Les écritures amérindiennes

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Les écritures amérindiennes
Les écritures amérindiennes
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pharaons
Histoire et Chronologie - L'écriture à travers le temps
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Histoire et
Chronologie
L'écriture à travers le temps
Les écritures
amérindiennes
Benjamin
mercredi 18 juillet
Résumé :
Par le terme « amérindien », on entend toutes les civilisations qui ont vécu dans le Mexique actuel, en Amérique centrale ou encore en
Amérique du Sud
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Par le terme « amérindien », on entend toutes les civilisations qui ont vécu dans le Mexique actuel,
en Amérique centrale ou encore en Amérique du Sud. Il désigne un ensemble très large de peuples
qui a dominé pendant des siècles, avant l’arrivée des colons, le continent américain. C’est pourquoi,
nous n’allons étudier que trois d’entre eux et plus particulièrement leur écriture.
Les Mayas :
La civilisation maya s’apparentait à un peuple très puissant qui vécut sur les terres du Mexique
actuel et d’une partie du Guatemala. Son origine est très ancienne et remonte jusqu’à environ 2000
avant J.-C. C’est ce que l’on a appelé l’ère « préclassique ». Durant cette dernière, le peuple maya
se façonna et gagna en influence, commençant à réaliser les célèbres céramiques à forme humaine.
Durant l’ère dite « classique » (de 250 à 900 après J.-C.), cette civilisation connut son plus grand
essor et fut, à elle seule, maîtresse d’un territoire de plus de 300 000 km². C’est à cette époque que
les plus majestueuses cités mayas virent le jour. Véritables symboles de puissance, elles étaient des
centres politiques, religieux et commerciaux : Chichen Itza, Uxmal ou encore Tikal.
Le site de Tikal (Guatemala actuel)
Bâti autour de 700 après J.-C., au cœur de la forêt, ce site comprend six temples pouvant atteindre
jusqu’à soixante mètres de haut.
La religion prenait une place importante dans la société maya. Elle s’organisait autour de quelques
divinités principales associées généralement aux éléments naturels : Chac, le dieu de la pluie ;
Itzamna, le dieu du ciel etc… Mais, dans l’ensemble, cette mythologie possédait un panthéon très
large avec un dieu associé à chaque saison, chaque jour, année ou même encore à des sentiments
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tels que la colère. D’autre part, chaque divinité pouvait avoir plusieurs formes ou aspects. Ce qui
aboutit à une religion très complexe et riche.
Pour noter leur histoire, leur mode de vie et surtout leur religion, les mayas avaient à leur disposition
un système d’écriture assez particulier. Il était en fait mixte ; c'est-à-dire qu’il comprenait à la fois des
idéogrammes et des phonogrammes. Chaque signe pouvait être lu comme une syllabe et l’ensemble
formait des mots. D’autres représentaient directement des notions comme la mort, par exemple.
Ainsi, on retrouvait des combinaisons de symboles associant idéogramme, phonogramme et
complément phonétique. Ce dernier concept visait à faciliter la lecture en guidant le lecteur vers le
sens correct. En effet, une des particularités de l’écriture maya était la polyphonie de ses glyphes.
Autrement dit, un même symbole pouvait avoir plusieurs sons et donc plusieurs sens. C’est la raison
pour laquelle, le concept de complément phonétique fut créé. Pour un même mot, on pouvait donc
avoir plusieurs écritures possibles, garantissant une grande richesse mais aussi une grande
complexité à l’écriture de ce peuple. C’est aussi une des raisons qui poussent à croire qu’elle n’était
réservée qu’à une élite. En outre, elle se lisait de haut en bas et de gauche à droite.
Pour noter leur langue, les mayas utilisaient différents supports pouvant aller de la pierre au papier
fait de fibres végétales. Les livres réalisés grâce à ce dernier matériel se nommaient des codex.
Seulement quatre sont parvenus à notre époque : le codex Dresdensis, le codex Peresianus
(conservé à Paris), le Tro et le Cortesianus (à Madrid).
Exemple d’écriture maya, tiré du codex Dresdensis, où on peut apercevoir un fragment de calendrier
Comme indiqué sur ce codex, les mayas disposaient d’un calendrier très précis. Il existait en fait
sous deux formes : rituelle, pour l’aspect religieux ; et solaire pour le côté plutôt astronomique. En
effet, les dates étaient basées sur des observations des astres dont la précision était
impressionnante tellement elles sont si peu éloignées de nos propres mesures. Il faut savoir que
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cette civilisation possédait déjà des méthodes de calcul relativement avancées. Les chiffres se
figuraient grâce à des points associés à des barres et comprenaient vingt éléments de base, dont le
zéro.
Base des mathématiques mayas
De nombreuses interrogations subsistent toutefois en ce qui concerne ce grand peuple. Notamment
du côté du son écriture. En effet, cette dernière comprend environ 400 glyphes dont environ la moitié
sont déchiffrés de nos jours. Une grande partie du sens des mots mayas nous échappe donc encore.
Pourtant, la langue maya, aussi appelée le yucatèque, est encore parlée à notre époque, possédant
de nombreux locuteurs. Malgré ceci, les traductions restent bloquées, particulièrement à cause de la
multiplicité des sons et des sens. Une autre énigme persiste au niveau du calendrier maya. En effet,
ce dernier débute lors de l’année correspondant à 3113 avant J.-C. sur notre calendrier ; alors que
l’apparition de cette civilisation ne se situe que vers 1500-2000 avant J.-C. au maximum.
Pour finir, la dernière question qui se pose concerne la chute du peuple maya. Située vers 900 après
J.-C., elle demeure inexpliquée. Sans violence apparente, la civilisation s’éteignit peu à peu, cessant
son influence à travers toute la région. Lorsque les Espagnols arrivèrent au XVIème siècle, le déclin
était déjà très marqué. Ce qui explique le peu de résistance opposée aux envahisseurs. Pillant et
brûlant les dernières marques de cette civilisation, ces derniers ont considérablement réduit les
témoignages de leur culture.
Les Incas :
La particularité des incas est qu’il ne connaissait pas l’écriture. Cependant, leur façon originale de
consigner les informations importantes mérite que l’on s’y attarde.
Le mot « inca » signifie « fils du soleil » et désigne à la fois le souverain de ce peuple et le peuple
lui-même, composé d’indiens quechuas. Au début, il n’était qu’une petite tribu qui s’installa vers le
XIIème siècle dans la vallée de Cuzco. Cette ville deviendra par la suite la capitale de leur empire.
En effet, ils ne commencèrent à s’étendre que vers le XVème siècle, lors du règne du neuvième fils
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du soleil. À partir d’un petit territoire, les Incas vont construire un empire dont la puissance et la
richesse sera sans égal.
A son apogée, l’Empire est dirigé par Huayna Capac, onzième empereur inca et connaît son
expansion la plus considérable ! En 1525, le territoire placé sous leur domination comprend une
partie de la Colombie, de l’Equateur, tout le Pérou actuel jusqu’à la Bolivie en incluant une partie de
l’Argentine et du Chili. L’Empire compte alors près de huit millions de sujets soumis à l’autorité inca.
Leur langue se nommait « le quechua ». Ils ne possédaient pas vraiment de moyen pour la noter, du
moins pas dans le sens que nous percevons du mot « écriture ». Pour faire simple, ils utilisaient ce
qui était appelé « un quipu ». Cet instrument permettait de représenter des chiffres, des calculs ou
encore des données démographiques à l’aide d’un moyen simple. Il se composait de cordelettes de
couleurs hétérogènes disposées de façon longitudinale sur un seul et même fil ayant le rôle de
support. Ensuite, un nombre variable de nœuds de différents types était réalisé sur les cordelettes.
L’ensemble constituait le message.
Représentation d’un quipu inca
C’est sur ce système que reposait l’administration économique et démographique de l’empire inca. Il
semblerait également que certains quipus pouvaient servir à relayer des messages à travers le
territoire. Malheureusement, leur sens nous échappe totalement et restera certainement à jamais
obscure.
En 1527, le premier vaisseau espagnol débarque sur leur territoire avec à sa tête : Francisco Pizarro.
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C’est le début de la chute de l’Empire. En 1532, les espagnols, voyant que les incas refusaient de se
convertir au christianisme, capturèrent leur souverain, pillèrent, incendièrent et prirent possession du
vaste empire. Malgré ce passage, des sites incas fabuleux peuvent encore être admirés comme la
ville de Cuzco et son temple du soleil ou encore le célèbre Machu Picchu. Quant au quechua, il est
toujours parlé à notre époque et a été proclamé langue officielle du Pérou depuis 1975.
Les Aztèques :
La civilisation aztèque désignait le peuple qui domina toute la région du Mexique actuel entre le
XIVème et le XVIème siècle. Ces habitants se nommaient eux-mêmes « les Mexicas ». A l’origine,
les aztèques n’étaient qu’une petite tribu qui profita, parmi d’autres peuples, de la chute de la
civilisation toltèque pour s’installer autour du lac Texcoco, sur les terres du Mexique. Peu à peu, leur
influence s’agrandit et les mexicas prirent de l’importance. Ils fondèrent une armée, des structures
politiques, religieuses et commerciales. C’est ainsi qu’en 1365, la ville de Tenochtitlan fut construite,
sur l’emplacement actuel de Mexico. Elle demeura la capitale de l’Empire Aztèque jusqu’à la
conquête espagnole en 1521, où elle fut entièrement détruite par les armées d’Hernan Cortès. C’est
sur les ruines de cette dernière qu’il bâtît la future ville de Mexico. Des vestiges de la capitale
aztèque subsistent encore toutefois de nos jours. Malheureusement, tous les savoirs et traditions
aztèques que renfermait la cité, ont disparu avec elle. Cependant quelques textes ont survécu, nous
permettant aujourd’hui d’en savoir un peu plus sur la langue, l’écriture et l’histoire de cette
civilisation.
La langue parlée par les Aztèques se nommait le « nahuatl ». Ils la transcrivaient sur différents
supports comme du papier (codex), des écorces de bois, de la pierre, ou encore des peaux
d’animaux. Cette écriture se composait à la fois de pictogrammes et d’idéogrammes. On retrouve
ainsi, en plus des glyphes classiques, de nombreux personnages, pouvant figurer des dieux par
exemple, ou encore des éléments de liens qui précisaient le sens. Toutefois, celui-ci pouvait être
multiple pour un même mot, exigeant par conséquent le contexte pour arriver à la traduction. Dans le
cas des textes religieux, il était facile pour le lecteur d’interpréter le texte à sa guise. Sur le principe,
cette écriture ressemble fortement à celle des mayas. Cependant, il faut savoir que les aztèques ne
connaissaient pas une écriture aussi élaborée que ce peuple plus ancien. Lors de la conquête
espagnole, la disparition de cette écriture fut brutale. La destruction des codex entamée, les
conquérants imposèrent l’alphabet latin, favorisant l’oubli de l’écrit nahuatl. D’autre part, ce dernier
étant très utilisé dans la religion aztèque, il était vu comme une sorte d’hérésie par les espagnols.
Un des rares survivants à ce massacre historique est le codex Xolotl. Ce texte est originaire de
Texcoco, ville de la vallée mexicaine.
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Fragment du codex Xolotl (du nom du souverain qui le débuta)
Ce manuscrit comprend en réalité dix planches retraçant près de quatre siècles de l’histoire de
plusieurs cités aztèques. Les caractéristiques de l’écriture nahuatl sont bien retrouvées : des
personnages, des glyphes et des éléments de liaison ; le tout formant un récit. Les principaux
protagonistes dessinés sont les souverains, souvent associés à des divinités, correspondant à la
période couverte par le codex : de 1068 à 1429. Ces récits historiques sont accompagnés
d’éléments géographiques précis, nous renseignant sur la situation de l’époque.
Dans la continuité des mayas, les aztèques possédaient un système à deux calendriers : un solaire
et un religieux. Ce dernier présentait tous les grands évènements de leur religion qui comprenait les
fameux sacrifices humains et se répartissait en 260 jours (vingt mois de treize jours). Selon la
légende, le calendrier solaire aurait été apporté par Quetzalcóatl (« le serpent à plumes » en
nahuatl), divinité de l’écriture. Il est divisé en dix-huit mois de vingt jours auxquels venaient s’ajouter
un mois de cinq jours, considéré comme néfaste dans la tradition populaire (un vendredi 13 aztèque
en quelque sorte !). Ce qui faisait bien un total de 365 jours pour une année solaire.
La plus célèbre des représentations de ces calendriers restera sans doute la « pierre du soleil ».
Destinée à la fois au culte aztèque et au découpage temporel, elle ne fut découverte qu’au XVIIIème
siècle.
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La pierre du Soleil, Musée national d’anthropologie, Mexico, Mexique
L’œuvre est divisée en huit cercles concentriques dont le premier contient le visage du dieu soleil,
Tonatiuh. Le second, quant à lui, évoque les quatre éléments fondamentaux : l’eau, la terre, l’air et le
feu. Le troisième cercle expose les glyphes des vingt jours qui composent chacun des dix-huit mois
du calendrier aztèque.
Quant au suivant, il représente les 260 jours du calendrier sacré sous la forme de 52 cases de cinq
points chacune.
Les cinquième, sixième et septième cercles avaient plutôt un sens astronomique en figurant les
planètes Mars, Jupiter et Saturne.
Le huitième et dernier cercle se situait sur la face latérale de la pierre. Il comporte deux serpents qui
enroulent la pierre et se terminent chacun par une tête : celle de Quetzalcóatl et de Tezcatlipoca, les
deux frères ennemis. Chaque serpent symbolisait le jour et la nuit mais aussi un cycle de
cinquante-deux ans.
Ces chiffres ne sont bien sûr pas des hasards. Ils sont la base même de la civilisation aztèque. La
période cyclique de cinquante-deux ans permet le rapprochement parfait entre les deux calendriers :
solaire et religieux. Ce peuple repérait le début de la nouvelle année par l’apparition au zénith de la
constellation des Pléiades. Et ce n’est pas une coïncidence si ce phénomène survient tous les
cinquante-deux ans et coïncide avec l’équinoxe de printemps. En outre, à chaque fin de cycle, les
aztèques croyaient que la fin du monde arrivait. C’est pourquoi, à chaque fois, ils guettaient l’arrivée
de la constellation des Pléiades dans le ciel, signe que les dieux leur accordaient un nouveau cycle.
Un autre fait intéressant à noter avec ce calendrier. A partir de leurs observations, les aztèques
savaient très bien qu’une année solaire de 365 jours représentait une période trop courte par rapport
à la réalité. En effet, on considère qu’une véritable année solaire (dite année tropique) vaut 365,2422
jours. C’est la raison pour laquelle les aztèques ont inventé un procédé similaire à nos années
bissextiles pour compenser le retard pris par rapport au soleil. Grâce à un système très élaboré
d’ajouts de jours aux mois néfastes et à des années précises du cycle, la compensation s’opérait. Au
total, on ajoutait 12 jours par cycle de 52 ans, 1 jour une fois tous les deux cycles (donc tous les 104
ans) et 1 jour tous les 520 ans (10 cycles). On obtenait donc :
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1 année aztèque = 365 +12/52 + 1/104 + 1/520 = 365.2423 jours
Ce qui est extrêmement proche de la réalité ! La précision de cette donnée est tout à fait étonnante
et remarquable pour son époque. Il convient également d’ajouter que le calendrier grégorien que
nous utilisons actuellement place la valeur d’une année à 365,2425 jours. Autrement dit, le calendrier
aztèque était plus précis que le nôtre !
Cette civilisation fut donc très riche et a réussi à atteindre un niveau de développement très
important. L’Empire qu’elle dirigea paraissait sans limite à l’époque. De nos jours, les Aztèques
vivent toujours au Mexique, non loin de Mexico. Ils parlent toujours la même langue, le nahuatl,
même si celle-ci a subi quelques modifications avec le temps. L’écriture ancestrale a bien sûr été
abandonnée suite à la conquête espagnole qui a apporté l’alphabet latin. Les descendants des
Mexicas comptent près d’un million de personnes. Ils forment le plus grand groupe indigène du
Mexique. Leur religion dominante est maintenant le catholicisme. Heureusement, l’art de leurs
ancêtres est encore visible dans quelques régions du Mexique actuel.
Bien évidemment, beaucoup de civilisations se sont succédées dans le territoire que nous appelons
aujourd’hui l’Amérique latine. On pourrait citer entre autres les Zapotèques, les Olmèques, les
Nazcas ou encore les Chibchas. Ici, seules les trois principales ont été traitées. D’autre part, comme
le sujet de l’article était « l’écriture », les données historiques apportées sur les civilisations ou
encore sur le fonctionnement des calendriers sont très générales et présentent une vue d’ensemble.
Nous avons voulu vous fournir un aperçu des peuples qui ont régné sur cette partie du monde et
plus particulièrement leur façon d’écrire. L’article n’avait donc nullement la prétention d’être exhaustif
sur ceux-ci. L’imagination sans bornes de l’être humain pour noter sa pensée est à ce point
fascinante qu’elle ne sera sans doute jamais comprise dans son intégralité !
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