Un séchoir à tabac au service de l`insertion

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Un séchoir à tabac au service de l`insertion
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21h
EN BREF
Prigonrieux
La catastrophe naturelle reconnue
La commune de Prigonrieux a été reconnue en état de
catastrophe naturelle pour les dommages causés par les
mouvements de terrain différentiels consécutifs à la
sécheresse et à la réhydratation des sols pour la période du 1er au 31 mars dernier, par arrêté interministériel
du 21 mai 2013, paru au journal officiel du 25 mai
2013. Les sinistrés disposent d’un délai de dix jours à
compter de la parution de cet arrêté au JO pour déposer auprès de leur assurance un état estimatif de leurs
pertes.
À NOTER
COUZEET-SAINT-FRONT
RÉUNION PUBLIQUE
Le maire et son conseil
municipal présenteront
aux Couzots le compterendu de leur gestion
financière pour l’année
passée et le budget prévi-
sionnel pour l’année en
cours, jeudi, à 20h30 à
l’Etendoir. Outre les
aspects financiers, le
maire et les élus feront le
point sur les dossiers en
cours et répondront à
toutes les questions
posées par la population.
PAT R I M O I N E
Un séchoir à tabac au service de l’insertion
Le service Patrimoine de la Ville a fait appel à Question de Culture et à l’IEP Cadillac
pour un chantier de démontage et le remontage d’un séchoir à tabac communal.
D
émonter et remonter
un ancien séchoir à
tabac datant du
début du siècle dernier, voilà
le défi que s’est lancée la ville
de Bergerac. Et comme ces
jouets de contruction de
mini-maison en bois pour
lesquels des milliers de pièces
doivent être montées une à
une, ce chantier-là est un véritable casse-tête. L’idée a
germé l’an passé. Deux
séchoirs à tabac trônaient sur
le terrain du Libraire où initialement devait être construit le lycée des métiers.
«L’un des deux était beaucoup plus ancien que l’autre,
mais également nettement
plus abîmé», confie Michel
Mazeau du Pôle Patrimoine
de la Ville, et le chef de projet, «néamoins sur conseil des
architectes des Bâtiments de
France, on a pris l’option de
démonter ce vieux monsieur
un peu branlant, pour le
remonter sur le site de
Pombonne.»
La Ville a très vite choisi de
confier le chantier à l’association d’insertion Question de
Culture, en partenariat avec
l’IEP Cadillac qui prend en
charge des jeunes en difficulté. Tous les acteurs rassemblées, le puzzle géant pouvait
alors commencer. «Un démontage très méthodique
avec marquage de tous les
bois a débuté en décembre
dernier, et s’est achevé en janvier dans des conditions climatiques particulièrement
contraignantes», poursuit le
chef de projet, «l’objectif est
maintenant de reconstruire à
l’identique ce séchoir à
tabac.» Pour l’heure, le réassemblage des pièces de charpente se fait au sol, dans le
parc de Pombonne. Les bois
abîmés sont eux inventoriés
et remplacés dans des essences de bois locales. Sur ces
travaux un peu plus tech-
L’ É C H O D O R D O G N E
.
9
.
Au cœur du parc de Pombonne, la carcasse du vieux séchoir à tabac reprend forme petit à petit
Mohamed, Satpal et Ahmed découvrent le métier avec leur formateur
niques, l’entreprise Goubie a
été ponctuellement sollicitée
pour ses conseils expérimentés. Le gros du chantier est lui
dirigé par Patrice, formateur
à l’IEP Cadillac, et ancien
charpentier de la corporation
du compagnonnage. Sous la
coupe de celui-ci, une douzaine de jeunes en difficulté, ou
dans une démarche de réinsertion à l’emploi. «Ici, je leur
fait vivre le métier de charpentier, une manière de travailler qui ne peut se faire
qu’en équipe», glisse le formateur, «au fur et à mesure
que ce séchoir reprend forme,
c’est un peu eux-même qu’ils
reconstruisent. Au terme de
ce chantier, ils pourront alors
peut-être voler de leurs
propres ailes, et ce sera notre
récompense.» Avec son langage cru et ses longues bacchantes, Patrice impose le respect à ses apprentis, à qui il se
fait un point d’honneur de
transmettre sa passion. Pourtant l’affaire est loin d’être
simple : «Nous vivons sur ce
chantier des contraintes météorologiques très fortes», déplore Gérard Cholon, le di-
MERCREDI 29 MAI 2013
recteur de Question de Culture, «ces pluies constantes
demandent encore plus
d’énergie, de souplesse et
d’organisation. L’apprentissage n’en est que plus complexe.» Malgré ces difficultés,
Michel Mazeau avoue être
particulièrement surpris de
l’implication de tous sur ces
travaux : «Il faut garder le
moral dans ces conditions
météos. Malgré cela, tous travaillent avec une réelle détermination et une envie d’aller
au bout de ce chantier. Plus
que la reconstruction d’un
patrimoine, on est là sur une
aventure humaine extraordinaire.» Les pluies incessantes
de ce pintemps ont cependant
influé sur les délais de livraison du séchoir à tabac, qui ne
devrait finalement être achevé que d’ici la première quinzaine du mois de juillet. La
Ville a investi vingt mille euros dans cette opération. A
terme, le bâtiment devrait
abriter le matériel des espaces
verts du parc, ainsi qu’une
salle d’intérêt pédagogique
pour les scolaires.
J.T.