ALINA SZAPOCZNIKOW
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ALINA SZAPOCZNIKOW
6, rue Jacques Callot 75006 Paris t +33 1 53 10 85 68 f +33 1 53 10 89 72 [email protected] www.loevenbruck.com ALINA SZAPOCZNIKOW Œuvres lumineuses 22.10.2013 - 07.12.2013 Vernissage le SAMEDI 19 octobre 2013, à partir de 18h. ALINA, MONTREZ-NOUS CE SEXE QUE L’ON VOUDRAIT NE PAS VOIR ! Le principe de base, appelons-le de Tartuffe (celui de Molière, mais pas seulement), par-delà les siècles et les cultures (Femen de tous les pays tout reste à faire !) : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir. » Le sexe a mauvaise réputation, on le sait, lorsqu’il est explicite : affreux, sale ou méchant ! Laissons-le donc à la pornographie et à ses basses œuvres ! Plus suggestif, du bout des lèvres, si j’ose dire, il est moins disqualifié par les tenants du bon goût, mais précisément ne mange alors pas de pain. Pourtant, certes, l’art ne s’est pas privé de le représenter, souvent de façon brutale (de Courbet à Nauman, en passant par Picasso, Man Ray, Molinier, Louise Bourgeois ou Lebel), cela avec ou sans « délectation » pour les « regardeurs », pour reprendre les qualificatifs employés par Duchamp. Mais manifestement, à l’instar de la littérature de « second rayon », nous serions, encore, toujours, en présence, même quand il s’agit de formats imposants, de « curiosités », façon d’en faire des œuvres mineures. L’exposition du centre Georges-Pompidou, imaginée il y a plus d’une quinzaine d’années maintenant par Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé, « Fémininmasculin », avait démontré que le sexe n’était pas un sujet anecdotique ou scabreux, mais qu’il avait partie liée (oh, pardon !) avec le processus de l’art lui-même. Qu’il en exprimait plus en somme que ce qu’il révélait sous une forme en apparence close dans sa figuration ; qu’il l’éclairait, pourrait-on dire, de l’intérieur. J’avais regretté à l’époque, et surtout m’étais étonné, qu’Alina Szapocznikow ne fût pas présente dans ce qui demeure par ailleurs une date importante dans l’approche (française) du « genre », connaissant en particulier ses sculptures en résine associant sexe masculin en érection, sein et bouche, produisant un sentiment proche de ce qu’il n’y a pas si longtemps Mike Kelley a nommé The Uncanny (à partir de la formule freudienne d’ « inquiétante étrangeté »). J’en ai parlé ailleurs, autant me citer : «[ces sculptures] revêtent une beauté perverse, érotique, vénéneuse – un côté Fleurs du mal –, sur un mode esthétique empreint d’une bizarrerie hallucinatoire très fin de siècle […] mais revisitée par une culture Pop à la fraîcheur trompeuse. Ainsi les Lampes-bouches tirant vers un décoratif bourgeonnant aux couleurs de sucre d’orge d’une beauté fulgurante n’en sont pas moins marquées d’un humour anxiogène et caustique, un peu à la façon de la plante carnivore de La Petite Boutique des horreurs de Roger Corman gavée de morceaux de corps humains (une main, un pied…). Alina Szapocznikow exploite l’ambivalence de l’intimité, du désir et du dégoût, de l’informe, et de l’insaisissabilité du vivant. Le polystyrène et le polyuréthane, mais aussi la cire, matérialisent par leurs tonalités acidulées, leur transparence gélatineuse ou leur opacité, une fluidité transorganique, produisant, comme le sommeil de la raison, des monstres séducteurs en forme de seins agglutinés, de bouches à l’éternel sourire, de ventres dodus1. » J’avais alors omis, tout simplement parce que je n’y avais pas pensé, de préciser que ces sculptures « éclairaient » : littéralement , et de façon attendue (elles sont intitulées pour la plupart Lampe – Bouche ou Fesse - ou Sculpture-Lampe), mais aussi, plus subtilement, parce qu’elles jettent une lumière acide sur l’obscurantisme tenace qui domine notre monde. Alina, montrez-nous encore ce sexe que l’on voudrait ne pas voir ! Arnaud Labelle-Rojoux 1. Arnaud Labelle-Rojoux, « Alina Forever », in Twist Tropiques, Paris, éditions Loevenbruck, et Yellow Now / Côté arts, 2012. Contact : Alexandra Schillinger, [email protected], t 01 82 28 38 22, assistée de Clio Lavau, [email protected] Horaires de la galerie : Mar - Sam, 11h-19h et sur rendez-vous 6, rue Jacques Callot 75006 Paris t +33 1 53 10 85 68 f +33 1 53 10 89 72 [email protected] www.loevenbruck.com ALINA SZAPOCZNIKOW Luminous Works 22.10.2013 - 07.12.2013 Opening SATURDAY 19 October 2013, 6-10 pm ALINA, PLEASE SHOW US THAT SEX WE’D RATHER NOT SEE! The basic principle, the Tartuffe principle, we can call it (Molière’s Tartuffe, but not only), endures through the ages and across cultures (Femens in every land, the job has still to be done!): “Cover that breast I cannot bear to see!” Sex, as we know, has a bad reputation. When explicit it is terrible, dirty or nasty! So leave it to the pornographer and his vile deeds! When more suggestive, half-hearted (or through pursed lips, so to speak), it fares better with the upholders of good taste, but then of course it butters no parsnips. Not that artists have refrained from representing it, and sometimes in the most brutal fashion (from Courbet to Nauman, via Picasso, Man Ray, Molinier, Louise Bourgeois or Lebel), with or without “delectation” for the beholder, as Duchamp used to say. But clearly, like an artistic equivalent of the top shelf, it is clear that these pieces are “curiosities,” minor works even when major-format. Fémininmasculin, the exhibition conceived for the Pompidou Centre fifteen years ago by Marie-Laure Bernadac and Bernard Marcadé, showed, however, that sex was neither secondary nor scabrous, but intimately bound up (excuse the expression!) with the process of art itself. That in fact it expressed more than it revealed through forms whose representation in itself is pretty much an open and shut case: that it cast light on creation from within, we might say. At the time, I regretted and was above all astonished that Alina Szapocznikow did not feature in what was and remains a milestone in the French approach to “gender.” I was particularly aware of her resin sculptures combining an erect male sex, a breast and mouth, producing a sensation close to what (borrowing from Freud) Mike Kelley called The Uncanny. Elsewhere – excuse me if I quote myself — I wrote that these sculptures “take on a perverse, erotic and venomous beauty — a Fleurs du Mal side – in an aesthetic vein imbued with a very fin-de-siècle hallucinatory quality [...] but revisited by a deceptively fresh Pop culture. For example, the illuminated mouths may tend towards a flourishing decorative beauty in stunningly beautiful barley-sugar colours, but they are no less infused with anxious, caustic humour, a bit like the carnivorous plant in Roger Corman’s Little Shop of Horrors, which is fed with bits of human bodies (a hand, a foot). Szapocznikow exploits the ambiguity of intimacy, of desire and disgust, of formlessness and the elusiveness of life. The tart tones, gelatinous transparency or opacity of polystyrene, polyurethane or wax materialise a transorganic fluidity which, like the sleep of reason, brings forth seductive monsters in the form of agglutinated breasts, eternally smiling mouths, plump bellies.”1 At the time I omitted – simply because I didn’t think to do so – to point out that these sculptures “lit up”: literally, and in the expected way (most are entitled Mouth or Buttock Lamps or Sculpture-Lamp) but also, more subtly, because they cast a sharp light on the obscurantism that still doggedly dominates our world. Alina, please show us again that sex we’d rather not see! Arnaud Labelle-Rojoux 1. Arnaud Labelle-Rojoux, “Alina Forever” in Twist Tropiques, Paris: Editions Loevenbruck and Yellow Now/Côté Arts, 2012. Contact : Alexandra Schillinger, [email protected], t 01 82 28 38 22, assisted by Clio Lavau, [email protected] Opening hours : Tues-Sat, 11 a.m. - 7 p.m. and by appointment