CREATION FEVRIER 2011 PROJET CHORÉGRAPHIQUE POUR 7

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CREATION FEVRIER 2011 PROJET CHORÉGRAPHIQUE POUR 7
CREATION FEVRIER 2011
PROJET CHORÉGRAPHIQUE POUR 7 DANSEURS
Production : Cie Melting Spot
Coproductions : Centre Chorégraphique National de La Rochelle/Poitou-Charentes, Kader Attou/Cie Accrorap dans le cadre d’une résidence en
partage, Centre Chorégraphique National de Rillieux-La-Pape/Cie Maguy Marin dans le cadre de l’accueil studio 2011, La Coursive-Scène
Nationale de La Rochelle, PARC de la Villette, La Rose des vents-Scène Nationale Lille Métropole de Villeneuve d’Ascq et La Maison Folie
Wazemmes de Lille
Réalisée avec l’aide : du Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil Régional Nord-Pas de Calais et l’Association BeaumarchaisSACD
Avec le soutien du : Centre Chorégraphique National de Roubaix/Cie Carolyn Carlson, les villes de Lille et Villeneuve d’Ascq
Projet chorégraphique-VADUZ 2036
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NOTE D’INTENTION
Lors de phases de création, je me suis souvent senti démuni face à des
interprètes-collaborateurs. En effet, la transmission de quelques unes de mes
phrases chorégraphiques s’est avérée ardue ; le doute sur la singularité de ma
danse s’est installé au point d'abandonner aux motifs « qu'ils n'y sont pas
arrivés » ou encore que « cela n'est pas intéressant ». Pour pallier ces difficultés,
ma réponse fut : « fais comme tu veux!, fais de ton mieux!, débrouilles toi j'ai
d'autres soucis à régler dans ce projet ou cette aventure! ».
Ces expériences ont suscité les interrogations suivantes :
 La paresse, l’ignorance ou la lâcheté m'ont-t-elles envahies?
 Comment se situer en tant que chorégraphe hip hop ?
 Une danse doit-elle s'appuyer sur la personnalité des artistes qui la traversent, donc s'adapter à ce
qu'ils sont ?
 Faut-il accepter la créolisation d'une danse par une autre ?
 Quelle objectivité permet de dire qu'une danse sonne juste?
En découle, une sensation de manque, de gêne telle une encolure qui vous chatouille le cou, une manche
« où il y a comme un défaut! ». Parfois ça me titille, m'agace et résonne si fort maintenant que cette
impression m'oblige à fermer un œil pour me concentrer sur une porte entrouverte et y porter toute mon
attention.
Pourtant, je n'ai pas le sentiment d'avoir échoué dans mes projets tant sur le plan artistique que
relationnel. J'ai, malgré tout, l'impression d'avoir abandonné ou négligé une partie de ce qui fonde ma
signature corporelle. Il me faut donc revenir à la base : prendre appui pour rebondir et endosser la
blouse d’archéologue pour chercher, fouiller et définir ma propre gestuelle.
Quelle idée saugrenue que de vouloir chercher à identifier ses fondamentaux en danse !
Mes diverses rencontres ont été une prise de conscience de la singularité de ma gestuelle et de sa
redondance dans mon parcours chorégraphique. Ainsi, j’ai pu comprendre, nommer et identifier quelques
fondamentaux dans ma technique. Ces témoignages d'analystes du mouvement et d’autres experts en
décryptage gestuel m’ont touché et m’encouragent dans cette voie palpitante : creuser, m'aventurer vers
d'autres contrées, me perdre, aller vers ce qui résonne dans mon corps et ma pensée, rester sensible à
ce qui me touche et me donne vie, sur le fond et le sens.
FARID BERKI
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
VADUZ 2036
VADUZ 2036 : capitale abstraite ? Eldorado futur ? Symbole sériel ?
Titre intriguant qui ne va pas sans nous rappeler les intitulés décalés et sériels des œuvres de Kandinsky,
peintre cher au chorégraphe Farid Berki.
Dans son processus de recherche sur ses fondamentaux en danse hip hop et dans une démarche analytique
proche des peintres abstraits, le chorégraphe Farid Berki développe un mouvement plus minimaliste sur des
accords de musiques électroniques et notes de vidéo. Pour lui, la qualité du mouvement et son esthétisme
dépeignent le sens.
Abstraire : enlever l’anecdotique dans la danse et revenir à l’essence.
VADUZ 2036
procède d’une construction stylistique épurée. Solo, trio, septet forment des secteurs colorés,
composent des lignes non représentatives par analogie aux figures de base du hip hop (pop, lock,…).
« Farid Berki sculpte le geste au plus près de ses origines et de l’esprit du Hip Hop. Ecriture et invention, élan
et virtuosité, maîtrise et urgence…Le Hip Hop reste envers et contre tout une danse qui a des tripes mais sait
y mettre les formes ». Rosita Boisseau Télérama, 14 avril 2011
Vaduz 2036 ou Du spirituel dans la chorégraphie qui fonde la liberté inventive et le lyrisme sur la « nécessité
intérieure ».
C. Homard Payette
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
ENJEUX ET DÉMARCHE ARTISTIQUES
Considérant
qu'un processus de création n'est ni un procédé ni une recette, je dois ré interroger mes
manières d'écrire la danse pour rester en éveil. Après quinze années d’engouement pour l’écriture
chorégraphique associée à la volonté d’un travail de recherche souvent contrarié, il me semble nécessaire
d’étudier mes processus de création, d’analyser les répétitions dans mon parcours, d’évaluer les outils
utilisés.
Cette nécessité ne peut s'envisager sans un protocole clairement établi mais aussi sans des partenaires
attentifs et confiants, des complices expérimentés, sensibles et exigeants. Cette recherche, je la souhaite
passionnante, constructive et l’espère active, visible et divisible. Aujourd'hui, je m'octroie l'énergie et les
moyens nécessaires pour prendre le temps de l'introspection.
Comme tout bon "taoïste du dimanche", l’introspection ne peut être envisagée sans curiosité, sans regard
sur les autres, sur le monde qui nous entoure. Alors où chercher ? Dans les sources supposées du hip
hop, dans le domaine du sacré, dans les cultures traditionnelles ancestrales ou parmi divers champs
artistiques tels que le cinéma, la peinture, l'architecture ou encore la musique?
Je pense partout !
Depuis un certain nombre d’années mon travail s’est orienté vers des préoccupations citoyennes (les sans
papiers, les problèmes identitaires au Tchad, l'influence de l'environnement sur les comportements
humains avec ses dérivés tel le déterminisme...). En réalité, le travailleur frontalier que je suis déclare et
revendique la liberté de circulation des hommes, des œuvres, des idées comme fondement d’un monde
meilleur et plus juste sans allégeance à sa caste, à sa communauté ou aux discours dominants.
Aussi la perception du peintre KANDINSKY m’interpelle. Cette « nécessité impérieuse » chère à l’artiste
me plait lorsqu'il s'agit de changer de place, de me décaler pour mieux voir et témoigner du monde qui
m'enchante, me révolte ou m'interroge.
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
Dans sa déclaration d’intention, le chorégraphe Farid Berki parle de « créolisation » ; mais elle semble ici
inversée tant le processus de travail entamé veut revenir à la structure, aux fondements, à ce qui
architecture sa danse.
L’archéologie comme un retour aux fondations.
Désensabler le mouvement, le dépouiller de ses ornements, de ce qui l’a-au fil des années, du travail, des
répétitions et transmissions-, rendu plus généreux et qui l’a maquillé, masqué, enveloppé à force d’être
enrichi comme on dit de quelqu’un qu’il est enveloppé d’avoir mangé trop riche.
Revenir au squelette du geste, aux principes d’action, à un mouvement étique, sec mais transparent.
VADUZ 2036 serait à approcher comme une cure de la danse :
- une analyse de ce qui la sous-tend pour valoriser l’initial, ce qui commence et fait seuil.
- Une analyse de sa composition, passant par les formes fondamentales qu’une observation élémentaire
des tableaux de Kandinsky révèle : le linéaire, l’angulaire, le sinueux, le circulaire, le spiralé,
l’arborescent.
Mais Farid Berki veut aussi poursuivre, d’une manière plus objective, sa réflexion sur la transmission,
entamée avec la passation à un jeune interprète, il y a deux ans, de son solo SUR LE FEEL.
Que transmet-on ? Un vocabulaire c'est-à-dire une morphologie (dans le sens qu’a forgé Goethe, c'est-àdire de l’étude des formes et des structures) ? Une syntaxe (c'est-à-dire l’agencement de ces formes au
sein de phrases corporelles ainsi que Doris Humphrey les a pensées ? Un statut du corps, c'est-à-dire une
manière précise de l’utiliser ? Ou bien d’autres trames encore : le geste (comme sous-texte de la danse),
la relation entre musique et mouvement (comme contexte du déploiement de la danse) ou des intentions
(donnant au geste son prétexte) ?
Que signifie dès lors « être clair pour ses interprètes » ?
Quelle relation au temps induit le registre de la transmission ? Celui du dépôt et de l’appropriation ? Quel
temps pour la répétition qui permet d’assimiler le mouvement, de l’imprimer en soi, quel temps pour la
variation qui permet l’accommodation individuelle et l’efficacité (ou la justesse) dans la durée ?
Sans doute la création de VADUZ 2036 permettra-t-elle, au-delà même du spectacle qu’elle génère, de
répondre à tout ou partie de ces questions, faisant ainsi cheminer notre chorégraphe vers des voies de
compréhension élucidées de son art.
Philippe Guisgand, Maître de conférences en danse.
Responsable pédagogique de la licence d'études en danse,
Département Musique & Danse, UFR Arts & Culture,
Université de Lille 3.
LIGNE transversale, Kandinsky, 1923
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
L’ÉQUIPE
Chorégraphie et direction artistique : Farid Berki
Vidéaste : Laurent meunier
Création Lumière : Laurent Vérité
Régisseur général : David Manceaux
Musiques : Aphex Twin, Murcof, Ryoji Ikeda…
Danseurs - interprètes : Farid Berki, Sandrine Monar, Cécile Delobeau, Nabil Ouelhadj, Johnny Martinage,
Moustapha Bellal et Bernard Wayack Pambe
CALENDRIER
DIFFUSION
•
• 3 février 2011 : Première, La Coursive, La Rochelle
• 19 février 2011 : Maison Folie Wazemmes, Lille
• 29,30,31 mars 2011 : La Rose des vents, Villeneuve d’Ascq
14,15,16,17 avril 2011 : Festival Hautes Tensions, Grande Halle de la Villette, Paris
• 6 décembre 2011 : Centre de danse le Galion, Aulnay-sous-Bois
• 27,28,29 janvier 2012 : Festival Suresnes Cités Danse
• 24 Mars 2012 : Festival Danse et vous, Cognac
• 27 Mars 2012 : Théâtre en Dracénie, Draguignan
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
CONDITIONS FINANCIÈRES
Prix de vente : 6 000 €uros HT (++ 10 personnes) - Prix dégressif si plusieurs représentations.
Nb de représentation
Prix cession
1
2
3
6 000 €
10 100 €
13 900 €
Prix de la représentation
supplémentaire
Prix par représentation
4 100 €
3 800 €
6 000 €
5 050 €
4 633 €
Tout public
Des stages de sensibilisation des publics peuvent accompagner la diffusion de ce spectacle (dossier pédagogique sur
demande).
Défraiement Syndéac : 6 artistes, 2 techniciens, 1 administrateur, 1 chorégraphe
Transport : les 10 personnes se déplacent en avion- Seconde classe
CONDITIONS TECHNIQUES
Fiche technique et plan de feux sur demande
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
REPÈRES
CHRONOLOGIQUES…
Voilà 25 ans que Farid Berki danse et 15 ans qu’il a créé sa compagnie : MELTING SPOT.
Dès 1995, il mêle le hip hop et le flamenco dans FANTAZIA,
FANTAZIA renouvelle l’expérience avec Pétrouchka
en proposant une lecture singulière du ballet classique (pièce qu’il remonte en 2001 pour le Ballet du
Rhin).
En 1999, il obtient le prix des "Nouveaux talents chorégraphiques"de la S.A.C.D et collabore avec
le danseur étoile de l’Opéra de Paris, Kader Belarbi dans un solo mis en scène pour le Vif du Sujet à
Avignon. Cette expérience fait l’objet d’un documentaire Une étoile en danger orchestré par le
musicien André Minvielle de la compagnie Lubat et le réalisateur Luc Riolon, produit et diffusé par
France 2. Parallèlement, il explore l’univers de la capoeira et monte avec la compagnie Claudio Basilio la
pièce Invisible Armada.
De 2000 à 2004, Farid Berki devient artiste associé du Bateau Feu-Scène Nationale de Dunkerque.
En 2001, il crée Atomixité sur la thématique des utopies urbaines et en 2002, un solo intitulé Sur le
Feel où il se confronte aux autres mais surtout à lui-même.
En 2004, il chorégraphie un conte fantastique SIX FOUS…
FOUS… EN QUÊTE DE HAUTEUR scénographié par le
dessinateur de BD, François Schuiten et présenté dans le cadre de "Lille 2004, Capitale Européenne
de la Culture". Ce dernier est repris pour la biennale de Danse de Lyon 2006. Parallèlement, le
Bateau Feu lui commande Soul Dragon, création événementielle pour 30 danseurs et comédiens
(dont 15 danseurs de l’Académie de l’Opéra de Shanghai avec lesquels il travaille depuis 3 ans) pour
l’année de la Chine en France.
En 2005, il continue de se jouer des stéréotypes et des discours convenus sur le mouvement hip hop et
donne naissance à deux pièces : HIPHIP-NONO-TIC où la recherche les origines utopiques de sa gestuelle et
OUD !, duo burlesque où la danse se marie au théâtre.
Après trois résidences au Tchad, il s’interroge sur les fondements de la culture Hip Hop comme
mouvement de conscience sur les relations Nord-Sud. Exodust en 2007 et DENG DENG en 2008 sont
le fruit de ces réflexions. Le Centre Culturel Français de N’Djaména l’élit artiste associé jusqu’en
2010, mais la guerre annulera cette aventure.
En 2009, Farid Berki s’interroge sur la transmission du répertoire et sa passation à la nouvelle
génération. Ainsi, il remonte le solo DU FEEL A RETORDRE pour Nabil Ouelhadj du collectif 6ème sens
et propose une conférence dansée autour de l’histoire improbable du hip hop : HIP HOP AURA.
Son parcours est jalonné de collaboration à des documentaires sur la danse : FAIRE KIFFER LES
ANGES de J.-P. Thorn, Eclat de danse d’Atillio Cossu, PÉTROUCHKA en terre Hip Hop de
J.Rabaté, ON N’EST PAS DES MARQUES DE VÉLO de J.-P. Thorn et SOLO, SOLI de Jean Rabaté avec
Dominique Boivin et Jean-Claude Gallotta.
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Parallèlement, Farid Berki développe en adéquation avec son activité artistique de nombreuses actions
(conférences, performances, ateliers, labos) de recherche et de formation avec et pour des artistes
professionnels mais aussi avec des amateurs. Ces activités s’inscrivent dans les missions de la
compagnie et dans la démarche du chorégraphe nourrissant les voies de la transmission dont il ne cesse
de réinventer les espaces et de repousser les limites.
En 2007-2008, il assure la direction artistique de l’Université Nomade du Hip Hop, plan de formation
départemental et régional pour les encadrants et pour les artistes de hip hop, mise en place par la
compagnie MELTING SPOT, le CCN de Roubaix/Nord-Pas de Calais et la Ville de Grande-Synthe.
Il participe à des conférences dansées avec Marcelle Bonjour, consultante pour la danse auprès des
publics, en France et en Europe, fondatrice de Danse au Coeur et Présidente du CCN de Franche
Comté.
Depuis 2007, il est membre de la Commission d’attribution d'aide aux écritures chorégraphiques au
Ministère de la Culture qui vise à soutenir des temps de recherche et d’expérimentation conçus par des
artistes du domaine chorégraphique ou périphérique.
En 2009, Farid Berki est associé à un collège de chercheurs (pôle recherche porté par le CCN de La
Rochelle-Kader Attou) autour d’une réflexion théorique sur la danse hip hop : danse vivante et
innovante.
2010 est marquée par l’obtention d’une bourse à l’écriture chorégraphique de son nouvel opus VADUZ
2036 allouée par l’Association Beaumarchais-SACD.
« A la tête de la Compagnie Melting Spot, le gamin de Tourcoing qui apprenait à danser
en imitant la télévision est désormais l’icône mondiale d’un hip-hop allégé en clichés
et ouvert aux autres formes artistiques ».
Le Nouvel Observateur, 2005
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
REGARD MÉDIATIQUE SUR LA COMPAGNIE
FARID BERKI
« Les étiquettes glissent, les barrières s’envolent. Ce chorégraphe hip-hop autodidacte au parcours
curieux (classique, flamenco, claquettes…) a tous les culots et les moyens de les assumer ».
Rosita Boisseau, Le Monde, 2000
«Mr. Berki, 36, is one of the most creative forces in an increasingly inventive movement».
Amy Serafin, New York Times, 2000
LES CRÉATIONS
EXODUST
Hip-hop hourra, la quinzième édition du festival Suresnes Cités Danse, qui s'est achevée
dimanche, a attiré 14 500 personnes.
« (….) Depuis vingt-trois ans qu'il danse, ce chorégraphe du Nord, toujours en recherche du flamenco
aux Ballets russes sans perdre le fil du hip-hop, résiste à la fatigue. Sa nouvelle création, interprétée par
cinq danseurs d'origine et de constitution très différentes, s'empare de la question des sans-papiers et,
plus largement, de la liberté de circulation. En faisant une référence au titre d'une chanson de Bob
Marley, il rappelle certaines valeurs qui ont constitué un mouvement qui s'arc-boute contre les tentatives
de mise au pas. La vidéo et les images d'archives, entretiens et collectes de témoignages : tout est
parfaitement réglé pour que le propos dénonce sans excès ni provocation une société de l'exclusion et de
l'enfermement. Quant à la danse, elle est réjouissante, malicieuse et en phase avec le public (...) »
EXODUST, un hip-hop vigoureux et collectif signé Farid Berki
« Un pic d'émotions comme on les aime ! Qui serre le cœur et laisse un peu groggy au fond de son
fauteuil. De qui, de quoi s'agit-il ? Du chorégraphe hip-hop Farid Berki qui réussit avec sa nouvelle pièce
Exodust (dont le nom évoque celui de la chanson du chanteur de reggae Bob Marley, Exodus) un très joli
coup. Du hip-hop fier et dur, désespérant aussi comme un blues indécrottable, mais irradié d'éclats
brillants. Avec cinq interprètes, ce spectacle de retour aux sources, selon Farid Berki, l'un des pionniers
du mouvement en France, serre les boulons hip-hop tout en prenant le large dans un dérapage jazzy
jubilatoire. Le cœur d'Exodust? Les sans-papiers, les immigrés, les parias des centres de réfugiés. Des
vidéos, filmées par Farid Berki entre Roubaix et Dunkerque, racontent ces parcours d'hommes en fuite.
Des confidences brutes qui font immédiatement peser la peur et le danger sur le plateau. Une phrase,
"L'état de guerre est la structure même de la société, apparaît sur un écran ».
Marie-Christine Vernay, Libération, 6 février 2007
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
Danse, sélection par Rosita Boisseau
« Oups ! Quel choc que celui produit par la nouvelle
pièce de Farid Berki intitulée "Exodust". Créée dans le
cadre du festival Suresnes Cités Danse, ce spectacle
réalise nombre d’exploits hip-hop dont l’un est très
rare : il fait converser de Hip-hoppeurs en groupe dans
un système fluide d’échos, de lignes de fuite, de bonds
sans cesse jaillissants. Des rondes d’hommes et de
femmes se composent et décomposent sous nos yeux
par la grâce d’une danse follement inventive et qui
semble bouger comme elle respire. C’est superbe et ça
prend au ventre en allant droit au but : l’exil est
partout. Sur des musiques très "roots", "Exodust" nous
embarque sans retour».
Rosita Boisseau, supplément Télérama Sortir, du 7 au 13 mars 2007
Comme un trou noir
« Exodust n'avance rien de bien neuf du point de vue de l'actualité. Il transcrit la souffrance sourde,
l'implacable horloge de la chasse à l'homme, l'impuissance aussi de ces figures tragiques de la défaite
sociale. Disparaissant dans leurs tenues sport, le visage comme un trou noir sous le capuchon rabattu,
les danseurs perdent leur identité en se protégeant. Ils assument de n'être plus que des sacs humains
qui se trimballent d'un endroit à un autre pour ne pas se faire coffrer. C'est là, dans ce ballottement des
corps, que la danse de Farid Berki trouve une vitalité neuve, entre réalisme quotidien et lyrisme sauvage.
Le poing levé, les antennes dressées, les personnages cavalent à toutes jambes et entortillent des
enchaînements de pas souples et complexes.
Autour d'un noyau dur de vocabulaire hip-hop, Exodust opère dans un mouvement permanent de
dilatation, spirale de gestes qui emporte dans sa vague tous ceux qui s'accrochent à la vie, à son rythme,
à ses montées d'adrénaline. La grande réussite de cette pièce vigoureuse, entre errance et sauvetage,
réside dans ses danses de groupe. Pleines d'invention et de swing collectif, ourlées de gravité, elles
enroulent des rondes palpitantes dont les lignes se répondent sans fin. La chaîne humaine se recompose
toujours dans Exodust. Avec cette pièce, présentée en janvier au Théâtre de Suresnes et actuellement en
tournée en France, le chorégraphe Farid Berki signe une profession de foi pour le hip-hop, art de
l'exclusion, du bricolage et du partage. »
Rosita Boisseau, Le Monde, 02 mai 2007
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Projet chorégraphique-VADUZ 2036
DENG DENG !
« Remue-ménage à N'Djamena »
« (….) Au CCF, les spectateurs sont au rendez-vous. Il faudra sans doute un peu de patience, comme
dans les années 70-80, pour que le rejet évolue en intérêt.
Joël Dechezleprêtre, directeur de la structure, rappelle qu' "il y a trois ans, les spectateurs avaient des
réactions assez vives, n'hésitaient pas à envoyer des injures. La danse de création est au bout, mais elle
s'est finalement imposée assez vite grâce à son nomadisme, à sa capacité à intégrer d'autres arts et des
mouvements étrangers un métissage qui séduit les usagers des cybercafés".
Le groupe Nacdoro fonde sa danse sur les bases hip-hop US, mais a ajouté son style, notamment en
utilisant les bras d'une manière aérienne. Ils ne portent pas l'uniforme avec marques afférentes et se
contentent de tongs. Ils bougent à leur façon, plus lente et douce, moins resserrée dans l'espace. Cette
danse, ils l’ont apprise par la télé, de pieds à oreilles. Dès ce mardi, ils travailleront à nouveau avec Farid
Berki, pionnier du genre dans le Nord de la France, en résidence de création au CCF. »
Marie-Christine Vernay, Libération, novembre 2006
Farid Berki, «Deng» du Tchad
« La Maison Folie Wazemmes est encore debout et tant mieux, surtout si elle invite, en partenariat avec
le Centre Chorégraphique National de Roubaix dirigé par Carolyn Carlson, Farid Berki, figure hip-hop
ch’tie, qui préfère se dire «Belge du sud», et pionnier qui créa la compagnie Melting Spot en 1994.
Chacune de ses créations porte un vrai projet. Le chorégraphe n’aime pas végéter ; on l’a vu mixer hiphop et flamenco dans Fantazia, solo créé avec Claudio Basilio, Invisible Armada, pour explorer la
capoeira, ou donner une version très personnelle de Pétrouchka. L’obstination n’est pas sa moindre
qualité. Il aura fallu trois ans pour qu’une création voie le jour à Lille. Il faut dire que Farid Berki n’est
pas allé au plus simple : il a pris «un bol d’air chaud» au Tchad en retrouvant sa langue (de fils
d’immigrés algériens): «J’ai réappris, dit-il à parler arabe avec les Berbères. Comme si c’était mon
deuxième pays ; car j’ai renoué avec la culture de mon pays d’origine avec mes "cousins de Berbérie".»
Electron libre. Il est nerveux, ne s’en laisse pas compter, va ouvrir une salle dont il a les clefs et qu’il peut
remettre jour et nuit aux danseurs en mal de local. Ça, c’est pour Lille, qu’il connut enfant. Il grandit dans une
courée proche de l’usine où grattait son père. Pour le reste, cet électron libre de 44 ans n’a pas fini d’aller contre
les frontières dessinées et bloquées par la décolonisation. Personne n’est parvenu à l’enfermer dans le rôle du
lascar qui a fait son chemin en vendant les thématiques de sa banlieue. Farid Berki est un coriace. Il n’a pas hésité
à se rendre au Tchad pour un festival hip-hop en 2005. Il en reviendra avec une idée : travailler avec les
Tchadiens. Cela se fera par étapes, jusqu’à la création de Deng, Deng ! («Différent, différent !»)
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En février 2005, à l’invitation du centre culturel français (CCF) dirigé par Joël Dechezleprêtre, il monte
un atelier. Le centre est alors un lieu où tout passe : vieux poètes mêlés aux graffeurs. En février 2006,
Berki dirige un stage et travaille plus intensément avec six danseurs. En novembre 2006, toujours en
résidence de création, il met en place un stage audition en vue d’une création commune. Alors que ce
spectacle enfin abouti se joue à Lille, à N’Djamena, une toute autre réalité a pris la relève. En travaillant
en France, les danseurs ont appris la violence qui ravage une fois de plus leur pays. Pas de
commentaire. Les visages se crispent, les mains aussi. Ali Kouldjingar Longarti, le plus âgé, 36 ans, ne
tait pas sa colère : "Je suis ici, car Farid me donne l’occasion de travailler. On m’a souvent dit : "Mais il y
a des danseurs au Tchad ?" Oui, il y a des danseurs, plus de 200 danses répertoriées ; le problème est
que nous ne sortons jamais. Sans compter que tout le monde pense que le Tchad, c’est la guerre. Mais
qui voit le Tchad à travers sa culture, ses artistes ? Les deux plus jeunes, 22 ans, embrayent. «J’ai fait
de la danse, dit Rodrigue Ousmane, pour éviter la facilité. Je ne voulais pas prendre le micro comme
tant de chanteurs et slameurs et dire patati patata. Trop simple, trop réducteur. Je voulais éprouver une
douleur et le faire par la danse, c’est elle qui raconte au mieux ce qui se passe chez nous. » Markus
Didjabaye Hilair, ex-soudeur, raconte : «Avec la danse, je suis libre et je peux exprimer la liberté.
Souder et danser, cela me tapait trop à la tête. Je pense que nous aussi, nous avons notre culture et
que nous pouvons en faire l’échange. C’est comme ça que ça doit se passer. » Et cela se passe royalement.
Deng, Deng ! est un trio d’une grâce sans afféterie. Rythmiquement, tout est en place ; et gestuellement, les
bras et les mains tchadiens détournent l’ondulation hip-hop. Elles la portent sans limite.
Raffinement. Quant à Farid Berki, qui signe cette chorégraphie, il acquiert une douceur qui s’allie à son
raffinement. Il ne reste plus qu’à espérer une tournée en France et en Afrique, le passage à N’Djamena ayant
été annulé pour cause de CCF pillé ».
Marie-Christine Vernay, Libération, samedi 22 mars 2008.
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CONTACTS
FARID BERKI
Chorégraphe-Directeur artistique
℡ 03 20 47 56 47
 [email protected]
www.ciemeltingspot.fr/
SARAH CAMARA
Administratrice
℡ 03 20 47 56 47
 03 20 47 96 48
 06 21 59 77 51
 [email protected]
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