Spectroscopie Electronique : Notions de base et fondamentales
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Spectroscopie Electronique : Notions de base et fondamentales
Spectroscopie Electronique : Notions de base et fondamentales Journées du réseau Plasmas Froids du CNRS, 9 au 12 octobre 2012 Xavier Mercier 1 Préambule 2 Préambule Max Planck (Nobel – 1918) En reconnaissance des services rendus à l'avancement de la physique par sa découverte des quanta d’énergie Quantification de l’énergie d’oscillation électronique d’un corps noir Albert Einstein (Nobel – 1921) Effet photoélectrique Quantification des états d’énergie de la matière et de la lumière (Rq : Etat corpusculaire de la lumière proposé par Newton 200 ans plus tôt…) Niels Bohr (Nobel - 1922) Pour ses contributions à la recherche sur la structure des atomes et sur le rayonnement qu'ils émettent Modèle de Bohr (1913) : quantification des niveaux d’énergie électroniques permettant de calculer le spectre de l’atome d’hydrogène Base du développement de la théorie quantique et de la spectroscopie Introduction Le spectre électromagnétique : 4 Introduction Effet d’une radiation electromagnétique sur la matière Longueur d’onde / Energie Interaction onde/molécules 109 nm / 0.01 cm-1 / 1.24x10-6 eV Radio Frequence Retournement de spin 106 nm / 10 cm-1 Micro-onde Rotation des molécules 104 nm / 1000 cm-1 / 0.124 eV Infra rouge Vibrations des liaisons 500 nm / 20000 cm-1/ 2.48 eV Visible Excitation électronique 200 nm / 50000 cm-1/ 6.16 eV Ultraviolet Excitation électronique 10 nm / 1x10-6 cm-1/ 124 eV Rayons X Ionization moléculaire / 1.24x10-3 eV 5 Introduction : Spectroscopie Electronique ? Les niveaux d’énergie à considérer : n’ ∆Eelec ~ 30000 cm-1 ∆Evib ~ 1000 cm-1 ∆Erot ~ 10 cm-1 V’’=4 3 2 1 0 n’’ Eelec E vib J’’= 4 3 2 1 0 E rot Energie totale d’un niveau rovibronique : ET = Eelec + Evib + Erot 6 Introduction : Spectroscopie Electronique ? Energie (cm-1) Transition entre 2 états électroniques Changement de niveau électronique – vibrationnelle - rotationnelle E’ 30000 V’=0 5 4 3 2 1 J’’=0 Transition rovibronique V’’=1 0 E’’ V’’=0 OH (A2ΣX2Π) (0-0) T=1800 K 7 ν (cm-1) Introduction : Spectroscopie Electronique ? Informations contenues dans un spectre ? T=1800 K OH (A2ΣX2Π) Position des raies - Identifications des espèces Intensité des raies - Population et Température (loi de Boltzmann) - Probabilités de transition Nombre d’onde (cm-1) ou Longueur d’onde (nm) 8 Sommaire : Part I) Positions des raies (identification des espèces) 1 ) Détermination des énergies des niveaux rovibroniques 2 ) Nomenclature des états et des transitions électroniques Part II) Intensité des raies (Température et Population) 1)Définition du facteur de Boltzmann 2)Probabilités de transition (Coefficients d’Einstein, forces d’oscillateur…) 9 Les niveaux d’énergies dans les molécules Approximation de Born-Oppenheimer : Les mouvements des noyaux (vibration/rotation) sont bien plus lents que ceux des électrons et peuvent donc être traités indépendamment. De même les mouvements de rotation sont bien plus lents que ceux de vibration. On peut également les découpler pour résoudre l’équation de Schrödinger pour le calcul de l’énergie totale de la molécule : ∧ ∧ ∧ ∧ H Ψ T = E T Ψ T ⇒ H Ψ e = E e Ψ e et H Ψ v = E v Ψ v et H Ψ r = E r Ψ r L’énergie totale d’un niveau rovibronique peut donc s’exprimer sous la forme : ET = Ee+Ev+Er (Ee = 1-10 eV / Ev = 0,1-1 eV / Er = 10-4-10-3 eV) ( 1eV = 1.6022.10-19 J = 8 065.73 cm-1 ) En spectroscopie on utilise généralement les termes: Sn = Te(n) + G(v) + F(J) (cm-1) Avec Te(n) = Ee/hc G(v) = Ev/hc F(J) = Er/hc n = nombre quantique électronique v = nombre quantique vibrationnel J = nombre quantique rotationnel 10 Les niveaux d’énergies dans les molécules 1) Energies vibrationnelles : Ev ? Vibration 2) Energies rotationnelles : Er ? Rotation 11 Les niveaux d’énergies dans les molécules Energie vibrationnelle Molécule en vibration traitée comme un oscillateur anharmonique Energie quantifiée représentée par une courbe de Morse Vibration Seuls certains niveaux d’énergie sont accessibles et définis par le nombre quantique v Ecart énergétique entre les niveaux diminue quand v augmente 12 Les niveaux d’énergies dans les molécules Energie vibrationnelle Expression de l’énergie vibrationnelle : 2 1 1 1 E(v) = h.c.ωe v + − h.c.ωe x e v + + h.c.ωe y e v + 2 2 2 3 Terme de vibration correspondant : 2 G(v) = E(v) 1 1 1 = ωe v + − ωe x e v + + ωe y e v + hc 2 2 2 3 (cm −1 ) ωe = frequence de vibration fondamentale de l’oscillateur harmonique (cm-1) ωexe : 1ère Cte d’Anharmonicité (cm-1) ωeye : 2ème Cte d’Anharmonicité (cm-1) (Valeurs tabulées dans la littérature) 13 Les niveaux d’énergies dans les molécules Energie rotationnelle Rotateur non-rigide (distance interatomique r varie au cours de la rotation) Energies rotationnelles Er(J) quantifiées (nombre quantique J) Vibration impacte l’énergie des niveaux rotationnels (force de distorsion centrifuge associée à la constante Dv ) Terme de rotation initial : F(J)=Er(J)/hc=B.J.(J+1) F(J) = Bv.J.(J+1) - Dv.J2.(J+1)2 Dv = cte de distorsion centrifuge (cm-1) Dv ~ 10-4.Bv (Contribution de Dv plus importante pour les niveaux rotationnels élevés) Rq : Bv est définie par l’expression : Bv = Be –αe(v+½) (où αe~ 10-2.Be) Be = cte rotationnelle à l’équilibre 14 Les niveaux d’énergies dans les molécules Impact de la distorstion centrifuge E (cm-1) Impact de la distorsion centrifuge sur l’énergie des niveaux rotationnels et la position des raies du spectre de rotation (cm-1) 15 Les niveaux d’énergies dans les molécules Energies électroniques, vibrationnelles, rotationnelles On récapitule… Energie totale d’un niveau rovibronique : ET = Ee + Ev + Er Terme global :S(n,v,J) = Te(n) + G(v) + F(J) (cm-1) S(n,v,J) = Te(n) + ωe(v+½ ) - ωexe(v+½)2 + Bv.J(J+1) – Dv(J(J+1))2 La position des raies (nombre d’onde, cm-1) est définie par la différence des 2 termes globaux des 2 niveaux d’énergie considérés : ν = S(n,v,J)’ – S(n,v,J)’’ = [(Te(n’) - Te(n’’)] + [G(v’) –G(v’’)] + [F(J’) – F(J’’)] (cm-1) (Les indices ’ et ’’ correspondant respectivement aux états de plus haute et de plus basse énergie) 16 Les niveaux d’énergies dans les molécules Structure des spectres électroniques : Structure rotationnelle fine d’une bande vibrationnelle : ν = [(Te(n’) - Te(n’’)] + [G(v’) – G(v’’)] + [F(J’) – F(J’’)] ν= ν0 + [F(J’) – F(J’’)] (cm-1) En négligeant la force de distorsion centrifuge Dv, la position des raies est définie en première approximation par l’équation : ν = ν0 + Bv’.J’.(J’+1) - Bv’’.J’’.(J’’+1) (cm-1) 17 Les niveaux d’énergies dans les molécules Structure des spectres électroniques : Formule générale pour la positions des raies : ν = ν0 + Bv’.J’.(J’+1)- Bv’’.J’’.(J’’+1) On définit 3 familles de raies en fonction de ∆J=J’-J’’ : ∆J = -1 Branche P : νP = ν0 + Bv’.J’’.(J’’-1) - Bv’’.J’’.(J’’+1) ∆J = 0 Branche Q : νQ = ν0 + (Bv’ - Bv’’).J’’.(J’’+1) ∆J = +1 Branche R : νR = ν0 + Bv’.(J’’+1).(J’’+2) - Bv’’. J’’.(J’’+1) 18 Les niveaux d’énergies dans les molécules Structure des spectres électroniques : Diagrammes de Fortrat : Branches P, Q et R en fonction des valeurs de Bv’’ et Bv’ Tête de bande (R) Q P 30000 Tête de bande (P) 31000 R 33000 32000 R P Q (cm-1) Structure du spectre de raies 19 Les niveaux d’énergies dans les molécules Ex : Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) (En première approximation ) Données spectro : J’’ Raies P ν0 = 32402.06 cm-1 Bv’’ =18.54 cm-1 Bv’ =16.97 cm-1 Raies Q J’’ Bv’’>Bv’ Tête de bande R Raies R J’’ J’’ 20 ν (cm-1) Les niveaux d’énergies dans les molécules Définition précise l’énergie des niveaux rotationnels : (Ça se complique … un peu…) Nécessite la prise en compte de l’interaction entre les orbitales électroniques, le spin des électrons et les noyaux lors de la rotation. R R : Le moment angulaire de rotation des noyaux L L : Le moment angulaire orbital électronique total Λ S S : Le moment angulaire intrinsèque électronique total (spin) Σ J : La résultante du couplage des moments angulaires totaux Modification des énergies des niveaux rotationnels fonction des couplages entre ces différents moments angulaires : F(J) = BvJ(J+1) - Dv.J2(J+1)2 ± H(J) Nature et la force des couplages définies par 5 cas limites : Cas de Hund (a), (b), (c) (d) et (e) 21 Les niveaux d’énergies dans les molécules Cas idéal : Toupie symétrique 1) On néglige l’influence de S 2) L fortement couplé à l’axe internucléaire J R Composante de L suivant cette axe : Λ Λ = −L,−L + 1,..., L − 1, L (Valeurs permises par mécanique quantique) Λ L Moment angulaire total J=Λ+R J=Λ, Λ+1, Λ+2, … (Λ≥0) (Valeurs permises par mécanique quantique) Energies rotationnelles : F(J) = BvJ(J+1) - Dv.J2(J+1)2 + (A-Bv)Λ2 (Solutions pour la fonction d’onde dans ces conditions) (Rq : A=constante pour une toupie symétrique) Les niveaux d’énergies dans les molécules 1) L fortement couplé à l’axe internucléaire Λ Cas (a) de Hund : 2) S fortement couplé à l’axe internucléaire Composante de S suivant cette axe : Σ J Σ = −S,−S + 1,..., S − 1, S R Ω Λ L (Valeurs permises par mécanique quantique) Résultante de ce couplage : Ω = Λ + Σ Ω=Λ+Σ Σ (Valeurs permises par mécanique quantique) S Moment angulaire total J=Ω+R J=Ω, Ω+1, Ω+2, … (Valeurs permises par mécanique quantique) Energies rotationnelles : F(J) = BvJ(J+1) - Dv.J2(J+1)2 + (A-Bv)Ω2 (Solutions pour la fonction d’onde dans ces conditions) (A=constante de couplage spin/orbite) Les niveaux d’énergies dans les molécules Cas (b) de Hund : S 1) L fortement couplé à l’axe internucléaire Λ 2) S découplé à l’axe internucléaire Σ n’est pas défini Résultante de ce couplage : Ν = Λ + R N=Λ, Λ+1, Λ+2, … J (Valeurs permises par mécanique quantique) N R Moment angulaire total J = N + S J=N+S, N+S-1, …, |N-S| (Valeurs permises par mécanique quantique) Λ L Expression de l’énergie rotationnelle diffère selon l’état électronique de la molécule : Ex : Etat 2Σ : F1(N) = BvN(N+1) - Dv.N2(N+1)2 + (A/Bv)(N+½) F2(N) = BvN(N+1) - Dv.N2(N+1)2 - (A/Bv)(N+½) Les niveaux d’énergies dans les molécules Exemples de formulations pour les énergies rotationnelles F(J) : 1ère état excité de OH (A2Σ) Etat fondamental de OH (X2Π) Ces expressions permettent le calcul des énergies rotationnelles Fi(N) selon l’état électronique de la molécule. 25 Les niveaux d’énergies dans les molécules Cas (a) ou Cas (b) de Hund ? Cas (b) de Hund : 1) Etats Σ (molécules pour lesquelles Λ=0) 2) Molécules légères (même si Λ≠0) Faible couplage de S avec l’axe internucléaire Cas plus général : Cas (a) de Hund pour les premiers niveaux rotationnels Cas (b) de Hund lorsque la rotation s’accélère (J élevé). Rq : En pratique, on considère souvent un Cas (b) de Hund même si cette approximation est discutable pour les petites valeurs de J. Cas (b) de Hund et Cas intermédiaires Formulations des énergies des niveaux rotationnels Fi(N) définies selon l’état électronique de la molécule. 26 Les niveaux d’énergies dans les molécules Rq : Particularité pour les états électroniques possédant une composante Λ≠0 (i.e. états Π, ∆, Φ…) La composante rotationnelle est divisée en 2 niveaux d’énergie et on différencie ces 2 niveaux par un indice ‘e’ et ‘f’ : Fe(J) = F(J) + δe.J(J+1) Ff(J) = F(J) + δf.J(J+1) Rq : cette levée de dégénérescence (lambda-doubling) est toujours extrêmement faible. 27 Classifications des Etats Electroniques Notations des états électroniques Ex : X2Π1/2, Α3Σ+, b3Πg . . . Multiplicité de spin L 2S+1 Etat : Σ, Π, ∆… pour Λ = 0,1,2… χΩ Ω = Λ+Σ Cette notation est précédée d’une lettre ‘X, A, B, C…’ correspondant respectivement à l’état fondamental, au premier état excité, au deuxième état excité et ainsi de suite. Si la multiplicité de l’état excité est différente de celle de l’état fondamental, on utilise les minuscules ‘a, b, c….’ 28 Classifications des Etats Electroniques Ex : Courbes d’énergie potentielle du radical C2 29 Classifications des Etats Electroniques Symétrie des états électroniques : Parité : On distingue les états d’une molécule de part le comportement (symétrique ou antisymétrique) de leur configuration électronique par rapport à 2 opérations de symétrie différentes : La symétrie par rapport à l’opération d’inversion est notée ‘g’ (et ‘u’ dans le cas contraire) La symétrie par rapport à l’opération de réflexion est notée ‘+’ (et ‘-’ dans le cas contraire) 30 Energies des Niveaux Rotationnels pour OH Ex : Transition (A2Σ+ X2Π) de la molécule OH Cas (b) de Hund : X2Π Etat fondamental E (cm-1) N = Λ , Λ+1, Λ+2… J = N+S, N+S-1, …, N-S Etat Π Λ=1 donc N=1,2,3... 2S+1=2 S= ½ F1 J=N+ ½ F1e F1f N F2e F2 J=N- ½ 4 niveaux rotationnels pour un niveau N donné F2f Lambda-doubling (Λ≠0) 31 Energies des Niveaux Rotationnels pour OH Ex : Transition (A2Σ+ X2Π) de la molécule OH N = Λ , Λ+1, Λ+2… J = N+S, N+S-1, …, N-S Cas (b) de Hund : A2Σ Etat excité E (cm-1) 2S+1=2 S= ½ Etat Σ Λ=0 donc N=0,1,2... F1 J=N+ ½ 2 niveaux rotationnels pour un niveau N donné N F2 J=N- ½ 32 Détermination des énergies des niveaux rotationnels E (cm-1) Transition (A2Σ+ X2Π) de la molécule OH J’=N’+ ½ F1 Etat : A2Σ+ N’ F2 J’=N’- ½ Règles de Sélection ? J’’=N’’+ ½ F1e F1f N’’ F2e J’’=N’’- ½ F2f Etat : X2Π 33 Transitions Electroniques Règles de sélection : 1) Cas général : ∆J = 0, ± 1 (J’’=0 J’=0 interdite) + -;+ + et - interdites 2) Cas (a) de Hund : ∆J = 0 interdite si Ω’=Ω’’=0 ∆Λ = 0, ± 1 ∆S = 0 ∆Σ = 0 3) Cas (b) de Hund : ∆Λ = 0, ± 1 ∆S = 0 ∆Ν = 0, ± 1 et ∆Ν = 0 interdite si Λ’= Λ’’=0 (Σ Σ) 34 Transitions Electroniques Notation des transitions électroniques : Ex : QP12(5), Q3(3), SR13(12), . . . Y = O, P, Q, R, S ∆N = -2,-1,0,1,2 Y X X = P, Q, R ∆J = -1,0,1 αβ α=1 ,2 ,… J’ = N’+S , N’+S-1,… (J ou N) β=1 , 2 ,… J’’= N’’+S , N’’+S-1, … Ainsi pour la molécule OH, on obtient 12 transitions possibles entre états électroniques : Les raies : OP12, P1, P2, QR12, PQ12, Q1, Q2, RQ21, QP21, R1, R2, SR21 35 Transitions Electroniques Extrait de la thèse d’Alexandre Bresson (ONERA, 2000) Toutes ces raies n’ont pas la même intensité. Les raies pour lesquelles ∆N = ∆J que l’on appelle raies principales (P1, P2, Q1, Q2, R1, R2) seront beaucoup plus intenses que les raies dites satellites (OP12, QR12, PQ12, RQ21, QP21, SR21 ) ne respectant pas cette condition. 36 Transitions Electroniques Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) J’’ Raies P J’’ Raies Q J’’ Raies R J’’ Spectre global 37 ν (cm-1) Transitions Electroniques Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) P2 P1 J’’ J’’ Raies P Q2 Q1 Raies Q R2 R1 J’’ Raies R J’’ Spectre global 38 ν (cm-1) Transitions Radiatives ??? J" J" Emission A J'J'' A J'J'' I ∝ N J' ⋅ ∝ fB ⋅ NT ⋅ ∑ A J'J" + Q + P ∑ A J'J" + Q + P Absorption Intensité d’une raie I ln ∝ N J'' .B J"J' .v J"J' ∝ f B .N T .B J"J' .ν J"J' I0 πe 2 ∝ f B .N T ⋅ ⋅ f J"J' .vJ"J' 2 mec Pour qu’une transition radiative (absorption ou émission) soit active : 1)Niveau d’énergie initial NJ’’ ou NJ’ suffisamment peuplé Facteur de Boltzmann (fB) 2) Probabilité de transition non-nulle Coefficients d’Einstein (AJ’J’’, BJ’’J’,BJ’J’’), forces d’oscillateur (fJ’’J’)…) 39 Population et Loi de Boltzmann Intensité d’une transition radiative (absorption ou émission) Fonction de la population Nj du niveau rovibronique initial définie par une distribution statistique de Boltzmann : N j = NT g j .exp(− E j /k b T ) NT : Population totale (molec cm-3) ∑ g j.exp(− E j/k b T ) kb : Cte de Boltzmann gj : dégénérescence du niveau j j Facteur de Boltzmann : f B = Nj NT = g j .exp(− E j /k b T ) ∑ g .exp(− E /k T ) j j b j 40 Population et Loi de Boltzmann Facteur de Boltzmann Cas des molécules diatomiques : N J" g J" .exp(− E(n" , v", J")/k B T ) = (2Φ ) ⋅ f B (J' ' , T) = NT Q e .Q v .Q r E(n’’,v’’,J’’) = Ee + Ev + Er gJ’’ : 2J’’+1 (dégénérescence du niveau rotationnel initial) Qe, Qv, Qr : Fonctions de partition electroniques, vibrationnelles et rotationelles Φ = ½ pour les molécules hétéronucléaires Φ : fonction du spin nucléaire pour les molécules homonucléaires cf : Tatum, The Interpretation of Intensities in Diatomic Molecular Spectra, Astrophysical Journal Supplement Series, Vol. 14, p.21 (1967) 41 Population et Loi de Boltzmann Calcul des fonctions de partition: Q = Qe.Qv.Qr Qe, Qv et Qr : fonctions de partition électroniques, vibrationnelles et rotationnelles Expression de Qe : Qe : Cas (a) de Hund Qe = ∑ Ω hc 2 (2S + 1)(2 − δ )exp − T (n) + AΩ ∑n 0, Λ e kT Qe : Cas (b) de Hund hc Q e = ∑ (2S + 1)(2 − δ 0,Λ )exp − Te (n) avec δ 0,Λ = 1 si Λ = 0 kT n δ 0,Λ = 0 si Λ ≠ 0 42 Population et Loi de Boltzmann Calcul des fonctions de partition : Expression de Qv : hc Q v = ∑ exp − G(v) kT v Expression de Qr : Cas (a) de Hund hc Q r = ∑ (2J + 1)exp − F(J) kT J Cas (b) de Hund hc Q r = ∑ (2N + 1)exp − F(N) kT N Si T > 300 K Qr = kT hcBv 43 Population et Loi de Boltzmann Facteur de Boltzmann Cas (a) de Hund (molécule diatomique) ( ) hc (2J"+1)exp − Te(n" ) + AΩ 2 + G(v") + F(J" ) N(J" ) kT f B (J" , T) = = (2Φ ) ⋅ NT Qe.Qv.Qr Cas (b) de Hund (molécule diatomique) hc (Te(n" ) + G(v") + F(J") ) (2J"+1)exp − N(J" ) kT f B (J" , T) = = (2Φ ) ⋅ NT Qe.Qv.Qr Pour le calcul du facteur de Boltzmann de OH on considèrera par la suite un Cas (b) de Hund quelque soit le niveau J’’. 44 Population et Loi de Boltzmann Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 45 ν (cm-1) Population et Loi de Boltzmann Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T = 300 K Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 46 ν (cm-1) Population et Loi de Boltzmann Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T = 800 300 K Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 47 ν (cm-1) Population et Loi de Boltzmann Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T = 800 300 1800KK Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 48 ν (cm-1) Probabilité de transition On distingue 3 types de transitions radiatives : n n Anm Bmn .Uνmn Absorption Nn Bnm.Uνmn νmn νmn m En n m Emission Spontanée νmn m νmn Em Nm Emission Induite Emn= En – Em = hνmn 49 Probabilité de transition Définition des Coefficients d’Einstein Absorption : dN n = N m .Bmn .U ν dt avec Bmn ( J −1.m3 .s − 2 ) Uν = Densité spectrale d ' énergie ( J .m −3 .s ) Emission Induite : dN n = − N n .Bnm .U ν dt avec Bnm ( J −1.m3 .s −2 ) Emission Spontanée : dN n = − N n .A nm dt A nm ( s −1 ) Rq : Ce dernier processus définit le temps de vie naturel d’une espèce dans un état électronique excité : τ0 = 1/Anm ~ qq centaines de nanosecondes 50 Probabilité de transition Définition des Coefficients d’Einstein On peut lier ces 3 coefficients d’Einstein : Bnm gm c3 1 = Bmn = Anm = Anm 3 gn 8πhν 8πhν 3 avec gm et gn dégénérescence des niveaux m et n 51 Probabilité de transition Intensité d’une transition radiative (absorption ou émission) Définition de ces coefficients pour une transition rovibronique : Bmn,v"v',J"J' A nm,v'v'',J'J'' R 16π v nm 2 v'v" 2 = R e R vib 3 3hc ε 0 g n 2J"+1 3 3 J''J' 2 rot R 2π mn 2 v'' v' 2 = 2 R e R vib 3h ε 0 g m 2J"+1 2 J'J" 2 rot pour l’absorption pour l’émission Transition radiative Intensité d’une transition radiative (absorption ou émission) Définition de ces coefficients pour une transition rovibronique : Bmn,v"v',J"J' J''J' 2 rot R 2π mn 2 v'' v' 2 = 2 R e R vib 3h ε 0 g m 2J"+1 2 pour l’absorption On définit généralement : Le facteur de Franck Condon : q v"v' ≈ R La force de raie rotationnelle: v"v' 2 vib avec ∑q v"v' J''J' 2 rot avec ∑S J"J' SJ"J' ≈ R =1 = 2J"+1 (appelée Facteur de Hönl-London pour les molécules diatomiques) Probabilité de Transition Principe de Franck-Condon : Probabilité de transition entre 2 niveaux vibrationnels L'état de vibration d'une molécule durant une transition électronique reste inchangé car les transitions électroniques ont lieu beaucoup plus rapidement. Conséquence : Les transitions vibrationnelles les plus intenses seront celles pour lesquelles la distance internucléaire (re) sera la même pour l'état initial et l'état final. Transitions verticales les plus favorables. Valeurs de qv’’v’ tabulées dans la littérature a) Intensité Intensité b) re re (r) (r) 54 Probabilité de Transition Forces de raie rotationnelles ou facteurs de Hönl-London : SJ’’J’ Valeurs tabulées dans la littérature (LIFBASE) Calculables au moyen des formules données par divers auteurs (Kovacs, Earls…). Ces formules sont spécifiques de l’état électronique de la molécule et du type de transition considérée (ΣΣ, ΣΠ…) Exemple pour 2 types de transitions différentes : L. Earls, Physical Review, 48,423,1935 55 Transitions radiatives Notion de Force de Raie La force de raie fJ’’J’ d'une transition rovibronique entre un niveau (n",v",J") et un niveau (n',v',J') se définit de la manière suivante : f J"J' = f e . q v"v' S . J"J' ∑ q v"v' ∑ SJ"J' fe qv’’v’ SJ’’J’ : Force d'oscillateur électronique : Facteur de Franck-Condon (avec Σqv"v' = 1) : Facteur de Hönl-London (avec ΣSJ"J'=2J"+1) Le lien entre la force de raie et les coefficients d’Einstein sont les suivant : m .c 1 g f J"J' = e2 2 . 2 . J' A J'J" 8π e ν J"J' g J" m .c.h f J"J' = e 2 .ν J"J' .BJ"J' πe me = masse de l’électron / e : charge de l’électron c : vitesse de la lumière / h : constante de Planck 56 Probabilité de Transition Force de raie rotationnelle : SJ’’J’ ATTENTION : Normalisation des facteurs de Hönl-London SJ’’J’ variable suivant les auteurs Ex pour OH : SJ’’J’(’vrai’) = 2.SJ’’J’(LIFBASE)=4.SJ’’J’(Earls et al., 1935) Mauvaise prise en compte de SJ’’J’ peut induire une erreur importante sur les grandeurs expérimentales à déterminer. 57 Probabilité de Transition Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T= 300 K Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 58 n (cm-1) Probabilité de Transition Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T= 300 K Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 59 n (cm-1) Probabilité de Transition Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T= 800 300 K Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 60 n (cm-1) Probabilité de Transition Structure du spectre de OH pour la transition A2ΣX2Π (v’=0, v’’=0) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T=1800 T= 300 KK 800 Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre global 61 n (cm-1) Profil de raie Facteurs d’élargissement de raie : 2 Elargissement Doppler (Température) − ν ν ln 2 1 0 . . exp − 4. ln 2. Profil gaussien défini par la fonction : G D (ν ) = 2. π ∆ν D ∆ν D FWHM (largeur à mi-hauteur) : 8.k b .T.N A .ln2 T −7 = × ν 7 . 1623 10 . . 0 M.c 2 M ∆ν D = ν 0 . 1 Elargissement collisionnel (Pression) : G C (ν ) = ∆ν C . 2 2π ∆ν C Profil lorentzien défini par la fonction : (ν −ν 0 ) + 2 FWHM (largeur à mi-hauteur) : ∆ν C = 2.∑ Pi .γ i (T) i avec T γ i (T) = γ i0 0 T βi γi : coefficients d’élargissement des différentes espèces gazeuses 62 Profil de raie Conséquences : Profil d’une raie expérimentale correspond à la convolution de ces 2 profils : Profil de raie Voigt : G V (ν ) = 2. +∞ 2 a e− y . . ∫ dy 2 2 π ∆ν D π −∞ a + (x − y ) ln 2 avec a = ln 2. 1 ∆ν C ∆ν D x = 2. ln 2. (ν −ν 0 ) ∆ν D y = 2. ln 2. (ν '−ν 0 ) ∆ν D +∞ 2 a e−y dy (Valeurs tabulées dans la Fonction de Voigt : V(a, x) = ∫ 2 2 π − ∞ a + (x − y ) littérature) 63 Profil de raie 1 Si peu de collision (basse pression) Profil de raie tend vers un profil gaussien 0.9 0.8 Profils de raie • Voigt • Gaussien • Lorentzien 0.7 0.6 Collisions importantes Elargissement lorentzien surtout visible dans les ailes de la raie dont l’importance sera variable selon la pression 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -1 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 ∆νC ∆νD ∆νV 64 1 Probabilité de Transition Spectre électronique (Absorption) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T=300 K Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre résultant Spectre global 65 ν (cm-1) Probabilité de Transition Spectre électronique (Absorption) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T=300 K T=800 Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre résultant Spectre global 66 ν (cm-1) Probabilité de Transition Spectre électronique (Absorption) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν P1 et P2 T=1800 T=300 KK T=800 Raies P Q1 et Q2 Raies Q R1 et R2 Raies R Spectre résultant Spectre global 67 ν (cm-1) Probabilité de Transition Spectre électronique (Absorption) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν OH (A2ΣX2Π) T=300 K P1/P2 Q1/Q2 R1/R2 J’’ 68 ν (cm-1) Probabilité de Transition Spectre électronique (Absorption) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν OH (A2ΣX2Π) T=800 K T=300 P1/P2 Q1/Q2 R1/R2 J’’ 69 ν (cm-1) Probabilité de Transition Spectre électronique (Absorption) : Intensité ~ NJ’’. BJ’’J’.ν = NT . fB (J’’,T). BJ’’J’.ν OH (A2ΣX2Π) T=800 T=1800KK T=300 P1/P2 Q1/Q2 R1/R2 J’’ 70 ν (cm-1) Pour en savoir plus… Livres : G. Herzberg : ‘‘Molecular Spectra and Molecular Structure’’, Krieger Pub Co - Tome 1 : Spectra of Diatomic Molecules - Tome 2 : Infrared and Raman of Polyatomic Molecules - Tome 3 : Electronic Spectra and Electronic Structure of Polyatomic Molecules J. M. Hollas : ‘‘Spectroscopie’’, Dunod, (2003) (Traduit par Daniel Simon) Quelques publications de référence : J.B. Tatum, ’’The Interpretation of Intensities in Diatomic Molecular Spectra’’, Ap. J., 14, 21, (1967) L.T. Earls, ’’Intensities in 2Π-2Σ Transitions in Diatomic Molecules’’, Phys. Rev., 48, 423, (1935) A. Schadee, ’’The Formation of Molecular Lines in the Solar Spectrum’’, A.N. 17, n° 5, 311-357, Communication from the Observatory at Utrecht, 1964 ’’On the Nomalisation of Hönl-London Factors’’, Astron. and Astrophys, 14, 401-404, (1971) ’’The Relation Between the Electronic Oscillator Strength and the Wavelength for Diatomic Molecules’’, JQSRT, 7, 169, (1967) I. Kovacs, ’’Formulae for Rotational Intensity Distribution of Triplet Transition in Diatomic Molecules’’, Ap. J, 145, 634, (1966) R.P. Lucht , R.C. Peterson and N.M. Laurendau : ‘‘Fundamentals of Absorption Spectroscopy for Selected Diatomic Flame Radicals’’, Report N° PURDU-CL-78-06, (Octobre 1978) 71