le magazine des spécialistes des mouvements et des
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le magazine des spécialistes des mouvements et des
OPÉRATION DAMAN AU LIBAN POUR LE RÉGIMENT DE SOUTIEN DU COMBATTANT PAGES 22 ET 23 3e FÊTE DU TRAIN À BOURGES PAGES 30 À 33 L’ODYSSÉE DE LA 101e COMPAGNIE AUTO À BIR HAKEIM PAGES 52 À 57 LE MAGAZINE DES SPÉCIALISTES DES MOUVEMENTS ET DES RAVITAILLEMENTS DE L’ARMÉE DE TERRE PAGES 4 À 21 UNE PUBLICATION DE L’ÉCOLE DU TRAIN DES ÉCOLES MILITAIRES DE BOURGES École du Train Écoles militaires de Bourges Communication Avenue Carnot - BP 50709 18016 Bourges CEDEX Directeur de publication Général de brigade Patrick Étienne Rédacteur en chef Lieutenant-colonel Jean-Pierre Giraud, officier culture d’arme Chef de projet Lieutenant Capucine Ganz, officier communication information Conception graphique & réalisation GSBdD Bourges-Avord / Point de reprographie-PAO Impression EDIACAT-St Etienne ISSN N° 1778-0055. Dépôt légal à parution. © TRAIN MAGAZINE 2012. Photos : © EMB, SIRPA TERRE. PAR LE GBR PATRICK ÉTIENNE, COMMANDANT L’ÉCOLE DU TRAIN “ ous les efforts finissent par payer et cette édition du deuxième semestre 2012 de notre magazine en est la parfaite illustration. Il a fallu digérer l’installation de notre école dans sa nouvelle garnison, intégrer notre politique de communication dans la programmation des écoles militaires de Bourges, faire face à la mise en place de la base de défense et œuvrer pour que tous les acteurs y trouvent leur compte. Je remercie tous ceux qui ont participé à la rédaction de Train Magazine et plus particulièrement le Lcl Giraud (ESR), véritable colonne vertébrale de nos publications, le Ltn (F) Ganz et M. Million, de la cellule communication des EMB et la cellule infographie du groupement de soutien de la base de défense, M. Feuillette et Mme Cyprès qui nous fournissent des travaux de très grande qualité, innovants, dans les délais impartis. Mais Train Magazine n’existerait pas sans le travail de rédaction qui est fourni par les forces. Une communauté est faite de partage et celui de l’information en est une des facettes. Communiquer sur ses expériences permet d’enrichir notre monde militaire d’active et de réserve et de partager les joies et les peines des uns et des autres. Ce magazine est le vôtre ; ses pages sont à votre disposition. Nous venons de perdre le 517e régiment du Train qui n’apparaît plus à l’ordre de bataille de l’armée de Terre. La cérémonie de roulage de l’étendard a été émouvante et digne. Nous sommes nombreux à nous être associés à cette commémoration et tout particulièrement les chefs de corps de la 1re brigade logistique avec leurs étendards. Mais soyez en sûrs, l’esprit et les traditions du régiment du Million d’Éléphants perdureront au musée de l’Arme à Bourges, comme aux 503e et 511e régi- Une communauté est faite de partage et celui de l’information en est une des facettes.” ments du Train, formations qui accueillent deux escadrons de transport de blindés et un peloton de circulation en provenance du 517e RT. Dans notre magazine, ce trimestre, nous avons choisi de vous parler du régiment médical, car si son étendard n’est pas de l’Arme, de nombreux tringlots y servent et entretiennent un savoir-faire, en particulier de transport sanitaire. Ce dossier permettra à chacun d’entre nous de plonger dans le passé et de mesurer la coopération qui existe entre le Train et le service de Santé. Enfin, l’actualité c’est aussi celle de votre école et de votre musée. L’école a réuni cette année pour sa fête d’arme sa famille agrandie au 519e groupe de transit maritime et au régiment de soutien du combattant. Nous étions nombreux à partager ces moments de convivialité, à évoquer le passé et à réfléchir à notre avenir au cours du séminaire de réflexion et des assises. Je vous attends encore plus nombreux l’an prochain, le 22 mars 2013. Le présent, c’est aussi le départ des lieutenants pour leurs régiments, le Staff Ride monté cette année autour de la journée du souvenir au monument du Train de « Moulin Brûlé », les études de la DEP toujours plus nombreuses, le stage des chefs de corps qui vient de se terminer, l’achat d’uniforme et de vitraux pour le musée, les passations de commandement dans les régiments et les CIEC, la coopération encore plus étroite avec la 1re brigade logistique et le CFT… Notre arme bouge, faites le savoir. « Et par l’Empereur, vive le Train » Train magazine / n°16 / décembre 2012 10 04 / 06 / Présentation générale du RMED. 14 / Portrait d’un sous-officier. 10 / OPEX et MCD au RMED. 15 / Exercice CLEAN CARE à La Valbonne. 11 / Poids des tringlots au sein du RMED. 16 12 / Portrait du commandant d’unité. 13 / Portrait d’un chef de section. 16 / Lieutenant Rouquette-Lefort et les ambulancières à la conquête de l’Île d’Elbe. 21 / Le général Frotte, un pionnier des EVASAN par HM. 24 22 / 22 / Opération DAMAN au Liban pour le RSC. 26 / Le 2e ER du 516 sous les tropiques. 24 / 516e RT, Batlog « Voie Sacrée » : une longue préparation ; La circulation en Afghanistan. 28 / 519e GTM, Exercice GULF 2012. 30 26 30 / 30 / Fête du Train à Bourges. 34 / Le Père de l’Arme dans les Forces et les associations. 38 36 / EMB, Journée des officiers traditions des armes du Train et du Matériel. 37 / La circulation du 515 à l’exercice NAWAS 2012. 38 / OCI BL1, EEB à La Courtine. 40 / 121e RT, Le CMO/MVT à l’EEB. Train magazine / n°16 / décembre 2012 41 / 121e RT, Exercice CITADEL GUIBERT. 42 / Arrivée de l’équipe Enduro de l’ADT au 503. 44 / 515e RT, Combat Log en zone urbaine. 45 / 503e RT, Mission Vigipirate Paris. 46 / Cérémonie de roulage de l’Étendard du 517. 49 / 52 / 52 / Il y a 70 ans, la 101e Cie du Train à Bir Hakeim. 58 / Le conducteur Lebon, héros de Bir Hakeim. 60 / 60 / AG de la FNT au 1er RTP ; La FNT à l’école. 62 / La FNT au mémorial de la Voie Sacrée. 64 / Brèves. 65 / Un ex-tringlot hors du commun. 71 / Que reste-t-il du devoir de mémoire initié par J-B Marchiani. 72 / « Ils ont fait le Train » Général Pagni. 40 74 / « Ils ont fait le Train » Général Michot. 76 / Publication du 121e RT. 77 / Bon de commande. 65 62 Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LIEUTENANT-COLONEL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME DE L’ÉCOLE DU TRAIN Train magazine / n°16 / décembre 2012 Cette année commémore le bicentenaire de la campagne de Russie, gravée dans les plis de notre Étendard, qui a vu la création par l’Empereur du 18e bataillon du Train des Équipages, chargé « comme une de ses plus belles tâches » de l’enlèvement des blessés du champ de bataille, préfigurant ainsi la mission future des unités modernes de transport sanitaire. Il nous a donc paru opportun de nous intéresser aux tringlots qui ont œuvré ou œuvrent encore au profit de nos blessés dans les formations chargées des évacuations sanitaires. Parmi eux, figurent en bonne place les héros de la 101e compagnie auto qui sont parvenus à extraire de la fournaise de Bir Hakeim, les blessés de la 1re BFL. Plus modestement aujourd’hui, de nombreux tringlots agissent, souvent à des postes de responsabilité et hors des feux des projecteurs de l’Arme, au sein du régiment médical de La Valbonne, régiment numériquement le plus important de l’armée de Terre et qui mérite d’être mieux connu. Il est bon d’écouter leur témoignage et de leur faire une place dans nos publications. Bonne lecture. Train magazine / n°16 / décembre 2012 “ Pouvoir mettre en œuvre les unités médicales opérationnelles (UMO) du service de santé des armées. réé officiellement le 1er juillet 2011 au camp de La Valbonne, le régiment médical (RMED) est issu de la fusion des 2e et 3e régiments médicaux de La Valbonne avec le 1er régiment médical et le centre d’instruction santé de l’armée de Terre (CISAT) auparavant implantés à Metz. Il a été mis à l’honneur lors d’une cérémonie de création qui a eu lieu le 4 juillet 2011, en présence du chef d’état-major de l’armée de Terre et du directeur central du service de santé des armées (SSA). Drapeau Le général d’armée Elrick Irastorza a ordonné que le nouveau régiment dispose d’un emblème à son nom propre. Le régiment médical n’étant titulaire en propre d’aucune citation ou décoration, il a donc demandé, lors de sa création, l’établissement d’une Train magazine / n°16 / décembre 2012 Traditions et attributs filiation avec ses prédécesseurs (1er, 2e et 3e RMED) afin d’inscrire leurs campagnes respectives au revers de son nouveau drapeau : « Italie 1943-1944 », car le 1er régiment médical a hérité des traditions des bataillons médicaux du corps expéditionnaire français en Italie ; « France 1944-1945 » et « Allemagne 1945 », car le 2e régiment médical a repris le patrimoine des formations de santé de la 1re Armée française ainsi que les armes de la ville de Colmar ; « Indochine 1945-1954 », car le 3e régiment médical s’est vu attribuer le patrimoine des unités du service de santé qui ont servi en Indochine entre 1945 et 1954. Le nouveau régiment médical ayant conservé la même vocation opérationnelle, les missions, le patrimoine et les traditions de ces unités devancières, sa requête lui a été accordée par décision ministérielle du 9 mai 2012, à la plus grande et légitime fierté de tous ses membres. Héritant des traditions des 1er, 2e et 3e régiments médicaux, le nouveau régiment médical s’est doté de nouveaux attributs. Son insigne, sous forme d’écu sur fond amarante (couleur du service de santé des armées) entouré d’or comprend : un glaive inversé, montrant que le régiment est un régiment de soutien ; le miroir de la connaissance et le serpent ; un taureau ailé en filigrane doré, symbole de Saint-Luc, saint patron du service de santé des armées et des professions médicales ; un véhicule blindé sanitaire ; la devise « servire pro salvare » (servir pour sauver). Son losange de manche, également sur fond amarante comprend le glaive inversé ainsi que le miroir et le serpent brodés au milieu du losange. Le régiment médical est commandé depuis sa création à l’été 2011 par le médecin en chef Sylvie Paul. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Le régiment aujourd’hui Organisation - articulation Le régiment, plus important de l’armée de Terre par ses effectifs (1550 hommes et femmes) est composé de la manière suivante : - un état-major et 8 unités élémentaires stationnés à La Valbonne ; - une unité élémentaire (compagnie de ravitaillement sanitaire – CRS) stationnée à Orléans ; - 9 sections hospitalières (1 par hôpital d’instruction des armées) ; - 6 antennes chirurgicales (AC). Il compte également le CISAT dans ses effectifs. Les sections hospitalières et les antennes chirurgicales sont chacune rattachées à une unité élémentaire. Les 9 unités élémentaires sont les suivantes : - une CCL, compagnie de commandement et de logistique - 4 compagnies médico-chirurgicales (CMC), Train magazine / n°16 / décembre 2012 - 1 hôpital médico-chirurgical (HMC), - 2 compagnies de décontamination médicale NRBC, - 1 compagnie de ravitaillement sanitaire. Les CMC ainsi que l’HMC comportent chacun au minimum une des 9 sections hospitalières (Lyon, Bordeaux, Metz, Marseille, Brest, Toulon, Val de Grâce, Clamart-Percy, Bégin) ainsi qu’une ou deux des 6 ACA ou ACP (antenne chirurgicale aérotransportable ou parachutable). Chaque AC comprend 12 personnels (médecins, infirmiers, aides-soignants) tous affectés en hôpital, sauf un secrétaire administratif resté au RMED et qui sert de point de contact pour le reste de l’antenne dans le cadre de la préparation administrative des départs en opération. Subordination Le RMED a la particularité d’avoir une double subordination : une subordination de commandement - Brigade Logistique de Montlhéry ; une subordination technique Direction Centrale du SSA de Paris. Missions La mission du régiment médical est de pouvoir mettre en œuvre les unités médicales opérationnelles (UMO) du service de santé des armées. Pour cela, le régiment dispose d’une antenne chirurgicale, d’une unité médicale de décontamination des armées (UMDA), d’un groupement hospitalier (GH) de 50 lits, de 3 postes médicaux (PM) et de véhicules de l’avant blindé sanitaire (VAB SAN) permettant l’évacuation des blessés sur les théâtres d’opérations extérieures. Le régiment doit armer ces UMO en personnel péri-médical entraîné et aguerri. Ainsi, les personnels santé du RMED suivent à la fois des formations d’adaptation au sein des hôpitaux militaires et à la fois des formations de mise en condition opérationnelle dispensées sur le site de la base de défense de La Valbonne. Les soldats du RMED participent par ailleurs d’une part aux activités de préparation opérationnelle : exercices internationaux de l’OTAN (voir plus loin l’exercice Clean Care dans le domaine NRBC), espaces d’entraînement brigade (EEB), mises en conditions opérationnelles au CENZUB, au CENTAC et au CEB. Enfin, comme tous les soldats de l’armée de Terre, les militaires de régiment médical s’entraînent aux missions communes de l’armée de Terre en vue de participer pleinement aux missions intérieures (VIGIPIRATE, HEPHAISTOS-feux de forêt, POLMAR ) ainsi qu’aux détachements PROTERRE projetés outre-mer dans le cadre de missions de courte durée. Matériels majeurs Pour son fonctionnement courant, le RMED possède les mêmes matériels que l’ensemble des régiments de l’armée de Terre. En revanche, de par ses spécificités, le régiment détient un certain nombre de matériels spécifiques au domaine de la santé. Parmi ceux-ci on peut compter les matériels NRBC (AP2C, DOM 309, dosimètres SOR 480), les véhicules de transport de blessés (type J5 RQB ou PSM, des VAB SAN) et des structures de soins (un groupe hospitalier de 25 lits, 2 unités médicales de décontamination des armées, 1 poste de secours 05 et une antenne chirurgicale aérotransportable). Tous ces matériels permettent aux personnels du régiment d’évacuer et de traiter les blessés sur le terrain. Train magazine / n°16 / décembre 2012 n règle générale, les auxiliaires sanitaires, brancardiers-secouristes et personnel administratif « santé » du régiment sont détachés pour 6 mois en individuels au HMC (hôpital médico-chirurgical) KAIA*, le RMED entretenant dans cette structure un détachement permanent d’environ 60 hommes et femmes. Le personnel médecin et infirmier de cette grosse structure est bien évidemment fourni par les différents hôpitaux des armées. D’autres personnels « santé » sont affectés directement auprès des groupements tactiques interarmes (GTIA) dans les secteurs opérationnels, en particulier ceux qui sont qualifiés SC2 (secourisme au combat 2e niveau). En effet, ce stage de secourisme de haut niveau permet à ceux qui en sont détenteurs d’être intégrés au sein des unités d’infanterie et d’assurer leur soutien médical de l’avant au cours de leurs activités de présence dans les villages. En règle générale également, le personnel du Train effectue plutôt des missions de courte durée (MCD) auprès des forces de présence outre-mer, au sein de compagnies de marche rassemblant les personnels de plusieurs compagnies médico-chirurgicales. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Ainsi, tous types d’engagement confondus et pour l’année 2012, 626 départs en mission intérieure et à l’étranger sont par exemple programmés: - Mission VIGIPIRATE à Paris, Lille, Marseille et autres : 331 personnels, - MCD en Nouvelle Calédonie, Djibouti, Guyane, Martinique, Réunion, Mayotte, Guadeloupe : 171 personnels, - OPEX au Sénégal, Liban, République de Côte d’Ivoire, Kosovo et surtout Afghanistan : 124 personnels. * Kaboul international airport ’ai été reçu chaleureusement par l’OSA, le chef d’escadron Pasdeloup*, plus ancien dans le grade le plus élevé des tringlots du RMED et son adjoint chargé de la communication le lieutenant (F) Lombardi. seuls 4 officiers sont des médecins : le chef de corps et son second, le chef du BOI et son adjoint. Les autres officiers, dont une majorité de tringlots (55,8 % des officiers dont 2/3 des commandants d’unité**), sont soit des CTA-Santé, soit des officiers des armes. Le RMED est tout d’abord le régiment de l’armée de Terre dont le taux d’encadrement est le plus faible. Par conséquent, les cadres issus de l’arme du Train, dont le pourcentage est très élevé, en particulier parmi les officiers, y tiennent nombre de postes-clé. En effet, Le corps des sous-officiers comportant de nombreux spécialistes, le poids des tringlots y est moins important (17,3 %), essentiellement dans des fonctions d’encadrement des compagnies médico-chirurgicales (CMC) et à la section ravitaillement-transport (SRT). Officiers du Train Grade Effectif % du total CEN 1 CNE 18 LTN 9 SLT 1 Total 29 55,8 % Sous-officiers du Train Grade Effectif % du total ADC 5 ADJ 10 MCH 26 MDL 8 Total 49 17,3 % *Ancien du 2e RCS, de l’EAT et du 601e RCR **De toutes origines de recrutement. Train magazine / n°16 / décembre 2012 e capitaine Eouzan est marié et père de 3 enfants. ESOA de la 176e promotion (1998-99), spécialiste management des systèmes d’information, il sert d’abord à la DIRMAT/RTNE où il déploie SIMAT dans les unités. Ayant réussi l’EMIA (promotion Gal de Lanlay 2003-2005), il change d’arme et choisit l’Arme du Train. À l’issue de son année d’application, il choisit le 503e RT où il sert en tant que chef de peloton VTL puis officier-adjoint et effectue une MCD en Guadeloupe (2008) et deux OPEX (Côte d’Ivoire en 2009 et Afghanistan en 2010). Au transfert du 503 à Nîmes à l’été 2011, il est muté au RMED (son premier choix) pour y commander une compagnie, et pas des moindres. Ce sera la CCL, à sa grande satisfaction. C’est en effet un magnifique commandement et un beau challenge. Si l’on inclut les 33 personnels du CISAT, cette unité chargée du soutien des 1550 hommes du régiment compte en effet dans ses rangs pas moins de 392 personnes, avec en particulier et pour simplifier : 120 personnels au BOI en incluant les 40 membres de la section TRANS(1) et les 20 instructeurs-secouristes du groupement d’instruction secourisme santé (GISS) ; 160 au bureau maintenance logistique (BML), incluant les 40 personnels de la section ravitaillement-transport (SRT) pour l’essentiel des tringlots et les 20 personnels chargés du suivi et de l’entretien du parc de soutien permanent (PSP)(2) ; le peloton de commandement et de logistique de la CCL, la section état-major, etc... Le capitaine Eouzan, qui est amené ainsi à noter pas moins de 117 sous-officiers et 220 militaires du rang, consacre ainsi 60 % de son temps au suivi « ressources humaines » de son personnel, 15 % à leur préparation opérationnelle et 25 % à la gestion du quotidien. Un seul regret : la structure commandement du RMED n’est pas projetaTrain magazine / n°16 / décembre 2012 ble. Il ne pourra donc pas partir en OPEX à la tête de ses hommes et devra patienter jusqu’à la fin de son temps de commandement pour espérer un départ individuel. (1) les groupes TRS des unités ont été regroupés à l’ECL (2) dans le cadre de la nouvelle politique d’emploi et de gestion des parcs (PEGP), les régiments ne disposent plus en permanence que de la moitié de leurs matériels pour le soutien permanent et l’entraînement jusqu’au niveau escadron. Ces matériels ont été regroupés au niveau régimentaire. e lieutenant (F) Vahé-Pujadas est mariée à un lieutenant du 2e REI et attend un heureux évènement pour le mois de novembre. Officier sous contrat (OSC), titulaire d’une maîtrise logistique de l’IUT d’Aix-en-Provence, elle a suivi le stage d’application à Tours en 2008-2009. Ayant choisi le RMED, elle y est affectée à l’été 2009 au poste de chef de section de ramassage à la 2e compagnie. Souffrant d’un taux d’encadrement très faible, le régiment a décidé d’articuler ses compagnies en 2 sections au lieu de 3. C’est ainsi que le lieutenant Vahé-Pujadas commande une section de 52 personnels (1/4/47). 3 de ses sous-officiers sont des tringlots (dont le SOA) et le 4e un sous-officier du SSA. Les militaires du rang quant à eux sont pour partie des auxiliaires sanitaires et pour l’autre partie des tringlots (REG-RAV). Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans une telle formation, seul un sous-officier et 6 Mdr de la section sont des jeunes femmes. Leur chef de section a eu la chance d’effectuer à la tête d’une partie d’entre eux (essentiellement les tringlots) une mission de courte durée (MCD) en Guadeloupe de septembre 2011 à janvier 2012. En effet, la mise sur pied d’une unité PROTERRE nécessite la création d’une compagnie de marche à partir des personnels non SSA de plusieurs compagnies. Les personnels santé, quant à eux, partent le plus souvent en OPEX dans le cadre de petits détachements Santé (voir le paragraphe OPEX de ce dossier). Côté matériels, conformément à la PEGP, tous les VAB SAN sont regroupés au niveau du parc de soutien permanent (PSP) du régiment. Le lieutenant Vahé-Pujadas a suivi à l’été 2012 son mari muté au 3e REI en Guyane. Train magazine / n°16 / décembre 2012 e maréchal des logis-chef Bedos est marié et père d’une petite fille. Engagé volontaire au 503e RT à Souges en 2000, il y sert au poste de conducteur de camion citerne tactique (CCT) et effectue 2 OPEX au Kosovo en 2001 et 2003. Volontaire pour une carrière de sous-officier, il est affecté à l’ENSOA en 2003 au sein de la 215e promotion. En 2004, il rejoint le 503 comme chef d’escouade de CCT. Après un séjour en Afghanistan en 2006 en tant que SOA d’une section de transport au Batlog KAIA, il est muté au RMED en 2007. Affecté à la section ravitaillement-transport (SRT) à l’ECL, il y sert d’abord comme SOA avant d’occuper le poste de sous-officier transit-carburantmunitions du régiment. Le Mch Bedos est en effet qualifié SILCENT, déclarant douanes, transport matières dangereuses par voie terrestre et aérienne (IATA). C’est donc lui qui Train magazine / n°16 / décembre 2012 gère le fret des nombreux détachements du régiment qui partent et reviennent d’OPEX, en particulier par voie aérienne. La SRT, repaire de tringlots, est forte de 5 sous-officiers et 45 EVAT. Son chef de section appartient par contre à l’Arme du Génie et est qualifié SEVF(1). Avec la disparition en cours de l’ordre de bataille du 517e RT, la SRT du RMED participe depuis début 2012, en renfort des régiments du Train, aux transports de surface interarmées (TSIA) à hauteur de 8 personnels en permanence sur la route. Son apport est également indispensable lorsqu’il s’agit de transporter sur le terrain l’unité médicale de décontamination des armées (UMDA), mise en œuvre par les 2 compagnies NBC du RMED. (1) Spécialiste embarquement par voie ferrée, formation dispensée à l’école du Train. PAR LE LIEUTENANT CAMILLE LEROY, ADJOINT OFFICIER EMPLOI DU RÉGIMENT MÉDICAL undi 6 novembre 2011, 08h00 : 500 personnels de 16 nationalités différentes se rassemblent sur la place d’armes du RMED. L’exercice « clean care » peut commencer. “ Les différentes unités participantes ont ainsi pu se confronter aux savoir-faire des autres délégations Cet exercice organisé par le CRSNBC (chemical biological radiological nuclear training group), s’est tenu sur le camp de La Valbonne du 6 au 10 novembre 2011. Les différentes unités participantes ont ainsi pu se confronter aux savoir-faire des autres délégations dans le domaine NRBC en jouant divers scenarii tels qu’une attaque chimique ou une explosion dans une usine de pesticides. Les blessés ont été relevés sur la zone de l’accident par une équipe anglaise. Ils ont alors été acheminés et pris en compte par un « role 1 » français armé par le RMED. Une compagnie de ramassage du RMED les a ensuite transportés vers les unités médicales de décontamination françaises, néerlandaises et belges pour les personnels non valides. Celles-ci ont décontaminé les blessés, assuré leur remise en condition et les ont évacués vers le « role 2 » français. Deux centres de reconditionnement du personnel (CERPE) français (2e régiment de Dragons NBC et armée de l’Air) ont, quant à eux, pris en charge les blessés valides pour une décontamination et une remise en condition. La décontamination des véhicules a également été jouée par la délégation allemande et les équipes du 2e RD. Des observateurs ont pu suivre tout le déroulé de l’exercice et ainsi profiter de la séance de debriefing avec les chefs d’unités joueuses pour poser de nouvelles bases de travail dans le domaine NRBC. Train magazine / n°16 / décembre 2012 La section Rouquette Mme Suzanne Rouquette-Lefort, veuve du général de corps d’armée Lefort et marraine de la promotion OAEA 2004-2005, revendique aujourd’hui 99 printemps. Ex-lieutenant du Train, chef de section de conductrices-ambulancières, elle s’est illustrée durant la campagne de Tunisie (1943), la conquête de l’île d’Elbe, le débarquement en Provence et la campagne de France durant laquelle elle fut grièvement blessée en portant secours à des blessés et amputée d’une jambe. Commandeur de la Légion d’Honneur, Grand Croix de l’Ordre National du Mérite, Croix de guerre 1939-1945 avec 2 palmes et une étoile d’argent, elle incarne parfaitement le courage et le dévouement des tringlots des formations de transport sanitaires. Elle a écrit un livre « Des ambulancières dans les combats de la libération », réédité en 2005 aux éditions L’Harmattan à l’occasion de son parrainage de la promotion OAEA. Nous allons la suivre à la tête de sa section durant les préparatifs puis les combats de la prise de l’île d’Elbe. ngagée volontaire fin 1942 au 27e escadron du Train d’Alger, Suzanne Rouquette participe dès la fin de sa formation d’ambulancière en février 1943 aux durs combats de la campagne de Tunisie, avec des moyens et des tenues très hétéroclites. En mai 1943, la Tunisie est enfin libérée, elle n’aspire alors qu’à participer aux opérations du Corps Expéditionnaire Français en Italie. En raison de sa forte personnalité et de son aptitude manifeste au commandement, Suzanne Rouquette se voit alors confier le commandement de la section sanitaire territoriale du 27e Train. Promue aspirant, sous-lieutenant puis lieutenant, elle organise et instruit sa section et assure pendant 6 mois, d’octobre 43 à avril 44, les évacuations sanitaires de ce vaste département. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Affectation au 25e bataillon médical de la 9e DIC : En avril 44, l’affectation tant attendue de sa section au bataillon médical de la 9e division d’infanterie coloniale (9e DIC) arrive enfin. Mais contrairement aux autres divisions du Corps Expéditionnaire Français engagé en Italie, la 9e DIC ronge toujours son frein sur le littoral algérien. Ayant perçu des ambulances Dodges flambant neuves remplaçant avantageusement les vieilles Renault, la section d’ambulancières se transforme en section de ramassage de blessés. Le Ltn Rouquette est ainsi à la tête d’une section composée de 15 ambulances rutilantes de propreté, réparties en 2 groupes aux ordres chacun d’un sous-lieutenant. Le chef de section dispose en outre d’un groupe de commandement composé d’une jeep et d’un command-car qui lui permettront d’effectuer les reconnaissances préalables au déplacement et au déploiement de ses troupes. 30 jeunes femmes originaires de tous les milieux et de toutes les religions composent cette section. La plupart sont catholiques mais l’une est musulmane et une autre juive. Un tiers d’entre elles sont mariées, les âges variant de 18 à 40 ans avec une moyenne d’âge de 22 ans. Un tiers d’entre elles sortent à peine de formation et ont très peu de conduite sur route à leur actif. La section est reçue avec beaucoup de réticences par le général Magnan, commandant la 9e DIC qui craint des « débordements » avec ces 30 jeunes femmes qu’il préférerait nettement voir ailleurs plutôt qu’au milieu de ses 10 000 hommes. Forte du travail de la section en Tunisie et de la conduite de ses camarades en Italie (l’une d’entre elle vient d’être tuée et citée pour son courage), le lieutenant Rouquette décide de ne pas se laisser impressionner. Commandant sa section d’une main de fer, elle ne veut pas laisser prise à la moindre critique : discipline, tenue militaire stricte sans la moindre fantaisie, entretien impeccable des véhicules. Le temps est mis à profit pour poursuivre l’instruction sans relâche : perfectionnement Le Cne Lefort et le Ltn Rouquette automobile, cours de topographie appliquée, séances de culture physique matinale qui émerveillent les hommes du bataillon et leur offrent la considération de leur très sportif commandant. Des brancardiers sénégalais viennent compléter l’effectif. En effet, l’effort physique demandé à ces jeunes femmes est considérable : les blessés munis de leurs équipements sont très lourds à porter et les brancards bien difficiles à hisser sur les deux couchettes supérieures de la sanitaire. Tunisie, des tenues hétéroclites Train magazine / n°16 / décembre 2012 Les ambulances Dodge Le 12 avril 1944, l’ordre d’embarquement arrive enfin. Mais lors du chargement du bateau sur le port d’Oran, le lieutenant Rouquette doit refuser catégoriquement de laisser manœuvrer les ambulances par d’autres que les conductrices titulaires. Le sergent américain responsable de l’embarquement est bien obligé d’obtempérer et de reconnaître les qualités manœuvrières des jeunes femmes qui embarquent en marche arrière. Mai 1944 : mouvement vers la Corse Le débarquement à Ajaccio le 5 mai donne un tel avant-goût de la Provence qu’une joie intense cache toutes les désillusions du personnel de la section Rouquette. Le 7 mai, le Les ambulances Renault du 27° ET commandant du Train de la 9e DIC vient inspecter le matériel et ne peut que constater le parfait état des ambulances et les bonnes connaissances des ambulancières en matière de mécanique et d’entretien. Par contre, et dans l’attente d’opérations à venir, le chef de section dispense des cours de topographie intensifs car, selon ses dires, « notre absence de sens de l’orientation tient de l’infirmité ». Le général Magnan la convoque alors. Avant d’engager les ambulancières, il veut encore s’assurer qu’il peut compter sur elles. Le lieutenant Rouquette le convainc de l’aptitude de son personnel à la conduite, au dépannage sommaire des véhicules, à la participation aux soins des blessés (certaines sont infirmières, les autres ont reçu une formation d’auxiliaire sanitaire). Leur moral est de plus très élevé. Quelque chose se prépare donc... Peu après, la section est convoquée sur la place de Porticcio pour y apprendre à « water proofer » les véhicules, c’est-à-dire les imperméabiliser pour les rendre aptes à rouler dans 1,20 m d’eau maximum avec l’aide et les conseils de quelques techniciens américains. Consternation chez les ambulancières : seule la moitié du bataillon médical participera à l’opération à venir. C’est donc seulement la moitié de la section qui rejoint Porto-Vecchio le 9 juin. 8 ambulances embarquent sur 4 LCT (Landing Craft Tanks, péniches Train magazine / n°16 / décembre 2012 de débarquement). 4 d’entre elles, aux ordres de l’adjointe section, le sous-lieutenant Mohring, débarqueront avec la première vague. Le reste de la demi-section, aux ordres de son chef, suivra peu après. Conquête de l’Île d’Elbe (juin 1944) : 3000 Allemands et 500 Italiens ont fortifié l’île et miné l’accès aux plages. Pour les troupes qui débarquent en 1er échelon, dont le 1er bataillon auquel appartient le capitaine Lefort, les pertes sont élevées. Le 17 juin à l’aube, la côte approche pour le LCT dans lequel a pris place le lieutenant Rouquette. Enfermées dans leur véhicule, pied sur l’accélérateur, frein à main serré, les ambulancières guettent au milieu des explosions, l’ouverture de la porte avant. Sitôt débarquées, le PC médical de Marina Di Campo expédie les ambulances sur les nids de blessés. Dans l’un de ces derniers, Suzanne Rouquette découvre le capitaine Lefort, déjà rencontré à Alger, grièvement blessé au bras dès la première nuit et qui souffre beaucoup. Sans répit, pendant quatre jours et quatre nuits, du 18 au 23 juin, la demisection brancarde, soigne, transporte, sur les routes étroites et sinueuses sur lesquelles il faut croiser périlleusement les convois montant en ligne, parfois sous le feu de l’artillerie ennemie. Les ambulancières n’hésitent pas, si nécessaire à aller chercher des blessés jusqu’à la ligne de contact, les brancardant parfois au travers de champ de mines. Luttant contre l’assoupissement, mangeant des rations américaines tout en roulant, les ambulancières ont les yeux exorbités d’avoir trop roulé sans phares ni black-out. Dans de telles conditions, tout devient cauchemar : chaque taillis cache une embuscade, le chemin se rétrécit, le fossé se creuse… L’obscurité profonde oblige parfois, dans les passages difficiles, le lieutenant Rouquette à marcher devant les ambulances avec un mouchoir blanc fixé dans le dos. Un seul objectif galvanise les énergies : tenir jusqu’au bout, chaque minute gagnée pouvant sauver un blessé. Sans coéquipière pendant quelques jours, le CDS doit ici s’arrêter pendant un des transports pour confisquer le coupe-coupe d’un sénégalais blessé qui voulait couper les oreilles des 3 blessés allemands convoyés avec lui. Ailleurs, la baraka est avec elle lorsqu’elle doit aller chercher des blessés par-delà l’incendie d’un dépôt de munitions que traverse la route, ou encore lorsque la di- Combats pour l’île d’Elbe Train magazine / n°16 / décembre 2012 rection de la sanitaire casse et qu’elle circule sur une route en corniche, paroi d’une falaise d’un côté et précipice de l’autre. Ce n’est que le 6e jour que le dernier blessé évacué, les ambulancières pourront se reposer, prendre une bonne douche et le chef de section dresser un bilan de ces rudes journées. Les 8 sanitaires ont transporté 690 blessés en effectuant 2332 km sur une île qui n’a que 30 km de long. Fier de ses filles, le général Magnan les félicite chaleureusement et leur remet le calot bleu marine agraphé de l’ancre d’or des troupes de marine, que seul un colonial digne de ce nom est autorisé à porter. De plus, le lieutenant Mohring, l’aspirant Texeire et sa coéquipière l’ambulancière Souvy sont citées à l’ordre de la division. Le lieutenant Rouquette a trouvé, malgré tout, le temps de rendre une rapide visite au capitaine Lefort qui a perdu beaucoup de sang mais est heureusement maintenant hors de danger. Débute ensuite une nouvelle période d’attente en Corse. Après ce baptême du feu, les ambulancières ont du mal à s’atteler aux brancards de la routine et piaffent d’impatience en attendant le grand jour qui les verra débarquer leurs ambulances sur le sol de Provence. Dans le LCT vers l’île d’Elbe Train magazine / n°16 / décembre 2012 Maîtrisant parfaitement le combat interarmes, logisticien de haut niveau, Jean Frotte nous a quittés le 16 décembre 2011. Héros des évacuations sanitaires par voie aérienne, titulaire de la Médaille d’honneur du Service de Santé, son parcours méritait de figurer dans ce dossier. é le 8 janvier 1927 à Chaumont, Jean Frotte s’engage en 1947 à l’École Spéciale Militaire Interarmes en qualité de St-Cyrien. À l’issue de son stage d’application à Tours, il rejoint en octobre 1950 le GCR 602 où il sert en tant que chef de peloton. Promu lieutenant un an plus tard, il se porte volontaire pour servir en Indochine. Il rejoint en avril 1952 le 3e Bataillon Thaï au sein duquel il occupe les fonctions de chef de section puis commandant d’unité. Entraîneur d’hommes au sens tactique développé, sa brillante conduite au feu lui vaut d’être cité trois fois et nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre exceptionnel. Blessé au combat, il est rapatrié sanitaire fin 1953. Rétabli, il rejoint la 222e CCR à Auxonne où il sert jusqu’en 1958. Il quitte alors une 2e fois l’Arme pour rejoindre l’ALAT. Breveté pilote d’hélicoptère, promu capitaine, il rejoint l’Algérie en 1958 où il s’illustre au sein de diverses formations de l’ALAT. Il y fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle, se posant aux commandes de son hélicoptère BELL au milieu des troupes au contact des rebelles, évacuant à plusieurs reprises sous le feu de l’ennemi et dans des conditions météo parfois très mauvaises de très nombreux blessés. Il rejoint la métropole en août 1962, sa brillante conduite au feu lui permettant de totaliser 8 titres de guerre : une blessure, 2 citations à l’ordre de la brigade, 2 à l’ordre de la division, 2 à l’ordre du corps d’armée et une à l’ordre de l’armée. Il s’est en outre vu décerner la Médaille d’Honneur du service de santé. Affecté à l’état-major de la 7e brigade motorisée en tant que chef du 4e bureau, il y est promu chef d’escadron le 1er juillet 1964. Il regagne son arme d’origine en 1966 au 521e groupe de transport, où il occupe la fonction de commandant en second. En 1969, il prend le commandement du GT 508 à Chaumont, mettant particulièrement en valeur dans ce poste ses grandes qualités humaines, son sens du service et celui de l’intérêt général. Affecté en septembre 1971 au centre d’instruction du Train (CIT) 151 (120e régiment du Train) à Fontainebleau, il y exerce les fonctions de directeur de l’instruction. Nommé lieutenant-colonel en janvier 1973, il rejoint en septembre 1974 le 1er commandement de logistique opérationnelle à Metz. Il y révèle à nouveau ses excellentes qualités de pédagogue et compte rapidement parmi les meilleurs logisticiens du moment. Il occupe successivement les postes d’adjoint puis de directeur du centre d’information et d’enseignement logistiques et enfin de directeur des études. Promu colonel en 1978, il termine sa brillante carrière en tant que commandant en second du 1er COMLOG. Atteint par la limite d’âge de son grade, il est nommé en 1984 au grade de général de brigade dans la 2e section du cadre des officiers généraux. Jean Frotte était Commandeur de la Légion d’Honneur, titulaire de la Croix de Guerre TOE et de la Croix de la Valeur Militaire avec 7 citations. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE CNE NATHALIE ENFRIN, CHEF DU DETSC/DAMAN 17 e détachement de soutien du combattant (DETSC) 17e mandat participe depuis le 20 mars à l’opération DAMAN au sein de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Situé sur la position UN 9.1, proche du village de Dayr Kifa au Sud Liban, le DETSC appartient à l’unité multifonctions logistiques (UML) rattaché au soutien national France (SNF). Ce détachement est composé de 24 personnels du régiment de soutien du combattant situé à Toulouse, d’un personnel du GSBdD de Metz et d’un personnel du GSBdD de Gap. Il a pour mission de soutenir l’ensemble des forces françaises stationnées au Sud Liban. Comme sur la plupart des théâtres d’opération, le détachement est soumis à une double subordination : subordination organique (chaîne commandement) auprès du capitaine commandant l’unité multifonctions logistiques dans les domaines de l’administration (notation, discipline, effectif, trésorerie...), de la vie courante et de l’opérationnel ; Train magazine / n°16 / décembre 2012 subordination fonctionnelle auprès du J4/ SH (soutien de l’homme) du PC SNF dans le domaine de l’emploi du détachement. Pour exécuter ses missions, le DETSC est divisé en 4 cellules : la cellule commandement, la section approvisionnement, l’atelier technique chaud et froid (ATCF) et le service du matériel du commissariat (SMCA). La cellule commandement (1/1/0) Le chef de détachement, en plus d’assurer le commandement de son détachement, est le détenteur-dépositaire et comptable des matériels du commissariat présents sur le théâtre. Il est chargé de la vérification des stocks et du respect du suivi comptable. Officier semi-direct, il est issu du corps technique et administratif. Le sous-officier pupitreur SILOCA a pour mission le suivi de l’exécution des mouvements sur le logiciel SIRIUS, la tenue des écritures et l’édition des procès verbaux, entre autre ceux concernant la réforme. Au Liban, il est aussi l’adjoint du J4/ SH et effectue l’édition des ordres de prêts et de reversements. Sous-officier BSTAT GAP (gestion des approvisionnements), il est l’interlocuteur du centre interarmées de coordination de la logistique des opérations (CICLO) et du Centre d’expertise du soutien du combattant et des forces (CESCOF). L’atelier technique chaud et froid (0/3/5) Les électromécaniciens frigoristes (EMF) doivent assurer la maintenance des matériels du commissariat mis à disposition des unités. L’atelier effectue une visite systématique et préventive chaque année des différents points de restauration du théâtre (Naqoura, 9.10, 9.1 et 6.41). Lors de son début de mandat, cette cellule a eu, entre autres, pour mission le démontage de l’ELC 500 (élément lourd de cuisson 500 rationnaires) sur le camp UN 2.45, puis sa remise en condition pendant 5 semaines avant de pouvoir de nouveau le mettre en service sur la position UN 9.1. La section approvisionnements (1/3/10) Le chef de section approvisionnement, officier du corps technique et administratif, commande deux groupes de 6 gestionnaires approvisionnement (GAP). Le groupe eau (0/1/5) assure le ravitaillement quotidien en eau sanitaire destinée à la consommation humaine via les citernes du commissariat, au profit de 3 positions UN françaises. Il livre en moyenne 200 M3 par se- maine et dispose de 3 TRM 10000 plateau et de 3 VTL pour assurer cette mission. Le groupe eau doit aussi nettoyer et hyper chlorer les cuves FINUL en place dans les sites isolés une fois par semestre. Le groupe MATSCA (0/1/5) assure le stockage, la réception, le reconditionnement et la distribution des matériels de campagne, des effets spécifiques, des rations de combat au profit des unités. Sa mission principale, en début de mandat, a été de procéder au nivellement des matériels dans le cadre du passage de la force de 1900 à 900 personnels. Le groupe a préparé 12 containers retour France ainsi que 8 matériels majeurs pour le premier affrété OUT, soit environ 2 millions d’euros de matériels. De plus, suite au démontage de l’emprise française du site UN 2.45, il a procédé à la réforme par destruction, sous le contrôle de la DIRCOM, de 500 000 euros de matériels en grande partie achetés sur le théâtre les années précédentes. Pour le prochain affrété du mois d’août, sa mission est de renvoyer en France 500 gilets pare-balles et 500 casques composites. Le service du matériel du commissariat (0/2/0) Interlocuteur privilégié des adjudants d’unité des compagnies, l’officier du matériel et son adjoint sont présents pour chaque prêt et reversement de matériels au groupe MATSCA. Au vu des effectifs restreints, le groupe MATSCA et le SMCA travaillent ensemble dans le but d’avoir une comptabilité des matériels saine. Ils suivent sur GEMACAT les matériels en prêts dans les unités mais s’occupent aussi des échanges de couchages et de la distribution des produits d’hygiène et d’entretien. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE CNE (R) VICTOR ANGELONI, OSA DU 516e RT i-septembre 2011, le 516e régiment du Train, corps leader du BATLOG PAMIR 9e mandat, a organisé la séquence initiale de sa mise en condition avant projection (MCP). Baptisé Key leaders Training, ce premier rendez-vous allait constituer le lancement officiel de la préparation la plus longue de toutes les opérations extérieures. Tringlots du 516e RT, maintenanciers du 3e régiment du Matériel, pétroliers du service des essences des armées (SEA), ravitailleurs du régiment de soutien du combattant (RSC) et brancardiers du régiment médical ont appris à se connaître et à s’estimer, avant l’étape suivante : le camp intermédiaire de la Courtine en novembre. Plus de 450 logisticiens ont été déployés durant ce camp où, cette fois au complet, le bataillon « Voie Sacrée » a eu à cœur de valider sa jeune devise « Ne pas subir ». Au programme : améliorer la connaissance et la cohésion mutuelle des unités, délivrer les informations spécifiques, clôturer le pack vital, poursuivre l’instruction C-IED, acquérir les savoir-faire interarmes (convoi, fonctionnement du CO), effectuer les tirs spécifiques et développer la rusticité. Le bilan de ce camp s’est révélé très positif selon le chef de corps du bataillon logistique, le lieuTrain magazine / n°16 / décembre 2012 tenant-colonel Lecubain ; les objectifs atteints ont été au-delà de ceux escomptés. Le parcours logistique au centre d’entraînement des blindés au camp de Mourmelon en semaine 49 et 50 fut ensuite un rendez-vous majeur pour les protagonistes. Dans des conditions climatiques particulièrement difficiles et contraignantes, l’organisation de convois dans des situations des plus réalistes a fait prendre conscience à chacun de la nécessité de maîtriser les procédures et les savoir-faire. Là aussi les résultats se sont montrés très probants. Le BATLOG a enfin achevé sa préparation collective au détachement d’assistance opérationnelle (DAO) de Canjuers le 9 février 2012. Cette dernière étape de la préparation fut le point culminant de la mise en condition opérationnelle (MCO). 27 VAB, 23 VTL dont certains blindés et 14 véhicules de transport et de distribution de carburant permirent aux soldats logisticiens de s’entraîner dans un environnement qui correspond au théâtre afghan. L’ultime phase de la préparation s’est déroulée à Mailly, en février dernier, dans le cadre de l’exercice préparatoire pour l’Afghanistan. Elle consistait à la vérification avant projection de venaient compléter le dispositif sur le théâtre afghan le samedi 14 avril. l’état-major du BATLOG. De nombreux exercices de rédaction d’ordres et de résolution d’incidents multiples attendaient les cadres chargés d’armer le CO. Le bilan de ce dernier camp fut très positif au dire du chef de corps du BATLOG. Les objectifs atteints se situèrent également au-delà de ceux attendus. La préparation du bataillon ayant été validée, il restait à organiser le départ. La cellule projection fut chargée de cette mission ; l’allégement du personnel et l’armement, soit près de 33 tonnes, furent conditionnés puis expédiés vers Kaboul. Le jour même, l’offensive du « printemps afghan » venait rappeler à tous, si besoin était, la dure réalité de cette mission exaltante. Au cours de ce qui pour tous était un baptême du feu, les gestes et postures longuement répétés lors des séances de drill ont démontré leur efficacité. Chacun a appliqué les consignes et l’opération menée par les Talibans a été sans conséquences. Peut être certains se sont à ce moment-là rappelé le vieil adage : « À entraînement difficile,… ». Fin mars, les 178 militaires du 516 ont rejoint le théâtre afghan pour une mission aussi longue que la préparation, mission qui a réellement débuté le 5 avril lors de l’émouvante cérémonie de transfert d’autorité entre le bataillon « Taillefer » et le bataillon « Voie Sacrée ». Les derniers éléments de circulation Sur le théâtre afghan, la mission de la circulation routière pourrait se résumer en un seul concept : escorter. Derrière ce mot se cache une diversité de convois, à commencer par les liaisons quotidiennes à escorter dans Kaboul : récupérations de personnels arrivant par voie aérienne militaire (VAM) à Kaboul international airport (KAIA), convois de taille restreinte de huit véhicules maximum, à destination de KAIA, camp Phoenix et du dépôt de munitions de Pol-e-Sharki. La quasi-totalité des mouvements des éléments du BATLOG se fait sous la protection des anges gardiens de la circulation. De plus, deux Quick Réaction Force sont activées en permanence. Mais les circulateurs ne restent pas uniquement dans la capitale. Ils mènent les convois majeurs dans le Parwan (Bagram), en Kapisa (Nijrab et Tagab) et en Surobi. Les missions vers Bagram sont du même acabit qu’à Kaboul avec une intensité d’environ deux convois par semaine. En revanche le dispositif mis en place sur les axes plus dangereux, Vermont principalement, qui relie Kaboul à la forward operating base (FOB) Tagab, ou certaines portions de l’Highway 7 vers la Surobi, nécessite une escorte montée par un peloton complet et s’inscrit dans de réelles opérations interarmes et interalliées mobilisant des centaines d’hommes, faisant plus que jamais de l’escadron de circulation et de transport une unité combattante. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE CNE INGRID AUGENDRE, COMMANDANT LE 2e ESCADRON DU 516e RT e 2e escadron (escadron de ravitaillement) a mis entre parenthèses sa mission majeure, le temps d’une projection dans le cadre des missions communes de l’armée de Terre (MICAT). Constituée majoritairement du 2e escadron, la compagnie PROTERRE commandée par le capitaine Augendre s’est envolée en juillet 2011, après une préparation de 6 mois dans le toulois, vers le soleil polynésien pour y séjourner jusqu’en novembre. Mais contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, l’escadron n’était pas en vacances sous les tropiques ! Quittant les brumes lorraines, c’est début juillet 2011 qu’une partie du 2e escadron du 516e RT est arrivée sur le Fenua, qui signifie « Rocher » en polynésien, pour former la 2e compagnie PROTERRE du RIMaP-P, avec pour ambition de mener à bien toutes les missions de soutien, dont la participation à la défense de l’île de Tahiti et de ses archipels. Cette mission a pour objectif de manifester la souveraineté française sous forme de détachements de présence constante, notamment sur l’île de Mururoa. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Dès leur arrivée, les marsouins du Train des équipages ont été mis à rude épreuve. La compagnie a été rapidement mise en situation lors du module d’adaptation au centre d’instruction en jungle polynésienne (CIJP). Ce stage a permis de découvrir les rudiments de la vie en jungle et certaines spécificités traditionnelles tahitiennes, comme le jus du « fameux » Fafarou (têtes de poissons marinées dans de l’eau de mer) qui ont laissé à certains des souvenirs indélébiles, notamment sur les papilles gustatives... Le moral de la compagnie n’a pas été entaché malgré le rythme soutenu des gardes et des missions, pas toujours gratifiantes, mais exécutées avec motivation, dynamisme et application et ce sur les nombreuses emprises militaires que compte la Polynésie (Mariani, dépôt de munitions de Papeari, Taravao...). Ce séjour a également permis de participer aux cérémonies de Bazeilles au sein du RIMaP-P et aux fameux « jeux de Bazeilles » dans une ambiance bon enfant. Les jeux étaient essentiellement basés sur la force et l’agilité. La course avec des jerricans sur la plage de la Pointe Vénus, les « régates » de pirogues ont démontré la volonté des « métros » de faire aussi bien que les « colos » et les résultats honorables en témoignent. La compagnie a eu l’opportunité de participer à la mission MATA’RAA sur l’atoll de Mururoa situé à 5 heures d’avion de Papeete. Dans des conditions plus précaires, les sections y ont assuré les missions permanentes de surveillance et d’entretien du site. Les bras se souviendront longtemps de l’arbre de fer « l’aïto » ; une section a participé à une campagne d’abattage (à faire pâlir des bûcherons canadiens) car certains arbres menaçaient le réseau routier et étaient jugés dangereux. Cette tâche aura été bénéfique car elle a permis d’entretenir physiquement et d’aguerrir les marsouins avant le stage au centre d’aguerrissement à l’outre mer et de l’étranger. Composé de 2 modules (école du franchissement et école du lagon), chacun a pu faire un bilan de ses capacités physiques et mentales, révéler sa vraie valeur et pour la plupart se dépasser. L’ensemble des savoir-faire acquis durant ces modules a pu être restitué lors d’un éprouvant raid synthèse de 48 heures pendant lequel les épreuves se sont succédées : marche, descente en rappel, prise à partie, réaction aux embuscades, infiltration sur l’île de Mooréa. Les esprits resteront longtemps marqués par la progression durant toute une nuit de la compagnie sur des embarcations « 6 hommes » ! Malgré le stress et la fatigue, les bruits et cris inquiétants, la mission de reconnaissance a été remplie avec succès. La mission de la 2e compagnie PROTERRE fut riche et dense, les activités et services nombreux et ce sous des auspices favorables puisque l’ensemble de la projection du 2e esca- “ chacun a pu faire un bilan de ses capacités physiques et mentales, révéler sa vraie valeur et pour la plupart se dépasser. dron s’est déroulé pendant « l’hiver tahitien » (25 à 29° C). La compagnie n’a pas eu à subir de tempête tropicale durant son mandat mais a tout de même participé à un exercice « CYCLONEX » trois semaines avant son départ où elle a été mise en situation. Un exercice régimentaire est en effet organisé une fois par an pour permettre de mesurer les difficultés que peuvent engendrer le passage d’un cyclone, de contrôler l’acquisition des bons réflexes du personnel et vérifier le matériel à déployer comme les motopompes. Enfin, un nombre important de personnels a eu l’opportunité de pratiquer, dans le cadre d’activités sportives, le « va’a », pirogue traditionnelle polynésienne équipée d’un balancier ou encore de s’adonner aux joies de la plongée sous-marine. Les cadres et les militaires du rang du 2e escadron du 516e RT sont rentrés fatigués en métropole mais enrichis d’une expérience nouvelle, la tête pleine d’images et de souvenirs et ont rapidement repris les routes de France pour assurer leurs missions de logisticiens. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL DUVAL, CHEF BOI DU 519e GTM u 1er avril au 10 mai 2012, le 519e GTM a participé à l’exercice Gulf 2012 aux Émirats Arabes Unis (EAU). Cet exercice conjointement organisé par la France et les EAU a réuni près de 1800 militaires dont 1100 déployés depuis la France. En réalité, pour le 519, l’exercice a commencé dès le début du mois de mars car un district de transit interarmées maritime (DiTIM) a été activé à Toulon pour accueillir le matériel prévu pour être embarqué sur l’ARK FORWARDER, navire affrété pour l’occasion. Quatre TSM (train spécial militaire) ont été nécessaires pour acheminer les quelques 200 véhicules et 60 conteneurs jusqu’à la plate-forme de projection de Toulon. Les 19 et 20 mars, le navire a été chargé de ces matériels avec notamment, 26 chars Leclerc, 3 chars de dépannage, 2 VPC (VBCI en version PC) avant de rejoindre Djibouti où de nouveaux matériels ont complété ce chargement le 1er avril. Train magazine / n°16 / décembre 2012 “ Cet exercice a permis au 519 de déployer pour la première fois depuis 2006 sa structure de PC SPOD. Cet exercice a permis au 519 de déployer pour la première fois depuis 2006 sa structure de PC SPOD. En effet, l’une des missions majeures du régiment consiste à assurer le commandement et l’armement d’un SPOD dans le cadre d’une entrée en premier dans un contexte national ou multinational. présenter aux autorités militaires présentes les missions spécifiques du 519 dans le cadre d’une entrée en premier. Le navire affrété a été déchargé les 7 et 8 avril à Abu Dhabi où un détachement de transit interarmées maritime (DéTIM) aux ordres du PC SPOD a été activé, puis rechargé les 7 et 8 mai après la fin de l’exercice. Ainsi, en s’appuyant sur le thème de Gulf 2012, un PC SPOD a été activé à Abu Dhabi. Même si la structure de ce PC était extrêmement réduite, l’exercice a permis au régiment de s’entraîner dans un environnement interarmées réaliste et de Le navire affrété était de retour à Toulon pour y être déchargé les 27 et 28 mai. Pourtant, l’exercice s’est réellement terminé pour le 519e GTM le 8 juin 2012 avec le départ du dernier TSM transportant le matériel ayant participé à l’exercice. Train magazine / n°16 / décembre 2012 1 “ Se souvenir, mettre à l’honneur, mais aussi innover et surprendre : tels ont été les maîtres-mots qui ont présidé à la préparation et au déroulement des festivités de commémoration du 205e anniversaire de la création de notre Arme. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME Cette année, le général Etienne, nouveau Père de l’Arme, avait tout d’abord tenu à rassembler le maximum de tringlots autour de l’Étendard de l’Arme et lancé par conséquent des invitations vers tous ceux qui servent ici et là en dehors de nos formations. Nombreux furent ceux qui ont répondu à cet appel. La participation active de l’état-major et des personnels de la 1re brigade logistique, pourtant en Espace d’Entraînement Brigade à la Courtine, a de plus assuré le succès de ces journées qui ont débuté par les assises du Train et l’information des officiers généraux (2 S) (photos 2 et 3). Première nouveauté 2012 Au soir du 22 mars, le traditionnel concert, offert par la musique du 1er RTP au profit de la CABAT, s’est déroulé en ville, dans la prestigieuse et monumentale salle « Duc Jean » aimablement prêtée par le conseil général du Cher (photo 4). Le lendemain, la non moins traditionnelle cérémonie du souvenir au monument aux morts du Train était l’occasion, parmi nos morts de tous les conflits, de rendre un hommage particulier d’une part à nos très grands anciens de la Grande Armée, qui ont pour beaucoup péri dans l’hiver russe de 1812 au service de leurs camarades, et d’autre part à 2 3 4 nos anciens de la 101e compagnie du Train qui se sont illustrés il y a 70 ans en soutien de la 1re BFL à Bir Hakeim (photo 5). Une arrivée en force du RSC au sein de l’Arme Pour se faire connaître et marquer de belle façon sa première participation à la fête de l’Arme, le régiment de soutien du combattant (RSC) nous avait fait l’amitié de déployer un certain nombre de ses matériels : remorque-douche, remorque de soutien section, tente de démonstration « protection contre les effets balistiques » et surtout une unité mobile de boulangerie de campagne (UMBC). Cette dernière, armée par la sympathique équipe de l’adjudant-chef Bileulou, a œuvré la nuit du 22 au 23 mars pour fabriquer les petits pains du repas de cohésion et, assisté du personnel du cercle, offrir aux participants à la cérémonie du souvenir un délicieux café-brioche (photos 6 et 7). 5 Train magazine / n°16 / décembre 2012 6 7 Une prise d’armes pleine de rigueur Le général Etienne, commandant l’école du Train, présidait cette cérémonie, accompagné du général de division Houdinet, adjoint soutien du général commandant les forces terrestres, du général de division Rivault, chef d’état-major de l’état-major interallié stationné à Madrid, du général Coqueblin, commandant les EMB et l’école du Matériel, du général Jacquement commandant la 1re Brigade Logistique, du général de division (2S) Rémondin, président de la FNT, et du général de brigade aérienne Boussard, commandant le Centre Multimodal des Transports. Malgré la disparition de l’ordre de bataille de nos bases et bataillons de soutien, les troupes aux ordres du colonel Chauffour et renforcées par le RSC ont eu à cœur de se présenter au public de belle manière et ont clos la cérémonie en défilant de manière irréprochable (photos 1,8 et 9). 9 ritime (519e GTM). Il a enfin évoqué le lâche assassinat, quelques jours plus tôt, de notre camarade du 1er RTP : le maréchal des logischef Ibn Ziaten Imad (photo 10). 10 8 L’Ordre du Jour du Père de l’Arme Après avoir mis en exergue le dévouement et les sacrifices de nos anciens durant plus de deux siècles, le général Etienne a ensuite salué la compétence et le courage de tous ceux qui ont servi le 517e RT, qui a roulé son étendard en mai dernier. Il a ensuite accueilli dans nos rangs le régiment de soutien du combattant et le 519e groupe de transit maTrain magazine / n°16 / décembre 2012 1112 Mise à l’honneur du 519e GTM Pour marquer solennellement l’arrivée de sa nouvelle unité au sein de l’Arme, le colonel Gilistro a souhaité que cinq de ses personnels soient décorés sur le front des troupes de la médaille commémorative française, agraphe « Lybie » (photo 11). Dernière présence du 517 à la fête de l’Arme Un TRM 700-100 chargé d’un VBCI trônait en fond de tableau au milieu de la place d’armes, rappelant aux participants que « le régiment du million d’éléphants » roulerait très prochainement son Étendard (photo 12). Participation remarquée du 1er RTP Cette année encore, le 1er RTP a contribué pour une bonne part à la réussite de la fête d’Arme. C’est d’abord sa musique qui, outre le concert de la veille, a non seulement assuré l’animation de la prise d’armes, mais surtout régalé les spectateurs à l’issue en présentant une animation musicale de haute volée. C’est ensuite une équipe de parachutistes qui a effectué sur le fond de ciel bleu azur d’une météo particulièrement clémente, un saut de précision sur la place d’armes (photos 13 et 14). Les lieutenants de la DA particulièrement actifs La division d’application, non contente de trouver dans ses rangs l’émérite cavalier pour tenir le rôle de l’Empereur, a pris l’initiative à l’issue de la prise d’armes de faire une magnifique haie d’honneur aux autorités et à tous les participants, en costumes Train du second Empire (photos 15 et 16). Ravivage de la flamme à l’arc de Triomphe Le 26 mars au soir, c’est en plus petit comité que la DA, le général Etienne et des délégations de cadres de nos formations accompagnaient les anciens de la FNT pour la traditionnelle cérémonie de ravivage de la flamme (photos 17 et 18). 13 14 15 16 17 18 Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME lors que s’achèvent à l’été 2012 les dernières mesures de réorganisation, le général Patrick Etienne, commandant l’école du Train, a entamé une première série de visites dans les régiments, dans les CIEC placés directement sous sa responsabilité, mais aussi auprès de nos associations d’anciens. C’est donc en Père de l’Arme qu’il s’est rendu successivement dans les CIEC de Sissonne et Mourmelon le 6 décembre 2011, au CIEC de Montlhéry et au 121e régiment du Train les 10 et 11 janvier 2012. Les 15 et 16 janvier, c’est le régiment de soutien du combattant (RSC), fraîchement intégré dans l’Arme, qui recevait sa visite à Toulouse, visite prolongée chez le doyen de nos officiers généraux, le Gal (2S) Bruch, avec qui il a pu échanger son expérience de commandant de l’école du Train(1). Ce seront ensuite les 30 et 31 janvier le 503e régiment du Train fraîchement installé à Nîmes-Garons, puis le 517e régiment du Train et le CIEC de Châteauroux qui recevront le Père de l’Arme le 7 février 2012. Dans la foulée, les 8 et 9 février, le général Etienne profitait du fait que le 1er régiment du Train parachutiste de Cugnaux recevait l’assemblée générale de la FNT pour le visiter et rencontrer le bureau de la FNT. Train magazine / n°16 / décembre 2012 En visite au RSC Les 15 et 16 février suivants, le général poussait jusqu’à Toulon pour rencontrer le personnel du 519e groupe de transit maritime (GTM), récemment redéployé sur la base navale de Toulon. À l’issue de la fête du Train à Bourges, le Père de l’Arme répondait à l’invitation de la dynamique amicale du Train de la Meuse de participer à son AG les 30 et 31 mars. Le 9 mai, le général avait le plaisir de constater au 511e RT d’Auxonne comment avait évolué le régiment qu’il a commandé il y a quelques années, avant de visiter le lendemain le dernier des 5 CIEC, celui de La Valbonne. Le 1er juin, le Père de l’Arme accompagnait à Châteauroux les hommes et femmes du régiment du « Million d’Éléphants » qui assistaient au roulage de leur Étendard. Chez son Grand Ancien, le général (2S) Bruch Le général clôturait enfin ce semestre de déplacements vers les femmes et les hommes du Train en effectuant deux séjours auprès de ses lieutenants présents au camp interarmes des divisions d’application (CIADA). L’ensemble de ces visites a d’abord permis de resserrer les liens, d’une part avec les associations d’anciens, d’autre part entre les formations du Train et leur école, de mieux cibler ensuite les besoins en formation des unités. Les visites dans les CIEC ont enfin permis de démontrer au personnel de ces derniers, malgré l’éloignement de la portion centrale, l’intérêt porté par le général aux métiers de la conduite et aux formations dispensées dans les centres. Le général Etienne préside la prise d’armes rassemblant au 1er RTP les participants à l’AG de la FNT Au 519e GTM (1) Le général (2S) Gaston Bruch est l’un de ses illustres prédécesseurs, ancien directeur de l’instruction de l’EAT à Tours, puis commandant en second de 1957 à 1960 avant de prendre le commandement de l’école de 1965 à 1967. Admis en deuxième section en mars 1969, il s’est retiré à Cugnaux près de Toulouse. Né le 21 mars 1911, il a fêté ses 101 ans juste avant la dernière fête du Train. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME e 12 avril dernier, comme tous les ans, les EMB ont rassemblé les officiers traditions des unités du Train et du Matériel pour une journée d’information. Cette activité s’est cette fois-ci déroulée en ville dans le cadre plus prestigieux de la salle du 95e de ligne, dans les locaux de la Délégation Militaire Départementale du Cher, où ils ont été accueillis par le général Etienne, Père de l’Arme. Le commandant Récamier, conservateur du musée du Matériel, a ensuite rappelé à l’as- sistance l’organisation de la chaîne « traditions » et les fondamentaux du « métier » de responsable des traditions et du patrimoine d’un corps. À l’issue d’un sympathique buffet-debout riche en échange d’expériences, chaque Arme a déroulé en décentralisé des activités équivalentes: présentation de l’association des Amis du Musée et de l’Arme du Train par son président, le général (2s) Bourgin ; présentation de la Fédération Nationale du Train par son président, le Gdi (2s) Rémondin, qui a en particulier exposé les actions envisagées par son association dans le cadre des commémorations à venir du centenaire de la Grande Guerre et en particulier celui de la Voie Sacrée ; présentation des dossiers Patrimoine-Traditions en cours par l’officier culture d’arme. Après le mot de clôture prononcé par le général Coqueblin, commandant les EMB, les participants ont pu visiter notre musée et nouer avec le major Jeanselme, conservateur-adjoint pour le musée du Train, les contacts nécessaires concernant leurs activités traditions en cours. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LTN NOWAKOWSKI, CHEF DU PCR 2, ECR 515e RT e 2e peloton de circulation routière du 515e régiment du Train a pris part à la phase dynamique de l’exercice NAWAS 2012 entre les 17 et 24 mars derniers. Cet exercice interalliés consistait en la mise en œuvre dynamique d’un groupement tactique de l’artillerie sol-air (GTASA) entre la région toulousaine et le camp de Biscarosse. Le fuseau de plus de 250 kilomètres de long et 150 de large offrait un terrain de manœuvre approprié au déploiement du dispositif. Sous les ordres du 54e régiment d’Artillerie, le GT était renforcé de batteries ou de sections SATCP (Sol-Air Très Courte Portée, MISTRAL) du 35e RAP, du 68e RAA, du 3e RAMA ou encore de l’armée belge, et surtout, pour la première fois, de deux sections SAMP/T (sol-air moyenne portée terrestre) de la composante défense sol-air de l’armée de l’Air. Le peloton en PVP a été placé sous les ordres du LCC (Land Component Command-Commandant de la Composante Terrestre), qui l’a détaché sous TACON (Tactical Control, détachement pour emploi) du chef du GTASA. Les missions des circulateurs se sont principalement concentrées sur la reconnaissance tactique et technique de points d’implantation à priori difficiles, sur les bascules quotidiennes des postes de commandement régimentaire et surtout sur celles des sections SAMP/T. Les procédés d’action principalement retenus ont été une combinaison entre dispositif dynamique et statique. Les rames aux dimensions les plus contraignantes bénéficiaient d’un accompagnement par des éléments de circulation et passaient sur les itinéraires dont les points les plus problématiques étaient tenus par du personnel habilité du peloton. Ces procédés ont permis, et ce malgré des élongations pouvant atteindre plus de 80 kilomètres et des détachements de plus de 50 véhicules, d’acheminer les éléments en toute sécurité et dans les délais les plus brefs, leur permettant ainsi d’assurer la sûreté anti-aérienne sur la zone de responsabilité. Enfin, le peloton a appuyé l’accès au camp de Biscarosse de plus de 250 véhicules du dispositif et les a accompagné sur leurs positions de tir. Les artilleurs ont ainsi pu mener une campagne de tirs réels, marquée par la passation de compétence « moyenne portée » entre les Hawks du 402e RA, qui ont tiré pour la dernière fois et leurs successeurs SAMP/T de la BA de Mont-de-Marsan, passation donc entre terriens et aviateurs. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LTN POTTIER, OFFICIER COMMUNICATION 1re BL u 12 mars au 6 avril 2012 s’est déroulé sur le camp de La Courtine l’espace d’entraînement brigade (EEB) de la 1re BL. Près de 3000 militaires de la brigade et plus de 750 véhicules étaient présents pour cette manœuvre annuelle d’envergure. Pour le général Jacquement, commandant la brigade, l’engagement opérationnel constitue la finalité du métier de soldat. Les EEB sont donc pour lui une occasion privilégiée d’aller à la rencontre des formations de la brigade et d’en évaluer le niveau de préparation opérationnelle. La 1re brigade logistique s’impose naturellement comme intégrateur de la préparation opérationnelle des différentes composantes du soutien et de la logistique opérationnelle, en ambiance interarmes, interarmées, interservices et multinationale. Ainsi ont participé à cet EEB, une unité du 2e régiment de dragons NBC, une unité de la base pétrolière interarmées de Chalons sur Saône ainsi que les écoles militaires de Bourges dans le cadre des actions de partenariat. Train magazine / n°16 / décembre 2012 L’EEB 2012 a regroupé trois grandes familles d’activités. La première famille a renforcé la capacité « Command and Control » (C2) de la brigade au travers des exercices de déploiement de PC qui permettent de poursuivre l’effort en matière de numérisation de l’espace de bataille (NEB): GSD (groupement de soutien divisionnaire) pédagogique le 21 mars , évaluation de PC régimentaire (ANTARES) du 515e RT, évaluations NEB du régiment de soutien du combattant et du régiment médical, certification NEB du 121e RT. La cellule EVAC INFO (cellule « évacuation information » d’enregistrement des ressortissants) du CRER (centre de regroupement et d’évacuation de ressortissants) a été déployée à l’arrivée au camp pour la phase d’« in processing », comme on le fait sur un théâtre d’opérations. Un état-major tactique appui mouvement et des pelotons de circulation ont été déployés pour faciliter les déplacements aller-retour des convois. La seconde famille d’activités a permis de poursuivre les efforts en matière d’instruction spécialisée : stages de secourisme au combat, moniteurs de tir, TIOR (techniques d’intervention opérationnelles rapprochées), MATSH (matériel soutien de l’homme), rallye motocyclistes, exercice de balisage, exercice NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) et rallye MICAT (missions communes de l’armée de Terre). La dernière famille a permis de renforcer la cohésion de la brigade par le biais de challenges sportifs (parcours de tirs, raid orientation, parcours combat en localité, cross brigade, sans oublier la fête du Train). L’EEB 2012, temps fort de préparation opérationnelle de la 1re brigade logistique s’est inscrit dans la logique « capacité d’entrée en premier de la 1re BL sur un théâtre d’opérations ». C’est le fil conducteur de l’année 2012 qui s’achève avec le contrôle opérationnel du PC de la brigade en octobre lors de l’exercice Citadel Guibert. À cette occasion, l’étatmajor, qui n’a pas été évalué depuis 2004, est déployé en configuration GSIAT (groupement de soutien interarmées de théâtre). Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE CNE DEMOLLE, BUREAU OPÉRATIONS INSTRUCTION DU 121e RT groupement de circulation routière placé sous les ordres du CRR-FR. Il était chargé plus particulièrement de faciliter les mouvements de la force entre les plots de débarquement (APOD, SPOD) et la zone de déploiement. Co-localisé avec le MTCC (mouvement transport coordination center) du G4 du CRR-FR, cet exercice a notamment permis de montrer toute l’importance et l’utilité de disposer de moyens de circulation routière dans ce type d’opération. lacé aux ordres du lieutenant-colonel Depré, chef du BOI du 121e RT, le CMO/MVT (centre de mise en œuvre mouvement) a participé à l’exercice Citadel Guibert 2011 qui s’est déroulé du 27 novembre au 9 décembre 2011 au Training Center de Sennelager (Allemagne). Basé sur le thème de l’entrée en premier d’une force d’interposition dans un pays d’Afrique, cet exercice avait notamment pour objectifs l’entraînement du corps de réaction rapideFrance (CRR-FR) et l’évaluation opérationnelle de l’état-major des forces (EMF1). Le CMO/MVT y a joué son rôle d’état-major d’un Train magazine / n°16 / décembre 2012 En dépit de quelques problèmes techniques qui n’ont pas permis de pouvoir utiliser tout le potentiel des moyens SIC, le personnel armant le CMO/MVT a pu se familiariser avec un environnement multinational et parfaire ses connaissances linguistiques notamment grâce à des relations étroites et cordiales avec leurs homologues du CRR-FR. S’occupant principalement jusqu’à présent de la montée en puissance et de la gestion des mouvements dans le cadre de l’opération « 14 Juillet », ce premier exercice pour le CMO a permis de démontrer toute l’étendue de ses capacités et augure d’une participation active aux exercices nationaux et multinationaux à venir. PAR LE CNE DEMOLLE, CHEF DE CELLULE EMT/CIRCU, 121e RT e CMO (centre de mise en œuvre) mouvement (MVT) du 121e RT a été désigné par la 1re brigade logistique (BL) pour armer un EMT (état-major tactique) dont la mission était d’appuyer les mouvements des unités au cours de l’espace d’entraînement brigade du 12 mars au 5 avril 2012. Après un déploiement en avance de phase afin de préparer l’arrivée des troupes en liaison étroite avec l’UVL (unité vie logistique), les circulateurs ont accueilli les formations et les quelques 600 véhicules entre le 12 et le 15 mars, les ont dirigé vers la zone des pleins et leur ont indiqué leur parking respectif. Le dispositif (fléchage et renseignement entre Ussel, Aubusson et La Courtine) mis en place au nord et au sud du camp permettait d’assurer le respect des itinéraires et des crédits de mouvements. Par la suite l’EMT et ses pelotons ont réalisé un exercice balisage de nuit de 6 km où près de 200 véhicules et 500 personnels ont pu tester la conduite de nuit en « black out ». De mémoire de circulateur, cela faisait bien longtemps qu’un balisage de cette ampleur n’avait pas été réalisé. Après diverses missions confiées par l’EM de la BL (dont des contrôles radar aux résultats heureusement négatifs), les circulateurs ont commencé à préparer le départ de l’ensemble des unités. À compter du 2 avril, les unités ont pu regagner leur garnison en bon ordre et dans les délais impartis, dans le strict respect du TQMT (tableau quotidien des mouvements et transports). En conclusion, cet EEB a été un excellent moyen de faire travailler les fondamentaux « métier » des circulateurs et les usagers ont été unanimes quant à la qualité du travail accompli. Les circulateurs travaillent souvent dans l’ombre, notamment dans les coulisses du défilé du 14 juillet. Mais à La Courtine, ils ont été vus et leur travail reconnu. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR Mme SANDRA CALDERON, ADJOINT COMMUNICATION DU 503e RT Le 17 janvier 2012, le 503e RT a accueilli les premiers éléments, matériel et personnel, de l’équipe Enduro de l’armée de Terre-Fédération française de motocyclisme (EEAT-FFM). Cette équipe de renommée internationale, composée de sportifs de haut niveau de la Défense, a été définitivement intégrée au 503 dès le 6 février 2012. L’enduro est une compétition de motocyclisme particulièrement exigeante, épreuve d’endurance et de régularité en terrain varié. L’escadron de circulation routière (ECR) a tenu à participer particulièrement à l’accueil des « motards », en plaçant leurs véhicules -PVP et motos CAGIVA- de chaque côté du camion de démonstration de l’EEAT-FFM et en échangeant des discussions techniques entres pilotes motocyclistes passionnés, admiratifs des belles mécaniques Enduro. L’EEAT-FFM, créée en 1995, est composée d’une équipe d’encadrement de 4 personnes dont l’entraîneur national FFM, de 5 mécaniciens et de 4 pilotes. Ces militaires, volontaires ou engagés de l’armée de Terre, se sont disTrain magazine / n°16 / décembre 2012 tingués tout au long de l’année en étant sur de nombreux podiums français et internationaux. Ainsi, deux de ces pilotes ont représenté l’équipe de France et ont permis à l’EEAT-FFM de ramener en 2011, en Finlande, son sixième titre de champion du monde par équipe. L’installation effective de l’équipe a donc eu lieu courant février. Engagée en permanence à l’étranger sur différentes compétitions, telles que le Chili et l’Argentine en mars-avril 2012, son point de chute se situe au camp militaire des Garrigues où elle dispose d’une installation adaptée et réglementée. Pour marquer l’arrivée de l’équipe Enduro de l’armée de Terre au sein du régiment, une cérémonie a eu lieu le lundi 27 février 2012, durant laquelle l’armée de Terre, la Fédération française de motocyclisme et le 503e régiment du Train ont présenté officiellement l’équipe aux nombreuses autorités civiles et militaires ainsi qu’aux personnalités régionales et nationales du monde sportif. Les maires des communes avoisinantes, les élus délégués aux sports, le général Windeck, commandant la 6e brigade légère blindée, les présidents de ligues et clubs motocyclistes de la région, d’anciens pilotes de l’EEAT-FFM ont assisté à une démonstration des pilotes ainsi qu’à une mise en situation « en réel » de l’intervention des mécaniciens. La matinée a continué par la coupe symbolique du ruban, par le général Jacquement, commandant la 1re brigade logistique, représentant le chef d’état-major de l’armée de Terre, avec Monsieur Bolle, président de la Fédération française de motocyclisme et le colonel Santoni, chef de corps du 503e RT, marquant ainsi l’intégration de l’EEAT-FFM au régiment. À l’issue des discours, l’adjudant-chef Pineau, chef de l’équipe, s’est vu remettre une lettre de félicitation du chef d’état-major de l’armée de Terre, saluant les excellents résultats obtenus lors de ces douze années de service au sein de cette équipe. En outre, le conducteur de 1re classe Queyreyre a reçu la médaille de la défense nationale échelon bronze, à titre exceptionnel, pour son palmarès 2011 avec l’acquisition de son titre de champion du monde remporté avec l’équipe junior de la sélection France, lors de la 88e édition de l’International 6 days Enduro. La cérémonie s’est achevée par la signature de la convention entre l’armée de Terre et la fédération française de motocyclisme. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE CNE DE CHASTELLUX, OFFICIER TRAITANT BOI / 515e RT 0% de la population mondiale vivra en ville en 2030. Après la fermeture du théâtre afghan d’ici 2 ans, des déploiements du volume d’un groupement tactique interarmes (GTIA) autonome sur un théâtre d’engagement outre-mer pourraient devenir monnaie courante. Ces deux éléments militent pour le passage des escadrons de RTRS au centre d’entraînement au combat en zone urbaine (CENZUB), articulés en sous-groupement logistique et travaillant au profit d’un GTIA. Dans cet esprit-là, le 2e escadron du 515e RT a effectué une rotation à Sissonne en coordination avec le 35e régiment d’Infanterie. De nombreux enseignements (ré)apparaissent à la fin d’une telle activité. Le document de référence, rédigé par feu la 2e brigade logistique mérite d’être revu, complété et validé par le centre de doctrine d’emploi des forces (CDEF). Le sous-groupement logistique doit en effet être autonome en ce qui concerne la sûreté de ses installations et de ses convois face à une menace de niveau 2. Par voie de conséquence, le renforcement par deux sections Proterre, un détachement cynotechnique et un élément d’appui Génie pour l’organisation du terrain semblent un minimum. Deux pelotons de circulation routière permettraient en outre d’assurer toutes les escortes : convois planifiés, missions urgentes inopinées (VIP, EVASAN) et bascules d’implantations. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Au cours de cet exercice, des adaptations innovantes ont permis de faire face aux différentes menaces, comme par exemple inclure un ou deux groupes Proterre dans des VAB pour donner, si nécessaire, une capacité de réaction face à une foule hostile ou un obstacle. Les facteurs de réussite d’un tel exercice sont notamment la bonne gestion du « battle rythm » par le binôme CDU/OA et la mise en œuvre par les chefs de section de l’agressivité strictement nécessaire face à une menace non conventionnelle. Dans cet environnement hostile, l’aguerrissement moral et physique est bien plus qu’un concept. S’affranchir de la météo, déceler les forces adverses (FORAD) en pleine nuit, négocier face à une foule hostile ou désemparée ne s’improvise pas. Ce passage au CENZUB a été rendu réellement pédagogique par l’excellence du binôme FORAD/analyse après action. Bien loin des à-priori initiaux, les « 3 ALPHA » enrichies de vidéos pertinentes ont permis de voir progresser l’escadron durant l’exercice synthèse. Ces rotations logistiques doivent non seulement perdurer mais être encore plus intégrées dans le jeu d’un CO de GTIA avec appropriation de procédures communes. PAR LE LCL HUGON, COMMANDANT EN SECOND DU 503e RT epuis les attentats du 11 septembre 2001, la guerre contre le terrorisme ne cesse de présider aux destinées des unités du 503e régiment du Train. Mais en cette fin d’année 2011, il n’est plus question de « warning shot » ou de « convoi logistique vers les FOB ». Il s’agit, dans le cadre de la mission Vigipirate, de surveiller, d’une part des sites renommés dans Paris et d’autre part les lieux les plus exposés sur l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Chargé d’armer le groupement Rouge, le détachement du 503e RT était composé de deux compagnies Proterre (l’escadron de ravitaillement à deux sections et l’escadron de transport à trois sections) et d’un état-major tactique. Tous les Tringlots de Nîmes ont pris la route de Paris le 31 octobre 2011. Durant la semaine qui a précédé à cet engagement, le personnel du régiment a suivi une préparation intensive, comprenant principalement des séances de TIOR et de tir à l’arme de dotation. Par ailleurs, chacun s’est imprégné au mieux des subtilités de la légitime défense et de son cadre juridique en métropole. Déployés sur les sites sensibles parisiens et plus particulièrement dans les lieux de « grand passage » comme les gares, les stations de métro, la Tour Eiffel ou l’aéroport de Roissy, les hommes et les femmes du « fier 503 » ont abordé cette MISSINT avec un réel dynamisme et une farouche détermination. Le particularisme des sites surveillés nécessite une attention permanente et une impérieuse concentration du personnel lors des patrouilles. Les uns doivent contrôler l’embarquement des passagers des compagnies israéliennes El Al et Arkia. Les autres, recherchent les bagages abandonnés et renforcent la police aux frontières afin d’éloigner les voyageurs en attendant que les démineurs fassent exploser les colis les plus suspects. Chaque escadron a effectué plus de 6000 km de patrouilles à pied et côtoyé quelques 10 millions de personnes, visiteurs ou voyageurs. Vigipirate a également permis à de vrais provinciaux d’approfondir leur connaissance de Paris, de se divertir en profitant des spectacles proposés, aussi bien le temps d’un match de football au stade de France, que d’un tour à Eurodisney ou de la participation à l’enregistrement d’une émission TV. Par ailleurs, la participation d’une section à la cérémonie de ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu est considérée comme une mission annexe. Cependant, le recueillement et le caractère solennel d’une telle activité associée au souvenir, ont constitué un moment émotionnel très fort, notamment pour les plus jeunes d’entre nous. Rigueur, concentration et enthousiasme ont prévalu tout au long de cette quinzaine durant laquelle les soldats du « fier 503 » ont démontré de belles qualités humaines et professionnelles. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME e mercredi 23 mai 2012 à Déols, à quelques kilomètres de Châteauroux, se sont déroulés la prise d’armes de dissolution et le roulage de l’Étendard du 517e régiment du Train. C’est la fin d’une énième époque pour le 517e RT. L’histoire de cette unité aux traditions prestigieuses est riche de nombreuses dissolutions et transferts de garnisons. Il a déjà été dissous plusieurs fois : à la Libération, en Indochine et au Maroc. Recréé à Laon-Couvron, il a ensuite été transféré à Vernon et enfin à Châteauroux, garnison dans laquelle il comptait déjà 14 années d’existence. Cette cérémonie, qui a vu le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Ract Madoux prononcer l’ordre du jour de dissolution du régiment, a été l’occasion de décorer de la croix de la Valeur Militaire l’adjudant Lagouche, le maréchal des logis-chef Smis et le brigadier-chef Jouhanneau qui se sont distingués en Afghanistan. En effet, sous l’impulsion du colonel Méhu, son chef de corps depuis deux ans, le régiment a conservé jusqu’au bout sa capacité opérationnelle en participant aux engageTrain magazine / n°16 / décembre 2012 Train magazine / n°16 / décembre 2012 ments extérieurs et en formant le personnel des deux escadrons de transport de blindés destinés respectivement au 503e RT de Nîmes et au 511e RT d’Auxonne, en vue d’y transférer des compétences professionnelles intactes. Roulé pour la dernière fois par le colonel Méhu, l’Étendard est maintenant transféré aux Invalides. Son patrimoine le plus prestigieux, comportant en particulier le fameux « Million d’Éléphants » et les souvenirs du maréchal des logis-chef Diop tué en Afghanistan le 13 janvier 2010, a été transféré au musée du Train où il figure en bonne place. Cette cérémonie de dissolution a enfin été l’occasion pour le chef de corps de remettre un chèque de 16 294 euros au général d’armée Thorette, président de l’association Terre-Fraternité. Ces fonds avaient été récoltés à l’occasion d’un concert interprété par la musique principale des troupes de marine le 26 mars 2012. Ils sont destinés à soutenir les actions conduites par Terre-Fraternité en complément de celles déjà menées par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT) au profit de nos blessés et de leurs familles. Train magazine / n°16 / décembre 2012 516e RT / nouvel hommage au général Bigeard Ses « petits gars », tringlots du 516, se sont retrouvés tout naturellement en première ligne lors du décès du général Bigeard le 18 juin 2010. Le régiment a depuis poursuivi sa mission, commencée en 1991, en accompagnant Gaby, sa femme, décédée le 4 juillet 2011 et sa fille Marie-France. La société d’entraide des membres de la Légion d’Honneur (SEMLH) a organisé au quartier Fabvier le 8 novembre dernier, la remise du prix « Honneur et Patrie » à cette dernière, en récompense du dernier ouvrage écrit par son père Ma vie pour la France, en présence du GCA Gobillard et du Professeur Larcan, décédé lui-même en 2012. Le 516e RT s’est enfin occupé de l’ensemble des souvenirs militaires du général, en assurant leur transfert vers le Musée des Armées et le Service historique de la défense. En remerciement de son accompagnement fidèle, le régiment s’est lui-même vu remettre par Marie-France Bigeard, quelques souvenirs du général. EMB / « Il n’est jamais trop tard pour bien faire » : un personnel civil des EMB à l’honneur Le 25 mai dernier, M. Patrick Million, adjoint à l’officier communication des EMB, s’est vu remettre par le général Etienne, au nom du Ministre de l’Intérieur, la médaille de bronze d’honneur pour acte de courage et de dévouement. Les faits remontent en effet 35 ans en arrière. Le 8 juillet 1977, au cours des inondations du Gers, le brigadier-chef (Train) Million, alors en service au 420e bataillon parachutiste de commandement et de soutien, s’est spontanément porté au secours de sinistrés en compagnie de camarades, à l’aide de canots pneumatiques et de cordages trouvés sur place. Il a ainsi participé au sauvetage périlleux de sept personnes et a par ailleurs permis l’évacuation d’une quinzaine de véhicules. La rédaction adresse ses plus sincères félicitations à ce sympathique et dévoué collaborateur. 1er RTP / remise de décorations par le CEMAT Le 21 mai 2012, au 1er RTP, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général d’armée Ract- Madoux a présidé la cérémonie de remise de décorations à plusieurs étendards, drapeaux et militaires de la 11e brigade parachutiste. Pour leur participation à l’opération Harmattan en Libye en juin 2011, au cours de laquelle ils ont réalisé des missions de largage de nuit, sous menace sol-air omniprésente, huit sous-officiers et militaires du rang du 1er RTP ont reçu la croix de la valeur militaire : l’adjudant-chef Philippe Lamouroux, les adjudants Jimmy Ferry et Jérôme Lecoquierre, les brigadiers-chefs Stéphane Bastin, Cyrille Clausse, Jérôme Lamoly, JeanChristophe Tardivel et le brigadier Guillaume Lesieur. Train magazine / n°16 / décembre 2012 503e RT / Prise de commandement de la 2e compagnie du 33e RIMa Le 19 janvier 2012, l’escadron de ravitaillement du 503e régiment du Train, commandé par le capitaine Breynaert, a eu l’honneur et le privilège de se voir confier, pour quatre mois, par le Colonel Poisbeau, chef de corps du 33e Régiment d’Infanterie de Marine, le fanion de la 2e Compagnie (les Serpents) du régiment. Ces quatre mois sont passés à vitesse « grand V », puisque la compagnie a immédiatement enchaîné les évaluations initiales combat MICAT, une mission de souveraineté sur l’île de Marie-Galante, le CAOME, et participé fin mars à un échange bilatéral avec La Barbade. Les deux sections, commandées respectivement par le lieutenant Gonzalez et l’adjudant Bruel, ont donc eu l’occasion de parfaire leur maîtrise du combat MICAT, mais aussi de profiter des multiples moyens mis à leur disposition (PUMA, BATRAL, parcours nautiques et jungle…). Nul doute que ce séjour dans la couronne des Antilles a été très profitable à l’escadron ! Stage commando CAOME au 33e RIMa en Martinique : ROUGE 2 en impose ! Voilà maintenant cinq semaines (du 27 février au 7 mars 2012) que la 2e section de la 2e compagnie (Rouge 2) a foulé les terres de l’île aux fleurs. Mais au matin de ce lundi 27 février, c’était une toute autre terre que Rouge 2 a foulé. En effet, le stage commando débute. La première semaine s’est déroulée sur la côte atlantique, avec toutes les activités en milieu aquatique qu’offre la commune de Le François. De nombreux parcours, aussi bien individuels qu’en groupe, ont agrémenté les journées comme les nuits. Nous avons pu goûter aux joies du kayak, du zodiac, mais surtout au plaisir des bains de boue dans la mangrove. Après un cours week-end de récupération, les pistes d’audace du fort Desaix mais surtout la forêt de Bouliki nous ont ouvert leurs portes. Les activités telles que brancardage, embuscade, surveillance, infiltration, exfiltration, douche en rivière et vie en forêt ont rempli largement cette seconde semaine. Après une dernière marche vers Colson et un vol en Puma, Rouge 2 en a terminé avec le stage d’aguerrissement outre-mer. La section a démontré toute sa force et sa détermination à faire face aux épreuves les plus difficiles, en obtenant 96 % de stagiaires brevetés. Train magazine / n°16 / décembre 2012 519e GTM / Les soldats de la Jonque sur la Promenade des Anglais À l’occasion de la célébration de la Fête Nationale, le 519e groupe de transit maritime a participé à la cérémonie organisée par la ville de Nice. Présent pour la première fois dans la métropole niçoise, un peloton portuaire du 519, aux ordres de l’adjudant Messmer a défilé sur la Promenade des Anglais, aux côtés d’autres unités de l’armée de Terre telles que le 3e RAMA et l’EAALAT. Implanté depuis le 1er juillet 2011 dans le sudest de la France, le 519e GTM a ainsi affirmé, par sa participation, son attachement à la région Provence Alpes Côted’Azur et a permis aux Niçois de découvrir une unité unique dans les armées. Capitaine TOLME Benoît Officier Supérieur Adjoint du 519e Groupe de Transit Maritime. 1er RTP / Une saison de compétitions sportives pour la garnison de Toulouse Le personnel de la garnison du Toulouse et du 1er régiment du train parachutiste aura laissé sa trace dans plusieurs compétitions de la saison 2011-2012. Au football tout d’abord où l’équipe garnison de Toulouse a remporté le championnat Promotion Honneur Football Entreprise de la ligue Midi-Pyrénées. Sur les 26 rencontres de la compétition, l’équipe a remporté 17 matchs contre deux défaites et sept matchs nuls. Au rugby l’équipe garnison de Toulouse, s’est classée 2e du championnat de France militaire. Enfin, le maréchal des logis Morgane Lohézic a été sacrée championne de France militaire de judo. De quoi encourager nos sportifs qui ne comptent pas en rester là. L’équipe de football va entamer l’entrée en Division Honneur, le plus haut niveau régional du football entreprise. Quant au MDL Lohézic, une autre compétition a eu lieu en Slovaquie pour un tournoi international militaire de judo en août et septembre 2012. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Nos armées ont commémoré le 8 mai dernier le 70e anniversaire des combats de Bir Hakeim à l’occasion desquels la 101e compagnie automobile, unité de soutien de la 1re BFL s’est particulièrement illustrée. Cette unité a été formée en juin 1940 en Angleterre sous la dénomination de 1re compagnie du Train. Quelques cadres et conducteurs vétérans du corps expéditionnaire de Norvège et de jeunes évadés de France, dont le plus jeune avait 16 ans et le plus âgé 20, la composent. Ils seront engagés après une instruction théorique sur le bateau vers l’Afrique et une formation IEC hâtive au Cameroun et sur les pistes du désert soudanais. À la formation de la 1re BFL en Palestine, elle prend la dénomination de 101e compagnie Auto. Elle va participer en soutien de cette division à tous les combats de la libération jusqu’au 8 mai 1945. Bir Hakeim est son fait d’arme le plus prestigieux. PAR LE LCL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME Les « jeunes » de la 101e Cie Auto Train magazine / n°16 / décembre 2012 e 27 mai 1942, la compagnie a déchargé à Bir Hakeim les impedimenta et munitions de la brigade et stationne avec l’échelon arrière sur la piste de Tobrouk, à une trentaine de kilomètres au nord-est du camp retranché, sous l’autorité du 4e bureau. Elle compte 4 officiers (capitaine Dulau, commandant la compagnie ; lieutenant Hochapfel, ancien sous-officier vétéran de Norvège ; sous-lieutenant Béziade, rallié en Syrie ; aspirant Renault, frère du Col Rémy), 25 sous-officiers et 335 hommes de troupe provenant pour une bonne part d’Indochine, d’Afrique noire, de Syrie et du Liban et 125 Français de métropole. Parmi ces derniers : les 80 jeunes évadés de France. Dispersés dans toutes les sections, ils sont l’âme de cette unité dont le rapport ne nécessitait Chevrolet 2 ponts de la 101e pas moins de 5 interprètes. Pour canaliser le noble élan de ces jeunes impétueux, le commandement, chaque fois que possible, lors des grands engagements, forme avec eux provisoirement un ou deux groupes de combat qui s’en vont prêter main forte à leurs camarades fantassins. La compagnie a perdu ses vieux Bedford à bout de souffle au profit de camions Dodge et Chevrolet. Elle est largement équipée de moyens de défense antiaérienne et antichar. Les travaux de défense de Bir Hakeim étant terminés, la compagnie ravitaille la place forte « à la demande » en ce qui concerne la majorité des approvisionnements et quotidiennement en eau. La ration quotidienne, puisée dans l’unique puits de Tobrouk, a été fixée par le commandement britannique à 5 litres par homme et par jour. À cet effet, les Français ont récupéré dans les villes détruites de la côte et sur des épaves abandonnées dans le désert 7 cuves qui ont été installées par l’atelier sur les camions de l’unité. Les tailles et formes très diverses de ces cuves “ Général Koenig, sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil » Charles De Gaulle Train magazine / n°16 / décembre 2012 Départ en convoi de la 101e ché. À 7h, lorsque les derniers véhicules du dispositif logistique quittent in extremis la zone de bivouac, les chars allemands sont en vue… À 9h, la compagnie se réinstalle à Bir El Gobi, 70 km au sud-est de son ancienne position. Ce même jour, les forces de l’axe anéantissent deux brigades anglaises dont la 3e brigade indienne. Ne pouvant alimenter en vivres et en eau les 620 prisonniers de cette dernière, ils seront abandonnés dans le désert et se présenteront à Bir Hakeim épuisés et mourant de soif. Accueillis à bras ouverts, ils seront alimentés sur les mêmes bases que les hommes de la brigade, tout comme les prisonniers italo-allemands. Cela hypothéquera cependant grandement les réserves d’eau de la garnison. Mais la division blindée italienne ARIETE a été mise en déroute par la 1re BFL (35 chars détruits) au prix de… 3 blessés légers. donnèrent à la compagnie l’opportunité d’effectuer des perceptions abusives d’eau malgré la surveillance tatillonne du puits par les MP anglais. Le 27 à 6h, l’aspirant Renault revient en toute hâte d’une mission de fléchage d’un itinéraire de repli éventuel de Bir Hakeim vers Tobrouk, distante de 90 km. Il alerte la base sur la présence à quelques kilomètres de blindés de l’axe qui ont contourné le camp retran- Dans la nuit du 30 au 31 mai, un convoi de 50 camions de la 101e compagnie (dont la 1re section commandée par le maréchal des logis Le Gourierec), escorté par des moyens antichars de la compagnie et des automitrailleuses anglaises, parvient à franchir les lignes ennemies pour ravitailler le camp retranché. Il transporte 6000 coups de 75, des milliers d’obus de DCA pour les canons Bofors, 2 jours de vivres et 5000 litres d’eau. La La bataille de Bir Hakeim Train magazine / n°16 / décembre 2012 Base logistique de la 1re BFL : stock de carburant nuit suivante, le convoi parvient à quitter Bir Hakeim, chargé des premiers blessés, des 620 hindous de la 3e brigade et de 240 prisonniers allemands et italiens, mais peine à retrouver la compagnie dans le désert. Ayant rejoint cette dernière, les véhicules sont envoyés recharger des munitions d’artillerie. Dans la nuit du 7 au 8 juin, alors que la garnison tient toujours, une colonne de la 101e Cie, forte de 80 véhicules aux ordres du lieutenant Hochapfel, rôde à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Bir Hakeim pour tenter de trouver un passage. En vain. Son chef espérait faire passer à travers les mailles du filet des escouades isolées (deux camions de munitions, deux de vivres et un d’eau) avec une petite escorte. Les conducteurs sont tous volontaires. C’est alors que le lieutenant Bellec parvient à se faufiler hors de la position encerclée et rejoint la colonne de la 101e. Il pense ne pouvoir faire le trajet inverse qu’avec 30 véhicules. Il manque à la position surtout du 75, mais aussi du ravitaillement et de l’eau. À 3h du matin, la colonne est formée, lieutenant Bellec et maréchal des logis Le Gou- rierec en tête. Les camions de la section de ce dernier, chargés en particulier d’obus de 75 et conduits entre autres, par Lebon et Fournier de la Barre, constituent la majorité du détachement. En franchissant les lignes allemandes, tous feux éteints, le convoi est mitraillé, des pneus crevés. Mais grâce à l’obscurité et à l’effet de surprise, la colonne parvient à 4h au complet dans Bir Hakeim où ne subsistaient plus qu’une journée de vivres et d’eau. Les approvisionnements sont déchargés avant 7h. Personne ne parviendra plus à forcer le blocus. Deux camions-citernes permettront d’alimenter la brigade en eau jusqu’au 11 juin avec 2 litres par homme et par jour dont un devra être donné aux « cuisines ». Ce rationnement s’avère particulièrement pénible pour des hommes qui combattent sans répit en plein soleil dans la chaleur étouffante du désert en été. Il va également falloir économiser les munitions puisqu’au lieu des 80 camions attendus, 30 seulement ont pu passer. Les journées suivantes, les tringlots de la 101e bloqués à Bir Hakeim et soumis comme tous Train magazine / n°16 / décembre 2012 Les rescapés du camp retranché après leur sortie de vive force dans la forteresse à de violents bombardements aériens et tirs d’artillerie, seront amenés à approvisionner les unités sur position. L’aviation anglaise tente un ravitaillement par air de nuit mais seulement 70 obus et 170 litres d’eau parviennent aux défenseurs. Le 10 juin, la situation est critique. Les 3600 hommes de la brigade sont à bout de forces. Contre deux divisions italo-allemandes, ils devaient tenir 10 jours et en ont tenu 15, jusqu’à épuisement de leur eau, de leurs vivres et de leurs munitions. Il ne leur restera en effet, à la fin des combats et en tout et pour tout, que 22 coups de 75, alors que la garnison en tirait près de 3000 chaque jour. Mais ces 15 jours de résistance vont permettre aux britanniques de reconstituer un front devant lequel, à court d’essence et de munitions, Rommel sera stoppé. Le général Koenig prend donc la décision qui s’impose : la sortie de vive force. Dans la nuit du 10 au 11 juin, les éléments de la 101e Cie présents dans le camp retranché y participent. Azimut 213 degrés, les camions de la 1re section transportant 200 blessés doivent sortir en tête des éléments motorisés de la garnison, sur cinq files de front à travers un champ de mines de 7 kilomètres, déminé en principe sur 200 m de large. Mais à minuit, lorsque les fantassins s’élancent à l’assaut des lignes ennemies, le Génie n’a pu dégager qu’une étroite bande permettant le passage d’une seule file de véhicules. Toutes les armes ennemies déclenchent sur elle un feu d’enfer. Des camions doublent pour tenter de se frayer un passage plus rapide, sautent sur des mines, flambent et éclairent dangeTrain magazine / n°16 / décembre 2012 reusement la colonne, déjà illuminée par la lueur des fusées éclairantes et des balles traçantes. Contre un triple barrage d’armes automatiques ennemies, une section de Bren Carriers de la Légion charge héroïquement jusqu’à la mort, dégageant un passage. Derrière elle, les camions de la 1re section de la 101e s’engouffrent dans la brèche, sous le feu ennemi. Leur chef sera tué à sa tête mais ils parviendront malgré tout à rejoindre à 11km de là, le point de recueil fixé par la 7e brigade blindée anglaise, où les attendent 50 véhicules de la 101e. Au cours de cette bataille, la 1re section aura payé son dévouement au prix de 14 hommes tués ou blessés sur 20 et 9 camions détruits sur 14. Mais l’ultime convoi est passé, coûte que coûte et les blessés ont pu être confiés aux ambulances britanniques. À 5h, après de violents combats, les deux tiers des effectifs de la brigade sont parvenus à s’exfiltrer. Le 11 juin, 15 camions de la 101e patrouilleront dans le désert et sauveront 192 Français libres égarés. Au cours de cette bataille, la compagnie aura perdu un dixième de ses effectifs, tués ou prisonniers. Quatre de ses braves en particulier ont mérité par leur héroïsme d’être faits compagnons de la libération : - le capitaine Dulau, qui a conduit sans relâche durant 4 ans la 101e compagnie de transport puis le Train de la 1re DFL, depuis la Grande-Bretagne jusqu’à Strasbourg, en passant par tous les théâtres d’engagement d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Italie et de France ; - le maréchal des logis Le Gourierec, tué à Bir Hakeim dans la nuit du 10 au 11 juin pendant l’évacuation du camp retranché alors qu’il guidait hors de la position ses camions chargés de blessés ; - le conducteur Fournier de la Barre, qui s’est distingué lors de cette sortie de vive force, en extrayant plusieurs blessés dans des véhicules en flammes et en les chargeant dans son propre véhicule ; - le conducteur Bouvier, engagé volontaire à 17 ans, déjà blessé en Syrie et qui, pendant un ravitaillement sur position à Bir Hakeim, s’est précipité sous un violent bombardement d’avions en piqué, pour éteindre le feu de son camion ; grièvement blessé lors de cette action, il a été amputé du bras droit sur le champ de bataille(2). Nulle unité plus que la 101e n’avait mieux démontré qu’un moral élevé est à la base des grandes réalisations humaines, en particulier celui de ses 80 jeunes évadés de France. Répartis dans toutes les sections, ils portaient à bout de bras le moral de l’ensemble de l’unité, suppléant ainsi largement le manque d’instruction technique et de possibilités physiques. Aux dires du capitaine Dulau, leur chef : « Ils n’avaient pour tout bagage militaire que leur bonne volonté et la foi des hommes jeunes et purs. Ils donnaient une telle impression de jeunesse et de faiblesse que le général De Gaulle avait failli les renvoyer en Angleterre. En Erythrée, les vieux légionnaires chevronnés se demandaient comment ces gamins français avaient pu tenir le coup. » Le Col Dulau (1) Jean-Pierre Dulau participera par la suite à toutes les campagnes de la 1re DFL dont il commandera le train à partir de 1943. Il terminera sa carrière militaire en 1958 avec le grade de colonel avant d’effectuer une seconde carrière dans le civil. Dernier de nos Compagnons de la Libération, il est décédé à Vichy en décembre 2009. (2) Léon Bouvier terminera la guerre comme lieutenant puis effectuera une belle carrière diplomatique (ambassadeur de France au Paraguay, au Chili et au Danemark). Grand Croix de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Médaillé Militaire, il est décédé en 2005. Le fanion de la 101e Cie Auto Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME Non moins héroïque et particulièrement bouleversant est le cas du conducteur Yves Lebon, tué à Bir Hakheim. À son sujet, le général Bourillot déclarait alors aux EOR de la Promotion dans son Ordre du Jour : « Vous honorez la mémoire d’un combattant exceptionnel. Promis à un brillant avenir et possédant à l’évidence l’étoffe d’un officier qu’il aurait dû devenir, il s’est trouvé entraîné dans la tourmente avec une poignée d’humbles soldats. Ensemble, ils ont réussi à rendre son honneur à la France. » Train magazine / n°16 / décembre 2012 é à Paris en 1921, Yves Lebon, ancien élève du lycée Louis Le Grand, est en classe préparatoire aux grandes écoles et suit parallèlement les cours de la préparation militaire supérieure lorsque survient la défaite de 1940. Il réussit in extremis à s’embarquer à St-Jean-de-Luz sur un navire polonais en route pour l’Angleterre. Parmi les tous premiers à signer un engagement dans les Forces françaises libres (FFL), il est affecté à la 1re compagnie du Train, prend part aux opérations menées devant Dakar puis participe aux campagnes de Somalie, Erythrée, Syrie. C’est en décembre 1941 qu’il rejoint la 101e Compagnie Auto, traverse la Palestine, l’Égypte puis prend part aux opérations de Cyrénaïque et Libye. À Bir Hakheim, il appartenait à la 1re section du maréchal des logis Le Gourierec. Durant les nuits du 30 au 31 mai et du 7 au 8 juin, il est un des héros, tous volontaires, des deux convois qui parviennent in extremis à s’infiltrer à travers le dispositif ennemi pour ravitailler la position encerclée. Le 8 juin, après avoir déchargé son camion plein d’obus de 75, il se terre dans des trous pour se protéger des raids de 60 à 130 bombardiers lourds ou stukas qui, 3 à 4 fois par jour, bombardent le camp retranché. La 101e avant Bir Hakeim : Yves Lebon est le 6e à partir de la droite Le 9 juin, vers 13H00, le maréchal des logis Le Gourierec demande des volontaires pour ravitailler en eau et munitions une batterie de 75 isolée. Sans hésiter, Lebon s’offre avec son camarade Nury. Au volant de son camion, il parvient au prix de 3 rotations, à ravitailler 4 des pièces. La 5e se trouve à contre-pente en pleine vue ennemie. Arrivés à 200 m en arrière de la pièce, l’explosion d’un obus de 88 à proximité du camion blesse grièvement Lebon à plusieurs endroits. Nury, indemne, le retire de son volant et le dépose à terre, à l’abri dans une tranchée car les tirs allemands redoublent. Étant parvenu à ravitailler la pièce, le conducteur Nury retourne au dépôt et revient avec un adjudant porter secours à son camarade évanoui. Ils le transportent à l’antenne chirurgicale du camp retranché, creusée dans le sable et recouverte d’une toile à croix rouge. Malgré un diagnostic très pessimiste, le médecin-commandant Durbac tente tout de même une opération dans l’aprèsmidi, en vain. tués. Les corps étant parfois difficiles à identifier, les victimes de ce raid sont inhumées dans une tombe commune du cimetière de Bir Hakeim. Yves Lebon figure parmi eux. Il n’avait pas encore 21 ans. Excellent musicien, dessinateur et peintre talentueux, il avait artistiquement peint sur sa camionnette Bedford une carte de France surmontée d’une croix de Lorraine. En plein désert, il avait organisé le « Thélème Club » pour gonfler le moral de ses camarades. Yves Lebon a reçu à titre posthume la Médaille Militaire, la Croix de Guerre 39-45 et la Médaille de la Résistance. Stèle commémorative du bombardement du 9 juin Le 10 au coucher du soleil, les Junker 88 bombardent l’hôpital, pourtant bien visible et délimité par 4 drapeaux à Croix Rouge. Une bombe tombe sur le camion-salle d’opération et une autre sur une tente où se trouvaient 20 grands blessés. Une partie du personnel médical et 19 des 20 hospitalisés sont Train magazine / n°16 / décembre 2012 Les cinq porte-drapeaux présents PAR LE GAL MALLET, VICE-PRÉSIDENT DE LA FNT L’assemblée générale (AG) de la Fédération Nationale du Train s’est tenue le jeudi 9 février 2012 au 1er Régiment du Train Parachutiste à Toulouse. Malgré une température glaciale (-11°), la soixantaine de participants, venant d’un peu partout en France, a été accueillie dès 08h00 au foyer « transit » du régiment. La prise d’armes, présidée par le général Etienne, commandant l’école du Train à Bourges et « père de l’Arme », a été l’occasion pour le colonel Fauche, chef de corps du 1er RTP, d’une part de lire un ordre du jour rappelant la création de l’arme du Train le 26 mars 1807 à Osterode ; d’autre part avec le général (2S) Rémondin et le représentant de l’amicale du 1er RTP, de déposer une gerbe au pied du monument aux morts. Cinq porte-drapeaux étaient présents. L’AG elle-même s’est déroulée dans le cinéma du régiment avec tout d’abord un point de situation du général Etienne, sur la restructuration des armées, celle de l’armée de Terre, la place du Train aujourd’hui et les perspectives d’avenir. Le président Rémondin présenta ensuite son plan d’action incluant les activités passées, celles à venir et les défis à relever, parmi Train magazine / n°16 / décembre 2012 lesquels la commémoration du centenaire de la guerre 14-18, ainsi que l’éventualité d’une fusion de la FNT et de l’AMAT (association du musée de l’arme du Train). Puis le secrétaire général et le trésorier ont présenté les rapports moral et financier, approuvés à l’unanimité, et les quitus donnés. Claude Ridor, représentant le président M. Gambert, présenta enfin un exposé sur l’influence de la FNAM (fédération nationale André Maginot) dans le monde des anciens combattants et les avantages que peuvent en retirer les groupements. Après l’excellent déjeuner préparé par le GSBdD Toulouse/Castres et servi par son annexe restauration au 1er RTP, les participants ont pu appréPrise d’armes présidée par le Gal Etienne Présentation des savoir-faire du 1erer RTP cier en salle, puis sur le terrain, dans les hangars et les magasins, les savoir-faire spécifiques et uniques de ce régiment dans ses méthodes de colisage et de livraison par air, aujourd’hui presqu’essentiellement tourné vers l’aéronef de la nouvelle génération, l’A400M. La journée s’est terminée par un cocktail offert par le colonel Fauche, par l’échange de cadeaux et par la signature du livre d’or du régiment par le général (2S) Rémondin. Le président Rémondin remercie le Col Fauche, chef de corps du 1erer RTP De l’avis général des participants, ce fut véritablement une bien belle journée, excellemment organisée et particulièrement intéressante. Notre amicale était bien représentée avec quasiment tous les membres du bureau, président en tête. La prochaine AG pourrait avoir lieu au 503e RT à Nîmes (à confirmer naturellement). Merci encore au 1er RTP et à son chef, le colonel Fauche. e 14 décembre 2011, le bureau de la Fédération Nationale du Train avait rendez-vous avec les stagiaires lieutenants et capitaines de l’école du Train de Bourges. À cette occasion, son président, le général de division (2S) Rémondin, en présence du général Etienne, a présenté sa fédération, ses buts et son action. Il a souligné que les valeurs démontrées par les Anciens étaient identiques à celles détenues par les Tringlots d’aujourd’hui et qu’il fallait, tout en faisant face à l’avenir, ne pas se couper radicalement des racines et de l’histoire de l’Arme. Devant une assistance attentive et conquise par autant de foi, de sincérité et même d’éloquence, il a renouvelé son entière confiance en ces jeunes pour que Vive le Train de demain. En témoignage d’accueil dans l’Arme, il a enfin remis au président de la division d’application un peu de la terre d’Osterode, afin de symboliser l’union et le maintien de la chaîne du Train. Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE GAL MALLET, VICE-PRÉSIDENT DE LA FNT a fédération nationale du Train et l’école du Train ont célébré leur journée annuelle du souvenir sur la Voie Sacrée au monument du Train situé au lieudit « Moulin Brûlé » le 3 juillet 2012. Comme chaque année, cette cérémonie se situait à la fin de la période de formation des jeunes lieutenants de l’arme du Train. Leur présence, avec l’étendard, a rappelé l’attachement de l’Arme aux valeurs de dévouement et d’abnégation que symbolise la Voie Sacrée. Organisée avec le soutien généreux et efficace de l’amicale du Train de Verdun et surtout celui des colonels (H) Mangenot et (R) Noël, la journée s’est déroulée en quatre temps : un office religieux à 10h en mémoire de nos morts en l’église de Blercourt qui, une fois n’est pas coutume, s’est révélée trop petite étant donné le nombre des personnes présentes ; une cérémonie militaire avec dépôt de gerbes au monument du Train à 11h30 ; un repas de l’amitié sous forme de buffet froid précédé d’un vin d’honneur à 12h45 au cercle mixte de la gendarmerie à Verdun, avec là encore une participation record de plus de 130 personnes ; le GDI (2S) Rémondin, président de la FNT, en a profité pour remercier chaleureusement tous les acteurs, dont le général Étienne, commandant l’école du Train et père de l’Arme, la division d’application, tous les participants et les organisateurs ; Train magazine / n°16 / décembre 2012 enfin vers 15h00, un dépôt de gerbe et un instant intense de recueillement à l’intérieur de l’ossuaire de Douaumont, où deux plaques marquent la présence de notre Arme, l’une de la FNT, l’autre inaugurée par la DA 2006/2007 lors du bicentenaire de l’Arme. De nombreuses autorités et délégations honoraient de leur présence cette cérémonie. À côté des généraux Rémondin et Étienne, les principales personnalités présentes étaient : M. Pelletier, représentant du préfet ; M. Nahan, vice-président du conseil général de la Meuse ; le général Henry, président départemental de la SEMLH et représentant le maire de Verdun ; Mme Habart, maire de Souilly ; le colonel Artisson, délégué militaire départemental ; M. Perello, directeur départemental de l’ONAC... Le BCS/BFA avec son chef de corps, le colonel Morlet, le 516e RT avec son commandant en second, les 121e RT, 503e RT et 519e GTM ainsi qu’une délégation de la 1re BL étaient aussi présents. Les associations patriotiques du Meusois étaient également là : médaillés militaires, ONM, amicales locales, dont celle du 516... Avec leurs portedrapeaux et ceux du 1er Train et de la FNT. Le bureau FNT était là, quasiment au complet. Au cours de la cérémonie, le GDI (2S) Rémondin a prononcé l’allocution suivante dont voici les extraits les plus marquants : « Nous sommes bien aujourd’hui au pied de ce mémorial du Train de la Voie Sacrée pour rendre hommage et témoigner de notre respect à tous ceux qui nous ont précédés et affirmer notre confiance dans l’avenir. Il est en effet écrit au cœur de la fresque: « Le Train à ses Anciens, à tous ceux de la Voie Sacrée ». Les savoir être, faire et durer de l’Arme ne sauraient pas mieux s’exprimer. Le Train : cette Arme voulue par l’empereur Napoléon dans son froid PC d’Osterode en Prusse orientale, pour donner à son armée la mobilité logistique et la vitesse opérationnelle dont il avait besoin et qu’elle méritait. Les Anciens : tous ceux qui nous ont précédés depuis 1807 et qui ont œuvré pour que vive, combatte notre armée et que soient ramassés ses blessés sur tous les théâtres et les champs de bataille. Ceux de la Voie Sacrée : devant nous, il y a Verdun. Du 21 février au 18 décembre 1916, une bataille gigantesque avait pour but, pour les Allemands, de « saigner à blanc » l’armée française. Arrosés d’un déluge de feux, la cité, ses forts et ses défenseurs n’ont eu qu’une seule consigne : TENIR. TENIR, oui, avec un T majuscule comme Triomphe. L’héroïsme sans faille des hommes des tranchées l’a permis mais aussi cette Voie Sacrée qui serpente à nos pieds. Cette route mythique est en effet un triomphe de l’intelligence, de la volonté et du courage. Triomphe de l’intelligence tout d’abord. Le concept des ravitaillements par voie routière à une telle ampleur n’existait pas ou peu. Il a fallu pour nos Anciens imaginer, innover, concevoir et mettre en œuvre. Triomphe de la volonté ensuite. Combien d’hommes ont conduit leurs véhicules en repoussant sans cesse les limites de la fatigue ? Combien de pelles de gravier ont-elles été lancées sur la route par des territoriaux, qui, ne portant pas leurs armes en raison de leur âge, ont donné inlassablement “ ET PAR L’EMPEREUR, VIVE LE TRAIN ! ˮ leurs bras avec énergie ? Combien d’heures les mécaniciens ont-ils passé pour maintenir la flotte des véhicules ? Combien de jours et de nuits les régulateurs de la circulation ont-ils passé à leurs carrefours pour que les convois restent fluides ? Combien? Combien? Combien? … Les chiffres sont inimaginables. Triomphe du courage enfin. Quelle somme d’abnégation, de dévouement, d’amitié, de fraternité même il fallait pour retourner sans cesse en enfer vers les camarades et leur tendre la main ? Les convois sont donc passés et repassés. La maîtrise des acheminements et des évacuations ont été les premiers pas vers la victoire. Ils ont soulagé nos frères des premières lignes en leur assurant qu’ils seraient soutenus en tout temps et en tout lieu. Et aujourd’hui, qu’en est-il ? Indépendamment des évolutions dues à des causes et des facteurs divers, rien n’a cependant fondamentalement changé sur le fond. Ce qui importe c’est vous : vous nos jeunes de la division d’application et vous nos compagnons des régiments du Train. Vous la nouvelle génération du feu. Vous prenez la relève de ceux de l’Empire et de la République, de ceux de 1418 et de 39-45, de ceux d’Indochine et d’Algérie, de ceux de tous les conflits jusqu’à nos jours. Nous, vos Anciens de l’Arme, sommes fiers de vous et sommes résolument à vos côtés. Nous savons que vous serez toujours à la hauteur de la situation en tant qu’hommes, soldats, militaires et Tringlots. La Voie Sacrée à nos pieds et le monument devant vous témoignent des valeurs fondamentales de notre Arme. Mon intime conviction est que vous les possédez au plus profond de vous-mêmes. En ce jour, je m’incline avec respect devant notre étendard. J’ai une pensée émue pour tous ceux qui nous ont quittés ou qui ont été touché dans leur chair dans l’accomplissement de leur devoir. Je n’oublie pas leurs familles qui doivent vivre avec des souvenirs terribles. Que le temps puisse leur apporter un peu de sérénité. Pour perpétuer leur souvenir et rendre les honneurs dus à leur engagement assumé jusqu’au bout au service des armes de la France, il est de notre, de votre dignité de faire en sorte que la Voie Sacrée serpente toujours et partout où les forces françaises et nos frères d’arme seront engagés. Vos convois la parcourront inlassablement. Vous composerez avec elle, vous l’aimerez et vous la respecterez. Avec elle il y aura toujours, certes, l’angoisse de l’inconnu, le poids des responsabilités, mais surtout le désir du surpassement, le plaisir de la victoire, la satisfaction du devoir accompli, la fierté lue dans le regard de vos hommes et la fraternité au quotidien des compagnons d’armes. Pour un soldat du Train, il en est et en sera toujours ainsi. Par l’Empereur, Vive le Train. » Train magazine / n°16 / décembre 2012 Le président Rémondin visite le RSC et le doyen de l’Arme Le général de division (2S) Rémondin a mis à profit la tenue Le lieutenant-colonel Charpentier, de l’AG à Toulouse le 9 février 2012 pour aller rendre visite chef de corps du RSC le lendemain matin, à Pradère, au régiment de soutien du combattant (RSC), nouveau régiment du Train. Une présentation efficace et très intéressante, effectuée par le chef de corps, le lieutenant-colonel (TA) Charpentier, a été suivie par une brève visite des installations. Cette matinée s’est très agréablement terminée par un déjeuner, de plaisir et de travail, avec les principaux adjoints. Le président s’est ensuite rendu, en début d’après midi, à Cugnaux, où demeure le doyen des officiers généraux du Train, le général Gaston Bruch. Celui-ci l’attendait avec impatience et grande joie pour à la fois faire connaissance, confronter leurs souvenirs de commandant d’école du Train et apprécier l’évolution de l’Arme depuis plus d’un demi-siècle. Que d’anecdotes, de photos jaunies et de sourires ont été échangés. Ému et entouré des siens, notamment de sa fille et de son gendre, il a reçu officiellement des mains du président le calot de tradition de l’Arme. Général Denis Mallet Vice-président de la FNT Passation des pouvoirs au Grand 14 Les 101 ans du doyen Des représentants de la Fédération Nationale du Train et de l’amicale du Train et des formations de soutien de Midi Pyrénées ont rendu visite le 31 mai 2012 au général Gaston Bruch, doyen des officiers généraux du Train. Désormais âgé de 101 ans révolus, il a à nouveau souligné sa joie, au travers de la délégation, de se retremper dans le milieu militaire et de faire resurgir des souvenirs bien rangés mais non oubliés. Toujours vif d’esprit, il a apprécié la coupe de champagne, les petits gâteaux, les orangettes et la température estivale. Le dimanche 3 juin 2012, à Toulouse-Balma, lors de l’Assemblée Générale de l’Amicale du Grand 14, le colonel (H) Charlie Mazingue, président sortant, a passé le flambeau à son vice-président, le commandant (H) Pierre-Jean Rodier. Charlie Mazingue a effectué trois mandats successifs, autant que le permettaient les statuts, à la tête de l’amicale, où il n’a laissé que des bons souvenirs, dans sa façon de gérer son association, dans son art des relations humaines et dans sa gentillesse toute simple. La Fédération Nationale du Train le remercie vivement pour ces années passées principalement au service de cette amicale, mais aussi, ipso facto, à celui de l’arme du Train. La FNT félicite son successeur pour son élection, l’assure dès à présent de son entière confiance et lui souhaite bonne chance pour ce premier mandat. Général Denis Mallet Vice-président de la FNT Train magazine / n°16 / décembre 2012 De la gauche vers la droite, le gendre et la fille du général Bruch, le général Le Goff, le doyen, le président Mazingue et le général Mallet. J.B Marciani au 7° Cuirassiers Dans le département du Rhône, à Chasselay, petite ville au nord-ouest de Lyon, s’élève le célèbre « Tata » qui, au Sénégal, signifie « enceinte de terre sacrée où sont inhumés les guerriers morts pour leur pays ». Or, si dans la région lyonnaise on connaît l’origine et l’histoire du « Tata », rares sont ceux qui savent que celui qui en est - presque tout seul - à l’origine, a servi comme adjudant-chef du Train pendant la Grande guerre. Le parcours de cet homme, hors du commun, mérite d’être tiré de l’oubli et connu. PAR LE LCL (H) RAOUL PIOLI, ean-Baptiste Marchiani naît en 1884 à Olmeta di Tuda, canton d’Oletta, en Corse. Son père, François Mathieu (1837-1903), est originaire de Saint-André de Bozio, canton de Sermano où est toujours bien enraciné le patronyme Marchiani. Il est gendarme à la brigade locale tandis que son épouse, Marie (1853-1894), est institutrice. Au hasard des affectations, le couple aura un autre enfant, Pierre-Paul, qui voit le jour en 1889 à Nonza. En 1894, l’épouse du gendarme Marchiani décède prématurément, contraignant le sous-officier à prendre des dispositions pour assurer l’éducation de ses deux garçons. C’est ainsi qu’à l’âge de treize ans en 1897, le jeune Jean-Baptiste est admis à l’École militaire préparatoire de Cavalerie à Autun (Saône et Loire). Son frère cadet rejoindra le même établissement à la rentrée scolaire d’octobre 1902. Cette école reçoit les enfants des cavaliers militaires et des gendarmes. Pendant cinq ans, ils y reçoivent une solide instruction générale. Le 1er mars 1902, date anniversaire de ses 18 ans, Jean-Baptiste signe un contrat d’engagement volontaire. La règle exige alors qu’en contrepartie des études offertes par l’État, le bénéficiaire souscrive un contrat de 5 ans dans les armées, ou bien rembourse la totalité des frais de scolarité. Son choix se porte sur le 7e régiment de Cuirassiers, tenant garnison à Lyon. Très rapidement, il va accéder aux premiers grades de sous-officier de Cavalerie : maréTrain magazine / n°16 / décembre 2012 chal des logis (novembre 1904), maréchal des logis-chef (juillet 1907). Il se marie en 1908 à Bastia, avec Marie Alberti, veuve et mère d’un petit garçon de sept ans que Jean-Baptiste Marchiani adopte officiellement. Le 21 septembre 1913, il est nommé adjudant, mais la guerre ne va pas tarder à éclater. Le 2 août 1914, Marchiani part en campagne avec le 7e Cuirassiers. Le 8 août, il obtient une citation à l’ordre de la 5e brigade de Cavalerie : « L’adjudant Marchiani, du 7e Cuirassiers, a secondé activement son officier dans une reconnaissance le 8 août 1914. Est resté une nuit entière dans les lignes ennemies et a, en lui ouvrant la chasse, empêché une patrouille ennemie d’accomplir sa mission ». Cette belle citation accompagne la croix de guerre (créée le 8 avril 1915) qui lui est attribuée le 11 mai 1915. Le 22 août 1914, à la Côte d’Essey (Vosges), l’escadron auquel appartient l’adjudant Marchiani est soumis pendant plusieurs heures à un bombardement d’obus de gros calibre, dont un explose à quelques mètres du groupe dont fait partie Marchiani. Ce dernier, déjà at- teint de troubles auditifs depuis plusieurs années, est très sérieusement traumatisé et doit être évacué et hospitalisé. Cette blessure de guerre rend l’intrépide sous-officier « inapte au service armé ». En attendant les conclusions d’une commission de réforme, il est temporairement classé « service auxiliaire ». Contraint de quitter la Cavalerie, il choisit de servir dans le Train et est alors affecté en octobre 1914 au 17e escadron du Train. Stationnée à Montauban, cette formation a déployé des unités en arrière du front. Ce changement d’Arme pour raisons de santé, n’empêche pas Marchiani d’être promu adjudant-chef le 1er novembre 1914. À cette époque, atteindre le grade terminal de sousofficier à douze ans de service, constitue un excellent déroulement de carrière. Volontaire pour retourner au front, il obtient une affectation à la compagnie de Convois Auxiliaires n° 27, implantée dans la région de Verdun et chargée des approvisionnements de la base arrière de la place forte. Entre temps, la citation à l’ordre de la brigade obtenue le 8 août 1914 est reconsidé- Le Tata sénégalais de Chasselay Train magazine / n°16 / décembre 2012 Cérémonie du 24 septembre 1944/ les Tirailleurs sénégalais rée. D’autres éléments ayant été portés à la connaissance du commandement, elle est reformulée en une élogieuse « action d’éclat » ainsi libellée : « Pendant une reconnaissance, le 8 août 1914, après avoir passé une nuit entière dans les lignes ennemies, a fait preuve de courage, de sang-froid et d’audace en chargeant impétueusement avec six cavaliers, une patrouille ennemie deux fois supérieure en nombre. L’a mise en fuite et, après une poursuite acharnée dans un terrain coupé et difficile, ne pouvant l’atteindre à l’arme blanche, a fait usage de sa carabine et, par son feu, a mis hors de combat une dizaine de cavaliers. A ramené cinq chevaux, dont un d’officier, et des armes abandonnées par l’ennemi. » Ce texte, équivalent à une citation à l’ordre de l’Armée, accompagne la Médaille militaire qui lui est conférée « pour faits de guerre » le 1er mai 1916. En septembre 1917, la commission de réforme de Bar-le-Duc le classe définitivement « service auxiliaire ». L’adjudant-chef Marchiani est alors affecté à l’arrière, au 14e escadron du Train à Lyon. Il y exerce les fonctions d’officier du matériel et de membre du conseil d’administration du corps jusqu’au 28 juin 1918. Le 30 juin 1918, Marchiani est placé, sur sa demande, en position de retraite, après 16 ans et 4 mois de service actif. Il a alors 34 ans, est invalide de guerre et remplit ainsi toutes les conditions requises pour postuler à un emploi réservé. Brillamment reçu à un concours passé auprès du Doyen de la Faculté de Droit de Lyon, il est nommé à l’emploi, hors catégorie, de « secrétaire général de l’office départemental du Rhône des mutilés, anciens combattants et victimes de guerre ». Il occupe ce poste pendant trente ans, de juillet 1918 à juin 1948. La fonction est assimilée au grade de lieutenant-colonel, ce qui constitue une très belle revanche, pour l’ancien enfant de troupe dont les perspectives de carrière dans l’armée se sont brutalement interrompues, par suite d’une blessure de guerre. Cette seconde carrière va lui permettre de donner la pleine mesure de toutes ses capacités. À Lyon, son action auprès du monde combattant et des victimes de guerre, civiles et militaires, est remarquablement appréciée. Si bien que Jean-Baptiste Marchiani est nommé chevalier de la Légion d’Honneur le 9 août 1930, « pour faits de guerre » relatifs au premier conflit mondial. Mais pour la postérité, le couronnement de son action reste Train magazine / n°16 / décembre 2012 Défilé de la Nouba des Tirailleurs marocains la création dès 1940, et l’inauguration en 1942 dans une France en guerre, du « Tata » des Tirailleurs Sénégalais de Chasselay dans le Rhône. Lui-même relate, dans une petite brochure éditée après la Libération, l’histoire du « Tata » qui est reprise ici, non seulement pour la tirer de l’oubli, mais aussi et surtout, pour rendre hommage à ce véritable précurseur du « devoir de mémoire ». Le 19 juin 1940, les colonnes blindées allemandes atteignent les avancées de Lyon. Face à elles, seulement 4 canons de 75 du 405e RA et la 3e compagnie du 25e régiment de tirailleurs sénégalais. À 10h30 apparaît un officier allemand criant « Rendez-vous, l’Armistice est signé ». Ce n’est pas exact car il ne sera signé officiellement que le 22 juin, mais le maréchal Pétain, dans son discours du 17 juin, avait déjà déclaré : « Il faut cesser le combat ». Fidèles à la consigne qui leur avait été donnée, de se battre sur place, coûte que coûte, nos braves tirailleurs engagent le combat autour du château de Montluzin. La lutte est âpre. Malgré leurs faibles moyens, les sénégalais bloquent l’avance d’un ennemi pourtant très largement supérieur en nombre et en matériel. Le 20 juin, ils sont encore une soixantaine, retranchés dans Chasselay, à continuer le combat. Ce n’est que lorsqu’ils ont épuisé tous leurs Train magazine / n°16 / décembre 2012 moyens de résistance que les courageux tirailleurs sont capturés. Emmenés au lieu-dit « Vide Sac », ils reçoivent l’ordre de se disperser dans les champs. Postés en lisière, des chars ennemis ouvrent le feu à la mitrailleuse sur ces hommes exténués et désarmés. Parachevant le massacre au canon, les chars poursuivent ensuite les survivants, écrasant au passage de leurs chenilles les malheureux blessés gisant dans le pré. C’est à cet endroit précis, deux jours après les combats, que la municipalité de Chasselay rassemble les corps dispersés sur le terrain et les fait inhumer temporairement. Au total, 188 corps sont regroupés, dont les victimes du massacre cité plus haut. En cette année 1940, Jean Baptiste Marchiani est alors secrétaire général de l’Office des anciens combattants du Rhône. Il acquiert le terrain à titre privé et, seul avec son épouse, s’attache à identifier tous les corps. Cela fait, il fait ériger, en partie à ses frais, un cimetière de type sénégalais, un « Tata ». Ce dernier se présente sous la forme d’un rectangle entouré d’épaisses murailles de près de trois mètres de haut, colorées en ocre rouge assez vif, surmontées de pyramides à quatre pans, sur lesquels sont plantés des pieux. Les 188 tombes sont composées de stèles très sobres, de style militaire, portant les noms et pré- noms des soldats, le numéro du régiment, mais parfois aussi la mention « Inconnu ». Situé fort heureusement en zone libre, le « Tata » est officiellement inauguré le 8 novembre 1942, trois jours avant l’invasion de la zone libre par l’occupant. Deux années après, le 4 septembre 1944, Lyon est libérée par les troupes du général De Lattre de Tassigny. Dès le 24 septembre, Jean-Baptiste Marchiani organise une très grande cérémonie au « Tata » avec la participation de deux régiments de Tirailleurs : un de Sénégalais, l’autre de Marocains ; ce dernier avec sa « nouba », la traditionnelle musique militaire précédée du bélier. L’année suivante, il récidive et en organise deux autres de la même envergure, les 28 avril et 30 juin 1945. À la Libération, en qualité de « créateur et conservateur du Tata », il n’aura qu’une seule et tenace ambition : honorer la mémoire de ses chers Tirailleurs. Cela à travers de grandes cérémonies, avec la participation de troupes et de hautes autorités civiles, militaires et religieuses de toutes confessions. Cette implication personnelle, tout comme son comportement pendant l’occupation, sont récompensés par une promotion au grade d’officier de la Légion d’Honneur, le 28 juillet 1947, pour « services rendus lors du conflit de 1939-1945 ». Les services dont il est question, concernent l’aide apportée aux mouvements de résistance et son action personnelle pour cacher, protéger et évacuer en lieu sûr les personnes recherchées par l’occupant. Le 11 novembre 1953 à Bastia, lors du 35e anniversaire de la Victoire de 1918, cinq ans après s’être définitivement retiré de la vie active - tout en conservant les fonctions de conservateur du « Tata Sénégalais » de Chasselay – Jean-Baptiste Marchiani est élevé au grade de Commandeur de la Légion d’honneur. Cette suprême distinction, marque à la fois la consécration de la vie d’un grand serviteur de son pays, et constitue une juste récompense pour le plus ardent défenseur de la mémoire de ses frères d’armes Africains. Au crépuscule d’une vie bien remplie, un total impressionnant de vingt-quatre croix, médailles, et ordres divers, tant nationaux que propres à nos anciens territoires d’Outre-mer, voire étrangers, orne la poitrine du grand Patriote qu’il n’a jamais cessé d’être. Cérémonie au Tata en 1957 Train magazine / n°16 / décembre 2012 En 1945, M. Maurice Guérin, député du Rhône, dans une lettre adressée au Président de la République écrit à son sujet: « …Un homme dans l’âme exceptionnelle de qui brille, d’un éclat inégalable, la flamme d’un patriotisme qui semble dépasser celui de la plupart de nos contemporains, une sorte de héros de légende, un « type » de Français tel qu’on n’en rencontre plus guère de nos jours… » Le 3 janvier 1969, âgé de 85 ans, Jean-Baptiste Marchiani s’éteint au milieu des siens. Il est inhumé dans le caveau familial, au cimetière communal de Bastia. J.B Marchiani Commandeur de la Légion d’Honneur Pourquoi les combats de Chasselay ? Le 25e RTS a reçu l’ordre d’arrêter les troupes allemandes au nord de Lyon entre Tarare et la Saône, face à la division SS Totenkopf qui n’a pas rencontré de résistance depuis Dijon. La 3e compagnie tient l’extrémité est du front autour de Chasselay face au régiment Grossdeutschland qui arrive en pointe de la 10e division de Panzers. Le 19 juin, lorsque les combats s’engagent, les ordres sont de tenir coûte que coûte. Ce n’est que le 19 au soir que le régiment a connaissance du fait que Lyon est déclarée « ville ouverte ». Mais à l’image de ce qu’ont réalisé nos anciens sur les ponts de Gennes-Saumur, le capitaine Gouzy, commandant la 3e compagnie, est décidé à mener un dernier « baroud d’honneur » et demande des volontaires. Tous les cadres et tirailleurs survivants autour de lui répondent présent et se battront jusqu’au bout, ce qui conduira les Sénégalais à leur funeste sort. Au total, les combats menés par le 25e RTS feront 226 morts dans ses rangs (40 français et 186 sénégalais). Parmi eux, 114 tirailleurs prisonniers ont été froidement exécutés avec deux de leurs officiers, coupables d’avoir mené au combat des troupes indigènes. Outre des victimes civiles des combats, deux agriculteurs coupables d’avoir caché des tirailleurs sont également assassinés et leur ferme incendiée. En face, les unités allemandes comptent 242 tués dont 14 officiers. Une centaine est tombée à Chasselay devant la 3e compagnie. Cette résistance héroïque pourrait en partie expliquer les raisons du massacre qu’il faut surtout chercher dans les directives du chef d’état-major du général Gudérian : « Envers les soldats indigènes, toute bienveillance serait une erreur. Ils sont à traiter avec la plus grande rigueur. » Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME l est tout d’abord intéressant de constater que le capitaine Gouzy et ses tirailleurs sont tombés le même jour que le Lieutenant Roimarmier à la tête de ses élèves aspirants de réserve (EAR) du Train sur les ponts de Gennes-Saumur. Ce même esprit de sacrifice « pour l’honneur » méritait d’être perpétué. Le souvenir des héroïques combats de Chasselay et du massacre qui a suivi sont toujours vivaces. En témoigne la cérémonie commémorative annuelle qui s’est tenue le 17 juin dernier et à laquelle votre dévoué rédacteur en chef s’est rendu en voisin. Cette commémoration est bien évidemment un fief de nos camarades des Troupes de Marine qui font vivre l’association de soutien à ce magnifique monument parfaitement entretenu. L’accueil des membres de cette association pour leur camarade du Train a été très amical. Tous ignoraient la qualité d’ancien sous-officier tringlot de J.B Marchiani. Faisant suite à une messe en l’église de Chasselay dite par deux anciens prêtres des missions africaines, une belle cérémonie se déroulait sur le site du Tata, présidée par le président de l’association, le colonel (ER/ TDM) de Montgolfier, en présence de Mme Bathily représentant le consul général du Sénégal. Chaque tombe de tirailleur était fleurie d’une rose. La plupart des tirailleurs étant de confession musulmane, une émouvante prière des morts clôturait cette cérémonie. Mais notre Arme était tout de même présente lors de ces commémorations. En effet, en cherchant bien parmi les nombreux porte-drapeaux d’associations, deux d’entre eux étaient tringlots, anciens d’Algérie et tout aussi ignorants du fait que J.B Marchiani était un de leurs anciens : Aldo Moro, ancien du GT 507, porte-drapeau des médaillés militaires du Rhône et René Johier, ancien de la 70e compagnie de QG, porte-drapeau des anciens combattants de Charbonnières (Rhône). À leur plus modeste niveau, ils font, tout comme leur grand ancien, vivre le devoir de mémoire. Dans ce cadre, récemment, une demi-journée a rassemblé sur le site symbolique du Tata 300 collégiens de classes de 3e, pilotés par leurs enseignants, et des membres de l’association, dignes successeurs de ce « héros » du devoir de mémoire que fut Jean-Baptiste Marchiani. Jean-Baptiste Marchiani, l’Arme du Train est fière de vous avoir compté dans ses rangs. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Fantassin troupes de marine (TDM) d’origine, Jean-Paul Pagni a effectué une brillante deuxième partie de carrière dans le Train aéroporté. Expert reconnu des techniques aéroportées, il est également un des acteurs à l’origine de l’aventure de l’ULM dans l’arme du Train. Il nous a quittés le 16 février 2012 des suites d’un cancer. Le 1er RTP pleure un des anciens présidents de son amicale qui a fait l’admiration de tous, aussi bien pour son courage au feu qu’au cours de son long et dernier combat contre la maladie. Lors des différents éloges prononcés à l’occasion de ses obsèques, quelques expressions fortes ressortent particulièrement : « sa personnalité atypique et son charisme » (général Peter), « poète autant que scientifique » (général Bertin), « ce bloc d’un seul tenant, authentique héros » (général Cann). PAR LE LCL (CR) GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME é en Algérie le 12 novembre 1937, Jean-Paul Pagni s’engage en octobre 1956 à l’école spéciale militaire interarmes en qualité de St-Cyrien. Fantassin TDM, il choisit le 3e RPIMa à l’issue de son stage d’application et rejoint son unité en opérations en Algérie. Il effectue alors une première et brillante partie de carrière au sein des Troupes de Marine. Il est d’abord un des meilleurs chefs de section du 3e RPIMa, cité à plusieurs reprises pour sa brillante conduite au feu, en particulier lors de l’opération de Bizerte en juillet 1961 au cours de laquelle il est blessé une première fois et décoré de la Légion d’Honneur à titre exceptionnel. Il est ensuite un excellent commandant de compagnie en 1967 au 6e RPIMa, très exigeant envers lui-même et ses subordonnés, s’imposant aisément grâce à son sens tactique très développé. En parallèle, officier complet à la forte personnalité et à l’intelligence vive, il est désigné par deux fois pour assurer la formation des plus jeunes, d’abord comme jeune capitaine en 1965 à l’ESM de Saint-Cyr, puis à l’issue de son temps de commandement en 1972 en tant que brigadier au groupement d’application de l’école d’application de l’infanterie (EAI). C’est à l’issue de son séjour à l’EAI en 1974 qu’il rejoint le Train et la base opérationnelle mobile aéroportée (BOMAP) pour y occuper le poste d’officier adjoint. Rigoureux intellectuellement, son sens du commandement et Train magazine / n°16 / décembre 2012 son esprit de coopération lui permettent d’orchestrer avec une pleine efficacité les activités du corps. Il est promu chef de bataillon en 1976. Après un séjour en assistance militaire technique au Tchad, au cours duquel il s’illustre à nouveau et est grièvement blessé en opérations, il rejoint son régiment en 1978 pour y prendre les fonctions de chef du BOI. Particulièrement apprécié par les régiments avec lesquels il est appelé à travailler, doté d’un sens de l’organisation et d’une puissance de travail hors pair, il se place incontestablement parmi les postulants à un temps de commandement et est nommé lieutenant-colonel en 1980. En 1981, il est commandant en second de la BOMAP, enchaînant successivement jusqu’en 1984 des séjours au Cameroun puis 2 ans en assistance militaire technique (AMT) au Zaïre comme chef d’état-major de la 31e brigade de parachutiste zaïroise et enfin comme chef du détachement logistique de Douala, en soutien de l’opération Manta. Il y donne pleinement satisfaction, grâce à sa grande expérience de l’Afrique et de ses problèmes logistiques. En 1986, il prend le commandement de la BOMAP. Maîtrisant parfaitement les techniques du soutien aéroporté, le haut niveau d’aptitude opérationnelle de ses unités est un facteur déterminant des engagements du moment de la 11e DP au Tchad et en République centrafricaine (RCA). Il s’attache en particulier à développer les relations avec l’armée de l’Air en vue d’obtenir le meilleur rendement d’un potentiel aérien souvent limité. Il est promu colonel en 1987. En 1988, il est nommé adjoint militaire au directeur du centre aéroporté de la direction des armements terrestres (DAT). Apportant des conseils particulièrement avisés aux ingénieurs, il participe activement au développement de la technique du largage à très faible hauteur et entretient, par ses actions opportunes, un climat de confiance entre l’établissement et les unités utilisatrices des matériels. En 1991, il prend le commandement du groupement aéroporté de la section technique des armements terrestres (STAT). Ferme et attentif, il s’attache à améliorer les processus et à canaliser les énergies vers le plus utile. Au-delà des techniques aéroportées excellemment maîtrisées, il étend avec réalisme et rigueur son domaine de compétence à des techniques nouvelles comme l’ULM et le parapente. En 1993, après 3 ans passés à la tête du groupement, il est nommé au grade de général de brigade dans la 2e section du cadre des officiers généraux. Le général Pagni était le seul Grand Croix de la Légion d’Honneur de sa promotion (Général Laperrine). Blessé deux fois, il était titulaire de la croix de la Valeur Militaire avec 5 citations. Pour terminer, laissons ce « fils d’immigré rital » comme il se qualifiait lui-même modestement, dresser lui-même, dans les adieux qu’il a rédigés avant sa mort, le plus bel hommage qu’un chef puisse faire à une de nos unités du Train : « La BOMAP, une révélation. J’y suis arrivé bardé de condescendance, je l’ai quittée en pleurant. 13 ans de bonheur. Pour avoir la BOMAP, j’ai quitté la colo. Je ne regrette rien. Le Train « kéro », c’est une bien belle arme et la BOMAP vaut bien une ancre. » Train magazine / n°16 / décembre 2012 PAR LE LCL (CR) GIRAUD, OFFICIER CULTURE D’ARME Hasard malheureux, alors que nous rendons compte des exploits de nos anciens à Bir Hakeim un de nos officiers généraux, Saint-Cyrien d’origine dont la promotion porte le nom de cette illustre bataille, nous quitte. Le général Michot est décédé le 17 juin dernier des suites d’une longue maladie. Ceux qui ont eu l’honneur de servir sous ses ordres se souviendront particulièrement de ce circulateur de grande classe, sportif, qui rayonnait sur ses subordonnés et sur les nombreuses divisions d’élèves qu’il a formées au cours de ses séjours à la maison-mère. Train magazine / n°16 / décembre 2012 ean-Claude Michot est né en 1939 à Epieds (Maine et Loire). Ancien enfant de troupe, Saint-Cyrien de la promotion Bir Hakeim (1962-64), il choisit à sa sortie d’application le 602e régiment de circulation routière (RCR) stationné à Vincennes qu’il rejoint en septembre 1965. Adjoint au commandant du groupement d’instruction puis chef de peloton de circulation, ses excellents résultats le font très vite désigner pour former les jeunes cadres de l’arme. Il rejoint donc l’école d’application du Train (EAT) en 1968 pour y commander une brigade d’élèves sous-officiers d’active (ESOA) puis une brigade d’officiers-élèves. Dans la foulée de son stage des capitaines, il prépare le concours de l’école d’état-major qu’il réussit brillamment. C’est ainsi qu’en août 1972, déjà diplômé, il prend le commandement du 254e escadron de circulation (futur 84e EC), stationné à Montmédy. Ayant obtenu d’excellents résultats dans son commandement, il rejoint l’EAT en 1975 au cours de formation générale où il prépare le concours d’entrée à l’École Supérieure de Guerre (ESG). puis directeur de l’instruction, transmettant à tous l’image d’un chef humain, exemplaire, organisateur infatigable. Nommé chef d’escadron et reçu à l’ESG (91e promotion) en 1977, il sera naturellement muté en administration centrale à l’issue de son stage et rejoindra l’état-major de l’armée de Terre (EMAT) en 1979. Officier complet, d’esprit ouvert et méthodique, doté d’une grande puissance de travail, il donne pleinement satisfaction dans son emploi de rédacteur au bureau effectifs-personnels et est promu lieutenant-colonel en 1981. C’est dans la voie état-major qu’il atteindra les plus hauts niveaux de responsabilité en exerçant tout d’abord en 1991 les fonctions de commandant du Train et directeur des transports de la 3e région militaire à Rennes, puis à compter de 1992 au sein de la circonscription militaire de Défense (CMD) de Rennes, les fonctions de sous-chef d’état-major emploi puis de chef d’état-major en 1993. Là encore, ses qualités personnelles, son expérience et sa connaissance des dossiers lui permettent de prendre très rapidement la mesure de cette fonction particulièrement exigeante. La courtoisie qu’il apporte dans ses contacts aussi bien avec ses supérieurs qu’avec ses subordonnés permet de créer au sein de son état-major une excellente ambiance, propice à un travail de qualité. En 1982, il rejoint le 601e RCR stationné à Achern en Allemagne pour y occuper pendant deux ans le poste de commandant en second, avant de prendre le commandement de cette unité prestigieuse dans l’arme en 1984. Grâce à son sens aigu des rapports humains, fondé sur des contacts simples et directs, il s’impose à tous par sa prestance et ses compétences professionnelles. Malgré un parc automobile d’un autre âge, il maintient son régiment à un haut niveau de capacité opérationnelle. Nommé colonel en 1986, il est alors considéré comme l’un des meilleurs chefs de corps d’une arme qui à l’époque compte encore une trentaine de formations. Ses qualités foncières et humaines lui permettent alors d’exercer des responsabilités de haut niveau aussi bien dans la voie commandement qu’en état-major ou en école. Ce sera à nouveau l’EAT qu’il rejoint en 1987 pour occuper successivement les postes de directeur des études tactiques et logistiques, Nommé général de brigade en 1994, son expérience dans le travail des états-majors territoriaux le destine naturellement à prendre le poste de général-adjoint à la CMD de Rennes. Il est admis dans la 2e section des officiers généraux en 1996 et se retire rue Hélène Boucher, derrière le quartier Beaumont, où nombre d’entre nous ont eu le plaisir d’échanger avec lui un amical bonjour. Il débute alors une retraite active centrée sur le bénévolat associatif auprès de la banque alimentaire et l’Hospitalité Notre Dame de Tours. Train magazine / n°16 / décembre 2012 Train magazine / n°16 / décembre 2012 ÉCOLE DU TRAIN