Musset-Sand en SMS - Les Amis de George Sand

Transcription

Musset-Sand en SMS - Les Amis de George Sand
Scott Carpenter
Carleton College, Minnesota (USA)
[email protected]
« Ke C Bo »
La correspondance entre George Sand et Alfred de Musset
1833-1835
Version SMS, retranscrite textuellement
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 23 juillet 1833
Bjr. Bien reçu « Lélia ». Faudra qu’on se revoie. Réponds sur mon 06. Alfred.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 24 juillet 1833
G lu « Lélia ». Rare beauté. M. Georges = génie.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 25 juillet 1833
Hou-hou ! Vous êtes là ou koi ?
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 25 juillet 1833
Suis amoureux. De vous. C vrai. Plaignez-moi !
:- (
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 27 juillet 1833
Je suis Octave, Coelio, un prisonnier, un pauvre nom décoloré. Je ris, je pleure. Plaignez-moi !
:- (
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 28 juillet 1833
Ha ha ! Nos SMS se sont croisés ! :- )
Alfred de Musset à George Sand
Venise, le 27 mars 1834
Ah ! Ah ! Tout est fini entre nous ! Mais je ne regrette rien ! T’as pas 1000 balles à me prêter ? Alf.
George Sand à Alfred de Musset
1
Venise, le 27 mars 1834
Ne te barre pas comme ça. Ton frangin George.
Alfred de Musset à George Sand
Padoue, le 28 mars 1834
Suis à Padoue.
George Sand à Alfred de Musset
Trévise, le 30 mars 1834
G fait Venise, Vicence, Trévise, mais reviens à Venise avec Pagello. Ai vu Antonio. Toi malade, moi
forte comme cheval. A+ mon oiseau.
Alfred de Musset à George Sand
Genève, le 4 avril 1834
Suis parti. T’aime encore beaucoup beaucoup. Les Alpes, C grand. Plaignez-moi !
George Sand à Alfred de Musset
Venise, les 15 et 17 avril 1834
Ô fatalité cruelle ! Remèdes -> poison. Odi & amo. Suis ton amie, infirmière, mère, frère, etc. Au
fait, publie mes lettres et envoie(suite)
moi-z-en le fric.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 19 avril 1834
Buloz dit, d’abord roman, puis fric. Tu pourras aller à Constantinople. Ô ma sœur, mon enfant, ma
maîtresse ! Ô ! Ô !
George Sand à Alfred de Musset
Venise, le 29 avril 1834
SMS-moi ! G été malade. Suis entourée de clowns. Prends mon message sur les Alpes et vends-le.
Besoin criant d’argent. Ciao.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 30 avril 1834
Nous restons amis, C magnifique ! Même sans amour. Même si je me tape d’autres femmes (et des
jeunes) ! Tu es un ange !
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 10 mai 1834
K’y a-t-il ? C quoi, cet abîme ki nous sépare ?
2
George Sand à Alfred de Musset
Venise, le 12 mai 1834
Oui, vas-y — aime une femme, jeune, belle, et qui n’a pas encore SOUFFERT. Amuse-toi, mon ami.
Excellente idée. Petit service à te demander :
(suite)
vois Boucoiran et fais mes commissions. Cherche l’argent que Buloz me doit. Corrige mes épreuves,
en vérifiant les dates. Envoie mes gants et
(suite)
souliers. Et des journaux. Et les livres de la grosse bibliothèque. Et du patchouli. Merci d’avance,
mon ange. Que tes SMS sont bons et tendres. A+
George Sand à Alfred de Musset
Venise, le 24 mai 1834
Mérimée est un cochon.
George Sand à Alfred de Musset
Venise, le 30 mai 1834
Boucoiran est un cochon.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, 4 juin 1834
Toujours à Paris. G pas le rond. Découvre l’amour, l’amitié, la solitude. Cœur desséché s’ouvre.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 10 juin 1834
Cours dans tous les sens. Je ne sais où Boucoiran a planqué ton blé.
George Sand à Alfred de Musset
Venise, le 15 juin 1834
L’amour = un temple qui est + beau que l’objet du culte. Autant bâtir un beau temple, non ? P.S.
Envoie de l’argent.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 15 juin 1834
Koi ? T’as dit « suicide ». Tu veux en finir ? Mais non, C moi. Je sauterais dans le vide pour te
sauver !
George Sand à Alfred de Musset
Venise, le 26 juin 1834
Enfin ! Argent arrivé. Je dîne correctement. M’attends pas à Paris. Va dans les Pyrénées. (Saute pas
dans le vide, tout de même!)
3
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 10 juillet 1834
G pas le rond. Les gens sont bêtes. La vie = tourment.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 18 août 1834
Maman paie ! Pars dans les Pyrénées, mais la mort dans l’âme. Vais écrire mon histoire. Ne reviens
jamais jamais.
George Sand à Alfred de Musset
Paris, le 18 août 1834
Alfred, il faut nous quitter pour toujours.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 19 août 1834
C trop, C trop ! Quelle souffrance ! kéj donc fait ? Même pas d’adieu ?
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 19 août 1834
OK, je pars. Sans illusion. Désabusé. Un homme, koi. Adieu, adieu.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 23 août 1834
C encor moi. Tjrs à Paris. Vais tout quitter. Crétins autour de nous peuvent rien comprendre. Adieu,
adieu.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 24 août 1834
Tjrs là. On se voit plus ?
Alfred de Musset à George Sand
Baden, le 1er septembre 1834
Suis calme. C beau ici. Mais je t’M, je t’M, je t’M. J’en meurs. Souffre. C bien de souffrir. Comme
taureau aux arènes. Ecris-moi.
George Sand à Alfred de Musset
Nohant, le 7 septembre 1834
L’amour me dégoûte ! Toi et Pierre ! Sans mes enfants à moi, comme je me jetterais dans la rivière
avec plaisir !
Alfred de Musset à George Sand
Baden, le 15 septembre 1834
4
Pierre ? Ki C ?? Ben, moi aussi, pas content ! Mon cœur se resserre à tout jamais ! Adieu !!
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 13 octobre 1834
Si on se revoyait ? Tu veux ?
Alfred de Musset à George Sand
Paris, le 26 octobre 1834
Oups ! Pardon pour hier soir ! J’aurais pas dû ! Punis-moi !
George Sand à Alfred de Musset
Paris, fin octobre 1834
Moi, au moins, je suis sincère.
George Sand à Alfred de Musset
Paris, début de janvier 1835
Mais notre vie est-elle possible ensemble ?
Alfred de Musset à George Sand
Paris, début de janvier 1835
Tu me pardonnes ! Je vis ! Tout me sourit !
George Sand à Alfred de Musset
Paris, début de janvier 1835
Amour & N. Enterrons le cadavre de notre amour. Disparais à tout jamais, mais tue-moi avant de
partir.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, début de janvier 1835
Et si je venais te voir ?
Alfred de Musset à George Sand
Paris, fin janvier 1835
Je t’M, je t’M, je t’M ! Tu m’entends ?
George Sand à Alfred de Musset
Paris, fin janvier 1835
Mouais.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, … janvier 1835
Grosse fièvre. Je me meurs ! Tu peux pas passer 5 minutes ?
5
George Sand à Alfred de Musset
Paris, … janvier 1835
Dak.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, février 1835
Très mauvais rêve. Fleurs, tombe, mort, larmes. Tout le tralala.
George Sand à Alfred de Musset
Paris, 23 février 1835
Tu commences à me gonfler.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, fin février 1835
Senza veder, e senza parlar, toccar la mano d’un pazzo chi partè domani.
Alfred de Musset à George Sand
Paris, début de carême 1835
Si t’as pas compris, je pars demain. Tu viens me dire adieu ?
Alfred de Musset à George Sand
Paris, début mars 1835
Ou bien, je passe chez toi ?
Alfred de Musset à George Sand
Paris, mars 1835
Hou-hou ! Tu reçois mes messages ? Viens me voir. Tu viens ? Oui, OK, G été méchant, mais ça
recommencera plus. C juré !
+•+•+
6

Documents pareils

Alfred de Musset

Alfred de Musset Dès 1830, Musset commence à s’éloigner de Victor Hugo, posant en artiste isolé et prenant une indépendance qui est une des marques de son œuvre. « Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon v...

Plus en détail