Au service du sapeur - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
Transcription
Au service du sapeur - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
Bureau de dépôt : EUPEN 1 BELGIQUE · BELGIË P.P. 4700 EUPEN 1 9/348 FÉDÉRATION ROYALE DES CORPS DE SAPEURS-POMPIERS DE BELGIQUE AILE FRANCOPHONE – GERMANOPHONE a.s.b.l. PÉRIODIQUE TRIMESTRIEL – N° 3/2007 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 3 Sommaire ÉDITORIAL ................................................................................................................... 4 LA VIE DE LA FÉDÉRATION Les pompiers formateurs ......................................................................................... 5 À TRAVERS NOS PROVINCES 83e année N° 3 – 2007 Nouvelle caserne à Nivelles .. 7 Site web : www.frcspb.be Siège Administratif Rédacteur en Chef Philippe Staquet Rue du Fiefvet 106 • 7181 Familleureux Tél. (0497) 52 58 17 • E-mail : [email protected] Rédacteur adjoint : Michel MÉAN Secrétariat de rédaction : Marceline VALEMBERG Éditeur responsable : Marc GILBERT Rue des Vignes 2 5060 Sambreville Publicité D. REQUETTE Chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée Tél. (081) 81 18 14 · Fax (081) 81 14 58 Abonnement : 15 € au compte n° 001-2349927-81 de Sapeur-Pompier Belge chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée FEUX DE FORÊTS Les ravages de l’été ................................................................................................... 9 AU SERVICE DU SAPEUR Intérêt de l’entraînement physique chez les sapeurs-pompiers ..................... 12 Un pompier sur deux sujet aux allergies ..................... 16 MISCELLANÉES ...................... 20 Imprimé par Imprimerie KLIEMO s.a. Hütte 53 · 4700 Eupen Tél. (087) 59 50 00 · Fax (087) 55 57 81 E-mail dépt. pré-press : [email protected] E-mail direction : [email protected] REVUE DE PRESSE .............................................................................................. COUP D’ŒIL Die internationale Gesundheitskarte via Internet .................................. Tous les articles de cette édition n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Changement d’adresse – Adresse incorrecte Prière de renvoyer l’étiquette de la présente revue corrigée à : Mme Catherine HORNICK Trésorière Adjointe de la FRCSPB Centre 73 à B - 6637 Fauvillers Tél. (063) 58 35 58 - Fax (063) 58 35 59 e-mail: [email protected] soit directement, soit par l’intermédiaire du chef de service. 21 Notre couverture: Violent feu d’habitation, le 25 janvier 2007, rue du Charme à Forest nécessitant l’engagement de 3 échelles aériennes et de 3 autopompes. (Photo: Robert Dekock) 22 4 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Éditorial Chers collègues, Chers amis, J’ai à nouveau le plaisir de vous retrouver à l’occasion de la rentrée. Les vacances sont finies pour la plupart d’entre vous. J’espère qu’elles vous ont été agréables, reposantes, apaisantes et redynamisantes, malgré le temps plutôt maussade de ces derniers mois sous les cieux belges. Gardons confiance, le mois qui arrive nous réserve souvent de bonnes surprises et de beaux jours pré-automnaux, connus sous le nom de l’été indien dans les contrées plus lointaines. Outre ces considérations estivales et conviviales, je me dois de vous informer de l’évolution des projets de réforme visant notre profession. En effet, la loi du 15 mai 2007 réformant la sécurité civile a été publiée au Moniteur Belge en date du 31 juillet dernier. Les équipes fédérales du SPF Intérieur se sont depuis attelées à la lourde tâche de commencer à rédiger des arrêtés d’exécution en vue de donner corps aux textes de loi pour son application concrète sur le terrain. La dernière ligne droite en quelque sorte. Cependant, comme vous le savez, nous avons voté le 10 juin dernier et sommes toujours, à l’heure où je vous écris cet éditorial, sans gouvernement! Gageons donc que les différents présidents de partis susceptibles de former la majorité de ce gouvernement à venir feront preuve de responsabilité et de fidélité envers toutes les promesses formulées en des temps préélectoraux. Nous restons vigilants au jour le jour, car si tel n’était pas le cas, nous ne manquerons pas de nous rappeler à leur bon souvenir. J’ai, pour ma part, été effaré et estomaqué à l’annonce faite autour d’un journal télévisé, il y a de cela quelques jours. Cette annonce faisait référence à un montant astronomique (100 millions d’Euros) correspondant à des recettes d’amendes routières, recettes dont le service de police semble ne plus savoir que faire, les stocks de motos, véhicules et autres équipements ayant été renouvelés à souhait,… Comment rester indifférent à ce genre de constat? Sommes-nous condamnés à rester les sempiternels parents pauvres de la sécurité civile? Certes, non; je m’en suis déjà exprimé devant les médias! Pourquoi ne pas créer un article budgétaire permettant de répartir de façon équitable ces moyens pour l’ensemble des services de sécurité civile du Ministère de l’Intérieur? D’autant que dans le cadre de la réforme, le gouvernement précédent, auquel participaient déjà plusieurs partis de la future équipe fédérale, s’était engagé à intervenir financièrement à raison de 50 % en lieu et place des 10 % actuels. Nous sommes donc encore une fois dans l’attente, bien indépendamment de notre volonté, mais cette fois, croyez-moi, nous parviendrons au but fixé! LE PRÉSIDENT, CDT. M. GILBERT Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 5 La vie de la fédération Les pompiers formateurs Vu le grand nombre de radios utilisées pour l’occasion, une étude a été demandée à la société ASTRID pour s’assurer qu’il n’y aurait pas de perte de signal lors d’intervention. pourquoi une instruction théoCela fait deux ans que les rique et pratique est donnée à pompiers de Dour organisent au plus de 70 bénévoles. Il nous a été démontré que ces Nous pouvons retirer de cette sein de leur caserne une petites notions étaient fort béné- nouveauté un franc succès: aufiques tant pour les festivaliers cun soucis de communication et formation pour les bénévoles du le principe sera d’office mis en que pour les pompiers. Dour Music Festival, formation à application pour les prochaines l’utilisation des moyens de Le dispositif médical années. en 2 mots première lutte (extincteur) ainsi Intervention Le dispositif est sous l’autorité que les notions de premiers soins. du docteur Todorov. Il est consti- avec évacuation tué d’un poste de soins sur le héliportée camping et un autre sur le site. Chaque année, les pompiers Le service incendie de Dour Un PMA est à proximité du site sont confrontés à un gros soucis en chiffre mais la noria doit être assurée qui est l’utilisation hasardeuse • centre C qui assure la sécurité de ± 17.000 habitants • Il est constitué: 1 officier lieutenant chef de service; 1 sous Lieutenant; 1officier Médecin; 1 adjudant; 4 sergents; 4 caporaux; 22 sapeurs pompiers • On assure ± 390 interventions/an En effet, étant donné la vaste étendue du site, il n’est pas possible pour les services de secours de couvrir l’entièreté du terrain en tout moment. C’est Le PMA par des ambulances vu la distance entre les différents postes et le Poste Médical Avancé. Des sections de la Croix Rouge circulent sur tout le site afin d’assurer les premiers soins et le brancardage jusqu’ aux différents postes de soins. de ces petits conditionnements de gaz comme on les emploie dans les campings: fuite, feu, explosion, … suite à une mauvaise manipulation. Cette année, un jeune festivalier en a lourdement payé les conséquences. Cette année, environ 3000 interventions ont été enregistrées et qui sont essentiellement liées à l’abus d’alcool et à la consommation des substances illicites qui circulent lors de ces manifestations. Alors qu’il venait de changer sa bouteille de gaz, il a allumé son dispositif afin de chauffer son dîner. La communication pluridisciplinaire Il a eu le réflexe de courir vers un point d’eau situé à plus de 300 mètres de l’incident et un pompier de Dour qui était sur place a réalisé le cooling. Police, le Médical, la Croix Rouge, la Sécurité interne, les pompiers et le centre 100 devaient être en communication continue. Une énorme boule de feu l’a brûlé sur 60% de sa surface corporelle au second degré. Ensuite, dès l’arrivée des secours, il a été pris en charge et emmené au PMA. Le docteur Cette année, nous avons mis en service notre nouveau moyen de communication A.S.T.R.I.D Une section de la Croix Rouge Lors de réunions préalables entre services, nous avons mis au point une stratégie de communication pluridisciplinaire. Dans le dossier Provincial, nous avons utilisé le groupe M02. Tandis qu’en intervention mono disciplinaire, nous restons dans le dossier local sur le groupe 1. Jeune festivalier gravement brûlé 6 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 La vie de la fédération décide alors de l’évacuer vers l’hôpital militaire de Neder-OverHeembeek. Service incendie de Dour assure!! Malgré la présence des pompiers sur le site du festival, nous assurons les départs sur l’entité. En effet, une équipe de garde gère les appels du centre 100 et garantit la sécurité des Dourois. Conclusions Évacuation héliportée du jeune festivalier C’est la complémentarité des différents services au sein d’un dispositif bien adapté au site qui est la clé du succès. Mais une bonne action de prévention est indispensable. Les pompiers de Dour sont intervenus cette année une vingtaine de fois pour des feux mais aussi 17 fois pour des interventions de secours à personnes. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 7 À travers nos provinces Nouvelle caserne à Nivelles Un moment attendu depuis si longtemps! Ils ont été patients nos pompiers aclots. Voilà des années qu’on leur avait promis cette nouvelle caserne. Le 28 juin 2007, les véhicules quittaient leur ancien garage de la pharmacie militaire pour rejoindre les nouveaux locaux de la chaussée de Charleroi. Les pompiers nivellois sont des gens heureux! Enfin, ils ont une caserne «flambant» neuve et un outil performant pour accomplir leurs missions dans les meilleures conditions possibles. Pourtant, l’aventure des pompiers à Nivelles relève plutôt d’une épopée. En effet, ils ont été longtemps logés dans un espace plutôt «restreint» à l’impasse de la Grosse Pompe. Ils y étaient tellement bien qu’il fallait entretenir des braseros l’hiver pour que l’eau ne gèle pas dans les camions… Un bel outil Début des années 80, sous l’impulsion du Commandant André Lebrun, les pompiers ont enfin un toit plus approprié. Une nouvelle caserne leur est construite en plein centre ville et les accueille dans des conditions nettement plus décentes. Petit à petit, on avance. Le terrain est acheté chaussée de Charleroi, on fait les plans, on commence à bâtir. Puis on reçoit la caserne et on y apporte les nécessaires adaptations. Vint enfin le 28 juin 2007 où le Cpt DE ZUTTER décide d’investir les lieux. Vers 18h, une colonne de véhicules quitte la pharmacie militaire pour rejoindre le nouveau casernement. Les nivellois et les pompiers sont là en nombre pour assister à l’événement. Mais, à Nivelles aussi, l’immobilier flambe. La caserne intéresse fortement les promoteurs qui y voient très bien un espace commercial agrémenté de parkings, de souterrains, bureaux et d’appartements. Et puis, il faut le reconnaître, les pompiers sont un peu à l’étroit avec l’augmentation de leur charroi. L’administration communale décide donc de construire une nouvelle caserne mais cela coûte cher et prend du temps. En février 2001, les pompiers sont temporairement accueillis dans les locaux de la pharmacie militaire dans le zoning de Nivelles. Des «conteneurs – bureaux» leur sont loués et les camions prennent place dans un grand garage. On vit tant bien que mal. On s’accommode du froid l’hiver et on résiste à la chaleur l’été. On est «costaud» chez les aclots. Depuis, on a pris les marques et repères et la vie s’organise. De l’avis général, le nouveau bâtiment est très agréable à vivre et répond à des longues attentes. D’abord, le garage, très vaste, permet de stationner tous les véhicules et préparer des départs type. Les ambulances sont garées dans un garage séparé permettant un reconditionnement rapide et efficace. Un sens de circulation a été instauré. Dès que les véhicules reviennent en caserne, ils sont entretenus, réapprovisionnés et prennent leur place pour un nouveau départ. Des espaces de rangement sont prévus et 8 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 À travers nos provinces laissent ainsi la caserne en ordre. D’un point de vue mécanique, un atelier aménagé et une fosse sont à l’usage du mécanicien. Les hommes bénéficient d’un confort largement augmenté: vestiaires privatifs, douches et sanitaires agréables, espace pour laver les bottes,… Les abords de la caserne apportent tout l’espace disponible à la réalisation d’exercices techniques et une tour spécialement conçue permet aux pompiers de parfaire leur formation technique et pratique. Dès que l’on grimpe au premier étage, on arrive dans le cœur administratif de la caserne. Les bureaux administratifs et la salle de cours sont grands et clairs. Le corps de garde, point névralgique, domine la caserne. L’homme de garde a une vue globale sur la sortie des camions et est secondé par une série de moniteurs et de caméras. Le corps de garde comprend un espace repos et un espace sanitaire pour le préposé. Des chambres sont également à disposition du personnel de garde. Spacieuses et fonctionnelles, elles ont immédiatement remporté l’approbation générale. Enfin, la cuisine et la salle de vie sont aussi des lieux agréables et bien aménagés. Un patio apporte un puits de clarté dans le bâtiment. Portes ouvertes en octobre Les pompiers de Nivelles vous invitent à leur rendre visite le week-end des 6 et 7 octobre 2007 lors de leurs journées portes ouvertes. Divers stands sont accessibles ainsi que des expositions intéressantes. Et, bien sûr, les pompiers mettront tout en œuvre pour vous être agréable: bar, petite restauration, activités diverses… Un rendez-vous à ne pas manquer! TEXTE: M. V. PHOTOS: S/LT DANIEL LEBRUN, S.I. NIVELLES Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 9 Feux de forêts Les ravages de l’été Une fois encore, avec l’arrivée des beaux jours, la forêt méditerranéenne a perdu des milliers d’hectares, ravagée par des incendies dont l’origine apparaît souvent comme très suspecte. Certes, nous sommes très loin du désastre de 2003, année où plus de 73.000 hectares brûlèrent dans l’hexagone. Que ce soit en France, en Grèce ou en Italie, les sapeurs-pompiers ont été confrontés cet été à des feux très violents, souvent attisés par des vents soufflant en rafales, rendant complexe et périlleuse l’intervention des secours. Devant un tel désastre, on peut naturellement regretter que l’exploitation forestière (ou plutôt l’absence d’une gestion rationnelle de la forêt) ait conduit à planter n’importe quelle essence (dont certaines très volatiles), ou à négliger son entretien. En dépit d’initiatives très intéressantes, on ne refera pas le monde. On peut ainsi espérer le retour des bergers, imaginer de planter de la vigne en guise de pare-feu, ou contraindre les propriétaires à débroussailler (1) … on n’évitera jamais que l’homme soit à l’origine (volontaire ou involontaire) d’un départ de feu. À titre d’exemple, le «gros» feu (1200 hectares détruits) du début du mois de juillet trouve son origine dans l’incendie d’un véhicule en bordure de l’autoroute A8 à hauteur de Mandelieu (Alpes-Maritimes). Le 16 juillet, 400 hectares partent en fumée aux Adrets (Var) suite à des travaux de… débroussaillage (au- Le largage s’effectue après un tour de reconnaissance permettant de repérer les obstacles éventuels comme les lignes haute tension. L’attaque d’un feu est toujours entreprise en recourant à plusieurs appareils. L’effet jugulé de largages successifs permet d’obtenir le meilleur résultat. Une surveillance de la zone d’écopage (en mer comme sur un plan d’eau) est toujours assurée à l’aide d’une embarcation. En terrain escarpé, les largages permettent d’intervenir rapidement sur des zones directement exposées. torisés) préalables à la pose d’une conduite, et enfin, le 24 juillet, 450 hectares sont ravagés dans l’enceinte (très fermée) du camp militaire de Canjuers. Des efforts de prévention considérables La protection de la forêt du Sud de la France bénéficie d’une expérience basée sur de longues années de lutte contre le feu. Celle-ci entend éviter la propagation d’un feu avant qu’il ne dégénère. Notamment par une politique de prévention des risques. Que ce soit par le débroussaillage, la création de pistes d’accès (DFCI) et de pare-feu, la diffusion de messages d’alerte, l’interdiction partielle ou totale d’accès à certains massifs, la réalisation de points d’eau et par une cartographie précise des différents massifs permettant aux personnels de s’engager sur des zones en toute connaissance. La prévention passe également par la généralisation de moyens de surveillance. Qu’ils soient terrestres ou aériens (GAAR = 10 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Feux de forêts Engins et personnels sont concentrés sur certains points sensibles, ou susceptibles de constituer une ligne de défense efficace. guet armé). Des tours d’observation permettent (avec ou sans l’aide de moyens électroniques) de détecter la moindre fumée suspecte. D’en relever les coordonnées, et de transmettre immédiatement l’information au PC départemental qui coordonne les secours (Codis). En cas de risque élevé, certains détachements assurent une surveillance préventive sur le terrain. Enfin, le guet armé de moyens aériens permet de réduire le temps d’intervention des premiers largages, lorsque cerUne photo qui parle d’elle-même et qui permet d’apprécier à sa valeur l’adresse des pilotes. En cas de feu important, des colonnes de renfort en provenance d’autres départements permettent de disposer de moyens supplémentaires, sans déforcer totalement le dispositif local. taines conditions défavorables sont réunies (vent fort, sécheresse…) La gestion et la coordination des secours En séjour au mois de juillet dans le département du Var, j’ai pu apprécier la difficulté de gérer un chantier (c’est le nom habituellement donné à un feu de forêt par les sapeurs-pompiers). Difficulté d’accès, d’appréciation du terrain, de gestion des moyens engagés, ne sont que quelques exemples des con- traintes auxquelles le commandement doit faire face. Auxquelles il convient bien sûr d’ajouter la protection des populations et des personnels engagés. Dans ce contexte, la gestion des moyens d’intervention apparaît comme primordiale. Qu’ils soient terrestres ou aériens. Au niveau des moyens terrestres, cela fait des années que l’envoi des secours est coordonné. À tout départ de feu correspond l’envoi systématique de secours en provenance de plusieurs casernements. Ceci offre l’avantage de disposer rapidement de moyens importants, sans pour cela dégarnir exagérément un centre de secours. La coordination des moyens permet également la constitution de colonnes de renfort en provenance d’autres secteurs, voire d’autres départements (des conventions permettent une assistance mutuelle). Côté aérien, on ne soulignera jamais assez le courage et le dévouement des pilotes de Canadairs, de Tracker, de Dash 8 ou d’hélicoptères appelés à réaliser des miracles, lorsque le feu échappe au contrôle des secours au sol, ravage une zone inaccessible ou menace dangereusement des zones d’habita- Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 11 Feux de forêts Pour en savoir plus: http://www.pilotesdufeu.com/pompiersduciel/ http://canadairs.marignane.free.fr L’arrivée des «Canadairs» est souvent très attendue. tions. Sollicités de toutes parts, les secours aériens font alors l’objet d’une gestion coordonnée, quitte à ce que certaines décisions ne soient pas toujours comprises sur le terrain. Habitants et élus s’émeuvent parfois de ne pas recevoir immédiatement le renfort des Canadairs alors que le feu continue de progresser. À cet égard, seule une vue d’ensemble du dispositif et des feux en cours permet de coordonner l’action en concentrant les rotations de canadairs sur des zones préoccupantes (habitées ou exposées). Comme ce fut le cas lors du feu de Canjuers, le 24 juillet, où les moyens aériens luttaient au même moment contre un feu d’une violence inouïe sur le territoire de la commune de Ramatuelle, obligeant habitants et touristes à se réfugier sur les plages! Le travail des pilotes de Canadairs L’essentiel de la flotte se trouve sur la base de la Sécurité Civile de Marignane (Bouches du Rhône). La flotte actuelle est constituée de 12 appareils, dont 3 sont stationnés à Ajaccio. Pour devenir pilote de Canadair, il faut obligatoirement être issu de l’Aéronavale ou de l’Armée de l’Air et posséder une expérience de 12 années de pilotage et 3000 heures de vol. Pour des raisons bien compréhensibles, un pilote ne peut voler que 8 heures sur la journée ou assurer L’écopage est réalisé en 12 secondes à une vitesse 70 kts, à l’aide de deux écopes installées de chaque côté de l’appareil. L’avion est maintenu cabré avec une assiette de 7°, le pilote tirant le manche à balai pour éviter que l’avion ne pique du nez. Au moment de l’écopage, l’avion s’alourdit de 500kg par seconde. plus de 60 écopages. Certaines autres limites comme celle de ne pas voler plus de 80 heures en 30 jours, permettent d’assurer aux pilotes le repos nécessaire à leurs missions. Depuis 1963, année de la création de la base de Marignane, 31 membres d’équipage ont perdu la vie en service aérien commandé. Le Canadair 415 Hydravion amphibie monoplan d’une envergure de 28,63 m, longueur 19,82 m de large. Vitesse max: 197 kts. Autonomie 2.426 km. 2 moteurs Pratt & Whitney 123 AF de 2380 hp chacun. Réservoir: deux réservoirs d’une capacité totale de 6.137 litres. Remplissage en 12 secondes à l’aide de 2 écopes de 14 x 11cm. TEXTE ET PHOTOS: ROBERT DEKOCK (1) En France, le plan intercommunal permet d’uniformiser la prévention à l’échelle d’un massif forestier. Dans les zones sensibles, les propriétaires sont tenus de débroussailler dans un périmètre de 50 à 100 mètres autour de leur habitation. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 12 Au service du sapeur Intérêt de l’entraînement physique chez les sapeurs-pompiers La réussite d’une opération de secours telle que l’extinction d’un feu d’immeuble, une désincarcération, le sauvetage d’une victime avec l’auto-échelle, l’intervention d’une équipe spécialisée (GRIMP, CMIC, plongeurs,…) n’est possible qu’avec l’association de trois éléments incontournables: – le commandement – la manœuvre et la connaissance du matériel d’intervention – l’engagement physique Dans le cadre de la fonction de moniteur d’éducation physique au sein du service incendie, la mise en évidence de l’engagement physique sera développée dans les paragraphes suivants. Il est bien évident que la partie relevant du commandement et de la connaissance du matériel d’intervention est détaillée dans différents ouvrages relatifs à ceux-ci. I. Qu’entend-on par engagement physique? Développement des qualités physiques (engagement physique) Qualité de personnalité (gestion du stress) CAPACITE DE PERFORMANCE Facteurs morphologiques et de santé Capacité technicotactique (exercices opérationnels) Afin de faire face à toutes situations inattendues et dangereuses, le sapeur-pompier doit être à même de maîtriser son corps d’un point de vue locomoteur (gestuelle) et physiologique (rythme cardiaque, respiration) ainsi que ses émotions (gestion du stress) afin d’accomplir sa mission et de garantir la sécurité individuelle et collective. et sportive est le vecteur de développement des qualités physiques nécessaires à l’accomplissement du métier de sapeur-pompier. La qualité d’engagement physique en intervention et surtout la régularité de cette qualité sera fonction d’un bon niveau de condition physique. Un entraînement régulier permettra de lutter davantage contre les contraintes physiologiques liées à la profession. Exemples: – portage et manœuvre de matériel lourd – traumatismes musculaires, articulaires et osseux – efforts cardiaques, respiratoires et musculaires immédiats, violents et intenses – addition des charges de travail tout au long de la carrière professionnelle De ce fait, acquérir, développer et surtout entretenir un bon niveau de condition physique devient un des objectifs professionnels majeurs dans la carrière de sapeur-pompier. II. Les qualités physiques nécessaires à la performance du sapeur-pompier A. L’endurance L’engagement physique est donc un enjeu majeur dans la profession. Capacité de l’organisme à effectuer en effort dynamique à intensité relative le plus longtemps possible et à résister à la fatigue occasionnée par l’effort. La pratique régulière de l’activité physique sportive par l’intermédiaire de l’éducation physique Ce type d’effort sollicite principalement le système cardio-respiratoire. Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 13 Au service du sapeur Le développement de cette qualité a pour objectif de donner les fondations à la pratique de l’effort et de sa récupération afin de faire face à un autre effort éventuel. D’un point de vue pratique, l’endurance est fortement sollicitée lors des différentes interventions. En effet, celles-ci peuvent demander des efforts prolongés et répétés avec un engagement physique important (attaque d’un feu, déblais, tirer un dévidoir sur une distance ± longue, et établissement des tuyaux, effectuer une reconnaissance,…). L’entraînement de la qualité d’endurance a pour effet, également, de freiner l’augmentation du rythme cardiaque constatée dès l’alerte et accentuée lors de la phase opérationnelle. Le développement de l’endurance va aussi développer la résistance à la fatigue et jouer sur l’impact psychologique du sapeur-pompier: développement de la volonté, meilleure gestion du stress, amélioration de la lucidité fac au danger, développement de la gestion des émotions. B. La résistance Qualité à soutenir un effort intense pendant une certaine durée. Cette qualité physique est directement liée au travail de l’endurance. C. La force Capacité motrice permettant à l’homme de vaincre une résistance ou de s’y opposer par un effort intense supra ou inframaximal de sa musculature. La qualité de force permet au sapeur-pompier de supporter, lors des interventions, les conditions s’exerçant sur les différents groupes musculaires: – gainage à ceinture pelvienne (abdos et muscles dorso-lombaires) assure une meilleure efficacité des membres inférieurs et membres supérieurs – Force des membres inférieurs et muscles lombaires favorise le port de l’A.R.I. – Force des membres supérieurs favorise le brancardage, utilisation de matériel lourd, maintien des lances sous pression,… D. La vitesse Définition: faculté d’effectuer des actions motrices avec la plus grande rapidité pendant de courtes périodes de temps. Cette qualité implique: ❑ La vitesse de réaction: analyser et percevoir rapidement un signal déclenchant l’action ➜ Capacité à traiter rapidement l’information lors d’interventions afin de réagir rapidement et judicieusement face au danger ❑ La vitesse d’exécution: capacité à allier vitesse et maîtrise du geste ➱ Coordination gestuelle en intervention ❑ Fréquence gestuelle: reproduire un geste de façon permanente et régulière ➱ Important dans la faculté de se mouvoir rapidement et dans la manœuvre du matériel. E. La puissance Résulte de l’expression d’une force importante et d’une vitesse élevée. La puissance chez le sapeurpompier est primordiale car il doit mobiliser, à haute intensité, ses ressources de force et de vitesse (ex: tirer rapidement un dévidoir, monter rapidement les étages d’un immeuble muni de l’A.R.I. et du matériel d’incendie). F. La souplesse La souplesse est «l’ensemble des qualités morpho-fonction- 14 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Au service du sapeur nelles qui garantissent l’amplitude du mouvement» (PLATONOV 1988) La souplesse peut être développée grâce aux séances d’étirements musculaires (stretching) ➱ Prévention des problèmes tendineux, articulaires et musculaires. La souplesse implique également une connexion avec d’autres qualités physiques telles que la force, la vitesse, la puissance, la coordination. La souplesse est très utile lorsqu’il s’agit de travailler dans un milieu exigu où les positions peuvent être inconfortables (ex: désincarcération – reconnaissance difficile). G. L’adresse Faculté d’exécuter, avec vitesse et efficacité, un mouvement intentionnel pour résoudre une tâche concrète (PRADET) L’adresse est constituée de 5 composantes gestuelles et motrices: • la coordination motrice • la précision du geste • l’économie gestuelle (efficacité) • la fiabilité de l’exécution motrice • la vitesse de l’exécution motrice L’adresse est donc utile au sapeur-pompier pour lui permettre d’effectuer des missions demandant de la précision et de l’efficacité dans l’urgence (désincarcération, GRIMP, sauvetage d’une victime,…) H. Psychomotricité relationnelle L’entraînement physique, par l’intermédiaire de l’E.P.S., aide sur le plan individuel à forger des qualités psychiques fondamentales chez le sapeur-pompier: – développer la résistance à la fatigue – augmenter la lucidité face au danger – développer la gestion du stress – le dépassement de soi Sur un plan collectif, l’E.P.S. permet d’accroître et d’entretenir l’esprit de cohésion et d’entraide dans une équipe. Après un détail complet des différentes qualités physiques nécessaires à la profession de sapeur-pompier, la déduction est la suivante: Le sapeur-pompier doit être d’un point de vue cardio-pulmonaire très endurant et d’un autre, musculairement puissant, endurant, rapide, adroit, résistant et souple. L’entraînement du sapeur-pompier s’appuiera donc sur les activités pratiquées en E.P.S. LAURENT PREVOT, SRI CHARLEROI Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Au service du sapeur L’entraînement en musculation développe Implication sur le plan professionnel – la force – la puissance – l’endurance – la discipline due à un programme d’entraînement – travail de traction et de portage du matériel incendie – manœuvre de matériel lourd – brancardage et portage de victimes – lutte contre les contraintes physiologiques liées au métier (ex: dorsalgie) L’entraînement cardio-pulmonaire développe Implication sur le plan professionnel – l’endurance cardio-pulmonaire – la résistance – la capacité d’adaptation à l’effort – le dépassement de soi – augmentation X O2 max. ➱ meilleur apport en O2 – montée des étages d’un immeuble – montée à l’échelle aérienne – traction de dévidoir – longues reconnaissances avec A.R.I. – gestion du stress – établissements – la récupération pendant et après l’intervention – la lucidité face au danger L’entraînement en sport collectif développe Implication sur le plan professionnel – la cohésion dans le groupe – l’entraide dans le groupe – la connaissance de l’autre – la psychomotricité fonctionnelle – la coordination – la discipline face à un règlement – intégration dans une équipe – complémentarité en intervention et en caserne – rapidité d’analyse d’info et prise de décision – maîtrise d’émotions – solidarité L’entraînement en natation développe Implication sur un plan professionnel – l’endurance musculaire et cardio-pulmonaire – la résistance – adaptation à l’effort – récupération pendant et après un effort – aisance en milieu aquatique – sauvetage en milieu aquatique – rapidité d’intervention – récupération pendant et après l’intervention L’entraînement de la souplesse développe Implication sur un plan professionnel – l’amplitude d’un mouvement – les qualités musculaires – l’adaptation musculaire à l’effort – la gestion du stress – prévention des blessures – récupération musculaire pendant et après l’intervention – l’efficacité musculaire du sapeur-pompier 15 16 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Au service du sapeur Un pompier sur deux sujet aux allergies, selon une étude de chercheurs suisses: Les poumons des pompiers professionnels seraient particulièrement mis à mal On peut déplorer que les études scientifiques qui concernent la santé des hommes du feu ne soient pas nombreuses. Une étude Suisse publiée cette année montre que des pompiers professionnels suisses évalués par spirométrie, tests cutanés et test à la métacholine (diagnostic de l’hyperréactivité bronchique) présentent au travail plus de symptômes respiratoires de nature allergique en comparaison avec des habitants de la même région. Il faut préciser que plus ou moins la moitié des pompiers soumis à cette étude étaient atopiques et donc plus susceptibles aux allergies contre environ un tiers chez les habitants comparés. Les auteurs de cette étude estiment que ces constatations sont à mettre en rapport avec les polluants rencontrés à la caserne ou sur les lieux d’intervention (lesquels sensibiliseraient les Séance d’étirements et de postures après un entraînement physique spécifique en tenue de travail. pompiers aux allergies) et la mauvaise utilisation des appareils respiratoires. Ils suggèrent d’étudier l’impact du métier de pompier sur la sensibilisation aux allergènes respiratoires et l’hyperréactivité bronchique dans d’autres populations de pompiers et dans d’autres pays. En 2002, une des rares études épidémiologiques à s’être penchée sur les symptômes respiratoires et l’hyperréactivité bronchique induite par une exposition intense à des irritants respiratoires concerne les pompiers du Fire Department de New York qui étaient intervenus lors de l’attentat du World Trade Center (WTC). Trois pourcents d’entre eux ont développé une toux chronique sévère. Initialement, dans les 24 heures suivant l’exposition, la toux était productive. Secondairement, elle devenait sèche chez deux tiers des pompiers exposés. Dyspnée, gène respiratoire, reflux gastro-œsophagiens (RGO) et congestion nasale étaient associés à la toux dans plus de 80 % des cas. La spirométrie était normale chez environ un tiers des pompiers présentant la toux du WTC. Vingt pour cent des pompiers avaient une hyperréactivité bronchique affirmée par le test à la métacholine. Les masques de protection aient été utilisés les deux premières semaines par moins de 25 % des pompiers, et surtout il s’agissait souvent de simples masques en papier. Toutes ces constations sur l’état de santé respiratoire des pompiers peuvent surprendre car les hommes du feu sont généralement considérés comme des travailleurs en meilleure santé que le reste de la population d’autant plus qu’ils doivent se soumettre, avant d’être engagés puis régulièrement au cours de leur carrière, à divers examens médicaux ainsi qu’à des tests d’aptitude physique. D’autre part, il est surprenant de constater d’emblée que les protections individuelles respiratoires (quand elles existent…) semblent mal utilisées ou parfois même non utilisées. Si l’appareil respiratoire isolant (ARI) permet au sapeur-pompier de progresser dans des milieux enfumés sans courir de risques, son port implique des contraintes et une formation solide. Concernant les inconvénients, on peut citer essentiellement les perturbations sensorielles et une augmentation du travail du porteur. Les perturbations sensorielles s’articulent essentiellement autour de la modification du schéma corporel (le porteur prend du volume), Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 17 Au service du sapeur tion du métabolisme physiologique et une élévation du rythme cardiaque. Il est donc évident que le sapeur-pompier doit donc être en parfaite condition physique et mentale pour exercer son métier dans de telles conditions… L’examen médical d’embauche assuré par le médecin de corps: l’examen auditif et le contrôle spirométrique… d’un déficit sensoriel (il entend moins bien, il voit moins bien, ne sent plus rien et ne ressent plus la chaleur) et d’une diminution de sa faculté à «vivre» en parfaite relation avec son binôme (casque et pièce faciale perturbent tout autant l’audition que la voix). Conséquence de ce constat d’ensemble: le porteur peut être tenté de retirer son masque ne serait-ce qu’un court instant, pour se faire comprendre. De plus, le pompier équipé de son appareil respiratoire rencontre des résistances inspiratoires et expiratoires. Si l’arrivée de l’air se fait sans trop de problème, il en va autrement quand il s’agit de le rejeter à l’extérieur. Une petite dose de stress en plus, la faute à une progression dans un milieu inconnu et hostile, ne manque pas de favoriser la sécrétion d’hormones surrénaliennes (catécholamines), d’où une augmenta- Qu’en est-il chez nos pompiers belges et disposons nous de données épidémiologiques concernant leur santé et plus particulièrement leur aptitude physique? En Belgique, les études sur le sujet sont quasi inexistantes. Il est probable que quelques services disposent de certaines données. Officiellement, seule la médecine du travail recueille systématiquement les résultats de tests médicaux standards. À Sambreville, nous constatons lors des recrutements une augmentation des problèmes allergiques (atopie, asthme allergique). Depuis 2003, nous imposons la réalisation d une évaluation d’effort ergospirométrique ce qui permet notamment d’exclure des candidats qui présenteraient des pathologies cardio-pulmonaires au repos et/ou à l’effort. L’aptitude physique moyenne n’est pas optimale ce qui devrait nécessiter la prescription d’un entraînement physique régulier. Nous sommes également préoccupés par certains individus qui cumulent de nombreux risques (déconditionnement physique, tabagisme, surcharge pondérale et mauvaise hygiène diététique, hypercholestérolémie, stress…). Les médecins attachés directement aux services incendies disposent-ils de moyens suffisants pour dépister et évaluer d’éventuels problèmes pulmonaires? Dans notre caserne, nous ne disposons d’aucun matériel médical d’évaluation. Actuellement, en attendant mieux, nous colla- borons avec des services de médecine du sport. Il est évidemment que les évaluations devraient être organisées au sein du service incendie. Une unité d’évaluation zonale serait idéale. Nos pompiers disposent-ils tous d’appareils respiratoires modernes et les utilisent-ils au mieux? Sont-ils bien formés à l’utilisation de ces protections? Notre Commandant, Marc GILBERT, m’a rapporté que certains services ne disposaient pas d’un nombre suffisant d’appareils respiratoires. La réforme devra veiller à non seulement fournier le matériel ad hoc mais également améliorer les formations pour optimaliser l’utilisation de ces appareils. Se soucie-t-on de leur condition physique et mentale afin de pouvoir gérer au mieux le port d’appareils respiratoires contraignants? Encore une fois, il n’existe à l’heure actuelle, aucun suivi officiel spécifique au sein des services incendie. Dans certains services, c’est le vide absolu et pour d’autres, tout dépendant d’initiatives personnelles de certains responsables qui ont pris conscience de la nécessité de programmer des activités physiques et d’assurer un minimum de suivi médico-sportif. Mais les limites matérielles sont vite atteintes puisque on ne dispose pas de budget pour cela. Les examens de recrutement permettent-ils de dépister les pathologies à risque et notamment les maladies respiratoires? La spirométrie est théoriquement exigée par la médecine du travail lors de l’admission d’un candidat. Si le médecin de corps a les moyens de la réaliser, il 18 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Au service du sapeur L’évaluation médicosportive: test d’effort ergospirométrique sur tapis. doit communiquer les résultats de l’examen au médecin du travail. Existe-t-il un suivi médicosportif régulier et qui gère actuellement la santé de nos pompiers? Qu’en est-il à l’étranger? En France, un arrêté de Mai 2000 fixe les conditions d’aptitude médicale des sapeurspompiers professionnels et volontaires et définit avec précision les modalités d’exercice de la médecine professionnelle et préventive au service de ceux-ci. En Belgique, le service de prévention et de médecine du travail (SMTP) assure une surveillance de la santé. Le sapeur-pompier comme tout travailleur est obligé de se présenter annuellement chez le médecin du travail qui réalise un examen clinique général. Une spirométrie ainsi qu’un électrocardiogramme d’effort est exigé 1x tous les 5 ans en dessous de 45 ans et 1x tous les 3 ans au delà de 45 ans. Ces examens peuvent être réalisés dans le service de médecine du travail ou par l’intermédiaire d’un médecin au choix du travailleur. Les résultats d’examens médicaux qui seraient directement réalisés par le service incendie sont bien évidemment acceptés par le service de médecine du travail. Le rôle du médecin de corps, tel que définit par nos lois, se limite aux examens médicaux d’embauche et à la surveillance du matériel médical. À ce jour, le médecin, nommé par les autorités communales a habituellement un statut de volontaire. Cependant, certains services «incendie» bénéficient de la présence d’un médecin engagé comme professionnel. Le statut précis de celui-ci est extrêmement variable d’une caserne à une autre: habituellement, le médecin dépend contractuellement ou non de la commune liée au service incendie; exceptionnellement, le médecin fait partie à part entière du service incendie et peut envisager une carrière comme officier-médecinsapeur-pompier mais à l’heure actuelle aucun plan de carrière n’existe officiellement. L’emploi du temps du médecin est habituellement partiel et varie d’un corps à l’autre. En ce qui concerne leur rôle, on rencontre des médecins qui exercent exclusivement un suivi complémentaire en médecine du travail, d’autres qui participent aux missions de terrain (intégration dans l’aide médicale urgente, surveillance des malades ou des blessés pendant leur transport, présence active lors des incendies ou durant certaines missions particulières) et certains qui s’intéressent plus particulièrement à la mise en condition physique des pompiers. Bon nombre des médecins de corps enseigne l’aide médicale urgente aux jeunes recrues en formation. Lors des périodes de recrutement, le médecin veillera à interroger, examiner et tester (tests et épreuves cardio-respiratoires, tests locomoteurs, tests visuels et auditifs…) les nouveaux candidats. Une fois acquise, l’aptitude du pompier à remplir la mission qui lui est dévolue devrait être très régulièrement évaluée. Dans un avenir proche, on devra donc préciser le rôle d’expert du médecin sapeur-pompier et organiser méthodiquement le contrôle de l’aptitude sur la base de règlements nationaux inexistants à ce jour. Les missions des sapeurs-pompiers exigent d’eux une excellente condition physique. La réussite d’une opération dépend, certes, de la technique, du commandement et de facteurs extérieurs, mais également de l’engagement physique. Afin d’optimiser les capacités physiques des acteurs de la sécurité civile, des plans d’entraînement devraient être élaborés et un suivi médico-sportif spécifique régulier du sapeur-pompier devrait être organisé. Une bonne condition physique permet de faire face aux risques encourus, à court et à long terme, par les pompiers. Elle permet d’être efficace en intervention et joue un rôle de pré- Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 19 Au service du sapeur vention sur la santé mise à rude épreuve au vu des contraintes liées à la profession. Enfin, elle contribue à préserver l’intégrité corporelle et mentale pour un développement personnel durable. Les sapeurs pompiers sont un groupe d’individus particuliers. Ils se doivent d’intervenir et de réagir dans les plus brefs délais et de la meilleure manière qui soit pour aider et sauver des gens, des biens et l’environnement. Ces interventions d’urgence, souvent périlleuses, mettent fortement à contribution le physique et le mental du pompier et requièrent donc des capacités et des aptitudes adaptées aux caractères dangereux des interventions. Une bonne condition physique doit donc aider l’individu à assumer et assurer son rôle dans les meilleures conditions possibles lors d’une intervention. La particularité des heures de travail rend difficile la mise en place d’un entraînement physique assidu et constant, particulièrement chez les pompiers volontaires. Comme nous le savons, la sécurité civile belge est actuellement engagée dans un mouvement de réforme visant à adapter au mieux l’organisation des services de secours pour lutter de manière optimale contre les risques présents sur le territoire belge. Il est donc impératif que les manquements actuels dans l’organisation des activités physiques ainsi que dans le suivi médico-sportif des pompiers soient rapidement à l’ordre du jour des travaux de la réforme. Dans un premier temps, il faudra élaborer des critères médicaux précis en ce qui concerne l’aptitude du candidat. Les quelques critères actuels sont devenu obsolètes. On devra par exemple définir un niveau minimal d’aptitude physique. À ce sujet, plusieurs études portant sur la problématique de la condition physique des pompiers ont formulé des recommandations sur les aptitudes physiques requises pour exercer ce métier. La VO2 max est l’indicateur le plus utilisé et le plus fiable pour évaluer la condition physique d’un individu. Elle correspond au volume d’oxygène maximum que l’organisme peut absorber pour fournir de l’énergie au muscle et ainsi poursuivre un effort en intensité et/ou en durée. D’après les résultats, Barnard et Duncan en 1975 ont recommandé que les pompiers aient une VO2 max d’au moins 33 ml/kg-1/min-1. Plusieurs années après, une étude réalisée par l’Office des recommandations de la forme physique du Royaume-Uni sous la supervision de Scott et coll. en 1989 est parvenue aux conclusions que les pompiers débutants devraient avoir une VO2 max de 42 ml/kg-1/min-1 lors de leur entrée en service et que tout au long de leur carrière, les pompiers devraient avoir une VO2max d’au moins 35 ml/kg-1/ min-1. Un peu plus tard encore, les travaux de Sothmann et coll., datant de 1992 ont confirmé qu’une VO2 max de 42 ml/kg-1/min-1 était préférable. Pour leur part, Gledhill et Jamnik, la même année, ont recommandé que les pompiers aient un niveau de condition physique plus élevé avec une VO2 max de 45 ml/kg-1/min-1. Une fois les critères définis, il est vivement souhaitable que les pompiers puissent bénéficier d’une structure commune (zonale?) d’évaluation de leur aptitude médico-sportive ce qui permettrait de réaliser des études précises avec un protocole toujours identique concernant les pathologies les plus fréquentes du pompier. Les examens réalisés actuellement émanent de différents services et il est donc impossible d’établir des comparaisons fiables entre les différents résultats (protocoles et matériel d’évaluation différents). DR CARL WILLEM, MÉDECINE DU SPORT, OFFICIER MÉDECIN SRI SAMBREVILLE OFFRE MOBISTAR VIA LA FÉDÉRATION • La fédération vous offre l’abonnement • Un seul tarif à la minute et par SMS vers tous les réseaux nationaux: 0,118 € HTVA (sauf numéros spéciaux tels que 0900, 070, 1307 etc…) • Mobistar vous offre, par carte, 3 heures par mois pour appeler d’autres numéros repris sous le contrat de la fédération. Les heures non utilisées sont perdues. (1 SMS = 1 minute) • Chaque pompier, membre de la fédération, a droit à deux cartes à son nom. Il recevra aussi une seule facture pour ces deux numéros. Un numéro DUO est considéré comme une des deux cartes. Besoin de plus d’informations? Vos Chefs de Corps ont reçu les infos et documents via Catherine Hornick (secrétaire de la fédération des pompiers) Vous pouvez aussi adresser vos demandes à: Melle Loretta Videtta: 0498/521.754 M. Hadriaen Tierentijn: [email protected] 20 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Miscellanées Naissances Vétérance Grande est notre joie de vous annoncer la naissance de: Nous félicitons vivement: m Julien chez M. et Mme Steigner, du S.I de Nivelles m Noah bei Herrn und Frau Peters, FFw Amel m Parent Bernard, sapeur au SRI de Gedinne, en date du 01/07/2007 m Divoy Jean Claude, caporal au SRI de Gedinne, en date du 01/08/2007 m S/Lt médecin Thierry ELLEBOUDT, du SRI d’Enghien, en date du 22/08/07. Mariages Promotions Tous nos vœux de bonheur et de prospérité accompagnent: Nous félicitons vivement: m Le s/Lt LERICHE Didier, Officier Chef de Service ff d’Enghien, avec Marie-Ange BOMBART en date du 30/06/07. m Fwm Rainer Huppertz und Frl Vanessa Mettlen, FFw Amel m Yves Léonard, du SRI de Gedinne, nommé au grade d’adjudant 01/07/2007 Décès Nous avons la tristesse de vous faire part du décès du: m Sergent François DE RIDDER, du S.I. de Asse, décédé en service commandé m Jonathan PIETTE, du SRI de Fleurus Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 21 Revue de presse Journal des Sapeurs-Pompiers Suisses (5/2007) Au sommaire: – Utilisation de pesticides: un permis par équipe d’intervention suffit. Un cours de «destruction des nuisibles» a été organisé début mai et reprenait une trentaine de participants. À l’issue du concours, un permis était octroyé. – Portrait du corps de sapeurs-pompiers d’Einsiedeln – Sécurité routière en intervention: finalement, doit-on la boucler? La nouvelle disposition oblige, en principe, les occupants des véhicules de secours à porter la ceinture de sécurité, même lors des courses urgentes. Il faut surtout faire appel à la logique et au bon sens! Journal des Sapeurs-Pompiers Suisses (6/2007) Au sommaire: – Explosion dans un institut de beauté à Bassecourt: une bonbonne de gaz pourrait être à l’origine du sinistre. – Le fameux couteau suisse: le couteau à ouvrir d’une seule main est en vente. Un couteau spécialement développé par Victorinox pour les sapeurs-pompiers et d’autres forces d’intervention. – Le bataillon de la ville de Fribourg: 465 ans et pas une ride. Un beau portrait d’un service incendie toujours au service de la population depuis tant d’années. – Sauvetages routiers: le patient au centre. – Inauguration pour le SIS de Neuchâtel. – Technique sanitaire: transfert de patients simplifié. Journal des Sapeurs-Pompiers Suisses (7/2007) Au sommaire: – Exercice: train en feu dans le tunnel ferroviaire du Lötschberg: et si c’était vrai? L’exercice a réuni bon nombre de participants et a fait déployer beaucoup de matériel – La fédération vaudoise des sapeurs-pompiers. une alerte centenaire. Un centième anniversaire dignement fêté! – Salon Suisse Public 2007 à Berne: la Mecque du monde des sapeurs-pompiers suisse. – Coups de foudre: Orages, ô désespoir! Le 21 mai 2007, une série impressionnante d’orages a éclaté sur la Suisse. On a dénombré 220 coups de foudre sur la région de Lausanne sur la même journée. Sur une moyenne de 5 ans, la foudre est en cause dans 40,4% des dommages dus au feu. 22 Le Sapeur-Pompier Belge n° 3/2007 Coup d’œil Die internationale Gesundheitskarte via INTERNET wurde von einem belgischen Feuerwehrmann erfunden! Die Urheberschaft der elektronischen Gesundheitskarte via Internet kommt in der Tat Herrn Dr. Lucien Bodson zu, Arzt und Feuerwehrmann in Lüttich (Freiwilliger von 1995 bis 2004 am SRI von HERVE). Er war wirklich Feuerwehrmann, da er die vollständige Ausbildung durchlaufen hat und 1996 sein Abschlusszeugnis erhalten hat. Aber Dr. Bodson ist auch ein auf Wiederbelebung spezialisierter Anästhesist und Notfallarzt, Chef eines Notdienstes und SAMU von 1987 bis 2006, momentan Klinikchef am CHU von Lüttich und auch Informatiker, Autodidakt seit 1978. Viele gute Gründe um zu wissen, dass für Rettungen die Information von entscheidender Bedeutung ist. Im Jahre 2000 beschließt er, die Lücke zu schließen, die sich bei der Betreuung eines Verletzten oder eines Patienten oft aus dem Mangel an Informationen ergibt. Welches sind seine erblichen Belastungen? Seine Allergien? Seine Hauptkrankheiten (Diabetes, Bluthochdruck, Epilepsie usw.)? Seine Impfungen? Seine üblichen Medikamente? Die im Notfall zu benachrichtigenden Personen? Hatte er eine Brille, Kontaktlinsen, Prothesen? In welchem Krankenhaus wurde er von welchem Arzt behandelt? Wer ist sein Hausarzt? Wenn auch manche Leute seit langem einen kleinen Zettel mit einigen Informationen „für den Notfall“ in ihre Brieftasche ste- cken, so ist es doch im Zeitalter der Elektronik und vor allem des Internets schade, diese außergewöhnlichen Technologien nicht zugunsten der Gesundheit zu nutzen. Andererseits ist es nötig, das Privatleben, die Ethik und die ärztliche Pflichtenlehre gewissenhaft und vollständig zu respektieren. Dies umso mehr als Dr. Bodson Kurse für medizinische Informatik mit Schutz der Privatsphäre, der Ethik und der Pflichtenlehre gibt, und da wäre es ihm schlecht angestanden, ein Produkt zu schaffen, das im Gegensatz zu dem Grundgedanken seiner Kurse stehen würde! So entstand 2000 die LifebadgeKarte, die ab 2001 in Belgien und dann in der ganzen Welt vermarktet wurde. Ihre Besonderheit liegt darin, dass sie gänzlich von ihrem Eigentümer kontrolliert wird und Dr. Bodson weiß, weshalb das so sein muss. Das ist wie eine persönliche Website oder ein Webblog, der jungen Generation also wohl bekannt. Denn nur eine Person auf der Welt darf Gesundheitsdaten verbreiten: der Patient selbst! Genau auf dieser Grundlage dieses fundamentalen und absoluten Freiheitsrechts ist Lifebadge entstanden. Das Lifebadge-Konzept verbietet jeden Zwang, jede Verpflichtung; wer es will, kann es benutzen und so, wie er es will. Die Qualität der auf der persönlichen Website eines jeden enthaltenen Informationen (1 Akte = 1 persönliche Website) ist mindestens so gut wie jene der mündlichen Informationen, die er zum Zeitpunkt eines Unfalles oder einer schweren Krankheit mitteilen würde (wenn er bei Bewusstsein ist und eine den Pflegenden bekannte Sprache spricht). Nur 5% der als Notfall eingewiesenen Patienten sind bewusstlos, aber auch für die übrigen 95% ist es besser, in diesem äußerst stressigen Moment eine Gedankenstütze zu haben. Lifebadge erlaubt es, eine vollständige Krankengeschichte mit Röntgenbildern, Elektrokardiogramm und andere Protokolle aufzunehmen. Zur Erinnerung: jeder kann bei seinem Arzt oder einem Krankenhaus seine gesamte Krankengeschichte verlangen; es besteht eine gesetzliche Pflicht, ihm diese zu übergeben (einige Ärzte vergessen das leider). Und es steht dem Patienten frei, einige Teile zu scannen und auf seine Website zu laden, wenn er dies wünscht. So kann das „Gesundheitsbüchlein“ einer jeden Person auf der ganzen Welt 24 Stunden pro Tag gelesen werden, ähnlich wie das Wartungsheft eines Autos. Die Vorteile der Lifebadge-Karte sind unter anderem eine Übersetzung in zahlreiche Sprachen (darunter Japanisch, Russisch, Griechisch, Hebräisch und andere) und sogar der Zugriff über ein webtaugliches Mobiltelefon. Und selbst wenn Sie an einen Ort ohne Internet-Zugang reisen, können Sie immer noch Ihre Akte vor Ihrer Abreise in einer Fremdsprache ausdrucken. Andere Gesundheitsakten sind seit 2000 im INTERNET erschienen, aber einzig und allein das Lifebadge-Konzept entspricht allen Schutz- und Vertraulichkeitskriterien; Ihre Akte kann gänzlich anonym bleiben und sogar die Gesellschaft Lifebadge ist unfähig zu sagen, zu wem sie gehört. Bei Verlust oder Diebstahl bleiben Sie Herr über Ihre Website bei Lifebadge. Einzig der Eigentümer der Karte kann seine Daten ändern und folglich auch löschen. Bei Bewusstlosigkeit des Patienten kann ein Arzt die Informationen in einigen Sekunden lesen, indem er die 23 Ziffern der Karte anwendet, aber er kann nichts am Inhalt der Akte ändern. Die Gesellschaft Lifebadge hat eine außergewöhnliche Aktion gegenüber dem Verband der belgischen Feuerwehr beschlossen…