Synthèse de l`étude de l`expert D. Depris, chiffrages du souterrain

Transcription

Synthèse de l`étude de l`expert D. Depris, chiffrages du souterrain
1
Première Partie
Aspects techniques du projet
Nous ne reviendrons pas dans cet exposé sur les considérations paysagères dans les sites
exceptionnels et emblématiques de la Haute-Durance, ces arguments ayant été largement
commentés dans nos précédentes réunions ainsi que dans notre contribution à l’enquête
publique qui a eu lieu du 27 mai au 11 juillet 2013.
La photo ci-dessous résume à elle seule les atteintes aux paysages (balafres paysagères)
portées par ce projet archaïque, les lignes électriques aériennes appartenant désormais à la
préhistoire de l’électricité.
Nous nous concentrerons ici sur le développement une série d’arguments techniques issus
du rapport de notre expert mettant en évidence l’inadaptation de ce projet aérien à notre
région.
2.1 PROJET RTE - UN PROJET INADAPTÉ
Tracé du double fuseau des lignes P4 et P6 au dessus du lac de
Saint Apollinaire
2
1.1 PROJET RTE - UN PROJET INADAPTÉ -
1.1.1 Evaluation des besoins
1.1.2 Découpage du projet
1.1.3 Sécurité de bouclage
1.1.4 Risques Géologiques
1.1.5 Aspects Climatiques
1.1.6 Considérations environnementales
1.1.7 Impacts Socio-économiques
1.1.8 Risques Sanitaires
3
1.1.1 Evaluation des besoins
L’évaluation des besoins de la Haute-Durance n’a pas été faite correctement.
La consommation journalière moyenne de la Haute-Durance en hiver est de l’ordre de 120 à
125MW. (Vol 2a de l’E.I projet P4 page 16/106)
Le seuil de 175-180MW est atteint entre 3heures et 7h30 du matin, au moment où les
canons à neige rentrent en action.
Les prévisions de consommation de RTE sont de :
2008 : 180 MW
2050 : 280 MW
2050 : 350 MW
Soit une augmentation de 94.4 % sur la période 2009 – 2050 !
Ces prévisions sont en contradiction avec :

Le Schéma Régional Climat Air Energie qui anticipe une baisse allant de 3 à 15% à
horizon 2030

Les prévisions d’évolution démographique

Les efforts de Maitrise de la Demande en Électricité en particulier dans le secteur
tertiaire

Les politiques nationales et européennes d’économies d’énergie
4
1.1.2 Découpage du projet
Depuis 2009, RTE a toujours communiqué sur le fait que la rénovation électrique de la
Haute Durance était un projet global
La présentation des 6 études d’impacts redondantes et confuses, l’absence de
synthèse et de sommaire détaillé ont rendu complexe la compréhension du projet lors
de l’Enquête Publique
Projet P6 : La Rochette (Grisoles) – Embrun (Pralong) – 225 000 volts (aérien)
5
Projet P 4 : Serre-Ponçon – L’Argentière – 225 000 volts (aérien)
Projet P 1 : Embrun - St André – 63 000 volts (aérosouterrain)
6
Projet P 2 : Briançon – Serre Barbin – 63 000 volts (souterraine
Projet P 3 : L’Argentière – Briançon – 63 000 volts (aérien)
L’Argentière – Serre Barbin – 63 000 volts (aérien)
7
Projet P 5 : Pralong (Embrun) – L’Argentière – 63 000 volts (souterraine)
L’instruction différée des projets P 5 et P 3 n’est pas justifiée par RTE et porte
préjudice au bilan environnemental global comme l’a souligné la Commission
d’Enquête
Il est à craindre des modifications des 2 derniers projets
Interconnexion avec l’Italie ?
8
1.1.3 Sécurité de bouclage
Historiquement, un bouclage 150 kV existait par l’Oisans et le poste de Serre Barbin était
prévu pour une adaptation ultérieure en 225kV
Cette boucle primaire fut abandonnée dans les années 90
Au cours des années 1970, la rénovation de la ligne de Maurienne et son élévation de 150 à
225 kV était à l’étude.
Cette solution fut écartée suite aux pressions de personnalités politiques savoyardes
Désormais la branche à 150kV venant de Maurienne n’a plus d’autre fonction que d’assurer
le secours de l’alimentation de la Haute Durance
Suite à l’abandon de ce bouclage par le nord, la quasi-totalité de l’alimentation électrique
devient tributaire des 2 lignes 225kV prévues dans un même couloir de ligne très exposé
géologiquement et au plan climatique
Il en serait de même dans le Briançonnais si RTE persistait à installer une seconde ligne
aérienne 2 x 63 kV sur le flanc de montagne qui domine St Martin de Queyrières
Bien loin de sécuriser la vallée en termes de fournitures électriques, les solutions
proposées la fragilisent de manière inconsidérée
9
1.1.4 Aspects géologiques
1.1.4.1 Nature géologique de ce massif
Une couche superficielle de moraine (épaisseur variable de 0 à 100 m)
Une couche intermédiaire de schistes imperméables qui arrête l’eau ce qui facilite les
glissements
Un soubassement de roches anciennes, faillées et fracturées qui émergent au niveau des
sommets
Le tout sur une forte pente ; le déboisement augmentera les risques de glissement de
terrains (ruissèlement accéléré et érosion)
10
1.1.4.2 Prise en compte par RTE de la géologie locale
RTE indique « pour les risques naturels, il conviendra d’analyser de manière précise
les zones traversées » (étude d’impact)
Le contenu de l’E.I montre que cette étude a été faite sur cartes, souvent incomplètes par
rapport aux aléas présents sur ce territoire
RTE poursuit par « la nature des terrains associée à de fortes pentes induit des
risques naturels de mouvements de terrain »
En matière de glissements de terrains et chutes de blocs, les zones à risque recensées par
l’étude RTE sur les couloirs des 2 x 225kV sont :
La BâtieNeuve
Chorges
Rive Nord du lac de Serre-Ponçon (St Apollinaire, Puy St Eusèbe, Puy Sanières)
Embrun
Châteauroux
Champcella
Réotier
La Roche de Rame
Il est donc irréaliste de persister à vouloir implanter deux ouvrages 225kV dans un tel
secteur, qui plus est dans un même couloir et dans la zone la plus instable du massif
montagneux.
11
Chorges
Châteauroux
12
1.1.4.3
Géologie et implantation des pylônes
Les lois physiques qui régissent les forces verticales, longitudinales et transversales qui
s’appliquent sur les pylônes sont complexes
Elles dépendent :

Du poids des pylônes

Du poids et des mouvements des conducteurs de phases et des appareils d’isolation

Des phénomènes liés à la formation de givre et de neige collante

Du relief de la zone d’implantation
13
De plus les conducteurs peuvent vibrer sous l’effet de forces extérieures variables (vent)
Les pylônes n’ont pas tous la même fonction
Les pylônes d’angle sont des éléments essentiels d’une ligne. Ils se situent aux
changements de direction de la ligne
Ils sont soumis à des forces bien supérieures à celles subies par les autres pylônes
Dans le cas des pylônes d’angle l’effort tend à entraîner les pylônes vers le bas en exerçant
un effort sur les massifs d’ancrage (voir schéma ci-dessous).
On comprendra aisément qu’il soit très dangereux d’installer des pylônes d’angles sur des
flancs de montagne réputés pour leur géologie instable
14
C’est pourtant le cas à Puy Saint Eusèbe où seront situés deux des plus importants
pylônes d’angle de tout le projet 2 x 225 kV
Puy St Eusèbe
15
1.1.4.4 Antécédents géologiques locaux
Commune de Puy Saint-Eusèbe
En 1896, 1931, 1984 et 1986 la commune a été concernée par d’importants glissements de
terrain.
Commentaire : En 1931 évacuation de la population et construction d’un nouveau village.
C’est sur son territoire que doivent se trouver les deux pylônes d’angle ayant à subir le plus
grand effort angulaire. Cela constitue un risque supplémentaire d’entrainement d’autres
pylônes.
Commune de Saint-Martin de Queyrières
L’ancienne école a dû être déplacée du fait des risques provenant de la chute de blocs qui
affectent le versant où RTE envisage d’implanter les 2 lignes de 63 kV aériennes.
Commune de La Bâtie-Neuve
Glissement des Casses.
La troisième tranche du lotissement dit des «Casses-Vivert» a été abandonnée du fait de
désordres survenus dans les deux premières tranches (ruptures de canalisations dues à des
mouvements de terrain).
C’est dans cette partie supérieure que RTE projette de faire passer le P6.
Commune de Châteauroux-les-Alpes
Commune réputée pour ses chutes de blocs.
Détachement d’un bloc de 22 tonnes au cours de l’hiver 2012-2013 (secteur sensible de
Roche Rousse)
16
1.1.5 Aspects climatiques
1.1.5.1 Avalanches
L’étude d’impact RTE recense de nombreux couloirs d’avalanche dans la proximité du
fuseau d’implantation des 2 x 225 kV
En ce qui concerne les 2 lignes 63 kV au dessus de St Martin de Queyrières, le tracé coupe
directement le couloir d’avalanche
1.1.5.2 Phénomène de neige collante
Elle entraine la formation de manchons de glace ; la surcharge de glace peut faire
quadrupler le poids des conducteurs en aluminium et doubler le poids de ceux en cuivre,
exerçant ainsi d’importantes forces verticales sur les pylônes.
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1.1.5.3 Vent fort, tempête
Les tempêtes Lothar et Martin en décembre 1999 frappent la France et montrent la fragilité
du réseau aérien endommagent :

525 lignes à haute et très haute tension dont 280 pylônes de 225 kV et 400 kV

250 000 lignes à basse et moyenne tension (dont 22 500 pylônes et poteaux)

3,4 millions de foyers privés d’électricité
Par comparaison, lors d’une tempête similaire en 1987 dans le Sud-Est de l’Angleterre, tous
les pylônes à haute tension avaient résisté à des vitesses de vent similaires à celles
enregistrées en France
A l’issue des tempêtes de 1999, les travaux d’urgence permettant la remise en service
du réseau ont mobilisé :






50.000 employés d’EDF
45.000 sous-traitants
6.000 soldats
L’aide de 15 nations
400 hélicoptères
14 transports aériens
Pour un coût immédiat :
2.6 milliards €
Au cours de l’année 2000, il fut décidé de renforcer la totalité des réseaux haute et très
haute tension pour un coût évalué à :
7.6 milliards € (source EDF – année
2000)
Les travaux devrait s’achever en 2017 pour un coût estimé de 15 milliards € (source
Daniel Depris)
Une aggravation des aléas climatiques est prévue par les scientifiques dans les
décennies à venir
La déforestation induite par les lignes accentue les effets en cas de vents forts ou
tempête créant de véritables couloirs de vent
Ces couloirs accentuent de manière considérable les forces s’exerçant sur les
conducteurs et les pylônes
En théorie, l’orientation des couloirs des lignes devrait changer régulièrement afin de
minimiser ce phénomène.
En Haute Durance, il s’agit d’un double couloir de vent (80 à 100 m de large) suivant
majoritairement l’axe des vents principaux de Chorges à Embrun
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1.1.5.4 Risques liés aux incendies de forêt
Des feux sont fréquemment causés par des lignes électriques
Les amorçages surviennent d’autant plus vite lorsqu’un vent violent fait balancer les
conducteurs, lesquels se rapprochent d’une végétation très sèche et facilement inflammable.
La présence de lignes à très haute tension multiplie les risques d’impact de foudre en cas
d’orage
Difficultés d’intervention en présence de lignes THT pour les avions bombardiers d’eau
Dans la dernière décennie, feux de l’Argentière et de Saint-Crépin ; plusieurs jours de lutte
sur le secteur des lignes envisagées.
Plus proche dans le temps, en mars 2012, Forêt du Sapet (La Bâtie-Neuve) intervention de 4
canadairs, secteur inaccessible aux moyens terrestres
19
1.1.5.5 Fortes pluies sur terrains fragiles
Le défrichement, la multiplication des lieux de chantier en terrain naturel, la création
pistes d’accès accentuent :
•
•
•
des
L’érosion
Les risques de glissements de terrain
Le lessivage des sols et le risque de pollution des captages d’eau potable
20
1.1.6 Considérations environnementales
Nous ne listerons pas ici tous les impacts environnementaux d’un tel projet mais
insisterons sur 2 aspects particuliers
1.1.5.1 Le « Parc National des Pylônes »
Le Parc National des Ecrins devra-t-il être rebaptisé ainsi ?
La majorité des couloirs de ligne 225 kV se trouve dans l’aire d’adhésion du PNE
Le projet RTE est en contradiction avec différents articles de la Charte du Parc
Déficit en termes d’image pour le Parc tant sur le plan touristique que sur le plan local
1.1.6.2 Dégâts sur l’Avifaune
Le secteur héberge de très nombreuses espèces protégées
La collision avec les câbles accroit la mortalité de ces espèces
Certaines de ces espèces proviennent de la zone cœur du parc d’où un impact sur celle-ci
Ce risque n’est pas nié par RTE mais fortement minimisé
21
1.1.7 Impacts Socio-économiques
1.1.7.1 Problèmes liés aux activités agricoles
-
Phénomène d’amorçage lié aux
différents systèmes d’arrosage
-
Perturbations pour les animaux
d’élevage
-
Mise sous tension des mangeoires,
abreuvoirs, auges
-Mortalité accrue du fait de
l’exposition aux champs
électromagnétiques
De nombreux constats ont été faits
par des professionnels
(vétérinaires)
concluant à l ’existence d’un lien entre
perte de
cheptel et exposition aux
champs
induits d’une ligne
1.1.7.2 Solution aérienne défavorable
pour l’activité touristique et le cadre de vie
Perte d’attractivité de certains sites touristiques
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Perte d’exploitation pour les structures d’accueil
Nombreux sites de parapente/deltaplane impactés
Ces activités disparaitront en cas de réalisation des projets aériens de RTE tels que
soumis à enquête publique
Atteintes multiples aux nombreux chemins de randonnées et pistes VTT
« Le passage à proximité du GR 50 a fait l’objet d’une attention particulière quant
au choix du tracé » (RTE/E.I. Vol. 2C/10 p. 66)
Cette affirmation est incontestable : en effet, le GR 50 est coupé seulement 16 fois
par les lignes entre Chorges et St Clément
Le projet RTE est en contradiction avec les études et projets de développement
d’activités touristiques estivales portés par le Conseil Général et le Comité
Départemental du Tourisme des Hautes Alpes
1.1.7.3 Perte de valeur immobilière croissante avec la proximité de la ligne
.
Moins de 200 m : 30%
Moins de 100 m : de 50 à 100%
La dépréciation est identique pour les terres agricoles
1.1.7.4 Nuisances sonores (effet couronne)
Il est d’autant plus important que la tension est élevée.
Il s’agit d’un crissement continu qui augmente quand l’air est humide et/ou lorsque les
conducteurs sont sales ou en mauvais état.
Cette nuisance sonore peut en outre engendrer un état de stress chez les personnes
sensibles aux désordres acoustiques
1.1.7.5 Danger pour les sports aériens et hélicoptères
Risques supplémentaires pour l’aviation de loisirs.
Présence à proximité des aérodromes de Tallard et Saint-Crépin
Difficultés accrues pour les hélicoptères du secours en montagne et transports
médicaux urgents.
23
Nombreux accidents avec les lignes pour hélicoptères participant à des missions de
sauvetage en montagne. Mirage 2000 et ligne THT de Sisteron.
1.1.7.6 Solution aérienne peu favorable à l’emploi dans le département
La solution aérienne nécessite l’intervention d’entreprises très spécialisées que nous n’avons
pas dans le département
Le montage de pylônes, par exemple, requiert des hélicoptères gros porteurs.
La contribution AHD à l’enquête publique démontre que l’on est très loin du calcul de 2000
emplois sur 7 ans annoncé par la CCI.
Seul 10% du montant du génie civil sera accessible aux entreprises locales
24
1.1.8 Risques Sanitaires
1.1.8.1 Des risques sanitaires non pris en compte
Augmentation du nombre des cancers dans la proximité des lignes
Perturbation des mécanismes cellulaires
Les experts situent la limite de dangerosité à environ 250 m des lignes pour un taux
d’exposition permanent de l’ordre de 0.2 µT (micro tesla)
Des études menées aux Etats-Unis, dans les années 70 ont démontré les effets en
matière de mécanismes cellulaire et de cancérogénèse : selon ces études, il existe un risque
de leucémie pour les personnes vivant dans le proche environnement des lignes aériennes,
et essentiellement pour les enfants
Les liens de causalité entre champs électromagnétiques à très basse fréquence sont
confirmés par des études suédoises, américaines et franco-canadiennes (leucémie des
enfants)
Ces études sont passées sous silence par RTE et les autorités administratives.
Par ailleurs il faut remarquer que les compagnies d’assurances refusent de couvrir les
risques qui seraient imputables à une exposition aux champs électromagnétiques (contrats
de responsabilité civile)
1.1.8.2 Un principe de précaution bafoué
RTE se sert de la norme de 100 µT pour justifier de l’innocuité des ondes
électromagnétiques
Cette norme concerne la valeur d’exposition maximale instantanée du public
L’utiliser comme référence pour les lieux de vie est une manipulation mensongère
Dans sa brochure sur les Champs électromagnétiques publiée en 2012, RTE persiste à
entretenir la confusion
Le seuil de 100 micro tesla évoqué par
la CENELEC (un organisme européen
de normalisation électrique) est sans la
moindre valeur au niveau de la santé
publique. Il est pourtant utilisé par RTE
bien qu’étant 500 fois plus élevé que
celui qui a été mis en évidence par
plusieurs études sérieuses à savoir
0,2µT.
Cette norme de 100µT a été établie en
vertu des préoccupations industrielles et
non de santé humaine.
25
1.1.8.3 Des comparaisons douteuses et manipulatrices
De manière identique la comparaison des ondes produites par les appareils ménagers
rentre dans le cadre d’une exposition ponctuelle
L’utiliser à des fins de communication telle que le font EDF et RTE dénote une volonté
manifeste de tromperie
Comparer le champ magnétique terrestre (champ continu) au champ magnétique
alternatif du courant électrique 50 Hertz (inversion 100 fois par seconde) est la encore
pure manipulation
26
1.1.8.4 Des instructions officielles qui laissent sceptique
L’instruction du 15 avril 2013 émanant du Ministère de l’Ecologie « recommande » de
ne pas construire d’écoles, de crèches ou de maisons de retraite à moins de 100
mètres des ouvrages électriques
Ce texte est franchement hypocrite
Ou bien il y a risques et il faut interdire purement et simplement
Ou bien il n’y a pas de risques et cette « instruction » ne sert à rien
Il s’agit là d’un système astucieux mais fort peu courageux qui permet de
renvoyer la
balle dans le camp des « collectivités territoriales et des autorités en charge de la délivrance
des permis de construire »
La mention « dans la mesure du possible » est particulièrement choquante quand on sait
que l’enjeu est la santé et la vie des enfants.
Mentionnons que le droit français permet aux élus municipaux d’adopter
unilatéralement un arrêté d’interdiction lorsqu’une installation ou un ouvrage
quelconque (comme une ligne électrique) menace la santé ou la sécurité d’un ou
plusieurs habitants de la commune
En Conclusion
« Les lignes aériennes appartiennent à la préhistoire
de l’électricité »
D. Depris
27
1.2 QUELLES SOLUTIONS POUR LA HAUTE-DURANCE ?
1.2.1 Enfouissement - Le savoir-faire de RTE
1.2.2 Solutions d’enfouissement en Haute-Durance
1.2.3 Avantages techniques des solutions enfouies
1.2.4 Avantages sanitaires des solutions enfouies
28
Année 1989
29
1.2.1 Enfouissement - Le savoir-faire de RTE
1.2.1.1 L’exemple de Paris
Premières lignes souterraines en 220kV en 1935 (câbles à huile)
Actuellement, plus de 2000 km de câbles 225 kV enfouis en région parisienne
La carte EDF-RTE du réseau HTB/THT/EHT de la région parisienne
30
1.2.1.2 L’exemple de la liaison Savoie-Piémont
La procédure a commencé par un projet 400 kV en aérien (années 1980)
Abandon suite à la contestation des Elus et de la population
Nouveau projet de liaison 320 kV en courant continu enfouie sur 100 km
En cours de réalisation
Cette liaison souterraine d’une centaine de km est actuellement en cours de réalisation. La
procédure a débuté dans les années 80 avec un projet aérien de 400kV non destiné
officiellement à l’Italie. Bien qu’ayant été déclaré d’utilité publique, le projet aérien a été
abandonné par RTE devant la contestation des élus et de la population. C’est finalement une
ligne souterraine de 320kV (courant continu) qui a été retenue.
31
1.2.1.2 L’exemple de la liaison France-Espagne
La procédure a commencé par un projet 400 kV en aérien (années 1978)
Abandon suite à la contestation des Elus et de la population
Nouveau projet de liaison 320 kV en courant continu enfouie sur 100 km
En cours de réalisation
Financée en partie par les fonds européens
1.2.1.3 L’exemple de la liaison Boutre-Carros (Filet de !sécurité PACA)
La procédure a commencé par un projet 400 kV en aérien (années 1990) dans le
Verdon
Abandon suite à la contestation des Elus et de la population, confirmé par l’arrêt du
Conseil d’Etat.
Nouveau projet de liaison 225 kV enfouie : 110 km en 3 tronçons dont un de 65 km
« Les savoir-faire de pointe mobilisés sur le filet de sécurité PACA
permettent d’établir
un record mondial : celui de la plus longue liaison souterraine 225000volts en courant
alternatif à ce niveau de puissance » et d’ajouter «projet majeur pour la sécurisation
électrique de PACA »
(Dossier de presse RTE)
32
1.2.2 Solutions d’enfouissement en Haute-Durance
1.2.2.1 Tracés envisageables
Les possibilités de tracé sont multiples :
Passage sous emprise publique : RN 94, voie ferrée
Voiries communales
Domaine agricole
33
34
Le rôle des sociétés câblières
Dans le cas d’un projet enfouis, ce sont les bureaux d’étude des entreprises câblières qui
déterminent :
Le tracé de détail
Le choix du type de câble
Les types de matériels utilisés
En outre, elles chiffrent le projet et s’engagent sur un devis détaillé
35
1.2.2.2 Les aspects techniques d’enfouissement sous voirie
Utilisation de câbles à isolation synthétique posés en trèfle jointif
1ères réalisations en 1969
Actuellement le diamètre de chaque câble 225 kV est de 10 cm
36
Pose en caniveau en bord de route
Chantier de faible encombrement nécessitant un alternat de circulation sur 200 m
Le raccordement des câbles se fait au moyen de chambres de jonction espacées de
800 à 1200 m
37
Les tourets de câbles sont amenés ultérieurement par la route et mis en place d’une
chambre de jonction à l’autre
Les câbles sont reliés entre eux par des blocs de jonction préfabriqués étanches
38
Compensation de l’énergie réactive au moyen de Bobines d’Inductance Shunt (BIS)
Celle-ci pourrait être installée au niveau du poste de transformation d’Embrun-Pralong
Ce modèle correspond à une unité de compensation d’énergie réactive 400 kV
1.2.2.3 Les aspects techniques d’une solution immergée
Plusieurs tracés sont possibles
39
Immersion sur la totalité de la longueur du lac (Serre-Ponçon à Crots)
Immersion partielle avec chambres de jonction accessibles
40
La pose des câbles immergés est réalisée à l’aide d’une barge
Les solutions mixtes sont possibles permettant la réalisation d’un projet sous voirie
avec traversée immergée à proximité du pont de Savines le lac
Le passage des autres infrastructures routières pouvant se faire « sous tablier »
41
Le coût lié à l’immersion des câbles est largement compensé par l’absence de Génie
civil
De plus, RTE n’aurait qu’EDF comme interlocuteur sur ce tronçon
1.2.3 Avantages techniques des solutions enfouies
Réduction par 2 des pertes d’énergie liées au transport de l’électricité
Surcharge possible de 200% pendant une dizaine d’heures alors que la technique
aérienne ne permet qu’ une surcharge de 50% pendant 15 mn
Cette capacité de surcharge peut servir à gérer les pointes et offre un délai
supplémentaire primordial en cas d’avarie grave sur le réseau
Le taux de pannes des câbles souterrains est quasiment nul = 1 défaut tous les 20 à
25 ans pour 100km de câble
Les pannes sont 20 à 30 fois plus nombreuses en aérien
Les pannes les plus courantes se limitent souvent à la jonction de 2 tronçons de
câbles, donc dans la chambre de jonction accessible
Aucune incidence des risques naturels ou climatiques
Le réseau passant en fond de vallée est à l’abri des risques liés à la géologie
Accessibilité du réseau en cas d’intervention
Le réseau passant en fond de vallée est facilement accessible quelque soit la saison
Intégration de la fibre optique lors de la réalisation du génie civil
Le réseau passant en fond de vallée se situe au plus prés des zones à desservir
Plus le taux d’enfouissement est important plus la qualité de l’électricité est élevée
Stabilité de la tension et absence de coupures
42
Nous ne pouvons donc plus accepter d’entendre
« La haute et la très-haute tension, cela ne s’enfouit pas »
(Gilles Ménage, président d’EDF de 1992 à 1995)
1.2.4 Avantages sanitaires des solutions enfouies
1.2.4.1 Rappel des Normes
Il convient de distinguer les cas d’exposition instantanée et d’exposition permanente
Exposition instantanée : les valeurs maximum en France :
-
pour le public : 5000 V/m et 100 micro teslas (μT)
pour les professionnels : 10 000 V/m et 500 micro teslas (μT)
Exposition permanente : valeur maximum retenue en France
:
- pour le public et les professionnels : 0,4 micro teslas (μT)
(Centre International de Recherche sur le Cancer de Lyon en 2001)
Certains pays préconisent un seuil de 0,2 micro teslas (μT) et certains organismes de
recherche recommandent un seuil de 0,05 micro teslas (μT) dans les zones de repos
Le rapport ministériel de 2010 sur la maîtrise de l'urbanisme autour des lignes de transport
d'électricité préconise l'instauration d'une « zone de prudence » pour les habitations et lieux
sensibles (hôpitaux, écoles, crèches...) à 1μT de valeur de champ maximale
43
Pour mémoire, le Centre International de Recherche contre le Cancer a classé en 2002, les
champs magnétiques de basse fréquence (lignes électriques) comme potentiellement
cancérigènes pour l’homme
1.2.4.2 Comparatif des valeurs de champs électromagnétiques (CEM)
CEM lignes aériennes sont fonction de :
Positionnement des conducteurs
L’écartement des conducteurs
Type de câbles utilisés
Nombre de ternes par phase
L’intensité du courant
CEM lignes enfouies sont fonction de :
La configuration de pose
Type de câbles utilisés
De l’intensité du courant
Pour pouvoir comparer les valeurs de champs de différents ouvrages, il faut absolument
avoir la même intensité de référence
Documentation RTE publiés en 2005
Valeurs de champs magnétiques exprimées en micro teslas (μT)
THT 225 kV aérien
THT 225 kV enfouie
0m
20
6
5m
-
1
20 m
-
0.1
30 m
3
-
100 m
0.3
-
44
En utilisant ces chiffres issus de la documentation officielle de RTE, le constat est
sans appel
Les lignes enfouies sont à minima 3 fois moins nocives à l’aplomb des conducteurs
De plus les valeurs décroissent beaucoup plus rapidement dans le cas d’une ligne enfouie
lorsque l’on s’écarte de celles-ci
Remarque : il est toujours difficile d’utiliser des documents RTE dans la mesure ou la valeur
d’intensité du courant électrique n’est pas précisée
Documentation Daniel DEPRIS
Mesures effectuées en situation réelle (μT)
45
Documentation RTE
46
La valse des chiffres (μT)
Publication 2005
Publication 2010
Nous constatons que les valeurs de champ B qui sont reproduites ci-dessus sont totalement
différentes des celles qui figuraient dans la brochure de 2005.
On passa ainsi de 30 µT à 6 µT pour les lignes 400 kV, de 20 µT à 4,3 µT pour le 225 kV et
de 10 µT à 2,1 µT pour le 63/90 kV, du moins si nous considérons les chiffres donnés
comme étant ceux des valeurs d’induction maximale que l’on pourrait mesurer sous de tels
ouvrages. Les autres chiffres sont à l’avenant
Ici, l’intention malveillante devint absolument et définitivement incontestable.
Il y a volonté manifeste de tromper, de désinformer et de manipuler les élus de la
République, ce document de 2010 ayant été publié conjointement avec l’Association
des Maires de France
Deuxième partie
2.1 Le chiffrage des projets 225 kV
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2.2 La notion de coût comptable
2.3 La gestion des pointes de consommation
2.1 Investissements
Préambule
Les chiffrages ci après s’entendent hors postes de transformation et dépose des lignes
existantes
2.1.1 Projet RTE en aérien – source RTE
P 4 : 47,8 millions d’€
P 6 : 27,4 millions d’€
Au total : 75,2 millions d’€
2.1.2 Projet RTE en aérien – expertise D. DEPRIS
Le coût kilométrique pour un ouvrage classique sur pylônes treillis est de 500 000 €
Le coût kilométrique pour un ouvrage en configuration de pose difficile est à majorer de 40 à
100%
En Haute Durance, sur près de 30 km (Chorges –
Châteauroux), soit les 2/3 du projet, la nature
géologique des terrains ainsi que le relief impliquent
des coûts estimés entre 1 et 2 millions d’€/km
(équipes héliportées, massifs d’ancrage spéciaux,
pistes d’accès)
Le coût de construction effectif des 2 lignes aériennes P 4 et P6 pourrait être compris
entre 100 et 120 millions d’euros
2.1.3 Projet en réalisation souterraine
L’analyse des réalisations récentes en 225 kV, nous pouvons avancer un coût kilométrique
de l’ordre de 0,9 à 1,2 million d’euros par kilomètre
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Ouvrage constitué de 3 câbles unipolaires posés en trèfle jointif dans des caniveaux (pose
classique en bordure de voirie)
Dans le cas de la Haute Durance, le budget se décompose de la manière suivante :
Fournitures, accessoires et pose des câbles :
70 à 75 millions d’€
Poste génie civil :
40 à 45 millions d’€
Poste de compensation d’énergie réactive :
5 à 6 millions d’€
Budget total
115 à 126 millions d’€
2.1.4 Constats
Le budget RTE a été sous-estimé 75,2 M€ au lieu de 100 à 120 M€
La solution enfouie en Haute Durance sera sensiblement
équivalente (115 à 126 M€) à la solution aérienne en termes
d’investissement
En revanche, la part des travaux accessibles aux entreprises haut-alpines sera de :
Aérien : 10 % (du génie civil)
Souterrain : 70 % (du génie civil)
2.2 Le coût comptable de l’ouvrage
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Le coût comptable d’un projet est généralement calculé sur les 40 premières
années d’utilisation d’une ligne
Il inclut les coûts d’investissement et les coûts d’exploitation afin d’établir une
analyse prévisionnelle
Quelque soit le type d’ouvrage réalisé, RTE n’intègre jamais le coût
d’exploitation dans le chiffrage du projet
2.2.1 Coût d’exploitation pour une ligne 225 KV aérienne
•
Frais d’études et de procédures (5% du projet)
•
Frais de gestion et de maintenance (750€/km et 30 €/km/an)
•
Pertes d’énergies (40 cts/kWh)
Sur 40 années d’exploitation
12,5 millions d’€
Sans compter les dépenses non quantifiables
Rappel : les tempêtes de 1999 ont coûté 2.6 milliards € de travaux immédiats
2.2.2 Coût d’exploitation pour une ligne 225 kV souterraine
•
Frais de gestion et de maintenance négligeables
•
Pertes d’énergies réduites
Sur 40 années d’exploitation
0,27 millions d’€
Dépenses non quantifiables : rarissime
2.2.3 Comparatif des coûts comptables
Dans tous les cas de figure, le coût comptable (investissement +
exploitation) d’un ouvrage enfoui est inférieur à celui d’un ouvrage
aérien
2.3 La gestion des pointes de consommation
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Comment palier aux pointes de consommation sans surdimensionner le
réseau ?
Pour la Haute-Durance, il s’agit de pointes spécifiques qui ne concernent que certaines
heures de la nuit (3h à 7h du matin) et certaines périodes (fonctionnement des canons à
neige)
2.3.1 Unités locales de production
La mise en place d’unités locales de production spécialement conçues pour fournir le
courant de pointe nécessaire est une possibilité.
•
Les unités thermiques d’appoint.
Centrales d’appoint dotées de turbines à gaz modernes (faible niveau de pollution
atmosphérique – occupent peu d’espace- mises en service en quelques minutesentretien peu onéreux-puissance entre 3 et 500MW.
•
Les piles à combustible.
Une pile de 250Kw n’occupe pas plus d’espace qu’un petit transformateur MT/BT –
elles peuvent être alimentées par toutes sortes de carburant permettant d’extraire de
l’hydrogène, d’être silencieuses et de ne pas rejeter de polluants dans l’atmosphère.
Rendement de l’ordre de 70 à 80%
La pile à combustible délivre sa pleine puissance dès la mise en marche.
2.3.2 Les réseaux enfouis
Correctement dimensionnés les câbles THT 225 kV enfouis permettent d’absorber des
surcharges ponctuelles
Pour mémoire : surcharge possible de 200% pendant une dizaine d’heures.
2.3.3 La Maitrise de la Demande d’Électricité (MDE)
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Elle s’appuie plus particulièrement sur :
•
Les nouvelles réglementations thermiques
•
L’emploi d’équipements peu énergivores
•
L’évolution des systèmes de chauffage
.
L’un des objectifs du Schéma Régional Climat Air Energie est la baisse de la consommation
d’électricité en Région PACA.
2.3.4 Les dispositifs d’effacement de pointe
Les lois NOME (2012) et BROTTES (2013) obligent les opérateurs à organiser un
marché de capacité et d’effacement à partir de 2015
Ecowatt Bretagne
Ecowatt PACA
Opérateurs indépendants.
CONCLUSION
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Le projet aérien actuel relève de techniques obsolètes
Le projet aérien actuel ne garantit pas la sécurité
d’approvisionnement de la Haute Durance
Les solutions ayant recours à l’enfouissement sont
systématiquement écartées par RTE au nom du Taux de Rentabilité
Immédiate
L’absence des 2 projets P3 et P5 lors de l’Enquête Publique fausse
le bilan global et introduit un doute sur leurs caractéristiques
réelles
En conséquence
Nous demandons au Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de
l’Énergie
•
De rejeter les projets RTE actuels.
• De privilégier l’enfouissement pour le projet Haute Durance
• De mettre le projet en conformité avec les orientations énergétiques
régionales, nationales et européennes
L’association Avenir Haute Durance propose aux communes concernées
•
D’organiser un scrutin référendaire sur le projet.
•
De prendre un arrêté d’interdiction concernant la construction d’ouvrages
susceptibles de menacer la santé ou la sécurité.
Les précédents de la Maurienne, des Pyrénées et du Verdon ayant montré que
la détermination des élus et des populations est de nature à infléchir des
décisions technocratiques, l’association Avenir Haute Durance
• Intentera une action en justice en cas de signature de la DUP
• Portera réclamation devant la Commission des pétitionnaires de l’Europe
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