Les Vertesinfos - Ecolo Beauvechain
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Les Vertesinfos - Ecolo Beauvechain
Beauvechain a le plaisir de vous convier à sa nouvelle soirée film et débat Jeudi 15 octobre 20h00 octobre 2009 Les Vertesi n fos Hamme-Mille, maison de village Rue des Messes LE FILM Vivre en ce jardin de Serge Steyer 2004 52’ LE DEBAT Le film, plusieurs fois primé, retrace l'expérience menée par un couple à l'échelle d'une vie. En 1970, à Saint-Nazaire, Yves et Annick ont perdu tout espoir de vivre dignement dans l'environnement prolétarien qui est le leur. Un choix radical s'impose alors: un jardin comme lieu de vie, de rencontre et de création, un jardin qui est à la fois lieu de subsistance, œuvre artistique et manifeste politique. À partir de 1996, ils l'ouvrent au public pour témoigner de leur expérience. Pratiquant l'écologie au quotidien, Yves et Annick ont bâti un monde en cohérence avec leurs idées : on ne peut pas vivre dans la soumission à l'argent,en vivant avec moins on peut vivre mieux,respecter la nature c'est se respecter soi-même,il est toujours possible d'inventer sa vie. La simplicité volontaire… et tous les petits bonheurs qui en découlent présentation: Ezio Gandin Docteur en Sciences Administrateur des Amis de la Terre - Belgique Membre et coordinateur des groupes de simplicité volontaire Depuis le printemps 2005, les Amis de la Terre-Belgique se sont engagés résolument dans la diffusion de la Simplicité Volontaire et ont fait de nombreuses conférences, en Wallonie et à Bruxelles, sur ce thème et celui de la Décroissance Economique Soutenable. La course effrénée à la consommation s’assortit, pour bon nombre d’entre nous, d’un sentiment d’insatisfaction, parfois d’un véritable mal-être, voire même d’une exclusion sociale lorsqu’on ne peut suivre le rythme. Certains sont peut-être déjà engagés dans cette voie sans le savoir et sans bien en saisir toutes les dimensions et la portée individuelle et collective. La simplicité volontaire propose de développer des activités à haute valeur humaine pour moins peser sur notre Terre, préserver les ressources naturelles, se réapproprier du temps pour une vie plus harmonieuse. Organisation : Ecolo Beauvechain, sous le patronage de la Commune de Beauvechain Actualité communale Quelques réflexions et réserves concernant le futur lotissement du Chabut La locale écolo de Beauvechain a pris l’habitude de suivre les enquêtes publiques et de réagir. Quelques projets ont provoqué notre réaction cette année: le futur nouveau bâtiment du Champion et son implantation, un lotissement prévu à Tourinnes-la-G rosse aux abords de la rue Leeman, les habitations sur le site de l’ex-lycée (lire à ce sujet l'article de Michel Spirlet), ainsi que, dernièrement, un lotissement prévu par un promoteur immobilier à Hamme-Mille, près du Chabut, entre la chaussée de Namur et l’avenue du Centenaire. Voici en bref, le résumé de nos réserves sur ce dernier projet. Nous craignons un réel problème de mobilité dans le centre de Hamme-Mille, vu l’augmentation importante du nombre d’habitations dans le quartier (87 logements, 55 maisons et 32 appartements, soit, statistiquement, 160 véhicules). Socialement, nous déplorons la construction simultanée d’une telle quantité de logements, empêchant l’intégration progressive des habitants au sein du village. Concernant l’orientation des parcelles, l'étude d’incidence constate que seules 55% des maisons et la moitié des appartements sont bien orientés. Pour les autres, l’orientation posera problème si l’on veut placer des panneaux solaires par exemple. Laissons aux habitants le choix optimal de l’orientation de leur toit. Le règlement du lotissement n’incite pas à la construction de maisons passives ou à faible consommation. Nous ne comprenons pas comment il est encore possible de freiner la tendance, encore trop timide, à une consommation responsable: elle devrait être encouragée, sinon imposée. Nous nous retrouvons à nouveau devant un projet clos, comme la plupart des gros lotissements de Hamme-Mille, en contradiction avec le règlement communal. La surface réservée aux rencontres et loisirs est proportionnellement beaucoup plus faible qu’au lotissement du Brugeron et, décentrée, elle sera moins attractive. Par contre, nous approuvons la présence des deux sentiers: l’un en direction de la gare des bus, l’autre dans le prolongement de la rue E. Degueldre vers le centre du village. Natascha Rahir, Conseillère communale Amnesty International Un nouveau groupe est en train de se créer dans la région de Beauvechain-Grez-Doiceau. Une réunion d'information se tiendra au Foyer culturel à Hamme-Mille (face à l'église) le 21 septembre à 20H. Les réunions mensuelles s'y tiendront également. Pour toute information, contactez Baga Martens 010 24 75 10 ou 0495 24 94 95 Qui sommes nous? Des membres et des sympathisants d’ Ecolo qui se retrouvent principalement autour des thèmes qui concernent notre commune. Nous nous réunissons en moyenne une fois par mois, pour préparer le conseil communal et/ou pour discuter d’actions ou de thèmes plus généraux. Chacun participe à sa façon, en fonction de ses envies et de ses possibilités: un peu, beaucoup, passionnément,…! Nous avons la chance d’être reliés à un parti qui nous propose des formations sérieuses, des informations utiles et des rencontres régulières, de nouveau au gré de chacun. Notre force est cet esprit de groupe et de collaboration, ce souci de bienveillance et d’accueil de chacun, nos débats d’idées ouverts. Nous entretenons des liens privilégiés avec nos voisins des 2 côtés de la frontières linguistiques, Ecolo Grez et Groen! Bierbeek. Nous souhaitons vous donner envie de suivre l’actualité communale et pourquoi pas, si le cœur vous en dit, de nous rejoindre: réunion ouverte une fois par mois chez Natascha Rahir, rue du prince, 4 à 1320 Hamme-Mille Voici nos coordonnées: Jacqueline van Uytbergen , secrétaire de notre locale | 0473 271 788 | [email protected] Natascha Rahir, conseillère communale | 010 86 15 53 | [email protected] Kira Rahir, conseillère provinciale | [email protected] Michel Spirlet, conseiller CPAS | [email protected] Et notre nouveau site internet : www.beauvechain.ecolo.be Une occasion manquée ? Le point sur le nouveau lotissement du site du Lycée à Hamme-Mille Au moment du dépôt de permis de bâtir de la première phase des travaux sur le site du lycée à Hamme-Mille, nous avions pu voir, d’après les formulaires du dossier, que le niveau d’isolation des habitations n’était pas très élevé. Les exigences de la Région Wallonne n’étaient que de K55 (*). Les valeurs étaient comprises entre 45 et 50 suivant l’emplacement de l’habitation dans le groupement. Une maison entre deux mitoyens a moins de perte de chaleur qu’une maison isolée. Nous pensions que la commune devait être un moteur et trouvions cela totalement insuffisant, nous l’avons dit et le Collège, sinon le bourgmestre, ont toujours répété que l’isolation serait améliorée. La valeur de 35 a même été citée par l’échevine des travaux lors d’une séance publique du conseil communal. Malheureusement, nous devons constater que nous n’y sommes pas. Pour la première phase, dont le gros-œuvre est terminé, il n’est pas possible de savoir ce qui a été réellement mis en œuvre et si une amélioration a été apportée. Le seul document que nous ayons concerne les phases IV et V et les valeurs sont comprises entre 35 pour 2 logements et 43, sur un total de 10 logements. La moyenne est plutôt proche de 40, ce qui est à peine mieux que les exigences réglementaires actuelles. S’agissant d’habitat groupé, il n’est pas difficile d’atteindre ces valeurs, ni de les améliorer. Nous pensons que cette question n’a pas vraiment préoccupé le bureau d’étude ni les autorités communales. Le choix des matériaux, de la laine miné- rale pour les toitures, peu efficace en été, n’est sans doute pas des plus intéressants. D’autres matériaux et d’autres techniques de mise en œuvre peuvent être plus efficaces sans coûter beaucoup plus cher. La conception des murs avec 6 cm d’isolant dans le creux est liée à des choix dépassés par les nécessités climatiques. Pourtant, pour l’aménagement de la maison de village de Nodebais, le choix du bureau d’étude et des aménagements s’est porté sur des matériaux durables. Pourquoi ne peut-on en profiter pour améliorer la conception des habitations de l’ex-lycée? Michel Spirlet, Conseiller CPAS. (*) Pour rappel, une maison passive a un K de 15, une maison basse énergie, moins de 35. Et n’oublions pas que la facture énergétique sera à la charge des futurs locataires et alourdira sensiblement et durablement leur budget. Jumelage, jumelage,... Beauvechain - Avord… Autour du 21 juillet dernier, la Commune de Beauvechain a eu l’occasion d’accueillir des représentants de la Communauté des Communes d’Avord (centre de la France), pour la finalisation d’un jumelage, avec signatures de chartes. Double jumelage, entre nos communes, ainsi qu’entre nos deux bases aériennes, l’un civil donc, l’autre militaire. Une Commune: Beauvechain. Une Communauté de Communes: Avord. Avord compte environ le même nombre d’habitants que chez nous, mais répartis sur 7 villages, c’est-à-dire 7 communes avec 7 Conseils Communaux, avec chacune leur maire, les adjoints au maire (lisez échevins) et les conseillers communaux. Cela signifie environ la même taille de conseil que chez nous,… mais dans chaque village, comme avant la fusion des Communes à Beauvechain. Ils ont aussi une base militaire. Voilà pour les points communs, avec déjà de sérieuses différences. Le rôle de la Communauté de Communes est lié à des commissions thématiques, comme: les aînés, la culture, le sport... en vue d’obtenir plus de moyens. Différence notoire: chez eux, il n’y a pas de «politique». On n’est pas élu selon l’inscription sur une liste de parti. On ne connait pas le parti de ses collègues. Il n’y a pas non plus d’opposition puisqu’au terme de plusieurs tours d’élections, un groupe est élu au complet, sur un programme pratique élaboré pour le village. Ils ont découvert qu’à Beauvechain la culture a une très belle place, tandis que le sport est sensiblement plus développé chez eux. La région d’Avord est très peu touristique alors qu’il y a un sacré potentiel de visites dans leur région du Berry. Située près de Bourges, il n’y a que 500 km à parcourir pour s’y rendre. L’an dernier, une émanation du Conseil Communal de Beauvechain et de la base s’est rendue à Avord en bus. Cette année, ce sont eux qui sont venus, mais en avion d’Avord à Beauvechain, ligne directe! Un agriculteur nous a même quittés en pleine démonstration du 21 juillet pour rentrer chez lui avec un avion qui retournait après sa performance, et ce, pour pouvoir labourer ses champs à temps et à heure. Cette année, nous avons eu l’occasion de les accueillir dans nos chaumières. Beaucoup de moments partagés à travers des repas, des fêtes, côté civil ou côté militaire. Mais aussi tissage de liens de personne à personne, de personnes à personnes…. Chez moi logeait Martine, adjointe au maire d’un des petits villages. L’emploi du temps qu’on leur avait préparé était si chargé qu’on a eu bien peu de temps à vivre ensemble en famille. Dommage. Mais nous avons pu les accompagner dans les diverses festivités et ainsi faire leur connaissance. Nos enfants auront l’occasion de se rencontrer ultérieurement. Ces quelques jours ont été riches humainement, sans préoccupation politique. Ils nous ont permis de faire connaissance de façon décontractée, de découvrir chacun des leurs comme des nôtres. Ces rencontres déboucheront sur d’autres, privées et citoyennes. On s’est promis de se revoir, d’avoir des échanges plus larges, maintenant que la porte est grande ouverte. Natascha Rahir, conseillère communale. «Le sta nous attndard de l'aspir sons de rapons des migine: en augme nous réjol'aspirine pour raines, alors nntant le PIB a augme uissons que c soulager les ous produimig nté notre e niveau ttde augmentationraines et e vie» du PIB La Sim p g ra in e e li cité Volon ta ire, t d ’a spir ce sera it Léopold Koh in e! ! r. se p a sse r d e m i- ATTENTION A LA TETE! Rencontre avec Bruno Kersten, Caroline Kersten, Margaud Carpentiers, trois représentants d’un groupe de 7 jeunes dynamiques. Ils ont accepté avec plaisir l’interview pour les VertesInfos, en spécifiant bien qu’ils ne voulaient pas être identifiés à un parti politique, même si leurs idéaux collent avec les idées d’Ecolo. «Attention à la tête!» , baissez la tête en quittant le spectacle pour aller déguster une bonne bière artisanale dans le petit bar-cave! «Attention à la tête!» ou «A.A.L.T» , organisation qui nous propose des découvertes d’une grande variété de spectacles, concerts, débats, pour toutes les générations, … sans se prendre la tête… Comment et pourquoi votre groupe s’est-il formé? On avait envie de reprendre le flambeau des vieux, nos aînés qui avaient commencé à faire vivre le Beauvignet, lors de petits déjeuners et petits concerts pendant les Fêtes de la Saint-Martin. On était triste qu’il n’y avait plus rien. Vu le succès de notre bar et animation pendant les mêmes fêtes, on s’est dit qu’on ouvrirait bien une fois par mois. D’autres motivations? Oui, c’est un partage de découvertes artistiques. c’est un but social qui passe par la culture: échanges, rencontres citoyennes intergénérationnelles, villageoises et festives, qui profitent à tous, dans le but de se faire plaisir. C’est intergénérationnel et nous insistons: «Il ne faut jamais que quelqu’un croie qu’il est trop vieux pour venir chez nous!» Le petit bar dans les caves du "Beau Vignet" Place de l'Eglise à Tourinnes-la-Grosse Pratiquement? Nous nous réunissons autour d’un bon spaghetti une fois par mois pour l’organisation, la programmation, l’évaluation, d’événement en événement. Un statut étant obligatoire, nous avons choisi de faire une ASBL, d’en définir et respecter les règles, charges, obligations. C’était du boulot! Et pour la programmation? Elle se fait part le bouche à oreille, par nos connaissances et amis, nos découvertes à l’extérieur auxquelles nous sommes attentifs. Nous suivons les saisons et le programme est spécial pour chaque mois. Les artistes qui viennent sont contents de s’essayer lorsqu’ils ont un spectacle en construction, d’acquérir plus d’expérience pour d’autres, et pour les confirmés, de venir avec plaisir jouer dans notre chouette région. Budgétairement? Les prix d’entrée sont abordables (de 3 à 5 €), que l’on rétrocède aux artistes. On se débrouille grâce à notre créativité, avec des bouts de ficelle, du prêt de matériel grâce à plusieurs personnes du village. On a évidemment des frais obligatoires, qui sont couverts par notre bar. Et justement, votre bar, qu’a-t-il de particulier? Ce bar nous tient à cœur. Nous sortons des sentiers battus dans le choix des bières, nous privilégions les bières bio, locales; il y a du pain maison fait à 100 mètres, et souvent une bonne soupe de vrais légumes d’un vrai potager bio. Même si le bar est important, il n’est pas le but, on n’est pas là pour se saouler la gueule, le bar est social. Point bar! Quelle est votre plus grande joie? Que les gens s’amusent, qu’ils en parlent, qu’ils reviennent parce qu’ils nous font confiance, que l’objectif rencontre fonctionne, que chaque événement soit le meilleur et nous rende plus contents qu’avant. On est hyper fiers d’une telle qualité qu’on prend son pied à découvrir. Y a-t-il des moments de doute? Oui, parfois: "Est-ce que notre sélection va plaire? Quand le plus grand nombre du public n'est pas encore là, à l'heure annoncée, on est ennuyé pour ceux qui sont arrivés tôt, qui attendent. Pour finir tout le monde est au R.V., on peut commencer!" Le prochain rendez-vous? VENDREDI 23 octobre, les Turdus Philomenos, qu’on ne doit plus présenter!!! Le point de vue de Sophie. Moi, j’adore, et je suis chaque fois étonnée de ce que cette équipe nous a concocté. Je me dis à chaque fois que j’aurais voulu que plus de monde encore profite de ces moments tant ils sont de qualité, émouvants, charmants, et même extraordinaires. Franchement, on est gâtés par cette bande de jeunes qui ne nous propose pas de la gnognotte. J’ai du plaisir à en parler, j’inscris les dates de spectacles dans mon agenda, sauf cas de grande force majeure. C’est une bien belle aventure que nous propose AALT, et je suis toujours prête à les suivre! Sophie Carpentier Mettons du SEL dans notre Vie’llage Nous étions une soixantaine à assister à la projection du film «L’Argent» et à participer au débat sur les Systèmes d’Echanges Locaux (SEL) , qu’Ecolo Beauvechain organisait le 2 avril, débat animé par Bernard Simon du Sel coup d’pouce de Villers-la-Ville. Notre objectif était double: Fournir quelques outils de réflexions pour s’interroger sur la crise mondiale actuelle Proposer pour ceux qui le désiraient la possibilité de réagir de manière citoyenne et solidaire en créant un SEL à Beauvechain. L’intérêt fut tel qu’un groupe de sept personnes a pris en charge la création d’un Sel’Bonheur à Beauvechain. Aujourd’hui, une quinzaine de familles proposent leurs services et un site est opérationnel. Mais les échanges ne se limitent pas à Beauvechain. Sel’Bonheur s’associe aussi à un réseau InterSel , qui rassemble d’autres SELs du Brabant Wallon : Wavre (MacaSEL), Rixensart (SELeri), Chaumont-Gistoux, Gembloux, Waterloo…, la plupart nés de la rencontre avec Bernard Simon, notre invité du Sel coup d’pouce de Villers-La-ville. Un invité expert en mise en réseaux, Tim Anderson , du Sel du Lac de Genève, est venu de Suisse partager son expérience. Les SEls présents à cette passionnante journée étaient presque tous des SELs débutants, comme le SEL Beauvechain. Mais quelques-uns ont 10 ans d’expérience, avec une centaine de familles membres! A une échelle plus vaste, existent les Routes des SELs, où des «Selistes» échangent des nuitées ou se rencontrent un peu partout dans le monde. Sels, InterSels, route des Sels: si les Sels ont comme but premier de tisser des liens de proximité, dans un esprit de solidarité, à échelle locale, on voit que l’esprit «Sel» est universel et qu’il n’a pas tardé à souffler à Beauvechain! La prochaine réunion interSEL aura lieu dans notre commune en janvier. Souhaitons longue vie au Sel’Bonheur ainsi que de nombreux moments de convivialité et de solidarité pour leurs membres. Le site http://selbonheur.genial.be fournit toutes les informations à ceux qui voudraient s’y associer. Si vous n’avez pas internet, contactez Chantal Degueldre 010 88 19 17 – 0496 81 51 29 103, rue Longue, la déjà longue et inachevée histoire du Théâtre des 4 Mains Ouvrir l’histoire des 4 mains, c’est comme décortiquer les poupées russes qui s’emboitent et s’enfantent. Une histoire si riche qu’elle ressemble à un roman. Le bar, un café avec Marie-Odile un petit matin. Chapitre I Il était une fois, en 82, 8 jeunes damoiseaux et damoiselles… 4 étudiants de l’IAD, et 4 autres: instit, assistante sociale, historien d’art… Comme tous les jeunes, ils cherchaient à inventer une vie qui leur ressemble, et vivaient en maison communautaire à Bruxelles. Ils créent un premier spectacle très engagé, qu’ils présentent à Huy. «Spectacle maladroit (dit Marie-Odile), souffrant de manque de métier» , - comment pourrait-il en être autre- ment? - , mais déjà bourré de créativité et encouragé par le Théâtre de la Galafronie, qui commençait à être une référence. Voilà les prémices, premiers frémissements. Ensuite, pour 2 des 8, Benoît de Leu et Marie-Odile Dupuis, surgit l’idée de la marionnette qui va s’imposer en force, marionnette à gaine manipulée par leurs 4 mains. Tous deux adorent raconter des histoires et adorent ce rapport à la marionnette. Les marionnettes, c’est l’humain à toutes les échelles et sous toutes les formes, grotesques, surréalistes, attendrissantes, impertinentes, frileuses, réalistes, déformées… Sans limites! Benoît et Marie-O amènent la démarche «Jeune public». Voilà le début d’une longue aventure, mais pas la fin. Ce couple n’avait pas d’enfants. «Leur histoire et notre histoire se recoupent tout le temps: on a hérité de leurs marionnettes, une collection incroyable, qui vient de partout dans le monde» , car Jean a voyagé aussi pour la mythique émission Visa pour le monde de la RTB. «On préparera une exposition pour les mettre en valeur. On est leurs enfants. Ils ont participé à nos créations: œil extérieur, mise en scène, complicité selon les spectacles, jusqu’en 98. En retour, ils se sont nourris du succès de notre Compagnie» … et un vieux couple. Magique aussi, la rencontre de nos 4 mains avec un vieux couple de comédiens Jean et Suzanne Gerardy-Gohy, 75 et 60 ans, fraichement pensionnés. Jean donnait cours de marionnette à l’IAD, juste avant que Benoît n’y entre. Marie-Odile et Benoît frappent à leur porte. «Ils nous ont envoyés bouler, mais nous ont donné un bouquin: La grammaire de la marionnette. On a tout lu, on était passionnés! Six mois après, nous sommes allés les retrouver.» La transmission a lieu. «Ils nous ont pris sous leur aile; ils sont vraiment devenus nos maitres. C’est à eux qu’on doit toutes les ficelles du métier, de la construction à la manipulation et aussi à la mise en scène.» Jean et Suzon leur apprennent la rigueur, jouent le rôle de garde-fou. Chapitre II Il était une fois une maison… Purs Bruxellois, Marie-Odile et Benoît n’imaginent pas habiter ailleurs. Mais comment trouver, à Bruxelles où les prix grimpent, de l’espace à un prix abordable? Ils poussent la curiosité hors cité, arrivent dans nos contrées et se disent que «ce n’est tout compte fait pas si mal, la campagne» . Très vite ils apprennent qu’un «lieu» est à vendre, assez déglingué il faut le dire, à l’abandon depuis longtemps. Il y a tout, même une salle! En état pitoyable! Jean et Suzon les poussent à l’achat. On est en 89. «Après un quart d’heure, dit Marie-O, on s’est dit: Mais qu’est-ce qu’on a foutu en ville? On a débarqué, 30 ans, 2 gosses tout petits, et on a démarré avec l’aide du voisinage.» … 103, rue Longue, Les gens étaient ravis: ils craignaient de voir s’installer une entreprise, une grande surface, et voici un théâtre pour enfants! «Ils nous ont sauté dans les bras. Les gosses des alentours arrivaient: Christelle, Cédric, Emeline, Romain, Astrid, Frédéric et les autres…» Cer- tains sont restés des fidèles, ils sont toujours là. Accueillis par les gens, par le Centre Culturel aussi, avec à sa présidence Maître Guy de Streel. …aux multiples histoires Cette maison a été l’un des 22 cafés de La Bruyère à une époque, parfois épicerie, ou encore salle de spectacle, avec sa troupe amateur (il y en avait une seconde, salle Tollet). De quoi s’inscrire dans une tradition et la poursuivre, une fois encore… Pendant la guerre, la salle a servi d’église; beaucoup s’y sont mariés! Et puis pendant 3 ans, ce fut un bistrot, on dit même une sorte de maison de passe… Passons! C’est donc dans une maison chargée d’histoires vraies que s’installe le jeune couple qui continuera à «raconter» ses histoires inventées. sifient. «On a eu vite beaucoup de succès, ici et ailleurs, en tournées» . Car ce qui se passe rue Longue n’est qu’un petit volet des activités des 4 mains. Tous leurs spectacles, présentés aux Rencontres de HUY sont sélectionnés, la plupart avec mention ou coup de coeur. Le succès auprès du public belge et européen est indéniable, les tournées suivent les créations: une moyenne de 150 représentations par an en décentralisation, parfois jusqu’à 400 représentations du même spectacle ! … et rebondissements Tout naturellement, des ateliers suivent, car très vite il y a de la demande. Annie Meysman commence un atelier pour des ados qui ont aujourd’hui entre 28 et 35 ans. Puis, les ateliers pour adultes naissent de la demande des parents qui amènent les enfants aux ateliers. Et de ces ateliers encore nait une troupe de femmes, « p’têtre qu’on joue». Et voilà Marie-Odile qui monte avec elles sur les planches! «Moi sur scène, je ne l’avais jamais expérimenté. Toujours «derrière» la marionnette!» Démarche de création collective, où l’on travaille sur soi et avec le groupe, touchant environ 80 participants de tous âges, les ateliers donnent lieu chaque saison à un festival. «J’aime beaucoup cette idée: on est public et on expérimente à son tour sur le plateau. Cela enrichit énormément la perception de ce qu’est le théâtre.» Cet été, rebondissement encore, c’est l’enfant de la famille, Camille, qui propose son premier stage, un stage théâtre-cinéma cette fois, avec une complice, Eléonore Coyette, toutes deux étudiantes à l’IAD. «Camille a pris l’outil existant, mais elle se l’approprie à sa façon et dans une nouvelle direction.» Poupées russes, encore… Chapitre III Théâtre à l’école L’implantation devient enracinement. De nouvelles branches poussent. Les enfants vont à l’école de Tourinnes. Hasard? à la 1re réunion de parents, ils rencontrent Martine Haddad (on se souviendra de la Biomane). Elle fait partie d’un groupe de mamans bénévoles qui portent complètement un projet de «théâtre à l’école». Tout naturellement, Marie-Odile s’y inscrit avec les autres mamans; bientôt les 4 Mains reprend complètement en charge cette organisation qui reste un pan important de leurs activités. créations, … …Sans oublier l’essentiel, la colonne vertébrale: leurs créations propres. Tout se construit en parallèle: l’équipe, les spectacles, les tournées. Leurs spectacles professionnels s'enchaînent à un rythme régulier, les techniques se diver- Les 4 Mains aujourd’hui c’est aussi 6 permanents et une quinzaine de comédiens et animateurs engagés chaque mois. Chapitre IV le théâtre en tournée Paroles croisées L’animateur de la troupe de femmes, Pierre Lambotte, du Zététique Théâtre, était lancé dans une aventure africaine, un projet d’échange «Paroles Croisées» , mobilisant le public des enfants. La troupe de femme née aux 4 Mains a amplifié l’échange. La voilà partie en voyage en Afrique, «les Titine au Burkina-Faso». Le groupe, auto-financé, a vécu 10 jours là-bas. Certaines n’avaient jamais voyagé! L’atelier théâtre des femmes africaines a rendu la visite. L’accueil ici fut intense! Impossible de dire l’émotion de ces échanges, il faut l’avoir vécu. L’an prochain, c’est Muriel Clairembourg qui va se recentrer sur la création d’un spectacle avec la troupe des femmes. Muriel, on la connaît bien pour son beau travail de mise en scène, avec Jean-Marc, lors des spectacles collectifs de la Saint-Martin. Une création nouvelle donnerait sans doute du sens à un nouveau départ désiré vers l’Afrique. Bin’Bin à Ouagadougou… A ces regards croisés de femmes, à ces paroles croisées d’enfants, a succédé, tout naturellement encore, les échanges croisés de Compagnies. La troupe des 4 Mains est partie au Burkina au 1er festival international Jeune Public. Jeune Public. On était à fond là-dedans. Nos enfants étaient petits; ils sont devenus ados, puis adultes. Notre public jeune a grandi, est devenu plus mélangé, et vient voir ce que nous proposons en accueil.» Quelques bons souvenirs, en vrac: Pantarei, Marlène Dorcena, Bruno Coppens, Okidok, O vous frères humains, Avec Bin’Bin notamment qui est resté là! Il sera repris par des Burkinabés dans une tournée soutenue par les 4 Mains. Marie-O devient pensive: «L’Afrique, c’est un choc. Il y a trois quarts de la planète qui encaisse nos…» . Elle n’achève pas sa phrase. Soupir: «…et ici, on oublie vite». Bla Bla, Bin’Bin, Bolu, Babel et Froe Froe Ce n’est pas tout. Autre versant d’un échange Nord-Sud, non à l’échelle des continents, à celle de notre pays. Froe Froe(1), c’est un théâtre. Ce sont de fameux constructeurs de marionnettes, poupées mimiques de théâtre en latex, aussi bien pour leurs propres projets que pour ceux d’autres compagnies. Je ne résiste pas à les citer: Entre Le Petit Chaperon Rouge et Macbeth il n’y a qu’une petite couche de latex… Benoît a suivi chez eux un stage. Bla Bla (c’est Benoit de Leu qui manipule et interprète la marionnette Bla Bla bien-aimée) a été fabriqué dans leur atelier. Bolu, Bin’Bin, Simon la fièvre aussi. Vous êtes peut-être de ceux qui ont eu la chance de voir AVAAR, aux 4 Mains ou ailleurs, un peu partout, vu son succès(2). Au départ, ce fut un projet commun entre les 4 Mains et Froe Froe. «Le directeur de Froe Froe souhai- tait qu’on fasse quelque chose ensemble. Avaar nous a apporté une nouvelle façon de travailler, une nouvelle prise de risque.» Dans la version actuelle qui se joue hors de Flandre, la mise en scène a été complètement reprise par Marie-Odile. Les maitrises respectives sont différentes et complémentaires. Froe Froe apporte le brut, le baroque, l’instinctif; les 4 Mains, la rigueur, l’exigence dans la manipulation de la marionnette, la capacité à raconter des histoires. Rigueur bien nécessaire pour répondre aux exigences des Rencontres de Huy. Chapitre V Portes ouvertes aux accueils Les 4 mains, outre ses nombreuses créations, c’est aussi des portes ouvertes dans la programmation pour des accueils. «C’est une suite logique» , dit Marie-Odile, comme si tout était naturel et poussait seul comme champignons dans les sous-bois. «Pendant toutes ces an- nées, on a créé un outil, petit à petit: il est là maintenant. Quand on a un coup de cœur, on met l’outil au service d’autres. Au départ, ce n’était que pour le Accueil d’un autre type encore, en improvisation du cœur: les 4 Mains ont accueilli lors de la Saint-Martin 2007, dans la foulée de ce qui s’était fait dans la salle des mariages l’année précédente en hommage à Julos, un hommage à Claude Rahir, magnifiquement réalisé en quelques jours à peine par des artistes du village: efficacité de ces professionnels musiciens, comédiens, choristes, réalisateur cinéma, metteur en scène… C’était tellement extraordinaire qu’ils ont remis ça l’année suivante avec H2O, brodant librement autour du thème du spectacle collectif de Xavier Deutsch, l’arche de Noé. C’était tellement magnifique encore, qu’ils remettront cela cette année dans un hommage unique à Micky cette fois, qui nous a quittés il y a 10 ans déjà. Salle bondée à craquer pour ces «one shot» exceptionnels où se mixent de façon originale les talents de nos si nombreux artistes du cru qui, on le sent, ont un plaisir fou à mêler leurs énergies et à créer ensemble quelque chose d’unique. Ils sont aux 4 Mains comme chez eux. …à suivre Ces rencontres d’artistes deviendront-elles une tradition nouvelle? Tout s’enchaine et s’enfante ici avec une belle vitalité, créativité et artistico-bio-diversité: «nous ne sommes pas une compagnie qui prend beaucoup de décisions, mais on saisit les balles au bond, avec les difficultés que cela suppose.» Les difficultés, nous avons voulu les laisser dans les coulisses, car il y a tant de choses exaltantes à évoquer, et ce que retiendra l’histoire du village, ce sera cette richesse, cette magie et ces enfants et adultes confondus et conquis. Les enfants? TOUS ceux de l’entité sont venus aux 4 Mains avec leur école. «Ils sont à la maison ici, ils se sentent chez eux.» Les 4 Mains, c’est l’histoire d’une famille, implantée ici avec bonheur (réciproque). C’est une vraie troupe de théâtre vivant dans un vrai lieu théâtral, avec leur camion qui vous salue de ses 4 mains. Ils font partie du paysage au point qu’on ne peut plus imaginer le village sans eux, et que chez eux on se sent chez nous. Le prochain rendez-vous sera dans leur salle complètement reloockée. J’y ai jeté un œil, mais chuut…, ce sera la surprise du prochain spectacle. Kira Rahir, Conseillère provinciale En pratique: Théâtre des 4 Mains Marie-Odile Dupuis et Benoit de Leu de Cécil 103 rue Longue à 1320 Beauvechain http://www.4mains.be (1) www.froefroe.be: allez voir, c’est facétieux et c’est très beau! (2) Avaar sera joué 180 fois cette saison! Editeur responsable: Jacqueline van Uytbergen | Contact: Natascha Rahir - [email protected] | 010 86 15 53 La mastication des morts, Est-ce qu'on ne pourrait pas s'aimer un peu, Les monologues voilés…