et chacun aura ses protocoles de tests, se connaîtra très vite, se comparera. Tout le monde pourra reconnaître ses progrès ou ses fatigues et adapter son activité au mieux. Le tout avec une donnée très simple à comprendre. Cela permettra de répondre à une multitude de questions que l’on ne s’est peut-être pas encore posé. A la question : What ? Vous répondrez : Watts. Pour bien comprendre ceci, nous vous proposons d’essayer de résoudre 2 problèmes posés par Odette Bassis, mathématicienne. Sans doute aurez vous du mal à le faire sans regarder la solution page suivante. Mais essayez. Puis à la lecture des solutions et de leur interprétation, vous comprendrez sans doute ce que la connaissance des watts va apporter aux cyclistes qui la prendront en compte. 1 - Le premier problème consiste à relier par quatre lignes tous les points de cette figure carrée de 9 points. Le trait doit être continu et peut se briser donc 3 fois pour faire quatre lignes. On doit pouvoir relier ces 9 points sans lever le crayon de la feuille. X X X X X X X X X 2 - Le second consiste à prendre 6 allumettes. L’exercice consiste à disposer les allumettes de façon à réaliser une figure géométrique formée de 4 triangles égaux où chaque allumette représente le côté d’un triangle. Les solutions sont en page suivante. 89 Solutions : 1 - Il suffit d’ajouter 3 nouveaux points en dehors du cadre proposé et de relier le tout (sens a, b, c, d, b) : (d)X X X (d)X X X (d)X X X (b)X X X X(a) X(c) 2 - Il suffit de disposer les 6 allumettes dans l’espace (et non pas à plat comme une étoile de David par exemple), pour en faire une simple pyramide en trois dimensions. Signification : Ces deux exercices montrent bien qu’il faut savoir sortir du cadre prédéfini (celui du carré représenté par les 9 points, exercice 1) pour trouver les solutions aux problèmes posés. Il faut aussi se donner un autre espace de pensée pour réussir, au propre comme au figuré (exercice 2). Les watts affichés, analysés et gérés par vous même, vont représenter ce nouvel espace qui vous ouvrira des perspectives pour résoudre des problèmes simples apparemment insolubles… quelque chose de tous azimuts qui garantira de meilleurs progrès, une meilleure connaissance de soi même, qui permettra les inventions et autorisera de meilleures performances. 90 91 Age 29 28 24 28 37 52 18 16 41 Taille 180 176 181 166 176 173 183 172 175 Poids 70 69 73 59 71 68 73 65 77 % Graisse 7 10 12 26 25 21 16 15 32 FC Max 185 190 188 186 170 165 200 205 169 FC Repos 38 40 46 55 58 54 50 62 70 Puiss. V4 390 365 340 270 290 260 330 275 200 IPP V4 18.5 17.6 15.5 15.2 13.6 12.7 15.0 14.0 8.5 FC à V4 176 179 182 170 158 152 188 190 150 Puiss. V3 360 340 300 240 265 240 300 245 180 IPP V3 17.1 16.4 13.7 13.5 12.4 11.7 13.7 12.4 7.8 FC à V3 170 170 172 163 148 141 180 177 140 Dans ce tableau vous trouverez des évaluations statistiques des données des différentes catégories de cyclistes évalués. Vous pouvez y insérer vos données personnelles et vous situer par rapport à ces chiffres. Professionnel Amateur élite Amateur Femme élite Cyclosportif Cyclotouriste Junior Cadet Sédentaire Moi VO2 Max 81 77 72 66 62 59 70 65 40 “Les watts que j’préfère” Puiss. V2 320 300 270 200 220 220 260 220 160 IPP V2 15.2 14.4 12.3 11.2 10.2 10.6 11.9 11.2 6.8 FC à V2 161 160 163 150 140 136 167 168 131 Puiss. Sprint 1100 950 910 600 780 690 880 730 570 IPP Sprint 20.9 18.3 16.5 14.2 14.5 13.4 16.0 15.0 9.8 LES BONNES PUISSANCES LEXIQUE APPLIQUÉ AU CYCLISME Acide Lactique : ou lactates. Acide organique qui se forme dans les muscles lors d’efforts intenses et qui peut être éliminé par un pédalage dans les zones aérobies. Sa concentration sanguine en millimoles par litre de sang (mmole/l) peut se mesurer avec une simple goutte de sang. Plus l’effort du pédalage augmente en intensité et plus cette concentration augmente. Le V4 correspond à une concentration d’environ 4 mmoles ( V3=~3, V2 =~2) Adrénaline : hormone secrétée de la glande médullo surrénale. Action vasoconstrictive sur la circulation périphérique et accélératrice du myocarde. Aérodynamique : Mise en position du cycliste et conception du matériel pour offrir le minimum de résistance à l’air et le minimum de surface corporelle opposée au vent. Analyse : opération intellectuelle théorique qui décompose les éléments essentiels de son activité sportive, pour comprendre ses rapports et en tirer des incidences pratique sur sa gestion future. (analyse de l’échec ou de la réussite, analyse de ses courbes d’effort) Aérobie : métabolisme aérobie. Niveau d’effort d’une intensité modérée ou moyenne (zones V2 à V4). L’oxygène de l’air ambiant parvient au sang qui le véhicule dans les globules rouges (taux hématocrite). L’oxygène permet l’oxydation des substrats sans production de lactates. En Aérobie, la concentration de lactate est faible dans les muscles et très supportable. Ensemble des réactions chimiques qui se déroulent dans la mitochondrie et qui nécessitent la présence d’oxygène (O2). Anaérobie : métabolisme anaérobie. Niveau d’effort d’une intensité forte (zone de puissance). Transformation de l’énergie chimique en énergie mécanique sans présence d’O2. La concentration de lactate est forte dans les muscles et difficilement supportable. Ensemble des réactions chimiques qui ne nécessitent pas la présence d’oxygène (O2). Bionique : étude de processus biologiques en vue d’appliquer des processus analogues à des fins industrielles ou militaires (sportives ?). Biotechnologie : technique produite par manipulation génétique des molécules biologiques ou des organismes transgéniques qui donne des applications industrielles, produits en pharmacologie, en chimie… Braquet : rapport de la démultiplication du plateau avant (de 30 à 56 dentures ou dents) fixé sur pédalier (avec 2 grands plateaux en général) et des pignons (de 11 à 30 dents) fixés sur la roue libre (avec 6 à 10 pignons en général) à droite de la roue arrière. Le dérailleur permet de changer de braquet. Plus la chaîne passe par le plateau le plus grand, plus les pignons sont petits et plus l’effort à fournir est important (voir développement). Les côtes sont montées sur un petit braquet. Cadence de pédalage : calculée par minute, elle correspond au nombre de rotations complètes d’un pied pendant le pédalage (1 tour de pédale = 4 phases : point mort haut-pédale haute ; zone de poussée avant sur la pédale ; point mort bas-pédale basse ; zone de remontée arrière sur la pédale) 93 Carburant : (voir substrat énergétique) Cardiofréquencemètre : appareil de haute technologie miniaturisé sous forme de montre ou de petit compteur qui permet à l’aide d’une mini ceinture de transmission fixée sur le thorax de lire ses pulsations cardiaques de manière instantanée et d’enregistrer celles-ci. Les données ainsi stockées sont transférables sur ordinateur sous forme de courbes. Les fonctions cadence de pédalage, compteur kilométrique et de vitesse, puissance peuvent être maintenant intégrées à ces appareils. Chiropractie ou Chiropraxie : méthode thérapeutique visant à soigner différentes affections par manipulations des vertèbres. (affections post traumatiques par exemples ou problème de répartition des forces jambe / gauche droite). Cinétique : qui a le mouvement pour principe. Contre la montre (CLM) : type de compétition ou le vainqueur est celui qui réalise le meilleur temps sur un parcours donné. Les participants n’ont pas le droit à l’abri de l’adversaire et participent au CLM un par un de manière échelonnée dans le temps. Course “contre le chronomètre” qui se fait soit de manière individuelle ou par équipe. Coup de pédale : façon d’interpréter la manière de pédaler. A inspiré des expressions argotiques (Ex : “coup de pédale” facile = “avoir la socquette légère”) Coût énergétique : quantité d’énergie consommée par unité de distance. Danseuse : position qui permet de pédaler sur deux doubles appuis : ceux des pieds sur les pédales avec ceux des 94 mains aux poignées de frein. Cette position fait balancer le vélo alternativement à droite et à gauche. Le cycliste n’est pas assis sur la selle pour un troisième appui. Déchet : produit des dégradations chimiques associées à l’effort et qui peuvent limiter la performance. Désentraînement : ensemble des pertes d’efficience qui sont engendrées par un arrêt de la pratique sportive. (baisse de la V02max, de la puissance, etc…). Le phénomène de désentraînement est très sensible après 15 jours d’arrêt complet en cyclisme. En général il faut alors doubler son temps de reprise de l’entraînement pour retourner au niveau initial. (15 jours Arrêt = 4 semaines de reprise pour atteindre à nouveau ses performances au moment de l’arrêt). Dérive : perte ou augmentation de valeur d’un paramètre mesuré (FC, watts, cadence de pédalage, vitesse) au fur et à mesure du temps ou de l’effort. Souvent associée à une baisse de rendement de la performance. Dette : conséquence d’une intensité importante, la dette d’effort est une réaction physiologique qui engendre une baisse de rendement et des dérives. Cette dette doit être remboursée pendant une activité à des intensités moindres pour retrouver un niveau de performance supérieur. La dette limite les efforts. Développement : produit du braquet (nombre dents plateau divisé par nombre dents pignon) multiplié par la circonférence de la roue. Se calcule en mètres. Chaque tour de pédale engendre selon son braquet l’avancée du vélo de X mètres. Exemple : pour une roue dont la circonférence externe est de 2,135 m. Braquet avec plateau avant 50 dents et pignon arrière 16 dents = rapport 50/16 = 3,125 x 2,135 m = le vélo avance de 6.67 m à chaque tour de roue. Le développement est de 6,67 m. Plus le braquet est grand sur le plateau et petit sur les pignons et plus le développement est grand. Dopage : ensemble des méthodes médicales, des prises de substances exogènes illicites, des procédés interdits qui permettent de tricher avec l’éthique du sport en améliorant de manière non naturelle son niveau de performances. Le dopage fausse les résultats, le plaisir, les valeurs et règles sur lesquelles repose le sport en annihilant tout mérite à gagner. Echauffement : ensemble d’efforts et de mouvements préliminaires à une performance sportive qui préparent l’athlète au point de vue physiologique, psychologique et technique . Empirisme : courant de pensée et philosophie d’entraînement qui repose uniquement sur l’expérience transmise et n’est pas remise en question. Elle s’oppose aux systèmes d’apprentissage issus de l’analyse, la recherche et la gestion de l’activité sportive individualisée. Entraînement : méthode et démarche de préparation à des performances sportives qui s’appuient sur la gestion et la répartition des contraintes et des apprentissages permettant par une adaptation bio-fonctionnelle l’amélioration des potentiels physiologiques, psychologiques, techniques et de la connaissance de l’activité. Ergomètre : appareil (bicyclette, tapis roulant) spécifique qui mesure certains paramètres issus du travail musculaire (puissance, cadence, FC, vitesse,…) et qui permet de faire des tests à l’effort reproductibles. Ergonomie : recherche d’une meilleure adaptation et d’une optimisation entre une fonction (le pédalage), un matériel (le vélo), et son utilisateur (l’athlète) ; qualité d’une position et du matériel utilisé ainsi conçus. Explosivité : possibilité d’exprimer la plus grande puissance et accélération possible en un laps de temps très court. Fatigue : diminution objective des performances d’un organe tel que le muscle mais également des performances physiologiques, psychologiques, techniques après un entraînement ou une épreuve sportive. Filières énergétiques : principaux niveaux d’efforts (aérobie, anaérobie, V2, V4, zone de puissance) avec des caractéristiques particulières qui mobilisent des substrats d’énergie différents engendrant des sensations caractéristiques. Fringale : état d’épuisement de certaines réserves énergétiques associée à une sensation de faim subite et pressante permettant très difficilement la contraction musculaire. Fréquence cardiaque : battements cardiaques calculés sur une minute, fréquence d’éjection systolique du sang par le cœur qui varie de manière croissante avec l’intensité de l’effort jusqu’à un maximum possible statistiquement de (220-âge) battements par minutes. Gestion : choix opérés ou moyens utilisés pour organiser ses efforts et sa pratique sportive. Globule rouge : cellule présente dans le sang transportant l’oxygène, érythrocyte, hématie. Home-Trainer : appareil sur lequel il est possible de poser son vélo pour pédaler sur place sans avancer. Incrément : Quantité constante (ex : 30 watts) ajoutée à la valeur d’une variable à chaque exécution d’une instruction d’un programme (ex : lors de chaque palier d’un step test d’effort). 95 Interval Training : Type de séance d’entraînement qui intègre des séries et des répétitions d’efforts à hautes intensités avec des temps de récupération à des intensités plus basses. Intrinsèque : qui appartient à l’athlète ou à l’objet lui-même, indépendamment des facteurs extérieurs. Lactates : voir acide lactique Ostéopathe : Médecin qui pratique une médecine douce visant à soigner les maladies ou traumatismes par des manipulations de membres, de vertèbres, du crâne. Oxygène : 02, substrat énergétique qui est respiré par les poumons et véhiculé dans le sang jusqu’aux muscles pour permettre la contraction musculaire lors des efforts aérobies. Physiologie : Science qui étudie les fonctions normales de l’organisme humain : motricité, nutrition, régulations, sensibilité, etc… et des tissus des êtres vivants. Piste : Anneau cyclable ovale variant entre 250 et 500 mètres avec des virages très relevés (jusqu’à 40% de pente) où sont pratiquées des compétitions de cyclisme très courtes et intenses. Podologue : discipline médicale qui étudie le pied et ses affections (ex : permet de corriger les appuis par des semelles orthopédiques). Poids de forme : poids relevé de l’athlète quand il se considère nanti de toutes ses capacités physiques optimisées. Lié au taux de graisse. Protocole : détermination de temps d’effort particuliers et invariables à enchaîner toujours selon le même ordre et selon les mêmes paramètres, avec des incréments prédéfinis (ex : protocole de test). 96 Rendement : rapport de l’énergie fournie et de l’énergie consommée (voir tableau 4.2). Reproductibilité : caractère de ce qui peut être reproduit. Traduit la caractéristique d’un appareil de mesure à donner des résultats identiques dans le temps. Saturation : état d’un organisme qui fonctionne avec un rendement inférieur aux états de bonne forme physique, qui crée des déchets très tôt dans les intensités d’effort, et qui nécessite un entraînement avec des intensités moindres ou du repos pour se désaturer. (ex : V4 à 70% du maximum pour un cycliste). Scientisme : attitude philosophique qui prétend résoudre tous les problèmes par la science. Seuil : niveau d’effort aux symptômes physiologiques caractéristiques qui font basculer l’organisme d’un niveau d’équilibre à un autre ; représente une zone de transition entre certaines filières énergétiques (ex : V4 ou seuil lactique à partir duquel la lactatémie augmente brusquement à plus de 4 mmoles et où l’apport de lactate dans le compartiment sanguin excède son élimination vers d’autres tissus). Série : effort soutenu à une intensité stable ( ex : V3) entre 2 à 45 minutes de temps. Séance : sortie d’entraînement du sportif où il planifie les intensités de son activité. Streching : mouvements qui permettent un étirement long excessif et douloureux des articulations suivi d’un temps de relâchement qui permet de gagner en degré de liberté et d’assouplir les structures musculaires. Stress : réponse consciente et inconsciente de l’organisme à ce qui est perçu par le cycliste comme une “agression”. Les niveaux et incidences sont physiologiques (activation, perte de moyens) et psychologique (anxiété, dépression). ventilation (Ve) dépend du volume d’air ou volume courant (Vc) et de la fréquence respiratoire (f) : Ve = Vc X f. Substrat énergétique : composés dont la dégradation par le métabolisme produit de l’énergie ; carburant de l’organisme VMA : vitesse maximale aérobie. Terme utilisé principalement en athlétisme. Les pourcentages de la VMA déterminent des vitesses particulières qui peuvent se rapprocher de la conception des zones V2, V3, V4. Surcompensation : cycle de gestion de séances d’entraînement visant à épuiser les réserves énergétiques, puis à se reposer suffisamment longtemps pour permettre à ces réserves de se reconstituer à des niveaux supérieurs qu’au début du cycle par adaptation biofonctionnelle ; une des base de la gestion de l’entraînement. Surentraînement : état de lassitude et de fatigue générale où l’entraînement épuise l’athlète qui ne récupère pas et régresse. Le repos est alors préconisé, les intensités d’entraînement à revoir à la baisse. Symétrie de pédalage : système des forces parallèles droite gauche exercé sur les manivelles et valeur de leur moment. Taux de graisse : pourcentage de la masse grasse d’un individu qui suit linéairement le poids de forme. V02max : quantité maximale d’oxygène utilisé par unité de temps. La quantité d’oxygène utilisée par le métabolisme est exprimée en l/mn ou ml/kg/mn. L’oxygène est principalement consommé par les cellules musculaires au cours de l’exercice pour synthétiser de l’énergie. La V02max dépend du poids de l’athlète et de sa condition physique. Zones cibles : zones V2, V3, V4 et zone de puissance qui déterminent des intensités, des puissances, des FC, des vitesses de travail privilégiées occasionnant des adaptations physiologiques aux contraintes induites et permettant d’augmenter son potentiel et son niveau de performances. Test : protocole d’efforts reproductibles après des périodes d’activité sportive dont les résultats bien interprétés permettent de donner des orientations d’entraînement et des références quant aux capacités des athlètes et de leur état de forme physique. Toxines : terme du langage sportif courant qui englobe les déchets non pathogène issus de l’effort sportif (lactates concentrés dans les muscles, etc…) Vélocité : capacité à facilement supporter une très bonne fréquence de pédalage. Ventilation : débit d’air qui entre et sort des poumons, exprimé en l/mn. La 97 99 11 6.21 6.41 6.6 6.79 6.99 7 .18 7.37 7.57 7.77 7.96 8.15 8.35 8.55 8.74 8.93 9.12 9.32 9.51 9.71 9.9 10.1 10.29 10.48 10.68 10.87 12 5.69 5.87 6.05 6.23 6.41 6.58 6.76 6.94 7.12 7.3 7.47 7.65 7.83 8.01 8.18 8.36 8.54 8.72 8.9 9.07 9.25 9.43 9.61 9.79 9.97 13 5.26 5.42 5.58 5.75 5.91 6.08 6.24 6.41 6.57 6.73 6.9 7.06 7.23 7.39 7.55 7.72 7.88 8.05 8.21 8.38 8.54 8.7 8.87 9.03 9.2 14 4.88 5.03 5.19 5.34 5.49 5.64 5.8 5.95 6.1 6.25 6.4 6.56 6.71 6.86 7.01 7.17 7.32 7.47 7.63 7.78 7.93 8.08 8.23 8.36 8.54 15 4.55 4.7 4.84 4.98 5.12 5.27 5.41 5.55 5.69 5.84 5.98 6.12 6.26 6.4 6.55 6.69 6.83 6.97 7.12 7.26 7.4 7.54 7.69 7.81 7.97 16 4.27 4.4 4.54 4.67 4.8 4.94 5.07 5.2 5.34 5.47 5.6 5.74 5.87 6 6.14 6.27 6.4 6.54 6.67 6.81 6.94 7.07 7.2 7.31 7.47 17 4.02 4.14 4.27 4.4 4.52 4.65 4.77 4.9 5.02 5.15 5.27 5.4 5.52 5.65 5.78 5.9 6.03 6.15 6.28 6.4 6.53 6.66 6.78 6.87 7.03 18 3.80 3.91 4.03 4.15 4.27 4.39 4.5 4.63 4.74 4.86 4.98 5.1 5.22 5.34 5.45 5.57 5.69 5.81 5.93 6.05 6.17 6.29 6.4 6.49 6.64 19 3.6 3.71 3.82 3.93 4.05 4.16 4.27 4.38 4.5 4.6 4.72 4.83 4.94 5.05 5.17 5.28 5.39 5.5 5.62 5.73 5.84 5.95 6.07 6.16 6.29 20 3.42 3.52 3.63 3.74 3.84 3.95 4.06 4.16 4.27 4.37 4.48 4.59 4.7 4.8 4.91 5.02 5.12 5.23 5.34 5.44 5.55 5.66 5.76 5.83 5.98 21 3.25 3.36 3.46 3.56 3.66 3.76 3.86 3.97 4.07 4.17 4.27 4.37 4.47 4.57 4.67 4.78 4.88 4.98 5.08 5.18 5.29 5.39 5.49 5.55 5.69 22 3.11 3.2 3.3 3.4 3.49 3.59 3.69 3.79 3.88 3.98 4.07 4.17 4.27 4.37 4.46 4.56 4.66 4.75 4.85 4.95 5.04 5.14 5.24 5.33 5.43 23 2.97 3.06 3.16 3.25 3.34 3.43 3.53 3.62 3.71 3.8 3.9 3.99 4.08 4.18 4.27 4.36 4.45 4.55 4.64 4.73 4.83 4.92 5.01 5.06 5.2 24 2.85 2.94 3.02 3.11 3.2 3.29 3.38 3.47 3.56 3.64 3.73 3.82 3.91 4 4.09 4.18 4.27 4.36 4.45 4.54 4.62 4.71 4.8 4.89 4.98 25 2.73 2.82 2.90 2.99 3.07 3.16 3.25 3.33 3.42 3.5 3.58 3.67 3.76 3.84 3.93 4.01 4.1 4.18 4.27 4.35 4.44 4.52 4.61 4.67 4.78 26 2.63 2.71 2.79 2.87 2.96 3.04 3.12 3.2 3.28 3.36 3.45 3.53 3.61 3.69 3.78 3.86 3.94 4.02 4.1 4.19 4.27 4.35 4.43 4.51 4.6 27 2.53 2.61 2.69 2.77 2.85 2.93 3 3.08 3.16 3.24 3.32 3.4 3.48 3.56 3.64 3.72 3.8 3.87 3.95 4.03 4.11 4.19 4.27 4.35 4.43 28 2.44 2.52 2.59 2.67 2.75 2.82 2.9 2.97 3.05 3.13 3.2 3.28 3.36 3.43 3.51 3.58 3.66 3.74 3.81 3.89 3.97 4.04 4.12 4.19 4.27 29 2.36 2.43 2.5 2.58 2.65 2.72 2.8 2.87 2.94 3.02 3.09 3.17 3.24 3.31 3.39 3.46 3.53 3.61 3.68 3.75 3.83 3.9 3.98 4.05 4.12 30 2.28 2.35 2.42 2.49 2.56 2.63 2.7 2.78 2.85 2.92 2.99 3.06 3.13 3.2 3.27 3.34 3.42 3.49 3.56 3.63 3.7 3.77 3.84 3.91 3.99 Calcul effectué pour une roue dont la circonférence externe est de 2,135 m. Ex : ( Braquet avec plateau avant : 50 dentures et pignon arrière 16 dentures = rapport 50/16= 3,125 x 2,135m = 6.67 m de développement) 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 1 / Tableau des développement ( en mètres) en fonction des braquets utilisés Annexes 31 2.20 2.27 2.34 2.41 2.48 2.55 2.62 2.69 2.75 2.82 2.89 2.96 3.03 3.1 3.17 3.24 3.31 3.37 3.44 3.51 3.58 3.65 3.72 3.79 3.86 32 2.135 2.2 2.27 2.34 2.4 2.47 2.54 2.6 2.67 2.74 2.8 2.87 2.94 3 3.07 3.14 3.2 3.27 3.34 3.4 3.47 3.54 3.6 3.67 3.74 100 Km 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 20 3.00 6.00 9.00 12.00 15.00 18.00 21.00 24.00 27.00 30.00 33.00 36.00 39.00 42.00 45.00 48.00 51.00 54.00 57.00 60.00 63.00 66.00 69.00 72.00 75.00 78.00 81.00 84.00 87.00 90.00 21 2.51 5.43 8.34 11.26 14.17 17.09 20.00 22.51 25.43 28.34 31.26 34.17 37.09 40.00 42.51 45.43 48.34 51.26 54.17 57.09 60.00 62.51 65.43 68.34 71.26 74.17 77.09 80.00 82.51 85.43 22 2.44 5.27 8.11 10.55 13.38 16.22 19.05 21.49 24.33 27.16 30.00 32.44 35.27 38.11 40.55 43.38 46.22 49.05 51.49 54.33 57.16 60.00 62.44 65.27 68.11 70.55 73.38 76.22 79.05 81.49 23 2.37 5.13 7.50 10.26 13.03 15.39 18.16 20.52 23.29 26.05 28.42 31.18 33.55 36.31 39.08 41.44 44.21 46.57 49.34 52.10 54.47 57.23 60.00 62.37 65.13 67.50 70.26 73.03 75.39 78.16 24 2.30 5.00 7.30 10.00 12.30 15.00 17.30 20.00 22.30 25.00 27.30 30.00 32.30 35.00 37.30 40.00 42.30 45.00 47.30 50.00 52.30 55.00 57.30 60.00 62.30 65.00 67.30 70.00 72.30 75.00 25 2.24 4.48 7.12 9.36 12.00 14.24 16.48 19.12 21.36 24.00 26.24 28.48 31.12 33.36 36.00 38.24 40.48 43.12 45.36 48.00 50.24 52.48 55.12 57.36 60.00 62.24 64.48 67.12 69.36 72.00 26 2.18 4.37 6.55 9.14 11.32 13.51 16.09 18.28 20.46 23.05 25.23 27.42 30.00 32.18 34.37 36.55 39.14 41.32 43.51 46.09 48.28 50.46 53.05 55.23 57.42 60.00 62.18 64.37 66.55 69.14 27 2.13 4.27 6.40 8.53 11.07 13.20 15.33 17.47 20.00 22.13 24.27 26.40 28.53 31.07 33.20 35.33 37.47 40.00 42.13 44.27 46.40 48.53 51.07 53.20 55.33 57.47 60.00 62.13 64.27 66.40 28 2.09 4.17 6.26 8.34 10.43 12.51 15.00 17.09 19.17 21.26 23.34 25.43 27.51 30.00 32.09 34.17 36.26 38.34 40.43 42.51 45.00 47.09 49.17 51.26 53.34 55.43 57.51 60.00 62.09 64.17 29 2.04 4.08 6.12 8.17 10.21 12.25 14.29 16.33 18.37 20.41 22.46 24.50 26.54 28.58 31.02 33.06 35.10 37.14 39.19 41.23 43.27 45.31 47.35 49.39 51.43 53.48 55.52 57.56 60.00 62.04 30 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00 14.00 16.00 18.00 20.00 22.00 24.00 26.00 28.00 30.00 32.00 34.00 36.00 38.00 40.00 42.00 44.00 46.00 48.00 50.00 52.00 54.00 56.00 58.00 60.00 31 1.56 3.52 5.48 7.45 9.41 11.37 13.33 15.29 17.25 19.21 21.17 23.14 25.10 27.06 29.02 30.58 32.54 34.50 36.46 38.43 40.39 42.35 44.31 46.27 48.23 50.19 52.15 54.12 56.08 58.04 32 1.53 3.45 5.38 7.30 9.23 11.15 13.08 15.00 16.53 18.45 20.38 22.30 24.23 26.15 28.08 30.00 31.53 33.45 35.38 37.30 39.23 41.15 43.08 45.00 46.53 48.45 50.38 52.30 54.23 56.15 33 1.49 3.38 5.27 7.16 9.05 10.55 12.44 14.33 16.22 18.11 20.00 21.49 23.38 25.27 27.16 29.05 30.55 32.44 34.33 36.22 38.11 40.00 41.49 43.38 45.27 47.16 49.05 50.55 52.44 54.33 34 1.46 3.32 5.18 7.04 8.49 10.35 12.21 14.07 15.53 17.39 19.25 21.11 22.56 24.42 26.28 28.14 30.00 31.46 33.32 35.18 37.04 38.49 40.35 42.21 44.07 45.53 47.39 49.25 51.11 52.56 35 1.43 3.26 5.09 6.51 8.34 10.17 12.00 13.43 15.26 17.09 18.51 20.34 22.17 24.00 25.43 27.26 29.09 30.51 32.34 34.17 36.00 37.43 39.26 41.09 42.51 44.34 46.17 48.00 49.43 51.26 36 1.40 3.20 5.00 6.40 8.20 10.00 11.40 13.20 15.00 16.40 18.20 20.00 21.40 23.20 25.00 26.40 28.20 30.00 31.40 33.20 35.00 36.40 38.20 40.00 41.40 43.20 45.00 46.40 48.20 50.00 37 1.37 3.15 4.52 6.29 8.06 9.44 11.21 12.58 14.36 16.13 17.50 19.28 21.05 22.42 24.19 25.57 27.34 29.11 30.49 32.26 34.03 35.41 37.18 38.55 40.32 42.10 43.47 45.24 47.02 48.39 38 1.35 3.09 4.44 6.19 7.54 9.28 11.03 12.38 14.13 15.47 17.22 18.57 20.32 22.06 23.41 25.16 26.51 28.25 30.00 31.35 33.09 34.44 36.19 37.54 39.28 41.03 42.38 44.13 45.47 47.22 Tableaux de calcul des vitesses en fonction des kilomètres parcourus (en ordonnée de 1 à 30 km) Tableau 1 : (en abscisse de 20 km/h à 38 km/h) - Tableau 2 : (en abscisse de 38 km/h à 56 km/h) Exemple : vous parcourez 10 kilomètres 12 minutes 15 secondes ( 12.15) vous avez fait du 49 km/h. Ou bien vous voulez rouler à 49 km/h sur 10 kilomètres il vous faut faire 12 minutes 15 secondes (12.15) Tableau 1 (en abscisse de 20 km/h à 38 km/h) 2 / Tableaux d’allures aide pour tests de terrain. 101 Km 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 38 1.35 3.09 4.44 6.19 7.54 9.28 11.03 12.38 14.13 15.47 17.22 18.57 20.32 22.06 23.41 25.16 26.51 28.25 30.00 31.35 33.09 34.44 36.19 37.54 39.28 41.03 42.38 44.13 45.47 47.22 39 1.32 3.05 4.37 6.09 7.42 9.14 10.46 12.18 13.51 15.23 16.55 18.28 20.00 21.32 23.05 24.37 26.09 27.42 29.14 30.46 32.18 33.51 35.23 36.55 38.28 40.00 41.32 43.05 44.37 46.09 40 1.30 3.00 4.30 6.00 7.30 9.00 10.30 12.00 13.30 15.00 16.30 18.00 19.30 21.00 22.30 24.00 25.30 27.00 28.30 30.00 31.30 33.00 34.30 36.00 37.30 39.00 40.30 42.00 43.30 45.00 41 1.28 2.56 4.23 5.51 7.19 8.47 10.15 11.42 13.10 14.38 16.06 17.34 19.01 20.29 21.57 23.25 24.53 26.20 27.48 29.16 30.44 32.12 33.40 35.07 36.35 38.03 39.31 40.59 42.26 43.54 42 1.26 2.51 4.17 5.43 7.09 8.34 10.00 11.26 12.51 14.17 15.43 17.09 18.34 20.00 21.26 22.51 24.17 25.43 27.09 28.34 30.00 31.26 32.51 34.17 35.43 37.09 38.34 40.00 41.26 42.51 43 1.24 2.47 4.11 5.35 6.59 8.22 9.46 11.10 12.33 13.57 15.21 16.45 18.08 19.32 20.56 22.20 23.43 25.07 26.31 27.54 29.18 30.42 32.06 33.29 34.53 36.17 37.40 39.04 40.28 41.52 Tableau 2 (en abscisse de 38 km/h à 56 km/h) 44 1.22 2.44 4.05 5.27 6.49 8.11 9.33 10.55 12.16 13.38 15.00 16.22 17.44 19.05 20.27 21.49 23.11 24.33 25.55 27.16 28.38 30.00 31.22 32.44 34.05 35.27 36.49 38.11 39.33 40.55 45 1.20 2.40 4.00 5.20 6.40 8.00 9.20 10.40 12.00 13.20 14.40 16.00 17.20 18.40 20.00 21.20 22.40 24.00 25.20 26.40 28.00 29.20 30.40 32.00 33.20 34.40 36.00 37.20 38.40 40.00 46 1.18 2.37 3.55 5.13 6.31 7.50 9.08 10.26 11.44 13.03 14.21 15.39 16.57 18.16 19.34 20.52 22.10 23.29 24.47 26.05 27.23 28.42 30.00 31.18 32.37 33.55 35.13 36.31 37.50 39.08 47 1.17 2.33 3.50 5.06 6.23 7.40 8.56 10.13 11.29 12.46 14.03 15.19 16.36 17.52 19.09 20.26 21.42 22.59 24.15 25.32 26.49 28.05 29.22 30.38 31.55 33.11 34.28 35.45 37.01 38.18 48 1.15 2.30 3.45 5.00 6.15 7.30 8.45 10.00 11.15 12.30 13.45 15.00 16.15 17.30 18.45 20.00 21.15 22.30 23.45 25.00 26.15 27.30 28.45 30.00 31.15 32.30 33.45 35.00 36.15 37.30 49 1.13 2.27 3.40 4.54 6.07 7.21 8.34 9.48 11.01 12.15 13.28 14.42 15.55 17.09 18.22 19.36 20.49 22.02 23.16 24.29 25.43 26.56 28.10 29.23 30.37 31.50 33.04 34.17 35.31 36.44 50 1.12 2.24 3.36 4.48 6.00 7.12 8.24 9.36 10.48 12.00 13.12 14.24 15.36 16.48 18.00 19.12 20.24 21.36 22.48 24.00 25.12 26.24 27.36 28.48 30.00 31.12 32.24 33.36 34.48 36.00 51 1.11 2.21 3.32 4.42 5.53 7.04 8.14 9.25 10.35 11.46 12.56 14.07 15.18 16.28 17.39 18.49 20.00 21.11 22.21 23.32 24.42 25.53 27.04 28.14 29.25 30.35 31.46 32.56 34.07 35.18 52 1.09 2.18 3.28 4.37 5.46 6.55 8.05 9.14 10.23 11.32 12.42 13.51 15.00 16.09 17.18 18.28 19.37 20.46 21.55 23.05 24.14 25.23 26.32 27.42 28.51 30.00 31.09 32.18 33.28 34.37 53 1.08 2.16 3.24 4.32 5.40 6.48 7.55 9.03 10.11 11.19 12.27 13.35 14.43 15.51 16.59 18.07 19.15 20.23 21.31 22.38 23.46 24.54 26.02 27.10 28.18 29.26 30.34 31.42 32.50 33.58 54 1.07 2.13 3.20 4.27 5.33 6.40 7.47 8.53 10.00 11.07 12.13 13.20 14.27 15.33 16.40 17.47 18.53 20.00 21.07 22.13 23.20 24.27 25.33 26.40 27.47 28.53 30.00 31.07 32.13 33.20 55 1.05 2.11 3.16 4.22 5.27 6.33 7.38 8.44 9.49 10.55 12.00 13.05 14.11 15.16 16.22 17.27 18.33 19.38 20.44 21.49 22.55 24.00 25.05 26.11 27.16 28.22 29.27 30.33 31.38 32.44 56 1.04 2.09 3.13 4.17 5.21 6.26 7.30 8.34 9.39 10.43 11.47 12.51 13.56 15.00 16.04 17.09 18.13 19.17 20.21 21.26 22.30 23.34 24.39 25.43 26.47 27.51 28.56 30.00 31.04 32.09 COPYRIGHT 2002 PAR POLAR ELECTRO OY Tous droits réservés. Toute reproduction ou transmission, même partielle, par tout moyen électronique ou mécanique, photocopie, entregistrement, ou autre système de stockage et restitution de données, est interdite sans l’accord écrit de l’éditeur. 1ère édition française : mars 2002 Imprimé sur les presses de : Impression Jean Laffontan - Anglet 1er trimestre 2002 EDITEUR : Polar France ZI les Pontôts - 64600 Anglet Tél. 33 (0)5 59 52 25 40 “Le cyclisme est un sport à réinventer.” Aujourd’hui, il faut changer ses références et faire évoluer sa culture. Ce renouveau passe notamment par la connaissance des données concernant vos fréquences cardiaques et votre puissance dégagée quand vous pédalez. Elle permet la bonne gestion et l’analyse rigoureuse mais simple de vos efforts sur un vélo. C’est là l’objet principal de ce guide, le premier du genre. Vous y trouverez des exemples très pratiques que vous pourrez appliquer à votre propre entraînement, pour gagner en autonomie, et ce, quel que soit votre niveau de pratique du cyclisme, du débutant au professionnel. Ce guide comporte trois parties. La première aborde les notions générales et spécifiques de l’entraînement. La seconde présente des tests variés qui permettront de vous auto-évaluer. La troisième vous propose une multitude d’exemples d’entraînements types aux effets différents et expliqués. Antoine Vayer a entraîné plusieurs champions du monde sur route et VTT et de multiples champions de France. Il coordonne aujourd’hui, au sein d’AlternatiV, une cellule de conseils en entraînements Contact auteur : [email protected] ISBN 2-913166-09-1 Prix conseillé : 19,90 €