Journal du Textile - Denim by Premiere Vision Clip

Transcription

Journal du Textile - Denim by Premiere Vision Clip
Publica(on
Date:
June
22,
2010
Issue
Number:
N°
2048
Author:
Stephanie
Athane
Chez Freeman T.Porter, la coupe dominante sera moins slim qu’ailleurs : «Nous
sortons d’une réunion avec les commerciaux. Le ‘très slim’ ne plaît qu’à une petite
partie de notre clientèle. Les femmes préféreraient à présent un jean un peu moins
slim. Le mollet doit être plus droit et la taille
ne doit pas être trop basse. Nous allons développer ce type de produit», indique
Mirko Schmidt, directeur des collections.
En revanche, Maurice Ohayon, fondateur
de Notify, croit en l’avenir du slim dans
Le “loose” fait
une percée.
La prééminence du slim
dans les nouvelles
collections estivales
n’empêche pas
les formes “loose”
de s’affirmer
comme une
véritable
alternative,
un “loose”
qui offre
plus
de confort.
(Mac ;
Le Temps
des Cerises).
l’homme : «Il a mis plusieurs années à
s’installer. Il évolue subtilement mais devrait encore rester un moment en bonne
place sur le marché.»
Typiquement féminin, le jean «push up»
est fortement développé par Miss Sixty.
«Nous avons rouvert notre boutique de la
rue Etienne-Marcel début juin, indique Patrick Fiorelli, directeur commercial France
de Sixty. Le modèle avec l’effet push up qui
y est présenté en est à son troisième réassort.
Nous sentons que c’est un courant qui
prend.»
Les loose apparaissent comme une alternative intéressante. Le baggy d’aujourd’hui n’a plus vraiment de rapport
avec celui des années 90 si ce n’est son
nom. Il a été refitté et offre plus de confort
en haut. Un argument non négligeable,
puisque toutes les femmes ne veulent pas
porter du jegging. Cette coupe proche du
boyfriend et du carotte (plus masculin) se
porte souvent avec le revers roulotté.
«La demande de confort, qui émanait
plus des hommes, est devenue aussi féminine. De nouvelles silhouettes apparaissent : les femmes portent un jean boyfriend
avec une veste de tailleur ou avec une veste
en lin structurée», note Maurice Ohayon,
fondateur de Notify.
Les modèles féminins sont coupés dans
des matières qui favorisent fluidité et bril-
Le courant destroy
perdure mais s’adapte.
La tendance destroy se poursuit dans
les nouvelles collections de jeans, mais elle
s’adapte aux nouvelles formes boyfriend ou loose
et préfère les toiles épaisses pour mieux
les maltraiter. (Mac ; G-Star).
lance : coton et soie, satin ou coton et tencel. Ces bases se déclinent aussi bien en sarouel, en combi-short ou combinaison ou
en jupe. La palette des toiles embrasse un
grand nombre de nuances : de l’indigo
foncé au bleached, pour le plein été. Les
usures, elles, vont et viennent.Tout dépend
des marques. Chez Pepe Jeans, l’équipe de
style commence à saturer : «Nous en
avons trop vu, dans tous les sens.» Alors
que, chez Energie et chez Replay, une partie des nouveaux jeans prolonge la mouvance destroy, avec des délavages agressifs
et des toiles épaisses malmenées. En règle
générale, les jeanneurs équilibrent leur offre entre les modèles usés et les pièces plus
nettes.
Miss Sixty joue sur des zips qui partent
Cordura fait une première incursion dans le denim
C
ORDURA agrandit sa famille de tissus… avec du denim. C’est logiquement lors du Salon Denim by Première Vision que cette nouveauté (où se
mêlent le coton et la fibre nylon T420
d’Invista) a été dévoilée.A l’univers de la
mode du moins, puisque ce produit avait
été lancé fin 2009 sur le marché du vêtement professionnel. C’est d’ailleurs à la
demande de ce secteur que ce denim –
qui adopte les qualités de résistance à
l’abrasion développées par Cordura – a
été créé.
L’univers de la mode étant friand de
nouveautés et, surtout, étant amené à
malmener cette toile avec force brossages, délavages et traitements, l’équipe
d’Invista a trouvé logique de proposer ce
produit aux «pure players» comme aux
chaînes de mode. L’occasion aussi pour
Cordura d’ouvrir une nouvelle page
dans le prêt-à-porter, alors que ses performances sont davantage associées à
l’univers des sacs et des bagages.
Développé en exclusivité avec le denimier pakistanais Artistic Milliners, ce
denim – offrant «quatre fois plus de résistance à l’abrasion qu’une toile de jean en
100% coton» – n’a pas manqué de susciter l’intérêt. Ce serait une aubaine pour
le tisseur si ces premiers contacts se
concrétisaient rapidement, car l’exclusivité court jusqu’à la fin de l’année. Du
côté des équipes de Cordura, ce travail
en partenariat resserré permet surtout
d’avoir un contact privilégié avec le marché, ses réactions et ses attentes. «Nous
voulons comprendre la demande, apprendre et continuer d’améliorer notre
produit», observe Cynthia D. McNaull,
responsable de la marque Cordura.
D’ores et déjà, des essais sont menés
pour décliner ce Cordura Denim (son véritable nom) en version stretch.
STÉPHANIE ATHANÉ ●
de la ceinture et descendent plus ou moins
bas sur la jambe, quand ils ne ferment pas
les poches. Parmi les autres nouveautés, on
voit monter un esprit moto. Notamment
chez Levi’s, qui lance un jean en cotonCordura (80%-20%). «Cette innovation
technique confère une résistance extrême à
ce produit grâce au Cordura utilisé dans les
vêtements de moto», souligne-t-on chez
Levi’s.
Chaque saison, de nouvelles marques
«non spécialistes» lancent leur ligne de denim. Le jean est devenu un produit universel pour l’ensemble du secteur du prêtà-porter. En parallèle, de nombreux jeanneurs développent les produits dits «non
denim». A la tête de cette famille : le
chino, dont on ne cesse d’évoquer le retour. Pour le moment, ce retour demeure
encore confidentiel, mais, vu son omniprésence dans les collections, il pourrait séduire plus de femmes l’été prochain. 7 for
all Mankind présente aussi une collection
capsule chino qui reprend les coupes principales dans des nuances autour de la terre
ou de l’indigo. Guess fait de même avec
son chino skinny pour la femme et son
«carrot chino» pour l’homme, tandis que
Levi’s associe le workwear à ses chinos.
Notify découvre la cheville dans certains de ses chinos pour femme. Cette cheville se découvre aussi sur un jean G-Star
ergonomique, «3-D», pour homme, à la
taille incurvée et aux poches arrière profondes. Que ce soit avec le revers roulotté
ou le pantalon 7/8e, les hommes et les
femmes pourront les porter avec des baskets hautes, mises en avant par bon nombre de marques.
Enfin, comme la mode n’est pas à un paradoxe près, les marques ne s’aventurent
pas seulement sur les chemins du non-denim, elles revendiquent aussi le total look
denim. De G-Star à Levi’s, les jeanneurs
misent sur les contrastes de volume : un
skinny se porte avec un top large en chambray ou une chemise boyfriend alors que
le jean plus large se marie à des hauts plus
près du corps. L’idée se décline avec les
toiles et les délavages : les bleached et autres bleus ciel s’associent ainsi à des toiles
brutes.A chacun ensuite de choisir son association au-delà du jean : du short à la
jupe, en passant par la chemise et la veste.
CHRISTEL DIVERT ●
N°2048 / 22 juin 2010 Journal du Textile
65