Le nu descendant l`escalier 1912 de Marcel Duchamp (1887

Le nu descendant l’escalier 1912
de Marcel Duchamp (1887-1968)
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Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
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Marcel Duchamp (1887-1968)
Nu descendant l’escalier n°2, 1912
Huile sur toile
146X89 cm
Philadephia Museum of Art
On distingue
une zone sombre et une zone claire.
L’ensemble est constitué de formes géométriques.
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Des lignes courbes
forment des formes
arrondies et
répétitives : tête et
hanche
Zone claire
Couleurs ocre, marron , rouge, vert
beige, rouge.
Ces couleurs font penser au bois neuf.
Zone sombre
Couleurs ocre, marron , rouge, vert
beige, rouge.
Ces couleurs font penser au bois ancien.
Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
Des lignes droites
(traits) forme des
triangles, des losanges
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Que représente la zone claire ?
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Une silhouette
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tête
buste
bassin
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jambes
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Une femme
car elle a des cheveux longs.
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Une silhouette de femme qui marche
Les traits style «bande dessinée» ou en pointillés
blancs symbolisent le mouvement.
Plusieurs silhouettes entremêlées donnent
l’impression de déplacement.
Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
Que représente la zone sombre ?
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une boule d’escalier
une rampe d’escalier
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des escaliers
Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
Il s’agit donc d’une femme dans un escalier.
Le cartel complète l’hypothèse.
Marcel Duchamp (1887-1968)
Nu descendant l’escalier, 1912
Huile sur toile
146X89 cm
Philadephia Museum of Art
Il s’agit d’un personnage nu.
Ce personnage descend l’escalier.
Les références de Marcel Duchamp valide l’hypothèse.
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Muybridge est le précurseur du cinéma. Il est connu pour la
décomposition photographique du mouvement.
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Muybridge (1830-1904),
Femme qui descend un escalier,1887
Chronophotographie.
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Jules Etienne Marey étudie le vol des oiseaux puis lorsqu’il rencontre
Muybridge en 1881, il oriente ses recherches sur la locomotion humaine.
Marey (1830-1904),
Locomotion humaine,1870
Chronophotographie.
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Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
Une époque où les artistes traitaient
le mouvement en peinture.
Les découvertes notamment en matière de chronophotographie et de transports
à cette époque influent sur le travail des artistes.
Chronophotographie (1878)
Kodack (1888)
Cinématographe (1892)
Projecteur de cinéma, les frères Lumières (1894)
Giacomo Balla (1871-1958),
Dynamisme d’un chien en laisse,1912
Huile sur toile, 110X91 cm
Etats-Unis
Giacomo Balla (1871-1958),
Dynamisme d’un chien en laisse,1912
Huile sur toile, 110X91 cm
Etats-Unis
Premières voitures à essence (1887),
Peugeot (1890), pneumatique, freins...
Premiers avions
Chemins de fer électriques (1888)
Métro Paris (1900)
Matisse (1869-1954),
La danse,1910
Huile sur toile, 260X390 cm
Musée de l’hermitage
Mais le mouvement a été traité à d’autres
moments de l’Histoire.
Pieter Bruegel (1525-1569)
La parabole des aveugles,1568
Huile sur toile, 86X156 cm
Naples
Théodore Géricault (1525-1569)
Course de chevaux à Epsom (le Derby),1821
Huile sur toile, 92X123 cm
Louvre, Paris
Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
Une nouvelle technique : la « photo séquence »
La chronophotographie à laquelle se réfère le peintre est aujourd’hui réutilisée grâce à une nouvelle
technique : la « photo séquence ».
C’est une technique qui permet de décomposer un mouvement en une seule et même photo.
On prend plusieurs photographie en rafale et on regroupe toutes les prises sur une même image.
Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
Pourquoi Nu descendant l’escalier n°2 est-il important ?
Fin 1909, Marcel Duchamp rejoint un groupe d’artistes rattachés au Cubisme.
C’est sous l’impulsion de ce groupe, du fauvisme (matisse) et du style de Paul
Cézanne, qu’il évoluera et qu’il finira par exposer, en 1913, cette œuvre
emblématique : « Nu descendant un escalier n°2 ».
Mais cette œuvre n’a pas été présentée pour la première fois en 1913.
En effet, l’œuvre, peinte en janvier 1912 est une seconde version. Une première
version fût peinte en 1911.
Dès Février 1912 il envoie cette version aux « Indépendants de Paris » qui
organisent des salons (expositions). Mais ses amis cubistes ne l’aiment pas et lui
demandent de changer le titre.
Marcel Duchamp refuse et retire l’oeuvre pour la retravailler et la présenter un an
plus tard à New York. Il récupère son indépendance artistique.
Le tableau provoque un tiraillement entre hilarité, scandale et admiration. L’artiste
ne le sait alors pas encore, mais cette œuvre deviendra une charnière de l’art
moderne, jouant alors un rôle dans la montée en puissance de celui qui finira,
pour beaucoup, comme l’artiste le plus important du XXème siècle.
Sophie BONNET
Conseillère pédagogique arts visuels Charente
Les raisons du refus
Le nu qui est peint n’est pas fait de chair. Il y a une rupture avec le nu classique.
Ingres (1780-1867)
La grande odalisque,1814
Huile sur toile, 91X162 cm
Louvre, Paris
Le cubisme traite de l’espace. Le nu descendant l’escalier aux allures cubistes traite
du mouvement comme le font les futuristes. Les cubistes refusent le tableau.
Duchamp quitte ses amis cubistes.
Georges Braque (1882-1963)
Le viaduc à l’Estaque,1908
Huile sur toile, 72,5X59 cm
Centre Pompidou, Paris
Le titre ne plait pas. Les cubistes pensent que c’est une moquerie sur le cubisme et prétexte qu’ un nu
ne descend jamais un escalier !
Résultats :
Marcel Duchamp rompt avec la peinture.
Marcel Duchamp invente le Ready-made.
Marcel Duchamp devient le père de l’art contemporain.