Rapport d`activité 2012 CADA Tournon

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Rapport d`activité 2012 CADA Tournon
RAPPORT D’ACTIVITÉ
ANNÉE 2012
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PAGES
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Le CADA ……………………………………...…………………….
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Contexte général de l’asile……………………..…………...…….
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Faits marquants en 2012……………………………………..……
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Les chiffres du CADA ……………………………….……………
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Le partenariat………………………...………………..…………… 11
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L’apprentissage du français……………………….………...……. 14
•
Actions collectives et animation……………………...….……….
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Réflexion sur l’autonomie..………………………………….……
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Les bénévoles :
Madame AUDFRAY, Madame BENOIST, Madame CUCHE, Madame
LIESSE, Madame De LACHEISSERIE, Madame DIETERLE, Madame
LACOMBE, , Madame RAINAUD, Madame VALLA, Monsieur NAVET,
Monsieur BEUCHERIE.
Les salariés :
Evelyne LAMI : Directrice
Pascale MATHON : Secrétaire
Marie STOPIN : Assistante de Service Social
Sylvie BERATTO : Educatrice spécialisée
Françoise POURRET : Agent de service
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LE CENTRE D’ACCUEIL POUR DEMANDEURS D’ASILE
Les Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile font partie du Dispositif National d’Accueil (DNA)
financés par l’Etat. Mandatés afin d’assurer l’accueil et l’hébergement de demandeurs d’asile, les
CADA sont répartis sur l’ensemble du territoire. Le Diaconat Protestant gère 2 CADA (celui de
Valence et celui de Tournon). Le CADA de TOURNON, d’une capacité de 40 places dispose
d’appartements dispersés sur la ville.
LES OBJECTIFS
Notre objectif principal est d’aider le public accueilli à faire valoir ses droits au statut de réfugié,
au statut d’apatride ou à l’asile subsidiaire.
LE PUBLIC
Les résidents viennent de tous les continents,
sont de toutes nationalités, d’origines ethniques diverses et de toutes classes sociales.
Ces personnes «craignent avec raison d’être
persécutées du fait de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain
groupe social ou de leurs opinions politiques,
se trouvent hors du pays dont elles ont la nationalité et qui ne peuvent, ou du fait de cette
crainte, ne veulent se réclamer de la protection
de ce pays» (Convention Internationale de Genève du 28 juillet 1951). Elles sollicitent donc
la protection de l’Etat Français.
LES MISSIONS
- Accueil et hébergement des demandeurs d’asile.
- Accompagnement administratif, social, médical, éducatif et juridique
- Scolarisation des enfants et organisation d’activité socioculturelles
- Préparation à la sortie.
LES MOYENS
Une équipe est mobilisée, elle assure l’accompagnement du public ainsi que la gestion de la vie
collective.
Deux travailleurs sociaux assurent le suivi social, administratif, juridique et d’animation des familles.
Des bénévoles prodiguent des cours de français aux demandeurs d’asile du CADA et assurent
un soutien aux enfants scolarisés.
Une secrétaire complète l’équipe.
Les personnes accueillies sont hébergées dans des appartements individuels. Elles perçoivent
une allocation mensuelle pour subvenir à leurs besoins.
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CONTEXTE GENERAL DE L’ASILE
Références : Rapports HCR (Niveau et tendances de l’asile dans les pays industrialisés en
2012), Eurostat et données provisoires OFPRA 2012.
Le rapport du HCR sur les demandes d’asile déposées dans les pays industrialisés montre que
de nouveaux conflits et un afflux croissant généré par des crises anciennes ont contribué à une
hausse de 8 % des demandes d’asile en 2012.
Environ quelques 479 300 requêtes ont été déposées dans les pays industrialisés en 2012.Ces
statistiques couvrent 44 pays en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et en Asie du NordEst.
Les cinq premiers pays de destination des demandeurs d’asile en 2012 ont été :
Les Etats-Unis
L’Allemagne
La France
La Suède
Le Royaume Uni
En 2012 les premiers pays d’origine des demandeurs d’asile ont été :
L’Afghanistan
La Syrie
La Serbie / le Kosovo
L’Europe a enregistré 355 500 demandes : L’Allemagne (64 500), La France (54 900), La Suède
(43 900), Le Royaume Uni (27 400), La Suisse (25 900). Les autres pays accueillant le reste des
demandes.
Suisse; 25900
Royaume Uni;
27400
Allamagne;
64500
Suède; 43900
France; 54900
©HCR
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La provenance des demandeurs d’asile :
Alors que les citoyens d’Afghanistan (8% de l’ensemble des demandeurs) demeuraient les
plus représentés parmi les demandeurs d’asile en 2012, ceux de Syrie (7%) sont devenus les
seconds , juste avant ceux de Russie (7%) et du Pakistan (6%) et de Serbie (6%à). Hors Pays
-Bas.
Ces données sur les demandeurs d’asile au sein de l’UE27 sont publiées par Eurostat, l’office
statistique de l’Union européenne.
En 2012, 46% des DA sont originaires du continent asiatique, 25% du continent africain, 17%
du continent européen, 25 % du continent asiatique et 8 % du continent américain.
Répartition des demandes d'asile par région
Inconnu
Amérique Latine 4%
et Caraibes 8%
Europe
17%
Afrique
25%
Asie
46%
© HCR
EN FRANCE
La France est le 2ème pays d’accueil au niveau de l’Union Européenne avec une augmentation
de 7,2% par rapport à 2011 (premières demandes et réexamens confondus), l’année 2012
marquant ainsi pour la cinquième année consécutive, la poursuite de la croissance de la demande d’asile en France.
L’OFPRA a enregistré, en 2012, 61 468 demandes de protection internationale (apatrides,
réexamens et mineurs accompagnants compris). Les premières demandes représentent 67 %
de la demande globale. Les demandes de réexamens ont quant à elles connu une hausse de
presque 20 % par rapport à l’année dernière.
Le premier pays de provenance des primo-demandeurs d’asile en France est la République
Démocratique du Congo avec 4 000 demandes, viennent ensuite la Russie, le Sri Lanka, le
Kosovo, la Chine, le Pakistan, la Turquie, la Géorgie, l’Albanie et l’Arménie (de 2 500 à 1 500
demandes / an).
En 2012, le nombre de personnes ayant obtenu une protection a baissé de 6,8 % : 10 028 statuts(21,7 %) contre 10 755 statuts (25,4 %) en 2011. Paradoxalement, le nombre de décisions
rendues a augmenté de 9 % pour l’OFPRA et de 8 % pour la CNDA par rapport à l’année
précédente.
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FAITS MARQUANTS EN 2012
Rencontre partenariale
En septembre 2012, les équipes des CADA de Valence et Tournon ont rencontré Maître MONGET SARRAIL, avocate spécialisée dans le droit d’asile. L’objectif étant d’échanger ensemble sur la procédure
d’asile et sur l’interaction entre nos sphères de compétence : rédaction des demandes de statut et des
recours, préparation à l’entretien et à l’audience… Partager l’expérience nous a paru très enrichissant car
chaque intervenant a un regard différent sur les demandeurs d’asile et leur défense. Les échanges
étaient francs et très fructueux. Nous avons évoqué les difficultés actuelles dans l’obtention du statut de
réfugié, le contexte politique suite à la grève des avocats au mois de mai/juin 2012. Maître MONGET
SARRAIL a évoqué les conditions d’audience qui se sont relativement dégradées ces dernières années.
Elle nous a également donné des conseils dans la préparation des audiences, dans le travail de recours… Cette rencontre nous a tous redynamisé pour continuer ce travail avec les réfugiés, qui est difficile en ce moment pour chacun d’entre nous. Nous ne pouvons qu’être d’accord avec la conclusion de
Maître MONGET SARRAIL « notre déplacement à Valence a été un des moments professionnels chaleureux de 2012 ».
L’accélération des procédures
Cette année encore nous notons des procédures dont l’accélération constatée en 2011 se maintient. En
effet, notre taux de rotation qui était de 82 % en 2011 est encore à 73 % en 2012. Nous avons donc, à
nouveau, renouvelé une grande partie de nos résidents sur une année. Cela demande une organisation
et une réactivité de la part de toute l’équipe, y compris des bénévoles.
Les sorties
Ce renouvellement a concerné principalement la sorties des personnes déboutées soit :
- 5 ménages représentant 18 personnes
- 1 ménage représentant 3 personnes
- 1 ménage représentant 3 personnes
Un seul autre ménage de trois personnes a accepté l’ARV à l’issu du rejet de sa demande d’asile.
L’OFII
Malgré une conjecture difficile de l’OFII de Valence, nous avons pu établir grâce au service ARV de Lyon,
une collaboration efficace qui a débouché sur des départs vers les pays d’origine dans de bonnes conditions.
Etat de santé des demandeurs d’asile
Comme l’an passé, nous notons à nouveau que les demandeurs d’asile primo arrivants viennent au CADA avec des pathologies lourdes. Une prise en charge médicale importante et donc un accompagnement
social adapté sont nécessaires. Nous relevons des pathologies telles que diabètes, nécessité de dialyses, hépatites et problèmes psychologiques nécessitant prise en charge et suivi.
Nouvelle baisse de la dotation budgétaire
En 2012, nous avons a nouveau subi une baisse de notre dotation budgétaire. La conséquence première
est la réduction du budget animation. Les enfants n’ont pas pu bénéficier, autant que les années précédentes, des centres aérés durant les vacances scolaires.
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LES CHIFFRES DU CADA
En 2012, le CADA de TOURNON a réalisé 14 609 journées d’accueil soit un taux d’occupation de
100 % pour les 40 places dont il dispose.
PROFIL DES MENAGES ACCUEILLIS
Dans l’année, nous avons hébergés 69 Personnes représentant 18 ménages allant de 1 à 7
personnes.
♦
Couples avec enfants : 15 (dont une familles avec 2 jeunes adultes
♦
Femme seule avec enfants : 1
♦
Couple sans enfant : 1
♦
Grands-parents : 1
couple sans enfant; 1
grands-parents; 1
femme seule avec
enfants; 1
couples avec enfants;
15
TRANCHES D’AGES
36 adultes et 33 enfants
HOMMES : 18
FEMMES : 18
10
12
9
10
8
8
7
6
6
5
4
4
2
3
2
0
18-35 ans
1
36-45 ans
46-65 ans
plus de 65 ans
0
18-35 ans
36-45 ans
46-65 ans
plus de 65 ans
FILLES : 17
GARCONS : 16
4
10
3.5
3
5
2.5
2
0
1.5
1
0.5
0
0-3 ans
4-10 ans
11-13 ans
14-17 ans
0-3
ans
4-10 11-13 14-17
ans
ans
ans
7
NATIONALITES REPRESENTEES
9 nationalités représentées sur l’année 2012
Afghane; 1
Albanaise; 2
Géorgienne; 2
Arménienne; 7
Kirghiz; 1
Russe; 2
Iranienne; 1
Kosovar; 1
Serbe; 1
LES DECISIONS
Les décisions définitives concernant la procédure ont été les suivantes :
♦
♦
♦
♦
Statut accordé à l’OFPRA : 1 ménage (de 5 personnes)
Statut accordé à la CNDA : 1 ménage (de 4 personnes)
Décisions de rejet à la CNDA : 5 ménages de (un 6 personnes-; un de 4 personnes ; deux de 3
personnes et 1 personne isolée.)
Abandon de procédure et départ avec ARV : 1 famille de 3 personnes
En attente de décisions au 31 décembre : 9 ménages,
Abandon procédure
et départ ARV; 3
Statut OFPRA; 5
Statut CNDA; 4
Rejet CNDA; 17
8
ENTREES
Les mouvements (entrées-sorties) ont concerné 58 personnes:
29 personnes soit 8 ménages dont une famille avec 2 jeunes adultes majeurs.
(2 arméniens — 2 géorgiens — 2 albanais — 1 russe — 1 afghan)
2
1.5
1
0.5
0
SORTIES
29 personnes soit 8 ménages dont 1 grand-mère :
Réfugiés :
2 ménages (8 personnes) soit :
1 couple et 3 enfants Iraniens
1 couple et 1 enfant Arméniens, ce dernier couple avait eu le statut fin 2011.
Bénéficiaires de l’asile subsidiaires : 0
Déboutés : 5 ménages (18 personnes) : soit :
1 ménage Kosovar (1 couple et 5 enfants)
2 ménages Arméniens (1 couple avec 1 enfant et 1 grand-mère)
1 ménage Serbe (1 couple et 2 enfants)
1 ménage Kirghiz (1 couple et 1 enfant);
Abandon de procédure et de demande d’aide au retour : 1 ménage (3 personnes) soit :
1 ménage russe (1 femme et 2 enfants).
18
16
14
12
Réfugiés
10
Asile subsidiaire
Déboutés
8
Abandon de procédure
6
4
2
0
Réfugiés
Asile subsidiaire
Déboutés
Abandon de procédure
9
Le CADA, une structure au cœur d’un réseau
Mission 1
*Bailleurs sociaux
*Bailleurs privés
*Associations gérant
l’accueil d’’urgence
*DDCSPP
Mission 2
*OFPRA
* CNDA
*Préfecture
* Les avocats
*CPAM
* La mairie
*CMPP, CMP, PMI,
* La Poste
*Maison périnatale
* ESSOR
*Centre de droits éthique
* MJC
*Maison des solidarités
*Secours populaire,
*Resto du Cœur,
*secours catholique
*Médecins généralistes et spécialistes
Mission 3
Mission 4
*Etablissements scolaires
*Centre socio culturel
*MJC
*Crèche
*Maison des solidarités
* Secours populaire
*Bailleurs sociaux
* Bailleurs privés
* CHRS
*OFII
* Pole emploi
* CCAS
* CAF
* Préfecture
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LE PARTENARIAT
L’action des Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA) s’inscrit dans le cadre de la circulaire
du 29 mars 2000 relative aux missions des CADA.
Les missions sont :
L’accueil et l’hébergement (1ère mission)
L’accompagnement administratif, social, médical et juridique (2ème mission)
La scolarisation des enfants et l’organisation d’activités socioculturelles (3ème mission)
La gestion de la sortie du centre (4ème mission)
« Les actions menées par le CADA s’inscrivent dans un travail en réseau avec des acteurs, associatifs
et institutionnels, locaux et nationaux.
Ces réseaux appuient le CADA dans ses missions d’accueil et d’accompagnement des demandeurs
d’asile pendant la durée de leur prise en charge et de préparation de la sortie, notamment des personnes reconnues réfugiées ou bénéficiant de la protection subsidiaire » (cahier des charges annexé à
la circulaire).
Afin de réaliser au mieux nos missions, le travail en réseau est essentiel.
D’autant plus que la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, insiste sur la quasi nécessité du partenariat pour le respect et un meilleur suivi de l’usager. Elle marque la volonté explicite des pouvoirs publics de favoriser le développement des réseaux en leur accordant une légitimité accrue.
Ces derniers devraient permettre de favoriser la coordination et la complémentarité des différents acteurs, afin
de garantir une continuité et une cohérence dans l’accompagnement de l’usager.
C’est ainsi qu’après avoir listé les différents partenaires avec lesquels nous travaillons régulièrement, nous
développerons plus particulièrement un partenariat qui s’est imposé cette année, pour répondre à une problématique spécifique.
11
Le partenariat avec la Maison des Solidarités
« Nelson Mandela » de Valence
En Octobre 2012, nous avons accueilli une famille composée d’un couple et de deux enfants majeurs
(19 et 22 ans).
Dans leur pays d’origine, ces deux jeunes adultes suivaient des études supérieures. Le plus jeune était
en 1ere année d‘étude de droit et l’ainé suivait une formation dans l’informatique.
Le fait d’arriver dans un pays étranger à cet âge là, sans connaissance de la langue, les a évidemment
mis en très grande difficulté concernant leur désir de poursuivre des études en France.
Après les avoir orientés vers le CIO (Centre d’Information et d’Orientation) où ils ont été évalués sur leur
niveau scolaire et leur connaissance en langue française, nous avons essayé d’envisager toutes les pistes possibles qui s’offraient à eux.
Malheureusement, il y avait peu de possibilités. Reprendre un cursus scolaire était impossible car d’une
part, ils ne parlaient pas assez bien le français et d’autre part, ils étaient trop âgés (ceci était vrai notamment
pour l’ainé).
Nous avons orienté nos investigations vers la MGI (Mission Générale d’Insertion) de Tournon. Mais là
encore, la prise en charge n’était pas possible car les MGI ne suivent pas les jeunes âgés de plus de 18 ans.
Un suivi par la Mission Locale ne pouvait pas se faire non plus car en tant que demandeurs d’asile, ils
ne sont pas autorisés à travailler. Ils ne rentraient donc pas dans les critères de la mission locale.
Ces deux jeunes vivaient de plus en plus mal tous ces refus auxquels nous nous confrontions.
Après avoir essuyé tous ces échecs, la seule alternative pour eux était désormais de s’investir au maximum dans l’apprentissage du français. Il fallait commencer par là s’ils voulaient par la suite, faire des équivalences de diplôme en France afin de pouvoir reprendre leurs études.
C’est ainsi que nous avons orientés nos recherches vers des structures d’apprentissage du français.
Au sein de notre structure, nous avons vu avec un bénévole pour leur donner des cours. En lien avec le
CADA de Valence, nous avons organisé des cours pour eux et nous avons été orientés vers la Maison des Solidarités de Valence.
La Maison des Solidarités "Nelson Mandela" est une Association d'Éducation Populaire de Valence,
agréée par la Préfecture de la Drôme.
Nous avons pris contact avec eux pour voir ce qui était possible pour nos deux jeunes adultes.
Ce qui est proposé à « Nelson Mandela » :
Des Formations et des Ateliers d'Expression pour tous les publics : en français langue étrangère, en alphabétisation, en écriture et mise en voix, etc.
Des actions d'accompagnement social pour les démarches administratives, le travail, la santé et pour l'accès
aux Droits.
Des Activités de Loisirs (poterie, dessin, aquarelle, langue arabe, etc.)
Des Ateliers Thématiques pour discuter des problèmes (parentalité, travail, santé) ou pour prendre du
temps, pour sortir, pour se détendre.
12
Après avoir échangé à plusieurs reprises avec eux, nous avons convenu que le suivi proposé par leur soin
était effectivement adapté au statut particulier de ces deux jeunes adultes. Nous avions enfin trouvé une
structure qui allait pouvoir les aider !
En novembre, ils intégraient un groupe dans une session « cours de bienvenue ».
Pendant deux mois, ils ont suivi une formation linguistique de 2 heures, trois fois par semaine.
Puis, à la fin de ces 2 mois, ils ont intégré un autre groupe avec un niveau de français plus élevé.
En plus de cet apprentissage de la langue française, « La Maison des Solidarités » leur a permis de rencontrer d’autres jeunes dans des situations similaires, mais aussi des jeunes avec des parcours différents,
de s’ouvrir sur l’extérieur en participant aux activités proposées par « Nelson Mandela », comme les sorties culturelles (cinéma, théâtre, conférence…), les sorties détentes (ski, hammam…).
Dans l’intérêt des deux jeunes, nous sommes restés en contact régulier avec la formatrice de cette structure afin de faire le point avec elle sur les difficultés rencontrées par ces jeunes, sur leurs progrès, leurs
attentes, leurs perspectives, leurs évolutions, etc. avec comme objectif commun, celui de les aider au
mieux.
Il nous semble important de préserver de bonnes relations avec cette structure et avec tous les partenaires d’une façon plus générale, afin de nous aider dans nos prises en charges des personnes accueillies en CADA.
Cependant, comme le dit Fabrice DHUME « le partenariat n’est pas un objet en tant que tel, mais il ne
peut plus être réduit seulement à une question ou à une méthode. Il n’est pas seulement une affaire de
technique : il questionne aussi les postures professionnelles et les identités. »
C’est pour cette raison que le travail en partenariat n’est pas toujours aussi facile qu’on pourrait l’imaginer.
Mais si nous voulons une vrai coopération avec les différents partenaires, il est important d’échanger régulièrement avec eux sur nos pratiques professionnelles, de définir des objectifs communs, d’avoir de la disponibilité, de la volonté, de la souplesse et de l’ouverture, de la part de chacun des acteurs.
En tant que partenaires, nous ne sommes pas amenés à travailler ensemble au quotidien mais à nous
rencontrer ponctuellement pour mutualiser nos actions respectives dans le but d’accompagner au mieux
l’usager dans son projet.
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L’APPRENTISSAGE DU FRANCAIS
Cette année encore, nous avons pu compter sur nos bénévoles pour dispenser les cours de français
aux résidents du CADA et pour aider les enfants dans leur scolarité.
Cette activité a représenté 1014 heures, l’équivalent d’un 60% de temps plein.
Pour 2012, notre équipe de bénévoles était composée de 11 personnes jusqu’au mois de juin. Pour
des raisons personnelles, trois d’entre elles n’ont pas repris cette activité en septembre. Mais le CADA, toujours à l’affut de nouvelles recrues, a pu mobiliser deux messieurs qui ont décidés de rejoindre l’équipe de bénévoles.
Ces deux nouveaux arrivants sont venus enrichir l’équipe déjà existante puisque pour la première fois
nous avons des bénévoles « hommes », mais aussi diversifier les pratiques car l’un d’entre eux a proposé, non pas d’assurer des cours de français, mais d’animer un atelier « bricolage » pour les
hommes du CADA.
Cette proposition a rapidement été orientée vers un atelier « réparation de vélo » car le CADA met
des vélos à disposition des résidents et l’entretien de ces vélos a toujours été très compliqué à réaliser.
Pour la première fois, les hommes du CADA ont pu profiter d’une activité mise en place spécialement
pour eux et au cours de laquelle, l’apprentissage du français reste d’actualité.
En ce qui concerne les cours de français, ils sont organisés selon un planning sur la semaine. Chaque
bénévole assure son cours une à deux fois par semaine à une et plus généralement deux personnes
en même temps. Ces duos sont planifiés par niveau de connaissance de la langue.
Chaque résident bénéficie d’un cours d’une durée d’une heure trente, par semaine.
L'objectif de ces cours est de leur apprendre à communiquer en français en favorisant l’expression
orale. Selon le niveau de connaissance en français du demandeur d’asile, l’apprentissage peut éventuellement s’orienter vers la lecture et l’écriture.
Mais les bénévoles peuvent aussi être confrontés à un public peu ou pas scolarisé.
Quels que soient les différents niveaux, les compétences acquises doivent permettre aux demandeurs d’asile de faire face rapidement à des situations variées de la vie quotidienne.
Ces cours de français sont également organisés en cours collectif une à deux fois par an.
En 2011, avec le départ de la Conseillère ESF, ces cours dits « modules » n’avaient pas pu avoir lieu
parce que la réorganisation de l’équipe avait pris un peu de temps.
Cette année, par contre, comptant sur l’implication et la motivation des bénévoles, nous avons organisé ces modules.
Les modules favorisent les échanges entre résidents et leur permettent de développer des stratégies
d’apprentissage par le jeu, la lecture ou l’écoute. Il est important d’organiser des mises en situation où
les personnes simulent des interlocutions avec un commerçant, un passant, un instituteur, un professeur, etc.
Le module peut aussi les aider par exemple, à savoir lire une carte, repérer des panneaux, prendre
rendez-vous chez le médecin, etc.
Les objectifs sont les suivants :
*Favoriser l’expression orale du français par des mises en situation.
*Travailler des thèmes liés à la vie quotidienne des familles comme l’école, la santé, le repérage
dans le temps et l’espace, la voiture, le code de la route, l’alimentation, l’utilisation du téléphone, le
sport, l’administration (la poste, la banque, la mairie, la préfecture….), la télévision, etc.
*Proposer des situations où les personnes sont à l’aise et où elles doivent s’impliquer.
Déroulement du module :
*Les modules sont organisés en 2 groupes : les hommes le matin et les femmes l’après-midi.
Les groupes sont dissociés car le CADA accueille des familles avec enfants, il est nécessaire de penser aux horaires d’école et/ou aux gardes d’enfants en bas âges.
*Les séances sont de 3h00 par demi-journée.
*Les modules se déroulent sur 3 jours.
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Cette année, les modules ont eu lieu en mars. Plusieurs thèmes ont été retenus.
Pour le groupe des hommes, 3 thèmes ont permis d’enrichir leur connaissance, de les aider à se projeter et de les mettre en situation concrète :
Les fêtes et traditions françaises
L’emploi
Le code de la route
Pour les femmes, les 3 thèmes retenus les ont aidées à connaitre la culture française, à se familiariser avec le système de soin et se projeter dans un futur :
La cuisine française
La santé
L’emploi
A travers les cours de français et plus particulièrement les modules, il ne s’agit pas seulement de
favoriser l’expression en français des personnes accueillies en CADA mais aussi de favoriser une
cohésion de groupe où les personnes s’inscrivent dans un projet du « bien vivre ensemble ».
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ACTIONS COLLECTIVES ET ANIMATION
« La gestion de l’attente » est une des missions des CADA. Elle est confiée aux travailleurs sociaux
intervenant auprès du public accueilli. Pour le demandeur d’asile, le temps imparti à l’instruction de leur dossier est une parenthèse dans le déroulement de leur existence qui se traduit par un temps d’attente. Cette
période reste difficile et douloureuse à gérer dans leur quotidien. En effet, l’histoire de ces familles est jalonnée de conflits, de souffrances et de ruptures multiples qui s’exprime en traumatisme.
De plus, la demande d’asile exclue le requérant de l’accès au droit commun, à l’emploi, à la formation. Cette situation l’installe dans une position d’assistanat et d’attente. Ce temps d’attente, suscite beaucoup d’angoisse et de passivité, dans lequel s’associe les troubles du à l’isolement, à l’exil, à la méconnaissance du système français. Cet ensemble génère des attitudes, des comportements de passivité, des états
de déprime, et de repli sur soi.
Pour les professionnels de la prise en charge des demandeurs d’asile, poser la question de l’occupation du
temps, c’est savoir mesurer l’impact de cette attente sur le vécu des personne qui la subissent, ce qui conduit l’équipe de professionnel à réfléchir sur différents axes d’intervention favorisant « une gestion » active
du temps par le demandeur d’asile. Malgré la prise en compte des situations, et une réflexion sur nos pratiques, il reste néanmoins des questions qui se posent régulièrement comme :
♦
Comment prendre en compte la dimension de l’attente dans l’accompagnement social des demandeurs d’asile ?
♦
Comment les mobiliser autour d’un projet de vie ?
♦
Comment aider le demandeur d’asile à gérer de façon active cette attente ?
♦
Quel sens donner aux activités occupationnelles ?
♦
Comment mobiliser toutes les ressources de l’individu afin de lui permettre d’investir le présent ?
Ces questions restent parfois sans réponse, cependant, depuis sa
création le CADA de Tournon essaie toujours de répondre à cette
mission dans la mesure du possible par diverses activités qui visent
à favoriser la mobilisation et l’initiative des résidents en tenant
compte de l’autonomie et l’intégration. Ce temps d’animation est important car, ces activités permettent aux familles de sortir de leur
quotidien et d’échapper temporairement aux pensées envahissantes.
Les familles se rencontrent, échange sur leur culture et la connaissance de l’autre, ce qui ouvre à la tolérance et rompt l’isolement.
Elles valorisent leur savoir faire, leur compétence, ce qui permet de
reconstruire leur image, d’être reconnu, recouvrer l’estime de soi, de
tisser des liens. Elles favorisent l’échange et l’ouverture aux autres
malgré les barrières culturelles et les difficultés de communication.
En 2012 malgré la baisse budgétaire, nous avons pu organiser des
ateliers et séances d’animations à moindre coût, qui ont permis de
découvrir de nouvelles techniques, de repérer et découvrir les lieux
socio culturels favorisant leur intégration, de pouvoir les exploiter en
autonomie.
16
Les ateliers du jeudi
Le jeudi après midi est un temps réservé aux animations internes au CADA. En fonction des évènements, des besoins, des demandes recensées, nous programmons des animations.
Les ateliers sont animés par un travailleur social, accompagné parfois d’ un bénévole.
Cuisine
Tarte, beignets, crêpes, galette
des rois, suisse.
Confection de bijoux,
Boule de noël,
Bouquet floral,
Lampiote
Tricot
5 séances
27 participants
9 séances
42 participants
Sport nature
Promenade pédestre
1 séance
4 participants
Ateliers bricolage
Réparation vélo,
Culture légumes, fleurs et entretien espace vert du CADA
10 Séances
4 participants
Tout au long de l’année
Séance 2 personnes
2 séances sur des journées
complètes
Ateliers « activité manuelles »
Atelier jardinage
Animation à la journée
Carnaval
Halloween
Masque,
Maquillage,
Tête monstre papier mâché,
Jeu de société,
Barbe a papa.
La parentalité :
Un des axes de la pratique de la parentalité se définit par un ensemble d’actes autour de la vie
quotidienne de l’enfant et notamment celui du jeu.
Dans le domaine éducatif, elle englobe les pratiques éducatives destinées aux enfants, avec le
souci de développer les liens et de promouvoir la bienveillance.
Les ateliers parent—enfant et les sorties familiales sont les temps fort des animations. Nous les
organisons en lien avec un évènement comme le carnaval, halloween, noël. Ils ont pour objectif
de développer le lien, parfois entravé par les diverses problématiques liées à l’exil et de favoriser
la relation parent enfant à travers les jeux qui n’est, pour certaine culture, une pratique courante
au sein de la famille.
Nous sollicitons les parents à participer aux ateliers, à jouer avec leurs enfants. Nous les accompagnons dans cette démarche et restons vigilant à ne pas faire à leur place ayant pour conséquence, de les déresponsabiliser de leur rôle de parents.
Pour le carnaval, les familles ont participé à la fabrication des masques pour les enfants. L’après
midi s’est terminée par un temps convivial autour des jeux de société.
Pour halloween, les ateliers d’activité manuelle ont mobilisé es mamans et les enfants autour de
la confection de petites sorcières. La projection d’un film a clôturé l’après midi.
Ces temps d’animation familiaux permettent aussi aux travailleurs sociaux d’observer et de repérer les difficultés, les disfonctionnements ou des carences éducatives, affectives, sanitaires, sociales pour chaque membre de la famille. Ainsi, les ateliers en regard croisé avec les enseignants, nous orientons si besoin, les familles vers les dispositifs spécifiques comme le CMPP, la
PMI, MJC/ centre social de Tain.
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Sorties familiales
Sortie loisirs
Août
7 familles
Sortie mer
Vélo rail et baignade à
Boucieu le roi
Palavas les flots
Août
4 familles
Sortie lac
Champos
Juillet
8 familles
Sortie culturel
Musée de l’alambic à
st désirât
Annonay
Décembre
7 familles
Aout
5 familles
Sortie Inter CADA.
En lien avec le CADA de valence, une sortie à la mer sur la
commune de Palavas les flots fut organisée. Le CADA de
Tournon ne pouvant assumer financièrement le coût global
du déplacement, l’association des CADA a permis à 5 familles de Tournon de découvrir la mer.
Cette sortie fut un franc succès. En effet, les familles pour
lesquelles la mer n’existe pas ou l’accès difficile dans leurs
pays d’origine ont vécu un moment intense, chargé en
émotion. Ce fut une grande et belle découverte pour ces
familles.
Sorties extérieurs organisées par les partenaires
Les cloches de la chapelle
La chasse aux œufs du château
Sortie familiale Walibi
Organisateurs Domaine JABOULET, Monsieur CHABRAN
restaurateur, VALRHONA.
Organisateurs comite des fêtes,
la mairie et VALRHONA
Centre social de Tournon
3 familles
5 familles
2 familles
Les sorties extérieurs sont toujours promues par l’équipe de travailleurs sociaux. En effet, celle-ci permettent aux familles de
sortir de leur environnement, souvent fermé, de faire de nouvelles rencontres, de découvrir la société et le patrimoine français, de découvrir un lieu où elles pourront revenir par leur
propre moyen, et ainsi de favoriser « l’insertion » par les loisirs.
Pour encourager les adultes et enfants à participer aux évènements extérieurs, le CADA a mis en place un dispositif appelé
« Capital Activité ».
Le capital activité :
Le capital activité a été mise en place en 2005. Il a pour
objectif d’encourager les enfants et les adultes à aller vers
l’extérieur, à pratiquer des activités sportives, culturelles
ou de loisirs, en les soutenants financièrement et favoriser
l’échange et l’ouverture aux autres malgré les barrières
culturelles et les difficultés de communication.
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Les activités :prisent en compte:
Pour les enfants : les frais de garde, halte garderie, crèche…
Vélo, tricycle, sorties et voyages scolaires, inscription club, centre de loisirs.
Pour les adultes : activités sportives , informatique, peinture, gymnastique
Achat de dictionnaire, permis de pêche, sortie patinoire, bowling, concert, repas familiaux, les hébergements pour les vacances …
Le capital activité est inclu dans le budget global du poste animation. Il se définit comme une réserve fictive de 5 € par mois, par résidents et peut être épargné avec un report d’un mois sur
l’autre.
Le capital activité est individuel, il est présenté aux familles dès leur arrivée en CADA. Nous
avons pu observer qu’elle ne l’utilise pas dans les premiers mois de prise en charge.
Plusieurs hypothèses se dressent : est-ce dû aux manques de repère, à la méconnaissance du
système français, au regard des loisirs qui peut être diffèrent en fonction de leur culture, au traumatisme lié à l’exile dépression, renfermement, manque de motivation…Il est donc important de
rappeler aux familles l’intérêt de sortir de chez elle, d’utiliser le capital activité. Chaque semaine,
le travail social en charge de l’animation, recherche et propose les manifestations, les évènements, programme cinéma, sorties…voici les utilisations du capital activité 2012.
Son utilisation
Dictionnaire
3
Licence foot
2
Licence judo
1
Tickets de piscine
32
Tickets cinéma
13
Sorties scolaires
5
Voyages scolaires
4
Adhésions centre social
4
Visites extérieures
8
Animation jeunesse pour les 4 à 13ans
Il y a plusieurs propositions pour les enfants et les jeunes : Tout au long de l’année nous motivons les enfants et les jeunes à s’inscrire dans des activités proposées par des associations
sportives, culturelles locales, sachant que le capital activité prend en charge partiellement de coût
de l’activité.
Le CADA organise aussi des animations internes, ce qui permet aux jeunes de culture différentes
de se rencontrer, d’échanger ou de renforcer les liens.
Bibliothèque
Ludothèque
Toboggan
Centre aéré
Soutien scolaire
Contes et prêt d’ouvrage
Espace jeu
Rencontre parents
avec les professionnels autour du jeu pour
la petite enfance
Structure de loisirs
pour jeunes
soutien scolaire encadre par les bénévoles du centre social.
Bibliothèque de Tournon
Centre social de Tournon
MJC/ centre social
8 enfants
Centre social de Tournon
Centre social de Tournon
9 jours pour 9 enfants.
3 enfants
2 enfants
3 enfants pour 2 jours
par semaine
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Le soutien scolaire
En vu de développer l’échange et la démarche d’utilisation des services extérieurs, de créer ou développer du partenariat, nous orientons les jeunes du CADA au centre social pour le soutien scolaire.
Le soutien scolaire est une nécessité indispensable pour les jeunes primo arrivants, tant pour favoriser les apprentissages fondamentaux afin d’optimiser leur réussite scolaire que de développer la
relation à l’autre en vu d’une intégration mieux réussie.
Pour une meilleure cohérence d’un travail, des échanges entre les professionnels du centre social et
du CADA ont lieu à raison une fois par trimestre.
Ce soutien est renforcé par notre équipe de bénévoles qui intervient auprès des enfants et des
jeunes primo arrivants en travaillant avec eux l’expression et la compréhension orale.
Cette année, dans l’ensemble des enfants accueillis, la majorité d’entre eux relevé de la pré adolescence et adolescent. Cette tranche d’âge n’ayant pas trouvé de structure de loisirs pouvant les accueillir pour cette année des animations ont été organisées et encadrées par nos soins.
Sorties jeunes pour les 13- 18 ans
Organisateur CADA
Patinoire
Valence
10 jeunes
Piscine, Espace
nautique
Equitation les poney d’Eole cornas
Visite et rando
Saint Vallier
5 jeunes
les poneys d’Eole
ornas
Château de Crussol
6 jeunes
6 jeunes
Pour les jeunes adolescents, ces moments ont permis de sortir de leur milieu familial, de découvrir
des activités qu’ils ne connaissaient pas dans leur pays d’origine.
Les infos collectives
Atelier impôt
Par le CADA
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Atelier scolarité
Par les CADA
12
Atelier premier secours
Par la croix rouge
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La formation aux premiers secours
C’est en juin 2012, que l’idée fut soumise par une formatrice en français, bénévole au CADA :
« Pourquoi ne pas proposer une initiation aux premiers secours aux résidents du CADA ? »
Ce serait :
-Une manière différente d’apprendre le français, complémentaire aux cours que suivent les demandeurs d’asile
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au CADA avec les bénévoles, à partir d’une méthode concrète basée sur des mises en
situation.
-Un apprentissage des gestes de premiers secours nécessaires au quotidien et encore
plus quand on est parent.
-Une autre façon de s’insérer dans notre société française, de rencontrer de nouvelles
personnes, d’échanger et de se sentir utile quand on n’a pas le droit de travailler sur le
sol français.
Nous avons donc pris contact avec Monsieur Michel BONJUS Président à la Croix
Rouge pour envisager une collaboration.
La barrière de la langue fut notre point central de concertation pouvant freiner le déroulement et la compréhension du contenu. Les mises en situation, la présentation du matériel ont permis aux formateurs d’être confiants et prêts à tenter l’expérience.
12 personnes adultes et adolescents , ont participé activement à ce temps de formation.
Certaines familles souhaiteraient accéder à la formation au premier secours.
« La journée mondiale du refugié »
Cette fête depuis le 20 juin 2001 est la journée internationale du réfugié, initiée par
l’assemblée générale des nations unies. Cette journée est l’occasion de témoigner notre
solidarité avec les réfugiés et demandeurs d’asile partout dans le monde.
Au regard de la convention de Genève, est considéré comme réfugié :
« Toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race,
de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à certain groupe social ou ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du
fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ».
Comme chaque année, nous avons marqué un temps pour la journée mondiale du Réfugié et avons reconduit, les mêmes objectifs :
*Sensibiliser les habitants de la commune de Tournon.,
*Impliquer les résidents, qu’ils soient au cœur du projet.
Plusieurs réunions ont été mises en place pour définir le projet de la manifestation et des
ateliers pour la réalisation de la fête: cartes d’invitation, décoration de tables, cuisine ,danse…
L’après midi du mercredi 20 juin fut un temps fort en accueil, en échange avec les partenaires, les amis et connaissances. Les résidents nous ont fait partager un moment festif autours de danses arméniennes, de chants afghans, de spécialités culinaires représentatives de diverses cultures.
Le bilan est positif, cette journée a permis de porter à la connaissance du public tournonais l’existence de la journée mondiale du réfugié, et du CADA, de valoriser les savoir
faire des familles, de partager un moment agréable, de découvrir d’autre culture ouvrant
la porte de la connaissance des autres, de la tolérance.
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REFLEXION SUR L’AUTONOMIE
Dans un premier temps, voici un bref rappel des constats qui ont mené à créer un groupe, en 2011, pour
travailler sur l’autonomie des personnes hébergées en CADA : Les professionnels ont constaté que les
familles ayant obtenu le statut de réfugié se retrouvaient souvent démunies face aux nombreuses démarches à effectuer lors de leur sortie du CADA (cf rapport d’activité 2011). Les équipes ont alors mis en
place un ensemble d’objectifs, de moyens et d’outils pour répondre à cela : échanges plus soutenus sur
les différences de fonctionnement administratif (du CADA, de l’école en France, du système de santé),
mise à disposition d’un agenda, d’un calendrier pour éviter les oublis de RDV, travail autour de la prise de
RDV par téléphone… Les équipes des CADA de Valence et Tournon ont essayé d’être cohérentes dans
leurs pratiques.
Nous avons fait un premier bilan en février 2012 et un deuxième en novembre 2012. Nous constatons les
difficultés de certaines familles à s’approprier l’agenda et le calendrier. Nous pensons que cela peut s’expliquer par leur rapport à l’écrit qui diffère selon leur scolarité antérieure. Les familles sachant utiliser
l’agenda gèrent mieux leurs RDV.
La mise en place d’une permanence « courrier » une demi-journée par semaine semble bien fonctionner.
Les familles ont repéré ce temps comme étant le moyen de faire le point avec leur référent et de mieux
comprendre leur courrier selon leur niveau de français (de l’identification de l’expéditeur grâce au logo
pour les résidents non scolarisés, à la compréhension exhaustive pour les résidents de niveaux universitaires). Cette appropriation des documents administratifs est reprise en cours de français. Nous sommes
attentifs à « faire faire » plutôt que de « faire à la place », dans la mesure du possible.
Un des objectifs était d’inciter les résidents à prendre RDV par eux-mêmes soit physiquement soit au téléphone. Nous avons constaté qu’il était beaucoup plus facile pour les familles de se déplacer pour prendre RDV que de téléphoner. En effet, des études scientifiques nous apprennent que 7 % de la communication est verbale, 38 % de la communication est vocale et 55 % de la communication est visuelle. Ce qui
peut expliquer que pour des non francophones, la difficulté est réelle même si de nombreux jeux de rôles
sont réalisés en cours de français.
Suite à ces deux bilans, nous avons apporté quelques modifications, supprimé des thèmes. La fréquence
de l’évaluation a également été modifiée, d’une fois par mois, nous sommes passés à une fois tous les
deux mois puis une fois tous les 5 mois pour avoir plus de recul sur nos pratiques. Un prochain point est
prévu le 25.04.2013.
Il en ressort que cette méthode de travail reste pertinente pour garder de la cohérence sur les pratiques
de chacun.
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