Hypothyroidie chez l`adulte (2009)
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Hypothyroidie chez l`adulte (2009)
H YPOTHYROÏDIE CHEZ L’ADULTE L’hypothyroïdie est un des troubles endocriniens les plus fréquemment diagnostiqués en soins de première ligne. Par contre, son bilan et sa prise en charge ne sont pas tout à fait évidents lorsque l’hypothyroïdie apparaît pendant la grossesse ou que les symptômes persistent même avec un traitement approprié. La bonne nouvelle, c’est qu’avec une approche fondée sur des données probantes et qu’on peut personnaliser, la possibilité de traiter la plupart des patients avec succès est à portée de main. Les défis de la pratique • Le bilan: chez les patients qui ont un tableau clinique de symptômes vagues suggérant une possible hypothyroïdie, quels examens sont adéquats et pourquoi? • Le traitement: quelle est la meilleure approche médicamenteuse? • Le suivi: comment et à quelle fréquence les patients devraient-ils passer des tests de contrôle? • L’hypothyroïdie pendant la grossesse: quelle est la meilleure approche de prise en charge? Les objectifs de ce module sont: • de clarifier le bilan de l’hypothyroïdie; • de fournir un aperçu de la pharmacothérapie; • de présenter les recommandations pour une surveillance continue; et, • de revoir la prise en charge de l’hypothyroïdie pendant la grossesse. HISTOIRES DE CAS Cas numéro 1: Marianne K, âgée de 61 ans Première partie Marianne est une femme en excellente santé. Elle n’a aucune maladie chronique et elle prend uniquement des suppléments de calcium et de vitamines à tous les jours. Elle vous consulte aujourd’hui en se plaignant d’un gain de poids et de constipation. Elle dit ne pas avoir d’autres symptômes. MODULE DE FORMATION Vol. 17(7), Août 2009 © La Fondation pour l’éducation médicale continue Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 Quelle serait votre approche pour l’évaluer? T4: 16 pmol/L (valeurs normales: 10 à 22 pmol/L) et TSH: 56 mU/L (valeurs normales: 0,4 à 3.0 mU/L). Deuxième partie En la questionnant un peu plus, Marianne se souvient qu’elle a déjà eu la sensation persistante, mais non douloureuse, d’avoir le cou enflé. Quels changements pourriez-vous faire à son traitement? Comment pourriez-vous assurer la surveillance de son état? L’examen physique révèle une peau sèche et rugueuse, et une phase de relaxation lente des réflexes ostéotendineux. À la palpation, sa glande thyroïde semble avoir une taille normale, n’est pas sensible et ne présente pas de nodules. Cas numéro 3: Amélie J, âgée de 53 ans Première partie Amélie a reçu un diagnostic d’hypothyroïdie, il y a 18 mois. À ce moment-là, ses principaux symptômes étaient la fatigue et la constipation. Ses résultats initiaux étaient TSH: 30 mU/L (valeurs normales: 0,4 à 3,0 mU/L) et T4 libre: 11 pmol/L (valeurs normales: 10 à 22 pmol/L ). Sa concentration de thyrostimuline (TSH) était de 10 mU/L (valeurs normales: 0,4 à 3,0 mU/L). Envisageriez-vous d’autres examens? Si oui, pourquoi? Troisième partie Les résultats des analyses de laboratoire: T4: 10,9 pmol/L (valeurs normales: 10 à 22 pmol/L), TSH: 10,2 mU/ (valeurs normales: 0,4 à 3,0 mU/L), anticorps antithyropéroxydase (anti-TPO): 78 kUI/L (valeurs normales: 0 à 60 kIU/L), anticorps antithyroglobuline: 90 kUI/L (valeurs normales: 0 à 60 kUI/L), V.S.: 12. Elle a pris des hormones thyroïdiennes de remplacement, mais sa TSH a été au-dessus de 15 mU/L la plupart du temps et sa T4 libre a toujours été normale. Elle prend actuellement 150 mcg de levothyroxine par jour. Son dernier bilan donne: TSH: 21,25 mU/L et T4 libre: 14 pmol/L. Quelle serait votre approche maintenant? Quels facteurs possibles envisageriez-vous comme étiologie à son hypothyroïdie «difficilement traitable»? Cas numéro 2: Joanne T, âgée de 32 ans Deuxième partie Parce qu’elle souffre de constipation, elle mange beaucoup de fibres notamment, des céréales de son dans du lait de soya. Elle ne présente aucun signe ni symptôme de malabsorption et ses précédents résultats d’analyses de laboratoire ont permis d’éliminer cette possibilité. Elle ne prend aucun autre médicament. Première partie Joanne a accouché de son premier enfant, il y a six mois. Au début de son post-partum, elle s’est plaint d’anxiété et de labilité émotionnelle qui ont été attribués aux nombreux stress d’être une nouvelle maman et aucun examen n’a été demandé. Elle revient maintenant en se plaignant de dépression légère et de constipation. Que recommanderiez-vous à cette patiente? Qu’envisageriez-vous si son niveau de TSH restait normal mais qu’elle continuait à être symptomatique? Comment procéderiez-vous avec Joanne? Deuxième partie: Deux ans plus tard Après un diagnostic de thyroïdite du post-partum, Joanne a développé une hypothyroïdie persistante même si ce problème est habituellement transitoire. Elle prend donc 50 mcg de lévothyroxine depuis et sa TSH est maintenant dans les limites des valeurs normales. Elle vient vous voir pour sa première visite prénatale, car elle est enceinte à nouveau. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX CONTEXTE 1. La prévalence de l’hypothyroïdie symptomatique varie entre 0,1 et 5% (et elle est même plus élevée dans certaines populations, par exemple, les personnes âgées) 1;2. Elle est 5 à 8 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes3 et on la retrouve plus fréquemment chez les femmes qui étaient de petite taille à la naissance et durant leur enfance 4;5. Comment prendriez-vous en charge Joanne maintenant? Troisième partie Les résultats de laboratoire de Joanne sont les suivants: 2 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 l’hypothyroïdie clinique apparaisse même si ce problème peut coexister avec d’autres maladies autoimmunes. Environ 90% des patients ont, à la palpation, une glande thyroïde augmentée de façon diffuse et non douloureuse. Chez 90 à 95% des patients, les anticorps antithyréopéroxydase (anti-TPO) sont présents alors que les anticorps anti-thyréoglobuline sont détectés chez uniquement 20 à 50% des patients 9. b. La thyroïdite du post-partum affecte environ 6% des femmes après leur accouchement 5;9. On pense qu’il s’agit d’une forme de thyroïdite autoimmune. Habituellement, il s’agit d’un problème transitoire qui apparaît 2 à 6 mois après l’accouchement et qui disparaît dans l’année chez la plupart des femmes. Par contre, entre 30 et 50% des patientes développent une hypothyroïdie dans les 10 années suivantes 9. Les symptômes (p.ex., palpitations, fatigue, irritabilité, nervosité) sont souvent minimes et non spécifiques, et souvent attribués aux «exigences d’élever un enfant» 5. Donc, il est important de maintenir un index de suspicion élevé face à cette possibilité chez les femmes en post-partum. c. On pense que la thyroïdite lymphocytaire subaigue fait aussi partie des maladies autoimmunes et qu’elle est semblable à la thyroïdite du postpartum (mais en l’absence de grossesse) 9. 2. L’hypothyroïdie peut être transitoire mais, dans la plupart des cas, elle devient permanente et exige alors un traitement à vie. a. L’hypothyroïdie primaire est un défaut de fonctionnement de la glande thyroïde qui entraîne une production réduite d’hormone thyroïdienne 3;6. b. L’hypothyroïdie secondaire apparaît lorsque des problèmes de l’hypophyse ou de l’hypothalamus ont des répercussions sur la glande thyroïde qui alors ne produit pas assez d’hormone thyroïdienne 3;6. La liste des causes fréquentes, moins fréquentes et rares liées à l’hypothyroïdie apparaît au tableau 1. Tableau 1. Causes de l’hypothyroïdie 7;8 Hypothyroïdie primaire (environ 95% des cas) Les plus fréquentes • Thyroïdite chronique autoimmune* (appelée aussi thyroïdite chronique lymphocytaire ou maladie d’Hashimoto) • Thyroïdite du post-partum* • Chirurgie de la glande thyroïde, traitement à l’iode radioactif, irradiations externes Les moins fréquentes ou les rares • Carence ou excès d’iode • Maladies envahissantes de la glande thyroïde (p.ex., cancer de la thyroïde) • Médicaments (p.ex., amiodarone, lithium, iode • Agénésie ou dysgénésie de la thyroïde 4. Si la glande thyroïde est sensible et douloureuse, la cause la plus fréquente est alors la thyroïdite granulomateuse subaiguë 9;10. La douleur est très rare dans les cas d’hypothyroïdie. a. On présume que la thyroïdite granulomateuse subaiguë est secondaire à une infection virale puisque la thyroïdite est généralement précédée de symptômes d’infection des voies respiratoires supérieures. Les étiologies impliquent différents virus. L’âge moyen de l’apparition de ce problème se situe entre 40 et 50 ans 11;12. b. Ce problème a, typiquement, une évolution clinique en trois phase: hyperthyroïdie, puis hypothyroïdie et enfin, retour à une fonction thyroïdienne normale 9. c. Il est important de reconnaître que ce problème est limité dans le temps et qu’il est mieux traité par des AINS – la plupart des patients n’ont pas besoin de thérapie de remplacement à court terme 9. Toutefois, l’hypothyroïdie persistera chez 5 à 15% des patients 12;13. Hypothyroïdie secondaire (environ 5% des cas résultant d’une TSH abaissée) Les plus fréquentes • Adénome hypophysaire Rares • Dommages hypophysaires: tumeurs, métastases, hémorrhagie, nécrose, anévrismes, chirurgie, trauma • Maladies envahissantes de l’axe hypothalamohypophysaire (p.ex., sarcoïdose, tuberculose, autres maladies granulomateuses) *Souvent subaiguë ou latente. 3. Différentes formes de thyroïdite sont les causes les plus fréquentes de l’hypothyroïdie. a. La thyroïdite chronique autoimmune (aussi appelée la thyroïdite chronique lymphocytaire ou maladie d’Hashimoto) a la prévalence la plus élevée. Habituellement, elle n’a pas de symptômes spécifiques jusqu’à ce que 3 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 Considérations particulières a. On diagnostique une hypothyroïdie subclinique lorsque les résultats de laboratoire montrent une concentration accrue de TSH (au-dessus de la limite supérieure des valeurs normales, qui est habituellement de 4,0 mU/L) avec des concentrations de T4 et de T3 libres dans les limites des valeurs normales 23. b. La controverse subsiste toujours à savoir s’il faut traiter ou non ces patients. Certains experts recommandent un traitement 25 alors que les preuves de l’efficacité du traitement demeurent non concluantes 26. 5. On a associé l’hypothyroïdie clinique de la mère avec des effets adverses obstétricaux et néonataux 14;15. a. Les risques de pré-éclampsie, de faibles poids du bébé à la naissance, d’accouchement préterme, d’hémorragie post-partum, de décollement placentaire, de fausses couches et de mortalité prénatale augmentent dans les cas d’hypothyroïdie clinique ou subclinique de la mère 7;14. b.L’hypothyroïdie de la mère peut aussi affecter le développement neurocognitif du fœtus 16. La majorité du système nerveux central du fœtus se développe au cours du premier et du second trimestre de la grossesse. La fonction thyroïdienne du fœtus commence entre la 10e et la 12e semaine de gestation 17; avant cette période, c’est uniquement la mère qui fournit les hormones thyroïdiennes au fœtus 18. Les femmes qui ont une hypothyroïdie clinique au cours de cette période ont un risque accru de mauvais développement neuropsychologique du fœtus et de déficience neuropsychologique et intellectuelle de leurs enfants 19;20. Par comparaison, les nouveaux-nés dont les mères ont développé une hypothyroïdie au cours du troisième trimestre (alors que les concentrations de T3 libre et de TSH du fœtus atteignent pratiquement celles des adultes) peuvent avoir un déficit neurocognitif partiellement réversible 17;19. c. L’hypothyroïdie subclinique pendant la grossesse (taux de TSH au-dessus de la limite supérieure des valeurs normales mais avec un taux de T4 libre dans les limites des valeurs normales) peut affecter 2,5% des femmes enceintes. Par contre, la controverse subsiste à savoir si l’hypothyroïdie subclinique a réellement ou non des effets adverses pendant la grossesse 15;21 (preuves de niveau II). Une étude réalisée à travers les ÉtatsUnis se poursuit actuellement pour élucider les effets de l’hypothyroïdie subclinique chez les mères et de l’hypothyroxinémie sur le développement neurologique pédiatrique, et pour déterminer si un supplément d’hormone thyroïdienne peut améliorer les effets sur le développement de l’enfant. En attendant les résultats, un «dépistage de routine [des patientes asymptomatiques] du dysfonctionnement thyroïdien chez la mère et son traitement empirique durant la grossesse ne sont pas indiqués» 15. SYMPTÔMES ET SIGNES CLINIQUES 7. Le tableau clinique de l’hypothyroïdie varie en fonction des individus. Les signes et les symptômes «classiques» peuvent inclure: 7;27 • la fatigue et la faiblesse • l’intolérance au froid • le gain de poids • la constipation • la peau sèche, les ongles et les cheveux cassants • l’œdème périorbital qui masque la courbure de l’os zygomatique • la macroglossie • la dépression • les troubles de mémoire et du sommeil, les troubles cognitifs • les menstruations irrégulières et l’infertilité. 8. Par contre, ces signes et symptômes «classiques» de l’hypothyroïdie ne sont pas très utiles dans le stade précoce de la maladie (voir la figure 1). Par exemple, au début de la maladie, les symptômes d’intolérance au froid et de pouls ralenti ont des valeurs prédictives positives et négatives de moins de 70%. On a ébauché la théorie qu’une «hypothyroïdie du tissu» (en particulier, le manque de réactivité des tissus spécifiques en présence d’une même concentration d’hormone thyroïdienne) pourrait expliquer certaines de ces variations 28. 6. Dans la population générale, on évalue l’hypothyroïdie subclinique à 15 à 20% 22;23 avec des variations dues à l’âge, au sexe et à la consommation d’iode 24. 4 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 Figure 1. Symptômes et signes cliniques de l’hypothyroïdie précoce plutôt que «les médecins maintiennent un indice de suspicion élevé» 32 et fassent des tests chez les patients à risque (voir le tableau 1) qui présentent des symptômes vagues compatibles avec un dysfonctionnement de la thyroïde 27;31;32. Fréquence des symptômes et des signes d’hypothyroïdie (en %) chez les patients (n=50) et les témoins (n=80) DIAGNOSTIC Réflexe achiléen Peau sèche «Aucune étude comparative randomisée ni d’études de qualité ont comparé les analyses de laboratoire pour déterminer quels tests sont les plus utiles pour faire le diagnostic et le suivi du traitement de l’hypothyroïdie» 6. *Intol. froid Peau rugueuse Oedème *Pouls Sudation Gain poids 10.Lorsqu’on suspecte une hypothyroïdie primaire, un test initial de la TSH est recommandé 6;34 [preuves de niveau III, opinion d’experts]. a. La concentration de TSH a une sensibilité (98%) et une spécificité (92%) élevées pour permettre de confirmer un problème thyroïdien 6. b. Par contre, la TSH est un mauvais indicateur de la sévérité clinique de l’hypothyroïdie. Certains patients qui ont des concentrations faibles d’hormones thyroïdiennes peuvent avoir des symptômes légers alors que d’autres avec des résultats biochimiques moins prononcés peuvent être beaucoup plus symptomatiques 6;7. c. De plus, plusieurs tests de la TSH utilisent des anticorps pour reconnaître les différents épitopes de la TSH car différentes formes de la TSH circulent dans l’organisme. Donc, il est difficile de s’accorder sur une seule valeur commune de limite supérieure des valeurs normales de la TSH 35. d. La consultation d’un spécialiste pour interpréter les résultats de TSH peut être justifiée chez les patients prenant certains médicaments (voir le tableau 1) qui peuvent altérer le fonctionnement de la thyroïde 31;33. Paresthésie Peau froide Mouvements Voix rauque Audition TÉMOINS Reproduit avec la permission de: Zulewski H, Muller B, Exer P, Miserez AR, Staub JJ. Estimation of tissue hypothyroidism by a new clinical score: evaluation of patients with various grades of hypothyroidism and controls. J Clin Endocrinol Metab 1997; 82(3):771-776. DÉPISTAGE 9. Même si certaines lignes directrices 29 recommandent un dépistage de routine de l’hypothyroïdie, la plupart des sources d’information fondées sur des données probantes indiquent que les preuves sont insuffisantes pour avancer que «le traitement des adultes ayant un problème de thyroïde trouvé lors d’un dépistage de routine puisse améliorer, de façon importante, les résultats cliniques 30». Au Canada, on ne recommande pas de faire un test de routine de la fonction thyroïdienne chez les adultes asymptomatiques27;31;32. On recommande 11.Puisqu’en général, les laboratoires refont d’office les analyses de TSH qui donnent des résultats élevés Tableau 2. Patients à risque élevé de dysfonction thyroïdienne 27;33 Femmes: • âgées de > 45 à 50 ans * • qui tentent de devenir enceinte • enceintes au premier trimestre • en post-partum (6 semaines à 6 mois) Tous les adultes qui: • prennent des médicaments associés à l’hypothyroïdie (p.ex., amiodarone, lithium, iode) • ont une histoire familiale de problèmes thyroïdiens ou autoimmuns • souffrent d’hyperlipidémie, d’hypertension ou de diabète • ont déjà reçu des irradiations au cou * Il n’y a pas de consensus clair sur l’âge précis à partir duquel une femme est considérée à risque élevé de problème thyroïdien. 5 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 pour éliminer la possibilité d’erreur, il n’est donc pas nécessaire de répéter l’analyse de TSH à moins qu’il y ait un écart important entre le résultat de la TSH et le tableau clinique. anticorps anti-TPO positifs et qui peuvent développer une hypothyroïdie durant leur grossesse. Dans une étude comparative randomisée réalisée en 2006, des femmes enceintes qui avaient des valeurs normales de TSH et des anticorps anti-TPO positifs ont été divisées en deux groupes: un groupe a reçu un traitement de thyroxine et l’autre aucun traitement. Les femmes avec des anti-TPO positifs qui avaient été traitées montraient moins de fausses couches et de naissances prématurées comparativement aux femmes avec des anti-TPO positifs qui n’avaient pas été traitées (respectivement, 4% vs 14% et 7% vs 22%) 38 [preuves de niveau I-2]. ii.les patients qui ont une hypothyroïdie subclinique et des anticorps anti-thyréopéroxydase (antiTPO) ont plus de chances de développer une hypothyroïdie clinique que ceux qui n’ont pas ces anticorps 25. 12.Si la concentration de TSH est normale ou diminuée, et que le patient a déjà des symptômes d’hypothyroïdie, le patient peut présenter une hypothyroïdie secondaire 7. C’est alors le bon moment de tester la concentration de T4 libre (voir le tableau 3) 6. a. Même s’il est toujours possible qu’un patient présente une carence isolée en TSH ou de TRH (hormone de libération de la thyréostimuline), en général, ces patients présentent d’autres «symptômes cliniques faisant partie d’un problème plus large de dysfonctionnement de l’hypophyse 7». b. L’hypothyroïdie secondaire peut aussi être causée par un dérèglement de l’activité biologique de la TSH en raison d’un problème de glycosylation et des modifications de la variation diurne de la TSH 10;36. Dans ce cas, les concentrations sériques de TSH peuvent être normales et le diagnostic se base alors uniquement sur la faible concentration de la T4 libre 36. 15.«Dans un contexte de soins de première ligne, il y a très peu d’indications à demander une épreuve de fixation de l’iode radioactif ou une scintigraphie thyroïdienne» 39. L’imagerie de la glande thyroïde chez les adultes qui souffrent d’hypothyroïdie est indiquée uniquement pour évaluer les goîtres multinodulaires lorsqu’on suspecte une thyroïdite ou des anomalies structurelles, par exemple, des nodules thyroïdiens 6;9;40. Si des lésions focales sont détectées, en particulier, si elles semblent coexister avec un nodule thyroïdien principal, l’imagerie par excellence sera une échographie suivie d’une aspiration à l’aiguille fine et d’une biopsie, au besoin. Les scintigraphies thyroïdiennes sont contre-indiquées durant la grossesse et en période post-partum si la mère allaite (car les isotopes radioactifs passent dans le lait maternel). 13.Même si on a déjà évoqué la mesure de la T3 libre dans des études mettant de l’avant un traitement combiné de T3/T4 de l’hypothyroïdie (voir la section Renseignements généraux, point 27), on doit doser la T3 libre uniquement pour éliminer la possibilité de thyrotoxicose à T3 si la concentration de TSH n’est pas détectable et que le résultat de la T4 est normal 6. 14.En général, les tests d’anticorps de la thyroïde (anticorps anti-thyréopéroxydase [anti-TPO], antithyréoglobuline, anti-récepteur de la TSH [antiTRAC]) ne sont pas nécessaires pour diagnostiquer l’hypothyroïdie 37. a.Les tests des anticorps peuvent être utiles pour identifier la cause de l’hypothyroïdie si on suspecte une maladie envahissante, une thyroïdite de Riedel ou une thyroïdite granulomateuse subaiguë 37. b.Ces tests peuvent aussi être utiles pour établir le suivi: i. des femmes euthyroïdiennes qui ont des PRISE EN CHARGE Le principal objectif est d’éliminer les symptômes d’hypothyroïdie et d’améliorer la qualité de vie 41. Thérapie de remplacement de la thyroxine 16.La dose moyenne de remplacement par la thyroxine Tableau 3. Résultats attendus chez les patients qui présentent un hypothyroïdie 3 Hypothyroïdie primaire TSH augmentée T4 faible Hypothyroïdie secondaire TSH diminuée ou normale T4 faible 6 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 recommande que le patient garde toujours le même produit 43. «Si un patient doit changer de marque ou utiliser un produit générique, on devrait vérifier la concentration de TSH sérique, 6 à 8 semaines plus tard et on devrait ajuster la dose en fonction des résultats obtenus» 7. synthétique est de 1,6 à 1,8 mcg/kg/jour, qui donne habituellement une dose de 75 à 112 mcg/ jour chez les femmes et de 125 à 200 mcg/jour chez les hommes. Cette dose peut être appropriée comme dose de départ chez les patients en bonne santé de moins de 50 ans sans autres comorbidités significatives, et qui ont une hypothyroïdie légère à modérée (concentrations de TSH entre 5 et 50 mU/L). Par contre, chez les patients âgés ou ceux qui présentent des comorbidités (p.ex., une maladie cardiovasculaire) la dose de départ peut se situer entre 12,5 et 50 mcg/jour 7;34. Suivi 21.Il est recommandé de répéter les analyses de TSH entre 6 et 8 semaines après avoir commencé le traitement et toutes les 6 à 8 semaines jusqu’à ce qu’on atteigne la concentration de TSH ciblée 31;34. Une fois que le patient a une dose de maintien de lévothyroxine stable, on réévalue le patient, une fois par année. a. Les valeurs de TSH changent lentement donc, il n’est pas approprié de passer des tests plus fréquents 31. b. Les recommandations de valeurs «cibles» varient. i. Certains experts préfèrent une valeur cible de TSH tout près de la limite inférieure des valeurs normales, en particulier, chez les patients jeunes et en bonne santé 7;44. ii. Toutefois, la plupart des experts recommandent une TSH dans les valeurs de référence (normales) 27. Une étude comparative randomisée réalisée en 2006 45 «a montré de façon convaincante que le traitement pour atteindre une valeur cible de TSH chez les patients qui ont un hypothyroïdie primaire peut se situer dans les valeurs de référence des laboratoires 46». Donc, si le patient se sent bien et que la TSH se situe dans les valeurs normales, on considère alors que l’état du patient est stable et qu’il n’est pas nécessaire de changer la dose de lévothyroxine. iii. Il existe des sous-groupes de patients, par exemple, les femmes enceintes dont la valeur cible de TSH peut être déterminée différemment (voir la section Renseignements généraux, point 32). 17.Pendant la phase hypothyroïdienne de la thyroïdite, il est recommandé de commencer avec une faible dose (25 à 50 mcg/jour) puis d’augmenter progressivement pour obtenir une dose quotidienne moyenne de 75 à 150 mcg. On recommande une plus faible dose de départ (12,5 à 25 mcg/jour) et un titrage plus long chez les patients âgés ou qui ont une maladie cardiovasculaire 9. 18.Habituellement, les patients commencent à s’améliorer en moins de deux semaines même si la guérison complète peut prendre plusieurs mois chez les patients qui ont une hypothyroïdie sévère 1. Toutefois, la dose de lévothyroxine devrait être ajustée jusqu’à ce que les patients atteignent la valeur cible de TSH. Des augmentations de la dose de 25 mcg/jour peuvent être appropriés, mais chez les patients âgés une augmentation de 12,5 mcg à toutes les 4 à 6 semaines est indiquée jusqu’à ce que la valeur cible de TSH soit atteinte 7. 19.L’absorption de la thyroxine est affectée par certains aliments et boissons (p.ex., des grandes quantités de fibres ou de soya, le café) et certains médicaments notamment, la cholestyramine, les suppléments de calcium et de fer, les anti-acides, les inhibiteurs de la pompe à proton et les anticonvulsivants 34. Conseillez à vos patients de: • prendre la thyroxine sur un estomac vide, idéalement, 30 minutes avant de déjeuner 7 • prendre 2 heures après la dose de lévothyroxine les médicaments qui interfèrent avec l’absorption 6. Chez certains patients, prendre la lévothyroxine au coucher plutôt que le matin peut améliorer sa biodisponibilité, et ainsi normaliser et stabiliser la concentration sérique de TSH 42. Le feuillet d’information destiné aux patients (à la fin du module) peut être utile. 22.Des tests supplémentaires de la T4 libre peuvent être utiles si les résultats de TSH ne cadrent pas avec l’état clinique du patient. «On recommande fortement de consulter un endocrinologue ou un biochimiste clinicien dans de tels cas31». 23.Une réponse thérapeutique incomplète est parfois attribuée à une faible fidélité au traitement car la plupart des études révèlent qu’au moins 30% des patients prennent leur médicament que 80% du temps 47;48. 20.Il existe plusieurs marques de lévothyroxine (d’origine et générique). Ces produits ne sont pas nécessairement tous bioéquivalents. On 7 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 surviennent très rapidement, les préparations de T3 occasionnent des fluctuations sériques de T3 et pourraient ainsi provoquer des arythmies 7. 24.Une fois la dose appropriée établie, on recommande un test annuel de TSH. Si la concentration de TSH demeure dans les valeurs ciblées, aucun ajustement n’est nécessaire. Par contre, si la TSH est sous les valeurs ciblées, le patient reçoit probablement trop de médicament et on devrait faire un test de T4 libre 31. Si le patient a des symptômes, il est justifié de réduire la dose en attendant les résultats des tests. 28.On a déjà suggéré que chez certains patients qui présentent une hypothyroïdie dont les symptômes persistent en dépit d’une TSH normale pourraient avoir une trouble somatoforme 54. Même si on connaît l’association entre la maladie thyroïdienne et la maladie psychiatrique, des études plus poussées sont nécessaires pour explorer cette possibilité 49;54. 25.Un traitement «de remplacement trop élevé» cause une hyperthyroïdie subclinique (T4 et T3 libres normales et TSH faible) et peut même provoquer une hyperthyroïdie clinique. Le principal risque de l’hyperthyroïdie subclinique est la fibrillation auriculaire surtout chez les personnes âgées. Elle peut aussi causer une accélération de la perte osseuse, en particulier, chez les femmes ménopausées 6 même si cette dernière possibilité demeure controversée. 29.On peut tenter de soigner les symptômes persistants des façons suivantes: • donner une dose optimale de lévothyroxine de façon à ce que la concentration de TSH se retrouve dans les valeurs normales 49 • encourager les patients à prendre le plus régulièrement possible leur médicament pour éviter l’effet «montagnes russes» 7 (voir le feuillet d’information destiné aux patients) • éliminer les autres problèmes autoimmuns associés et les autres facteurs qui peuvent contribuer aux symptômes 49. «Les autres problèmes autoimmuns, en particulier, l’anémie pernicieuse peuvent coexister avec l’hypothyroïdie et être la cause principale des symptômes non spécifiques. Les personnes qui souffrent d’apnée du sommeil peuvent aussi avoir des symptômes non spécifiques qu’on peut apparenter à l’hypothyroïdie (fatigue, gain de poids, difficulté de concentration) 55» • si le patient se sent moins bien après avoir commencé à prendre de la lévothyroxine, il faut envisager la possibilité de maladie d’Addison 56. Les symptômes persistants: quoi faire? 26.En dépit d’une thérapie de remplacement optimale, d’une bonne fidélité au traitement et d’une concentration de TSH normale, un nombre significatif de patients continueront à ressentir des symptômes 49. Une revue de 2006 a rapporté que 62% des patients qui sont sous traitement prolongé pour l’hypothyroïdie ont rapporté une moins bonne qualité de leur vie en général, tout comme de la fatigue (78 à 81%), moins de sensation de bien-être (46 à 87%), des palpitations et des problèmes de poids (31 à 75%) 50. 27.On a proposé une approche thérapeutique combinée de T4 et de T3 chez les patients qui demeurent symptomatiques. Par contre, les preuves disponibles actuellement ne soutiennent pas cette approche 6;34;51 [preuves de niveau I-1]. a.Une seule étude parmi les 11 études comparatives randomisées (un petit essai clinique [n=33] dont les patients ont été traités pendant 5 semaines seulement) a montré une amélioration significative de l’humeur, des symptômes cognitifs et de la qualité de vie avec la thérapie combinée 52. b.Dans d’autres études, certains patients ont préféré la combinaison T4/T3 pour des raisons qu’on ne peut pas mesurer de façon objective. Des études plus poussées ont montré qu’il y a une corrélation entre le bien-être psychologique et la concentration de T4 mais pas avec celle de T3 53. c. Parce qu’elles sont rapidement absorbées au niveau gastro-intestinal et que leurs effets LA GROSSESSE: DES PROBLÈMES UNIQUES DE PRISE EN CHARGE «Il n’y a pas de consensus quant à la nécessité de surveiller les concentrations sériques de T4 libre ou de TSH des femmes enceintes qui présentent de l’hypothyroïdie. On ne sait pas plus lequel des tests donne la meilleure évaluation de la concentration en T4 du fœtus 14. 30.Dans les cas d’hypothyroïdie diagnostiquée avant la grossesse: a. on devrait ajuster la dose de thyroxine pour obtenir une concentration de TSH inférieure à 2,5 mU/L avant la conception 57 [recommandation non concluante, faible qualité des preuves]. b. un test de TSH est indiqué dès que la grossesse est confirmée 27 8 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 c. La dose de thyroxine peut devoir être augmentée de 30 à 50% durant les 4 à 6 premières semaines de gestation 57 [preuves de niveau I]. «Certains experts ont suggéré une augmentation immédiate de la dose dès la confirmation de grossesse pour éviter les séquelles de l’hypothyroïdie 27;58;59». Toutefois, il y a certaines preuves qu’une thérapie trop élevée avec la thyroxine peut avoir des effets adverses; par conséquent, d’autres experts ont exprimé leur réticence à augmenter de routine la dose de thyroxine jusqu’à ce que les résultats de la fonction thyroïdienne soient disponibles 60. Plus de données sont nécessaires pour confirmer quelle approche est la plus sécuritaire et la plus efficace. LES ÉLÉMENTS CLÉS • Le dépistage de routine de l’hypothyroïdie devrait se limiter aux personnes qui sont à risque élevé de problème thyroïdien. • On recommande comme test initial la TSH dans les cas suspectés d’hypothyroïdie primaire. Les autres tests peuvent être indiqués en fonction des résultats de la TSH, s’il s’agit d’une grossesse, ou si d’autres causes sont suspectées. • L’hypothyroïdie pendant la grossesse exige une action immédiate pour éviter les effets adverses à la fois chez la mère et le fœtus. COMMENTAIRES DES HISTOIRES DE CAS 31.Dans les cas d’hypothyroïdie diagnostiqués pendant la grossesse, «on devrait normaliser aussi rapidement que possible la fonction thyroïdienne 57;58». Cas numéro 1: Marianne K, âgée de 61 ans 32.La valeur cible de TSH pendant la grossesse demeure controversée 58;60. Certains experts recommandent des valeurs entre 0,4 et 4 mU/L, d’autres recommandent des valeurs entres 0,4 et 2,5 mU/L 7;58». a. Alors que des valeurs de référence spécifiques à chaque trimestre ont été suggérées dans les cas d’hypothyroïdie maternelle, des recherches plus poussées sur de plus grandes populations sont nécessaires pour confirmer la validité de ces valeurs de référence 14. b. Présentement, c’est le médecin qui décide des concentrations sériques optimales de la fonction thyroïdienne pendant la grossesse 14. Première partie Quelle serait votre approche pour l’évaluer? Le recueil de l’histoire médicale détaillée et un examen physique pourraient identifier les symptômes et les signes cliniques (voir la section Renseignements généraux, points 7 et 8, et figure 1) pour aider à clarifier le diagnostic ou fournir des symptômes et des signes cliniques supplémentaires d’hypothyroïdie. On recommande le maintien d’un seuil de suspicion élevé d’une possible hypothyroïdie chez les patients du groupe d’âge de Marianne (voir la section Renseignements généraux, point 9 et le tableau 1) en raison de la prévalence accrue d’hypothyroïdie des femmes de ce groupe d’âge (voir la section Renseignements généraux, point 1). Le test de dépistage recommandé serait la TSH (voir la section Renseignements généraux, point 10). 33.Les recommandations du suivi de la TSH pendant la grossesse varient – allant d’un intervalle de 6 à 8 semaines 27;61 à toutes les 2 à 3 semaines 7;18. Puisqu’il n’y a pas de données valables pour guider les médecins, une évaluation de la fonction thyroïdienne à un intervalle de 4 à 6 semaines devrait être, en général, adéquate 58. Deuxième partie Envisageriez-vous d’autres examens? Si oui, pourquoi? Ses symptômes suggèrent de l’hypothyroïdie. En se fondant sur son histoire médicale, il est possible qu’elle souffre de thyroïdite chronique lymphocytaire (thyroïdite d’Hashimoto) en dépit d’un examen du cou normal (voir la section Renseignements généraux, point 3 et le tableau 1). Les tests de dépistage des anticorps de la thyroïde pourraient aider à préciser son diagnostic (voir la section Renseignements généraux, point 14a). 34.Les vitamines prénatales peuvent réduire, de façon significative, l’efficacité clinique de la lévothyroxine probablement, à cause du lien qui se forme entre la lévothyroxine et le calcium et le fer. Donc, il est important que les patientes prennent ces médicaments à des moments différents de la journée 11. 35.Après l’accouchement, la plupart des femmes qui présentent une hypothyroïdie auront besoin de réduire la dose de thyroxine qu’elles prenaient durant leur grossesse 57 [preuves de niveau I]. Puisque sa TSH est très légèrement augmentée, un test de la T4 libre pourrait éliminer la possibilité d’hypothyroïdie secondaire (voir la section Renseignements généraux, point 12b). 9 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 Troisième partie aussi mettre en garde Joanne pour qu’elle ne prenne pas sa lévothyroxine en même temps que ses vitamines prénatales (voir la section Renseignements généraux, point 34). Quelle serait votre approche maintenant? Puisque Marianne a plus de 55 ans, une dose de départ de 25 mcg de thyroxine pourrait être appropriée chez une patiente qui a une hypothyroïdie clinique primaire (voir la section Renseignements généraux, points 16 et 17). Si elle était plus jeune et sans aucune maladie sous-jacente, une dose de départ de 1,6 à 1,8 mcg/kg serait justifiée. Troisième partie Quels changements pourriez-vous faire à son traitement? Une augmentation immédiate de sa dose pour arriver à 50 à 125 mcg serait justifiée (voir la section Renseignements généraux, point 30b) pour lui éviter les conséquences d’une hypothyroïdie potentielle durant la grossesse (voir la section Renseignements généraux, point 4). Il serait utile de consulter un endocrinologue pour prendre en charge cette patiente. Si la thyroïdite se situe dans la phase hypothyroïdienne, la dose de départ recommandée est faible (25 à 50 mcg/jour) avec une augmentation de dose progressive qui se base sur les résultats de la TSH pour atteindre une dose quotidienne moyenne de 75 à 150 mcg/jour. On pourrait faire des contrôles de TSH à toutes les 6 à 8 semaines tout en augmentant sa dose si sa TSH n’atteint pas la valeur cible (voir la section Renseignements généraux, point 21). Une valeur cible de 3,0 serait appropriée dans le cas de Marianne (voir la section Renseignements généraux, point 21b). Comment pourriez-vous assurer la surveillance de son état? On recommande des tests fréquents de la TSH, mais la fréquence exacte demeure controversée — varie entre 6 et 9 semaines (voir la section Renseignements généraux, point 33). En post-partum, on devra refaire un titrage de la dose pour ramener la TSH dans les valeurs normales. Une fois que la TSH de Marianne est stabilisée, un suivi annuel pourrait être suffisant (voir la section Renseignements généraux, point 24). Idéalement, elle devrait toujours prendre la même marque de thyroxine (voir la section Renseignements généraux, point 20). Il serait important de ne pas lui donner une dose trop élevée puisque cela pourrait augmenter son risque de perte osseuse (voir la section Renseignements généraux, point 25). Cas numéro 3: Amélie J, âgée de 53 ans Première partie Quels facteurs possibles envisageriez-vous comme étiologie à son hypothyroïdie «difficilement traitable»? Ses difficultés de traitement peuvent être liées à: • des problèmes de fidélité au traitement: quand prend-t-elle sa thyroxine et à quelle fréquence? (voir la section Renseignements généraux, point 23) • des problèmes d’absorption: en raison d’une possible maladie gastro-intestinale ou d’interférence avec les aliments (p.ex., son, soya) (voir la section Renseignements généraux, point 19) • des interactions médicamenteuses (voir la section Renseignements généraux, point 19). Cas numéro 2: Joanne T, âgée de 32 ans Première partie Comment procéderiez-vous avec Joanne? Même si on doit envisager les autres étiologies possibles, Joanne est à risque de thyroïdite du postpartum (voir la section Renseignements généraux, point 3b), car elle en a les symptômes typiques (voir la section Renseignements généraux, point 7). Un test de TSH serait indiqué pour le moment. Deuxième partie Que recommanderiez-vous à cette patiente? Il serait utile de discuter avec Amélie des facteurs qui peuvent affecter l’absorption du médicament. Dans son cas, il faudrait revoir l’horaire exact pour prendre son médicament, idéalement, avant de déjeuner sur un estomac vide (voir la section Renseignements généraux, point 19). Voir le feuillet destiné aux patients. Deuxième partie: Deux ans plus tard Comment prendriez-vous en charge Joanne maintenant? Idéalement, on aurait dû conseiller à Joanne que si elle planifiait une grossesse, elle devrait venir consulter pour un suivi régulier de sa TSH et une augmentation de sa dose, au besoin (voir la section Renseignements généraux, point 30a). Rendu à cette étape, il serait indiqué de faire des tests de TSH et de T4. Il faudrait Qu’envisageriez-vous si son niveau de TSH restait normal mais qu’elle continuait à être symptomatique? 10 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 La persistance des symptômes en dépit du traitement constitue un défi et un problème clinique malheureusement fréquent (voir la section Renseignements généraux, point 26). Plusieurs théories ont tenté d’expliquer ce phénomène (voir la section Renseignements généraux, points 23, et 26 à 28). Par contre, il est encore mal compris. Auteurs: Dr Juan Antonio Garcia Rodriguez, CCFP Médecin de famille Calgary, Alberta Dre Karen Trollope, BSc, PhD Médecin de famille Hamilton, Ontario Réviseurs: Dr Jacques How, MB, ChB, MRCP(UK) Endocrinologist Montréal, Québec Dr Norman C.W. Wong, FRCP(C) Internal Medicine Calgary, Alberta Vous pourriez aussi partager avec Amélie le défi et le véritable casse-tête que constituent plusieurs patients qui présentent de l’hypothyroïdie et dont les symptômes ne seront pas réglés uniquement avec l’hormone thyroïdienne. Certains symptômes sont si fréquents (p.ex., gain de poids, constipation et fatigue) qu’ils persistent même après la prise d’une dose appropriée d’hormone thyroïdienne et une TSH qui a atteint des valeurs adéquates. Une approche fondée sur les symptômes (en traitant les sympômes spécifiques avec les mesures appropriées) et(ou) une consultation en spécialité peuvent être utiles. Rédactrice médicale en chef: Rédactrice médicale: Dre Jacqueline Wakefield, CCFP, FCFP Médecin de famille Hamilton, Ontario Lynda Cranston, Hons BA Toronto, Ontario Recherchiste: Dawnelle Hawes, BA, BKin, MEd Hamilton, Ontario Traduction: Biograph © La Fondation pour l’éducation médicale continue Vol. 17(7), Août 2009 L’équipe de rédaction de La Fondation tient à remercier les groupes-pilotes PGBP facilités par Lynne Schwertfeger (Timmins, Ontario) et Roger Butler (Saint-Jean, TerreNeuve), qui ont testé ce module de formation. Si la TSH se situe dans des valeurs optimales de traitement, Amélie devrait prendre son médicament à des moments séparés de ses autres médicaments pour éviter l’interférence lors de l’absorption et sur un estomac vide pour éviter l’effet «montagnes russes» (voir la section Renseignements généraux, point 29 et le feuillet destiné aux patients). Il serait aussi important d’éliminer d’autres problèmes qui pourraient contribuer aux symptômes résiduels. Divulgation de conflits d’intérêts: Antonio Garcia-Rodriguez, Karen Trollope, Norman C.W. Wong, Jacques How, Jacqueline Wakefield et Lynda Cranston n’en ont déclaré aucun. Même si le plus grand soin a été apporté à la préparation des informations contenues dans ce module, le Programme ne peut en garantir la pertinence dans des cas cliniques particuliers ou chez certains patients. Les médecins et les autres professionnels de la santé doivent utiliser leur propre jugement clinique, fondé sur les circonstances particulières de chaque cas, pour décider de la prise en charge et du traitement de leur patient. Quiconque utilise ces renseignements, le fait à ses risques, et ne peut tenir pour responsable La Fondation pour l’éducation médicale continue ni le Programme d’apprentissage en petit groupe basé sur la pratique d’aucun incident ou dommage qui pourrait découler de cet usage. 11 Hypothyroïdie chez les adultes Volume 17(7), Août 2009 Références bibliographiques (1) Ross DS. 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PM:9103950 NIVEAUX DE PREUVES Catégories de preuves et recommandations I-1 Preuves obtenues dans le cadre de méta-analyses, revues systématiques ou études comparatives randomisées d’envergure. I-2 Preuves obtenues dans le cadre d’au moins une étude comparative convenablement randomisée. II-1 Preuves obtenues dans le cadre d’études comparatives non randomisées bien conçues. II-2Preuves obtenues dans le cadre de cohortes ou d’études analytiques cas-témoins bien conçues, réalisées de préférence dans plus d’un centre ou par plus d’un groupe de recherche. II-3 Preuves découlant de comparaisons à différents moments ou selon qu’on a recours ou non à une intervention. Résultats de première importance obtenus dans le cadre d’études non comparatives. III Opinions exprimées par des sommités dans le domaine, fondées sur l’expérience clinique, études descriptives ou rapport de comités d’experts. Recommandations A Preuves suffisantes pour recommander d’inclure l’intervention clinique. B Preuves acceptables pour recommander d’inclure l’intervention clinique. C Preuves existantes contradictoires qui ne permettent pas de faire une recommandation pour inclure ou exclure l’intervention clinique; toutefois, d’autres facteurs peuvent influencer la prise de décision. D Preuves acceptables pour recommander d’exclure l’intervention clinique. E Preuves suffisantes pour recommander d’exclure l’intervention clinique. I Preuves insuffisantes (en quantité ou en qualité) pour faire une recommandation d’inclure ou d’exclure l’intervention clinique; toutefois, d’autres facteurs peuvent influencer la prise de décision. Adapté de: The Canadian Task Force on the Periodic Health Examination. www.ctfphc.org/ctfphc&methods.htm Accès vérifié le 15 décembre 2008. Harris RP, Helfand M, Woolf SH, Lohr KN, Mulrow CD, Teutsch SM, et al. Current methods of the US Preventive Services Task Force: a review of the process. Am J Prev Med 2001;20(3S):21-35. PMID: 11306229 2007 mise à jour disponible à: www.ahrq.gov/ clinic/uspstf/grades.htm Accès vérifié le 15 décembre 2008. 14 Feuillet destiné aux patients – Vous pouvez copier ce feuillet L’HYPOTHYROÏDIE Qu’est-ce que l’hypothyroïdie? La thyroïde est une glande qui a la forme d’un papillon à la base du cou tout juste au-dessus des os de la clavicule. L’hypothyroïdie signifie que votre thyroïde ne produit pas suffisamment d’hormone thyroïdienne. Cette hormone contrôle l’utilisation de l’énergie par votre corps. Le fait d’avoir un faible taux d’hormone thyroïdienne affecte tout votre corps. Si l’hypothyroïdie n’est pas traitée, vos taux de cholestérol peuvent augmenter ainsi que les risques d’avoir une crise cardiaque ou un AVC. Pendant la grossesse, une hypothyroïdie non traitée peut causer des problèmes autant à la mère qu’au bébé. Heureusement, l’hypothyroïdie est facile à traiter chez la plupart des gens. Quelles sont les causes de l’hypothyroïdie? Au Canada, la cause la plus fréquente de l’hypothyroïdie est la maladie d’Hashimoto. Ce problème est dû au fait que le système immunitaire attaque le tissu de la glande thyroïde. Des causes moins fréquentes incluent la chirurgie ou les irradiations de la glande thyroïde, les infections virales, et certains médicaments (par exemple, le lithium et l’amiodarone). Quels sont les symptômes? L’hypothyroïdie peut donner différents symptômes: • l’impression d’être fatigué, faible ou déprimé • la peau sèche et les ongles cassants • la sensation d’avoir froid alors que les autres n’ont pas froid • la constipation • des problèmes de mémoire ou des difficultés à penser clairement • les menstruations abondantes ou irrégulières. Comment traite-t-on ce problème? Habituellement, les médecins prescrivent des comprimés d’hormone thyroïdienne synthétique. Ce médicament rétablit les concentrations d’hormones et votre métabolisme revient à la normale. La plupart des gens commencent à se sentir mieux après une semaine ou deux de traitement. Vos symptômes disparaîtront probablement en moins de quelques mois. Par contre, vous aurez probablement à prendre ces comprimés pour le reste de votre vie. Le traitement peut aussi abaisser votre taux de cholestérol et vous aider à perdre du poids. Comment puis-je savoir que ce traitement fonctionne bien pour moi? Il est important de prendre ce médicament comme votre médecin vous l’a expliqué. Prendre trop ou pas assez d’hormone thyroïdienne peut occasionner des problèmes de santé. Si vous n’en prenez pas suffisamment, vous pouvez continuer à avoir des symptômes d’hypothyroïdie. Si vous en prenez trop, vous pouvez avoir des symptômes de fonctionnement trop élevé de la thyroïde (fatigue, perte de poids, irritabilité, etc.) Trop ou pas assez de médicament pour la glande thyroïde pendant une longue période de temps peut causer des dommages à vos os et vos organes. Quelques essais peuvent être nécessaires avant d’obtenir la bonne dose d’hormone thyroïdienne. Vous devrez voir votre médecin pour des analyses de suivi. Que dois-je savoir pour prendre ce médicament? Pour éviter les variations de médicament absorbé par votre système, il vaut mieux prendre ce médicament toujours au même moment de la journée, idéalement, sur un estomac vide et environ 30 minutes avant le déjeuner. Certains médicaments, suppléments et aliments peuvent affecter la capacité de votre organisme à absorber l’hormone thyroïdienne. Informez votre médecin si vous consommez de grandes quantités de soya ou de fibres, ou si vous prenez d’autres médicaments (pilule de fer ou suppléments de calcium, des vitamines, des antacides ou de la cholestyramine) à d’autres moments de la journée. Adapté de: 1) Dana D, Katz-Wise S. Hypothyroidism. Van Houten S, Youngman-Cole S, editors. 2006 2) Hypothyroidism from familydoctor.org http:// familydoctor.org/online/famdocen/home/common/hormone/915.html Accès vérifiés en août 2009 © La Fondation pour l’éducation médicale continue, www.fmpe.org Août 2009 15