10. La Tour Eiffel, le monstre de l`exposition universelle

Transcription

10. La Tour Eiffel, le monstre de l`exposition universelle
ARTS
La Tour Eiffel, le monstre de
l'Exposition Universelle
Par Soleil Bonnet et Paulina Hernandez.
Pour accéder à la bibliographie, cliquez ici.
De l'Exposition au scandale
C'est à l'occasion de l'Exposition Universelle de
Paris, en 1889, que la fameuse tour de 324
mètres construite par Gustave Eiffel fait son
apparition au grand public. Si elle est
aujourd'hui appréciée de milliers touristes
chaque année et fait figure de symbole pour
Paris, son exposition a véritablement créée le
scandale à la fin du XIXème siècle.
La tour Eiffel fut construite au du XIXème siècle, siècle
d’inventions et découvertes, période appelée la
«révolution industrielle». Sa nouveauté repose sur son
design et les matériaux utilisés(fer puddlé).
En raison de l’exposition universelle de 1889, la France
décide de démontrer les techniques les plus avancées en
métallurgie qu’ils possèdent : l'exposition est pour le pays
accueillant, l’opportunité de démontrer son progrès et sa
supériorité technique sur les autres pays.
Elle a été construite par Gustave Eiffel, toute en fer,
pendant 2 ans 2 mois et 5 jours. Elle possède 4 pieds et
3 étages, elle est couleur bronze, et mesure 324 mètres
de haut. Elle se trouve dans le Champ de Mars a Paris.
Elle fut donc construite pour l’exposition universelle, qui
avait cette année-là pour thème la révolution française.
Elle commença le 6 mai 1889 et finit le 31 octobre 1889.
Pendant l’exposition beaucoup d’ autres inventions ont
été présentées : la machine à vapeur, la galerie des
machines, etc.
Durement critiquée avant et après son inauguration, on
disait qu'elle opacifiait l’art ancien des structures
parisiennes comme la cathédrale de Notre Dame de
Paris, l’Arc de Triomphe, le Sacré Cœur… elle était
trop « moderne » et faite de matériaux moins nobles que
la pierre.
Le 28 janvier 1887 une lettre de protestation signée par
une
cinquantaine
d'artistes
(écrivains,
peintres,
compositeurs, architectes, etc.) fut publiée dans le journal
«Le Temps» en critiquant la tour. Guy de Maupassant
(écrivain), Charles Gounod (compositeur), ou encore
Alexandre Dumas fils (écrivain) font partie des artistes
qui critiquèrent la tour.
Gustave Eiffel (1832-1923), est un ingénieur et
industriel français qui a participé à la construction de la
Tour Eiffel à Paris, de la Statue de la Liberté à New York,
du Canal de Suez et du Canal de Panama.
ARTS
La Tour Eiffel
Dimensions de la Tour Eiffel
Premier croquis du pylône de 300
mètres, devenu plus tard la Tour Eiffel,
réalisé par Maurice Koechlin.
On peut voir à droite la comparaison
faite avec la Statue de la Liberté réalisée
par Eiffel, et la Cathédrale de NotreDame.
ARTS
La Tour Eiffel
DECRYPTER LA PRESSE DU XIXe
AU CŒUR DE LA POLEMIQUE
Le Temps, 14 février 1887
Analyse de l'image :
Gustave Eiffel est ici représenté avec une grosse tête
car il pensait que sa tour était un exploit beaucoup plus
extraordinaire que les pyramides « qui ne sont après
tout que des monticules artificiels. »
Dans la pyramide qu’il tient à son côté il y a une
inscription qui dit :« A la grandeur de l’œuvre, on
mesure la grandeur de l’homme. » Avec cette
inscription on se moque de Gustave Eiffel et de la
taille de sa tour.
On peut apercevoir, devant le sexe masculin de M.
Eiffel, l'image de la cathédrale de Notre Dame. Ceci est
une manière de montrer que Gustave Eiffel ne
respectait, ni n'admirait l’architecture classique.
Le message :
Le comique d'exagération utilisé ici, avec la
représentation d'Eiffel dans des proportions dépassant
ses propres œuvres, a pour but de se moquer de la Tour
Eiffel et de son auteur.
ARTS
La Tour Eiffel
Guy de Maupassant, La Vie errante, 1890.
« J’ai quitté Paris et même la France, parce que la tour
Eiffel
finissait
par
m’ennuyer
trop*.
Non seulement on la voyait de partout, mais on la
trouvait partout,[…], exposée à toutes les vitres,
cauchemar
inévitable
et
torturant.
[…]Comment tous les journaux vraiment ont-ils osé nous
parler d’architecture nouvelle à propos de cette carcasse
métallique [...]. Il a eu ce privilège à travers les siècles de
symboliser pour ainsi dire chaque époque, de résumer,
par un très petit nombre de monuments typiques, la
manière de penser, de sentir et de rêver d’une race et
d’une civilisation. Quelques temples et quelques églises,
quelques palais et quelques châteaux contiennent à peu
près toute l’histoire de l’art à travers le monde, […], toute
la
grâce
et
la
grandeur
d’une
époque.
Mais je me demande ce qu’on conclura de notre
génération si quelque prochaine émeute ne déboulonne
pas cette haute et maigre pyramide d’échelles de fer,
squelette disgracieux et géant, dont la base semble faite
pour porter un formidable monument de Cyclopes et qui
avorte en un ridicule et mince profil de cheminée
d’usine. »
Analyse du document
Vocabulaire péjoratif surligné en bleu ciel.
Prise de position de l’auteur dans le débat
Maupassant dit que la tour Eiffel est un monument
qui finit par ennuyer et devenir pénible.
Il dit qu’il l’a trouve partout, journaux, affiches. Elle
est tellement présente dans sa vie qu’il arrive à
penser que la tour le poursuit, parce qu'à cause de
sa hauteur, il est impossible de ne point la voir.
Arguments pour défendre sa position :
Il dit que les générations sont souvent représentées
par leurs monuments et leur grâce, mais que cette
génération sera vue comme ridicule et indigne à
cause de la tour Eiffel qui est trop moderne et
s’oppose aux structures classiques.
Finalement il critique la modernité de la tour qui la
fait ressembler à une usine, à cause de sa forme
innovatrice ainsi que les matériaux utilisés.
Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 2 juillet 1889.
« Ce soir, dîner sur la plate-forme de la tour Eiffel, avec les
Charpentier, les Hermant, les Zola, les Dayot. La montée en
ascenseur : la sensation d’un bâtiment qui prend la mer […]. Làhaut, la perception bien au-delà de sa pensée au ras de terre, de la
grandeur, de l’étendue, de l’immensité babylonienne de Paris, et
sous le soleil couchant, et parmi les grandes lignes planes de
l’horizon, de la colline de Montmartre prenant au crépuscule
l’aspect d’une grande ruine qu’on aurait illuminée. Un dîner un
peu rêveur… puis l’impression toute particulière de la descente à
pied, l’impression de la descente sur ces échelons à jour dans la
nuit, avec des semblants de plongeons, ça et là, dans l’espace
illimité, et où il vous semble qu’on est fourmi. »
Analyse du document
Vocabulaire mélioratif surligné en gris clair.
Prise de position des auteurs dans le débat :
Dans le texte, on voit que les frères Goncourt racontent
leur séjour à Paris, ils semblent particulièrement attirés
par la tour Eiffel.
Ils commentent qu’un soir, ils sont allés manger sur la
plate-forme de la tour Eiffel. La montée en ascenseur
est décrite comme quelque chose de majestueux et qui
les fait penser à la mer.
Arguments pour défendre leur position :
L'argumentation des frères Goncourt est ici plutôt une
éloge très poétique à la Tour Eiffel.
Elle est ici comparée à la Tour de Babel, majestueuse et
permettant à l'auteur de relativiser son existence, de se
sentir tout petit. La Tour Eiffel prend donc ici un aspect
universel, dépassant toutes les dimensions, touchant
presque l'espace.

Documents pareils