L` Œ UVRE TÉLÉ VISUELLE D`IDA LUPINO
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L` Œ UVRE TÉLÉ VISUELLE D`IDA LUPINO
118 La mémoire vivante___Rétrospective L’ Œ U V R E T É L É V I S U E L L E D’I DA L U P I N O Pendant près de vingt ans Ida Lupino a travaillé pour la télévision (de 1953 à 1973), en tant qu’actrice ou réalisatrice. Celle qui fut l’une des actrices les plus marquantes des années quarante travailla exclusivement pour la télévision entre 1957 et 1966. S’il n’est pas question ici de retracer pas à pas sa collaboration avec la télévision, il est important de noter qu’Ida Lupino réalisa au moins une cinquantaine d’épisodes de différentes séries des débuts de la télévision américaine. En même temps, elle participa en tant qu’actrice à un nombre encore plus important de séries ou shows. Il est quasiment impossible de dresser un inventaire exhaustif de tout ce qu’elle a réalisé. Les biographies ou études qui lui sont consacrées se targuent toutes d’être, en ce domaine, les plus complètes sans pour autant êtres exemptes de multiples erreurs. Lui sont prêtés nombre d’épisodes qu’elle n’a pas effectivement tournés ; de même son travail est la plupart du temps caricaturé faute, de la part des auteurs, d’avoir pris le temps de regarder les titres en question. Pour préparer cette rétrospective nous avons essayé de voir le plus grand nombre possible d’épisodes réalisés par Ida Lupino. Tout, bien sûr, est loin d’être à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre ou espérer de la réalisatrice d’Avant de t’aimer (Not Wanted) et d’Outrage. Mais il y a dans l’ensemble de ses réalisations, en particulier dans la période 1959-1963, des films très réussis dans lesquels la « patte » d’un vrai cinéaste est clairement identifiable. Peu importe que l’on puisse ou non la considérer d’un point de vue auteuriste. Ce qui est certain c’est que dans le contexte de la production télé de l’époque, où un épisode de 26 minutes devait se tourner en quatre à cinq jours maximum et où l’apport possible du réalisateur était fort limité, Ida Lupino a su tirer son épingle du jeu dans un univers essentiellement masculin. Les différents surnoms 25e Festival international du film d’Amiens Rétrospective___La mémoire vivante dont on l’affublait témoignent de la dureté des situations qu’elle dut affronter : The Female Hitch est l’un de ceux couramment rapportés. Pour sa capacité à diriger les scènes d’action avec efficacité et sobriété ? Peut-être. Mais ne serait-ce pas plutôt le dépit de réalisateurs (hommes) paresseux ou envieux du travail d’une cinéaste (et actrice) de talent. Les frontières entre réalisateurs et comédiens étaient bien plus étanches hier qu’aujourd’hui ; sans parler de celles installées dans la vie professionnelle entre hommes et femmes. Pour ne pas provoquer d’incident, Ida Lupino - comédienne se tenait en retrait sur les plateaux. Elle évitait les remarques sur le cadre, la lumière ou l’espace retenus pour certaines scènes par les réalisateurs télé comme par les techniciens. À l’inverse, Mitchell Leisen, qui considérait que son plus beau travail pour la série la Quatrième dimension est The SixteenMillimeter Schrine, rapporte que le premier jour de tournage Ida Lupino vint à lui et lui dit : « Écoute moi bien Mitch, que les choses soient claires ! Moi, je suis l’actrice et toi, le metteur en scène. Je ferai tout ce que tu me demanderas mais sache que je vais te voler tout ce que je pourrai. » La sélection de titres ici proposée ne prétend pas reconstituer l’ensemble de la carrière d’Ida Lupino en tant que réalisatrice de télévision. Elle est unique cependant en ce sens qu’elle regroupe un nombre conséquent de titres dont les qualités de mise en scène sont indéniables. Notamment la série Thriller pour laquelle Ida Lupino tourna une dizaine d’épisodes. Tous ne sont pas réussis aussi pleinement que nous pourrions l’espérer. Tous ne sont pas facilement accessibles pour des raisons techniques (absence de copies ou mauvaise qualité des transferts), ce qui amène à exclure certains titres. À l’inverse la restauration digitale de films comme The Masks permet de redé- 119 The Sixteen-Millimeter Shrine de Mitchell Leisen avec Ida Lupino 25e Festival international du film d’Amiens 120 La mémoire vivante___Rétrospective couvrir un épisode de la Quatrième dimension considéré comme mineur tant qu’un tel travail n’avait pas été accompli. Il en va de même pour la série Have Gun Will Travel qui, malgré son côté particulièrement formaté et la pauvreté des décors offerts par la production, a retrouvé bien du charme après restauration. Au contraire, certaines séries comme Hong Ko n g, The Riffleman ou 77 Sunseet Strip n’apportent rien à la filmographie d’Ida Lupino. La faiblesse de moyens y est patente et le résultat s’en ressent très clairement. Sauf, pour les réalisateurs, à parvenir à s’imposer comme producteurs de leurs séries. La comparaison avec le travail du jeune Sam Peckinpah, scénariste pour Gunsmoke, réalisateur pour Riffleman et producteur-réalisateur pour The Westerner, et la qualité rare des épisodes qu’il tourna pour The Westerner, montre à quel point la possibilité ou non de contrôler scénario et mise en scène était importante. Et l’est toujours. Ida Lupino prétendit parfois que son travail à la télévision était important pour elle parce qu’il lui permettait de régler ses factures. Sans doute. Mais au-delà de la formule attendue, il n’en reste pas moins vrai que nombre de ses réalisations, de Alfred Hitchcock présente à Thriller, de la Quatrième dimension aux Incorruptibles sont plus que méritoires. Elles témoignent du savoir-faire d’un authentique metteur en scène, attentif à la lumière comme à la direction d’acteurs. En particulier les acteurs masculins. Peut-être était-ce tout simplement parce qu’elle ne pouvait choisir elle-même les sujets et scénarios qu’elle était amenée à diriger. Voici un florilège de ses diverses, et souvent réussies, excursions dans quelques séries de renom. 25e Festival international du film d’Amiens Rétrospective___La mémoire vivante 121 S c reen Directors Playhouse Dans No. 5 Checked Out, deux braqueurs de banque se réfugient dans un motel perdu. Il est tenu par Mary, une jeune femme esseulée, sourde de naissance. Ignorant leurs forfaits, elle se lie au fugitif qui aspire à changer de vie (il est interprété par William Talman, le psychopathe du Voyage de la peur). Mais il est trop tard : chacun est enchaîné par ses actes passés, et Mary va de nouveau se voir arracher le bonheur qui paraissait à sa portée. No. 5 Checked Out pourrait être un post-scriptum de la Maison dans l’ombre (où Lupino incarnait une aveugle isolée dans la sierra). Comme dans le film de Nicholas Ray, deux drames s’entrecroisent, et celui qui concerne vraiment la réalisatrice n’est pas la cavale des criminels, mais les épreuves d’une infirme qui doit « faire face » à sa solitude. Si son héroïne résiste à la tentation du désespoir, Ida Lupino résiste à celle du mélodrame, lui préférant la mesure et les litotes du classicisme. Mais l’innocence traumatisée de Teresa Wright est aussi douloureuse que celle de Sally Forrest dans Avant de t’aimer. La Quatrième dimension (The Twilight Zone) The Sixteen-Millimeter Shrine met en scène une star oubliée, recluse dans sa demeure de Beverly Hills, Barbara Jean Trenton ne vit que pour ses anciens films, qu’elle se projette inlassablement. Ce sont des comédies romantiques comme on n’en fait plus. (Elles pourraient avoir été signées par Mitchell Leisen lui-même dans les années trente.) Son agent la presse de tenter The Sixteen-Millimeter Shrine de Mitchell Leisen avec Ida Lupino 25e Festival international du film d’Amiens 122 La mémoire vivante___Rétrospective un comeback, mais la vulgarité du nouvel Hollywood lui est par trop insupportable. Il ne lui reste plus qu’à exorciser l’odieuse réalité et à rejoindre ses chères créatures de celluloïd... Comme si la Norma Desmond de Sunset Boulevard pouvait accomplir le prodige attribué à Mia Farrow dans la Rose pourpre du Caire ! Un conte fantastique où Leisen et Lupino, l’un et l’autre survivants d’un Hollywood révolu, n’ont sûrement pas manqué de se reconnaître. The Masks d’Ida Lupino The Masks d’Ida Lupino Dans The Masks, on voit un riche vieillard de la Nouvelle Orléans qui, pour le Mardi Gras, convoque ses héritiers, leur annonce qu’il est à l’article de la mort et leur propose sa propre version du carnaval : sous peine d’être rayé du testament, chacun devra porter jusqu’à minuit un masque personnifiant un vice repoussant. Lui-même port e ra celui de la mort. Sous l’aiguillon de l’intérêt, la famille de parasites se prête au jeu... Un conte moral, aussi limpide qu’une allégorie médiévale mais grinçant comme une fable de Buñuel. Les masques ne déguisent pas la vérité, ils la révèlent dans toute sa hideur. Car passé minuit, la réalité et l’apparence vont se confondre : l’âme de chacun pourra se lire sur son visage... La mise en scène, sobre et concise, cisèle un huis clos fantastique qui fait honneur au scénario de Rod Sterling et aux masques de William Tuttle. 25e Festival international du film d’Amiens Rétrospective___La mémoire vivante A l f red Hitchcock présente ( A l f red Hitchcock Presents) Sybilla, une autre réalisation de Lupino, nous conte l’histoire d’un veuf inconsolable, Horace, qui se souvient de Sybilla... Les premiers mois de leur mariage avaient été un enfer. La sollicitude et l’abnégation de son épouse dérangeaient les habitudes d’un vieux garçon méticuleux, trop longtemps couvé par une mère possessive. Il décida d’empoisonner Sybilla. Inexplicablement, elle survécut. Avait-elle ouvert le journal intime où il détaillait son plan ? Sybilla garda son secret, mais Horace crut comprendre qu’elle avait envoyé au procureur une copie du journal, « à ouvrir en cas de décès ». Pendant les huit ans qui suivirent, il s’efforça d’être un mari irréprochable. Après la mort (naturelle) de Sybilla, il dut reconnaître qu’elle avait été une femme parfaite. Si seulement il lui avait dit « Je t’aime »... L’étrange douceur de l’héroïne paraît inspirer Ida Lupino ellemême, qui brode ces variations sur le thème classique de Soupçons avec sa subtilité coutumière. Comme Hard, Fast and Beautiful, c’est un drame feutré, riche en ambiguïtés, où le non-dit est plus cruel que tout poison. Thriller Passons à la série Thriller, présentée par Boris Karloff, pour laquelle Ida Lupino réalise quelques épisodes fameux. The Bride Who Died Twice met en scène un pays imaginaire d’Amérique latine. Pour échapper à la torture, le Gouverneur a la faiblesse de « vendre » sa fille Consuelo au Colonel Sangriento, un caudillo qui s’est imposé par la terreur. La noce serait consommée si au dernier moment Consuelo n’absorbait un poison et ne tombait en cata- The Bride Who Died Twice d’Ida Lupino 25e Festival international du film d’Amiens 123 124 La mémoire vivante___Rétrospective Trio for Terror d’Ida Lupino lepsie. Son fiancé l’arrache au caveau où elle est inhumée, mais le couple va retomber dans les griffes du tortionnaire... Ce conte cruel aurait pu être conçu par Borges ou Barbey d’Aurevilly. L’intensité des passions, la concupiscence quasi démoniaque de Sangriento, les clairs-obscurs très travaillés évoquent aussi le roman gothique. Au cœur de cet opéra romantique, Ida Lupino retrouve Mala Powers, son interprète d’Outrage, dont la beauté frémissante est ici associée à une fleur coupée. Trio for Terror conte trois histoires de terreur dans l’Angleterre victorienne. Sautant en catimini du train Londres-Aberdeen, Simon va tuer l’oncle excentrique dont il convoite l’héritage. Quand il remonte dans le train à l’arrêt suivant, un étranger l’attend dans son compartiment... À Londres, dans une boîte de jeu clandestine, un hussard bénéficie d’une chance inexplicable, mais se découvre la proie d’une ténébreuse machination... À Londres toujours, un étrangleur de femmes se réfugie dans une boutique remplie de masques de cire. Chacune des figures représente un assassin qui a échappé à la justice... Lupino était friande d’histoires criminelles et de contes fantastiques, particulièrement ceux de son Angleterre natale. Ce triple épisode où le meurtre et le surnaturel vont de pair a dû la combler. Il bénéficie d’éclairages et de décors sophistiqués (ce qui était alors fort rare à la télévision). Et il est ponctué par des trouvailles insolites : le deus ex machina est, tour à tour, une patte de coq, un lit à baldaquin et la tête de Méduse... Dans What Beckoning Ghost, la pianiste Mildred Beaumont, qui a le cœur fragile, défaille en découvrant dans son salon un cercueil et une couronne mortuaire à son nom. Est-elle la proie d’hallucinations ou la victime d’un complot ourdi par sa sœur et son mari ? Le couple de « diaboliques » paraît arriver 25e Festival international du film d’Amiens Rétrospective___La mémoire vivante à ses fins, mais la situation se retourne quand le fantôme de Mildred revient les hanter... Un drame en deux actes qui marie habilement deux ressorts clefs de l’épouvante : une mise en scène criminelle et une vengeance surnaturelle, autrement dit l’invraisemblable et l’inconcevable. Ida Lupino joue successivement sur les deux registres en inscrivant la duplicité de ses personnages dans les miroirs qui les entourent. Un requiem obsédant assure une liaison saisissante entre le piano et le cercueil. Enfin, avec The Lethal Ladies, Boris Karloff nous propose deux histoires illustrant à quels extrêmes peut être conduite une femme en furie. Dans Murder on the Rocks, un mari infidèle tente de supprimer son épouse au cours d’une randonnée. Sauvée par son sang froid, elle s’empresse de lui rendre la pareille... Dans Goodbye, Dr. Bliss, une bibliothécaire, poussée à bout par son nouveau chef de service, prend une revanche aussi sournoise qu’efficace à la veille des vacances universitaires... Humour noir dans la veine hitchcockienne de Mais qui a tué Harry ? Loin d’être des monstres, les criminelles de ces deux nouvelles ont les meilleures raisons du monde pour passer à l’acte : elles ne font que rendre la monnaie de leur pièce à un antagoniste mâle parfaitement odieux. La logique impitoyable du « œil pour œil » prévaut, et Ida Lupino rit sous cape en forçant le spectateur à sympathiser avec ses « furies ». 125 What Beckoning Ghost d’Ida Lupino The Lethal Ladies d’Ida Lupino 25e Festival international du film d’Amiens 126 La mémoire vivante___Rétrospective Have Gun, Will Tra v e l Générique de Have Gun, Will Travel Autre série pour laquelle Ida Lupino a multiplié les réalisations : Have Gun, Will Trave l. Dans F i r s t, Catch a Ti g e r, Paladin, ex-outlaw qui a mis ses talents de tireur au service de la loi, est un « privé » avant la lettre. Il a ses quartiers dans un palace de San Francisco et loue ses services à quiconque peut avoir besoin d’un redresseur de torts. Chargé d’une enquête sur un tueur qui abat ses victimes dans le dos, il doit faire halte dans un tripot peu engageant, où il est confronté au père d’un voyou qu’il envoya jadis à la potence. L’ambiguïté des différents suspects suggère que les comportements sont les mêmes de part et d’autre de la loi. Une figure secondaire, inattendue dans ce cadre westernien, retient tout particulièrement l’attention de la réalisatrice : Mary, la jeune servante qui a été vendue au taulier et est traitée par lui comme une prostituée. Elle est la sœur des victimes de Not Wanted et d’Outrage. Paladin, gentleman au grand cœur, la rachète pour 50 dollars et lui rend sa liberté... Dans Charley Red Dog, Paladin, venu à Santa Maria au N o u veau-Mexique prêter main forte au shérif, découvre que celui-ci cumule les handicaps : Charley n’a pas vingt ans, c’est un Indien navajo, et il a obtenu son diplôme par correspondance ! Il entend, de surcroît, pro h iber le port d’arme en ville. Paladin est tout disposé à jouer les mentors auprès de cette tête brûlée, mais il s’avère que Charley n’a besoin de personne... Variations cocasses, tongue-in-cheek, sur un thème classique du western, celui du shérif qui doit affronter seul les pires crapules pour pouvoir s’imposer à une communauté hostile. Ici tout paraît se liguer contre Charley, cet Indien qui croit naïvement aux institutions américaines. Cependant, cette naïveté est sa force. Comme la foi qui déplace les montagnes, elle lui 25e Festival international du film d’Amiens Rétrospective___La mémoire vivante permet d’obtenir des Blancs ce qui est le plus important à ses yeux : le respect. Le plus original des nombreux épisodes de la série dirigés par Ida Lupino. Les Incorruptibles (The Untouchables) Ida Lupino a également participé à la série culte les Incorruptibles. Nous nous retrouvons donc, avec A Fist of Five, dans le Chicago de 1929, où la frontière entre la loi et le crime est fort ténue. Renvoyé de la police pour sa brutalité, le flic Mike Brannon réunit ses frères en un gang indépendant et leur propose de kidnapper le caïd Lombardo. Le vigilantisme des Brannon contrecarre les plans d’Elliot Ness et de ses « incorruptibles » qui s’apprêtent à écrouer Lombardo pour fraude fiscale... Électrisé par un Lee Marvin en grande forme, cet épisode traite chaque péripétie comme un morceau de bravoure, du conciliabule dans le sauna au cadavre dans le monte-charge, des raids à la mitraillette au shoot-out dans les égouts de la 3e Avenue. On n’en appréciera que davantage l’attention minutieuse portée par Ida Lupino au contexte social et ethnique de chaque personnage. Touche toute personnelle : la dignité que la réalisatrice prête aux figures féminines, notamment l’épouse du gangster, une invalide qui a trinqué pour celui-ci au cours d’un attentat à la bombe mais lui est restée parfaitement loyale. Nous nous retrouvons, dans The Torpedo, à Chicago, en 1931. Holly Kester est la « torpille » (l’exécuteur) du caïd Vic Kurtz. C’est un vétéran des guerres que se livrent les bootleggers pour le contrôle du South Side, mais avec l’âge, le wise guy s’est ramolli. Imbibé d’alcool, habité par la peur, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Quand Elliot Ness rallume délibérément les hostilités entre les deux gangs rivaux, Holly est chargé d’abattre son homologue à la sortie d’un cinéma. C’est alors qu’il perd tous ses moyens... 25e Festival international du film d’Amiens 127 128 La mémoire vivante___Rétrospective Rétrospective___La mémoire vivante Charles McGraw fut l’une des figures dominantes du film noir. On le retrouve ici au bout du rouleau, pris dans un engrenage qui va lui réserver humiliation sur humiliation. Le « dur à cuire » est devenu un dégonflé. Quand il se voit abandonné par sa maîtresse, il finit par enfreindre son propre code et se mettre à table. L’humour, noir lui aussi, émane de certains décors insolites, comme cette somptueuse entreprise de pompes funèbres qui prête ses anges et ses damnés au règlement de comptes final. Jean-Pierre Garcia, avec l’aimable et déterminant concours de Michael Henry Wilson The Masks (1964) • R/D : Ida Lupino • Sc : Rod Se r l i n g • Ph/C : George T. Clemens • P : Bert Granet • 26’ • Int/Cast : Robert Keith, Milton Selzer, Virginia Gregg A LFR E D H ITC HCO C K P R É SE NTE (Alfred Hitchcock Presents), États-Unis, 1955-1962 Sybilla (1960) • R/D : Ida Lupino • Sc : Charlotte Armstrong, d’après une histoire de/from a story by Margaret Manners • Ph/C : John F. Warren • P : Joan Harrison • 26’ • Int/Cast : Barbara Bel Geddes, Alexander Scourby T H R I L L E R , États-Unis, 1960-1962 The Bride Who Died Twice (1962) • R/D : Ida Lupino • Sc : Robert Hardy Andrews • Ph/C : Benjamin H. Kline • Mus : Jerry Goldsmith • P : Joan Harrison • 52’ • Int/Cast : Mala Powers, Joe De Santis, Eduardo Ciannelli. Hôte: Boris Karloff S C R E E N D I R E C T O R S P L AY H O U S E , États-Unis, 1955-1956 No. 5 Checked Out (1956) • R/D : Ida Lupino • Sc : Willard Wiener • Ph/C : Lester H. White, Paul Ivano • 26’ • Int/Cast : Teresa Wright, Peter Lorre, William Talman L A Q U AT R I È M E D I M E N S I O N (The Twilight Zone), États- Trio for Terror (1961) • R/D : Ida Lupino • Sc : Barré Lyndon • Ph/C : Lionel Lindon • 52’ • Int/Cast : Richard Lupino, Iris Bristol, Reginald Owen, John Abbott, Michael Pate. Hôte : Boris Karloff What Beckoning Ghost ? (1962) • R/D : Ida Lupino • Sc : Donald S. Sanford • Ph/C : John F. Warren • Mus : Jerry Goldsmith • 52’ • Int/Cast : Judith Evelyn, Tom Helmore, Adele Mara. Hôte : Boris Karloff Unis, 1959-1964, créée par/created by Rod Serling The Sixteen-Millimeter Shrine (1959) • R/D : Mitchell Leisen • Sc : Rod Serling • Ph/C : George T. Clemens • Mus : Frank Waxman • 26’ • Int/Cast : Ida Lupino, Martin Balsam, Ted de Corsia 25e Festival international du film d’Amiens The Lethal Ladies (1962) • R/D : Ida Lupino • Sc : Boris Sobelman, d’après deux récits de/from two short stories by Joseph Payne Crennan • Ph/C : Benjamin H. Kline • 26’ x 2 • Int/Cast : Rosemary Murphy, Howard Morris. Hôte : Boris Karloff 25e Festival international du film d’Amiens 129 130 La mémoire vivante___Rétrospective H AV E G U N, W I L L T R AV E L , États-Unis, 1957-1963, créée par/created by Herb Meadow, Sam Rolfe First, Catch a Tiger (1959) • R/D : Ida Lupino • Sc : Harry Julian Fink • Ph/C : Stuart Thompson • 26’ • Int/Cast : Richard Boone, Harry Bartell, Pamela Lincoln Charley Red Dog (1959) • R/D : Ida Lupino • Sc : Gene Roddenberry • Ph/C : Stuart Thompson • 26’ • Int/Cast : Richard Boone, Scott Marlowe L E S I N C O R R U P T I B L E S (The Untouchables), États-Unis, 1959-1963 A Fist of Five (1963) • R/D : Ida Lupino • Sc : Herman Groves • Ph/C : Charles Straumer • Mus.: Wilbur Hatch • P : Jerry Thorpe • 52’ • Int/Cast : Robert Stack, Lee Marvin, Roy Thinnes, James Caan. Narrateur/Narrator : Walter Winchell The Torpedo (1963) • R/D : Ida Lupino • Sc : Ed Adamson • Ph/C : Charles Straumer • Mus : Wilbur Hatch • 52’ • Int/Cast : Robert Stack, Charles McGraw, John Anderson. Narrateur/Narrator : Walter Winchell F O U R STA R P L AY H O U S E , États-Unis, 1952-1956 House for Sale (1953) • R/D : Jules Bricken • Sc : Gwen Bagni • Int/Cast : Ida Lupino 25e Festival international du film d’Amiens