Voyage(s) au Noir - Domaine de Fonds Saint

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Voyage(s) au Noir - Domaine de Fonds Saint
Journées d’études 2015
du Campus Caraïbéen des Arts
« Voyage(s) au Noir »
« Transfère/ Transhumance/ Transmission »
DOSSIER DE PRESSE
Jeudi 16 & vendredi 17 avril 2015
Organisé par le Campus Caraïbéen des Arts, école supérieure d’art de Martinique
Au Domaine de Fonds Saint-Jacques, Centre Culturel de Rencontre
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« Voyage(s) au Noir »
« Transfère/ Transhumance/ Transmission »
Le lieu n’est pas l’appropriation d’une terre par un individu ou par une communauté, appropriation
liée à l’idée de nation, de patrie. Notre lieu – quel qu’il soit dans le monde -, est devenu
« incontournable », c’est-à-dire que nous ne pouvons ni l’enfermer, ni en faire le tour, ni donc le
définir par une périphérie : il n’y a plus de circonférence. Il faut penser un rapport autre au-dedans et
au dehors, à l’intérieur et à l’extérieur et un rapport autre à l’autre. Edouard Glissant, France Culture
le 25/07/2003
On appellera Voyages au noir : tout ce qui circule en dehors des voies légales, hors de la vue et
inaudible, à notre insu (comme un transfert), souterrainement ou dans les profondeurs abyssales
communes à tous les arts (Erhensweig), également ce qui fonde les strates enchevêtrées d’une
archéologie singulière, d’une stratification d’histoires personnelles et d’histoires collectives. Qu’est-ce
qui dans un parcourt d’artiste, voyage au noir comme les racines inconnues d’une vie inexplorée,
végétale, aérienne, ou aquatique ? Est-ce une couleur ? Un thème obsédant ? Un matériau ? Une
structure ? La figuration d’un blason ? Un mot ? Un lieu ? Un hors lieu ? Ce voyage est-il comparable
à la résurgence d’une rivière souterraine ? Comment cette source jaillit-elle à ce moment, à cet endroit,
sorte de punctum,la piqûre, un détail poignant (Barthes) comparable à une blessure opérée par le choc
d’une rencontre ? Comment se mettre à distance ou à proximité du monde ? Comment traiter ces
espaces de l’entre-deux, la pénétration des regards dans l’intime ?
On interrogera la nécessité de voyage au noir, autrement dit de temps de latence, comme le temps
d’incubation d’une maladie avant qu’elle ne se déclare, pour que jaillisse le choc créateur, l’image
dialectique selon Benjamin. Ces voyages au noir relèvent-ils d’une expérience au sens moderne
(Giorgio Agamben, Enfance et histoire, traduit par Yves Hersant, Paris, Payot, 1989, 2000) : ce que
l’on fait mais que l’on n’a pas ? « Sommes-nous encore capables d'éprouver et de transmettre des
expériences ? En 1933, Walter Benjamin notait la " pauvreté en expérience " de l'époque moderne ;
selon Giorgio Agamben, l'homme d'aujourd'hui ne peut plus traduire en expérience aucun événement
de sa vie. Partant de ce constat, il propose de chercher un nouveau lieu d'expérience, et c'est dans ce
qu'il appelle " enfance " qu'il le trouve, c'est-à-dire dans l'écart qui sépare l'humain et le langage, le fait
que l'homme n'est pas d'emblée un sujet parlant, qu'il doit entrer dans le langage à un certain moment.
Mesurer toutes les conséquences de cette situation, concevoir l'enfance comme origine et patrie de
l'histoire, tel est le but de ce livre qui conduit à poser autrement certains problèmes majeurs de
l'anthropologie contemporaine (les rapports entre nature et culture, langue et parole, temps et histoire,
mythe et jeu) et à repenser l'idée de communauté. »
Voyage mortuaire ou « provision pour le voyage » (ce qu’est le voyage à l’origine, comparable au
pèlerinage), ou aujourd’hui déplacements dans l’espace, ou dans le temps, voyages clandestins,
voyages à l’intérieur du corps, transit inéluctables ou transmutations (alchimique) opérée par l’art, tous
ces voyages secrets, voire mis en secret, interdits, construisent-ils aujourd’hui un nouveau regard ?
Quelles seraient les fonctions créatrices de ce regard transitif, transitoire ou transitionnel, qui en
passerait par la mort, par l’esquive, le pas de coté ; les hors lieux et l’ellipse, qui transmettrait les
provisions pour un « voyage », fomentant une « œuvre au noir » (impliquant un passage au noir
(comme Dante entrant et sortant de L’Enfer sans que l’on sache comment) ?
Comment le partager, pour un enrichissement mutuel de nos singularités, à travers l’art ? Sachant
qu’en Martinique, proches de ce rivage de l’est Atlantique, nous sommes tous, à des degrés divers,
déplacés ?
Valérie John, Directrice pédagogique
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Journées d’études_ programmation
Jeudi 16 avril 2015
8H30 : Accueil des participants
9H15 : Lancement des journées d’étude par Valérie John, directrice
pédagogique du CCA
Modérateur : Valérie JOHN

Tout ce qui circule en dehors des voix/transmission
9H30 – 10H15 : Projection du Film : Edouard Glissant, portrait d'écrivain,
réalisateur Guy Deslauriers 2013 - France 10H15 - 10H45 : Mylenn ZOBDA - ZEBINA, « La poïétique du dancehall ou l’histoire
d’une transhumance caribéenne : entre voyage au noir et discours politique »
10H45 – 11H15 : Camille MAUDUECH, « question de création, question de
relation, question de trace, question d’intime, question de
mémoire ! »
Echanges
Modérateur : Mylenn ZOBDA ZEBINA

Ce qui dans un parcourt d’artiste, voyage au noir comme les racines
inconnues d’une vie inexplorée/ transfère
14H00 – 14H30 : Martine POTOCZNY, « Les ateliers de Pierre Soulages, intervalles et
interstices du voyage dans l'outrenoir »
14H30 – 15H00 : « Valérie JOHN, présence d’Afrique en terre des
Antilles »
15H00 – 15H30 : Shirley RUFFIN, la Photographie comme passerelle vers
une utopie (ou hétérotopie)
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Vendredi 17avril 2015
Modérateur : Paola LAVRA

Etre à des degrés divers « déplacé - dépaysé - en errance
- en voyage » / transhumance
09H30 – 10H00 : Paola LAVRA, « Lieux et non lieux de l’art : propositions
actuelles autour des lieux qui disent l’histoire ».
10H00 - 10H10: Victor CASANOVA, “Art to Act”
10H10 – 10H20: Leila MILIA, “Voyage au cœur de mon insignifiant »
quotidien
10H20 - 10H30: Mélissa LEGUEVEL, « Un petit pas à la fois »
10H 30 – 10H40: Audrey EMONIDE, «Le design culinaire comme vecteur
de lien social »
10H40 – 10H50 : Leticia LEBEAU, « Repenser l’espace »
10H50 – 11H20 : Sonia TOURVILLE, Homme Espace Habitat Objet
Territoires possibles
11H20 – 11H50 : Bruno MAILLARD, «Les coureurs de nuit : les
circulations nocturnes d'esclaves hors du domaine du maître à
l'Ile Bourbon. 1815-1848 »
Echanges
Modérateur : Gilles JOBELLO
14H00 – 14H20 : Danièle DAUDE , « l’analyse performative dans le contexte caribéen »
14H20 – 15H20 : Annabelle GEREDRA, Performance, Valeska and You, Intensité &
rythme / l’état de transe
Echanges
Conclusion
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Liste des intervenants :
Victor CASANOVA est titulaire d’un DNAP en ART, actuellement en 5 ème année option Art au CCA
Danièle DAUDE est docteure en études théâtrales (Freie Universität Berlin) et en musicologie (université
Paris 8). Ses recherches portent sur l’histoire de la mise en scène opératique, la sémiologie théâtrale et les
théories de la performance. Elle a publié de nombreux essais, analyses, monographies, et traductions. Elle est
responsable de l’option théâtre au CCA.
Audrey EMONIDE, est titulaire d’un DNAP option design et actuellement en 5ème année Art mention design
objet
Annabel GUEREDRAT est chorégraphe danseuse performer, certifiée en lettres histoire à la Sorbonne. Elle a
fondé sa compagnie de danse « Artincidence », il y a 10 ans. Aujourd’hui les techniques somatiques liées au
mouvement lui permettent d’inscrire dans ses performances une gestuelle très personnelle et sensible comme
une pensée en état de danse. Ses interrogations actuelles portent sur le corps politique et la posture sociale de
la femme Noire et Métisse dans les Caraïbes.
Valérie JOHN étudie les arts plastiques à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Elle s'intéresse au pagne
avec comme sujet « Objet d'un mythe le pagne» une véritable réflexion, sur la mémoire et ses strates, le
« faire-mémoire pour faire-œuvre », la conquête d'une identité individuelle à construire. C'est pour elle
l'occasion d'un retour aux sources, d'un retour en Afrique. Elle fait du Sénégal son port d'attache, son espace
de création. Elle a exposé en France, en Afrique, aux Etats-Unis, au Canada, à la Martinique et dans la
Caraïbe. Elle a été déléguée académique aux arts et à la culture pour l'académie de la Martinique. Elle est
actuellement Directrice pédagogique au Campus Caraïbéen des Arts et membre de l'association
internationale des critiques d'art section caraïbe du sud (AICA caraïbe Sud)
Paola LAVRA est docteure en anthropologie ethnologie préhistoire. Son terrain ethnographique se déplace de
la Méditerranée à l’espace créole caribéen où elle explore les notions de mémoire, transmission, habitus, ainsi
que les dynamiques de création dans l’entre deux. Membre associée du CRPLC-UAG, elle enseigne
actuellement l’anthropologie, la méthodologie de la recherche et du mémoire au CCA.
Leticia LEBEAU est titulaire d’un DNAP option design et actuellement en 5ème année Art mention design
objet au CCA
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Melissa LEGUEVEL est titulaire d’un DNAP option art et actuellement en 5ème année option Art au CCA
Bruno MAILLARD est docteur en histoire, chercheur associé au CRESOI/ Université de la Réunion, chargé
d’enseignement à l’université de Paris-Est Créteil et conseiller scientifique au sein de l’association Protea.
Camille MAUDUECH est réalisatrice, scénariste et actrice. Après avoir obtenu sa licence à la SorbonneNouvelle, elle a réalisé quelques courts-métrage dont "Les Funérailles de Larlé Naaba" sorti en 1983, qui
traite de l'enterrement d'un haut dignitaire mossi et en collaboration avec le burkinabé Idrissa Ouédraogo.
Elle crée en 1989 sa société de production, "Films plein sud SARL", et fait ses débuts d’enseignante à l’école
des Beaux-Arts de Fort-de-France en cinéma expérimental. Elle commence à se faire connaître dans les
festivals internationaux grâce aux courts-métrage "Casse pilote" et "Juste un coup de peigne". La cinéaste
confirme son entrée dans le cinéma international avec le film "Les 16 de Basse-Pointe" sorti en avril 2009.
Leila MILIA, est titulaire d’un DNAP en ART et actuellement en 5ème année option Art au CCA
Martine POTOCZNY est conseillère pédagogique départementale en arts visuels dans académie Martinique,
doctorante en Arts Caribéens Université des Antilles sous la direction du Professeur Dominique Berthet
Shirley RUFFIN est une Jeune photographe-plasticienne, Shirley utilise la photographie non comme moyen
de représentation mais comme matériau artistique. A 30 ans a déjà participé à d’importantes expositions
collectives dans la Caraïbe telle que Caribe expandido en 2011, Horizons insulaires en 2011 aux Canaries,
en République Dominicaine, à Cuba et aussi, en 2013, dans le cadre de la BIAC Martinique. Pour la première
fois, une exposition individuelle lui est consacrée à la Martinique par la Fondation Clément.
Sonia TOURVILLE est designer, créatrice de mobilier et de bijoux en recherche, pour la caraïbe et le
concept de design caribéen en émergence. Elle se questionne sur l’environnement des hommes. Elle a fait des
études orientées vers l’architecture d’intérieure et le design. Son parcours à Bordeaux puis à Paris à l’école
CAMONDO lui à permis d’acquérir les connaissances nécessaires et d’accumuler des expériences. Elle
enseigne en design objet à l’école supérieure d’art de Martinique, Campus Caraïbéen des Arts.
Mylenn ZOBDA - ZEBINA est docteure en anthropologie sociale, EHESS Chargée de cours, DEPA, ses
travaux s’orientent autour de quatre axes principaux, dont le terrain est majoritairement celui des Antilles
françaises (Guadeloupe, Martinique) et de la Caraïbe anglophone. Holisme et Individualisme dans les
sociétés caribéennes / Socio-anthropologie du genre, des rapports sociaux de sexe / La culture populaire
caribéenne / L’anthropologie urbaine
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Informations pratiques
Lieu de la manifestation :
DOMAINE DE FONDS SAINT-JACQUES, CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE
194, rue du Pavé, Quartier Saint-Jacques 97240 Sainte-Marie
Tél. : 0596 69 10 12
Renseignements :
CAMPUS CARAÏBEEN DES ARTS
École supérieure d’art de Martinique –10, Rue des Artistes, Ermitage, 97200 Fort-de-France
MARTINIQUE – Antilles françaises - French West Indies.
Téléphone : 0596 606 529 - Fax : 0596 637 409
Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi, de 8h à 17h.
Pôle communication :
Brice LARCHER : [email protected]
Xénio RÉJON : [email protected]
[email protected]
Campus Caraïbéen des arts
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