Magazine SWISSLIFE Printemps 2011 PDF , 7MB

Transcription

Magazine SWISSLIFE Printemps 2011 PDF , 7MB
SWiSSlife
2e année // 1re édition // 6.50 francs
Printemps 2011 // Etats seconds
Pipilotti Rist enivre SWISSLIFE: l’artiste suisse a mis à la disposition
de ce magazine des images de son film «Pepperminta» pour la
couverture du présent magazine. La jeune Pepperminta est le
personnage principal d’un conte cinématographique qui captive les
spectateurs par son univers visuel grandiose. Pepperminta a des
couleurs comme meilleures amies et des fraises comme animaux
domestiques. Elle a en outre des recettes fantasques pour délivrer les
gens de leurs contraintes et de leurs peurs.
Editorial // 3
Bienvenue
Vous réagissez peut-être comme moi et pensez
spontanément qu’un «état second» est quelque
chose de négatif. Mais, si nous réfléchissons un
peu, nous constatons rapidement que cette notion
est bien plus large et qu’elle ouvre des horizons.
Il y a par exemple ces hommes téméraires qui
dévalent en luge la piste du Cresta Run de St-Moritz
à des vitesses époustouflantes et qui paraissent
pourtant si calmes photographiés par Noë Flum.
Le calme peut engendrer un état second. Et cet
état peut nous amener à comprendre que l’être
humain a les possibilités et la faculté de transcender les limites, les traditions ou les conventions
dans un esprit de création ou de renouvellement.
C’est le cas de Andy Tanner, la tête pensante de
la marque suisse «Alprausch», que nous vous
présentons dans notre rubrique «A Swiss Life».
Je vous souhaite des moments grisants, notamment
à la lecture de cette édition de SWISSLIFE.
SWISSLIFE Printemps 2011
Ivo Furrer, CEO Suisse: «La notion d’état
second va bien plus loin que le ‹verre de
trop›. Le calme peut aussi être grisant et
nous apporter des révélations inattendues.»
06
Swiss Photo Selection:
L’ivresse de la vitesse
Depuis 125 ans, des hommes téméraires dévalent le Cresta Run
de St-Moritz. Le photographe Noë Flum fait le portrait de ces
descendeurs de l’extrême qui pulvérisent des records. Et leurs os.
18 Double face:
20
Lenteur fulgurante
Repères:
Topographie des états seconds
L’ethnologue et écrivain David Signer est allé aux quatre coins
du monde à la recherche de l’essence des états seconds. Sans
forcément avoir recours à la drogue.
28 Déchiffrage:
Des kamikazes dans un canal de glace
Devient-on plus raisonnable avec l’âge?
Pas vraiment. Le photographe Noë Flum a
rencontré plusieurs pilotes au Cresta Run
qui ont déjà l’âge de la retraite, voire plus.
Vertige de l’amour
31 Logement en propriété:
L’avenir commence ici.
Responsables du projet: Swiss Life Public Relations, Martin Läderach Comité de rédaction: Ivo Furrer, René
Aebischer, Thomas Bahc, Thomas Langenegger, Christian Pfister, Hans-Jakob Stahel Directeur de la rédaction
UPDATE: Dajan Roman Adresse de la rédaction: Magazine SWISSLIFE, Public Relations, General-Guisan-Quai 40,
8022 Zurich, [email protected] Direction du projet: Mediaform, Christoph Grenacher, Ittenthal Concept et
mise en page: Festland Werbeagentur, St-Gall/Zurich Traduction française: Swiss Life Language Services
Impression et envoi: Heer Druck AG, Sulgen Parution: 3 x par an au printemps, en été, en automne Tirage:
100 000 exemplaires Vente d’annonces: Mediaform, Baumgärtli, 5083 Ittenthal, [email protected]
Changements d’adresse/commandes: Magazine SWISSLIFE, General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich,
www.swisslife.ch/magazinabo Précision d’ordre juridique: les informations fournies dans cette publication
sur les produits et les prestations ne s’assimilent pas à des offres au sens juridique du terme. Aucune
correspondance ne sera échangée au sujet des concours. Tout recours juridique est exclu.
Il n’y a pas d’état second universel
Le modèle culturel est déterminant: un
buveur de compétition bavarois a peu à
voir avec un fumeur d’opium du Laos ou
avec un yogi d’Inde.
Contenu // 5
42
A Swiss Life:
De la mob à la planche
Andy Tanner, skater et snowboarder de la première heure,
préfère agir que parler. La Suisse aurait besoin de
plus d’hommes de la trempe du fondateur d’Alprausch.
50
Un rêve devenu réalité
Au début, c’était la mob, puis ce fut la
planche. Ce qui amena Andy Tanner à
fonder le premier magasin de snowboard
d’Europe, et une marque à succès.
Perspectives:
L’amour passe par l’estomac: la consommation de pieuvre
peut s’avérer stimulante; sa chair aurait des qualités aphrodisiaques. D’autres aliments contiennent des nutriments
grisants qui améliorent notre humeur.
55 Gastronomie:
L’importance des bons ingrédients
57 Reeto von Gunten:
58 Concours:
60 Encore!
Calories et effets secondaires
Raisin, champignon, pieuvre – manger,
ce n’est pas uniquement couvrir nos
besoins en calories. C’est aussi combler
nos envies de bonheur et de plaisir.
SWISSLIFE Printemps 2011
Envie de plaisir
Souvenirs d’une première fois
Je vois ce que tu ne vois pas
Baschi, le chanteur populaire
L’ivresse de
la vitesse
Mais qui sont ces hommes qui dévalent un canal de glace
la tête la première à 140 km/heure avec une visibilité de
cinq mètres à peine? Des kamikazes? Des fous? Le photographe Noë Flum les a immortalisés lors du Cresta Run de
St-Moritz. Et sa série de portraits contient peut-être la
réponse à la question.
›››
SWISSLIFE présente les travaux de
photographes suisses dans «Swiss
Photo Selection». Ces œuvres ont été
sélectionnées par le jury international
du «Swiss Photo Award».
www.ewzselection.ch
Swiss Photo Selection // 7
Tim Hill, 61 ans, lieutenant-colonel dans la Royal Air Force, compare l’ivresse de la vitesse sur la piste du Cresta Run à celle ressentie dans un avion de chasse.
SWISSLIFE Printemps 2011
Adolf Haeberli, 76 ans, esthéticien, est le septuagénaire le plus rapide du Cresta Run. Il s’y est plusieurs fois brisé les os (cf. également «Double face» p. 16).
Swiss Photo Selection // 9
Joe Townley, 32 ans, Creative Director, vit à Los Angeles, soit à environ 9700 km de St-Moritz. Mais les 1214 m du canal de glace sont toujours présents dans ses pensées.
SWISSLIFE Printemps 2011
Klaus-Dieter Rauenbusch, 67 ans, architecte, ne peut pas se passer du Run. Ceci malgré des blessures, des fêlures et des hanches artificielles.
Swiss Photo Selection // 11
Constantin Thun-Hohenstein, 24 ans, photographe, a fait son premier Cresta Run à 16 ans. Son père et son frère ont aussi dévalé cette piste.
SWISSLIFE Printemps 2011
Khalid Bandar, 43 ans, prince et membre de la Garde nationale saoudienne, a fait le Cresta Run pour la première fois. Il a réalisé le meilleur temps après une nuit blanche.
Swiss Photo Selection // 13
Marc Fischer, entrepreneur, était président du très select Shuttlecock-Club en 2004. Deviennent membres ceux qui chutent dans le virage Shuttlecock et qui survivent.
SWISSLIFE Printemps 2011
David Law, négociant en vin, adore le Cresta Run. La nuit, on s’entraîne et on fait la fête; le matin, c’est la descente, et l’après-midi la sieste.
Swiss Photo Selection // 15
Noë Flum:
«Les bonnes photos en disent
autant qu’un bon livre.»
Le photographe bâlois Noë Flum (1965) a étudié à
la Kunstgewerbeschule et fait un apprentissage
de photographie. En 1992, il continue sa formation
en occupant divers postes d’assistant en Europe
et aux Etats-Unis. Il déménage en 1997 à Zurich
où il travaille en tant que photographe indépendant avant de fonder le Studio Noë Flum. Noë
Flum s’est spécialisé dans la photo de publicité et
de presse. Ses clients sont suisses et étrangers.
Noë Flum pense qu’une photo est intéressante
lorsqu’elle ne dévoile pas tout au premier coup
d’œil, qu’elle suscite des questions et qu’elle captive
comme un bon livre. «Même si je prépare méticuleusement chaque prise de vue, le hasard me
fait toujours des cadeaux sympathiques», déclare
Noë Flum. Ce qu’il aime par dessus tout dans
son métier, c’est la diversité. Il travaille aussi bien
en équipe que seul au sommet d’une montagne.
Il recherche la règle dans l’exception, mais aussi le
contraire. Les personnes et les endroits particuliers
qu’il immortalise en images sont à chaque fois une
découverte.
SWISSLIFE Printemps 2011
Noë Flum a récemment réalisé
deux séries de photos pour la célèbre
marque de vêtements japonaise
Urban Research. Comme les collections
d’hiver sont toujours finies et
photographiées en été, Noë Flum a
choisi pour thème l’essence même
de la neige et de la glace, à savoir l’eau.
www.noeflum.ch
Swisscom TV Box: Tout
Centre de commande
Le centre névralgique de Swisscom TV.
Vos souhaits y sont exaucés sur pression
d’une touche de votre télécommande.
TV-Guide
Le gourou des programmes TV. Il détient la
liste de toutes les émissions, dispense des
informations sur les programmes et effectue
des recherches selon divers critères: acteurs,
émissions ou films.
Centre du sport en direct
Davantage de hockey sur glace et de football
en direct. Retransmissions sportives exclusives
en direct, à la demande.
Centre d’enregistrement
Il enregistre toutes les émissions pour vous –
jusqu’à 100 heures.
y est. Et plus encore.
Centre Live Pause
Les experts Live Pause stoppent l’émission
de votre choix à tout moment, sur pression
d’une touche. Vous regardez la suite quand
vous voulez.
Laboratoire qualité d’image
Swisscom TV, c’est une qualité d’image
supérieure et des chaînes en haute définition,
d’une netteté exceptionnelle.
Vidéothèque
Comédies, films familiaux, thrillers, romances
et documentaires – plus de 1000 grands films
sur pression d’une touche. Dès 3.50 par film.
Centre des chaînes
La Swisscom TV Box capte plus de 160
chaînes, dont plus de 50 en langue
française et toujours plus de chaînes
en haute définition.
Swisscom TV est désormais disponible en 3 nouveaux
packs avec Internet et réseau fixe. Vivo Casa
dès 99.–* par mois. www.swisscom.ch/vivo
* Durée minimale d’utilisation: 12 mois. Fonctions Live Pause et enregistrement incluses dans les offres suivantes: Vivo Casa
: 125.–/mois et Vivo Casa
: 179.–/mois
(uniquement sur fibre optique). Listes de prix et conditions complètes: www.swisscom.ch/vivo. Disponibilité Swisscom TV, HDTV et Vivo Casa: www.swisscom.ch/checker.
Tous les ans, Adolf Haeberli descend
en luge le légendaire
Cresta Run: «En tout, j’ai atterri
quatre fois à l’hôpital.»
Double face // 19
Texte: Tensing Barshee, photos: Noë Flum
Lenteur
fulgurante
Mark Riklin, représentant
suisse de la
«Verein zur Verzögerung der Zeit»,
(«Association pour le retardement
du temps»), s’occupe d’un «bureau
de réception pour les moments de
bonheur» à St-Gall: «Beaucoup trop
de gens vivent avec des œillères.»
«Je ne conduis pas de voiture, et je ne vais donc jamais aussi vite qu’en descendant
le Cresta Run. C’est une façon écologique de connaître l’ivresse de la vitesse. Je
n’ai besoin que de ma luge et de garder la tête froide. Depuis trente ans, je m’élance
dans ce canal de glace. Et il s’agit toujours d’être encore plus rapide. Bien que
cela aille très vite, je ne sens pas la vitesse. Pour moi, pendant cette minute et demie,
le temps est suspendu. Quand j’arrive en bas, je me sens plus léger et reste
déconnecté de la réalité pendant le reste de la journée. Au quotidien, j’ai toujours
le sentiment de manquer de temps. Mais sur ma luge, je ne pense à rien. A ces
vitesses, sans gants de protection, un simple petit contact que l’on ne sent même
pas suffirait à se briser les articulations. Une fois, je me suis cassé un nombre
incalculable de côtes. Je dois me concentrer intensément à chaque descente.
C’est comme quand je vais à un dîner de gala, je ne peux penser à rien d’autre.»
SWISSLIFE Printemps 2011
Tous les ans, Adolf Haeberli descend
en luge le légendaire
Cresta Run: «En tout, j’ai atterri
quatre fois à l’hôpital.»
«Dans un monde où tout va toujours plus vite, les hommes passent leur vie à se
dépêcher, comme si l’objectif était d’en finir le plus rapidement possible pour être
morts plus longtemps. C’est totalement absurde. La plupart du temps, nous devons
être pleinement lucides, et c’est fatiguant. J’essaye d’inciter les gens à sortir de cet
état et à relâcher la pression. Alors apparaissent des moments de bonheur qui
sont tellement intenses qu’ils nous font oublier le temps, notre environnement et
nous-mêmes. Par exemple, je m’intéresse à la manière dont nous pourrions utiliser
nos médias numériques tout en élargissant la gamme des possibilités analogiques.
Pour ce faire, j’ai créé le personnage du messager. Je recueille des messages, les
retranscris à la main sur un rouleau et les transmets personnellement à leurs
destinataires à qui je les lis sur le seuil de leur porte. Cela peut être une déclaration
d’amour, une histoire de réconciliation ou une invitation mystérieuse. Naturellement,
mon épouse a déjà reçu des dépêches de ma part. Je ne veux surtout pas gaspiller
mon énergie créatrice uniquement à des fins professionnelles.»
Double face // 19
Mark Riklin, représentant
suisse de la
«Verein zur Verzögerung der Zeit»,
(«Association pour le retardement
du temps»), s’occupe d’un «bureau
de réception pour les moments de
bonheur» à St-Gall: «Beaucoup trop
de gens vivent avec des œillères.»
20 // Repères
Texte: David Signer, illustrations: Lika Nüssli
Topographie des
états seconds
Les états seconds font partie de la vie, sans qu’il ne soit
besoin de drogue. L’ethnologue et écrivain David Signer
n’a jamais hésité à emprunter les chemins de la vie les
plus aventureux. En Inde, il a dû faire face à une haine
irrépressible, en Afrique à des esprits invisibles et à
Winterthour, à un amour extraordinaire.
›››
SWISSLIFE Printemps 2011
22 // Repères
I
l y a quelques années, j’ai passé
deux semaines au «Osho Interna­
tional Meditation Resort» dans la
ville indienne de Pune, autrefois l’ash­
ram du «gourou du sexe» Bahgwan. Il
n’y a de meilleur endroit pour entrer
dans un état second sans devoir recou­
rir à une quelconque substance. Tous
les ans, près de 200 000 visiteurs se
rendent dans le plus grand centre de
thérapie et de méditation du monde, le
«Disneyland de la spiritualité» comme
l’avait surnommé le Wall Street Journal.
Le choix des ateliers proposés est
tellement vaste que n’importe quelle
personne en manque de transcendance
peut trouver quelque chose à son goût:
«Méditation par le rire», «Alchimie du
3e chakra», «Qui suis­je sans mon his­
toire?», «Zennis» (tennis zen), «Travail
corporel néo­reichien», «Mourir avant
de mourir». L’un des ateliers les plus
extrêmes est celui de la «Mystic Rose».
Cette méditation intensive dure trois
semaines, chaque jour de 9h à 14h. La
première semaine, l’on rit; la deuxième,
l’on pleure, et la troisième, l’on se tait.
«La Mystic Rose est un voyage dans le
passé», m’expliqua un jour un partici­
pant belge qui était venu il y a des
années pour des «vacances spirituelles»
et qui n’est jamais reparti. «A la fin, tu
es environ au niveau d’un enfant de
deux ans.»
Cela me sembla un peu risqué et je
préférai donc m’inscrire à la médita­
tion AUM. «Il s’agit de traverser en
trois heures les principaux états de la
vie comme la haine, l’amour, la folie, le
rire ou le sexe.» expliquait le descriptif.
Cela commença par un entretien obli­
gatoire visant à déterminer si le partici­
pant ne risquait pas de devenir psycho­
tique.
Deux heures plus tard, je me mis
devant un Iranien et lui criai: «Saleté de
fanatique, ta bombe atomique, je vais
te la mettre au c..!». Un Arabe particu­
lièrement costaud vint alors vers moi,
tout ruisselant de sueur, et rugit en
anglais: «Tu n’as rien à foutre ici, sale
porc de nazi! On devrait t’écarteler, fu­
mier d’Allemand!».
Après quelques minutes de détente,
nous fûmes invités à péter les plombs.
Sans rire, sans simuler. Accéder à la fo­
lie la plus sombre et l’extérioriser. Et
sans se préoccuper des autres. Naturel­
lement, on se prend à regarder autour
de soi, et ce que l’on voit est terrible.
Ensuite, l’on devait se remémorer
des événements tristes et laisser les
larmes venir. Cela signifiait que je de­
vais encore travailler à percer ma cara­
pace. Tout de suite après, la phase de
Encore emplis d’un désespoir cosmique,
ils se roulent à terre en riant, comme des
clowns devenus fous.
C’était la partie Haine. Il était étonnant
de voir à quel point il en fallait peu
pour faire et dire des choses que l’on ne
se serait sinon jamais permises. Lorsque
la responsable du cours sonna le gong,
les participants se précipitèrent sur
leur bouteille d’eau. Même pendant la
pause, survenaient sans cesse des crises
de larmes et des accès de colère incon­
trôlés.
Après la partie consacrée à l’agres­
sivité, l’on passa à son contraire: cher­
cher un face­à­face sympathique, se
regarder dans les yeux, se dire «I love
you» et s’embrasser. Ce qui me boule­
versa particulièrement, c’était de re­
cevoir des déclarations d’amour de
personnes que j’avais insultées de toutes
mes forces quelques instants avant.
rire. Il est étonnant de voir combien les
émotions sont contagieuses. Encore
emplis d’un désespoir cosmique, les
participants se roulaient par terre en
cherchant à attraper de l’air comme des
clowns devenus fous.
Et pour finir, la sexualité. Il s’agissait
de se concentrer sur sa propre énergie
– une virilité affirmée ou une féminité
irrésistible – et de l’exprimer de la façon
la plus libre possible. Il fallait se
chercher un partenaire et lui trans­
mettre son énergie érotique (condition:
«S’arrêter quand cela devient trop pour
l’un des deux et: merci de garder vos
vêtements!»).
A la fin, ce fut thé et bananes aux
chandelles. Nous fûmes invités à ne pas
rentrer à pied ou en voiture, mais à uti­
«Les hommes ont besoin d’états
seconds pour apprendre.»
Mario Etzensberger, en tant que psychiatre, comment
définiriez-vous l’état second? L’état second est le plus souvent
considéré comme un état qui ne correspond pas au quotidien et
qui résulte de substances ou d’actions. Comme ces personnes
qui descendent le Cresta Run. Cela les met dans un autre état.
Comment puis-je me représenter cet état? C’est un état qui
tend vers l’aventure. C’est un sentiment inhabituel, mais il
procure également un frisson agréable.
Comment naît l’état second? Il s’agit d’un processus relativement simple dans le cerveau, une sorte d’irritation de ce que
l’on appelle le «système de récompense». Dans le cerveau, le
système de récompense fonctionne surtout avec un neurotransmetteur, la dopamine. Cela se produit quand nous vivons
quelque chose que nous ressentons comme agréable, étonnant
ou émouvant. Le neurologue Manfred Spitzer dit que ce système
de récompense existerait pour nous donner l’envie d’apprendre.
Les hommes ont-ils besoin d’états seconds pour apprendre? De
tels états seconds surviennent en effet quand nous réussissons à
maîtriser quelque chose de nouveau. J’ai par exemple une photo
de mon aînée quand elle était enfant. Cette photo a été prise la
première fois où elle a pu se tenir debout seule. Son visage révèle
que le système de récompense devait avoir été très actif: notre
fille semblait transfigurée. Spitzer dit que c’est grâce à cet état
second de récompense que les hommes sont curieux et qu’ils
quittent des situations confortables pour aller vers la nouveauté.
Si l’on n’était pas récompensé pour cela, l’on n’aurait pas cet élan.
Vous présentez l’état second comme quelque chose de positif.
Cependant, cela est généralement plutôt perçu comme quelque
chose de négatif. L’état second est connoté négativement, car,
quand je suis dans un état second, mes systèmes cognitifs et de
contrôle sont réduits, ce qui peut induire une situation désastreuse. Même si je vais très bien et que je ressens des sentiments
agréables ou excitants, le contrôle est également réduit.
SWISSLIFE Printemps 2011
Il s’agit donc de la perte de contrôle? Oui, et cette perte de
contrôle peut avoir des répercussions dommageables. De tous
temps, les hommes ont connu et exploité des états seconds,
mais la population les a toujours encadrés. C’était comme un
garde-fou, une protection: dans ce cadre, l’on pouvait entrer
dans un état second, élargir sa conscience, perdre le contrôle.
L’on faisait ainsi en sorte qu’il n’y ait pas de dérapage.
Et aujourd’hui? Les états seconds sont toujours dangereux
quand ils ne sont pas ritualisés. Car l’état second détache
l’individu des règles et lui confère pour quelques moments
une autonomie maximale. Les régimes autoritaires ne voient
pas d’un bon œil les états seconds, car les gens deviennent
alors incontrôlables.
Cela signifie que des gouvernements veulent interdire les états
seconds autant que faire se peut? Ce n’est pas une solution:
plus les gens sont corsetés, plus ils ont envie de transgresser les
règles. La gestion des états seconds et des règles est un jeu dont
les principes doivent être maîtrisés.
On a l’impression que cela revient un peu à chercher la
quadrature du cercle… La simple transgression d’une règle peut
de nouveau engendrer un état second. Si je veux promulguer
des règles en faisant preuve de sagesse, je dois veiller à n’être ni
trop pingre, ni trop généreux. Je dois établir des règles de sorte
à éviter le plus possible les dégâts tout en n’étant pas trop restrictif. Car si je le suis, elles seraient une invitation à la transgression. C’est un jeu subtil. Nombreux sont ceux qui édictent
des règles pour satisfaire des idéologies, et non pour éviter des
dégâts. Ils envient aux autres les états seconds, car ils permettent
de s’affranchir des règles du quotidien.
Né en 1947 à Baden, Mario Etzensberger
est l’un des psychiatres les plus renommés de
Suisse et a été pendant 18 ans médecin en chef
de la clinique psychiatrique argovienne de
Königsfelden. En 2009, il a ouvert un cabinet
privé de psychiatrie et de psychothérapie à
Brougg.
24 // Repères
liser le service de navette, car «après
cette expérience, l’on n’est pas totale­
ment maître de soi». En effet! Et après
deux semaines d’«élargissement de la
conscience», nous étions totalement
lessivés. Mais, aussi bizarre que cela
paraisse, je ne me suis jamais senti aus­
si frais et vivant qu’à la fin de ce voyage.
Toutefois, et c’est bien le triste de
l’affaire, de retour à Zurich, l’euphorie
disparut progressivement et la moro­
sité du quotidien s’imposa de nouveau
à moi.
Le cabinet des perversités berlinois
Ma visite d’il y a deux ans au légendaire
KitKatclub berlinois, lieu de rencontre
de toutes les sous­cultures sexuelles
possibles, était d’un tout autre genre:
homos et transsexuels, fétichistes, sa­
dos et masochistes y cherchaient le fris­
son ultime. Le plus surprenant était
que la plupart d’entre eux s’y bala­
daient dans des sortes d’anti­vêtements
qui montraient tout ce qui est norma­
lement censé être caché: les parties gé­
nitales, les fesses ou la poitrine. Le reste
était moulé dans du cuir ou du latex.
Un vieux monsieur portant un tee­
shirt avec l’inscription «Get it while
you can» se promena toute la nuit avec
des béquilles. J’ai vu un gros lard à lu­
nettes avec une robe à frou­frous et une
coiffe en dentelle blanche sur la tête.
Ou un autre qui ne portait qu’une cra­
vate et qui était accompagné d’une
femme particulièrement musclée en
uniforme de l’armée soviétique. Une
vieille dame s’était enroulée comme un
saucisson dans une sorte de bas résille
géant et son amie promenait en laisse
un homme qui avait un masque de cuir
noir. Seule une ouverture au niveau de
la bouche pouvait être créée au moyen
d’une fermeture­éclair, ce que la dame
permit le temps d’une bière. Quand
elle alla danser, elle attacha l’homme à
une barre. Il y avait partout des chaises
gynécologiques. Toutefois, seuls des
hommes s’y asseyaient pour se faire
examiner.
C’était comme dans une gare inter­
galactique de Star Wars où les habitants
de planètes lointaines se croisaient.
Mais à vrai dire, ça n’avait rien d’une
orgie. Malgré toutes ces tenues invrai­
semblables (et certainement diverses
drogues), les participants restaient
maîtres d’eux­mêmes et à une certaine
distance les uns des autres.
scindé et, dans mon cerveau, David 1
parlait avec David 2. Ce n’était pas
marrant. J’étais comme en orbite.
J’étais persuadé d’être condamné à
devoir passer l’éternité dans cet état,
et j’ai été rempli d’une reconnaissance
infinie quand je suis revenu sur Terre
après un voyage de plusieurs centaines
d’années. Depuis, je refuse quand on
me propose un joint.
Mon expérience du LSD ne fut pas
meilleure. Je n’avais pris qu’un hui­
tième de la dose proposée et suis allé
dans un bar avec une amie. Elle me de­
En orbite psychédélique
Au cours de ces années, j’ai essayé diffé­
rentes drogues, mais, au bout du
compte, les états seconds dus à des
substances non­chimiques étaient les
plus intéressants. Peut­être parce qu’ils
portent en eux une histoire et une
charge plus intense. Se contenter de
«gober» quelque chose, c’est banal. Le
pire fut un empoisonnement au ha­
chisch. Depuis, je sais que toutes les
infusions ne sont pas bonnes pour la
santé. Tout d’abord, mon moi s’est
manda mon signe astrologique. Je me
suis mis à réfléchir. Quand je voulus
répondre, il n’y avait plus personne.
Dans une pièce à côté, j’ai trouvé la
fille. «Poisson», lui dis­je. Elle me regar­
da, interloquée. A raison. J’avais eu
besoin de cinq heures pour trouver la
réponse.
SWISSLIFE Printemps 2011
participé à une cérémonie de guérison
de deux jours dans un village de Côte
d’Ivoire. Une mère et sa fille étaient
malades, et il s’agissait de sorcellerie.
Un groupe de percussionnistes jouait.
La guérisseuse, le visage enduit de
glaise blanche, dansait en transe. Puis,
l’esprit prit possession d’elle. C’était un
ivrogne. La guérisseuse titubait, bé­
gayait et réclamait à boire. On lui ap­
porta une petite bouteille de rhum
qu’elle vida d’un trait.
La femme, qui était normalement
la vertu en personne, draguait les filles
Le visage enduit de glaise blanche, la guérisseuse dansait en état de transe. Puis, l’esprit
prit possession d’elle. C’était un ivrogne.
Quand un esprit prend le relai
Mais ce fut en Afrique qu’eurent lieu
mes expériences les plus fascinantes.
En tant qu’ethnologue, j’ai une fois
présentes et leur tripotait la poitrine.
Puis, l’esprit mena la possédée jusqu’à
la hutte du coupable présumé qui
avoua avoir essayé de manger l’âme de
la jeune fille. Il dut sacrifier une poule
et s’excuser. Alors l’esprit quitta la
guérisseuse qui s’effondra immé­
diatement et s’endormit sur place.
Lorsqu’elle se réveilla quelques heures
après, elle ne se rappelait plus de rien.
Plusieurs années plus tard, j’ai revu la
guérisseuse dans la banlieue pari­
sienne où elle habitait un petit studio
avec ses deux filles. Elle m’expliqua
que leur esprit était resté en Côte
d’Ivoire. Elle travaillait aussi en France
en tant que guérisseuse, mais il n’y
avait qu’en Afrique qu’elle pouvait en­
trer en transe.
Amma est une femme d’emblée sympa­
thique. Elle a 57 ans, est petite, un peu
dodue, avec un sourire éclatant et une
étincelle dans les yeux. Elle vient d’une
famille pauvre. Quand elle avait neuf
ans, sa mère est tombée malade et elle a
La manière dont Amma manifeste son
amour est plus qu’une démonstration.
C’est peut-être la plus grande performance
artistique du monde.
Bien des types d’états seconds sont liés
à certains lieux, sociétés ou cultures.
Car les esprits et les transes ont leurs
territoires, leur géographie – et leurs
limites.
Un amour solide
Pour des millions de personnes, Sri
Mata Amritanandamayi, surnommée
«Amma» («mère»), est une sainte. De­
puis des années, cette indienne par­
court le monde pour serrer des gens
dans ses bras; on dit qu’ils seraient
déjà 30 millions. Un de mes collègues,
philosophe et donc sceptique, se rendit
par curiosité à l’ashram d’Amma à
Kerala au cours d’un voyage d’étude
dans le sud de l’Inde. Elle le serra dans
ses bras, et il ressentit une euphorie qui
dura plusieurs mois. Je ne voulais pas
passer à côté d’une telle expérience.
C’est ainsi que, comme 20 000 autres
Suisses, je me rendis à l’Eulachhalle de
Winterthour pour rencontrer Amma.
dû s’occuper de la maison et de ses sept
frères et sœurs. Elle devait aussi aller
de maison en maison pour récolter
des restes de nourriture destinés aux
vaches. Elle était tellement choquée par
la misère des gens qu’elle subtilisait
chez elle des habits pour les offrir.
Quand elle ne pouvait rien donner
à quelqu’un, elle le serrait dans ses bras.
Serrer dans ses bras des étrangers, des
hommes, des personnes d’autres castes
ou même sans caste est encore au­
jourd’hui scandaleux pour la plupart
des Indiens. La manière dont Amma
manifeste son amour est plus qu’une
démonstration de sentiments. C’est
une affirmation courageuse, voire poli­
tique. Peut­être la plus grande perfor­
mance artistique au monde.
Amma me serra chaleureusement
dans ses bras. Des gens embrassés
avant moi par Amma furent submergés
d’une telle émotion qu’ils fondirent en
larmes. Ce ne fut pas mon cas. Cepen­
dant, cette rencontre fut touchante.
Amma me chanta quelque chose à
l’oreille, éparpilla des pétales de rose
sur ma tête et me donna une pomme et
un bonbon. Elle agit comme une Fifi
Brindacier sautant les barrières, distri­
buant baisers et sucreries et rêvant de
faire du monde ce qu’elle a envie qu’il
soit. Dépasser le quotidien, perdre le
contrôle, casser les normes.
Pas d’état second universel
Singulièrement, l’état second respecte
un modèle culturel. Ce ne sont pas seu­
lement les drogues utilisées qui diffè­
rent selon les régions du monde, mais
les états seconds eux­mêmes. Le buveur
de compétition bavarois a peu à voir
avec le fumeur d’opium du Laos ou
le shaman indien qui a pris du peyotl.
A fortiori, ces différences valent aussi
quand il s’agit d’états de conscience qui
ne sont pas occasionnés par des subs­
tances, comme pour les yogis qui jeû­
nent en Inde, les derviches tourneurs
en Turquie ou les prêtres vaudous en
Haïti.
David Signer, 46 ans, est journaliste, écrivain et
ethnologue. Il a vécu plusieurs années en Afrique,
a écrit «Die Ökonomie der Hexerei oder Warum es
in Afrika keine Wolkenkratzer gibt,» ainsi que deux
romans (Salis Verlag).
Lika Nüssli, 37 ans, a étudié le design textile et
l’illustration. Elle exerce depuis 2001 comme
indépendante et a gagné en 2006 le prix du livre
d’images suisse.
Repères // 27
SWISSLIFE Printemps 2011
Vertige de l’amour
En 70 ans de vie, une personne
embrasse en moyenne
100 000 fois.
46% des hommes seuls
trouvent les infirmières
particulièrement attirantes.
26%
des femmes
préfèrent les compliments
sur leur intelligence.
3 fois
Faire l’amour
par semaine réduit de
moitié les risques d’apoplexie.
66% des hommes préfèrent
aller boire un café lors d’un
premier rendez-vous.
Lors d’un baiser, une
pression de
est
exercée sur les lèvres.
15 kg
La première phase du
stade amoureux dure
environ
23 mois.
37% des femmes
trouvent le prénom
Sébastien sexy.
12% des graffitis dans
les toilettes des dames
tournent autour de l’amour.
Un homme passe
2 semaines
de sa vie à embrasser.
Déchiffrage // 29
20%
des hommes
aiment embrasser des
lèvres maquillées en rouge.
Un baiser passionné brûle
64 calories.
18 ans est la moyenne
d’âge à l’échelle mondiale
pour «la première fois».
Un baiser fait travailler
38 muscles faciaux.
50%
des femmes attendent
que l’homme paye l’addition
lors d’un premier rendez-vous.
42% des femmes préfèrent embrasser
plutôt que de coucher. Il en va de
même pour 30% des hommes environ.
Pour 58% des hommes seuls,
la première qualité d’une femme
doit être sa beauté.
Un baiser moyen correspond à
61 milligrammes de liquide.
En moyenne mondiale, une personne a
9 partenaires au cours de sa vie.
4000
bactéries
différentes sont échangées
lors d’un baiser.
43%
des femmes sont
convaincues que les hommes
qui ne savent pas embrasser
ne sont pas de bons amants.
SWISSLIFE Printemps 2011
SWISSLIFE et aussi disponible à l’Apple Store en tant qu’application
pour iPad et e­magazine sur www.swisslife.ch/magazine
Logement en propriété // 31
Fonder une entreprise ?
Travailler à l’étranger ?
Changer de métier ?
L’avenir
commence ici.
Année après année, 12 000 nouvelles maisons familiales
sont construites en Suisse. Durant le dernier trimestre
2010, 100 permis de construire furent par exemple
demandés dans 263 communes du canton de Fribourg.
SWISSLIFE fait état de ces données qui sont synonymes
de nouveau départ pour les personnes concernées.
›››
Quelle que soit la voie que vous choisissez, notre prévoyance flexible s’y adapte. La vie est pleine
d’imprévus. Nos solutions de prévoyance avec garanties modulables conviennent à chaque situation, car
elles peuvent être adaptées en fonction de chaque décision importante. Planifier est toujours excitant.
C’est pourquoi Swiss Life, le spécialiste leader de la prévoyance, vous offre des chances de rendement
élevées, mais aussi la sécurité. Pour que vous puissiez poursuivre votre chemin sans soucis financiers
et avec un encadrement optimal. Nos experts se feront un plaisir de vous conseiller. www.swisslife.ch
SWISSLIFE Printemps 2011
Société immobilière en formation,
cHeiry
p. a. Archigraph Sàrl,
Pascal Hofmann et Patricia Clémence,
Route du Chamois
Clos-du-Vua
Bulle
cHeyres
Alterswil
Jacqueline Geiser, François et
Marie-Noëlle Mettraux et Christophe
Markus und Marlène Thalmann-
Jean-Pierre Cahhrière,
Gotti, En Crevel;
Meuwly, Unterdorfstrasse 15;
Chemin de l’Aurore;
Fabrice Vuille et Anne-Sylvie Nydegger,
Pascal und Kerstin Schafer,
Murielle et Cédric Progin, Bras-
Chemin Pré-de-la-Vigne
Bergsicht 12
de-Fer 26, Secteur La Tour-de-Trême;
corBières
Arconciel
Pierre et Danièle Rusticoni,
Alexis et Michèle Bussard,
RM Architecte Sàrl, Pré-de-l’Arche
Chemin de Plaisance 55;
Impasse de la Ville
AttAlens
Hazim et Arza Sabic,
corminBoeuf
Roland et Birgit Silvia Schütze,
Chemin de Plaisance 65;
Jacques et Marie-Claude Wohlhauser,
Chemin de la Greppa 18 et 20;
SI en formation, p. a. Pasquier-Glasson
Impasse du Pré-Laurent
JPF Immobilier SA,
SA, Rue de Préville 19,
Chemin de la Fin-du-Clos;
Secteur La Tour-de-Trême;
Virginia Ranini et Eduardo Andrade,
Christelle et Jean-Bruno Lekeufack,
Chemin du Grand-Crêt 8,
Chemin du Carry 6;
Secteur Tatroz
Fatmir Paloja,
Avry
Chemin de Cuquerens 1;
Marco Mosca, Impasse de la Source,
Cedric Balmat,
Secteur Avry-sur-Martan;
Chemin de Cuquerens 3;
Atelier d’architecture Stéphane
M. et Mme Monney,
Vonlanthen, Sàrl, Impasse de
Chemin de Cuquerens 5;
la Colline 2, 4, 6, 8, 10, 12,
Jean-Luc et Corine Gapany,
Secteur Avry-sur-Martan
Rue Dom-Hermann 47,
BelfAux
Secteur La Tour-de-Trême;
Irène et Leonardo Broillet-Peterhans,
Cyril et Magali Vallée,
Route des Noisetiers;
Chemin des Cerisiers 17;
Adao Couto et Maria Medas,
Entreprise Ropraz SA,
Route des Vuarines;
Chemin des Crêts 61–63, 65, 67;
José et Sonia Reboleiro,
Magali et Philippe Millasson,
Impasse Gare CFF
Chemin de la Pépinière 69
Billens-Hennens
cHABles
Jean-Claude Demierre et Anne
Yanick Moschini, La Rochette
Humberset, Route de Villaranon;
cHâtel-sAint-Denis
Nicole et Philippe Cudry,
Thierry et Sandra Guenat,
La Petite Croix
Chemin de la Moille-au-Critsou 69;
Bösingen
Michael Dayer et Céline Di Venuto,
Stephan Kinzl, Mattenweg 36
Chemin de la Moille-au-Critsou 77;
Bossonnens
Danien et Justyna Cardinaux Karcz,
M. et Mme Christophe Bastino,
Chemin de Champ-Bochet 23
Impasse Petit-Reynet 4
cHâtillon
Botterens
Daniel Bismor
Nathalie et Michael Richoz,
cHâtonnAye
La Rochetta;
Luis Miguel et Maria José Mancoca,
Les communes de la liste qui ont reçu des
demandes de construction sont indiquées
en rouge. Sont ensuite indiqués le nom du
maître d’ouvrage et l’adresse future.
Clos-Piquet
En Suisse, une
personne sur
trois habite dans
sa propre maison. C’est peu
par rapport aux
autres pays: en
Angleterre, l’on
compte 68% de
propriétaires, en
France, 55%
et en Allemagne,
42%.*
Louise et Monique Feneyrolles,
La part des maisons familiales
sur l’ensemble du parc immobilier
suisse est passée de 40% en 1970
à environ 60% aujourd’hui. En
2008, les maisons familiales
représentaient 68% des nouvelles
constructions habitables.*
Impasse de la Chavouna;
Georges Studer, Sous-Gare;
Grégory et Elisabeth Corminboeuf,
Grand-Rhain
Dompierre
Bujar Kastrali, Route de Corcelles
DüDingen
Kocher & Partner Architekten AG,
Obere Zelg;
Clerc Generalunternehmung AG,
Magdalenastrasse;
Philippe de Buman, Galmis 6;
Nicole und Markus Ruch, Mühleweg;
Michele Bollschweiler und Dominique
Schneuwly, Obere Zelg;
Walter Lüdi, Balbertswil;
Ruth Egger, Riedlistrasse;
Markus und Jacqueline Bapst,
Riedlistrasse;
Olivier Aebischer und Myriam
corpAtAux-mAgneDens
cugy
Zbinden, Vullyweg 48;
Estelle et Jean-Paul Sallin,
Manuela Rodriguez,
Mathis David und Annja Bossart,
Impasse de la Baume
Pré-Guillaume
Vullyweg
corserey
Delley-portAlBAn
epenDes
Megagest SA,
Fabrizio et Marina Simone, Le Verdet;
Clerc Entreprise générale SA,
Route de Lentigny 27 et 29
Patrick Hyvernat, Petit-Delley,
Chemin du Vuassoz, Le Coquier
cottens
en Farvageux;
estAvAyer-le-lAc
Virginie et David Pauchard,
Frederic et Corinne Gross, le Verdet;
Marie-Claire et Michel Apothéloz,
Route de la Côte
Didier et Marie-Jeanne Matthey,
Chemin du Creux-du-Van;
courgevAux
Route de Chabrey;
Marie Aguilar et Peter Te Kloese,
Philipp und Nicole Reichen,
Urs et Christine Helbling, L’Orgère 79
Chemin du Jura;
Haut-des-Vignes
DomDiDier
Tom Glanzmann et Alain Pfammatter,
courtepin
Cotting-Malcotti-Schaller, Pascal et
Sur-les-Rives;
Fabienne et Olivier Bürki, Rue de
Nadine Brauchi, Route de la Bruyère;
Lucienne Schneider,
la Motta, Secteur Courtaman;
Alexandre et Nicole Hublard,
Chemin des Roches;
Timothy et Jacqueline Walters-
La Chavouna;
Pierre Cuany et Hélène Hug,
Brügger, Route de la Motta 81,
Valérie et William Rué, La Chavouna;
Chemin des Etangs
Secteur Courtaman;
Annelis Steffen, Route des Genevreys;
fArvAgny
Pedro et Martine Amaral,
Joao Carlos Sobral Pinto et Elisabete
Michel Oberson, Impasse des Moulins;
La Grand-Fin 74
Ribeiro Pinto, Route d’Oleyres;
Jean Meyer et Séverine/Sandy Bapst,
crésuz
Claudio et Mariangela Coletta,
Route de Grenilles 65, Secteur Grenilles
Kurt et Charlotte Käser,
Route d’Oleyres;
Panches
Pierre-Yves Jordan, Vua-du-Cado;
Jean-Philippe Lecoq,
Impasse de la Chavouna;
SWISSLIFE Printemps 2011
gAlmiz
Andrea und Franziska Zingg,
Bahnhofstrasse
giffers
Mario und Michael Gugler,
Flüelimatta;
Christian und Sandra Poffet,
Obertswilstrasse;
Charles und Laurence Julmy, Rain
gletterens
Cédric et Anne Bersier,
Fin-de-Gros-Bois;
Dans la région du lac Léman,
le prix des maisons familiales a
augmenté de quelque 40% entre
2007 et 2010. De même, dans
les cantons de Zurich et de Zoug,
l’on a pu observer des augmentations de prix allant jusqu’à 20%.*
Abel Zufferey, Chemin de Robin;
Johnny et Jenny Cruz, Fin-de-la-Ria
grAnDvillArD
Frank et Nathalie Bourgeois,
Route de la Cascade 28;
Delphine et Peter Butler,
Chemin des Lilas 1;
Baptiste Pharisa et Stéphanie Rudaz,
Chemin des Noisetiers 9
grAnges
Jean-Luc et Carine Fragnière,
gurmels
Véronique Galley et Vincent Kilchoer,
Route d’Attalens;
Rolf Minder, Dürenberg 241;
Route de Magnedens,
Jean-Philippe Gillioz,
Jürg Minder, Dürenberg 251;
Secteur Ecuvillens
Chemin de Nanchy 12
Barbara und David Lazzara,
HAuteville
grAnges-pAccot
Dorfmatte 12;
P. et J. Brodard, Route d’Impart
Routes Modernes SA, Fribourg/André
Marc und Nadine Wyss,
HeitenrieD
Antiglio SA,
Obere Mühle 58, Sektor Liebistorf;
Antoinette Lindt, Pfandmattstrasse;
Route de Josaphat 55, 57, 63, 65;
Igor Leo, Sandacher 4;
Clerc Generalunternehmung AG,
grAngettes
Martin und Mlyako Berger,
Hauptstrasse 54;
Alain et Marinette Boano,
Holzacher 5, Sektor Gurmels;
Daniela Stoll und Rolf Brünisholz,
Impasse Pra-Deffera
Casutt & Co. AG, Grausacher 3,
Pfandmattstrasse;
greng
Sektor Liebistorf;
Reinhold und Anita Sturny, Spisi 41
Nadia und Hervé Guyaz, Dyfeld
Bierim Gurl, Hauptstrasse;
Jeuss
grolley
Markus Janser, Bulliardweg 10;
Benjamin und Gaby Vonlanthen,
Christian et Sandra Racordon,
Ewald Wohlhauser, Chasseralstrasse 3,
Eichenweg
Route de Fribourg, Village Sud;
Sektor Kleingurmels;
Kerzers
Giuseppe et Lucia Scavo,
Wohnbau AG, Bodenzelgstrasse 79
Christoph und Jacqueline Zwahlen,
Impasse du Gros-Praz 12, Village Sud;
HAut-intyAmon
Bahnhofplatz 10;
Antonio Magano Reboleiro et Sandra
Gratisa SA, Planchamp,
Lindenmätteli GmbH, Fräschelsgasse;
Amaral Nascimento Reboleiro,
Secteur Neirivue;
Sunny house GmbH, Mühlegasse 53;
Impasse du Gros-Pra, Village Sud;
HAuterive
Hanni Fichtenthal, Mühlerain 72
Sampaio Sotero, Impasse du Gros-Pra,
Nicole, Camille, Guillaume, Arnaud
KleinBösingen
Village-Sud;
et Justine Prin, Impasse du Triolet,
Pascale Probst, Grüneburg
Secteur Ecuvillens;
Murten
Lac
(See)
Wünnewil-Flamatt
Estavayer-le-Lac
Estavaye
Broye
Düdingen
Broye
Fribourg
Singine
(Sense)
Villars-sur-Glâne
Marly
Broye
Sarine
(Saane)
Broye
Glâne
Bulle
Gruyère
(Greyer
(Greyerz)
Veveyse
(Vivisbach)
Châtel-Saint-Denis
le canton de fribourg en chiffres
Ville principale: Fribourg
Superficie: 1671 km2
Point culminant: Vanil Noir (2389 m)
Nombre d’habitants: 273 000
Densité de population: 164 hab./km2
Population étrangère: 18,1% (août 2010)
Langues administratives: français (63,2%), allemand (29,2%)
Taux de chômage: 3593 personnes (2,5%, nov. 2010)
Les points rouges sur la carte symbolisent les permis
de construire au 4e trimestre 2010.
SWISSLIFE Printemps 2011
Aujourd’hui, un mètre carré se
construit chaque seconde en Suisse,
soit l’équivalent de dix terrains de
football par jour.*
lA BrillAz
Champ-Dessus (Derrey-la-Croix),
lécHelles
Albano et Isabelle Gallucci,
Secteur Porsel
Catherine et Daniel Georges,
En Meinoud, Secteur Lentigny;
le glèBe
Chemin de la Cabuche 16;
Alexandre Krattiger, Clos-de-l’Arche,
Amélie et Christian Dafflon,
Olivier Ribotel et Aline Mamry,
Secteur Lentigny;
Route des Nervaux,
Chemin du Vigny
Veronique et Philippe Bertschy,
Secteur Estavayer-le-Gibloux
les montets
Route de la Poste 15, Secteur Lentigny;
le mouret
Evelyne et Yves Aebi, Impasse de
Fabrice Perroud et Florence Uldry,
Marie-José Godel et Olivier Staremberg,
Grandvau, Secteur Aumont;
Route du Chaffeiru, Secteur Lentigny
Route de la Laiterie, Secteur Oberried;
Marcel Louis Pochon, Les Iles,
lA sonnAz
Paul, Jean-Claude et Michel Brodard,
Secteur Montet;
Nelson et Maria Trigo et Edouardo
Lydia Schafer, Route du Pafuet,
Centre de rencontre et de formation,
Trigo, Secteur Cormagens
Pré-aux-Oies;
Les Grands-Champs, Secteur Montet
le flon
Samuel et Pascale Brodard, Impasse
lully
David er Sara Rial, Clos-Secours,
de Montsibolo, Secteur Bonnefontaine;
Familles Brossin et Ferreira dos Reis,
Secteur Bouloz;
Cynthia et Olivier Perroulaz, Le Village,
Moulin-au-Rey 14;
Eric Aschilier et Cindy Aebischer,
Secteur Bonnefontaine
Stéphane et Myriam Rapaz, L’Ingera 8,
Champ-Dessus (Derrey-la-Croix),
le pâquier
Secteur Seiry;
Secteur Porsel;
Guyve et Claudia Safary,
Marco Franco, Chemin de
Laurent et Angélique Neyroud,
Route du Carmel
la Frinzalla 25, Secteur Seiry
mArly
Mehmet Krasniqi et Xhavit Mustafa,
Alors que 34% de la population
suisse vivent dans leurs propres
murs, ils ne sont que 24% dans
le canton de Zurich. Et la ville
de Zurich ne compte que 7% de
propriétaires.*
Chemin des Epinettes;
Progecom SA,
Chemin du Bois-des-Rittes;
Fatmir Beka et Esed Ahmeti,
Route des Préalpes
mArsens
Nelly et Hervé Bonvin,
Lotissement En Crausa;
Neziraj Refki, Route de la GrandFin 45, Secteur Vuippens
mAtrAn
Vert Immobilier SA, Route de la Guérite
ménières
Edgar et Theresa Pereira, Clos-Quartier
misery courtion
Aline et Christophe Frossard,
En Mottez, Secteur Misery;
Nicolas et Mariorie Fürst, En Mottez,
Secteur Misery;
Stella Linck et Ivo Clemente;
Thierry Bigler et Céline Simonet-Bigler,
Route de Cournillens, Secteur Misery;
Ivan Rados et Stipe Rados, En Mottet;
José Placido, Au Marais,
Secteur Cournillens;
Société en formation, p. a. Architecture
rossens
& Design Sàrl, Champ-Devant,
Sandra et Cédric Sauterel,
Secteur Misery;
Route de la Condémine
Vincent et Stéfanie Genier, En Mottez,
rue
Secteur Misery
M. et Mme Pittet, Champ-au-Rey;
montAgny
Daphné et Michel Guinchard,
Thierry Risse et Méry Consendai,
Champ-au-Rey;
Route de Montagny 22, Secteur
Loubna et Patrick Rossi,
Mannens-Grandsivaz;
Champ-au-Rey;
Beat et Mirjam Sticher, A Mannens,
Cedric Bays et Céline Chenaux,
Secteur Mannens-Grandsivaz;
Servaulaz, Secteur Promasens;
Jocelyne et Christian Cerf, Impasse des
Swissbat.ch Sàrl, Champ-au-Rey
Rochettes, Secteur Montagny-la-Ville
sAint-AuBin
murist
S.T. Créations d’Habitats Sàrl,
Joséfine et Pierre Massy, Le Rosset
Route de Loustan;
neyruz
Jean-Pascal Verdon,
Frédéric et Francesca Mauron,
Route de la Léchère;
Route de Nierlet 40
Sabrina et Christophe Rimaz,
nuvilly
Route de Delley;
Giovanni Porqueddu et Maryline
Adifete et Bujar Luzha,
Hostettler, Les Batailles
Route Sous-Pendu;
oBerscHrot
Christine et Laurent Balbi,
Roland Pürro, Egg
Route de la Bataille;
pont-en-ogoz
Laurent et Geneviève Dessibourg,
Najya Rotzetter, Le Bry, Secteur Le Bry
Route de la Crausa
pont-lA-ville
sAlvenAcH
Jean-Paul et Sandrine Ramuz, La Gotta
Dobre und Nikolinka Zdravev,
prez-vers-noréAz
Hauptstrasse;
Megagest SA, Route des Chênes;
Torsten und Daniela Seeger,
Maria Antonia da Silva Barros Araujo
Hauptstrasse
et Pedro Alexandre Carvalho Araujo,
scHmitten
Route des Chênes
Schneider & Kreienbühl AG, Eichenweg;
Depuis 1983, de
11 à 14 000 nouvelles maisons
familiales ont
été construites
chaque année.
Durant les
vingt dernières
années, ce chiffre
n’est passé sous
la barre des
10 000 qu’à
deux occasions:
lors de la crise de
la construction
du début des
années 1990 et
en 2009 (9149
maisons).*
recHtHAlten
Erbengemeinschaft Jungo,
Heribert und Nadja Bächler-Aeby,
Bagerstrasse
Sunematt 16
semsAles
SI en formation, p. a. Ropraz SA,
remAufens
Philippe et Jeannette Berguerand,
Impasse du Pontonney 43
Jürg Meyer, Impasse de Souvy 8
Les Charmilles;
sorens
romont
David et Marie-Marguerite Baumann,
Robert-Philippe Bloch, Plan des Marais
Cristina et Paulo Marques,
Les Charmilles;
st. Antoni
En Bouley 43;
Laurence Jordan et Didier Pelissier,
Claudia und Heinz Gfeller-Vonlanthen,
Albert Echenard,
Chemin de la Vilette 19;
Niedermuhren
Chemin du Marais 4 et 20;
Paulo et Elisabeth Almeida, La Cierne 5
st. silvester
Marco Collini, La Vignetta 43;
siviriez
Andreas und Erika Dietrich, Riederehubel
Geraldine et François Helfer,
Cristina Sofia Tavares Oliviera et José
st. ursen
La Vignetta 58;
Eduardo Martin Ferreira, Chemin de
Ursula Fasel, Underem Himmel;
Eva et Frédéric Borcard, En Bouley 114
Failly 3, Secteur Villaraboud;
Berthold Lauper, Obstgarten
SWISSLIFE Printemps 2011
Philippe Bifrare et Jessica Chammartin,
«La construction de logements a
encore quelques beaux jours devant
elle.», est-il écrit dans la Conjoncture
fribourgeoise. Durant les sept premiers mois de 2010, 1341 nouveaux
logements ont été autorisés, soit 8,1%
de plus qu’entre janvier et juillet 2009.*
Route de la Magne 23, Secteur
La Magne;
Laetitita Huguenot et Thierry Vaucher,
Impasse du Jura 2, Secteur Sommentier;
Micheline Pittet, Impasse de la Côte
vuadens
Richard et Séverine Tarrès,
Chantemerle;
Julien et Sandrine Allard,
Village d’En-Haut
vuisTernens-en-ogoz
Alain et Eveline Delaquis,
Impasse du Verné;
Hervé Ottet, Impasse du Verné;
Anne-Rachel et Christophe Oberson,
Impasse du Verné;
Sébastien et Muriel Chassot,
Impasse du Verné;
Corinne et Bastien Petitpierre,
Impasse du Verné;
Alain Thévoz, Impasse du Verné
Tafers
ursy
Wallenried
Jacques und Margrit Folly-Raemy,
Joseph Deschenaux,
Olga et Yann Lionel Benoit, En Amont
Engelsmattstrasse;
Chemin Bois-du-Mont;
WünneWil-flamaTT
AM Generalbau AG, Engelsmatte;
Abadia SA, Route du Plattiez;
Keller AG, Altschlossmatte 17,
Daniel und Claudine Vonlanthen-
Claude et Chantal Demierre,
Wünnewil;
Meuwly, Obere Zelgstrasse
Chemin du Perrey 29;
Keller AG, Altschlossmatte 23,
TenTlingen
Fabien Gavillet, Chemin des Charbon-
Wünnewil;
Mathias Burri, Dürrenbergstrasse;
nières 46, Secteur Vauderens
Carmela und Adrian Schafer-Anker,
Adrian und Silvia Roth, Buechmatta
vallon
Akazienweg 25, Wünnewil;
Torny
Huguette et Thierry Billieux,
Norbert Esseiva, Staffelstrasse,
Yan Dougoud et Alexandra
Chemin de la Rueyre;
Wünnewil
Risse-Dougoud, Perrey-Crochet,
Société en formation, p. a. Progin SA
Secteur Torny-le-Grand;
Constructions, Route de la Chaumière;
José Maria Semedo Moreira,
vaulruz
Pré-Damont, Secteur Middes;
Jacques et Maria Joye, Vuer-des-Alpes 4
Steve Habluetzel, Au Pontet,
villars-sur-glâne
Secteur Middes
Huynh Anh et Tian-Tai,
Treyvaux
Impasse du Relais 9;
Silvie et Dominique Mettraux,
Susanne Buchs, Impasse du Panorama
Route d’Essert
villarvolard
uebersTorf
*Sources:
Statistique annuelle en matière de
construction et de logement,
Office fédéral de la statistique
Immo-Monitoring 2010
Wüest & Partner
«Freiburger Nachrichten»
«Weltwoche»
Nicolas
Villoz etàRosmarie
Razzino,
SWISSLIFE et aussi
disponible
l’Apple Store
en tant qu’application
Markus und Monika Spicher, pour iPad et
Pré-Giller
e-magazine sur www.swisslife.ch/magazine
Kaplaneistrasse;
villorsonnens
Martina Hasler, Guldifeld 63
Sébastien et Chantal Gutmann,
En Terdo 8, Secteur Villargiroud;
Fonder une entreprise ?
Travailler à l’étranger ?
Changer de métier ?
Quelle que soit la voie que vous choisissez, notre prévoyance flexible s’y adapte. La vie est pleine
d’imprévus. Nos solutions de prévoyance avec garanties modulables conviennent à chaque situation, car
elles peuvent être adaptées en fonction de chaque décision importante. Planifier est toujours excitant.
C’est pourquoi Swiss Life, le spécialiste leader de la prévoyance, vous offre des chances de rendement
élevées, mais aussi la sécurité. Pour que vous puissiez poursuivre votre chemin sans soucis financiers
et avec un encadrement optimal. Nos experts se feront un plaisir de vous conseiller. www.swisslife.ch
A Swiss Life // 43
Texte: René Ammann, photos: Tom Haller
Mobylette,
surf,
entreprise
Beaucoup de gens ont des idées. Et plus encore se
cachent derrière de belles phrases. Andy Tanner est
différent. Le fondateur de Alprausch élabore,
applique et construit. La Suisse aurait besoin de
plus d’hommes de cette trempe.
›››
SWISSLIFE Printemps 2011
V
oici l’histoire d’un apprenti de commerce zurichois
qui avait un rêve. Il traversait la campagne avec une
queue de renard au guidon, en quête de liberté. Sa
mob était trafiquée. Jusqu’à ce que la police l’arrête. Notre
homme acheta alors un Solex. Mais aussi des lunettes
rondes, pour ressembler à John Lennon. La maréchaussée
avait freiné l’élan du mobiste. Sur la route, certes, mais pas
dans sa tête! Andy est né en 1963 sous le nom de André
Tanner et écoute aujourd’hui encore John Lennon. Il en a
même tiré sa philosophie.
«Beaucoup de gens ne font que parler. Je préfère agir»,
déclare Andy. «Tout le monde a des idées. Mais qu’en res­
sort­il?» Puis, le jeune Tanner passa de la mobylette à la
planche. Planche à roulettes en été et surf en hiver. Lorsqu’il
Lors d’un congrès de managers,
Andy Tanner a pris la parole
directement après Al Gore. Le
public était en costume sombre.
L’orateur, lui, portait une
combinaison rouge. Comme un
pompiste Esso.
était en congé ou qu’il faisait trop beau pour aller à l’école, il
partait pour Hoch Ybrig, une petite station de ski près de
Zurich. Il a aussi dévalé les pentes du Jakobshorn de Davos
et du Muottas Muragl de Pontresina où la poudreuse est,
paraît­il, «d’enfer». Ce planchiste allait devenir vice­cham­
pion d’Europe de surf à 22 ans, puis champion des USA.
Règle n° 6: Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!
A 23 ans, Andy Tanner ouvrit à Zurich la première boutique
de snowboard en Europe sous le nom de Beach Mountain. Il
vendait ce qu’il utilisait lui­même, à savoir des articles amé­
ricains. L’Amérique était alors très tendance. De Scuol à Zer­
matt, le nec­plus­ultra était de porter les vêtements de surf
Beach Mountain. A la grande surprise du jeune entrepreneur
qui n’avait fait ni étude de marché ni plan d’entreprise, son
magasin devint rapidement le salon à la mode. Des jeunes s’y
retrouvaient pour écouter de la musique et pour voir des
films. Puis ils allaient surfer ensemble, faire la fête, bref, ils
avaient trouvé un deuxième chez­eux. «Beach Mountain fai­
sait partie de la culture underground, explique Andy Tanner.
Il y avait un look et une philosophie. Beach Mountain signi­
fiait se démarquer: être autrement, agir autrement.»
Aujourd’hui, à 48 ans, Andy Tanner représente encore ce
courant. Lors d’un congrès de managers, Andy Tanner a pris
la parole directement après Al Gore, ex­candidat à la prési­
dentielle américaine. Le public était habillé de manière uni­
forme, en costume sombre. Tanner portait une combinaison
rouge. Un peu comme les pompistes des stations Esso. «Ap­
paremment, je refuse de devenir adulte», dit­il en riant. «Je
l’ai vite remarqué dans le monde des affaires.» Son propos
était de formuler les six règles devant prévaloir dans les PME.
Règle n° 2: «Tu dois briser les règles!» Ou encore la règle n° 6:
Tu auras du plaisir dans tout ce que tu fais!» Et il savait de
quoi il parlait...
Un renard dans la ville
En 1980, Andy Tanner avait 18 ans lorsqu’il rencontra
Nicole Bretscher qui en avait 16. Ils forment un couple
depuis lors. Mais sans contrat de mariage. Alors que Andy
faisait de la planche autour de Formentera, Nicole fabriquait
des bikinis qu’elle vendait sur la plage. Leur fils Timmeeh est
né en 1988, leur fille Robin en 1992. Deux raisons pour ce
galopin d’Andy de devenir enfin adulte! Mais il déclare en
riant: «Je me suis plutôt reconnu dans mes enfants, et c’est
sans doute pour cela que je n’ai jamais perdu mon côté
gamin».
Nicole Bretscher et Andy Tanner avaient déjà élaboré
quelques pièces de vêtements pour Beach Mountain. Et
lorsqu’ils revendirent leur affaire à Jelmoli en 1998, ils
avaient depuis longtemps eu l’idée de créer leur propre
marque de vêtements de ville et de sport. Alprausch avait été
créé en 1991. Et pourtant, tout le monde leur avait décon­
seillé de le faire. La bourse s’était effondrée, et la tendance
était de perdre de l’argent, pas d’en gagner. Andy Tanner
appliqua alors sa règle n° 5: «Tu ne dois pas avoir peur de tes
concurrents». Le couple créa des patrons et des dessins. La
partie tissage était réalisée en Suisse, la couture au Portugal,
puis le tout était envoyé en Chine pour la réalisation de
«Apparemment, je refuse de devenir adulte.» Andy Tanner porte une combinaison rouge, même pendant les congrès de managers.
SWISSLIFE Printemps 2011
Toujours surprenant, toujours un peu différent: dans chaque magasin Alprausch, il y a un animal alpin empaillé et les contes de Trudi Gerster.
A Swiss Life // 47
vêtements de snowboard thermoactifs. Le nom Alprausch
avait lui aussi été trouvé depuis un bon moment. «Lorsque
l’on est sur la crête d’un sommet et que l’on regarde autour
de soi, l’on est grisé», explique Andy Tanner. «Et lorsqu’on
dévale la montagne, on est dans un état second.»
En 2004, Alprausch s’installe dans un magasin près de la
Bahnhofstrasse de Zurich. Le look de la boutique sise Werd­
mühleplatz vaut le détour à lui seul. Une mobylette est en
vitrine. Sur la selle, un porte­clés avec une queue de renard.
«Le renard est depuis longtemps dans la ville», nous dit
Andy Tanner. «J’achète les queues de renards aux Grisons ou
au parc de Langenberg. On m’en livre 50 à 100 par com­
mande.»
De la graisse à traire en magasin
Herbert vient lui aussi de Langenberg. Il surveille le magasin.
C’est un cerf de 12 ans. Il est né et a grandi à Zurich avant
d’être empaillé. L’animal trône maintenant sur un podium,
entouré de pulls de ski, de vestes modèle «Tante Klara», de
pantalons «Hasi», de rondins de bois, de boîtes d’Ovomal­
tine, de graisse à traire, de condiments Maggi et de bonbons
Ricola. Ces objets en appellent aux émotions du public, et il
n’est pas rare d’entendre un «ça alors!», un «tu te souviens
de ça, Georges?» ou encore un «formidable!» prononcés par
des clients ébahis.
Ceux qui le désirent peuvent aussi écouter des contes
narrés par Karen Meffert ou Trudi Gerster. Il fallait déjà
avoir l’idée des contes! Dans un magasin où viennent des
jeunes garçons dont la voix a à peine mué et des jeunes filles
qui commencent à se maquiller. Ces ados veulent être
adultes et se désolidarisent résolument des gentilles fées
ou du Chat botté. Andy Tanner pense autrement. «Lorsque
j’entends la belle voix profonde de Karen Meffert, j’en ai
encore la chair de poule. Nous vendons des vêtements aux
12, 15 et 20 ans, mais aussi aux trentenaires et à leur maman.»
Et la graisse à traire ou le dentifrice? «C’est juste une blague.»
Alprausch, croix et calligraphie
Dans l’univers de Tanner, tout est un peu différent. Alors
que certaines entreprises ont un seul et unique logo, Alp­
rausch en a neuf. Tendance à la hausse. Quelle que soit la
calligraphie choisie pour le nom de la marque, la croix suisse
est toujours présente. «C’est un symbole fort, explique Andy
Tanner. Et nous sommes fiers de nos origines. Mais cette
SWISSLIFE Printemps 2011
croix n’est en rien un message politique.» Alors que certaines
sociétés refusent la fourrure comme les végétariens la viande,
il y a «au moins un animal alpin empaillé» dans chaque bou­
tique Alprausch. Alors que certaines marques se spécialisent
dans le jeans, le pull ou les sous­vêtements, Alprausch pro­
duit tout, des chaussettes au bonnet. Le mot d’ordre est lui
aussi sans concession: «De la mode? Nous ne faisons pas de
mode. Pas question pour nous de finir au musée. Nous vou­
lons vendre.»
Et ça marche. Alprausch est partout présent, de Cortina
à Helsinki et de Tokyo à Moscou, dans 350 boutiques. Pour
les dix ans de la marque, Andy Tanner veut un magasin
à l’aéroport de Zurich. Ou à Zermatt. Ou à Grindelwald.
«Lorsque l’on est sur la
crête d’un sommet et que
l’on regarde autour de soi,
l’on est grisé», explique
Andy Tanner. «Et lorsqu’on
dévale la montagne, on est
dans un état second.»
Mais la croissance doit rester modeste. «Plus on a de poids sur
les épaules, plus il est difficile de marcher», déclare le patron.
Nous sommes une petite entreprise familiale qui recense 15
collaborateurs. Nous voulons continuer à créer la surprise et
garder notre identité. Laisser des traces pimente la vie.»
Et Andy Tanner se retire dans son atelier de la Eiben­
strasse à Zurich, assis entre une cabine de téléphérique de
Scuol qui a fait son temps, un vieux pédalo, des tissus
Alprausch et un troupeau de bouquetins, fouines, faons et
choucas empaillés. Il enfonce les écouteurs de son iPod dans
ses oreilles et écoute sa chanson préférée: «Imagine» de John
Lennon: You may say I’m a dreamer/But I’m not the only
one/I hope someday you’ll join us/And the world will live
as one…
Système: Lista Office QUB
Valeur et durabilité. Design par Lista Office. Qu’il fait bon de savoir que fraîcheur et durabilité
vont de pair. Les systèmes de mobilier de bureau de Lista Office demeurent performants
durant de longues années grâce à des matières nobles, au top desquelles figure l’acier,
créateur de produits robustes. Les fonctions et modules ainsi créés évoluent au rythme de
vos objectifs. Le service offert, de la planification à l’entretien, est au plus près du client. Le
design suisse ne connaît pas de date de péremption.
Lista Office près de chez vous > www.lista-office.com/distribution
Texte: Lucas Roos, photos: Hans-Jörg Walter
Envie
de plaisir
Vous sentez-vous mieux quand vous avez mangé une
banane? Ou une tomate? Vous devriez, car toutes
deux contiennent des substances qui améliorent votre
humeur par un infime état second. Espérons que
nos illustrations d’aliments fraîchement préparés vous
feront le même effet.
›››
Perspectives // 51
Je suis un grain de raisin.
La plupart des gens me savourent
pressé et fermenté. Sans savoir
exactement ce qu’ils boivent.
Car le vin est un mystère. Avec
plus de 800 arômes et des
bouquets complexes qui n’ont
plus rien à voir avec moi,
mais qui convoquent mûres,
noix, réglisse et bien plus
encore. Je vous quitte, en espérant vous laisser une belle
note finale.
SWISSLIFE Printemps 2011
Je suis une girolle.
Bien préparée, j’offre une
expérience gustative grisante.
Bien qu’étant mon parent,
le psilocybe semilanceata
conduit à d’autres états seconds.
Sa psilocybine provoque des
hallucinations, belles comme
des visages, des paysages
ou des images. Mais aussi moins
belles, comme des grimaces,
des poursuivants invisibles ou
des apparitions diaboliques.
Perspectives // 53
Je suis une pieuvre.
Ou plutôt, j’en étais une. En
outre, l’on dit que je serais plus
qu’un mets de choix et que ma
chair aurait des qualités aphrodisiaques. Déjà Pline l’Ancien
(24–79 ap. J.-C.) me décrivait
comme un moyen de stimuler
ses pulsions sexuelles. Vous pouvez
toujours me goûter pour voir
si je vous entraîne dans l’ivresse
de l’amour, mais je ne vous
garantis rien.
SWISSLIFE Printemps 2011
La Suisse bouge
Duel intercommunal Coop du 5 au 14 mai 2011
Activité pour tous: de top-forme à non entraîné. Environ 200 communes
s’affrontent et récoltent des minutes d’activité physique – quelle commune est la
plus sportive? L’offre d’activités physiques est déterminée par les communes.
www.lasuissebouge.ch
Gastronomie // 55
Il est facile de réaliser un
excellent risotto. Il suffit de
bien se concentrer deux fois
durant la préparation.
Si vous souhaitez surprendre vos invités
avec un risotto onctueux à souhait, vous
devez respecter deux étapes importantes
dans la cuisson du riz qui a besoin de vin
et de bouillon.
Oignons et fromage
Hacher finement les oignons et les faire
revenir dans du beurre. Ajouter un peu de
sucre et de vin rouge et laisser entièrement
réduire le liquide à feux doux afin d’obtenir une
compote. Faire revenir le riz rapidement dans un peu
d’huile, déglacer avec du vin blanc et laisser réduire (cf. colonne de
droite). Ajouter le bouillon au fur et à mesure de l’évaporation du
liquide. Lorsque le bouillon a entièrement réduit, ajouter le Büscion
(fromage frais) et bien mélanger. Le risotto doit être dressé sur un
plat chaud. Déposer une cuillérée à soupe de compote d’oignons sur
le risotto, poivrer et servir.
Illustrations: Sylvia Geel
L’importance des
bons ingrédients
par Ambrogio
Stefanetti
Ingrédients pour 4 personnes: 240 g de riz Carnaroli, 1 cs d’huile d’olive extra-vierge,
½ verre de vin blanc, 1,5 litre de bouillon de poule, 2 oignons rouges moyens, 50 g de beurre,
30 g de sucre, 1 verre de vin rouge, 1 morceau de Büscion (fromage frais) de la vallée
de Muggio, une pincée de sel, poivre.
SWISSLIFE Printemps 2011
J’utilise peu d’ingrédients et je cuisine
selon une règle simple: plus les pro­
duits sont de bonne qualité, plus le
plat est simple à préparer. Et cela fonc­
tionne toujours, car chaque ingrédient
révèle pleinement son goût.
Si les ingrédients se marient bien, la
moitié du travail est déjà faite. Même
s’il n’y a que peu de riz. Il ne nécessite
pas autant d’attention que l’on veut
bien le croire, mais il faut le mouiller
en permanence. Le riz n’absorbe
jamais trop de liquide. Il faut en tenir
compte et le couvrir rapidement de
vin blanc au début de la préparation.
Lorsque le vin a réduit, on ajoute le
bouillon au fur et à mesure de son
évaporation. Il va donner son goût au
riz. Et attention: rien ne doit brûler!
Ambrogio Stefani fait partie des découvertes Gault
et Millaut de l’année 2010 au Tessin. Il est chef
cuisinier de la Vecchia Osteria à Seseglio près de
Chiasso (TI).
Abritant l’hippodrome le plus prestigieux du monde, Chantilly est sans conteste l’endroit idéal pour mettre
en valeur la Range Rover. Son moteur diesel 4.4 TDV8* de conception inédite, associé à la nouvelle boîte
automatique à 8 rapports, garantit silence de fonctionnement et rendement absolus, malgré une consommation encore réduite. Outre sa puissance phénoménale, la Range Rover se prévaut de nombreux autres
atouts, comme son design inimitable et diverses technologies innovantes, notamment le tableau de bord
virtuel à LCD et l’écran multimédia Dual View. De quoi souligner l’exclusivité de la Range Rover, au même
titre que l’intérieur luxueux. Si vous souhaitez toujours avoir une longueur d’avance, vous venez de trouver
l’automobile qu’il vous faut.
www.rangerover.ch
LES GRANDES ÉCURIES, CHANTILLY (F).
L’ENDROIT RÊVÉ POUR LÂCHER
LES CHEVAUX DU NOUVEAU MOTEUR
DIESEL 4.4 TDV8 DE LA RANGE ROVER.
RANGE ROVER
* Range Rover, 4.4 TDV8 aut., 313 ch/230 kW, consommation mixte 9.4 l / 100 km, émissions Ø CO2 253 g/km, catégorie de rendement énergétique D. Emissions Ø CO2 de tous les véhicules neufs proposés
en Suisse 188 g/km.
Reeto von Gunten // 57
Mon premier état second fut violent et ne me quitta
plus pendant très longtemps. Près de 40 ans se sont
écoulés depuis lors. Mais je me souviens encore très
précisément de chaque moment.
Enfin, presque, car je ne me souviens pas du plus im­
portant: comment en suis­arrivé là? Je pense donc
aujourd’hui que l’ennui est à l’origine de cette ivresse,
comme c’est souvent le cas pour ces états seconds qui
génèrent une certaine créativité.
Tout est parti d’une Ford «Cus­
tom» Mustang de 1967. A cette
époque, l’objet de notre désir s’ap­
pelait «Hot Wheels». Il s’agissait de
modèles réduits à l’échelle 1:64,
sans moteur, mais avec des roues à
fort quotient de propulsion. Les
voitures virevoltaient sur des rails
en plastique orange que nous pou­
vions assembler de manière à for­
mer le circuit et les loopings de
notre choix. Ma Mustang fonçait
sans trop patiner et ne cahotait pas
sur le circuit. Mais tout cela ne de­
vait bientôt plus suffire à combler
les attentes d’un passionné de
course automobile. Nous avons donc commencé à faire
des expériences avec ces petits cylindres qui comportent
une mèche et qui dégagent des étincelles sans exploser.
Pour obtenir l’effet escompté, nous devions plier
les pétards en deux et les coincer sous le hayon ou les
coller sur le toit du véhicule. Ainsi équipées, les voitures
déjà très rapides devenaient de véritables bombes qui
survolaient la piste à défaut d’y adhérer.
Nous avons alors connu un nouvel état second.
L’excitation avant l’apothéose, la fascination de la
vitesse débridée, l’envie d’aller toujours plus loin ou
encore cette agitation fébrile nous procuraient une
véritable ivresse. Et ma Mustang que je ne cessai de
SWISSLIFE Printemps 2011
modifier était ma drogue. Mais la sensation de l’ivresse
ne durait heureusement jamais longtemps. Ainsi, nous
mesurions nos performances tous les jours. Qui va le
plus vite, qui est le plus fou, qui fait une course à tout
casser? J’ai vécu des moments de
bonheur incomparables à cette
époque. A tel point que j’ai gardé
ma Mustang trafiquée jusqu’à ce
jour. Des traces de brûlé à l’arrière
et sur le toit témoignent des nom­
breux tests, modifications et courses
endiablées, et me rappellent ces in­
tenses moments d’ivresse.
Depuis, la fascination de la vi­
tesse m’a bel et bien quittée. Mes
filles et la musique suscitent nette­
ment plus d’enthousiasme, mais
ont aussi laissé quelques traces.
Je suis père de deux enfants et
je souffre d’acouphènes. Voilà, je
commence à comprendre que ma
Mustang est la source de mes maux en écrivant ce texte.
Je vais l’offrir à un ami. Pas parce que je pense
qu’elle le mettra dans un état second. Mais parce que je
crois qu’il saura apprécier l’objet et son histoire. Peut­
être aussi parce que je suis convaincu que les souvenirs
offerts durent plus longtemps.
Reeto von Gunten écrit dans SWISSLIFE sur des choses qui racontent une
histoire. Cet animateur radio (DRS3), écrivain et conteur est captivé par les
petites choses qui font l’énormité de la vie.
Une poule, un lapin ou un mouton... Quel animal voyez-vous?
SWISSLIFE Printemps 2011
Envoyez votre réponse sur www.swisslife.ch/magazineconcours ou renvoyez-nous
la carte-réponse de l’annexe UPDATE. La date limite de participation est fixée
au 30 avril 2011. Les gagnants seront publiés dans le prochain SWISSLIFE.
Nous adressons toutes nos félicitations à Manuel Capelli pour avoir gagné le
dernier concours! La bonne réponse était: Zermatt.
Gagnez un bon d’achat de 2000 francs et succombez à l’ivresse du
shopping chez GLOBUS! Voici comment s’y prendre: regardez fixement l’image et écrivez-nous ce que vous voyez. Ne fixez pas le même
point avec les deux yeux, mais essayez plutôt de regarder en parallèle
la moitié droite avec l’œil droit et la moitié gauche avec l’œil gauche.
Loucher légèrement peut vous aider dans cette tâche.
Je vois ce que
tu ne vois pas
Concours // 61
60 // Encore!
Baschi
«Je commence
par chanter
en anglaischarabia»
Ha di nit vergässe
will s’ganze Bett
schmöckt no nach dir
vo letschter Nacht
Toutes mes chansons partent d’une petite esquisse
musicale. Pour ce morceau également, je me suis assis
au piano dans le studio avec mon guitariste Philippe
Merk. Nous avons joué quelques accords et les avons
enregistrés sur mon ordinateur portable.
Chez moi, ces quelques accords m’inspirent une
mélodie, un sentiment ou une atmosphère pour la
chanson. Quand je bidouille des mélodies, je le fais du
reste toujours en anglais­charabia. Ce sont des mots
anglais que je mets les uns après les autres mais qui ne
veulent rien dire, comme «I love you Baby because I
need you». Ce n’est pas génial, mais c’est plus difficile
quand on est déjà fixé sur des paroles ou sur un mot,
car le texte est trop contraignant.
C’est la raison pour laquelle je commence toujours
par un texte en anglais­charabia qui n’a certes aucun
sens, mais qui rend clairement la ligne mélodique.
Quand j’écoute une mélodie, sans parole, quand elle
passe bien en anglais­charabia, quand elle ne me lâche
pas ou que je trouve que oui, ça va au cœur, alors j’ai
l’intuition que la chanson pourra être bonne – si je
réussis aussi à écrire un texte correct. «Ha di nit ver­
gässe» («Je ne t’ai pas oubliée») est une chanson ro­
mantique empreinte de nostalgie et de mélancolie.
J’étais d’humeur mélancolique et j’ai pu écrire les pa­
roles sur la mélodie, vraiment comme un playback. Je
fonctionne toujours comme ça: d’abord la mélodie,
ensuite le texte.
Cette chanson traite d’une expérience que beau­
coup de gens en Suisse ont certainement déjà faite: on
vit ensemble au septième ciel, intensément, rapide­
ment. Et puis une fin abrupte, qui arrive comme ça – et
reste celui qui ne veut ou ne peut pas oublier l’autre:
«Ha di nit vergässe, will s’ganze Bett schmöckt no
nach Dir» («Je ne t’ai pas oubliée, car le lit entier est
encore rempli de ton odeur») – la personne a laissé une
telle trace que son odeur subsiste éternellement. Mais
cette chanson peut aussi correspondre à une relation
où tout va pour le mieux et de laquelle l’on peut dire
que chaque nuit sans l’autre est une nuit perdue. Et
c’est pourquoi je ne peux pas t’oublier. Une chanson
romantique, en quelque sorte.
Dans «Encore!», des musiciens suisses racontent l’origine de leurs chansons. Agé
de 24 ans, Baschi a débuté sa carrière début 2004 lors du casting de «Music Star».
Il a occupé plusieurs fois la première place des classements suisses et a composé
en 2008 «Bring en hei» («Ramenez la coupe à la maison»), la chanson de l’équipe
nationale de football pour le championnat d’Europe. Son quatrième album «Neui
Wält» («Nouveau monde») est sorti à la fin de l’année dernière. Actuellement,
Baschi et son groupe sont en tournée en Suisse. Informations sur les concerts:
www.baschimusig.ch
Pepperminta, 2009, un film de Pipilotti Rist. Film stills. Avec l’aimable autorisation de l’artiste, Hugofilm et Coop99.
www.swisslife.ch/magazine

Documents pareils