Adrieeeennnnne... - Friendship First

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5/10/10
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Adrieeeennnnne...
Je me lève et je te bouscule, tu ne te réveilles pas, comme d’habitude et me pose soudain
cette question cruciale : Qu’est devenue Adrienne Pauly ? Pourquoi cette soudaine interrogation en cette belle matinée d’août dans ce mobil-home vendéen noyé sous le soleil, alors que
j’ai bien d’autres soucis en tête avec une rentrée qui a des couleurs de sortie et une année qui
s’annonce aussi désopilante qu’un portrait en pied de François Fillon ? Autant le dire sans tergir le verset, il a vraiment d’autres chat(te)s à fouetter le p’tit Sachem !
Peut-être est-ce dû aux têtes de gondole des rayons CD vues la veille, où s’affichent en n° 1
des ventes (et n° 3 ou 4), deux nanas tombées de nulle part. Pour info, je te rappelle la procédure “normale” pour en arriver là : ça commence par quelques lignes, puis un entrefilet, puis
un petit article, puis une chronique, puis une page, puis deux... Ça peut prendre des mois, voire
souvent des années, mais il y a une progression. Ainsi les artistes que nous suivons (prenons
au hasard Agnès Bihl, Jeanne Cherhal ou Rémo Gary) ont gravi tous ces échelons petit à petit
et connaissent aujourd’hui une respectabilité méritée, à défaut d’une reconnaissance publique.
En revanche, ils n’ont jamais eu les “honneurs” du journal de 20h ou une nomination aux
Victoires de la Musique !
Il y a quatre ans, tout le monde découvrait ainsi le premier CD de la comédienne Adrienne
Pauly, suscitant des chroniques dithyrambiques et simultanées dans Chorus et d’autres titres
“porteurs” (dont Rock & Folk, je crois) et deux nominations aux Victoires (album révélation et
artiste révélation). Elle n’en eut aucune, mais il est vrai que personne ne la connaissait...
Attention, il ne s’agit pas ici de fustiger les Victoires (ça, c’est fait, tu sais ce qu’on en pense),
ni Adrienne dont l’album et la personnalité semblent bien plus intéressants et authentiques
que les deux “produits” sus-cités (elles sont nommées plus après dans les pages de ce n° !),
mais bien ce que l’on appelle un “Buzz”, technique marketing consistant à faire un maximum de
bruit (buzz = bourdonnement) en un minimum de temps pour lancer un nouveau produit. D’où
un léger malaise lorsqu’on découvre au “20h” un reportage sur cette illustre inconnue en passe
de devenir la “révélation de l’année” (sic) en pensant avec honte à tous ces VRAIS artistes
qui se donnent sans compter tous les soirs sur scène depuis des années. Je sais, je défonce
des portes ouvertes mais il est bon de les réouvrir régulièrement, même dans son café...
Si d’aventure quelqu’un croisait la squaw Adrienne, merci de lui transmettre les signaux de
fumée du Sachem et lui rappeler qu’on aimerait bien avoir de ses nouvelles.
Bon, je te laisse, j’ai mon nouveau copain Paul Emploi qui me buzze la boite messages...
Eddy TORIAL
V I N Y L n°76 • Juillet - Août - Septembre 2010