Les apports de Mehdi Belhaj Kacem

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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
Vendredi 15 mars 2013
"L'effet Meillassoux" repoussé, pour le meilleur!
Si comme moi vous éprouvez une légère frustration à ne pas trouver le dernier MBK dans votre librairie favorite, dites vous bien que
l'ouvrage est repoussé; tout d'abord parce qu'il ne sera plus édité chez Léo Scheer. Ensuite, parce que Mehdi y travaille encore, et qu'il y
sera question du mal, à la suite de ses deux grands penseurs, Schelling et Schürmann. Il ne nous en fallait pas plus pour être patient, et
attendre le colloque de la semaine prochaine pour de plus amples précisions!
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Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem
Vendredi 8 mars 2013
Amour, amitié et sollicitude chez Heidegger
Je vous retranscris ici un article provenant d'un excellent blog, tenu par un professeur de CPGE, et les questions que je lui adresse sur la
question de l'amour chez Heidegger:
adresse du site : http://francoisloiret.blog.fr/2013/02/09/l-amour-chez-heidegger-15517407/
L'amour chez Heidegger.
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Binswanger a prétendu rectifier l'analytique existentiale poursuivi dans Être et Temps au motif que cette dernière aurait été aveugle à la
relation moi /toi. Plus précisément, il regrette l'absence dans le même ouvrage d'une attention portée à l'amitié et à l'amour. Heidegger
aurait porté tout le poids de l'analytique sur l'angoisse en négligeant l'amitié et l'amour conformément à son orientation privilégiée sur le
souci. Dans le Séminaire de Zürich, Heidegger répond brutalement qu'un tel reproche n'a pas lieu d'être et résulte d'une absence d'écoute
ou de lecture de la voix de l'ami qui parle dans Être et Temps. Il déclare en effet : « Le souci entendu comme il faut n'est en rien
distinguable de l' « amour » - c'est au contraire le nom pour la constitution ekstatique-temporelle du trait fondamental du Dasein, à savoir
l'entente de l'être. L'amour se fonde aussi décisivement dans l'entente de l'être que le souci compris anthropologiquement »(Séminaire de
Zürich, p.262). Tous ceux qui prétendent ou ont prétendu que l'ouvrage fondamental de Heidegger passait à côté de l'amitié et de l'amour
feraient bien de lire l'étude consacrée par Christian Sommer aux sources d'Être et Temps : Heidegger, Aristote et Luther, les sources
aristotéliciennes et néo-testamentaires d'Être et Temps. Une étude précise des cours consacrés par Heidegger à Aristote et Augustin entre
1920 et 1926 lève le voile sur bien des propos cryptiques du philosophe de Todnauberg. Elle permet de comprendre en quoi il est bien
question de l'amitié et de l'amour dans Être et Temps, même si les mots n'y sont pas prononcés. En d'autres termes, elle permet de saisir
combien la colère de Heidegger contre Binswanger était tout à fait justifiée. Contrairement à ce que pourrait laisser croire une lecture
pressée, il est bien question d'amour et d'amitié dans Être et Temps dès qu'il est question de sollicitude, de Fürsorge. Parlant du Mitsein
authentique, excellent, bon, Heidegger écrit : « La résolution à soi-même place le Dasein dans la possibilité de laisser être les autres dans
leur pouvoir être le plus propre et d'ouvrir celui-ci dans la sollicitude qui devance et libère. Le Dasein résolu peut devenir conscience
d'autrui » (Être et Temps). La sollicitude arrache l'autre à l'assistance, aux ragots, aux équivoques de l'amitié du On et le libère pour son
soi-même authentique. Or cette sollicitude libératrice est fondamentalement amour, amitié. Pour le comprendre, il suffit d'abord de se
reporter à la correspondance avec Hannah Arendt. Dans la lettre du 13 mai 1925, Heidegger écrit à celle qui était alors son étudiante :
« Être en proie à l'amour = être rabroué à son existence la plus propre. Amo, à savoir volo ut sis, a pu dire saint Augustin : je t'aime – je
veux que tu sois ce que tu es » (p.36). Aimer, c'est « être rabroué à son existence la plus propre », c'est-à-dire être rapporté à l'être soimême authentique. L'amour, dans la lettre, est libération du soi-même authentique, éviction du bavardage et de la curiosité du On.
L'amant rend l'aimé au soi qu'il est. Il ne faut pas comprendre par là le soi qu'il est factivement, le On-même, mais le Soi qu'il a à être.
L'amour ne décharge pas l'aimé du souci, mais l'en charge. La résolution à aimer est résolution qui ouvre le passage de la préoccupation au
souci et le souci est pour chaque Dasein son être-même. Chez Heidegger, le souci n'est pas souci de soi puisque le souci est ce qui
justement libère le soi tout en en abritant la possibilité. La lettre à Hannah Arendt reprend un motif déjà présent dans l'interprétation des
textes d'Augustin en 1921. Dans le cours consacré à Augustin et le néoplatonisme, Heidegger commentant Augustin écrit : « L'amour
authentique a la tendance fondamentale de se diriger vers le dilectum ut sit », et plus loin, « L'amour qu'on partage dans le monde
commun a pour sens d'aider l'autre qu'on aime à accéder à l'existence, de manière à ce qu'il se trouve lui-même » (Philosophie de la vie
religieuse, p.333). Il est donc impossible de prétendre que la sollicitude dans Être et Temps puisse exclure l'amour, elle est même dans
son être amour. La « destruction » opère ici une déthéologisation de la dilectio augustinienne puisque chez Augustin l'amour de l'autre
n'est envisageable comme amour véritable que sur le fondement de la dilectio Dei qui est évacué chez Heidegger. Cet amour libérateur, cet
amour qui soustrait l'aimé à la tyrannie du On et le rend à son pouvoir-être, n'est cependant pas seulement compréhensible comme une
répétition destructrice de la théologie d'Augustin, il est aussi une répétition destructrice de la philia aristotélicienne comme le montre le
patient travail de Christian Sommer. L'être-avec-les-autres authentique chez Heidegger est bien amitié. Lorsque Derrida prétend dans
Politique de l'amitié que Heidegger « ne parle pas de l'amitié, du concept ou essence générale de l'amitié, mais de l'ami, de quelqu'un, d'un
Dasein au singulier dont seule la voix (un objet partiel, dirait peut-être un psychanalyste) ouvre en quelque sorte l'écoute du Dasein »
(p.356), il bavarde au sens précis où Heidegger entend le bavardage : il se tient non auprès de la chose même, mais des énoncés. Ce que
l'on nomme trop souvent la « scrupuleuse attention » porté par Derrida aux textes s'avère être trop souvent du bavardage. Derrida bavarde
autour de l'ami et en vient à des déclarations totalement arbitraires du type : « Cette voix n'est pas amicale » (p.357). La prétendue
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attention au texte se réduit à un Witz, rien de plus. Mais quittons le bavardage de Derrida, auquel s'applique de manière très précise tout
ce que Heidegger dit du Gerede, pour en venir à l'amitié chez Heidegger. Le passage allégué par Derrida est le suivant : « L'écoute
constitue même l'être ouvert primaire et authentique du Dasein pour son pouvoir être le plus propre, en tant qu'écoute de la voix de l'ami
que chaque Dasein porte auprès de soi » (Être et Temps). Or quelle est cette voix de l'ami que Derrida n'entend pas car malgré tout ce qu'il
écrit de l'amitié, il est rarement dans la disposition aimante de l'écoute amicale et du même coup demeure dans l'Heimlichkeit, dans la
banalité du convenu. Quelle est donc cette voix que ne peut pas entendre celui qui demeure On, celui qui demeure attaché aux énoncés à
la mode du On qu'il a entendu outre atlantique et qu'il transporte avec lui ? La voix de l'ami est la voix du Gewissen, la voix de la
conscience. « Le Dasein résolu peut devenir conscience d'autrui » dit le passage d'Être et Temps allégué plus haut. La voix de l'ami est bien
la voix amicale de celui qui par son discours étrange (unheimlich) m'arrache à la familiarité des bavardages du On. Elle n'est pas la voix
inamicale de celui dont le discours bavard me reconduit constamment aux idées à la mode du On. La destruction fait taire le bavardage, la
déconstruction laisse le bavardage s'amplifier, c'est pourquoi elle est caractérisée par les mots slogans du bavardage : « logocentrisme »,
« carnocentrisme », « phallocentrisme ». Certains, qui se plaisent dans le bavardage, prennent ces mots-slogans pour des concepts : tant
pis pour eux. Comme l'a montré avec précision Sommer, la voix de l'ami qui ouvre amicalement, mais violemment, chaque Dasein a son
soi-même propre, est la voix du philosophe et même du philosophe existential. Il s'agit en fait ici d'une répétition destructrice de l'Ethique
à Nicomaque d'Aristote comme le montrent encore une fois les cours de 1924-1926. Le Gewissen, la conscience, est la répétition
destructrice de la Phronesis, quant à la résolution, elle est la répétition destructrice de la prohairesis. Le philosophe au sens de Heidegger
en 1927 n'est pas un philosophos, il est un phronimos. Les critiques répétées de l'attitude théorétiques depuis le début des années 1920
s'accomplissent dès 1925 dans un transfert du phronimos aristotélicien. Le phronimos chez Heidegger n'est plus le politique, il n'est plus
Périclès, il est le philosophe existential. Quant au philosophos, il est celui que le l'appel du souci, la voix de la conscience, n'a pas atteint.
En effet l'attitude théorétique qu'est la Sophia n'est qu'une modification de la préoccupation et demeure fermée au souci. Pourquoi
demeure-t-elle fermée au souci ? Parce que la temporalité de la Sophia demeure celle du On, à savoir le présent. La Sophia en privilégiant
le présent constant absolutise la temporalité du On au lieu de la défaire et de libérer la temporalité existentiale. La voix du philosophos
nous dit : deviens immortel autant que possible. Elle est en fait fidèle au On puisque le On est bien immortel. Heidegger souligne en effet
que si le On dit bien « On meurt », il faut comprendre par là que personne ne meurt. Le On s'est toujours déjà soustrait à la mort. Le
philosophe existential, au contraire, l'ami amical mais ferme, l'ami qui ne verse pas dans la sensiblerie du On, nous adresse cet appel
froid : « deviens mortel autant que possible ». La voix amicale de l'ami qu'est le philosophe existential libère le Dasein pour le choix de la
vie authentique. Ce choix relève de la résolution anticipative de sa mort singulière par le Dasein. Cette résolution anticipative n'est rien
d'autre que la répétition de la prohairesis. Résolu, je me saisi anticipativement en saisissant anticipativement ma mort et je suis alors sur le
chemin du soi-même propre, de l'existence authentique. La résolution est une reprise volontative et existentiale de la prohairesis. C'est
pourquoi Heidegger parle de « choix », de « décision » là où pour Aristote, il ne saurait jamais être question de « choix », ni même de
« préférence », ni de décision, mais d'examen dans le premier cas, de conclusion d'un raisonnement dans le second cas (sur ces derniers
points, lire le très bel ouvrage d'Anne Merker : Une Morale pour les mortels). Mais quelle cette existence authentique dont nous entretient
l'ami philosophe ? Les recoupements opérés par Sommer nous montrent qu'il s'agit en fait d'une répétition destructrice de la vie heureuse,
de la vie bonne, de la vie excellente chez Aristote. Des indications s'en trouvent d'ailleurs dans Être et Temps. La caractérisation de l'êtreau-monde quotidien et donc inauthentique par la médiocrité laisse penser que l'être-au-monde authentique ne peut être que l'existence
excellente, et il en est bien ainsi. La résolution est un se décider pour l'existence excellente. Mais cette existence excellente n'est pas
l'existence vouée à la théoria, car l'attitude théorétique n'est pas une attitude dévoilante, elle est une attitude recouvrante. La résolution est
un se décider pour l'existence philosophique. En ce sens, Hannah Arendt a tout à fait entendu l'appel de l'ami et de l'amant : elle s'est bien
décidée pour l'existence philosophique. Il en va de même pour Hans Jonas, Hans Georg Gadamer, Karl Löwith et bien d'autres. Tous ceux
là, au contraire de ce que laisse croire le bavardage de Derrida, ont bien entendu l'appel amical de l'ami philosophe, de l'ami qui ne peut
être que philosophe. Mais comme l'écrit Heidegger à Arendt, l'ami du philosophe existential a à poursuivre son propre chemin. Aussi ne
peut-il éviter les questions troublantes. Jusqu'où pouvait aller la sollicitude de l'ami philosophe pour celle qui fut sa compagne fidèle ? A
Elfriede, Heidegger écrit le 24 janvier 1922 : « Mais « si moi aussi je peux pour une fois donner mon avis », eh bien voilà, le fait est que
telle que je t'aime et te connais, je vois en tes études quelque chose qui – sous sa forme actuelle, peut être encore balbutiante- t'empêche
d'accéder à la totalité féminine que tu peux trouver dans la vie que tu mènes avec moi et les enfants » (Lettres à sa femme Elfriede, p.166).
Elfriede reçoit une fin de non recevoir à son souhait de poursuivre ses études d'économie jusqu'à la thèse. Le philosophe aimant lui ouvre
comme possibilité d'être celle d'épouse et de mère. Il ne s'agit pas ici au nom d'une modernité satisfaite d'elle-même de considérer
ironiquement la possibilité d'être épouse et mère, le problème n'est pas du tout là. Le problème est plutôt que l'amour fini du philosophe
aimant et époux a peut être plus verrouillé le devenir soi-même de son épouse qu'il ne l'a délivré.
François Loiret
QUESTIONS :
"D'abord, merci pour cet excellent article;
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J'ai quelques questions à vous poser; j'espère que vous les excuserez si vous les estimez inconséquentes.
on pensait déjà effectivement beaucoup de bien de l'ouvrage de Christian Sommer. Mais je suis également convaincu que pour thématiser
en particulier la question de l'amour, l'ouvrage de Didier Franck, "Heidegger et le christianisme", a permis de mettre en valeur un autre
accès. En effet, autant votre propos rend bien compte de l'accès au Heidegger des années 20, avant le tournant, autant sa pensée
ontologico-historiale se comprend peut être autrement (même si surtout après 45, Heidegger tient à faire valoir l'unité de sa pensée et
réinterprète Sein und Zeit à l'aune de le pensée de l'Ereignis). Il semble en effet que le cours de 1936 sur Schelling, pense l'amour
différemment, à travers la question de l'"ajointement" et de la "Fugue" - thème qui sera pleinement déployé dans les Beiträge et les autres
Traités impubliés. Bien sûr, Heidegger, dans son second cours sur Schelling, n'a pas manqué de ramener la philosophie de la "volonté de
l'amour" schellingienne à un énième avatar de l'oubli de l'être, inscrit comme il se doit dans la métaphysique de la subjectivité. Cela dit, il
nous semble que cet auteur en particulier est celui qui va particulièrement inspirer la pensée de l'être dans les années 30 (avec, et c'est
plus inattendu, Anaximandre); de fait, Schelling sera à notre sens aussi l'auteur par lequel la mystique rhénane (en particulier Eckhart et
Silésius) va travailler de fond en comble la pensée heideggerienne, à travers les thèmes de la Gelassenheit, de la pauvreté, de l'attente, etc.
Y trouvez-vous comme nous une autre preuve du fait que l'amour bien compris serait au centre de toute la démarche du penseur de
l'Ereignis?
_Heidegger n'y va-t-il pas un peu fort, dans ces séminaires où il semble infantiliser les intervenants? En effet, on ne peut pas dire non plus
que l'amour saute aux yeux dans son oeuvre, y compris à travers sa manière très spécifique d'expliciter la sollicitude!
_Le traitement que vous réservez aux travaux de Derrida me semble quelque peu inapproprié; il s'en faudrait de beaucoup pour que des
thèmes comme le logocentrisme -qui n'a d'ailleurs jamais été présenté comme un quelconque concept- se laissent réduire à un pur
bavardage au sens effectivement précis que vous faites bien de rappeler. La pensée de la différance n'est certainement pas étrangère aux
questions fondamentales, et ne se contente pas d'être un simple commentaire oisif.
_Sommes nous en droit de trouver la "sollicitude" heideggerienne quelque peu froide. Non pas que nous soyons particulièrement épris de
la "familiarité gluante" décrite dans Être et temps; mais le pathos de la distance qui s'en dégage semblerait presque frôler l'indifférence. "Je
veux que tu sois", certes! Mais prends tes distance et assumer de ton côté celui que tu as à être...
_Excusez ma faible connaissance de l'éthique à Nicomaque; mais si Heidegger reprend, comme c'est si bien avéré (notamment par le
fameux rapport Natorp) en grande partie les concepts aristotéliciens, sa fidélité n'est-elle cependant pas limitée? Il nous semblait en effet
qu'in extremis, Aristote choisissait pas le Sophos comme modèle de la vie excellente? Ne fait-il pas à son tour de la vie théorétique ce
modèle?
_La pensée heideggerienne permet-elle une distinction claire entre les notions d'amour et d'amitié? Il semblerait au contraire qu'elle ne
pense toujours que dans la dimension de la philia? Par ailleurs, y'a t-il des passages de la Gesamtausgabe où il serait visiblement question
de l'eros?
_J'avoue ne pas comprendre la dernière phrase de votre article, qui n'est certes pas un jugement de valeur; mais je ne vois pas comment
vous pouvez affirmer que le "devenir soi-même" de son épouse aurait pu être "verrouillé"; il me semblait là aussi que Heidegger était
particulièrement attentif à la condition de la femme, bien plus qu'il n'en était coutume à l'époque en tout cas.
Bien cordialement, un lecteur dijonnnais"
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Par Souverain Casanier Publié dans : martin heidegger
Jeudi 7 mars 2013
Anecdote : MBK vu par ..Iacub. Et réponse, cinglante...
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Il est des individus qui font l'actualité d'une façon incroyablement poisseuse. Désolé de transmettre encore un de ces "buzz" dégueulasse
jusqu'ici, mais là c'était un peu tentant.
Un petit coup d'oeil rétrospectif dans un essai précédent de Mehdi Belhaj Kacem pouvait nous donner une petite idée de qui se cachait
sous ce nom, qui ressemble fort à un pseudo
'(...) La brave Mlle Iacub trouve, dans Le Monde, que mon livre est un "supplice". Pauvre chérie. Tous mes livres sont des supplices. On se
demande à quoi a servi à Mlle Iacub de travailler pendant vingt ans sur les séxualités "d'avant-garde" si c'est pour en arriver, après avoir
défendu jusqu'aux pédophiles, à trouver so choking mon seul et unique livre, au milieu d'une telle bacchanale spitiruelle auto-proclamée.
C'est que Mlle Iacub représente le type même d'un sens purement cosmétique du scandale intellectuel. Un supplice! DIable! J'avoue l'avoir
pris comme le plus haut hommage possible. Quiconque d'un peu informé en la matière sait bien que certaines des plus intenses extases
érotiques s'obtiennent par le supplice raffiné. Il faut faire, aujourd'hui, des livres dans cet esprit, c'est-à-dire de ce temps. Adorno disait
que les autres romanciers réfléchissent, avec plus ou moins de talent ou de génie, la réalité; mais que Beckett, lui , c'est la réalité. C'est la
même chose avec toutes les Iacub du monde : elle parle de la pornographie, mais elle ne fait pas de ses livres de la pornographie
métaphysique, ce que s'honorent d'être les miens, dés mon entrée en la matière (Esthétique du chaos). C'est pourquoi on lit les livres de
Mlle Iacub, qui ressemblent à tant d'autres, comme des catalogues La Redoute. Elle n'incorpore pas son temps au concept, elle se contente
de le réflechir. Elle ne fait de ses livres une incorporation de l'art contemporain, elle décore son livre de références et d'illustrations "art
contemporain chic". Même son usage de la philosophie est purement décoratif. Et elle ne fait ce que font, malheureusement, quatre-vingdix pour cent des "philosophes" de notre temps : de la décoration et de la réflexion méta-journalistique."
Mehdi Belhaj Kacem, La conjuration des Tartuffes, Léo Scheer, Paris, 2011, pp. 102-103
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Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem
Mercredi 6 mars 2013
Conclusion de "l'inexistence divine" de Meillassoux.
"Dire que Dieu existe, c'est en faire le pire des maîtres. Toutes
les analyses sur l'aliénation, sur la réactivité inexpugnable de toute
religion sont, sur ce point, parfaitement ajustées. La religion invente
un maître digne de ce nom, pour le confondre avec le Bien lui-même.
C'est elle, et elle seule, qui inverse les valeurs: la maladie, le
meurtre, l'extermination deviennent les manifestations
mystérieuses et destinales d'un Bien ainsi défiguré par de telles
théogonies.
C'est bien parce que le blasphème envers Dieu consiste à
l'identifier au Créateur de ce monde en fusionnant le dieu véridique
qui n'est qu'amour, au dieu religieux qui n'est que puissance, que
les meilleurs des croyants ont toujours tenté, dans des
raisonnements d'une subtilité tragique (car la subtilité est toujours
la gestion d'une impasse), de dégager Dieu de l'existence, d'en faire
un être d'une telle transcendance qu'il était hors de l'être, au-delà
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de l'être, indifférent à l'être. Bref, d'éviter l'énoncé blasphématoire
Dieu existe, tout en tentant d'éviter l'énoncé immanent Dieu n'existe
pas. Le divin n'a pas besoin de ces virtuosités, sachant que la
croyance en Dieu est la responsabilité prise par l'homme envers
l'enfant encore à naître, et que l'énoncé, clair et pur comme la
lumière du monde, de l'inexistence divine, garantit son espoir aussi
longtemps qu'un juste demeure en vie. Le Dieu digne d'être espéré
est bien celui qui a l'excuse de ne pas exister
Idolâtrie. Du blasphème de la croyance en l'existence de Dieu
s'infère immédiatement l'idolâtrie essentielle de toute religion. Car
nous savons que si Dieu est cet être effrayant et incompréhensible,
c'est bien en tant que tel qu'il se doit d'être aimé par le croyant.
Quelle que soit la sincérité de l'amour porté à Dieu, cet amour sera
toujours mâtiné de déférence pour ce maître puissant et rusé, et
d'autant plus menaçant, dans son étrange affection supposée, qu'il
retient sa puissance. Or, si Dieu est toute-puissance amorale,
puisqu'inaccessible à toute compréhension morale, il est aussi celui
par qui peut advenir une telle puissance: puissance de l'illuminé,
du prophète, du fanatique, de celui qui manifeste la force amorale
du Dieu créateur par son propre comportement: par ses
condamnations, ses anathèmes, ses sorts, ses vociférations
menaçantes. Par un comportement adéquat, en somme, à la violence
manifeste du Dieu caché.
Toute religion est ainsi partagée entre la sainteté de celui qui,
à l'instar du starets Zosime, ne voit qu'amour en Dieu, parce qu'il
croit en lui, et la mystique superstitieuse de l'ascète Théraponte,
qui ne voit que puissance en Dieu, parce qu'il croit en son existence.
Et là où le premier n'est que bonté violente, le second n'est que
malédictions, menaces, magie obscurantiste. Qu'on ne s'étonne donc
pas que même une religion fondée sur la bienveillance et le pardon
devienne de façon récurrente un fanatisme haineux. Car si la
religion est à la fois amour et haine, c'est qu'elle croit aussi bien en
Dieu, promesse amoureuse de la renaissance des disparus, qu'en
l'existence de Dieu, désir servile et malveillant d'un maître omnipotent.
Si le cynique est un bigot qui s'ignore, le fanatique est un
blasphémateur qui s'oublie. Tous deux, au fond, se rejoignent: pour
le cynique, si Dieu n'existe pas, tout est permis; pour le fanatique, si
Dieu existe, tout lui est permis. Mais le croyant rationnel, qui croit
par amour du Bien, et l'athée vertueux, qui ne croit pas par amour
du Vrai, ne sont, eux, en vérité, ni croyant, ni athée: ils sont et
demeurent, perdus dans les fausses oppositions de notre temps, le
peuple apatride des philosophes.
Si le divin n'est pas un athéisme, c'est que l'athéisme reste
grevé de la croyance superstitieuse en la pérennité des lois. Si le
divin n'est pas une religion, c'est que la religion reste grevée de la
soumission cynique à la puissance d'un maître. Si le divin n'est pas
un athéisme, c'est que l'athéisme dévalue le désir de justice qui fait
de l'homme un être d'une singulière dignité. Si le divin n'est pas
une religion, c'est que la religion destitue ce qui en l'homme est le
plus noble, en faisant de l'horreur mondaine le signe d'une bonté
divine ainsi travestie. Le divin philosophique fait donc face aux
deux illusions catastrophiques et constitutives de l'histoire
contemporaine, la première étant que Dieu existe, la seconde que
l'on peut s'en passer.
III
L'homme peut établir quatre liens différents avec Dieu, dont
trois seulement ont été explorés :
1) Ne pas croire en Dieu parce qu'il n'existe pas - lien athée,
aux variations innombrables, aux impasses toujours identiques:
tristesse, tiédeur, cynisme, rabaissement de ce que peut l'homme.
C'est la forme immanente du désespoir.
2) Croire en Dieu parce qu'il existe- lien religieux aux
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variations innombrables, aux impasses toujours identiques:
fanatisme, fuite hors du monde, confusion de la sainteté et de la
mystique, de Dieu comme amour, et de Dieu comme puissance.
C'est la forme religieuse de l'espoir.
3) Ne pas croire en Dieu parce qu'il existe. Ce lien, qui n'est
pas circonscrit à une doctrine spécifique, exprime tous les types de
révolte envers le Dieu existant. Position luciférienne de rébellion
contre le Créateur qui exprime le besoin réactif de trouver un
responsable aux malheurs de ce monde. Car le révolté démoniaque,
devant les désastres de l'existence, préfère haïr Dieu plutôt que de
le déclarer inexistant. Cette vision du monde englobe la position
plus fine d'indifférence envers Dieu: "même si Dieu existe, il ne
m'intéresse pas, il n'a aucun intérêt au regard des plaisirs et des
luttes que procure toute existence finie". Superbe indifférence qui
n'est qu'un mélange d'acrimonie envers Dieu (l'indifférence affichée
n'est que la haine se voulant la plus blessante possible) et
d'athéisme classique, dont elle exacerbe toutes les impasses:
cynisme, sarcasme envers toute aspiration, haine de soi.
C'est la forme religieuse du désespoir.
4) Seul le quatrième lien, lien philosophique et forme
immanente de l'espoir- Croire en Dieu parce qu'il n'existe pas n'avait jamais été défendu systématiquement.
C'est chose faite.
Les quatre liens possibles de l'homme à Dieu sont désormais
connus.
Qu'on choisisse."
Quentin Meillassoux; L'inexistence divine, thèse inédite
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Mercredi 6 mars 2013
Foucault et la littérature
Je signale ici la sortie de ce volume de texte inédits de Foucault sur la littérature, dans les prochainsjours.
Édité et présenté par Philippe Artières, Jean-François Bert, Mathieu Potte-Bonneville et Judith Revel
Michel Foucault entretient avec la littérature une relation méconnue : une grande partie de son travail sur des corpus littéraires fut orale.
Ces documents inédits en témoignent magnifiquement. Le philosophe se livre à une description de sa bibliothèque littéraire.
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
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Ce recueil regroupe pour la première fois plusieurs de ces interventions : émission de radio, enseignements et conférences. Prononcés à
l’oral sur une période de moins de dix ans — entre 1963 et 1971 — chacun entretient avec l’écrit et la langue un rapport particulier.
Les deux premiers documents sont la transcription intégrale de deux émissions de radio diffusées à a radio française en janvier 1963,
consacrées à la représentation de la folie dans le langage. Foucault y fait entendre de nombreux extraits : Shakespeare, Cervantès, Diderot,
Sade, Artaud, Leiris.
Le deuxième ensemble est formé de deux conférences successives sur Langage et littérature. À la faveur d’une analyse de l’étrange
« triangulation » qu’il décèle entre le langage, l’œuvre et la littérature, Foucault reprend l’ensemble des thèmes qui traversent ses écrits sur
la littérature de ce début des années 1960.
Enfin, ce volume livre un article en deux parties prononcé en 1971 à l’université de Buffalo aux Etats-Unis, résultat d’une expérimentation
à l’oral d’une étude du Marquis de Sade dont les manuscrits ont été conservés. Pour le philosophe La Nouvelle Justine est intégralement
écrit sous le signe de la vérité.
À lire ces prises de parole consacrées à la littérature, le souci de Michel Foucault prend l’allure d’un véritable redoublement de son propre
discours, c’est-à-dire tentative, menée à l’extrême, de dire à la fois l’ordre du monde et de ses représentations à un moment donné.
SOMMAIRE
Introduction par Philippe Artières et Jean-François Bert, Mathieu Potte-Bonneville et Judith Revel
Avertissement
La Grande Étrangère. À propos de littérature
1. Le langage de la folie (1963)
« Le Silence des fous »
« Le Langage en folie »
2. Littérature et langage (1964)
3. Conférences sur Sade (1970)
Travaux et interventions de Michel Foucault sur la littérature
Michel Foucault (1926-1984)
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Par Souverain Casanier Publié dans : autres
Lundi 4 mars 2013
Nihil. La question décisive posée à Nietzsche par MBK
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
"L'esprit du nihilisme : la déconstruction de ce concept, chez Nietzsche et Heidegger, consiste à demander, surtout à Nietzsche : que
serions-nous sans l'introduction du Nihil sur terre? Rien. Rien de cela dont Nietzsche fait la promotion ne survivrait à une très
hypothétique "interdiction du néant". Il n'y a pas de "nihilisme" parce que, pris littéralement, le "nihil" est une bonne et non une mauvaise
chose. Il est aussi, force est de l'accorder, une catastrophe, la catastrophe qui nous est incombée, en l'espèce de ce que la religion a
pensée, mieux que la philosophie, comme "péché originel". Le "nihilisme" nietzschéo-heideggerien est une psychologie de la décadence,
qui doit être définitivement rejetée. La seule question sérieuse, ce sont tous les modes phénoménologiques par lesquels ce vide se
matérialise catastrophiquement. C esont toutes les formes reconnues comme étant celles du Mal."
Mehdi Belhaj Kacem, La transgression et l'inexistant, inédit, p. 145.
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Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem
Dimanche 3 mars 2013
Nouvel ouvrage de Mehdi Belhaj Kacem
Tous les sites internets libraires annoncent la sortie de L'effet Meillassoux pour le 13 mars 2013, soit dans moins de deux semaines! Ce
serait apparemment chez Léo Scheer; ce n'est certes pas le thème de travail dont je rêvais; il risque au moins de m'obliger à lire vraiment
Après la finitude et l'inédit L'inexistence divine.
Pour ceux qui comme moi n'y connaissent pas grand' chose, il y a une introduction sur le blog d'Anaximandrake :
http://anaximandrake.blogspirit.com/archive/2007/05/21/l-%C3%A9nigme-du-r%C3%A9alisme-1.html
A noter également qu'apparemment MBK y est allé de sa postface pour un ouvrage de Jean-Paul Chavant
(http://www.jeanpaulchavent.com/bienvenue.html) , Approche du principe d'éloignement. Cet auteur était cité dans L'esprit du nihilisme
(p.264), à qui Mehdi devait une remarque concernant l'identité de l'iconoclasme et de l'iconolâtrie. Apparemment leurs conversations sont
très fécondes.
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
Voici un résumé très court de ce roman " Une homme d'âge mûr et une jeune fille s'aiment un été. Huit ans après ils se rencontrent à
nouveau et tentent de reprendre leur histoire."
J'ai d'abord trouvé ce passage sur le site d'Edwarda :
"L’a-ton assez creusé en soi le trou vertigineux sur lequel on se penche ? Acharnement du chasseur, puis sa fuite : il ne s’agit plus de
dégager une forme, mais d’être défait par elle. C’est l’heure où la joie s’égare"
Jean-Paul Chavent
Puis ceci (ici http://www.livres-addict.fr/Livres.html)
"Approche du principe d’éloignement" de Jean-Paul Chavent (Léo Scheer)
"Voici un texte qui arbore des allures de recueil aphoristique et dont on s’attend, donc, à ce qu’il recèle une matière toute spéculative. Or,
il n’en est rien et c’est même tout le contraire : la matière est bouillante, saignante, prélevée sur le cœur et les entrailles à vif.
Un homme, l’auteur, retrouve, après huit ans de séparation, une jeune fille qu’il avait quittée adolescente et avec qui s’était ébauchée une
relation amoureuse inaccomplie. La jeune fille est âgée de 25 ans, l’homme en a 30 de plus, ils partent ensemble à Venise, éprouver la
validité de cet amour suspendu et l’homme entreprend de chroniquer la relation au plus près de sa vérité et de ses pulsations intimes.
Car la demoiselle est rétive : elle a des humeurs, des éclipses, des ruées récalcitrantes. Et elle exige, dans le nœud, le nouement même de
l’amour, des échappées, des échappements, elle exige de pouvoir se ménager des plages de solitude et ces parenthèses et volupté
solitaire, elle se les octroie à un rythme soutenu qui déconcerte, contrarie et blesse notre homme soudain plaqué à lui-même, rappelé à
son essentielle solitude.
Notre homme qui, à travers cet amour sauvage, se heurte à tous les écueils de l’altérité. Et s’écorche de même. Et, alors qu'il briguait la
plénitude et le foisonnement, l’allégresse et l’exultation sans trêve, il fait au contraire l’apprentissage du dénuement le plus rude, le plus
pur. Peu à peu, il s’éloigne, s’émonde, se défait de ses outrecuidantes prétentions ou, du moins, de quelques unes des scories de son ego.
Et c’est à ce captivant travail de décantation que le lecteur assiste.
L’écriture, exigeante, s’attache à capter les oscillations infimes de l’âme et aussi la quintessence de l’amour. Et cet amour est une trouée,
une perdition consentie qui ouvre sur l’infini, sur le sacré. Si bien que, sous ses dehors philosophiques ou du moins réflexifs, ce texte est
en réalité magnifiquement mystique."
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
BONUS!
+ ici http://terenceblake.wordpress.com/2013/02/27/harman-as-post-badiousian-epigone-review-of-mehdi-belhaj-kacems-lettre-atristan-garcia/
Une lecture américaine de la lettre à Tristan Garcia de MBK
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Samedi 2 mars 2013
Le programme de l'agrégation 2014
Drôle d'époque où on met Pareyson au concours alors que Marx et Schelling n'ont jamais eu droit à cet insigne honneur! Mais la négation
et Benjamin constituent des mets de choix, par ailleurs...
Concours externe de l’agrégation du second degré
Section philosophie Programme de la session 2014
Écrit
2ème épreuve. Composition de philosophie se rapportant à une notion ou à un couple ou groupe de
notions
La négation
3ème épreuve. Épreuve d'histoire de la philosophie.Les atomistes de l'Antiquité
Descartes
Oral
1ère leçon.
Domaine: La politique
Textes français ou traduits en français
Maine de Biran,
Mémoire sur la décomposition de la pensée (Version couronnée)Oeuvres, Tome III, Paris,Vrin,
1988, 1ère partie et 2ème partie, Sections 1 et 2 (p.17-231).
Raymond Ruyer,
Néo-finalisme
, Paris, PUF, 2012.
Texte grec
Aristotelis Ars rhetorica édition W. D. Ross, Oxford,Clarendon Press, 1959, livre II.
Texte latin
Pietro Pomponazzi,
Tractatus de Immortalitate animae
(Traité de l'immortalité de l'âme), Paris, Les BellesLettres, 2012.
Texte allemand
Walter Benjamin,Sprache und Geschichte. Philosophische Essays
Stuttgart, Philipp Reclam, 2010 : "DieAufgabe des Übersetzers" (p. 50-64), "Über das mimetische
Vermögen", "Schicksal und Charakter", "Zur Kritikder Gewalt", "Theologisch-politischesFragment", "Erfahrung und Armut", "Über den Begriff
der Geschichte" (p.1-154).
Texte anglais
Elizabeth Anscombe,Intention
Harvard University Press, 2000.
T
exte arabe
Ibn Rušd (Averroès),Kitāb fasl al-maqāl (Discours Décisif)
, texte arabe dans l'édition bilingue, Paris, GFFlammarion, 1996.
Texte italien
Luigi Pareyson,
Verità e interpretazione
, Milan, Mursia, 1971, Introduction, parties 1 (« Verità e storia ») et 2
(« Verità e ideologia »), p.15-187.
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
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Dimanche 24 février 2013
Rencontres avec MBK le jeudi 28 février à Besançon
Mehdi Belhaj Kacem se rendra apparemment le jeudi 28 février à Besançon; tout d'abord à l'amphithéâtre Donzelot de l'Université de
lettres, rue Mégevand à 16h; il sera ensuite reçu dans l'excellente librairie Les sandales d'Empédocle à 19h!
Si vous résidez comme c'est mon cas dans l'est de la France, et que vous ne pouvez vous rendre au colloque organisé à l'ENS dans
quelques semaines, ce sera l'occasion pour vous de l'entendre et de lui poser vos questions.
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem
Samedi 23 février 2013
Nouvelle sortie du "Principe d'anarchie" de Reiner Schürmann!
C'est apparemment prévu pour le 10 avril aux éditions Diaphanes!! C'est une excellente nouvelle puisque la première éditions au Seuil se
vend parfois à plusieurs centaines d'euros d'occasion!
« La déconstruction, c’est la pulvérisation d’un socle spéculatif où la vie trouverait son assise, sa légitimation, sa paix. »
Par une lecture à rebours de l’oeuvre de Martin Heidegger, Reiner Schürmann vise à mettre au jour ce qu’il identifie comme son impensé :
le principe d’anarchie. Affirmant que le projet de destruction de l’ontologie annoncé dans Être et temps n’est pleinement intelligible qu’à
partir des derniers jalons de cette pensée, Schürmann fait ainsi apparaître ce que Heidegger n’avait pu expliciter lui-même. Selon lui, la
question de l’être telle qu’elle est posée par le philosophe de Fribourg est indissociable de celle de l’agir. Déconstruisant la métaphysique
occidentale, Heidegger aurait ainsi sapé toute possibilité de donner une arché à l'action humaine. Le paradoxe d’un principe d’anarchie,
principe de « dépérissement de la règle », est aux yeux de Schürmann ce qui permet de penser l’ambiguïté de la transition opérée par
Heidegger.
Interprétation audacieuse et vivifiante de l’une des oeuvres philosophiques les plus marquantes du XXᵉ siècle, Le principe d’anarchie a
influencé de nombreux philosophes français contemporains. Trente ans après la première publication, la présente réédition témoigne que
cette oeuvre longtemps épuisée n’a rien perdu de son actualité ni de sa force.
Commentaires de presse
« Nous sommes désormais obligés de compter Reiner Schürmann parmi les philosophes majeurs de la fin du XXe siècle. » Le Monde
« Élégant et provocateur… Témoigne d’une maîtrise subtile de l’œuvre de Heidegger. » Review of Metaphysics
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Par Souverain Casanier Publié dans : reiner schürmann
Mardi 19 février 2013
Rilke et l'inouï. Les carnets de Malte Laurids Brigge.
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
"C’est ridicule. Je suis assis dans ma petite chambre, moi, Brigge, âgé de vingt-huit ans, et qui ne suis connu de personne. Je suis assis ici
et ne suis rien. Et cependant ce néant se met à penser et, à son cinquième étage, par cette grise après-midi parisienne, pense ceci :
Est-il possible, pense-t-il, qu’on n’ait encore rien vu, reconnu et dit de vivant ? Est-il possible qu’on ait eu des millénaires pour observer,
réfléchir et écrire, et qu’on ait laissé passer ces millénaires comme une récréation pendant laquelle on mange sa tartine et une pomme ?
Oui, c’est possible.
Est-il possible que, malgré inventions et progrès, malgré la culture, la religion et la connaissance de l’univers, l’on soit resté à la surface de
la vie ? Est-il possible que l’on ait même recouvert cette surface – qui après tout eût encore été quelque chose – qu’on l’ait recouverte
d’une étoffe indiciblement ennuyeuse, qui la fait ressembler à des meubles de salon pendant les vacances d’été ?
Oui, c’est possible.
Est-il possible que toute l’histoire de l’univers ait été mal comprise ? Est-il possible que l’image du passé soit fausse, parce qu’on a
toujours parlé de ses foules comme si l’on ne racontait jamais que des réunions d’hommes, au lieu de parler de celui autour de qui ils
s’assemblaient, parce qu’il était étranger et mourant.
Oui, c’est possible.
Est-il possible que nous croyions devoir rattraper ce qui est arrivé avant que nous soyons nés ? Est-il possible qu’il faille rappeler à tous,
l’un après l’autre, qu’ils sont nés des anciens, qu’ils contiennent par conséquent ce passé, et qu’ils n’ont rien à apprendre d’autres
hommes qui prétendent posséder une connaissance meilleure ou différente ?
Oui, c’est possible.
Est-il possible que tous ces gens connaissent parfaitement un passé qui n’a jamais existé ? Est-il possible que toutes les réalités ne soient
rien pour eux ; que leur vie se déroule et ne soit attachée à rien, comme une montre oubliée dans une chambre vide ?
Oui, c’est possible.
Est-il possible que l’on ne sache rien de toutes les jeunes filles qui vivent cependant ? Est-il possible que l’on dise : « les femmes », « les
enfants », « les garçons » et qu’on ne se doute pas, que, malgré toute sa culture, l’on ne se doute pas que ces mots, depuis longtemps,
n’ont plus de pluriel, mais n’ont qu’infiniment de singuliers.
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
Oui, c’est possible.
Est-il possible qu’il y ait des gens qui disent : « Dieu » et pensent que ce soit là un être qui leur est commun. Vois ces deux écoliers : l’un
s’achète un couteau de poche, et son voisin, le même jour, s’en achète un identique. Et après une semaine ils se montrent leurs couteaux
et il apparaît qu’il n’y a plus entre les deux qu’une lointaine ressemblance, tant a été différent le sort des deux couteaux dans les mains
différentes.
« Oui, dit la mère de l’un, s’il faut que vous usiez toujours tout… »
Et encore : Est-il possible qu’on croie pouvoir posséder un Dieu sans l’user ?
Oui, c’est possible.
Mais si tout cela est possible, si tout cela n’a même qu’un semblant de possibilité, mais alors il faudrait, pour l’amour de tout au monde, il
faudrait que quelque chose arrivât. Le premier venu, celui qui a eu cette pensée inquiétante, doit commencer à faire quelque chose de ce
qui a été négligé ; si quelconque soit-il, si peu désigné, puisqu’il n’y en a pas d’autre. Ce Brigge, cet étranger, ce jeune homme insignifiant
devra s’asseoir et, à son cinquième étage, devra écrire, écrire jour et nuit. Oui, il devra écrire, c’est ainsi que cela finira."
R-M Rilke, Les carnets de Malte Laurids Brigge, in Oeuvres en prose, Seuil, p.443
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Par Souverain Casanier Publié dans : rainer-maria rilke
Mardi 12 février 2013
Georges Bataille dans Critique ce mois-ci
A noter la parution de la revue Critique consacrée à la reception de Bataille et du Collège de Sociologie, avec notamment des lettres
intéressantes de Walter Benjamin à Max Horkheimer consacrée sa compréhension des efforts des membres d'Acéphale, Bataille, Leiris,
Caillois, et consorts. On trouvera aussi la recension d'Adorno de l'étude de Caillois sur la mante relgieuse. Les outrances et les ambiguïtés
de cette joyeuse équipe lorgnant plus ou moins du côté du fascisme et de Nietzsche ne pouvait que paraître curieuse, voire douteuse aux
penseurs juifs en exode...
Une étude consacrée à la lecture de croisée du potlatch de Mauss et de la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel est tout à fait
intéressante, puisque elle s'attache à distinguer ce que Bataille à chercher à en dégager notamment dans La part maudite.
Revue Critique
Critique n° 788-789 : Georges Bataille. D'un monde l'autre
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
2013
192 p.
14,50 €
ISBN : 9782707322791
Il y a cinquante ans mourait Georges Bataille. L'anniversaire a été discret. Parler de Bataille, il est vrai, n'est pas aisé. Et l’honorer, c’est
peut-être édulcorer sa pensée, comme lui-même le disait de Sade.
Critique, quelques mois après la mort de son fondateur, lui avait consacré un numéro spécial qui reste un incontournable témoignage sur
sa « situation » en France au milieu des années soixante (« Hommage à Georges Bataille », n° 195-196, août-septembre 1963).
Le choix fait ici, en 2013, est tout différent : c’est celui du grand écart entre le Bataille des années trente et le Bataille du IIIe millénaire,
entre le cénacle du Collège de sociologie et le collège planétaire de ses lecteurs d’aujourd’hui.
Ce numéro revient d’abord sur l’énigmatique matrice que fut le Collège de sociologie. Denis Hollier, Georges Didi-Huberman, Laurent
Jenny, Dominique Kunz Westerhoff, Philippe Roger, ainsi que Muriel Pic et Pierre-Antoine Fabre (qui ont conçu ce premier volet) se
penchent sur ce petit monde, ce monde éprouvette, où Bataille, Caillois et Leiris mélangent d’étranges potions devant un public fasciné ou
rétif. On découvrira dans ce dossier les témoignages (pour partie inédits en français) d’un auditeur exigeant, Walter Benjamin, et d’une
auditrice éblouie, Édith Boissonnas.
Le second volet du numéro se tourne résolument vers l’actualité et s’ouvre au vaste monde. La silhouette de Bataille s’y découpe sur des
horizons intellectuels bien différents de ceux du Collège. À l’étranger, cinq pays surtout ont fait accueil à Bataille : l’Allemagne (Marcus
Coelen), les États-Unis (Stefanos Geroulanos), l’Italie (Yves Hersant, Franco Rella et Susanna Mati), le Japon (Nakaji Yoshi​kazu), la Russie
(Elena Galtsova). Et c’est en France, tout de même, que s’achève ce tour du monde (Jean-François Louette).
Sommaire
Présentation
À demain au collège !
Bataille au Collège
Denis HOLLIER : Pour le prestige. Hegel à la lumière de Mauss
Georges DIDI-HUBERMAN : La colère oubliée
Dominique KUNZ WESTERHOFF : Face au nazisme. Faire image
Philippe ROGER : Caillois : la guerre aux trousses
Pierre Antoine FABRE : Les jésuites au Collège
Laurent JENNY : Le principe de l’inutile ou l’art chez les insectes
Muriel PIC : Penser au moment du danger. Le Collège et l’Institut de recherche sociale de Francfort
*
Walter BENJAMIN et le Collège de sociologie
*
Édith BOISSONNAS au Collège de sociologie
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Par Souverain Casanier Publié dans : autres
Mardi 12 février 2013
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
Adorno : précoce critique de l'art
(Sophocle)
Voilà ce que le théoricien de l'école de Francfort pouvait écrire dés le tout début des années 30, bien avant la publication de sa théorie
esthétique :
"(...) Et pour finir, le motif transcendant décisif du mythe, celui de la réconciliation, est également propre à l'apparence. Je rappelle que
l'attendrissement accompagne seulement les oeuvres d'art de bas étage et non les plus grandes. Je songe au moment de la réconciliation
qui est présent partout où le monde s'expose le plus fortement dans son caractère d'apparence; je songe au fait que c'est là où la
promesse de réconciliation est donnée de la façon la plus parfaite que le monde est en même temps muré de la façon la plus étanche qui
soit par tout ce "sens". "
T.W. Adorno, L'actualité de la philosophie et autres essais, p.53
L'artiste est bien plus conséquent que le philosophe qui depuis longtemps nous leurre, par ses sommes et ses systèmes, avec la possibilité
d'une réconciliation supérieure. L'oeuvre d'art maintient un différend originaire qui n'a pas pour vocation d'être réduit; même si on peut
dénier l'horizon régulateur qui doit cependant être le sien, sous peine de tomber dans la barbarie, ce qui revient à la valider. "
Paradoxalement, l’art doit témoigner de l’irréconcilié et tendre cependant à la réconciliation"
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Par Souverain Casanier Publié dans : theodor w. adorno
Lundi 11 février 2013
Sortie de la prochaine traduction de la Gesamtausgabe : Introduction à
la recherche phénoménologique
ENCORE UN EFFORT, MESSIEURS DE GALLIMARD! Plus que ? 50 tomes à traduire?
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
Gallimard annonce sur son site la traduction par...Alain Boutot de L'introduction à la recherche phénoménologique :– qui correspond au
tome 61 de la Gesamtausgabe : Phänomenologische Interpretationen zu Aristoteles. Einführung [Einleitung] in die phänomenologische
Forschung [cours du semestre d’hiver 1921/22, Fribourg], GA 61. A noter que la superbe bibliographie de Christian Sommer
(http://www.umr8547.ens.fr/IMG/file/Bibliographie%20chronologique%20Heidegger%20%28mai%202011%29%20PDF%C2%A0-1.pdf)
annonçait la traduction par D. Panis, à qui l'on doit celle du gigantesque tome 29/30. Le cours annoncé en allemand stipule que le propos
va porter sur le Stagirite : est-ce là une réécriture ou reprise du fameux rapport Natorp?
Où l'on voit que l'éditeur français ne se hâte pas de sortir les tomes qui compteraient le plus (évidemment les Beiträge, mais également les
tomes 66 et 69!)
On n'est pas près de voir l'édition en France des fameux "cahiers noirs", si énigmatiques! Suspense! Rendez vous en 2080...
L'édition de ce cours ravira cependant les chercheurs français qui se penchent sur les années de formation du jeune Heidegger, notamment
sur l'aspect herméneutique de sa pensée. Vous pourrez vous reporter à l'étude de l'excellente Servanne Jollivet sur la mobilité spécifique de
la
vie
facticielle
dans
un
numéro
de
la
revue
Studia
Phaenomenologica
(ici
:
http://secure.pdcnet.org/studphaen/content/studphaen_2004_0004_40180_0099_0126?file_type=pdf) ; un travail de Sylvain Camilleri sur
les
sources
religieuses
de
la
phenoménologie
heideggerienne
(http://cephen.free.fr/CEPHEN/revue3_files/S.%20Camilleri,%20Souci%20de%20soi,%20souci%20du%20salut.pdf ) qui cite ce cours. Ou bien
encore un travail de S. Marica concernant l'Auseinandersetzung avec son maître Husserl : nul doute que c'est dans cet horizon que fut
rédigé ce cours ( http://cephen.free.fr/CEPHEN/revue2_files/S.%20Marica,%20Les%20degres%20de%20la%20realite.pdf )
Enfin, nul doute que Jean Greisch en avait déjà dit l'essentiel dans son fameux L'arbre de vie et l'arbre du savoir.
Sortie annoncée le 5 avril 2013:
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-de-Philosophie/OEuvres-de-Martin-Heidegger/Introduction-a-larecherche-phenomenologique
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Par Souverain Casanier Publié dans : martin heidegger
Vendredi 8 février 2013
Adorno face aux néologismes de Heidegger
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Les apports de Mehdi Belhaj Kacem
3/26/13 7:31 PM
"Il est une démarche qui, certes, prend acte du caractère problématique que l'histoire confère aux mots, et cherche néanmoins à l'esquiver,
en cherchant à ériger à partir d'une singularité un nouveau langage philosophique : elle est tout aussi irrecevable. La langue de Heidegger
s'enguit de l'histoire sans pour autant lui échapper. Les places dont s'empare sa terminologie sont toutes sans exception des lieux propres
à la terminologie philosophique - et théologique- traditionnelle : celle-ci transparaît dans les morts et les préforme, avant même qu'ils ne
se mettent à sonner; alors que le langage manifeste de Heidegger omet de découvrir pleinement, faute de se placer dans un rapport
dialectique avec le langage philosophique reçu, la désintégration de lce dernier. Le langage librement posé prétend qu'il y a une libertépropre au philosophe- face aux contraintes de l'histoire, alors qu'une telle liberté est déjà réfutée de manière immanente chez Heidegger,
quand il reconnaît la nécessité d'adopter une attitude critique face au langage traditionnel; de fait, le caractère problématique actuel de
celui-ci ne trouve son fondement que dans l'histoire et nulle part ailleurs. La terminologie traditionnelle, quand même elle serait tombée
en ruine, est à conserver, et les mots nouveaux du philosophe se fondement aujourd'hui uniquement à partir de la modification de la
configuration des mots, qui ne se tiennent pas en dehors de l'histoire, ils ne procèdent pas de l'invention d'un langage qui certes reconnaît
la puissance qu'exerce l'histoire sur le mot, mais tente de l'esquiver en se réfugiant dans une "concrétude" privée, qui n'est qu'en
apparence à l'abri de l'histoire.
C'est à la désintégration de la langue que le philosophe se trouve aujourd'hui confronté. Son matérieu, ce sont les mots en ruine auxquels
l'histoire le lie; sa liberté se résumé à la possibilité de les configurer conformément à la contrainte qu'exerce la vérité en eux. Il n'a pas plus
le droit de considérer un mot comme donné à l'avance que d'en inventer un nouveau. (...)
La tentative de communique de nouvelles teneurs, en les élucidant dans le langage ancien, pèche par le présupposé idéaliste de la
séparabilité de la forme et du contenu; ce pour quoi une telle tentative est illégitime du point de vue de la chose; elle fasifie ces teneurs.
Au philosophe ne reste que le seul espoir de placer les mots autour de la nouvelle vérité de telle sorte que leur seule configuration résulte
la nouvelle vérité. Cette démarche ne doit pas être identifiée à l'intention d'"expliquer" une vérité nouvelle par des mots traditionnels.'(..)
Alors que la philosophie doit se tourner vers l'unité imméfiate du langage et de la vérité, - unité qui jusqu'à prénsent n'a été pensée qu'en
termes esthétiques-, et qu'elle doit nécessairement mesure dialectiquemnt sa vérité à l'aune du langage, l'art acquirt un caractère
gnoséologique : sur un plan esthétique le langage de ce dernier sonne juste ei et seulement si il est "vrai" : si, d'après la situation
historique objective, ses mots sont existants. (...)
Toute ontologie trompeuse est à démasquer par une critique du langage, et avant tout par là."
T.W.Adorno, "Thèses sur le langage du philosophe", in L'actualité de la philosophie et autres essais", trad. J-O Begot; pp.60-63
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Par Souverain Casanier Publié dans : theodor w. adorno
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