Le bruit, un problème de santé publique

Transcription

Le bruit, un problème de santé publique
Journée Régionale d’Echanges de Pratiques
Le bruit, un problème
de santé publique
Actes de la journée
13 mars 2009
AVALLON
LA DRASS ET LES
DDASS
DE BOURGOGNE
Vendredi 13 mars 2009
Programme
9h00
ACCUEIL
9h15
INTRODUCTION
Agnès MITTON, Conseillère déléguée dans le domaine des ressources humaines à la marie
d’Avallon
9h30
REGLEMENTATION
Bernard RAVEL et Bruno BARDOS, Ingénieurs d’études sanitaires (DDASS de l’Yonne)
10h30
ANATOMIE ET EPIDEMIOLOGIE
Docteur Laurence BRÉARD DEVOISE, Médecin audioprothésiste (Entendre)
11h30
PREVENTION DES RISQUES DU BRUIT AU TRAVAIL
Florence DERAND, Contrôleur de sécurité, Direction des risques professionnels (Caisse
Régionale d’Assurance Maladie)
14h00
TROUBLES DU VOISINAGE
Traitements de plaintes : Philippe BIEVRE, Technicien sanitaire (DDASS de la Saône et
Loire)
Contrôle des 2 roues : Adjudant Chef DOUX, Adjoint au commandant du peloton
d’autoroute d’Avallon (Escadron Départementale de Sécurité Routière)
15h00
ACTIONS DE PREVENTION — Musique actuelle
« Concerts pédagogiques Peace and Lobe » et Campagne de prévention
Agi-son :
David KEMPTON, Coordinateur du dispositif Peace and Lobe en Région Bourgogne et
Franck BOYAT, Relais AGI-SON Bourgogne (Asso Youz)
Prévention en salle de répétition : Bernard RAVEL et Bruno BARDOS (DDASS de
l’Yonne)
16H00
EVOLUTION DU BRUIT DANS LA SOCIETE
Christian HUGONNET, Ingénieur conseil en acoustique, expert près des Tribunaux,
Président de la Semaine du Son
16H45
CLOTURE
Pierre Guichard, Directeur de la DDASS de l’Yonne
Vendredi 13 mars 2009
Intervention de B. RAVEL :
La réglementation
Outil d’intervention de la Mutualité
Française Bourgogne
(Source : Mutualité Française Bourgogne)
Intervention de la Police Nationale
et de la Gendarmerie :
Contrôle des 2 roues
Vendredi 13 mars 2009
Introduction
Agnès MITTON
Conseillère déléguée dans le domaine des ressources humaines
à la Mairie d’Avallon
Agnès MITTON représentant la Mairie d’Avallon et sensible au sujet traité au cours de cette
journée, remercie les professionnels présents et leur souhaite bon courage dans leurs travaux.
Salle du marché couvert
à Avallon (YONNE)
(Source : www.ville-avallon.fr)
Vendredi 13 mars 2009
Réglementation
Bernard RAVEL
Ingénieur d’études sanitaires à la DDASS de l’Yonne
Le bruit, une préoccupation majeure des français
•
Tout d’abord simple désagrément atteinte à la qualité
de vie
est devenu un problème de santé publique
(perturbation du sommeil, stress, fatigue, etc...)
demande accrue d’interventions des pouvoirs publics
•
Lutte contre le bruit
Réglementation
Reflet de la diversité des sources de bruit
= Multiplicité des textes réglementaires
• Les bruits de voisinage :
¼ comportement
¼ activités économiques
¼ activités sportives, de loisirs et culturelles
¼ chantiers
¼ musique amplifiée (dans les ERP)
¼ musique amplifiée (sur la voie publique)
Reflet de la diversité des sources de bruit
= Multiplicité des textes réglementaires
z
Autres types de bruit : vers qui diriger pour
l’application de la réglementation ?
¼ bruits des ICPE : DRIRE, DDSV
¼ bruits liés aux transports routiers et ferroviaires :
DDEA (Equipement), Police, Gendarmerie,
gestionnaire d’infrastructure, mairie
•
Les bruits de voisinage
z
z
z
z
Impact du bruit essentiellement local
C’est le maire qui est le 1er interlocuteur de
proximité
A de nombreuses compétences en matière de lutte
contre les bruits de voisinage
il est le pivot de la lutte contre les nuisances
sonores
Reflet de la diversité des sources de bruit
= Multiplicité des textes réglementaires
¼ bruit au travail : DDTEFP
¼ bruits liés au transport aérien : DGAC, gestionnaire
d’infrastructure
¼bruit dans l’habitat et les ERP récents (caractéristiques
acoustiques) : CETE
+ la DDASS en appui technique et réglementaire des
maires et autres services avec sonomètre de classe 1
Exemple réglementation « bruits liés
Exemple réglementation « bruits liés
aux
transports routiers et ferroviaires »
aux transports routiers et ferroviaires »
3.
Projet
de constructions logements + infrastructure
• Quatres situations :
routière
bruyante
existante :
1. Infrastructure routière bruyante existante +
´
classement
sonore
des voies :
voisinage existant :
Vendredi 13 mars 2009 5 catégories
´ politique de suppression des points noirs
- catégorie n°1 : bande affectée de 300 mètres
+ de 70 dB (diurne), + de 65 dB (nocturne)
- catégorie n°2 : bande affectée de 200 mètres
Réglementation lutte contre les bruits de voisinage
Quelques définitions
Bruit gênant : atteinte tranquillité voisinage ou à santé
(durée, répétition, intensité)
z
z
z
z
z
z
z
Décrets du 18 avril 1995 et du 31 août 2006
modifiant le CSP
Décret du 15 décembre 1998 sur la musique
amplifiée
Arrêté préfectoral de l ’Yonne du 21 décembre
2006
Quelques définitions
Le dB (décibel) + échelle des dB : mesure l ’intensité
d’un son
Le dB(A) : les oreilles n’ont pas les mêmes sensibilités
´ nécessité de pondération (ex : filtre A) ´grandeur
physiologique ≠ grandeur physique
Le dB (LAeq) : énergie d’un son proportionnelle à son
intensité et sa durée ´ niveau de pression acoustique
continu équivalent pondéré A
z
Bruit résiduel : bruit ambiant sans le bruit de la
nuisance
z
Emergence : différence entre le bruit ambiant avec
nuisance et le bruit résiduel
z
Emergence limite à ne pas dépasser : fonction de la
période {diurne(7h-22h) ou nocturne (22h-7h)} et de la
durée cumulée sur 24h.
z
z
´
z
z
´
Bruits des activités sportives, de loisirs et culturelles
CGCT, CSP, Code pénal, Code de
l’environnement
Arrêté préfectoral « bruit » de l’Yonne
Bruits des chantiers
z
z
z
Quels sont-ils ?
menuiserie, garage auto, station lavage auto,
supermarché, restaurant, boulangerie, élevage,…
Interventions ?
maire, police, gendarmerie, DDASS
Critères ?
mesures sonométriques (DDASS avec sonomètre
classe 1)
Textes réglementaires
Textes réglementaires
CGCT, CSP, Code pénal, Code de l’environnement
Arrêté préfectoral « bruit » de l’Yonne
Bruits des activités économiques (hors ICPE)
z
Bruits de comportement
Quels sont-ils ?
aboiements, tapage, bricolage, jardinage, appareils
ménagers, diffusion musique,…
Interventions ?
maire, police, gendarmerie
Critères ?
mesures sonométriques non nécessaires
z
z
z
´
Quels sont-ils ?
moto-cross, stand tir, karting, skate-board, écoles
musique et danse, kermesse, concert plein air,…
Interventions ?
maire, police, gendarmerie, DDASS
Critères ?
mesures sonométriques (DDASS avec
sonomètre classe 1)
Textes réglementaires
CGCT, CSP, Code pénal, Code de l’environnement
Arrêté préfectoral « bruit » de l’Yonne
Bruits de musique amplifiée
Quels sont-ils ?
Quels sont-ils ?
z
marteau piqueur, engin de terrassement,
groupe
discothèque,
dancing, bar, karaoké, restaurant, salle des
Vendredi 13 mars 2009
électrogène, …
fêtes, salle de concerts, …
Interventions ?
z
Interventions ?
Préfet, DDASS, maire, police.
maire, police, gendarmerie
Réglementation européenne
Directives
z
z
z
z
z
z
z
Réglementation européenne : un exemple,
la Directive « Bruit Environnement »
C’est un grand chantier : concerne les 27 Etats membres
• Objectif : cartographie des zones les plus bruyantes
´ Cartographie des grandes agglomérations : en région
Bourgogne, DIJON
´ Cartographie des grandes infrastructures (routières et
ferroviaires)
CBS et PPBE dans les 4 départements de Bourgogne
Bruit environnement
Véhicules à moteur
Transport ferroviaire
Aéroports
Musique amplifiée
Matériels destinés à être utilisés à l’extérieur des
bâtiments
ZOOM sur ...
Au niveau européen, en 50 ans, de 1957 à aujourd’hui,
l’effort des constructeurs de voitures sur la conception
(moteur et échappement) a permis un gain voisin de 12
dB sur le niveau sonore.
Mais actuellement, le gain en décibels sur l’amélioration
des performances du matériel fabriqué n’est plus la
priorité.
´ le bruit dominant se situe maintenant au niveau du
contact train-chaussée (pneus + revêtements).
ZOOM sur ...
z
z
Au niveau européen, en 50 ans, (en France, de la Caravelle
à l’Airbus), la conception des avions a permis un gain
voisin de 20 dB, soit 100 fois moins d’énergie acoustique.
Par contre, si le niveau sonore est plus faible, la répétition
du bruit est plus importante.
les nuisances sonores sont toujours
d’actualité
´
EN CONCLUSION
z
La sensibilisation du public est un moyen privilégié
pour inciter les administrés à modifier leur
comportement.
z
En cas de conflit, priorité est donnée à la médiation
qui permet de régler un certain nombre de discordes.
Echanges avec la salle
Vendredi 13 mars 2009
•
Question : Existe-t-il une réglementation concernant les véhicules anciens ?
Réponse : Non, aucune réglementation n’existe actuellement.
•
Question : Quelle est la législation en terme de décibels pour les écoles de musique/danse ;
notamment par rapport au voisinage ?
Réponse : Selon le contexte, les institutions étudient au cas par cas.
La gendarmerie soulève, le problème de bruit du voisinage qui n’est toujours une histoire de volume
mais plutôt une histoire de répétition, même si le niveau sonore reste acceptable. L’intolérance au
bruit est de plus en plus importante. De plus, la médiation bute souvent face aux problèmes
financiers.
A noter que la nuisance sonore du comportement est différente en termes de réglementation que des
nuisances sonores de la musique amplifiée.
•
•
Question : Quelle est la réglementation des constructions d’habitations aux abords des
aéroports ou gares ?
Réponse : C’est souvent une zone où il est impossible de construire. Et s’il y a construction,
c’est en connaissance de cause.
Réflexion de la salle : Les textes sur les nuisances sonores ne s’appliquent pas à la défense
nationale.
Vendredi 13 mars 2009
Anatomie et Epidémiologie
LE BRUIT : DANGERS ET PRÉVENTION
Docteur Laurence BRÉARD DEVOISE,
Médecin audioprothésiste, Entendre
SOMMAIRE
™ Introduction : petit quiz sur le bruit et ses dangers
™ L’oreille
Son anatomie :
Oreille externe
Oreille moyenne
Oreille interne
Ses voies nerveuses
Ses rôles :
L’Audition
L’équilibre
™ Le bruit
La physique des sons :
Les sensations sonores :
Définition du bruit et du son
Qu’est ce que la fréquence d’un son
Qu‘est ce que la puissance d’un son
Notion de directivité d’un son
La sonie
L’hypoacousie
L’hyperacousie
Mesure du son et du bruit
™ Quelques notions d’audiométrie
Techniques de réalisation d’une audiométrie
Exemple d’audiométrie normale
Quelques audiogrammes anormaux
™ Les risques encourus après exposition du bruit
L’échelle des sons
Surdité de transmission et de perception
Hyperacousie
Acouphènes
Stress, troubles de l’attention et du sommeil
Baisse des résultats scolaire et troubles de l’attention
™ La prévention
Rôle de l’éducateur : entre prévention et répression
Dans les écoles et les cantines
Dans les stades
Avec l’utilisation de la moto
Avec les lecteurs MP3 et autre baladeur
Dans les discothèques et les concerts
™ Conclusion et introduction de la mallette pédagogique
QUIZ INTERACTIF
Vendredi 13 mars 2009
ƒ
On « entend mal » à partir d’une perte auditive de 20 décibels mais quel stade devient-on
sourd ?
a)
b)
c)
d)
ƒ
pour une perte de 30dB
pour une perte de 40 dB
pour une perte de 70 dB
pour une perte de 120 dB
Dans l’échelle des sons qui mesure les niveaux d’intensité du bruit, à quoi correspondent 60
dB ?
a) un cri
b) une conversation courante
ƒ
A quoi correspondent 95 à 100 dB ?
a) une rue au trafic intense
b) le son d’un baladeur plein volume
c) un marteau piqueur en action à moins de 5 mètres
ƒ
Et 120 dB ?
a) un moteur d’avion à quelques mètres
b) un concert rock ou techno
ƒ
En concert, quels sont les meilleurs moyens de se protéger du bruit ?
a) S’éloigner le plus possible des enceintes
b) Se boucher les oreilles
c) Tourner le dos à la scène
d) Mettre des protections auditives
ƒ
Si vous entendez des sifflements dans vos oreilles plus de 24 heures après une soirée en
discothèque ou en concert que faites-vous ?
a) J’attends que cela passe
b) Je consulte rapidement un médecin
ƒ
Le bruit sous un casque de moto peut-il être dangereux ?
a) Oui
b) Non
ƒ
46% des motards souffrent d’une perte auditive, selon vous est-elle due au bruit
a) Du vent ?
b) De la circulation ?
c) Du moteur ?
L’OREILLE
Vendredi 13 mars 2009
L’oreille est un organe fondamental pour communiquer. L’audition permet une communication
interpersonnelle et assure nos rapports avec les autres.
C’est un support intellectuel, un outil de convivialité et d’épanouissement de soi-même.
Elle a un rôle fondamental dans notre capacité à nous situer dans le monde environnant (repère spatial et
temporel).
La perception du son et du langage est indispensable à notre compréhension.
La perte ou déficience auditive altère la communication avec les autres et devient un inconvénient social.
SON ANATOMIE
C’est la partie émergée de l’iceberg auditif. Elle est constituée de 3 parties bien distinctes qui sont l’oreille
externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.
L’oreille externe (c.f. schéma joint)
Elle peut être assimilée à un capteur de son et elle seule en communication avec l’extérieur.
Elle est composée de deux éléments que sont le pavillon et le conduit auditif.
C’est une simple structure :
de transmission du son vers le tympan
de protection des agressions extérieures
d’amplification du son par effet de résonance.
Elle va capter les ondes sonores et les propager vers l’oreille moyenne.
L’oreille moyenne
On peut la considérer comme un micro, elle est composée du tympan de la caisse du tympan et de chaîne
des osselets, de plus elle communique avec le pharynx par la trompe d’Eustache.
Son rôle est double à la fois protecteur de l’oreille interne et transmetteur de vibration sonore.
Ces vibrations vont être d’abord perçues par le tympan puis amplifiées par la chaîne des osselets
comprenant le marteau l’enclume et l’étrier et enfin récupérées par l’oreille interne par l’intermédiaire des
fenêtres ronde et ovale.
L’oreille interne
Ce dernier élément peut être considéré comme un système d’ampli-tuner de chaîne hi fi.
Aussi appelée labyrinthe, elle est composée du vestibule, des canaux semi-circulaires et de la cochlée.
Seule cette dernière joue un rôle dans l’audition les autres servant à l’équilibre.
C’est ici que siègent les mécanismes de la perception.
Remplie de liquide la cochlée en forme de coquille d’escargot est tapissée par 15000 cellules ciliées.
Les vibrations transmises à la fenêtre ovale mettent en mouvement le milieu liquidien de la cochlée ce qui a
pour effet d’augmenter la pression et de créer une sorte de « vague » ayant pour effet de mettre en
mouvement les cils des cellules ciliées.
Les voies nerveuses
Ces cellules, sorte d’algues qui vont et viennent sous l’effet de la vague amplifient les vibrations sonores et
les sélectionnent par fréquence, de la plus grave à la plus aiguë.
Elles convertissent l’énergie mécanique des ondes sonores en influx nerveux.
Les 50000 fibres du nerf auditif prennent ensuite le relais pour transmettre ces influx au cortex cérébral.
Cette opération est réalisée en un temps record de 20 millièmes de secondes.
Reste alors la dernière étape : le cerveau décode et interprète les messages reçus.
SES ROLES
L’audition
Entendre c’est percevoir des sons.
Le pavillon de l’oreille capte et concentre les ondes sonores puis celles-ci passent à travers le conduit auditif
en se comportant comme des ondes rectilignes sur une longueur d’environ 2 à 3 cm avant de rencontrer la
membrane du tympan.
Celui-ci se met alors à osciller sous l’effet des fluctuations de l’onde sonore dans le conduit.
Les vibrations du tympan entraînent successivement celle du bloc marteau-enclume, puis celle de l’étrier
que les transmet à l’oreille interne via la fenêtre ovale.
A ce niveau de l’oreille, tout se passe exactement comme nous l’avons décrit précédemment, avec le
passage des ondes sonores vers les cellules ciliées de l’oreille interne à l’intérieur de la cochlée et leur
transformation en influx nerveux repris ensuite par les fibres du nerf auditif, celles-ci étant intégralement
reçues ensuite par le cortex cérébral.
Vendredi 13 mars 2009
L’équilibre
C’est le second rôle de l’oreille au sein de l’organisme ; cependant il n’en est pas moins important et surtout,
lui aussi se voit grandement perturbé par les traumatismes sonores.
Cette fonction est intégralement assurée par l’oreille interne et plus particulièrement par les canaux semicirculaires et le vestibule.
Schématiquement, l’équilibre du corps humain est assuré par les yeux, les oreilles et la pression artérielle.
Ces trois éléments doivent fournir les mêmes informations au cerveau et c’est lorsque ces informations
divergent que le déséquilibre apparaît.
Au niveau des oreilles, l’information concernant le positionnement du corps dans l’espace est assuré par les
canaux semi-circulaires qui sont au nombre de trois : un horizontal, un vertical et un transverse.
Ceux-ci sont remplis de gel et contiennent des petits cailloux harmonieusement répartis dans celui-ci.
Ce sont les vibrations sonores qui assurent la répartition idéale de ces « otolithes » ; si pour une raison ou
une autre cette répartition est modifiée elle engendre des données fausses sur la position du corps qui
seront transmises au cerveau et qui, étant erronées par rapport à celles des yeux et de la tension artérielle,
provoqueront un vertige.
LE BRUIT
Dans le dictionnaire, le bruit est défini comme un son sans harmonie.
C’est tout à fait exact mais la différence entre son et bruit est en réalité plus subtile. L’Afnor propose la
définition suivante : « le bruit est un phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée
comme désagréable ». C’est justement ce principe de sensation qui rend l’étude du bruit si délicate, car, au
fond, le bruit est une notion et son appréciation est soumise à la subjectivité de chacun.
Etudier le bruit, cela revient à traiter des paramètres physiques, mais surtout les facteurs culturels et
psychologiques qui conditionnent notre perception.
Donner une définition précise du bruit est d’autant plus difficile qu’un son peut être interprété en fonction du
vécu de chacun mais également en fonction du moment où il est perçu.
C’est l’intensité d’un bruit et la durée d’exposition à ce bruit qui peuvent être à l’origine de troubles auditifs
graves et irréversibles.
Dans la vie courante ou professionnelle les sons deviennent pénibles lorsque leur niveau dépasse 75 à 80
décibels.
Ils ne sont nocifs pour l’oreille qu’à partir de 85 décibels. A partir de 110 décibels, ils deviennent intolérables
et peuvent dégrader très rapidement l’audition.
LA PHYSIQUE DES SONS
Définition du son
Le son est une sensation auditive engendrée par une vibration acoustique. Comme toute vibration, un son
se caractérise par son amplitude (intensité), sa fréquence, son timbre.
Tout objet pouvant vibrer est capable de produire un son : règle métallique, peau de tambour, solides. Ainsi,
la vibration d’un objet comprime ou détend l’air qui nous entoure. Ces variations de pressions, qui vont être
détectées par l’oreille, engendrent un son.
Une vibration produite dans le vide ne donne aucun son puisqu’elle n’engendre aucune variation de
pression.
Définition du bruit
Le bruit est un son mais le son n’est pas forcément un bruit.
Le bruit est un mélange complexe de sons de fréquences quelconques, c’est un phénomène aléatoire.
C’est un phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée comme désagréable ou
gênante.
Dans la pratique, on rencontre très peu de sons purs (c’est-à-dire à une seule fréquence) mais plutôt des
sons complexes, qui résultent de la superposition d’un grand nombre de sons purs. Plus un son complexe
contient de sons purs, plus il est riche. Si la superposition de sons purs donne un phénomène acoustique
aléatoire, où l’on ne peut distinguer de fréquences (à l’inverse des sons complexes), on est alors en
présence de bruit.
Qu’est ce que la fréquence d’un son ?
C’est le nombre de cycles qu’une onde sonore produit en une seconde.
L’unité de mesure de la fréquence est le hertz (Hz).
La fréquence d’un son augmente en même temps qu’augmente le nombre de cycles par minute.
L’oreille humaine perçoit les sons allant de 20 à 20 000 cycles par seconde.
Vendredi 13 mars 2009
Schématiquement, les plus fréquents se situent entre 125 et 8 000 Hz, et sont appelés sons graves de 125 à
1000 Hz et aigus de 1 000 Hz à 8 000 Hz.
Qu’est ce que l’intensité du son ?
Pour exprimer par des nombres simples l’ensemble des intensités de sons possibles, on utilise une échelle
logarithmique : le décibel (dB).
L’oreille humaine perçoit les sons de 0 dB (seuil d’audibilité) à 120 dB (seuil traumatique).
L’échelle logarithmique est conçue de telle manière que, lorsqu’une source sonore est multipliée par 2, le
niveau est augmenté de 3 dB. Ainsi, par exemple, 2 conversations identiques et simultanées, dont le niveau
sonore est de 50 dB, ne donneront pas 100 dB, mais 53 dB.
Il faudrait diviser par 10 le trafic automobile pour réduire de 10 dB le niveau sonore d’une rue, à condition
que la vitesse des véhicules soit la même.
Il est très important de comprendre que la notion de décibel peut avoir différentes significations et représente
pas une valeur fixe comme le volt ou le mètre ; sa valeur dépend du contexte dans lequel cette notion est
utilisée.
Notion de directivité du son.
Si nous avons deux oreilles, c’est pour pouvoir déterminer la direction du son. Le décalage, la longueur
d’onde et la totalité sont trois facteurs clés permettant au cerveau de déterminer d’où vient le son.
Dans la description qui suit, chacune de ces caractéristiques fait l’objet d’une rubrique distincte. Pourtant,
lorsqu’une personne « enregistre » un son, ces trois facteurs vont interagir pour permettre la localisation du
son.
Décalage
Le décalage joue un rôle important pour déterminer l’origine d’un son à impulsion, comme un claquement ou
une détonation. Si un son est perpendiculaire à la partie droite du visage, les ondes sonores n’arriveront pas
en même temps dans les deux oreilles. Ce décalage est dû au fait que la distance entre la source sonore et
l’oreille gauche est un peu plus longue que celle qui sépare la source de l’oreille droite. Les ondes sonores
doivent donc parcourir une plus longue distance avant de parvenir à l’oreille gauche, plus éloignée. Le
cerveau légèrement à droite de notre visage.
Longueur d’onde
Pour les sons aigus (plus de 1 kHz), la longueur d’onde joue un rôle essentiel en permettant au cerveau d’en
déterminer l’origine. Ces sons ont tous une longueur d’onde limitée de moins de 30 centimètres.
Lorsque nous entendons ce type de son, notre tête fait « écran ». Si le son provient d’un endroit situé à
droite du visage, la tête empêche donc les ondes sonores d’atteindre l’oreille gauche.
Par contre, les sons plus graves, plus « profonds » ont une grande longueur d’onde. La tête ne fait donc pas
d’obstacle à la transmission simultanée des sons aux deux oreilles.
Tonalité
Si un son ne vient pas des deux côtés, mais d’en haut, d’en bas ou de face, l’on n’observe aucun décalage
entre les deux oreilles. Dans ce cas, l’oreille externe joue un rôle important, car elle nous aide à déterminer
l’intensité du son. L’expérience montre que la tonalité d’un son peut nous aider à le localiser. Les
motocyclistes qui portent un casque ont ainsi souvent du mal à entendre d’où vient une ambulance. Le
casque diminue en effet la capacité de l’oreille externe à déterminer l’intensité du son.
LA NOTION DE SENSATION SONORE.
La sonie
La sonie concerne la sensation de force sonore perçue.
Elle est liée à sa pression acoustique. Toutefois, à pression acoustique égale, les sons à basse ou haute
fréquence ont une sonie inférieure aux sons à fréquence moyenne.
Ainsi, pour paraître aussi intense qu’un son de 1 000 Hz à 43 dB, un son de 100 Hz ou un son de 10 000 Hz
doivent avoir un niveau de 63 dB. On dit que ces trois sons ont alors un même niveau d’isosonie de 43
phones. Le phone est l’unité qui sert à exprimer le niveau d’isosonie. La durée a également un impact sur la
sonie. Pour les sons ayant une durée inférieure à une seconde, la sonie augmente avec la durée des sons.
Par ailleurs, on sait que chaque augmentation de 10 dB a pour effet de doubler la sonie.
Les mécanismes nerveux du codage de la sonie ne sont pas encore complètement connus. Bien que
l’explication ne soit pas entièrement satisfaisante, on pense que la sonie augmente en fonction du taux de
décharge (nombre de potentiels d’action par unité de temps) des neurones auditifs, ainsi qu’en fonction du
nombre des neurones actifs et de leur extension dans le nerf auditif. Cela dit, le taux de synchronisation des
décharges pourrait être également un indice du codage de la sonie.
Vendredi 13 mars 2009
MESURE DU BRUIT
Les instruments de mesure du son se composent d’un microphone convertissant la pression
acoustique en un signal électrique et d’un instrument électronique de traitement du signal et
d’affichage de la valeur mesurée. L’appareil assurant ces deux fonctions s’appelle un sonomètre.
Cet instrument est mobile et peut-être utilisé n’importe où de façon très simple.
QUELQUES NOTIONS D’AUDIOMÉTRIE.
TECHNIQUE AUDIOMÉTRIQUE
Le contrôle de la capacité auditive de l’homme est habituellement
effectué à l’aide d’audiomètres. L’audiomètre est un appareil qui produit
des sons et des bruits de fréquences et d’intensités différentes.
Ces signaux sont transmis au patient à travers des écouteurs ou des
haut-parleurs (transmission du son à l’oreille interne par le crâne). Ce
matériel de mesure est également utilisé pour contrôler la capacité de
compréhension de la langue à l’aide des listes de mots.
L’étude métrologique de l’audition ou audiométrie permet de tracer l’audiogramme, graphique en
coordonnées rectangulaires sur lequel sont portés en abscisses les fréquences et en ordonnées les niveaux
sonores.
Le patient écoute au casque un son sinusoïdal de fréquence donnée dont on fait varier l’intensité : à chaque
fois qu’il perçoit un son, il le signale, ce qui permet, en changeant les fréquences, de déterminer oreille par
oreille le seuil d’audibilité pour chaque fréquence.
La perte d’audition se détermine en comparant cette valeur au seuil d’audibilité normal.
EXEMPLE D’AUDIOMETRIE NORMALE.
QUELQUES AUDIOGRAMMES ANORMAUX.
Vendredi 13 mars 2009
RISQUES DUS À L’EXPOSITION AU BRUIT
ECHELLE DES SONS :
Le danger représenté par une exposition au bruit dépend de deux facteurs :
- le niveau sonore
- la durée d’exposition
Vendredi 13 mars 2009
Cette notion est absolument fondamentale et la prévention anti-bruit doit absolument en tenir compte.
Par exemple : Les niveaux sonores suivants constituent une exposition quotidienne au bruit de 85 dB :
85 dB (A) pendant huit heures
88 dB (A) pendant quatre heures
91 dB (A) pendant deux heures
Autre exemple : 20 h d’autoradio ou de baladeur à niveau raisonnable correspondent à 4 h de baladeur à
110 dB ou encore 2h pour la soirée en discothèque (103 dB)
SURDITE
La baisse de l’audition apparait lorsqu’une partie des signaux sonores parvenant à notre oreille externe
n’atteint pas le cortex cérébral ou y arrivent sous forme indéchiffrable.
Surdité de perception
Elle touche l’oreille au niveau de l’oreille interne c’est-à-dire là où se fait la transformation des vibrations
sonores en influx nerveux.
Le message sonore est soit mal codé par l’oreille interne, soit mal ou non transmis par le nerf auditif, soit
enfin mal décodé au niveau du cortex cérébral.
Ces troubles sont principalement dus à des dégradations des cellules ciliées et malheureusement les
premières à être touchées sont celles codant pour les fréquences concernant la parole humaine, d’où un
message perçu comme étant incompréhensible.
Le patient vous dit alors qu’il entend mais qu’il ne comprend pas.
Ce type de surdité peut aller jusqu’à la surdité totale et irréversible.
Surdité de transmission.
Elle est présente lorsqu’il existe un obstacle au passage des ondes sonores avant leur arrivée au niveau de
l’oreille interne pour codage.
Elle touche l’oreille externe ou moyenne.
La perte auditive concerne plus particulièrement les fréquences graves et le plus souvent elle est plus ou
moins réversible.
Surdité mixte.
C’est, comme son nom l’indique, une perte auditive à la fois de perception et de transmission.
Les deux types de surdités dues à la surexposition au bruit sont la surdité de perception et la surdité mixte.
En effet une exposition trop longue avec un niveau d’intensité trop fort entraîne une altération des cellules
ciliées de l’oreille interne qui ne sont ainsi plus en mesure d’assurer leur rôle de transformation de la
vibration sonore en influx nerveux.
L’appareil perceptif de l’oreille est donc hors d’usage.
Lorsque les cellules ciliées sont endommagées, elles n’ont aucune possibilité de se renouveler : toute
destruction et par la même toute surdité est irréversible.
Echelle des surdités.
Une audition est considérée comme normale lorsque la moyenne auditive est inférieure à 20 dB. Sur le plan
médical, les surdités sont classées en 4 catégories :
Surdité légère : perte moyenne de 20 à 40 dB. Perte des bruits faibles, des aigus et
de certains éléments phonétiques.
Surdité moyenne : perte moyenne de 40 à 70 dB. Seule la parole forte est perçue.
L’aide auditive est nécessaire.
Surdité sévère : perte moyenne de 70 à 90 dB qui nécessite appareillage, lecture
labiale et rééducation.
Surdité profonde : perte moyenne de 90 dB et plus. La parole n’est plus du tout
perçue. Seuls les bruits très puissants sont perçus. Elle se divise en 3 catégories :
Premier degré : la perte moyenne est comprise entre 91 et 100 dB.
Deuxième degré : la perte moyenne est comprise entre 101 et 110 dB.
Troisième degré : la perte moyenne est comprise entre 111 et 119 dB.
Surdité totale : perte moyenne de 120 dB. Rien n’est perçu.
L’HYPERACOUSIE
Cette notion est beaucoup plus difficile à définir que l’hypoacousie car il s’agit d’une sensation qui n’est pas
« mesurable » en tant que telle.
Vendredi 13 mars 2009
Elle est définie par une sensation de perception sonore beaucoup plus forte que ne l’est l’intensité sonore
réel.
Par exemple vous voyez un enfant qui pleure mais vous entendez une sirène hurler, une mobylette passe
dans la rue et vous entendez le rugissement d’une énorme moto.
Le plus souvent la sensation de force sonore s’accompagne d’une sensation douloureuse et désagréable
pouvant perdurer plusieurs heures après la perception.
L’hyperacousie rend le monde hostile et douloureux pour celui qui en souffre, elle finit par isoler la personne
qui en souffre.
Cette pathologie rend le monde hostile et douloureux pour celui qui en souffre, elle finit par isoler la
personne qui en souffre.
Cette pathologie est due dans 99% des cas à une surexposition au bruit.
ACOUPHENES
Les acouphènes sont des sensations auditives (bourdonnement, sifflement, etc.) qui ne sont pas
provoquées par une excitation extérieure de l’oreille.
Cette perception est variable en intensité, en tonalité (bourdonnements, sifflements, chuintements ou
tintements, etc.) et en durée (permanente ou alternée). Les bruits entendus varient d’un individu à l’autre.
Son apparition est imprévisible mais la contrariété, les périodes d’angoisse ou de fatigue les accentuent.
La plupart des gens connaissent ce phénomène pour l’avoir ressenti de façon temporaire après une
exposition au bruit ou après une période de stress. Les acouphènes sont alors de faible intensité et
disparaissent au bout de quelques heures.
Par contre lorsqu’ils surviennent après une surexposition au bruit ils sont en général permanents et
irréversibles !
Les effets des acouphènes les plus souvent courants qui perturbent la vie quotidienne sont :
o Entraîne des difficultés de concentration,
o Empêche de dormir la nuit pour 1/3 des cas,
o Rend nerveux et irritable,
o Sensation de fatigue et absence de tranquillité intérieure,
o Conduit à la lassitude, agitation, tension, inquiétude, angoisse.
Ces bruits internes peuvent parfois avoir un effet psychologique important et devenir si intolérable que la
médecine a recours à des médicaments à visée psychiatrique.
Il faut en effet comprendre que la malade, qui souffre depuis plusieurs années, endure l’isolement où le
confinent ses bourdonnements.
Si la plupart des acouphènes s’accompagnent de surdité, entre 20 et 30% surviennent chez des sujets qui
ne se plaignent pas de l’audition.
STRESS, TROUBLE DE L’ATTENTION ET DU SOMMEIL.
BAISSE DES RESULTATS SCOLAIRES
PRÉVENTION ET LUTTE ANTI-BRUIT
RÔLE DE L’ÉDUCATEUR : ENTRE PRÉVENTION ET RÉPRESSION
Votre rôle est fondamental dans cette lutte anti-bruit car parler des dégâts causés par les nuisances sonores
est un des piliers de la lutte anti-bruit.
Actuellement le premier problème rencontré dans cette lutte est un manque de communication et vous êtes
les premiers acteurs potentiels de cette lutte.
Contrairement à ce que l’on pense les jeunes pêchent souvent par ignorance des risques encourus, et
lorsque nous prenons la peine de leur exposer les risques encourus ils y sont souvent très sensibles ; ce
d’autant que les mesures à appliquer sont très simples et finalement peu de contraignantes.
Voyons-les plus en détails dans le chapitre qui suit.
LUTTE ANTIBRUIT DANS LES ÉCOLES ET LES CANTINES.
A titre d’exemple il faut savoir que le bruit de fond à la cantine est de 75 à 85 dB et que celui de la cour de
récréation pendant les pauses est de 95 dB.
Vendredi 13 mars 2009
Certaines mesures peuvent être prises afin de diminuer le bruit et d’améliorer l’isolation acoustique de la
classe et de la cantine.
Protéger les pieds des tables des chaises
Ne pas laisser les meubles bancals (chaises et tables)
Mettre des rideaux ou tentures
Isoler les murs à l’aide de panneaux en liège ou de tableaux
Mettre de la moquette qui absorbe le son
Utiliser des tables de cantine à revêtement anti-bruit
Une école maternelle norvégienne a accroché un décibel mètre en forme d’oreille sur le mur des classes afin
d’attirer l’attention des adultes et des enfants sur le niveau de bruit dans la classe.
L’instrument mesure le niveau de bruit et une lumière rouge s’allume lorsqu’un certain seuil est dépassé.
Une lumière verte indique que le niveau de bruit est raisonnable, alors qu’une lumière jaune indique que le
bruit approche un seuil jugé risqué. L’instrument peut être réglé selon la limite de bruit désiré et installé dans
n’importe quelle pièce.
L’école maternelle norvégienne a rapporté d’excellents résultats simplement par la prise de conscience à la
fois des éducateurs et des enfants du bruit qu’ils pouvaient engendrer.
LE BRUIT DANS LES STADES.
Qu’ils soient nautiques, d’athlétisme ou de football, le bruit dans les stades est omniprésent et fait partie
intégrante de l’ambiance sportive.
Pourtant, là encore, il peut être source de surexposition au bruit.
C’est pourquoi il est préférable de conseiller aux spectateurs le port de bouchon antibruit lorsqu’ils se
rendent à une compétition sportive ; c’est encore plus le cas pour les compétitions de sport automobile.
LUTTE ANTIBRUIT ET MOTO.
Le bruit du moteur d’une rivalise avec un concert de rock ou une tronçonneuse, et le casque ne protège pas
les oreilles.
Un groupe de scientifiques de l’université de Floride a passé en revue 33 motos différentes et a enregistré
leur niveau de bruit. Près de la moitié produisait des sons de plus de 100 dB.
Le casque offre une protection contre les bosses et les chutes, mais il ne protège pas du bruit. Il n’y a
aucune protection auditive, mais une paire de bouchons auditifs ferait l’affaire.
« Presque toutes les motocyclettes que nous avons testé atteignent des niveaux d’actions qui
nécessiteraient le port de protection auditive sur un lieu de travail » écrit Joy Colle, chercheur et
audiologiste.
La US National Institue for Occupationnal Safety and Health avertit que l’exposition à des bruits de plus de
100 dB ne doit pas dépasser 15 minutes.
L’agence fédérale prévient qu’une déficience auditive permanente peut être entraînée par une exposition au
bruit de 85 dB pendant 8 heurs.
Le bruit de la moto était mesuré à l’oreille du pilote alors que la moto était à l’arrêt, il est donc impératif de
rappeler à nos jeunes que le port de bouchons antibruit est indispensable sous le casque.
On pourra également leur rappeler que non content de risquer une grosse amende pour trafic de leur pot
d’échappement de scooter, ils risquent également une perte auditive non négligeable.
EXPOSITION AU BRUIT ET LECTEUR MP3 ET AUTRES BALADEURS.
Vendredi 13 mars 2009
Une équipe de chercheurs britanniques a enlevé les écouteurs chez certains 18-24 ans qui écoutaient de la
musique à l’aide de lecteur MP3 ou autres appareils portatifs.
Deux sur trois rapportaient avoir souvent eu des bourdonnements ou des sifflements à leurs oreilles. Ces
bruits peuvent être la première indication qu’ils écoutent de la musique trop forte, selon les chercheurs.
Une équipe de chercheurs australiens a testé, au hasard, des lecteurs portés par des passants dans les
rues de Melbourne et de Sydney, et ils jouaient bien trop fort. Un répondant sur quatre écoutait de la
musique à des niveaux de bruit les exposant à des risques de lésions auditives. Le niveau d’exposition au
bruit moyen était de 79.8 dB.
Le volume sonore est un facteur important. L’utilisation soutenue du lecteur l’est tout autant. Les chercheurs
britanniques ont trouvé que 39 pour cent des jeunes adultes écoutent de la musique sur leur appareil
portable, en moyenne, une heure par jour, et ceci est beaucoup trop long.
De plus les oreilles n’ont aucune protection contre la musique à volume élevé.
Même si l’oreille dispose de réflexes qui la protègent contre certains types de bruits, elle est impuissante
lorsque le volume sonore dépasse 120 dB.
Son temps de réaction, de 30 à 40 millièmes de seconde, constitue une limitation en soi car ce délai n’est
pas du tout suffisant pour protéger l’oreille contre le bruit crée par les activités humaines.
Quand on écoute de la musique, la combinaison de trois facteurs peut entraîner l’apparition d’une déficience
auditive :
la durée du temps d’écoute.
la proximité par rapport à la source du son.
l’intensité du volume musical.
Quel que soit le volume de la musique que l’on écoute, la règle de base veut que plus longtemps on
l’écoute, plus on fatigue les muscles de l’oreille interne. La fatigue de l’oreille peut causer un glissement
temporaire du seuil d’audition et ainsi limiter la quantité de sons calmes pouvant être perçus.
Enfin il faut savoir que plus les oreilles fatiguent, plus elles risquent de développer une déficience auditive
permanente.
Il faut donc absolument donner les consignes suivantes :
Ne jamais débloquer le système de limitation de puissance des lecteurs de musique
Ne pas écouter son lecteur plus d’une heure par jour
Stopper l’écoute dès que l’on ressent des bourdonnements ou des sifflements.
PRÉVENTION DU BRUIT, DISCOTHÈQUE ET CONCERT.
Vendredi 13 mars 2009
La musique forte des discothèques représente un véritable danger pour tes capacités auditives. Après une
longue nuit passée dans une discothèque où la musique est forte, nous sommes nombreux à avoir déjà
ressenti des bourdonnements dans les oreilles ou d’autres problèmes d’audition. En fait, pas moins de 82 %
des habitués des discothèques subissent un glissement du seuil d’audition et constatent une détérioration de
leurs capacités auditives. Et même parmi ceux qui fréquentent des discothèques où la musique est moins
forte, 76 % présentent des symptômes similaires.
Une nouvelle étude publiée par le Journal Asie-Pacifique de la Santé publique a analysé les effets du son
des discothèques sur les capacités auditives des jeunes dont l’ouïe est normale.
Les chercheurs ont pris leurs mesures dans deux discothèques, dont le niveau sonore moyen était de 108
dB (A) et 101 dB (A).
Parmi le groupe de jeunes fréquentant la plus bruyante des deux discothèques, 64 % avaient ressenti l’une
ou l’autre forme d’acouphènes et, chez les habitués de la moins bruyante, 32 % avaient présenté ce
symptôme. Autre constatation des chercheurs : les jeunes qui trouvaient que la musique était trop forte
étaient plus susceptibles de se plaindre d’acouphènes. Dans la discothèque la moins bruyante, 40 % de
ceux pour qui la musique était trop forte ressentaient des acouphènes, et seulement 30 % de ceux qui
appréciaient le volume musical en ressentaient.
Cela indique que l’avis de la personne à propos du volume musical peut avoir une influence sur l’audition.
Par contre, cette étude n’a trouvé aucun lien entre l’apparition de glissements du seuil d’audition et la
perception du volume sonore de la musique.
Cette étude n’a pas traité des effets à long terme du volume sonore.
Tous les gens qui se sont plaints d’un problème d’audition s’en sont remis après environ deux jours.
Néanmoins, des recherches indiquent qu’un volume musical prolongé peut gravement affecter les capacités
auditives d’une personne sans que celle-ci n’en ressente des effets immédiats, lesquels se manifestent
parfois des années plus tard.
Le bruit insupportable des concerts et des boîtes de nuit est souvent le résultat des mauvaises habitudes
des DJs, musiciens et techniciens du son. Ils ont une fausse idée de ce que leur jeune clientèle veut. Plus
d’un jeune sur trois trouve que la musique est trop forte lors des sorties. Ceci est le résultat d’un sondage
publié dans le journal Noise Health. Seulement trois personnes sur 100 souhaitaient que le son soit plus fort.
Ce sondage représente le vrai premier effort à demander aux jeunes eux-mêmes de ce qu’ils pensent de la
musique. Le risque de déficience auditive et d’acouphène parmi les jeunes fêtards et inconditionnels de la
musique ont été confirmés par plusieurs études, et ce sans en considération leurs propres opinions.
En Suisse, on leur a finalement demandé. 533 jeunes hommes et 167 jeunes femmes âgés de 16 à 25 ans
furent interrogés sur la manière dont ils écoutent la musique et leur point de vue. Quatre sur cinq disent
souvent aller en discothèque, un sur deux va souvent à des concerts de rock et un sur trois va régulièrement
à des soirées techno.
Un grand nombre trouve que la musique est trop forte. 42 pour cent trouve qu’elle est trop forte en boîte, 35
pour cent trouve que les concerts sont trop forts et 39 pour cent pense la même chose pour ce qui est de
soirées techno.
Basé sur le sondage, les chercheurs estiment que trois répondants sur cinq sont souvent exposés à de la
musique dont les niveaux sonores dépassent les 87 dB. Au-delà de 85 dB, il est recommandé de porter des
Vendredi 13 mars 2009
protections auditives sur un lieu de travail. C’est donc sans surprise que 71 pour cent des répondants ont
déjà eu des acouphènes suite à une sortie où le niveau de bruit était inutilement trop élevé.
Cette étude est extrêmement intéressante car une fois encore elle nous fait prendre conscience que nos
jeunes ne sont pas indifférents à notre manière d’appréhender les choses, on s’aperçoit ici qu’ils ne sont pas
obligatoirement responsables de leur surexposition sonore mais qu’ils peuvent aussi en être les victimes.
Quelques conseils à faire passer absolument :
Porter des bouchons antibruit en boite ou au concert
Ne pas se coller à proximité des enceintes
Sortir ou s’éloigner de la source de bruit dès perception de bourdonnements ou de sifflements
Faire des pauses loin du bruit
CONCLUSION
Les jeunes sont sans cesse et souvent involontairement exposés à des niveaux sonores de plus en plus
élevés. Le bruit présent dans leurs loisirs constituent un véritable danger pour leurs oreilles et ce, malgré les
limites imposées par les textes réglementaires souvent fixés au-delà du seuil de risque.
Il existe heureusement des solutions simples et efficaces pour préserver leur capital auditif. La première, et
celle qui semble la plus efficace, étant le dialogue.
En effet la plupart des jeunes n’ont aucune idée du mal engendré par le bruit et c’est souvent trop tard que
nous les voyons ayant déjà une surdité avérée ou des acouphènes qui auraient pourtant pu être évités avec
des conseils.
L’utilisation de protections auditives de type bouchons antibruit peut également être proposée.
Madame Bréard-Devoize précise que même appareillé d’une prothèse auditive, l’individu ne récupère
qu’environ 50% de l’audition.
7 RÈGLES D’OR POUR PROTÉGER VOS OREILLES
1°
2°
3°
4°
5°
6°
7°
Au delà d’une heure d’écoute par jour, diminuer un peu le volume.
Eviter l’écoute de sono ou de baladeur à plein volume.
En scooter ou en moto, ne pas trafiquer l’échappement et porter un casque comportant une
bonne protection auditive.
En boite rester éloigné des enceintes et se reposer si possible toutes les demi-heures dans
une partie plus calme ou dehors.
En concert rester loin des enceintes et utiliser des bouchons antibruit si le volume dépasse
105 dB.
Après un concert ou une soirée en discothèque, dormir et rester plusieurs heures au calme
pour récupérer.
Sifflements, bourdonnements, impression d’avoir du coton dans les oreilles, persistance de
musique dans la tête… si ces symptômes persistent
IL EST NÉCESSAIRE DE CONSULTER UN MÉDECIN DANS LES 24 HEURES.
Vendredi 13 mars 2009
Prévention des risques du bruit au travail
Florence DERAND
Contrôleur de sécurité à la Direction des risques professionnels
de la Caisse Régionale d’Assurance Maladie
LE BRUIT
• POURQUOI REDUIRE LE BRUIT EN
ENTREPRISE ?
• DEMARCHE DANS L’ENTREPRISE
Intervention de Florence DERAND
• TECHNIQUES DE REDUCTION DU
BRUIT
Contrôleur de sécurité
à la CRAM Bourgogne et Franche-Comté
• LES ACTEURS
1
2
1.1 - Réduire les risques indirects d’accident
potentiel
1-POURQUOI REDUIRE LE BRUIT EN
ENTREPRISE
•
•
•
•
•
Baisse de l’attention et augmentation des erreurs
Modification du comportement social
Difficulté de communication verbale
Difficulté d’écouter des signaux de danger
Diminution du contrôle de soi et baisse de la précision des
gestes
= RISQUES D’ACCIDENTS DE TRAVAIL
3
Vendredi 13 mars 2009
4
1.2 - Réduire les effets du bruit sur la santé
•
•
•
•
•
•
•
•
1.3 - Réduire le risque de surdité professionnelle
Fatigue, irritabilité, nervosité, agressivité
Vertiges, nausées
Perturbations de la vision
Troubles digestifs
Augmentation de la pression artérielle
Troubles du sommeil
Risques pendant la grossesse
Gêne dans la vie familiale, sociale, culturelle
-tableau de maladie professionnelle n° 42
N°
Libellé
2004
2005
2006
2007
42
Surdité
56
69
48
63
- coût moyen d’une surdité : 100 000 €
- caractère évolutif et irréversible
5
Pour la reconnaissance le déficit doit atteindre au moins 35dB sur la
meilleure oreille.
6
Réglementation du travail
sur le bruit
1.4 - Répondre aux obligations réglementaires
• Protection
des travailleurs contre le bruit
-
Décret 2006-892 du 19 juillet 2006 et arrêté
-
• Réduction du bruit des machines
Directive 98/37/CE du 22 juin 1998
• Insonorisation des locaux de travail
-
Décret 88-930 du 20 septembre
Protection des travailleurs contre le bruit
(responsabilité du chef d’établissement)
Réduction du bruit des machines
Insonorisation des locaux de travail
Surveillance médicale des travailleurs exposés
au bruit
Réparation de la surdité professionnelle
7
8
Modifcations introduites par le
décret 2006-892
2 – DEMARCHE DANS
L’ENTREPRISE
• Abrogation de la presque totalité des articles du
décret 88.405
• Introduction d'une Valeur Limite d’Exposition
quotidienne à 87 dBA (exposition de 8 heures,
derrière la protection individuelle)
9
10
PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION
• Convaincre tous les acteurs de l’entreprise
• Mesurer le bruit reçu par les salariés
•
• Analyser la situation
• Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités
• S’informer sur les solutions possibles
• Combattre les risques à la source
Éviter les risques
• Adapter le travail à l’homme
• Établir, engager et conduire un plan d’action en
cohérence avec les principes généraux de prévention
11
Vendredi 13 mars 2009
12
•
Tenir compte de l’état de l’évolution de la technique
•
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui est moins dangereux
•
Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la
technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les
relations sociales et l’influence des facteurs ambiants
•
3 – TECHNIQUES DE REDUCTION
DU BRUIT
Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la
priorité sur les mesures de protection individuelle
•
Donner les instructions appropriées aux travailleurs
13
3.1-Facteurs à prendre en compte dans
l'évaluation du risque
• Travailleurs particulièrement sensibles au bruit
(femmes enceintes)
• Interactions
– entre le bruit et des substances d’origine
professionnelle toxiques pour l’ouïe
– entre le bruit et les vibrations
• Interactions entre le bruit et les signaux d’alarme
(effet de masque)
14
3.2 - Agir à la source de l’émission de bruit
• Conception des lieux de travail
• Procédés les moins bruyants
• Exigences à noter dans les cahiers des charges
15
3.3 - Protection collective
16
3.4 - Protection individuelle
• Encoffrements, écrans
• Cabine d’isolation
• Techniques avancées
• Équipements de protection individuelle
• Organisation du travail
• Nécessité du port continu des
protections
• Aménagement
des locaux
17
Vendredi 13 mars 2009
18
Le Médecin du travail
- suivi des salariés
4 - LES ACTEURS
- actions de sensibilisation aux risques
- éventuellement mesures de bruit ponctuelles
19
20
La CRAM
• Les bureaux d’études
- documentations Cram et INRS
• Les fournisseurs de matériaux, d’outils
- conseils en prévention
• Les centres techniques (Cétim... )
- aides financières (contrat de prévention)
• Les organismes de contrôle
21
La documentation CRAM et INRS
¾ ED 962 et 997 Techniques de réduction du bruit en entreprise
¾ ED 68 et ED 69 Traitement acoustique des locaux de travail
¾ ND 2144
Encoffrements de machines
¾ ED 6020
Dépliant : «moins fort le bruit»
¾ TJ 16
Aide mémoire juridique «le bruit»
¾ Site internet : www.inrs.fr
23
Vendredi 13 mars 2009
22
Traitements de plaintes
Philippe BIEVRE
Technicien sanitaire de la DDASS de la Saône et Loire
« Rappel réglementaire
Le Maire, premier représentant de l’état sur sa commune est garant, de par ses pouvoirs de police
(article L 2212-2 du code général des collectivités territoriales) de la tranquillité publique et de la lutte contre
les bruits de voisinage.
Il applique à ce titre les dispositions des articles R 1334-30 à R 1337-10-1 du code de la santé
publique.
Le maire et ses adjoints sont également officiers de police judiciaire (article L 2122-31 du code
général des collectivités territoriales).
Le Maire a l’obligation de traiter les bruits de voisinage causés par le comportement d’une
personne, d’une chose dont elles ont la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité selon une notion
de durée, de répétition ou d’intensité, sans mesure sonométrique ( article R 1334-1 ).
En revanche, l’article R 1334-32 de ce même code, impose pour les bruits d’activités non classées
pour la protection de l’environnement de vérifier par une mesure si l’émergence globale ou spectrale
dépasse des valeurs limites fixées aux articles R 1334-33 ou R 1334-34.
Souvent, le Maire ne dispose pas sur sa commune de service particulier, ni d’agent agréé par le
procureur et assermenté pour constater les infractions aux règles relatives aux bruits de voisinage
(articles R 571-92 et R 571-93 du code de l’environnement).
La commune n’est pas dotée de surcroît de moyens de mesures.
Le Maire fait donc appel à la compétence technique du service santé-environnement de la DDASS
pour le mesurage de la situation sonore en ce qui concerne les bruits d’activités.
Champ d’intervention des services de la DDASS
La mesure sonométrique doit être réalisée, autant que possible, en présence du Maire de la
commune ou de son représentant. Un rapport de mesurage est ensuite adressé au Maire pour suite à
donner.
La DDASS communique, également, les éléments techniques et réglementaires permettant à l’élu
de poursuivre la démarche administrative ; voire pénale auprès du contrevenant.
DESCRIPTION D’UN CAS CONCRET AVEC MESURE SONOMÉTRIQUE
Une plainte relative au bruit des compresseurs d’un supermarché.
Dans l’exemple du traitement de la plainte que nous allons développer, le service santéenvironnement de la DDASS de Saône-et-Loire, est intervenu conjointement avec les services de la Police
Municipale ; le technicien sanitaire étant accompagné d’un agent de la police municipale, n’ayant pas
l’agrément et l’assermentation pour constater les bruits de voisinage. Le mesurage a été confié au service
santé-environnement, vu que la commune ne possède pas de sonomètre.
LA SITUATION DE LA COMMUNE
Vendredi 13 mars 2009
La commune comptant presque 6000 habitants est située à la limite immédiate d’une grande
agglomération. Cette proximité a conduit à un développement de nombreux secteurs d’habitations. Un plan
local d’urbanisme réglemente l’urbanisation sur le territoire communal.
La commune est traversée par une route départementale à grande circulation. Cet axe, ainsi que
d’autres routes départementales, l’autoroute et la voie ferrée sont classées, de par leurs niveaux de bruit
vis-à-vis du décret relatif au classement des infrastructures de transports terrestres. L’autoroute bénéficie
d’écrans anti bruit sur l’ensemble de sa traversée sur la commune.
LE CONTEXTE DE LA RÉCLAMATION
Après plusieurs démarches restées infructueuses, auprès du directeur du supermarché voisin, un
groupe de riverains, a saisi par courrier, le Maire de leur commune, au sujet de nuisances sonores
provoquées par les compresseurs de ce magasin.
Les habitations sont situées dans un lotissement au sein d’une ZAC (zone d’aménagement
concerté), à proximité d’un supermarché alimentaire d’une grande marque de distribution.
L’établissement, objet de la plainte était à l’origine un supermarché alimentaire, de taille modeste qui a dû
s’agrandir au fil des années, en raison de l’augmentation de la clientèle locale.
Le document d’urbanisme a permis d’installer une zone pavillonnaire à une distance d’une quinzaine
de mètres à l’arrière du magasin. Les riverains ne subissaient pas de nuisances particulières jusqu’au
moment où le supermarché décida d’agrandir ses laboratoires de boucherie. De ce fait, les capacités
frigorifiques furent renforcées, conduisant à placer l’ensemble des compresseurs dans un local non isolé
fermé par une simple porte métallique.
L’ACTION DE LA DDASS
Le mesurage de la situation sonore
Une visite des lieux fut organisée en présence de riverains, d’un élu local, ainsi qu’un policier
municipal. Les plaignants ont fait part de leurs désagréments. En période de forte chaleur, les riverains de
l’habitation la plus proche subissaient la nuisance sonore tant à l’extérieur sur leur terrasse au rez-dechaussée qu’au niveau des chambres à coucher à l’étage, face au local compresseur. Le bruit des
compresseurs, par sa constance et son intensité perturbait les activités quotidiennes et les périodes de
sommeil, rendant la situation insupportable.
La mesure réalisée selon les dispositions de la norme NFS 31010 (mesurage du bruit dans
l’environnement), fut décidée par rapport à l’habitation la plus exposée aux nuisances sonores. Après avoir
repéré le niveau de bruit produit par les compresseurs, un point de mesure fut établi chez le plaignant, le
microphone étant placé à 3 mètres de la façade et à 1,70 mètre de hauteur.
Une mesure du bruit résiduel (en l’absence de bruit particulier), fut réalisée à partir d’un deuxième
sonomètre. La mesure fut conduite sur une journée entière, en examinant plus particulièrement la situation
nocturne. Les sonomètres utilisés, (homologués et vérifiés par le laboratoire national d’essai) ont analysé les
niveaux de bruit en décibel pondéré A, toutes les secondes (dBA) qu’en fréquence ( des graves aux aigus).
L’analyse réglementaire de la mesure :
Le texte applicable à l’époque des mesures était le décret du 18 avril 1995, relatif à la lutte contre les
bruits de voisinage.
Sur la période 22 heures 7 heures :
Le niveau de bruit produit par les compresseurs atteignait 55,5 dBA durant plus de huit heures de
fonctionnement.
- Le bruit résiduel était de 40 dBA.
- L’émergence (différence entre ces deux niveaux) était donc de 15,5 dBA, contre 3 réglementaires.
Vendredi 13 mars 2009
- Un rapport de mesurage a donc été établi et transmis au Maire de la commune avec un courrier
d’accompagnement pour suite à donner.
L’ACTION DU MAIRE
Le maire a demandé au directeur du supermarché, par un courrier amiable de pallier cette situation
le plus rapidement possible.
LA RÉACTION DE L’EXPLOITANT
Trois semaines plus tard, en réponse écrite, l’exploitant a précisé que des travaux d’isolation
phoniques allaient être réalisés dans le local compresseur à l’appui d’une étude de faisabilité acoustique
diligentée par un bureau d’études.
LE CONTRÔLE DE LA SITUATION APRÈS TRAVAUX
A l’issue d’un délai de 4 mois, le directeur du supermarché a transmis un rapport établi par son bureau
d’études en acoustique concluant après travaux que la situation était redevenue réglementaire.
Les travaux suivants ont été constatés par la DDASS un mois plus tard :
- Mise en place d’isolant phonique sur les murs et le plafond du local des compresseurs
- Isolation de la porte métallique.
- Traitement acoustique de la ventilation du local
- Parallèlement, des compresseurs ont été supprimés, car de nouvelles banques réfrigérées ont été dotées
de compresseurs autonomes.
Une nouvelle mesure de bruit réalisée par le service santé-environnement de la DDASS, a montré
que la situation était devenue réglementaire, le bruit des compresseurs retombant dans le bruit résiduel,
(émergence d’1 dBA). Un rapport de mesurage a alors été adressé au Maire pour clôture du dossier.
CONLUSION
Après travaux les plaignants très satisfaits de la réduction de la nuisance sonore ne se sont plus
manifestés.
L’exemple décrit précédemment, constitue une situation idéale dont le règlement amiable a permis
une issue rapide.
D’autres affaires connaissent hélas, une issue moins favorable, conduisant parfois l’administration à
envisager des actions plus coercitives.
Il convient dans tous les cas de privilégier la voie de la négociation, même si le retour à la situation
réglementaire nécessite un traitement dans la durée.
Le cas présenté dans le cadre de cette journée, montre qu’une réflexion doit être conduite en amont,
au niveau de l’élaboration des documents d’urbanisme, afin d’éviter que le bruit porte atteinte à la santé des
habitants d’un secteur communal, en raison de l’implantation mixte, de zones résidentielles et d’activités
parfois difficilement compatibles entre elles. »
Source : Philippe BIEVRE, Technicien sanitaire en chef Service Santé-Environnement de la DDASS de la
Saône- et-Loire
Echanges avec la salle :
•
Question : Quelles solutions peuvent-être apportées aux problèmes du bruit des pompes à chaleur
des particuliers ?
Réponse : Pas de démarche à ce sujet, de la part des DDASS, car ce problème est plutôt de la
responsabilité de l’installateur et du particulier.
Vendredi 13 mars 2009
Contrôle des 2 roues
Police Nationale
et
Peloton d’autoroute d’Avallon (Escadron Départementale de Sécurité Routière)
Démonstration du fonctionnement d’un sonomètre
Mesure et réglementation :
3 mesures sont effectuées. Elles ne doivent pas dépasser 2 dB et,
pas 2 dB d’écart entre les mesures par rapport à 80 dB).
Si au dessus, contravention de type Classe 3 = 45 euros d’amende
+ immobilisation du véhicule + remise en conformité
Méthode de contrôle du niveau sonore sur moto
Extrait du cahier des charges, arrêté 18 Juillet 1985 Arrêté relatif au
contrôle au point fixe du niveau sonore des véhicules à moteur.
L’appareillage de mesure acoustique, doit être composé d’un
microphone de type omnidirectionnel et d’un sonomètre de qualité
au moins égale à celle de classe 2 au sens de la publication CEI
n°651. Les mesures sont faites avec le réseau de pondération « A »
et avec la caractéristique dynamique « rapide ». Un écran à vent
convenable peut-être utilisé pour réduire l’influence du vent sur les
lectures.
• Avant le contrôle, les niveaux de bruit ambiant doivent être moins
de 10 dB au bruit à mesurer
(voir carte grise).
• Il ne doit y avoir aucun obstacle à moins de 3 mètres du contour
de la moto.
• La moto ne doit pas être arrêtée à moins de 1 mètre d’une bordure
de trottoir lors du contrôle.
• Aucune personne ne doit se trouver dans la zone de mesures, à
l’exception du contrôleur et du conducteur.
• La moto doit être portée à sa température normale (ventilateur en
fonction). La moto doit être au point mort et embrayée.
• Le moteur est amené au niveau de régime figurant sur la carte grise, dès que le régime stabilisé est atteint
la commande d’accélération est rapidement ramenée à la position du ralenti. Le niveau sonore est mesuré
pendant une période de fonctionnement comprenant un bref maintien du régime stabilisé ainsi que toute la
durée de la décélération. Attention aux conditions du contrôle : vous seul êtes habilité à accélérer votre
machine durant ce contrôle. La mesure du régime moteur est effectuée au moyen du compte-tour de la
moto, permettant les mesures avec une erreur inférieure à 3 %.
Enfin, notez que vous bénéficiez d’une tolérance de +5 dB. 3 mesures sont effectuées, elles sont
considérées comme valables que si l’écart entre les résultats de 3 mesures n’est pas supérieur à 2 dB. La
valeur la plus élevée sera retenue. Surveillez bien ces points et exigez leur respect : cela vous évitera peutêtre l’amende du cas 3 bis à 45 € avec convocation au commissariat pour un ultime contrôle… surtout sur un
pot.
Ce que dit la loi L’article R.318-3
Vendredi 13 mars 2009
Elle précise que les véhicules à moteur ne doivent pas émettre de bruits susceptibles de causer une gêne
aux usagers de la route ou aux riverains. Le moteur doit être muni d’échappement silencieux en bon état de
fonctionnement, sans possibilité d’interruption par le conducteur. Toute opération tendant à supprimer ou à
réduire l’efficacité du dispositif d’échappement silencieux est interdite. L’immobilisation peut être prescrite
dans les conditions prévues par les articles L.325-1 à L.325-3. Cet article permet ainsi aux forces de l’ordre
d’apprécier, sans le recours à un appareil sonométrique, la gêne sonore occasionnée par un véhicule aux
autres usagers et riverains (bruit manifestement excessif en raison d’un comportement inadapté, défaut de
dispositif d’échappement, …) et de la sanctionner d’une contravention de la 3e classe. Le propriétaire doit se
présenter dans les 48 heures au commissariat ou à la gendarmerie pour présentation du pot conforme (à
défaut, une seconde contravention peut être dressée).
A noter que le Maire d’Avallon souhaite plutôt des mesures préventives que répressives. En conséquence,
les jeunes viennent plus facilement faire vérifier auprès de la gendarmerie la conformité de leurs 2 roues.
40% des interventions de la gendarmerie d’Avallon sont liées uniquement au tapage.
Vendredi 13 mars 2009
Concerts pédagogiques « Peace and Lobe »
et
Campagne de prévention Agi-son
Franck BOYAT
Relais AGI-SON Bourgogne (Asso Youz)
« AGI-SON (AGIr pour une bonne gestion SONore) est une association loi 1901 née de la volonté des
organisations professionnelles du spectacle vivant musical de répondre aux problématiques liées aux
risques auditifs et plus globalement à la gestion sonore musicale.
Depuis 2000, AGI-SON mobilise le secteur professionnel des musiques actuelles et amplifiées dans le cadre
de la réflexion et de la mise en œuvre de moyens de prévention, de formation, d’éducation et d’information
en matière de gestion sonore, tant au niveau national que local.
L’objectif est de parvenir à une gestion sonore maîtrisée, conciliant préservation de la santé publique,
respect de l’environnement et maintien des conditions d’exercice artistiques, culturelles et techniques de la
pratique musicale.
3 pôles d’actions :
- La sensibilisation des publics de concerts aux risques auditifs liés à l’écoute des musiques amplifiées
(notamment par l’organisation de campagnes de sensibilisation)
- La mise en œuvre d’une véritable éducation au sonore centrée, au-delà des risques auditifs, sur la
découverte des musiques actuelles et amplifiées.
- La sensibilisation et la formation des professionnels (plan national de formation professionnelle, diffusion
d’une charte pour une bonne gestion sonore...). »
(Source : Franck BOYAT, Relais AGI-SON Bourgogne, Asso Youz)
Un coordinateur par région (Franck BOYAT en Bourgogne)
• Septembre à décembre : une campagne d’information, 25 000 bouchons d’oreille + 25 00 dépliants
• Travail de groupement public : retravaille le décret de 1998
• Formation de formateurs auprès des professionnels du spectacle, afin de prendre en compte la
problématique de la musique amplifiée
Vendredi 13 mars 2009
« Le décret n°98-1143 du 15 décembre 1998 relatif aux prescriptions applicables aux établissements ou
locaux recevant du public et diffusant à titre habituel de la musique amplifiée, est pris en application
de la loi bruit.
En effet, les pratiques sonores et musicales ont considérablement évolué au cours de ces dernières années,
et il est apparu nécessaire de réglementer les lieux de diffusion de musique amplifiée, avec un double
objectif :
- la protection de la santé auditive du public, par la limitation du niveau sonore à l’intérieur des
établissements
- la protection de l’environnement, par l’exigence d’un isolement acoustique minimum entre ces
établissements et les locaux d’habitations voisins.
De plus, et afin d’imposer aux exploitants d’établissements la prise en compte de la gestion des niveaux
sonores, la réglementation impose de faire réaliser une étude de l’impact des nuisances sonores qui doit
comporter :
- l’étude acoustique ayant permis d’estimer les niveaux de pression acoustique, tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur des locaux, et sur le fondement de laquelle ont été effectués, par l’exploitant, les travaux
d’isolation acoustique nécessaires
- la description des dispositions prises pour limiter le niveau sonore et les émergences aux valeurs fixées par
la réglementation, notamment par des travaux d’isolation phonique et l’installation d’un limiteur de pression
acoustique.
Cette réglementation s’applique depuis le 16 décembre 1999. »
(Source : Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire)
Vendredi 13 mars 2009
David KEMPTON
Coordinateur du dispositif Peace and Lobe en Bourgogne
INTRODUCTION
La prise en compte des nuisances sonores dans la société est de plus en plus répandue, notamment dans le
monde du travail. Dans le domaine des loisirs et plus spécifiquement dans le domaine des musiques
amplifiées, tout reste à faire…
Parallèlement, quelques études épidémiologiques soulignent l’augmentation du nombre et la précocité des
troubles auditifs chez les jeunes. Même si les données statistiques sont très insuffisantes, il est d’usage de
dire qu’un jeune sur cinq est atteint d’une déficience auditive.
Il est donc indispensable de définir au plus tôt une politique sanitaire de prévention et, plus largement
d’éducation à notre environnement sonore. Elle doit être adaptée aux réalités techniques et culturelles
concernées (pratique instrumentale et méthodes d’écoute), ainsi qu’au public ciblé.
LE PROGRAMME DE SENSIBILISATION DU PUBLIC ADOLESCENT
Le programme de sensibilisation et d'information sur les risques auditifs liés à l'écoute et à la pratique des
musiques amplifiées s'inscrit dans un contexte particulier :
- d'augmentation du temps d'écoute et de pratiques musicales, en particulier chez les jeunes,
- d'augmentation des niveaux sonores émis par les dispositifs d'amplifications, tant en situation de
répétition musicale ou d'écoute des baladeurs que dans les concerts ou les discothèques,
- de mise en évidence de risques auditifs pouvant être liés à cette écoute et à cette pratique
- de la méconnaissance de ces risques et des méthodes de protection chez les personnes exposées.
Le spectacle pédagogique sensibilise les populations adolescentes, en priorité des classes de seconde des
lycées et troisièmes de collèges, aux risques auditifs liés à l'exposition aux musiques amplifiées et les aide
ainsi à gérer de manière consciente dans leur vie quotidienne, les différentes pratiques de l'amplification
(boîtes de nuit, concerts, baladeurs, pratiques musicales en répétition ou sur scène, ...).
Le spectacle pédagogique « Peace and Lobe » a pour objectifs :
Inviter à une nouvelle approche des relations entre santé publique, culture et populations jeunes.
Sensibiliser de plus en plus de jeunes (et de moins jeunes) aux risques auditifs liés à la pratique musicale et
l’écoute des musiques à haut niveau sonore.
Favoriser une modification des comportements de ces publics.
Informer ou former les différentes personnes susceptibles d’être diffuseurs ou relais d’information.
D'une part, la découverte du son amplifié, de ses caractéristiques et de son utilisation par de jeunes
musiciens, doit donner aux élèves une appréhension plus concrète de la gestion et de la production des
musiques amplifiées (Rock, rap, techno, jazz, variétés, ...).
Vendredi 13 mars 2009
D'autre part, la présentation des limites de l'appareil auditif et de ses différents traumatismes éventuels, doit
faciliter une gestion responsable des musiques amplifiées (dépistage, protection, non-exposition, ...).
La pertinence de l'opération réside en ce que l'intervenant est un jeune groupe de musique amplifiée,
et qui avec son technicien « Son », porte l'intégralité de l'information et surtout des messages de
prévention. Ainsi, on évite l’écueil fréquemment rencontré dans les opérations de prévention en direction du
public jeune : le rejet quasi-automatique d’un message (aussi pertinent soit-il) émanant de l’institution.
La séance est d'une durée de 2h15 environ et s'adresse à une centaine de lycéens ou collégiens. Elle se
déroule dans des salles de musiques amplifiées (ou des lieux bien aménagés pour l'occasion à des fins de
concert).
Le groupe est sur scène en situation de concert avec l'ensemble de son “ instrumentarium ” face au
technicien.
LES SPECTACLES PÉDAGOGIQUES RÉGIONAUX & DEPARTEMENTAUX
Le projet en Bourgogne :
L'ensemble des actions proposées a été mis en place en 2003, grâce à la formation du groupe « JMPZ » à
la technique d’animation du spectacle pédagogique "Peace and Lobe" à destination des lycéens
bourguignons. Depuis 2002 les groupes mâconnais JMPZ et Semtazone se sont succédé pour présenter ce
spectacle pédagogique à plus de 25 000 élèves sur 330 séances. Au cours de ces spectacles, plus de 25
000 plaquettes et paires de protections auditives ont été distribuées. C’est maintenant au tour du groupe
Broussaï (reggae roots) de présenter ces spectacles pédagogiques aux élèves bourguignons.
Les spectacles pédagogiques ont eu lieu depuis 2003 dans les salles suivantes :
Café-Charbon (Nevers - 58)
La Vapeur (Dijon - 21)
LaPéniche (Chalon-sur-Saône - 71)
La Cave à Musique (Mâcon - 71)
L’ECLA (Saint-Vallier – 71)
L’ACL MLAC (Clamecy – 58)
MJC de Sens (Sens – 89)
Le Réservoir (Saint Marcel - 71)
Salle des Fêtes et Théâtre (Auxerre – 89)
S’il s’agit bien ici d’un spectacle pédagogique, les contraintes techniques et logistiques liées à cette
opération l’apparentent de fait à une tournée d’un spectacle vivant. Ceci implique une gestion rigoureuse
confiée à une structure compétente professionnellement dans le secteur du spectacle vivant (licence
d’entrepreneur du spectacle, contrats de vente de spectacle, salaires, fiscalité spécifique, administration de
la tournée, logistique et préparation technique, etc…).
L’association Luciol gestionnaire de la Cave à Musique, en partenariat avec l’association Youz, assure le
suivi administratif et technique de cette tournée, participe à la mise en place d’outils d’évaluation, de
centraliser les informations recueillies et de les transmettre aux partenaires.
Contacts
• Association Youz
BP 108 - 71004 MACON
David KEMPTON
T : 03 85 38 01 38 – F : 03 85 38 65 10 - @ : [email protected]
• La Cave à Musique - Association Luciol
119, rue Boullay - BP 7 - 71001 Mâcon Cedex
Didier Goiffon (Directeur)
Franck Boyat (Directeur adjoint)
T : 03 85 21 96 69 - @ : [email protected]
Vendredi 13 mars 2009
Prévention en salle répétition
Bernard RAVEL
Ingénieur d’études de la DDASS de l’Yonne
Vendredi 13 mars 2009
Évolution du bruit dans la société
Christian HUGONNET
Ingénieur conseil en acoustique, expert près des Tribunaux
Président de la Semaine du Son
SON
Le son est la relation à l’autre, c’est l’élément premier de la communication, donc de la vie.
Là où l’image est partagée par tout l’univers, le son, quant à lui, n’est selon nos connaissances actuelles, que vécu
sur terre; donc, il nous appartient, il nous est propre.
Le fœtus commence déjà à percevoir des sons dans le ventre de sa mère. A la naissance, l’homme débute son
expérience de vie par entendre avant de voir et quitte ce monde par l’écoute.
L’oreille est un organe plus que fondamental, qui régule notre comportement notamment avec notre entourage :
écouter, c’est comprendre l’autre.
Certaines expressions de la vie courante, comme « Je vois ce que vous voulez dire », « il faut le voir pour le
croire » reflètent bien que pour une majorité de personnes, le visuel est plus important que l’ouïe.
Perdre l’audition, c’est aussi perdre la parole.
La culture du sonore est prépondérante dans notre vie quotidienne : acoustique, santé, rapport image son,
enregistrement/reproduction, musique…
BRUIT
Deux grandes catégories de bruits :
•
•
Le bruit continu, souvent masquant (rumeur de la ville,…) qui cache souvent des informations discrètes
(bruits de pas, bruits de feuille,…)
Le bruit discontinu, particulier, souvent signifiant (désiré ou non), exemple : le chant du coq en ville / à la
campagne. S’il est désiré, il est ressenti comme une information positive.
Le bruit est souvent mal maitrisé et donc ressenti comme une agression, voire un viol.
A la différence de la perception visuelle, la perception sonore est très intimiste. Elle s’adresse d’emblée à des
repères très personnels.
COMPRESSIONS DES NIVEAUX SONORES
« Sur tous les médias (radio, TV, CD, DVD, IPOD, sonorisations), les sons sont désormais le plus souvent
"compressés": les niveaux faibles sont systématiquement remontés électroniquement afin de rejoindre les niveaux
forts. Ainsi, les musiques, les ambiances ou les paroles restituées n'ont plus de nuances, plus de respiration ; la
nuance ne tient plus que dans une plage de 1 à 2 décibels.
Cet effet de compression que les ingénieurs du son connaissent bien, a été conçu pour "faire ressortir" un élément
faible d'une formation musicale (par exemple la guitare).
Le recours a cette compression sur l'ensemble des musiques et des dialogues (lancé d'abord par les publicitaires spots entre deux émissions TV par exemple) est destiné à faire « ressortir » tout le son du programme au dessus
du bruit de fond pour être entendu en tout lieu, à l’autre bout de l’appartement, dans la rumeur de la ville ou
dans sa voiture.
Cependant, utilisé dorénavant de manière systématique, la compression présente de fâcheux inconvénients :
Celui d'habituer l'auditeur à un son désormais sans nuances et souvent perçu de manière très forte (l'énergie
sonore dans ce cas est en effet très concentrée), donc privant l'oreille de toute gymnastique. Une fois habituée à
ce son "pré mâché", donc facile à percevoir, l'audition a beaucoup de mal à revenir sur des sons de faibles niveaux
et qui nécessitent donc un effort. L'oreille deviendrait paresseuse. Une des conséquences est le recours
Vendredi 13 mars 2009
systématique à une sonorisation dès lors qu'une personne s'exprime face à plusieurs autres.
Ce son compressé peut également créer stress et fatigue, car ne laissant à l'auditeur aucune respiration en
dehors d’une réelle interruption du son. Les infos radio du matin sont souvent citées comme une gêne.
La troisième incidence est celle de la modification de l'expression orale et musicale. Il est connu que l'on
parle comme on entend. Des jeunes enfants de maternelle, habitués chez eux avant la classe du matin, à regarder
des dessins animés TV dont le son est toujours très compressé en niveau, risquent de s'exprimer de manière forte
et sans nuance comme leurs jeunes oreilles auront été formées.
On note également que des chefs d'orchestres de plusieurs Conservatoires de musique témoignent de leurs
difficultés récentes à obtenir de leurs instrumentistes une expression musicale aux plus faibles niveaux.
Les références d'écoute étant – notamment chez les jeunes - de plus en plus liées aux média audiovisuels et non
aux conditions acoustiques naturelles (auditorium, salles de concerts,…), assisterions-nous, par référence à cette
compression systématique des niveaux sonores, à une mutation de la modulation de la parole et de l'expression
musicale ? »
(Texte de C. HUGONNET, 2009)
Christian HUGONNET
Président de la Semaine du Son
Vendredi 13 mars 2009
Clôture
Pierre Guichard
Directeur de la DDASS de l’Yonne
Le bruit est un passage de la phase de désagrément à un problème de santé publique fondamental pour
l’organisme.
L’expérience démontre que le handicap auditif est en lien direct avec le handicap du langage.
De plus, le repérage très précoce (chez le jeune enfant) n’est réalisé que dans une seule région en France : la
Champagne Ardenne.
Dans le cadre du Programme Régional Santé Environnement 2 (PRSE 2), il est essentiel de travailler avec les
collectivités, les maires des communes sur des préoccupations majeures comme le bruit de voisinage et la
musique amplifiée.
Vendredi 13 mars 2009