Monastère de Brou

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Monastère de Brou
Idée de sortie…..
L’été, c’est aussi, l’occasion de partir en famille, parfois tout près de chez soi, c’est pour cela que je vous
invite aujourd’hui à visiter le monastère de Brou, un lieu historique, royal, artistique et culturel collé à Bourgen-Bresse…
Vous traversez la ville de Bourg, vous suivez les indications Brou, et soudain, dans vous en rendre compte,
vous voilà arrivés, l’église du monastère est devant vous, et immédiatement, vous comprenez que vous
n’allez pas être déçus. Oui, ce gothique flamboyant est un véritable bijou, vous allez vous régaler…
On vous dira partout que c’est l’œuvre d’une
certaine Marguerite d’Autriche, et j’ai voulu en
savoir plus sur elle…
Qui était-elle ? Pourquoi d’Autriche à Bourg ? Qu’at-elle fait d’autre dans sa vie ?
Marguerite d’Autriche est née en 1480, de
Maximilien 1er et de Marie de Bourgogne. Elle est
donc la petite fille de notre grand Charles le
Téméraire !
En fait, très jeune, on a cherché à la marier pour
des raisons diplomatiques et politiques, comme cela
se faisait dans toutes les familles royales.
Ce fut d’abord des fiançailles avec le futur roi de
France Charles VIII. Elle avait seulement 3 ans, et
on l’envoya à la cour de France pour qu’elle reçoive
une belle et bonne éducation.
Rappelons que son fiancé n’avait que 10 ans et qu’il
était sous la coupe de sa sœur, la régente Anne de
Beaujeu qui finira par organiser le mariage du roi
avec Anne de Bretagne, et la pauvre Marguerite
retournera chez elle…
On décida donc de la marier avec don Juan
d’Espagne, l’infant comme on disait. Mais le pauvre
bougre mourut très rapidement et Marguerite se
retrouvait veuve avant même d’être devenue femme !
On la maria cette fois avec Philibert le Beau, duc de
Savoie, en 1501. Ce fut, tous les témoignages sont
unanimes, une union heureuse mais qui dura moins
de 4 ans, Philibert décédant.
Mais la mémoire de son homme restant tenace et
indestructible, elle fit construire cette abbaye à Brou,
sur les restes d’un ancien monastère bénédictin.
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La beauté de la construction est à la hauteur du bonheur passé avec son mari et Marguerite décida de ne plus
se remarier.
Mais le plus fort de l’histoire fut qu’elle ne put jamais visiter les
lieux car elle est elle-même morte juste avant de découvrir le
bâtiment terminé (1530).
Il faut bien avouer que cette princesse mettra durant 25 ans les
revenus de son douaire de Savoie pour financer entièrement la
construction de ce qui sera officiellement le tombeau de son
Philibert et de sa belle-mère, elle qui avait eu l’idée la 1ère de faire
construire un mouvement sur ce lieu de Brou.
Mais comment la construction fut-elle si influencée par ce flamboyant venu du Nord, des Flandres en
particulier ? Tout simplement parce que Marguerite d’Autriche est envoyée par son père pour gérer une
province lointaine, les Pays-Bas, à la mort de Philippe le Beau. Philippe était le frère de Marguerite, mais surtout
le père d’un certain Charles Quint…
Pendant presque 10 ans, elle sera maîtresse des lieux et sera conquise par cette région, son architecture et ses
arts.
Marguerite ne se remaria pas, mais elle fut chargée
de l’éducation d’un enfant illégitime de son frère
Charles Quint, prénommée aussi Marguerite, en
hommage à sa tante, et fille d’une Flamande, Jeanne
Van der Gheist.
Cette Marguerite sera aussi en charge de cette région
et s’y comportera tout aussi dignement que sa tante…
Mais cette page d’histoire qui en passionnera plus d’un,
peut être prolongée avec la lecture de la très belle
biographie de Pierre Chaunu et Michèle Escamilla,
Charles Quint, publiée chez Fayard et avec l’ouvrage
entièrement consacré au monastère royal de Brou de
Marie-Françoise Poiret publié aux éditions du patrimoine.
Profitez bien de cette église, de sa toiture brillante et colorée, des sépultures – précisons que Marguerite a été
enterrée à son tour ici, aux côtés de son mari chéri – et des nombreuses salles présentant de belles œuvres
d’art.
Il faut dire que ce monastère est devenu un musée national d’une très grande qualité qu’il faut absolument aller
voir…
On peut aussi, dans le cadre des Estivales de Brou, venir écouter des pièces musicales de qualité…
www.estivalesdebrou.net
Michel Bonnet
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