Hanche douloureuse à radiographies normales
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Hanche douloureuse à radiographies normales
Revue du Rhumatisme 76 (2009) 145–150 Hanche douloureuse à radiographies normales : quelle imagerie complémentaire ? Hip pain with normal radiographs: Which additional imaging studies? Anne Cotten a,∗ , Michel Lequesne b a Service de radiologie et imagerie musculosquelettique, hôpital Roger-Salengro, boulevard Jules-Leclerq, 59037 Lille cedex, France b Service de rhumatologie, hôpital Léopold-Bellan, 75014 Paris, France Accepté le 15 février 2008 Disponible sur Internet le 13 décembre 2008 Mots clés : Hanche douloureuse ; Imagerie ; Arthroscanner ; Arthro-IRM Keywords: Hip pain; Imaging; Computed arthrotomography; Magnetic resonance arthrography En présence d’une hanche douloureuse à radiographies normales, trois questions doivent être posées : • le bilan radiographique réalisé est-il adapté à l’hypothèse clinique principale ? Le bassin est-il parfaitement de face, permettant une étude comparative et une éventuelle coxométrie ? Le profil est-il adapté à la suspicion clinique (faux profil de Lequesne pour une suspicion de coxarthrose, profil urétral ou de Cochin pour une suspicion d’ostéonécrose, profil de Dunn ou de Ducroquet pour un conflit fémoro-acétabulaire) [1,2] ? Les constantes radiographiques sont-elles correctes (permettant une analyse osseuse et des tissus mous) ?. . . • le bilan radiographique est-il vraiment normal ? Dans les anomalies radiographiques fréquemment méconnues, on citera une dysplasie ou dysmorphie modérée, une ébauche d’ostéophytose ou un pincement débutant de l’interligne, un méplat discret de la tête fémorale (nécrose ?), des érosions de la fosse acétabulaire ou des bords du col fémoral (pathologie synoviale primitive), un élargissement de l’interligne (chondromatose synoviale primitive), des calcifications juxtaarticulaires modestes, en voie de formation ou de résorption, un estompage d’une petite aire osseuse (début d’ostéolyse maligne ?) ; • quelle imagerie complémentaire pourrait être utile dans le contexte ? Le type d’imagerie choisi dépend de la struc- ture anatomique à étudier et, par conséquent, du contexte et de l’examen clinique. Ces derniers permettent généralement de privilégier une ou deux hypothèses, qu’il est bon de soumettre au radiologue en quelques lignes. D’une manière générale, on retiendra qu’un scanner simple présente très peu d’intérêt lorsque les radiographies sont normales. Une analyse précise des structures intra-articulaires ne peut être obtenue que si l’on réalise une opacification intra-articulaire (arthroscanner ou arthro-IRM). L’exploration des tissus mous et la recherche d’un épanchement intra-articulaire reposent avant tout sur l’échographie. Lorsque le morphotype du patient (surcharge pondérale) ou la profondeur des structures à étudier en limitent les performances, l’échographie est utilement complétée ou remplacée par une IRM. Cet examen est, par ailleurs, la seule technique d’imagerie permettant une détection sensible des pathologies affectant la moelle osseuse, dont la traduction radiographique est classiquement tardive. Nous nous proposons de revoir, dans cet article, l’imagerie complémentaire utile à réaliser dans les principales pathologies de la hanche pouvant être associées à des radiographies normales ou non probantes (Tableau 1). 1. Pathologies articulaires 1.1. Lésions cartilagineuses ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Cotten). L’arthroscanner représente l’imagerie de choix pour rechercher une lésion chondrale débutante. L’opacification articulaire, 1169-8330/$ – see front matter © 2008 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.rhum.2008.02.025 146 A. Cotten, M. Lequesne / Revue du Rhumatisme 76 (2009) 145–150 Tableau 1 Principales causes de hanche douloureuse à radiographie normale. Examens d’imagerie complémentaires utiles. Ancienneté de la douleur Hypothèse diagnostique Que faire ? Quelques mois à quelques années Dysplasie/dysmorphie méconnue Coxarthrose infra-radiographique Chondromatose synoviale primitive Conflit antérieur coxofémoral (CAFA) Lésion du labrum acétabulaire Tendinobursopathies trochantériennes Bursopathie iliopectiné Hernies inguinales/fémorales Synovite villonodulaire (rare) Ostéonécrose de la tête fémorale (stade 1) Fracture de contrainte Algodystrophie Pathologie tumorale osseuse Coxométrie Quelques semaines à quelques mois Arthroscanner Arthroscanner/IRM Arthroscanner (arthro-IRM) Arthroscanner (arthro-IRM) Échographie puis/ou IRM Échographie Échographie IRM IRM Scintigraphie/IRM Scintigraphie/IRM Scintigraphie/IRM couplée à des reformations en coupes fines dans les trois plans de l’espace (et notamment dans le plan du col fémoral), permet d’objectiver les amincissements, ulcérations et fissures du cartilage (Fig. 1) [3]. Il ne faut pas oublier une reconstruction en faux profil de l’arthroscanner, parfois seule probante en matière de chondropathie débutante. Certains auteurs ont proposé d’adjoindre une traction de la jambe lors de la réalisation de l’arthroscanner afin de « décoapter » les deux surfaces articulaires et augmenter ainsi la qualité de l’analyse du cartilage. En outre, l’opacification articulaire peut être couplée à une infiltration anesthésique, test qui, lorsqu’il est positif (atténuation ou disparition des douleurs en quelques minutes Fig. 1. Ulcération cartilagineuse de la tête fémorale chez un sujet sportif (flèche) (reproduit, avec permission, de Cotten [4]). et durant plusieurs heures), conforte l’origine articulaire des douleurs. L’arthroscanner est plus sensible que l’IRM pour la détection d’une chondrolyse débutante en raison de sa meilleure résolution spatiale [5]. En effet, l’appréciation IRM du cartilage articulaire reste difficile malgré les séquences 3D et ce avec ou sans contraste intra-articulaire [6]. C’est, en fait, souvent sur des signes IRM indirects et peu sensibles de chondrolyse (œdème sous-chondral et géodes en zone de contrainte mécanique maximale, épanchement intra-articulaire) que le diagnostic de coxarthrose est suspecté. 1.2. Lésions labrales La recherche de fissures du labrum acétabulaire repose sur l’arthroscanner ou l’arthro-IRM, mais avec une préférence pour l’arthroscanner car cet examen objective mieux les lésions cartilagineuses associées (Fig. 2). Or, ces dernières conditionnent les résultats thérapeutiques, notamment dans le cadre d’un conflit fémoro-acétabulaire (CAFA) [7,8]. L’IRM ne permet pas une exploration correcte du labrum car cette structure présente des variations « physiologiques » de taille, de forme et de signal extrêmement importantes [9,10]. De plus, en l’absence d’épanchement intra-articulaire, l’absence de distension du récessus périlabral et la coaptation importante entre les surfaces articulaires empêchent l’analyse correcte de cette structure. Une sensibilité et une efficacité diagnostique de respectivement 30 et 36 % ont ainsi été rapportées en IRM, contre 90 %/91 % pour l’arthro-IRM et 97 %/92 % pour l’arthroscanner [11–13]. Les kystes mucoïdes intralabraux ou paralabraux sont en revanche bien mis en évidence, mais ils sont fréquemment associés à une Fig. 2. Fissure (grande flèche) du labrum acétabulaire qui est de grande taille (petites flèches) chez ce patient présentant un défaut de couverture de la tête fémorale (hypertrophie compensatrice du labrum) (reproduit, avec permission, de Cotten [4]). A. Cotten, M. Lequesne / Revue du Rhumatisme 76 (2009) 145–150 147 fissure labrale qu’il importe de rechercher [14,15]. Quel que soit le type d’imagerie réalisée, on insistera sur l’intérêt des coupes axiales et frontales perpendiculaires au plan de la fosse acétabulaire, plus adaptées à l’anatomie du labrum [16]. 1.3. Synovite villonodulaire pigmentée (SVN) L’IRM constitue l’examen de choix pour le diagnostic et le bilan d’extension de cette affection. La synoviale épaissie présente un signal hétérogène mais elle comporte typiquement, notamment en T2, des nodules ou plages en hyposignal témoignant de la présence de tissu fibreux, mais surtout de dépôts d’hémosidérine, dont la visibilité est renforcée sur les séquences en écho de gradient (Fig. S1 ; voir le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article). De fines villosités synoviales ou au contraire de volumineuses masses synoviales hypo-intenses bombent dans l’épanchement intra-articulaire habituellement associé [17]. L’injection de gadolinium rehausse la synoviale, sauf les contingents fibreux et les dépôts d’hémosidérine, qui sont par conséquent très nettement silhouettés. L’arthroscanner est beaucoup moins spécifique de cette affection. En effet, on observe une cavité articulaire de contours irréguliers en raison de la prolifération villeuse et/ou nodulaire de la synoviale, mais la différenciation entre une SVN et une chondromatose synoviale primitive qui n’a pas encore libéré de chondromes intra-articulaires peut être difficile. 1.4. Chondromatose synoviale primitive L’exploration de cette métaplasie synoviale repose sur l’arthroscanner ou l’IRM. L’apport respectif de ces deux examens dépend, en fait, de la situation des chondromes (encore incorporés au sein de la membrane synoviale ou libres au sein de la cavité articulaire). En IRM, lorsqu’il n’y a pas encore de libération intra-articulaire des chondromes, la chondromatose synoviale primitive se traduit par des masses cartilagineuses intrasynoviales de contours lobulés, de signal homogène intermédiaire en T1, hyperintense en T2, avec parfois quelques septas fibreux hypo-intenses (Fig. S2) [18]. L’extension de la métaplasie synoviale au sein des différentes bourses et récessus adjacents est très bien visualisée. En revanche, lorsque les chondromes sont libres, ils présentent un signal proche de celui du liquide synovial et ce n’est parfois que sur un aspect discrètement hétérogène de l’épanchement que le diagnostic est évoqué (Fig. S3). Cette différenciation difficile entre chondrome et liquide synovial explique un certain nombre de faux négatifs de l’IRM, le diagnostic de coxarthrose avec épanchement hétérogène riche en fibrine étant alors volontiers porté. À ce stade, l’arthroscanner permet en revanche parfaitement la visualisation des multiples chondromes libérés et moulés par le produit de contraste. Cet examen est, en revanche, moins spécifique lorsque les chondromes n’ont pas encore été libérés (Fig. 3). Cependant, le diagnostic peut être facilité par la mise en évidence d’une minéralisation débutante de la métaplasie synoviale, parfois difficile à détecter sur les radiographies, notamment lorsqu’elle intéresse la membrane synoviale de la fosse acétabulaire. Si le doute persiste, l’arthroscopie est l’examen de choix. Fig. 3. Chondromatose synoviale primitive. La reformation frontale objective de multiples chondromes libres dans la cavité articulaire (petites flèches), mais également la présence de chondromes non encore libérés au niveau de l’arrièrefond (flèches). 1.5. Coxite Une suspicion clinique de coxite infectieuse évoluant à bas bruit impose une ponction articulaire avec analyse du liquide synovial. L’imagerie complémentaire ne présente pas d’intérêt (sémiologie retardée et non spécifique). En cas de suspicion de coxite rhumatismale, l’IRM et l’échographie peuvent présenter un intérêt lorsqu’elles mettent en évidence une arthrite controlatérale ou des enthésites non ou paucisymptomatiques de la région. 1.6. Capsulite retractile La confirmation diagnostique d’une capsulite rétractile de hanche repose sur la mise en évidence d’une diminution de la capacité articulaire en arthrographie. Celle-ci, habituellement de 12–13 à 15 ml selon la stature du sujet, est ici inférieure à 10–12 ml (parfois inférieure à 5 ml). Il est intéressant de coupler cette opacification articulaire à un scanner, certaines de ces capsulites pouvant être secondaires, notamment à une chondromatose synoviale primitive. 2. Pathologies osseuses 2.1. Ostéonécrose de la tête fémorale (ONTF) À l’heure actuelle, l’IRM représente l’imagerie de choix pour confirmer le diagnostic d’ONTF, évaluer son pronostic et guider la prise en charge thérapeutique. Elle reste en revanche inférieure aux radiographies dans l’appréciation du contour céphalique et notamment de son impaction. Ces 148 A. Cotten, M. Lequesne / Revue du Rhumatisme 76 (2009) 145–150 dernières restent donc indispensables [19]. Un chapitre de cette monographie est consacré à cette pathologie. 2.2. Fractures de contrainte On différencie classiquement les fractures de fatigue, qui résultent de contraintes anormalement intenses ou répétées sur un os constitutionnellement normal, des fractures par insuffisance osseuse secondaires à des contraintes normales sur un os anormalement fragile [20]. Ces fractures peuvent affecter l’épiphyse fémorale, le col fémoral, l’acétabulum et les branches ilio- et ischiopubiennes. Elles sont volontiers multiples et peuvent être associées à une fracture du sacrum. La scintigraphie au technétium 99 m est, en pratique, souvent réalisée d’emblée. Elle présente l’avantage d’une étude globale du squelette, permettant ainsi d’objectiver d’autres fractures occultes. Cependant, elle est moins spécifique que l’IRM et est, par conséquent, volontiers complétée par cet examen. L’IRM objective alors une fine strie irrégulière, hypo-intense sur toutes les séquences, au sein d’une réaction œdémateuse plus ou moins étendue qui domine parfois le tableau. Dans un contexte clinique caractéristique, cette première étape scintigraphique pourrait très certainement être évitée dans bon nombre de cas. 2.3. Nécrose mécanique « spontanée » Comme aux condyles fémoraux, la nécrose mécanique complique une fracture sous-chondrale. L’accumulation de microfractures liées à la fragilité osseuse et aux difficultés de réparation entraîne secondairement des interruptions plus ou moins étendues de l’apport vasculaire, déterminant des lésions de nécrose cellulaire [21]. Cette nécrose mécanique correspond donc à la nécrose de l’os situé entre la fracture et le cartilage. L’IRM est la seule technique permettant de confirmer précocement, et de façon spécifique, le diagnostic. Elle montre une bande sous chondrale de 2 à 4 mm d’épaisseur, hypointense quelle que soit la pondération, bordée d’une réaction œdémateuse [20–22]. Elle permet également d’évaluer le risque d’évolution de cette nécrose vers l’effondrement (risque d’autant plus important qu’elle est épaisse [4 mm] et étendue [> 12,5 mm de longueur]) [20–22]. 2.4. Algodystrophie (syndrome douloureux régional complexe [SDRC] de type 1) L’IRM représente l’imagerie de choix pour confirmer le diagnostic d’algodystrophie de hanche [23,24]. Cet examen pourrait détecter des anomalies de signal dès les premières 48 heures [25]. Cette affection se traduit par un œdème de tout ou partie de la tête fémorale, s’étendant volontiers au col fémoral. L’acétabulum est inconstamment et modérément atteint. On peut également objectiver des signes d’impaction trabéculaire, un épanchement articulaire réactionnel et, plus rarement qu’aux extrémités, un œdème des tissus mous adjacents. En fait, l’intérêt principal de l’IRM est de différencier les lésions épiphysaires transitoires réversibles (SDRC I, fracture de fatigue) des lésions épiphysaires irréversibles (ONTF, nécrose mécanique) [26,27]. Même si la scintigraphie osseuse au technétium 99 m reste extrêmement prescrite (et souvent en première intention) en raison de son excellente sensibilité, elle conserve une spécificité médiocre. 2.5. Tumeur osseuse La recherche d’une tumeur osseuse primitive ou secondaire repose avant tout sur la scintigraphie osseuse. La confirmation de la nature tumorale de l’hyperfixation et son extension locale sont ensuite, au mieux, appréciées par l’IRM. Cet examen est remplacé par un scanner en cas d’ostéome ostéoïde en raison de la sémiologie particulière de cette lésion (petite taille, localisation corticale ou sous-périostée, nidus calcifié). 3. Pathologies des tissus mous 3.1. Tendinobursopathies trochantériennes Cette pathologie fréquente est traitée par ailleurs dans ces monographies. Une imagerie complémentaire n’est indiquée qu’en cas de doute diagnostique ou d’échec du traitement médical [28]. Elle repose essentiellement sur l’échographie, mais cet examen peut être limité par une faible échogénicité de la région. Le but de l’échographie est d’apprécier le ou les tendons affectés (association lésionnelle fréquente), le type de lésion (tendinopathie, rupture partielle ou complète), son retentissement (rétraction tendineuse, dégénérescence/amyotrophie du muscle) et l’association à une ou plusieurs bursopathies [29]. Cet examen peut enfin également guider une infiltration de corticoïdes, notamment en cas d’échec d’une à deux infiltrations « à l’aveugle » En fait, dans les tendinobursites rebelles, persistant plus de quatre à six mois et éventuellement chirurgicales, l’IRM est indispensable [30]. 3.2. Autres lésions tendinomusculaires Toutes les structures tendinomusculaires de la région peuvent être affectées. L’échographie reste l’examen de première intention pour les structures superficielles (muscles droit fémoral, iliopsoas, tractus iliotibial). L’IRM n’est réalisée qu’en seconde intention (discordance clinicoéchographique ou lésion sévère de l’insertion tendineuse) ou plus rapidement chez les sportifs professionnels. Pour les structures profondes (muscles vaste latéral, ischiojambiers, adducteurs), l’IRM est volontiers réalisées d’emblée. 3.3. Ressaut extra-articulaire de hanche Il concerne le tractus iliotibial ou le muscle iliopsoas. Le diagnostic clinique est confirmé par l’échographie, qui évalue le retentissement tendineux du ressaut et recherche une éventuelle bursite associée [31]. A. Cotten, M. Lequesne / Revue du Rhumatisme 76 (2009) 145–150 3.4. Bursopathie iliopectinée L’échographie permet de confirmer aisément le diagnostic, la bourse iliopectinée n’étant pas détectable à l’état normal [32]. Cet examen permet, en outre, d’apprécier son retentissement sur les structures adjacentes lors des mouvements et de rechercher un éventuel ressaut associé du tendon du muscle iliopsoas. L’IRM n’est indiquée qu’en cas de doute diagnostique. Cet examen confirme la présence d’une collection liquidienne au contact du tendon du muscle iliopsoas [33]. Certaines bursites sous tension, satellites d’une coxopathie sous-jacente peu marquée, peuvent expliquer des douleurs disproportionnées. 3.5. Pathologies nerveuses Tous les nerfs de la région de la hanche peuvent être comprimés, étirés, ou le siège d’une pathologie tumorale. L’examen clinique est souvent évocateur, mais des irradiations douloureuses atypiques peuvent faire errer le diagnostic. Si l’IRM est volontiers prescrite lorsqu’une pathologie tumorale est suspectée, l’imagerie est probablement sous exploitée à l’heure actuelle dans les conflits nerveux de la région. On rappellera que certains nerfs sont superficiels et accessibles à l’échographie (branche perforante du nerf ilio-hypogastrique et nerf cutané latéral de la cuisse notamment). Cette technique peut également guider l’infiltration de ces nerfs superficiels, d’autant que les variations anatomiques sont fréquentes dans cette région [34]. 3.6. Hernies inguinales/fémorales En cas de doute clinique avec une pathologie de la hanche, ces hernies peuvent être objectivées en échographie, notamment lors de la manœuvre de Valsalva (cf. autre chapitre de cet ouvrage). Appendix A. Matériel complémentaire Du matériel complémentaire (Fig. S1–S3) accompagnant cet article est disponible sur http://www.sciencedirect.com, doi:10.1016/j.rhum.2008.02.025. Références [1] Lequesne M, Larédo JD. The faux profil (FP) view of the hip may detect joint space narrowing when lacking on the anteroposterior (AP) radiograph in incipient osteoarthritis (OA). Arthritis Rheum 1998:41 (suppl) S 145 (abst). [2] Samson M, Lequesne M. Hanches douloureuses à radiographie normale ou subnormale. Rev Rhum 1999;66:7SP–12SP. [3] Alvarez C, Chicheportiche V, Lequesne M, et al. 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