La psychose des basketteurs de NBA, cibles d`agressions

Transcription

La psychose des basketteurs de NBA, cibles d`agressions
La psychose des basketteurs de NBA, cibles d'agressions
http://www.piankhy.com/modules/news/article.php?storyid=1152
La psychose des basketteurs de NBA, cibles d'agressions
Actualités
Posté par : Piankhy
Publiée le : 08/01/2008 23:10:00
Jamaal Tinsley se considère comme un miraculé. Et pour cause. Le 9 décembre
2007, les trois impacts de balles défigurant le côté gauche de sa Rolls Royce
étaient làpour rappeler au meneur de l'équipe de basket-ball américain des
Indiana
Pacers
qu'il
avait
bien
frôlé
la
mort.
En sortant d'une boîte de nuit d'Indianapolis, le joueur et son entourage ont été
pris àpartie dans le parking par d'autres clients, visiblement jaloux de ses belles voitures et
de son aisance financière. Faisant profil bas, Jamaal Tinsley et ses amis ont aussitôt
quitté les lieux, pour s'apercevoir qu'ils étaient suivis par deux voitures. Ils se sont
alors arrêtés dans le parking d'un hôtel du centre-ville. C'est làque la fusillade a
éclaté, les agresseurs tirant plusieurs coups de feu àl'arme automatique sur les
véhicules. Assis àl'avant de sa voiture, Tinsley n'a pas été touché, ÃÂ
l'inverse d'un employé des Pacers, légèrement blessé aux coudes. Le pire
avait
été
évité.
ÂÂ
"Ce drame est la preuve que les sportifs sont désormais des cibles, a réagi le
coéquipier de Tinsley aux Pacers, Jermaine O'Neal. Les gens nous voient dans nos belles
voitures, nos beaux vêtements et ils sont jaloux. Je remarque de plus en plus les regards
mauvais que l'on nous jette. Dès que nous sortons, nous devenons des proies."
Cet incident n'est pas un cas isolé. Une trentaine de joueurs du championnat de
basket-ball américain (NBA) que nous avons interrogés ont reconnu avoir plusieurs
fois été victimes d'agressions ou s'être sentis en danger lors de sorties nocturnes.
Le 15 décembre, le joueur des Atlanta Hawks, Shelden Williams, était victime d'un vol
àmain armée, en étant forcé de donner sa voiture alors qu'il sortait d'un salon
de coiffure. L'été dernier, Eddy Curry, des New York Knicks, et Antoine Walker, des
Minnesota Timberwolves, ont tour àtour été détroussés dans leurs
maisons de la banlieue de Chicago. Les basketteurs ne sont pas les seuls sportifs visés.
Le 27 novembre, le joueur de football américain des Washington Redskins, Sean Taylor, a
été
abattu
dans
sa
maison
lors
d'un
cambriolage.
"C'est effrayant, s'insurge le joueur français des Los Angeles Lakers, Ronny Turiaf. Cela
me fait vraiment peur : les gens savent où on habite, combien on gagne et peuvent venir
chez toi, pour te voler ou te faire du mal." Un simple regard appuyé, une remarque
"innocente" suffisent souvent àmettre le feu aux poudres. "Je suis toujours
Page 1 / 2
La psychose des basketteurs de NBA, cibles d'agressions
http://www.piankhy.com/modules/news/article.php?storyid=1152
accompagné par des membres de ma famille, confie Jason Terry, des Dallas Mavericks.
Un soir, par exemple, j'étais dans un club àAtlanta et alors que je buvais un verre, un
type m'a frappé avec une bouteille en pleine tête et une bagarre a éclaté. J'ai
eu de la chance, car je n'ai pas été sérieusement blessé. Mais un drame est
vite
arrivé
de
nos
jours,
les
gens
ont
le
sang
chaud."
Cette agressivité latente n'était pourtant pas présente, il y a encore dix ans. Les
joueurs des années 1980-1990 se souviennent d'une autre époque. "La
société a changé, explique Reggie Theus, ancien joueur et désormais
entraîneur des Sacramento Kings. A mon époque, il y avait beaucoup de passion, les
gens respectaient ce que nous faisions. Mais la nouvelle génération de joueurs est
différente, plus "flashy". Les jeunes aiment montrer leurs bijoux, leurs voitures, sortir les
billets de banques et cela rend les gens jaloux parfois. Ils ont le droit d'aimer les belles choses
et de vouloir les montrer, mais en agissant ainsi, ils ont une cible dans le dos."
A chaque fois qu'un joueur de NBA est impliqué dans une rixe, la société
américaine s'empresse de pointer un doigt accusateur, critiquant leurs choix
vestimentaires, leur style de vie et surtout leur entourage. Souvent issus de milieux
défavorisés, les joueurs ont parfois du mal àcomposer avec leur nouveau statut
de millionnaire. Couper les ponts avec les anciens amis peu fréquentables ou ne plus
retourner dans son ancien quartier n'est pas toujours aisé. Ainsi du joueur des Denver
Nuggets Allen Iverson, souvent mêlé àde sérieux incidents àcause de son
"turbulent" entourage. Originaire des quartiers sensibles d'Hampton, en Virginie, il ne peut pas
se résoudre àtirer un trait sur des amis lui ayant parfois sauvé la vie quand il
était adolescent, mais dont certains possèdent des casiers judiciaires bien remplis.
"Il faut changer son style de vie, affirme Damon Jones, des Cleveland Cavaliers. Le citoyen
normal peut aller en boîte à2 heures du matin. Mais possède-t-il 1 million de
dollars ? Non, alors il n'est pas une cible. Moi je ne sors plus, c'est aussi simple que cela.
Quand tu deviens millionnaire, il faut savoir accepter les règles du jeu. Je ne vis pas dans la
peur. Mais en même temps, quand je suis en voiture, je regarde régulièrement
dans le rétroviseur. Quand je rentre àla maison, je me demande si quelqu'un ne va pas
surgir des buissons alors que je gare ma voiture. Ce sont des réflexes naturels. Ta vie en
dépend."
Pascal Giberné
ÂÂ
Page 2 / 2