Rapport d`analyse et recommandations du Comité d`Orientation

Transcription

Rapport d`analyse et recommandations du Comité d`Orientation
Rapport du Comité
d'Orientation Scientifique
de la recherche du site
d'Aix-Marseille 2015
COS 2015
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Table des matières
Le mot du Président
page 4
Yvon BERLAND, Président Aix-Marseille Université
Partie générale
page 6
Philippe BUSQUIN, Président du COS 2015
Jean-Claude LEHMANN Vice- Président du COS 2015
Par soucis de simplicité les rapports qui suivent sont regroupés par Pôles de Recherche Interdisciplinaires et Intersectoriels (PR2I).
Cependant de nombreux rapports recouvrent des activités qui pourraient relever de plusieurs de ces Pôles, lesquels sont avant tout des structures
destinées à favoriser des recherches interdisciplinaires. En outre cette présentation semble indiquer un apparent déséquilibre entre les pôles, ce
qui ne reflète pas cependant la réalité du poids relatif des recherches réalisées au sein des pôles interdisciplinaires.
PR2I Humanités
page 11
Cognition, Langage, Rationalités
page 12
Droit, Pouvoirs et Sociétés
page 17
Espaces, Cultures, Sociétés
page 26
Langues, Lettres, Arts, Civilisations
page 33
Sciences de Gestion
page 40
Sciences économiques page 43
Anne CHRISTOPHE et Paolo LEGRENZI
Alexandre FLÜCKIGER
Michael DIETLER Juan Francisco FUENTES
Robert McNAMEE et François ROSSET
Per AGRELL et Claude FLUET
Claude FLUET et Per AGRELL
PR2I Sciences de la Vie et de la Santé
page 26
page 30
page 46
Génétique, Maladies rares et Développement
page 47
Immunologie
page 51
Maladies infectieuses
page 53
Microbiologie, Biologie, Biochimie
page 60
Neurosciences
page 64
Oncologie
page 68
Sciences du sport et du mouvement
page 71
José Luis DE LA POMPA
Salem CHOUAÏB et Jean-Claude WEILL
Patrice DEBRÉ
Mark BUTTNER et Francis-André WOLLMAN
Enrico CHERUBINI et Antoine TRILLER
Fabien CALVO et Oreste SEGATTO
Beatrix VEREIJKEN
COS 2015
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Sciences Humaines et sociales et santé publique
page 75
Système vasculaire et nutrition
page 82
Eugénia CUNHA
Joseph EMMERICH
PR2I Sciences et Technologies Avancées
page 87
Chimie
page 88
Informatique, Automatisme
page 92
Matériaux, nanosciences, nanotechnologie
page 96
Mathématiques
page 101
Mécanique, acoustique, énergétique, procédés
page 105
Optique, photonique page 112
Physique, Astronomie, Physique des particules, Cosmologie
page 115
Roger GUILARD
Eric GOLES
Maria Grazia GRIMALDI, Georges HADZIIOANNOU et Roger GUILARD
Goulnara ARZHANTSEVA
Manuel GARCIA VELARDE et Hassan PEERHOSSAINI
Sylvain ALLANO
Catherine CESARSKY et Eric SONNENDRÜCKER
PR2I Environnement
Géosciences, océanologie, biodiversité et environnement
Michel DIAMENT
PR2I Energies
Energies
Hassan PEERHOSSAINI
Champs Transverses
page 120
page 120
page 125
page 125
page 133
Europe et Espace Méditerranéen
page 134
Valorisation
page 142
Imagerie
page 144
Information, Données, Communication
page 145
Apprentissages, Education
page 149
Carla MAKHLOUF OBERMEYER
Mario LAFORTUNE
Mathias FINK
Gabriella PASI
Mariane FRENAY
Liste des experts du COS
page 158
COS 2015
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Le mot du Président
Depuis l’édition du Comité d’Orientation Scientifique (COS) 2006, des évolutions importantes ont
marqué l’enseignement supérieur et la recherche sur le site d’Aix-Marseille.
Le COS 2015 s’est donc réuni dans un contexte très différent, riche de nouveaux enjeux stratégiques
tels que les nouvelles lois de l’enseignement supérieur et de la recherche qui permettent notamment à
l’université de pouvoir affirmer son rôle d’opérateur de recherche aux côtés des organismes de recherche
présents sur le site.
L’autre fait marquant concerne naturellement la fusion des trois précédentes universités du site
en une université unique « Aix-Marseille Université » (AMU), créée le 1er janvier 2012. Citons enfin, les
nombreux succès obtenus dans le cadre du Programme Investissements d’Avenir lancé en 2010, et tout
particulièrement le plus structurant et emblématique, la sélection d’Aix-Marseille comme site d’excellence
avec le projet A*Midex qui conforte la politique de recherche partagée avec l’ensemble des partenaires
institutionnels du site.
Dans ce contexte en pleine évolution et en cette période stratégique de préparation du futur contrat
pluriannuel d’Etablissement en 2018, les travaux du COS représentent une véritable opportunité en apportant un regard extérieur sur l’analyse de l’existant et la dynamique d’évolution de la recherche du site
d’Aix-Marseille. Sans bien entendu se substituer aux évaluations spécifiques auxquelles sont soumises les
Unités de Recherche, les analyses du COS nous aideront à définir ce que devrait/pourrait être la recherche
d’Aix-Marseille à l’horizon 2025.
Nous avons veillé à ce que la démarche scientifique prospective du COS reste en cohérence avec la
structuration de la recherche d’AMU mise en place autour des 5 grands Pôles de Recherche Interdisciplinaires
et Intersectoriels (PR2I) et des 5 axes de l’initiative d’excellence A*MIDEX [Energie, Environnement,
Humanités et SHS, Santé et sciences de la vie, Sciences et technologies]
Trente-huit experts exerçant leurs activités dans des établissements publics et privés français et
internationaux (Allemagne, Amérique du Nord, Autriche, Belgique, Chili, Espagne, Italie, Liban, Norvège,
Portugal, Royaume Uni, Suisse) ont été choisis, sur la base d’une concertation au sein de la communauté
scientifique et de la gouvernance des institutions du site, pour réaliser ce travail. Le COS a été coordonné
localement par D. Maraninchi et D. Nahon, Professeurs d’AMU avec l’aide de D. Bertin, Vice-président
Recherche d’AMU. Il a été présidé par M. P. Busquin, ancien ministre de l'éducation nationale de Belgique
et commissaire européen à la recherche de 1999 à 2004 … et M. J.C. Lehmann, ancien Directeur de recherche
du groupe Saint Gobain, ancien Président de l’académie française des technologies et Président du COS
en 2006.
Les experts ont eu à leur disposition avant leur venue des documents de présentation qualitatifs et
quantitatifs préparés par la communauté scientifique d’Aix-Marseille, notamment par les coordonnateurs
de PR2I. Les experts sont ensuite venus sur le site du 21 au 25 septembre 2015 pour des séances de travail,
des échanges et des visites de sites et d’unités.
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L’analyse approfondie qu’a effectuée le COS n’aurait pu être possible sans la mobilisation de toute
la communauté scientifique d’Aix-Marseille, les directeurs d’unités de recherche, les responsables des
champs disciplinaires (23 champs disciplinaires et 4 champs transverses ont été définis) les coordonnateurs des PR2I d’AMU ainsi que les référents des organismes de recherche et différentes directions d'AMU.
Ce rapport illustre le travail remarquable réalisé par le COS, composé d’une synthèse générale et de
rapports spécifiques qui associent pour chacun des champs disciplinaires et transversaux une analyse et
des recommandations.
Les rapports ont été reproduits sans aucune modification.
Ces travaux orchestrés par P. Busquin et M. J.C. Lehmann auront une portée sur l’avenir d’Aix-Marseille Université en influençant la mise en place de notre schéma directeur de la recherche et l’orientation
de la politique scientifique du site d’Aix-Marseille pour les dix prochaines années.
Pour conclure, nous souhaitons exprimer nos plus vifs remerciements aux Présidents et aux experts
du COS pour leur disponibilité, le travail d’expertise et la pertinence de leurs recommandations qui vont
alimenter les futures réflexions de notre communauté scientifique et de leurs tutelles institutionnelles.
Yvon Berland
Président d’Aix-Marseille Université
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Présentation générale
Philippe BUSQUIN, Président du COS 2015 et Jean-Claude LEHMANN Vice-président du COS 2015
Quelle trajectoire depuis le COS de 2006 ! Non seulement la fusion des trois universités a été menée
à bien, mais aujourd’hui l’ensemble des personnels semble se l’être appropriée. Par ailleurs, AMU et ses
équipes de recherche ont obtenu de nombreux succès dans le cadre des différentes actions du Programme
d’Investissement d’Avenir (PIA), dont la plus importante est naturellement le contrat d’IdEX.
Les appréciations et les suggestions des experts qui sont détaillées dans les rapports qui suivent
sont dans l’ensemble extrêmement favorables, à quelques bémols près qui y sont naturellement exprimés. Elles comprennent des propositions concrètes dans certains domaines pour renforcer l’excellence
existante et en assurer une meilleure visibilité. Plusieurs initiatives destinées à encourager l’excellence ont
déjà été menées et ont permis de financer un certain nombre de projets de qualité. L’accent a été mis sur
l‘interdisciplinarité, rendue beaucoup plus facile grâce à la fusion d’universités de disciplines différentes.
De même des actions en vue de mieux valoriser les résultats de la recherche, de mieux communiquer, en
interne comme en externe, d’optimiser la gestion de cet ensemble très important ont d’ores et déjà permis
de premiers résultats. La collaboration avec les organismes de recherche nationaux semble excellente.
Il faut rendre hommage pour cette évolution considérable au Président Yvon BERLAND et aux
équipes qui se sont rassemblées et mobilisées autour de lui.
Il faut également souligner la richesse exceptionnelle des documents qui nous ont été adressés.
Les nombreux indicateurs, la lucidité des analyses SWOT, les efforts de regroupement de la présentation
autour de grands enjeux sociaux et économiques sont autant d’éléments qui nous ont été extrêmement
utiles et qui traduisent une mobilisation de grande ampleur pour mener le travail préparatoire à la réunion
de COS 2015.
AMU s’est donc placée sur une bonne trajectoire qui devrait permettre de dessiner son avenir pour
les dix années à venir.
Avant d’entrer dans le détail des disciplines, il nous semble que quelques remarques générales
peuvent être faites.
1 - L’organisation et la politique générale de l’université
La présentation actuelle de la recherche d’AMU en 5 pôles a le mérite de mettre l’accent sur son
implication dans des enjeux qui parlent à tous et qui peuvent mobiliser les énergies. Elle a un caractère
attractif pour les étudiants et doit permettre la mise en œuvre de collaborations interdisciplinaires. Les
pôles doivent rester des structures légères et flexibles et évoluer en fonction de leur objectif essentiel :
accroitre l’interdisciplinarité. Ils ne doivent pas se substituer à ce qui, seul, fait le succès d’une politique
scientifique, la recherche de l’excellence. De ce point de vue l’enjeu principal est la capacité à attirer les
meilleurs chercheurs dans des laboratoires identifiables par leur très grande qualité et leur originalité. Nous
suggérons donc d’augmenter la visibilité et l’efficacité de tels laboratoires, qui existent bien au sein d’AMU,
par la création d’Instituts, avec ou sans murs, capables d’organiser et de mobiliser toutes les forces autour
d’une thématique. Sans citer explicitement ceux auxquels nous pensons il est clair qu’il est facile d’en
identifier plusieurs, notamment en sciences de la vie, en physique et engineering, en sciences de l’homme
et de la société, en droit…. De tels instituts, outre leur capacité à attirer les meilleurs chercheurs mondiaux
devraient donner de la visibilité à la recherche menée à AMU, attirer des moyens par des contrats ou du
mécénat, gérer la valorisation ou la translation dans leurs disciplines…etc. Ils supposent l’identification de
leaders pour les diriger et la prospection des meilleurs chercheurs au niveau international.
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L’articulation entre la présidence, les pôles et les instituts pourrait constituer l’axe principal de gouvernance de l’université. L’existence d’un conseil d’orientation scientifique international, sans pouvoir statutaire, devrait aider à faire les meilleurs choix.
Nous engageons donc AMU, au-delà des encouragements actuels à l’excellence, plutôt faits à
partir d’appel d’offres, à mener une stratégie plus proactive et plus offensive afin d’accélérer la préparation d’AMU de 2025.
Dans ce paragraphe sur l’université en général, nous souhaitons par ailleurs attirer l’attention sur
quelques autres points d’importance diverse :
La multi localisation de l’université reste un frein à certaines collaborations et, plus encore peutêtre, à une offre de formation pluridisciplinaire pour les étudiants. Bien qu’il faille espérer que des moyens
de transport mieux adaptés soient un jour mis en place, il nous semble qu’il ne faut pas attendre cette
échéance pour pallier cette situation. Les moyens modernes de télécommunication (visio-conférence,
retransmission des cours, réalité virtuelle ou augmentée… ) devraient permettre d’abolir les distances y
compris dans le travail quotidien. L’université pourrait en faire un modèle de fonctionnement qui pourrait
probablement être utile à d’autres.
La gestion des données et leur utilisation par tous, scientifiques et littéraires constituent également un chantier important pour l’avenir. De ce point de vue, Cleo et l’Open access sont déjà des avancées
prometteuses.
Si, grâce notamment aux programmes financés par le Programme d’Investissement d’Avenir, la
plupart des groupes de recherche ont à peu près les moyens de travailler, nous avons parfois ressenti un
manque de personnel technique et administratif. Il nous semble que dans le cadre de l’autonomie de l’université une analyse de cette question devrait permettre de mieux équilibrer les emplois entre personnels de
recherche et personnels d’accompagnement. L’efficacité de la recherche, et notamment des plateformes,
dont nous reparlerons plus loin, passe par cette réflexion et par des décisions qui ne peuvent être prises
qu’avec une volonté claire de la gouvernance de l’université et avec l’adhésion de tous. C’est un chantier en
soi qui ne doit pas attendre que des moyens supplémentaires viennent le résoudre miraculeusement.
Enfin, après un effort indispensable d’harmonisation et de qualité des procédures administratives,
au départ assez disparates, entre les différentes composantes d’AMU, peut-être le moment est-il venu
d’aller vers une simplification qui permette à certaines décisions d’être prises au plus proche des personnels concernés, donc plus simplement, mais avec en revanche un contrôle a posteriori, assumé avec
détermination, de la mise en œuvre des bonnes pratiques imposées jusqu’ici a priori. En quelque sorte un
« choc de simplification ».
2 - L’interdisciplinarité
L’interdisciplinarité n’est pas une fin en soi mais une invitation à rendre la recherche plus efficace
et plus proche des enjeux réels de la société. Elle ne peut que s’appuyer sur l’excellence dans chacun des
champs disciplinaires concernés et donc sur des chercheurs qui font progresser la connaissance de chaque
discipline au plus haut niveau. Les pôles mis en place par AMU permettent d’encourager les collaborations
et les complémentarités autour de grands enjeux de société. Il est intéressant de noter que tous ces
enjeux justifient une approche tant en sciences exactes qu’en sciences humaines, que ce soit la sociologie,
le droit ou même l’histoire. Si de premiers résultats ont pu d’ores et déjà être observés, les experts ont
bien souvent noté que l’on pourrait faire mieux encore. Il serait peut-être possible d’en faire aujourd’hui un
premier bilan et d’examiner avec les chercheurs eux-mêmes toutes les possibilités qui existent encore. Un
enjeu particulier est la sensibilisation et la formation des étudiants à des approches multidisciplinaires.
De ce point de vue l’éloignement géographique des différents campus est un obstacle et vient renforcer
notre recommandation de créer un « campus numérique unique » au sein duquel tout soit facilement
accessible à tous.
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3 - L’international
Tous les chercheurs ont naturellement et librement leurs relations et leurs collaborations au niveau
mondial. Ceci n’exclut pas que l’université ait sa propre politique et en fasse bénéficier les étudiants et
les collectivités locales. Au-delà de quelques partenariats privilégiés avec des établissements qui lui ressemblent dans le monde, AMU a mis en avant, comme Marseille d’ailleurs, sa vocation méditerranéenne.
Marseille est un port de commerce et comme tel est un pont entre ce qui vient de la mer et est redirigé
vers le continent et l’inverse. AMU a la même vocation, celle d’être un pont entre l’Europe et les pays du
sud, non seulement du sud de la méditerranée mais de toute l’Afrique qui est derrière. Porteuse de toute
la connaissance développée dans les universités européennes, AMU est particulièrement bien placée pour
en faire bénéficier les pays du sud. Pour cela il faut avant tout les connaitre et comprendre leurs besoins et
leurs ambitions, tout en bénéficiant de ce que peuvent être leurs apports propres. L’exemple des Instituts
Pasteur a montré tout le bénéfice qu’une telle approche peut apporter. Ainsi par exemple il est probable
que, au-delà de quelques coopérations en recherche fondamentale, les pays du sud ont besoin de technologies adaptées à leurs besoins, que ce soit pour la santé et le système de santé, la nutrition, l’environnement ou l’énergie par exemple. Ces technologies, souvent « frugales » ne peuvent se développer qu’en
s’appuyant sur la meilleure connaissance scientifique. En outre elles peuvent faire l’objet de développement d’activités économiques issues de leur valorisation. AMU serait particulièrement bien placée, en
association avec l’IRD, pour être en pointe dans ce domaine. Elle pourrait d’ailleurs s’associer dans ce type
d’actions avec d’autres universités du nord de la méditerranée comme Barcelone, Gêne ou même Chypre.
Dans le domaine de la formation, un enjeu considérable pour les pays du sud, AMU devrait s’engager plus résolument dans la conception de MOOCs (Massive Online Open Courses) francophones. Elle a
aujourd’hui beaucoup de retard par rapport à d’autres universités francophones comme l’EPFL par exemple.
Enfin il semble que les équipes de recherche d’AMU sont trop peu présentes dans les grands programmes de recherche européens. Outre leur intérêt financier ces programmes apportent d’autres priorités, par exemple en termes de coopération européenne et d’innovation, qui seraient intéressantes pour
l’université. Les résultats obtenus pour les ERC sont positifs et la mise en place du cercle ERC, une excellente initiative. Elle devra viser à sensibiliser toutes les disciplines au-delà du secteur santé de loin le plus
efficace. La présence de nombreux Erasmus Mundus dans certains laboratoires doit davantage être mise
en valeur.
4 - La valorisation
Plutôt que de valorisation nous préférerions que l’on parle d’innovation au service de la société et
de l’économie. De ce point de vue des progrès incontestables ont été faits. Les plateformes sont des lieux
de rencontre efficaces et à préserver absolument entre chercheurs (ou enseignants–chercheurs) et entreprises, la SATT aide les chercheurs à transformer leurs idées en réalisations valorisables, des incubateurs
permettent à de jeunes entreprises de se développer.
Pourtant on peut penser que les résultats obtenus restent modestes en comparaison de ce qui se
fait dans d’autres universités notamment étrangères. Il convient donc de multiplier, tant la sensibilisation
à l’innovation que les relations entre chercheurs et responsables de la société et des entreprises.
Une chaire d’enseignement de l’innovation pourrait être créée qui donnerait l’occasion à des personnels extérieurs à l’université de venir y faire des cours et des conférences. Un département de l’innovation transversal pourrait dynamiser les relations avec le monde socio-économique, proposant un diplôme
en management de l’innovation, offrant une formation continue, multipliant les visites d’entreprises. Les
plateformes technologiques devraient davantage être mises en valeur, présentant leurs potentialités dans
un document et/ou un site, principalement a destination des PME.
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Les doctorants qui, dans certaines disciplines, ont une activité complémentaire, souvent d‘enseignement, pourraient l’exercer en entreprises ou dans des organisations à vocation sociale.
Les activités de consultant en entreprise pourraient être encouragées. On notera à cet égard que ce
type d’activité, à temps très partiel, présente de nombreux avantages, au-delà même du complément de
revenu qu’il peut éventuellement générer : Il permet au chercheur de mieux connaître le monde extérieur,
il apporte à l’entreprise une expertise souvent très utile. Enfin bien souvent il apporte au chercheur des
questionnements qui peuvent l’inspirer pour sa propre recherche, aussi fondamentale soit-elle.
Des lieux et des occasions de rencontres entre chercheurs et acteurs de la vie sociale et économique
devraient être multipliés. Enfin rappelons que, soit à travers les plateformes, soit de façon tout à fait délibérée, le développement de démonstrateurs, qui de façon un peu analogue à ce que font les constructeurs
automobiles avec les concept-car, montrant tout ce que la science peut conduire à réaliser, est de nature à
la fois à passionner certains chercheurs et à intéresser au plus haut point les industriels. Encore faut-il que
l’université veille à ce que les chercheurs ayant ce type d’activité soient évalués en fonction de l’ensemble
de leurs performances et pas uniquement en termes de publications dans des revues consacrées à la
recherche fondamentale.
Sur chacun de ces points, comme sur la création d’entreprises et d’emplois à partir des travaux de
l’Université, des objectifs pourraient être fixés et leur réalisation suivie et analysée.
5 - La communication
Bâtir une nouvelle université doit s’appuyer sur une politique de communication efficace. Celle-ci
doit se tourner vers les personnels de l’établissement pour les informer et les aider à s’approprier le projet,
vers le monde social, politique et économique qui devra s’y associer et vers le public local qui doit aussi
connaître et apprécier « son » université. A l’international, c’est plutôt les chercheurs eux-mêmes qui
feront connaitre leur établissement.
AMU a un service de communication qui a bien pris la mesure de ces enjeux et qui a déjà acquis une
certaine dynamique. On ne peut donc que l’encourager à poursuivre, en s’inspirant des meilleurs pratiques
des universités étrangères. L’application sur Smartphone doit en particulier être un outil essentiel de la vie
des étudiants et des personnels. Ce service devrait être pour les chercheurs un guichet d’entrée bien identifié lorsqu’ils estiment avoir un résultat à communiquer, comme cela arrive souvent sans qu’ils sachent
très bien comment s’y prendre.
Une identification plus forte d’AMU doit être renforcée sur certains sites. Les tables rondes de l’Arbois renforcent déjà la visibilité et la notoriété d’AMU.
Les actions devraient être multipliées auprès du public local qui connaît encore assez peu son université. On peut suggérer, ce qui est semble-t-il prévu, une rubrique régulière dans un journal local, du genre
« la science AMUsante », qui intéresse et surtout fasse rêver (pourquoi ne pas initier à l’astrophysique en
présentant et en commentant « la galaxie de la semaine »).
Comme le fait avec un certain succès le Collège de France à Aubervilliers, on pourrait demander aux
meilleurs enseignants d’aller présenter des conférences dans les quartiers défavorisés de Marseille.
Enfin il est étonnant que Marseille, capitale de la culture, n’ait pas de musée de la science, genre
« Palais de la découverte » ou « Exploradôme ». AMU pourrait se faire, avec les collectivités locales, le
promoteur d’un tel projet.
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6 - AMU dans dix ans
Ceci nous conduit à quelques réflexions sur l’avenir à 10 ans d’AMU.
Deux éléments fondamentaux nous semblent à prendre en compte :
L’université devra être un élément essentiel de l’écosystème local.
De ce point de vue nous avons été frappés par l’intérêt que les collectivités locales portent aujourd’hui
à AMU (ce n’était pas du tout le cas en 2006 !). Le regroupement des universités apparait même comme
un modèle préfigurant la mise en place de la collectivité d’agglomération. Cela confère des responsabilités
essentielles à AMU en termes de formation, permanente et continue, de création d’activités économiques
et de valorisation de l’image de la région. Cela suppose aussi qu’en termes de recherche AMU tienne
compte des enjeux de la région. On peut en particulier penser au tourisme, l’un des éléments importants
de la stratégie régionale, et pour lequel des améliorations significatives sont possibles en utilisant les
compétences d’AMU en Sciences sociales, en gestion des données, et de façon générale en technologies
modernes. Les transports et l’urbanisme sont également des enjeux importants. Enfin la politique internationale doit être, dans une large mesure, cohérente avec celle de la région.
La grande force d’AMU est son excellence dans un très large éventail de disciplines allant des
sciences sociales et humaines aux sciences de la vie et aux sciences de l’ingénieur en passant par le droit,
les mathématiques, l’astrophysique...
L’université devra s’appuyer sur l’ « économie de la connaissance ».
Que faut-il entendre par là ? Qu’elle soit fondamentale, applicable ou appliquée, la connaissance a une
valeur. Valeur culturelle, sociétale ou économique. C’est sur cette valeur que devra s’appuyer le « modèle
économique » de l’université et c’est dès maintenant qu’il faut s’y préparer. Les moyens financiers étant
le nerf de la guerre (y compris de la guerre de la connaissance !) il n’est pas certain que, malgré la mission d’éducation qui lui est assignée, l’université puisse d’ici dix ans compter sur le seul soutien de l’état.
Rappelons que dans la plupart des pays étrangers le financement des universités est la conjonction de
droits d’inscriptions (diminués de nombreuses bourses d’études), de subventions des états ou des collectivités locales, de « préciput » sur les contrats passés aux laboratoires (souvent de 40 à 50%) et de mécénats
provenant de donateurs privés. Réclamer plus d’argent de l’état est peut-être une stratégie, mais ne doit
pas empêcher d’explorer d’autres voies. Une association d’alumni devrait, tout en jouant son rôle de sentiment d’appartenance et de solidarité, aider à lever des fonds de mécénats. Compte tenu de la diversité
d’AMU on pourrait peut-être commencer par une association des docteurs diplômés d’AMU. Les instituts,
à forte visibilité dans le public, peuvent également encourager au mécénat, parfois sous la bannière d’une
personnalité éminente connue du grand public.
Augmenter le préciput, au-delà des contraintes légales actuelles, suppose notamment de proposer
des collaborations dont la valeur ajoutée pour le contractant justifie un coût plus élevé qu’aujourd’hui. Cela
ne signifie pas se vendre au plus offrant mais entrer dans la logique de véritables partenariats gagnant-gagnant… donc de bien se connaître et de s’apprécier.
Une gestion responsable de la propriété intellectuelle et industrielle, respectant la nécessité pour les
entreprises de pouvoir en user librement dans leur domaine d’activité mais assurant à l’université et aux
chercheurs une juste rémunération, devra être assumée.
Enfin rappelons que si AMU est aujourd’hui sur une bonne trajectoire, son avenir dépendra avant
tout de sa capacité à améliorer encore l’excellence et la visibilité de sa recherche, avec pour objectif de
multiplier les récompenses internationales de très haut niveau et donc d’apparaître dans le top 100 (voire
le top 50) des universités mondiales et de rejoindre le réseau des 2O plus grandes universités européennes
de recherche. Il nous semble que c’est un objectif accessible… mais qui ne se réalisera pas tout seul !
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PR2I Humanités
Une grande diversité de champs disciplinaires caractérise ce pôle : Cognition-Langage-Rationalités,
Droit-Pouvoirs et Sociétés, Espaces-Cultures-Sociétés, Langues-Lettres-Arts-Civilisations, Sciences de
Gestion et Sciences Économiques. Il s’agit de la plus grande communauté en province au niveau français :
une cinquantaine d’unités de recherche, 2300 permanents et 1850 doctorants.
Il a été noté, depuis le COS 2006 mais principalement depuis la création de l‘université d’Aix-Marseille, un travail important de structuration des communautés des champs disciplinaires à la fois autour
de plateformes scientifiques de tout premier plan ainsi que des infrastructures (MMSH, Maison de la
recherche, Espace Cassin, Pole 3C…). Ces actions rendent ainsi plus lisible le potentiel scientifique.
Une attention toute particulière doit être portée à la spécificité des sciences humaines et sociales
concernant « la production scientifique », qui ne peut se prêter aujourd’hui au même type d’analyse bibliométrique et de ranking. Deux stratégies portent aujourd’hui leurs fruits : la première concerne la création d’un service commun des Presses Universitaires, la deuxième est centrée sur l’édition électronique
et l’open access porté par l’UMS Cléo. Toutefois, accroitre les publications en langue anglaise permettrait
d’augmenter encore plus nettement la visibilité à l’échelle internationale, ce qui permettrait de multiplier
de façon significative les échanges avec les grandes universités.
Les champs disciplinaires tels que le Droit-Pouvoirs-Sociétés, Cognition-Langage-Rationalités,
Espaces-Cultures-Sociétés, Économie sont des points forts du site d’Aix-Marseille, à partir desquels des
projets interdisciplinaires de très grandes potentialités peuvent émerger (énergie, environnement et
développement durable, humanités numériques, climat…). Les succès obtenus notamment dans le cadre
des Programmes d’Investissement d’Avenir (PIA) que ce soit pour les labex ou équipex doivent produire
des résultats concrets très rapidement sur ce sujet de l’interdisciplinarité. L’institut d’études avancées
(IMERA), dont le socle disciplinaire recouvre les SHS, promoteur de l’interdisciplinarité, doit être un outil
utilisé par les unités de recherche.
Renforcer des projets entre psychologues et philosophes, promouvoir l’interdisciplinarité au niveau
des étudiants par des masters en double formation, inciter les champs disciplinaires du PR2I humanités à collaborer avec les sciences exactes, conforter le positionnement sur l’aire méditerranéenne sont
des actions à mettre en mouvement. La création de la Maison de la Recherche doit inciter les unités de
recherche qui y sont hébergées à mettre en œuvre des projets de recherche commun, de décloisonner les
disciplines afférentes.
Enfin, une réflexion toute particulière doit être menée sur les sciences de gestion qui reste fragile.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Cognition, Langage,
Rationalités
Experts : Anne CHRISTOPHE, Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique (LSCP)
et Paolo LEGRENZI, Université Ca’ Foscari
A. Présentation du domaine
Le champ Cognition, Langage, Rationalité, regroupe 7 unités de recherche (3 UMR CNRS, 4 Equipes
d’Accueil), autour de l’étude de l’esprit humain, avec les approches de la psychologie (expérimentale et clinique), des neurosciences, de la philosophie, de la linguistique (linguistique de terrain, phonétique, études
de corpus), et de modélisation. Tous les thèmes de la cognition humaine ou presque sont abordés, avec
des études sur le langage oral et écrit (compréhension et production), la perception (auditive et visuelle),
la mémoire, les émotions, le raisonnement, la cognition sociale ; les compétences d’adultes sont étudiées
(sains ou neuro-lésés), ainsi que le développement chez l’enfant (normal ou pathologique).
Les 7 unités de ce champ regroupent un total de presque 500 personnels permanents et semi-permanents, dont 123 enseignants-chercheurs, 36 chercheurs CNRS, 24 ITA et BIATSS, et 290 personnels en
CDD (post-doctorants, doctorants, ITA en CDD).
Toutes les unités sont rattachées au PR2I Humanités : 5 d’entre elles en rattachement principal, les
2 autres en rattachement secondaire, avec un rattachement principal au PR2I Santé (le LPS : Laboratoire
de Psychologie Sociale, et le LPCLS : Laboratoire de Psychopathologie Clinique, Langage et Subjectivité).
Le champ disciplinaire est composé de deux grosses UMR, qui à elles deux représentent environ
la moitié de l’ensemble des personnels, qui sont très visibles à l’international et très productives, et de
5 unités plus modestes (à la fois en taille et en rayonnement international). Ces deux UMR principales
sont sur 2 sites différents : le LPL (Laboratoire Parole et Langage) est sur le site Pasteur (à Aix), et le LPC
(Laboratoire de Psychologie Cognitive) à Marseille St Charles (au sein de la Fédération 3C). Les 5 autres
unités, à savoir le LPS et le LPCLS cités plus haut, le PsyCLE (Centre de recherche en Psychologie de la
Connaissance, du Langage et de l’Emotion), et les deux unités de philosophie, le CEPERC (Centre d’Epistémologie et d’Ergologie Comparative) et l’IHP (Institut d’Histoire de la Philosophie), sont toutes regroupées
sur un troisième site, la ‘Maison de la Recherche’, un nouvel espace consacré entièrement à des laboratoires de recherche, qui outre ces 5 unités du champ Cognition Langage Rationalité, regroupe d’autres
unités de la faculté ALLSHS (Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales). Ce regroupement
étant récent, de nouvelles synergies sont sans doute envisageables, à la fois entre les 5 unités du champ,
et avec les autres unités du même site.
Toutes les unités du champ, sur les 3 sites, disposent d’excellentes plateformes expérimentales (voir
plus bas pour une description plus détaillée).
Autres éléments de structuration :
Le Labex BLRI (Brain & Language Research Institute) est porté par les deux UMR principales de
Cognition Langage Rationalité, le LPL et le LPC; en plus il contient 5 autres laboratoires, 4 d’AMU et un
d’Avignon (3 de neurosciences, 2 d’informatique). Ce Labex joue un fort rôle structurant, par l’intermédiaire de projets ciblés favorisant les collaborations, ainsi que par une mutualisation des plateformes de
recherche. En particulier, le CREx = centre de ressources en expérimentation, qui regroupe 5 ingénieurs
offrant un service mutualisé d’aide à l’analyse des données et à la programmation d’expérience, fournit à
la fois un service très efficace aux membres du Labex, mais permet aussi le partage des connaissances et
COS 2015
13
des bonnes pratiques en termes d’analyse de données. Il s’agit d’un point fort du champ disciplinaire qu’il
serait important de pérenniser lorsque le Labex arrivera à son terme.
La Fédération de recherche 3C regroupe sur un même site de Marseille St Charles, 3 laboratoires, le
LPC qui appartient à Cognition Langage Rationalité, ainsi que deux laboratoires de neurosciences d’AMU
(le LNC : Laboratoire de Neurosciences Cognitives et le LNIA : Laboratoire de Neurosciences Intégratives
et Adaptatives). Cette Fédération mutualise 7 plateformes de recherche allant de l’imagerie du petit
animal jusqu’à une plateforme d’expérimentation humaine, en passant par la plateforme des babouins
en semi-liberté de Rousset (voir plus bas description des plateformes). Là aussi, grande efficacité de la
mutualisation des plateformes, et fort pouvoir structurant, qui permet de donner au champ Cognition
Langage Rationalité un ancrage nécessaire en neurosciences, et un lien vers la faculté de sciences (voir
plus bas la question de l’interdisciplinarité au niveau de la formation).
B. Appréciation de l’excellence et de la pertinence de la
recherche
B.1 Thèmes de recherche
Les thèmes de recherche présents dans le champ Cognition Langage Rationalité sont le reflet de
l’histoire, et représentent le regroupement des forces en présence dans les composantes d’AMU, plutôt
qu’une création nouvelle, autour d’un projet commun, avec un appel d’offre spécifique pour attirer de
nouvelles équipes. A ce titre, on ne peut pas dire qu’il existe une politique scientifique au niveau du champ
disciplinaire dans son ensemble. Pour autant, le regroupement thématique de l’ensemble de ces unités
est tout à fait raisonnable, et on peut très bien envisager une meilleure intégration dans le futur, qui pourrait permettre à la fois d’améliorer l’interdisciplinarité, et potentiellement créer un effet d’entrainement
par lequel les meilleurs éléments aideraient les autres à accéder à plus de visibilité.
B.2 Qualité de la recherche
Certaines des recherches menées au sein des unités sont d’excellent niveau, à la fois originales et
très visibles à l’international. Il est facile de citer en exemple les recherches menées sur la plateforme de
primatologie de Rousset, où des babouins en semi-liberté peuvent participer librement à des expériences
de psychologie cognitive calquées sur celles qui sont typiquement réalisées avec des êtres humains, ce qui
permet non seulement des comparaisons directes très intéressantes (ex, étude des mécanismes de reconnaissance des suites de lettres), mais aussi, du fait du volume important de données collectées auprès
de ces participants volontaires, des méta-analyses tout à fait originales (comme l’impact de la présence
d’un congénère sur la performance). Cette plateforme, unique au monde, est exploitée pour conduire des
recherches très originales, et on peut noter qu’elle a donné lieu à un grand nombre des publications à
très fort impact du champ disciplinaire (dans des revues généralistes telles que Science; à noter que ces
publications dans des revues généralistes n’apparaissent pas dans l’analyse bibliométrique du champ disciplinaire, par un artefact de la méthodologie employée). Mais il existe aussi beaucoup d’autres très belles
recherches publiées dans des revues spécialisées d’excellente qualité.
Pour le reste, on peut noter qu’un effort a été fait pour privilégier les publications dans des revues
internationales en langue anglaise, plutôt que dans des revues nationales. Cet effort devra être poursuivi,
afin de s’assurer que les résultats des recherches effectuées au sein d’AMU se trouvent diffusés à l’ensemble de la communauté scientifique internationale, plutôt qu’au petit sous-ensemble qui est capable
de lire le français.
COS 2015
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B.3 Ouverture et attractivité de la recherche, valorisation
Plusieurs unités sont très actives en ce qui concerne les activités de valorisation : on compte ainsi 2
start-up (au LPL), des logiciels de rééducation mis à disposition des professionnels de santé ( par exemple
LogiRal à PsyCLE, au LPC des logiciels pour la dyslexie, et pour des expériences sur smartphone), ainsi que
des liens avec les domaines de la santé et de l’environnement (au LPS, au LPCLS)
La plupart des unités sont également actives dans leur recherche de contrats, et efficaces dans leur
obtention (2 ERC au LPC par exemple, mais également nombreux contrats de l’ANR ou d’autres agences
de financement, sur l’ensemble des unités).
B.4 Plateformes expérimentales
Toutes les unités de ce champ disciplinaire sont très bien équipées en plateformes expérimentales,
qui sont plus ou moins mutualisées selon les cas.
• Sur le site de la Maison de la Recherche :
-3 plateformes expérimentales permettant de mener des expériences de psychologie, l’une pour
l’étude des très jeunes enfants (Babylab, équipée d’un eye-tracker TOBII, rattachée à PsyCLE), les
deux autres pour l’étude de sujets adultes (l’une rattachée à PsyCLE, l’autre au LPS). Les trois
plateformes sont équipées de caméras télécommandées à chaque coin de la pièce, de vitres sans
tain, de matériel d’enregistrement audio et vidéo, et d’une pièce d’observation ou de commande.
-un appareil permettant de scanner des documents fragiles (CopyBook), pour les laboratoires de
philosophie.
• Sur le site Pasteur : une plateforme ‘Centre d’Etude sur la Parole’, appartenant au laboratoire LPL
(Laboratoire Parole et Langage), comprenant 5 ou 6 espaces de tests traités (insonorisation, isolation
électrique), et dotés d’équipements divers incluant plusieurs appareils d’électroencéphalographie
(EEG) (un EGI, un Biosemi), des eye-trackers (un TOBII, un eye-link), des appareils de mesure
articulatoire, et disposant également d’un atelier (électronique, bricolage, pour fabrication de
prototypes).
• Sur le site Marseille St Charles : six plateformes expérimentales mutualisées au sein des 3
laboratoires de la Fédération 3C (dont le LPC), dont en particulier une plateforme d’expérimentation
humaine comprenant 13 cabines expérimentales équipées en EEG, TMS, eye-tracking…
• Sur le site de Rousset : une plateforme d’étude comportementale des babouins unique au monde,
et de ce fait très attractive au niveau des collaborations internationales.
A noter que ces plateformes sont toutes très bien équipées matériellement, et bénéficient d’un
soutien sous forme d’ingénieurs et techniciens, en provenance du CNRS et d’AMU.
De plus, les membres de ces unités peuvent accéder à d’autres plateformes expérimentales au sein
d’AMU (ex : MEG au CHU de la Timone).
Il s’agit là d’un des points forts de ce champ disciplinaire, qui dispose d’un excellent outil de travail.
Dans la mesure où ces plateformes sont complémentaires plutôt que redondantes, cet outil peut de plus
favoriser une meilleure intégration du champ.
C. Recommandations générales et spécifiques
Même si toutes les unités se rattachent bien au thème central (l’esprit humain), dans la pratique,
les unités qui composent le champ disciplinaire ne sont pas encore très intégrées, ce qui peut provenir du
fait que le regroupement de ces unités dans un même champ disciplinaire est relativement récent. Il serait
possible de renforcer à la fois l’interdisciplinarité et la cohérence du champ disciplinaire, si plus de colla-
COS 2015
15
borations s’établissaient entre laboratoires, en particulier ceux exploitant des méthodologies différentes.
Ceci peut prendre plusieurs formes.
• Développement de projets en collaboration entre les philosophes et les psychologues :
Il s’agit d’une suggestion présentée dans le rapport présenté par le champ disciplinaire, et en effet
elle s’impose. Les interactions entre les labos de philosophie et les labos de psychologie sont pour le
moment presque inexistantes, alors qu’une collaboration active serait extrêmement enrichissante
des deux côtés, comme ça se pratique ailleurs (par exemple : le Département d’Etudes Cognitives
à l’ENS Paris ; le Centre for the Study of the Senses – CenSes – à Londres, le program in Cognitive
Science à Princeton, etc…). Un premier projet collaboratif a été évoqué, sur le sujet de l’acquisition
des notions mathématiques. De tels projets sont à encourager, et pourraient à terme mener à des
interactions beaucoup plus fournies entre les deux unités de philosophie et les autres unités du
champ disciplinaire. Plusieurs options sont ouvertes pour favoriser de telles collaborations, par
exemple au niveau de la politique de recrutement (rédiger les profils des prochains postes disponibles
en philosophie pour recruter des philosophes intéressés par la philosophie de l’esprit), mais aussi,
peut-être plus faisable à court terme, en encourageant des étudiants philosophes à s’initier à
l’expérimentation (dans le cadre d’un double encadrement).
• Pour renforcer la cohérence de la composante dans son ensemble, les membres proposent de lancer
des projets communs qui pourraient fédérer plusieurs unités autour d’un intérêt commun, comme
le développement neurocognitif, ou encore le vieillissement. S’il est vrai que quelques thèmes
transverses peuvent être identifiés, et pourraient avoir un effet fédérateur, cela vaut la peine
d’envisager une autre stratégie qui pourrait être employée en parallèle, et qui consisterait à favoriser
les collaborations ponctuelles de membres de laboratoires différents, potentiellement centrées
autour des plateformes de test. En effet, si toutes les composantes du champ disciplinaire sont
bien équipées en plateformes de test, celles-ci sont en général complémentaires, et peuvent donc
donner lieu à des collaborations fructueuses dont les deux parties impliquées tireraient bénéfice. Par
exemple, le babylab du PsyCLE peut intéresser des chercheurs du LPL ou du LPC qui s’intéressent
au développement et souhaiteraient tester des enfants plus jeunes que ceux qu’ils peuvent faire
venir sur leurs plateformes respectives. Ou encore, des membres du LPL et des membres du LPS
s’intéressent à l’impact du contexte social lors des interactions verbales (avec mise en place de
pièces d’enregistrement des conversations en contexte naturel) et pourraient mettre en commun
leurs expertises respectives. Et bien sûr la plateforme de primatologie de Rousset peut donner
lieu à des collaborations avec des membres des autres unités que le LPC. Pour ce faire, une bonne
communication sur l’existence des équipements disponibles et sur la manière dont ils peuvent être
mis à disposition d’autres unités dans le cadre d’une collaboration, pourrait avoir un effet facilitateur.
• Améliorer l’animation scientifique pour créer un sentiment d’appartenance qui va à son tour générer
des collaborations :
Ceci peut prendre plusieurs formes, en gardant en tête l’éclatement géographique des diverses
unités (qui rend difficile par exemple l’organisation d’un séminaire commun). L’organisation d’une
retraite pourrait permettre aux membres des différentes unités de se découvrir (sur 2 jours, dans un
lieu proche comme le centre CNRS de Carry-le-Rouet, où le LPC a effectué une retraite récemment).
Une manifestation autour des étudiants (doctorants) et post-doctorants, pourrait également être
très fructueuse, à moindre coût (ex : journée scientifique annuelle, avec des présentations orales et
des posters ; mais aussi un petit budget pour l’organisation d’une vie sociale entre étudiants).
• Mettre à profit l’installation récente sur le site de la Maison de la Recherche : 5 des unités du
champ disciplinaire Cognition Langage Rationalité sont regroupées sur le même site, la Maison de la
Recherche. Il serait utile de mettre à profit ce regroupement physique pour faciliter les échanges entre
unités – créer des interactions entre philosophes et psychologues, comme mentionné plus haut ;
COS 2015
16
des projets communs entre les différents laboratoires de psychologie, autour de leurs plateformes
expérimentales. De plus, des collaborations fructueuses pourraient aussi être déclenchées avec
d’autres unités présentes sur le site. Par exemple, des chercheurs du PsyCLE travaillent sur les
processus cognitifs impliqués dans la création, et l’une des unités de la Maison de la Recherche
travaille sur la création artistique.
Par ailleurs, en ce qui concerne l’interdisciplinarité, si elle est déjà grande au niveau des unités de
recherche elles-mêmes, la structuration de l’université ne la facilite pas au niveau des étudiants (quand elle
ne la bloque pas totalement). En effet, l’une des manières les plus efficaces de promouvoir l’interdisciplinarité est de le faire au niveau des étudiants, soit en proposant des doubles formations (au niveau master),
soit en permettant à des étudiants en provenance de formations différentes de travailler ensemble, au
niveau master et doctorat. Or, l’organisation actuelle des UFR est ‘verticale’, organisée discipline par discipline, avec peu de communications transverses, ce qui ne facilite pas les échanges d’étudiants.
• Concrètement, il serait utile de proposer des parcours multidisciplinaires, au niveau master ; par
exemple une mention sciences cognitives dans le master de neurosciences (qui dépend de la faculté
des sciences), et/ou dans le master de psychologie (qui dépend de la faculté ALLSH, Arts Lettres,
Langues, Sciences Humaines). En particulier, le fait que le master de psychologie soit un master
mixte professionnel/recherche qui délivre le diplôme de psychologue, a pour conséquence qu’il ne
recrute que des étudiants qui ont une licence de psychologie, ce qui nuit à l’interdisciplinarité. Il
serait utile que des étudiants ayant un L3 en philosophie ou en biologie (ou en mathématiques
appliquées, ou des étudiants en médecine qui font un master recherche, etc…) puissent choisir de
suivre une formation poussée en psychologie expérimentale, dans le cadre d’une filière de sciences
cognitives, ce qui n’est pas possible aujourd’hui – et réciproquement, que des étudiants ayant une
formation initiale en psychologie puissent se former aux neurosciences ou à la philosophie de l’esprit.
Le même problème se pose au niveau doctorat : chaque enseignant-chercheur ou chercheur HDR est
normalement relié à une seule école doctorale, ce qui a pour conséquence que dans l’état actuel des
choses, les doctorants de chaque laboratoire ne proviennent en principe que d’une seule discipline.
Le laboratoire LPC a réussi à contourner ce problème en faisant valoir le fait qu’il doit être raccordé à
deux écoles doctorales, ce qui lui permet de recruter à la fois des étudiants ayant une formation en
neurosciences (Faculté des sciences), et des étudiants ayant une formation en psychologie cognitive
(Faculté ALLSH). Mais le fait est que l’organisation actuelle ne favorise pas l’interdisciplinarité au
niveau des étudiants, alors qu’elle est tout à fait nécessaire.
• Par ailleurs, à l’intérieur des facultés, les disciplines sont regroupés en ‘pôles’, ce qui a pour
conséquence par exemple que les philosophes se trouvent regroupés avec la sociologie, l’histoire
de l’art, l’archéologie, les sciences de l’antiquité et l’anthropologie, au lieu d’être regroupés avec les
psychologues comme ils le sont au niveau recherche. Il y a donc un divorce entre le côté enseignement
et le côté recherche, qui ne facilite pas le recrutement d’enseignant-chercheurs qui auraient un pied
de chaque côté, par exemple.
COS 2015
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Droit, Pouvoirs et
Sociétés
Expert : Alexandre FLÜCKIGER, Université de Genève
1. Introduction
1.1 Le mandat
Qu’il nous soit permis de lever d’emblée l’ambiguïté suivante diffusée par la presse : les experts du
Comité d’Orientation Scientifique (COS) 2015 ne sauraient constituer une « sorte de "police scientifique" » 1.
Ce comité n’a en effet aucunement vocation à évaluer les prestations de recherche de l’université d’AixMarseille (AMU) en tant que telles mais s’inscrit dans une démarche prospective de définition de ces
dernières pour la décennie suivante (2025).
Le mandat est clair :
Une « mise en perspective de la recherche à AMU fondée sur l’analyse de l’existant et de sa
dynamique d’évolution, sans se substituer aux évaluations spécifiques auxquelles sont soumises les
Unités de Recherche : il s’agit donc globalement d’une démarche de prospective et non pas d’évaluation. Ainsi il est demandé aux parties prenantes des travaux de préparation d’aider à définir ce que
devrait/pourrait être la recherche d’AMU en 2025… »2
Toutefois une telle démarche implique bien évidemment de s’appuyer sur des éléments d’évaluation
des prestations de recherche, mais de manière implicite seulement et dans la mesure de leur disponibilité seulement. La méthodologie et les moyens consentis dans le cadre de la présente démarche ne permettent en effet pas de conduire une évaluation autonome et inédite de la recherche à AMU, en tous les
cas dans le champ disciplinaire « Droit, Pouvoirs et Sociétés / Law, Justice and Society », objet du présent
rapport qui se limite à analyser la situation à la faculté de droit et de science politique.
1.2 La méthode
La présente expertise se fonde sur une analyse documentaire, des entretiens et une visite de sites.
Les documents principaux utilisés sont les suivants :
• AMU, Comité d’Orientation Scientifique (COS) 2015, présentant de manière générale la recherche à
AMU, la politique de recherche de celle-ci ainsi que les cinq pôles de recherche (PR2I)
• COS 2015, Droit, Pouvoirs et Sociétés / Law, Justice and Society, Rapport, décrivant de manière
spécifique la situation à la faculté de droit et de science politique
• Site web de la faculté (http://facdedroit.univ-amu.fr)
• Rapport du Comité d’Orientation Scientifique (COS) 2006
1
Des "experts" pour disséquer l'université Aix-Marseille, in : La Provence, édition du 22 septembre 2015.
2
AMU, Comité d'orientation Scientifique (COS) 2015, p.5 (document préparatoire pour le COS 2015).
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•
Les entretiens et les visites de sites se sont déroulés de la manière suivante :
Déroulement concentré sur une journée
Visite du site d’Aix-en-Provence (bibliothèques, salles de travail, bâtiments, bureaux, amphithéâtres)
Entretiens avec le Doyen et le Vice-doyen chargé de la recherche
Rencontre avec différents collègues et responsables
Présentation, table ronde et questions avec les directeurs des unités de recherche (11 unités
représentées)
2. L’évaluation de la recherche
2.1 Introduction
Comme nous l’avons précisé en introduction, le présent rapport n’a pas pour objet d’évaluer la
recherche à la faculté de droit et de science politique mais de dresser un point d’étape.
L’évaluation de la recherche, à condition que l’on précise son objet (qualité scientifique, moyens de
production, promotion, utilité), peut être évaluée selon différentes procédures et selon des critères particuliers qui devraient, dans l’idéal, tenir compte du contexte spécifique aux sciences juridiques.
2.2 L’évaluation de la qualité scientifique de la recherche en droit
2.2.1 Etat des lieux
La qualité scientifique de la recherche est l’objectif principal qu’une université d’excellence se doit de
viser. Elle doit être distinguée tant de la valeur d’usage (utilité) que de la promotion de celle-ci.
Le rapport spécifique « Droit, Pouvoirs et Sociétés/ Law, Justice and Society » repose essentiellement sur une méthodologie bibliométrique. Or de telles méthodes sont fort peu employées pour évaluer la
qualité scientifique des prestations de recherche en droit tant en France qu’à l’étranger. Seul le comptage
et l’inventaire des publications sont largement pratiqués 3.
Le rapport spécifique comprend une grande annexe intitulée « Bibliométrie : analyse de la production scientifique 2010-2014 » qui repose sur la seule analyse quantitative du Web of Science. Une telle
pièce ne permet pas d’évaluer la qualité de la recherche à la faculté de droit et de science politique, car
cette base de données n’a pas été taillée sur mesure pour les disciplines juridiques, en particulier européennes. Rechercher les publications juridiques françaises dans ce corpus revient à sonder le contenu
d’une tête d’épingle dans la meule de foin que constitue l’ensemble de la production scientifique juridique.
L’annexe 1 et le corps du rapport spécifique recourt en revanche à une bibliométrie simple, traditionnellement utilisée pour l’évaluation des disciplines juridiques : le comptage et l’inventaire des publications. Le résultat prend alors une toute autre allure puisque l’on dénombre 100 fois plus de publications
(69 vs 6710 publications)...
3 Sur ce constat, voir TANQUEREL Thierry/FLUECKIGER Alexandre (édit.), L’évaluation de la recherche en droit –
Enjeux et méthodes / Assessing Research in Law – Stakes and Methods, (Bruylant) 2015.
COS 2015
19
La faculté de droit et de science politique gagnerait cependant à développer dans le futur des méthodes,
non seulement quantitatives mais également qualitatives, et des critères d’évaluation propres au droit en
coordination avec les autres Facultés de droit françaises et européennes ainsi qu’avec différentes instances
pratiquant déjà l’évaluation de la recherche juridique sur le plan national (CNRS, HCERES notamment). Cette
question gagnerait à être examinée dans un cadre européen comme le suggère la doctrine 4.
L’intérêt pour AMU serait évident tant les indices convergent pour démontrer l’excellence de la
faculté de droit et de science politique. Divers classements informels placent en effet déjà Aix-Marseille
en « pole position » des facultés de droit françaises 5.
L’obtention de financements extérieurs est aussi un critère de mesure de l’excellence de la recherche,
particulièrement lorsqu’il s’agit de projets soumis à des procédures d’évaluation à l’instar des labellisations A*Midex. La faculté de droit et de science politique n’est sur ce point pas en reste comme le montre
la liste des principaux contrats de recherche tant nationaux qu’européens qu’elle a obtenus.
La présence de collections dédiées tant aux Presses Universitaires d’Aix-Marseille qu’auprès de
grands éditeurs tels que PUF, Dalloz, LGDJ ou Bruylant ainsi que de revues juridiques de référence est un
autre critère indéniable de qualité.
L’attractivité au regard des jeunes chercheurs est également un indice en ce sens, rempli en l’espèce
lorsque l’on examine le nombre de thèses soutenues (le champ disciplinaire abrite la plus grande école
doctorale de France regroupant les sciences juridiques et politiques ainsi que les politiques d’accueil de
jeunes talents).
2.2.2 L’évolution de la situation
Le rapport du Comité d’Orientation Scientifique (COS) 2006 résumait ainsi la place du droit à Aix-Marseille :
« Le droit est une discipline dans laquelle Aix-Marseille se distingue particulièrement au niveau
national. Le développement actuel de nouveaux contextes liés aux mutations sociales, rend le droit
de plus en plus présent dans tous les actes de la vie quotidienne (droit des affaires, mais aussi santé,
usages des technologies de l’information et de la communication, propriété intellectuelle, droit de
l’Union européenne… etc.). Il y a là une discipline dont les concepts se développent et évoluent à la
vitesse même de l’évolution de la société. »
Une telle conclusion soulignant l’excellence et l’innovation de l’Ecole de Droit d’Aix-Marseille peut
être reprise telle quelle en 2015 sur la base des indices qui précédent, des résultats scientifiques, de la
pratique de publication, de la politique éditoriale, de l’obtention de financements extérieurs ou des réalisations scientifiques marquantes exposés tant dans les documents consultés que les entretiens.
4 TANQUEREL Thierry/FLUECKIGER Alexandre (édit.), L’évaluation de la recherche en droit – Enjeux et méthodes / Assessing Research
in Law – Stakes and Methods, (Bruylant) 2015.
5 « Elite » French Law School, selon DIBADJ 2015, in : TANQUEREL /FLUECKIGER (édit.), L’évaluation de la recherche en droit – Enjeux
et méthodes / Assessing Research in Law – Stakes and Methods, (Bruylant) 2015, p. 228, fondé sur www.devenir-avocat.fr/choisir-fac-avocat.php ; 3ème position derrière Paris II et I in : www.meilleures-licences.com/licence-droit.html
COS 2015
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2.2.3 Recommandations
• Écarter du dossier l’analyse bibliométrique du Web of Science en raison de sa perspective tronquée
qui ne reflète aucunement l’excellence de la faculté de droit et de science politique
• Développer des méthodes tant qualitatives que quantitatives et des critères d’évaluation de la
recherche propres au droit dans un cadre national et européen et les communiquer largement
2.3 L’évaluation des moyens de production de la recherche en droit
2.3.1 Etat des lieux
Un cadre de travail performant ainsi que l’allocation de moyens appropriés sont des conditions indispensables pour favoriser l’excellence de la production scientifique.
Même si la faculté de droit et de science politique dispose, relativement à d’autres unités d’AMU, de
moins de surface en locaux par personne, ce point ne paraît pas problématique aux yeux des interlocuteurs
et ne met pas en cause la qualité de la production scientifique.
Les bibliothèques sont particulièrement bien achalandées ; certaines d’entre elles se targuant même
d’être les plus grandes de France (sciences criminelles), alors que d’autres gagneraient à être développées
(Cassin).
L’environnement de travail numérique est performant, permettant à tous les chercheurs d’accéder
aux principales bases de données et d’accéder aux fonds documentaires numériques. La rénovation en
cours de la bibliothèque centrale permettra par ailleurs de dégager un espace dédié aux nouvelles technologies dans l’esprit des Humanités digitales.
Certaines exigences et procédures administratives découragent inutilement l’activité de recherche.
Une plus grande souplesse relative à l’annualité budgétaire permettrait de reporter d’une année à l’autre
les bénéfices d’un colloque qui pourraient être utilisés l’année suivante pour garantir un possible déficit qui
résulterait du choix d’un thème plus ardu mais scientifiquement pertinent.
Succédant à la phase initiale de fusion des universités, une période de décentralisation fonctionnelle
permettrait également de favoriser le développement d’activités de recherche. AMU pourrait à ce titre
s’inspirer opportunément des modes de gestion des programmes de recherche par le CNRS.
Les ressources en secrétariat sont restreintes (20 à 30 enseignants-chercheurs pour un poste de
secrétariat). Elles gagneraient à être développées.
Il en va de même pour les postes de conseil à la recherche dont l’effectif devrait être consolidé
afin d’offrir aux enseignants-chercheurs qui le souhaitent un soutien spécialisé au montage de projets de
recherche.
La mise à disposition d’un service d’aide à la rédaction en anglais permettrait de développer la présence de la faculté de droit et de science politique dans les projets internationaux.
On notera par ailleurs qu’il n’est pas dans la coutume que les enseignants-chercheurs prennent à
intervalles réguliers des congés scientifiques (congés de recherche thématique) qui leur permettraient de
mener des recherches à l’étranger notamment et de se consacrer à plein-temps à la recherche. Une telle
pratique permettrait pourtant d’accroître la productivité scientifique tout en ouvrant aux chercheurs un
environnement international.
COS 2015
21
2.3.2 L’évolution de la situation
Le rapport COS 2006 décrivait la situation des moyens de production en des termes plus
« dramatiques » :
« Nous avons dû constater que pour la plupart des centres de recherche de la faculté les moyens
manquent cruellement : les ressources humaines (nombre d’enseignants-chercheurs – la plupart
d’entre eux sont submergés aujourd’hui par leurs devoirs d’enseignement ; secrétariats adéquats),
les ressources en termes de logement (locaux et bureaux – pour une grande partie des centres de
recherche, le logement est moins que sommaire) et les ressources financières (seuls les quelques
centres profitant d’une aide substantielle de la part du CNRS ou ayant, par la nature de leur domaine
de recherche, des liens privilégiés avec le secteur privé, semblent plus ou moins aisés sur ce point). »
Il formulait comme première recommandation d’« améliorer les ressources de la faculté (enseignants- chercheurs, IATOS, locaux, finances) ».
La recommandation a été suivie d’effet, en particulier sur le point des locaux. Le morcellement des
structures de recherche précédant la restructuration du site d’Aix-en-Provence en 2009 était il est vrai problématique. La réorganisation en pôles a permis de mutualiser des bibliothèques auparavant dispersées à
l’avantage des chercheurs (horaires étendus, disponibilité accrue des locaux).
L’effort devrait être porté dans le futur sur les conditions–cadres et l’encadrement de la recherche.
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2.3.3 Recommandations
Développer les fonds des bibliothèques qui en éprouvent le besoin
Ouvrir des postes de conseillers à la recherche pour aider au montage des projets de recherche.
Mettre à disposition un service d’aide à la rédaction en anglais pour la conception de projets de
recherche internationaux.
Développer les ressources en secrétariat
Assouplir l’exigence d’annualité budgétaire pour permettre d’assurer plus aisément le financement
de colloques annuels.
Viser à la décentralisation fonctionnelle dans la gestion des programmes de recherche
Réfléchir aux moyens organisationnels et financiers pour favoriser la prise de congés scientifiques
(congés de recherche thématique)
2.4 L’évaluation de la promotion de la recherche en droit
2.4.1 Etat des lieux
La production scientifique en droit est souvent mal connue des non-juristes. Le problème n’est pas
spécifique à Aix-Marseille ni à la France. Il est vrai qu’une bibliométrie taillée sur mesure pour les sciences
exactes ne met pas vraiment en valeur l’abondance et la qualité des publications dans le domaine juridique
comme nous avons pu le constater.
Or la faculté de droit et de science politique dispose d’un véritable savoir-faire en matière de
recherche juridique qu’il importe de faire savoir tant à l’attention des enseignants-chercheurs des autres
disciplines qu’au public en général. La faculté de droit et de science politique est très active dans ce
domaine puisqu’elle anime plus d’une quarantaine de journées d’études, des colloques divers et de nombreuses tables rondes notamment. Elle a également instauré une politique éditoriale dynamique comme
on l’a souligné plus haut.
Pour coller au plus près des mutations technologiques en cours, la mise à disposition des directeurs d’unités de recherche d’un service de conception et de communication web (podcast, webinaire, sites
ergonomiques, etc.) permettrait de valoriser encore plus efficacement la production scientifique dans le
COS 2015
22
monde numérique. Celle-ci devrait s’effectuer de manière coordonnée dans le cadre d’une politique de
communication placée sous la responsabilité de la faculté.
Un service de traduction en langue anglaise à disposition des enseignants-chercheurs permettrait
de valoriser internationalement la production scientifique. Une version anglaise du site web serait également une mesure bienvenue dans cette perspective.
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2.4.2 Recommandations
Se doter d’une stratégie de mise en valeur de la production scientifique dans l’écosystème numérique
Mettre à disposition de la Faculté un service de conception et de communication web
Publier une version anglaise du site web
Offrir un service de traduction en anglais à disposition des enseignants-chercheurs
3. Les orientations scientifiques
3.1 L’état des lieux
3.1.1 La structure
La recherche en droit à AMU est structurée en dix Unités de recherche, et deux Unités mixtes de
recherche (UMR « Droits international, comparé et européen » ; UMR « Anthropologie bio-culturelle, Droit,
Éthique & Santé ») dont la seconde est en secteur partagé droit/santé. Une école doctorale (ED « Sciences
juridiques et politiques ») complète le dispositif.
3.1.2 L’interdisciplinarité
Afin d’assurer la coordination et la trans- ou interdisciplinarité entre ces différentes unités, la faculté
de droit et de science politique a pris l’initiative de regrouper ces unités en une Fédération de recherche
(FR « Droits, Pouvoirs et société ») sous double tutelle d’AMU et du CNRS. Celle-ci permet d’ouvrir le droit
à d’autres disciplines puisqu’elle regroupe non seulement les 11 unités du secteur droit mais l’UMR en
secteur partagé droit/santé (ADES), le secteur Eco-gestion (CERGAM) et les Sciences Po Aix (CHERPA).
On soulignera à l’attention du COS le caractère précurseur des juristes d’Aix-Marseille, dans la mesure
où ce modèle fédératif date de 2008, et a de nouveau été formalisé dans une convention avec le CNRS en
2012, semble intéresser d’autres facultés et universités en France.
La fédération de recherche est orientée autour des cinq axes suivants :
1. Justices ;
2. Droits fondamentaux ;
3. Droit, crises et régulations économiques et sociales ;
4. Ordres juridiques, identités et intégration ;
5. Energie, environnement et développement durable.
Ce modèle organisationnel pourrait opportunément et aisément être transposé au sein des autres
unités d’AMU qui ne le connaissent pas encore.
Par ailleurs, la recherche à la faculté de droit et de science politique est en parfaite cohérence avec
les différents pôles de recherche (PR2I), montrant par là son intégration dans les orientations scientifiques d’AMU d’une part et sa perspective interdisciplinaire d’autre part. Dix unités de recherche sur les
douze se rattachent en effet principalement au pôle de recherche Humanités (PR2I) autour des grandes
COS 2015
23
thématiques suivantes : les humanités numériques (données massives ou big data), les migrations, la
mondialisation, les normes internationales, la Méditerranée (les conflits, les territoires, les mobilités avec
notamment la création de l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires comme outil fédératif).
Onze unités sur douze se rattachent subsidiairement dans les quatre autres pôles de recherche
(« Santé » : trois unités ; « Sciences » : deux unités ; «Environnement » : deux unités ; « Energie » : une
unité) traitant des domaines suivants : sport, développement territorial, big data, développement durable,
changements climatiques, risques naturels, gestion des zones urbaines, Méditerranée.
On en conclut que la faculté de droit et de science politique a, aujourd’hui déjà, intégré la dimension
pluridisciplinaire dans ses axes de recherche, tant en son sein, entre les différentes disciplines juridiques,
qu’avec les disciplines non juridiques. On soulignera là une prouesse remarquable dont un certain nombre
d’autres facultés de droit pourraient s’inspirer.
Si cette évolution entre en résonance avec les axes stratégiques d’AMU, il importe toutefois de
rendre la présidence attentive à la nécessité de trouver un équilibre entre l’ouverture interdisciplinaire
et la nécessité d’exceller dans son cœur de métier. La première ne devrait en aucun cas porter préjudice
et affaiblir la seconde. L’excellence dans les disciplines juridiques doit continuer d’être assurée en toute
première priorité au risque sinon de diluer la spécificité disciplinaire.
3.1.3 L’internationalité
La recherche à la faculté de droit et de science politique est largement ouverte sur tous les continents (droit européen et international). L’Asie est une zone émergente en termes de partenariat (Corée du
Sud et Chine notamment). En droit européen, la faculté a l’honneur d’abriter sept chaires Jean Monnet et
un Centre d’excellence éponyme est en cours de création.
La Méditerranée constitue un objet d’étude privilégié : partenariat actif dans deux LABEX :
(LABEXMED et OTMed) dont la mise en place pour le premier d’un outil structurant la Plateforme
« Créativité et territoire en Méditerranée » ; Ecole doctorale des juristes méditerranées (EDJM) ; Institut
Méditerranéen de la Ville et des Territoires, Pôle de recherche et d’enseignement pluridisciplinaire - urbain,
architecture, sociologie ; Programme de recherche LIBERMED : sécurisation des droits et libertés dans les
sociétés méditerranéennes ; échanges scientifiques récurrents avec l’Université libanaise ; collaborations
avec l’Italie (doctorat franco-italien avec l’Université de Catane); partenariat avec l’Université de Salerne
sur la thématique de l’eau ; partenariat avec l’Université de Gêne (Institute for Legal Philosophy).
3.1.4 Les thématiques innovatrices
Les orientations scientifiques de la faculté de droit et de science politique en termes de recherche
sont innovatrices et en parfaite adéquation avec leur temps. On peut les regrouper de la manière suivante, sans souci d’exhaustivité : droits humains et migration internationale ; protection des personnes
et sécurité humaine ; approche comparative du droit constitutionnel et pays en transition démocratique ;
théorie de l’Etat et histoire du droit colonial ; le droit global et les nouvelles normativités dans la globalisation ; la transformation du droit international de l’environnement ; la lutte contre le terrorisme en droit
européen; les finances durables et investissements socialement responsables ; les politiques publiques et
leur financement ; la justice du 21e siècle ; les droits fondamentaux des personnes privées de liberté ; les
mutations et migrations familiales ; le fait religieux et le droit (laïcité et pluralisme) ; la santé au travail et
risques émergents ; la protection sociale et dignité du travailleur ; la question sociale, habitat et politiques
territoriales.
COS 2015
24
3.1.5 L’ouverture vers la société
Contrairement à d’autres sciences humaines, les juristes n’ont généralement pas à démontrer l’utilité de leurs recherches pour la société.
Les enseignants-chercheurs de la faculté de droit et de science politique ont tissé des liens étroits
avec le monde professionnel, tant public que privé, et la société en général par le biais de colloques, de
publications, de contrats ou de participation à diverses commissions ou organes. Dans ce contexte, le
monde judiciaire est un acteur naturellement privilégié.
3.1.6 La conception des axes de recherche
La faculté définit elle-même ses axes de recherche dans le cadre des orientations scientifiques de
l’université. Elle le fait de manière adéquate et adaptée aux réalités contemporaines.
Du point de vue de la conception des axes de recherche, nous avons cependant repéré une difficulté
de coordination potentielle lorsqu’une unité de recherche est soumise à la double tutelle de l’université
et du CNRS. Dans ce cas, il convient de négocier la convention en cohérence avec les orientations scientifiques d’AMU.
3.2 L’évolution de la situation
En reprenant les recommandations du COS en 2006, on s’aperçoit de la fulgurance de l’évolution.
Celles-ci recommandaient de « pourvoir aux lacunes de recherche signalées (droit des obligations, droit
international privé, droit de l’environnement) » ; de « développer une certaine politique globale pour la
recherche du droit comparé et assurer des possibilités de formation en langue allemande pour les chercheurs » et de « mieux intégrer le droit communautaire et la science politique. »
L’analyse de l’état actuel démontre que ce programme a été scrupuleusement mis en œuvre et que
les axes de recherche sont plus riches encore, sous réserve toutefois d’une exception et d’une précision.
L’exception : les possibilités de formation en langue allemande n’ont pas été développées comme
suggéré. On peut le comprendre dans la mesure où la localisation méditerranéenne d’AMU s’y prête moins
que l’Université de Strasbourg par exemple. A l’heure de l’internationalisation, il conviendrait à notre avis
de reformuler la même recommandation, mais en l’étendant à la langue anglaise en particulier.
La précision : même si un seul enseignant-chercheur de la faculté est un politiste, la dimension de
science politique est bien présente dans le champ disciplinaire « Droit, Pouvoirs et Sociétés » puisque,
outre les nombreuses collaborations interdisciplinaires avec les chercheurs dans ce domaine, l'institut
d'études politiques d’Aix-en-Provence (IEP/«Sciences Po Aix») est établissement associé. Son laboratoire
émarge désormais tant à l'Ecole doctorale qu'au titre de la Fédération « Droit, Pouvoirs et Sociétés ». Les
experts du COS 2006 avaient critiqué ce point à une époque où il n’y avait précisément encore ni fédération
de recherche ni l'accréditation élargie de l'Ecole doctorale.
Enfin, dans la mesure où les masters devront être réformés pour la rentrée 2018 et où la recherche
doit être au service de l’enseignement (et vice-versa), on soulignera tant la nécessité que l’opportunité de
définir les axes de recherche dans le contrat d’établissement 2018 en coordination avec l’offre rénovée de
formation.
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25
3.3 Recommandations
• S’inspirer du modèle organisationnel de la Fédération de Recherche pour favoriser les échanges
intersectoriels au sein des autres unités d’AMU qui ne le connaissent pas encore
• Trouver un équilibre entre l’ouverture interdisciplinaire et la nécessité d’exceller dans le cœur de sa
discipline de base
• Soutenir la faculté de droit et de science politique dans le choix de ses orientations scientifiques
• Négocier les conventions de collaboration avec le CNRS en cohérence avec les orientations
scientifiques d’AMU
• Offrir aux chercheurs qui le souhaitent un accès facilité aux formations continue en langues
étrangères, notamment en anglais
• Définir les orientations scientifiques d’AMU en coordination avec la révision en cours des programmes
de master prévue pour 2018
4. Conclusion : vers une vision prospective des orientations
scientifiques dans le champ « Droit, Pouvoirs et Sociétés »
La faculté de droit et de science politique propose de développer les orientations de recherche suivantes dans la vision prospective du COS à 2025 :
• Les mutations de la justice (judiciaire, administrative, constitutionnelle, européenne et internationale)
y compris s’agissant de la justice informelle
• L’effectivité des droits fondamentaux à l’épreuve des migrations et des mutations sociétales ou
technologiques
• Les réactions du droit et les innovations en termes de régulations économiques et sociales face aux
crises du 21e siècle (crises financières, conflits et reconstruction de l’Etat de droit, traitement social
des déplacés et réfugiés y compris pour des raisons environnementales, ruptures démographiques
et protections sociales…)
• Ordres juridiques, identités et intégration : théories de l’Etat, réforme de l’Etat et accès aux droits
dans une perspective comparative (Europe, Méditerranée, Amérique, Asie) impliquant l’évaluation
des politiques publiques
• Energie, environnement et développement durable : incidences juridiques des énergies alternatives
et du choix du maintien du nucléaire au regard des relations locales, européennes et internationales
(interactions environnementales et sociétales); changement climatique (préparation de la Conférence
de Paris)
Qu’il nous soit permis de conclure en affirmant qu’une telle vision nous semble particulièrement
opportune et pleinement adaptée aux défis du futur.
COS 2015
26
CHAMP DISCIPLINAIRE : Espaces, Cultures,
Sociétés
Expert : Michael DIETLER, Université de Chicago
General impressions
The theme “Space, Culture, Society” is covered by 18 research laboratories spread over the campuses of Aix-en-Provence and Marseille, St. Charles. Ten of these are clustered together in the Maison
Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH) in Aix, with the laboratories covering antiquity and
archaeology (LaMPEA, CCJ, IRAA, LA3M, and TDMAM) and those covering anthropology, history, and
sociology (TELEMME, IDEMEC, LAMES, IREMAM, IMAf) housed in separate wings of the building. The
laboratories on the St. Charles campus (LPED, MAP, IRASIA, CREDO) are also largely directed toward these
latter disciplines and geography. These research laboratories are supported by a diverse array of excellent
platforms and technical units that serve to preserve and analyze data, archive visual and cartographic
resources, create digital interfaces, generate publications, run several specialized research libraries, and
perform a variety of other functions.
Together, these laboratories form an innovative, dynamic, and highly successful research engine
that generates an impressive quantity and variety of cutting edge interdisciplinary research. The laboratories have very successfully integrated researchers from AMU and the CNRS, along with smaller numbers
of scholars from other institutions (such as the EHESS) within each unit. Many of these laboratories are
internally interdisciplinary in their composition and focus, and there is also a strong sense of collaboration
across the laboratories. This collaboration is especially well facilitated by the MMSH and the LabexMed that
it administers, and the LabexMed seems to me a model program for incubating interdisciplinary research
and for fostering international cooperation. The laboratories have also provided a strong center for graduate training and research, making AMU an obvious magnet for students interested in Mediterranean
focused themes, but also a variety of other domains (such as the anthropology of Oceania at CREDO,
socio-environmental analysis at LPED, and others). There has also been a consistent effort toward public
outreach through museum collaborations, websites, and other activities.
In brief, the MMSH and the other laboratories of AMU focused on the theme of “Space, Culture,
and Society” constitute a very strong ensemble with a distinctive international profile, and they should
be considered one of the brightest jewels of AMU. In the first place, because of the outstanding success
of the MMSH, AMU has become one of the preeminent world centers for social science studies of the
Mediterranean, from prehistory to the present. It has attracted a large and very strong body of researchers, graduate students, and post-docs who generate a great quantity of innovative and influential interdisciplinary research. That research profile is augmented by a number of dynamic platforms and a very
strong set of publications, many of them in English and well recognized in the Anglophone world. The
LabexMed has also been a highly productive motor for invigorating this scholarly community and enabling
exploratory research and international outreach and collaboration. But many of the laboratories that lie
outside the MMSH (for example, CREDO and LPED) have also developed prominent international profiles
and are widely recognized for the excellence and reach of their research.
These laboratories clearly have been functioning at a very high level for a number of years and have
adapted well to the merging of the three Aix-Marseille Universities. Obviously, they will rarely generate
the kinds of industrial crossovers that are possible with the biological and physical sciences, but many of
them will have important contributions to make to public policy debates (for instance, the environmental
COS 2015
27
work of LPED). Moreover, whatever their economic or social impact, they are vital to the research profile
and reputation of AMU, and they deserve the full support of the university administration in helping to
maintain and expand their operations. The following suggestions are offered as advice for assuring the
continuing success of this thriving research community in the future.
1. Administrative flexibility
One of the themes that we heard repeatedly during site visits is the increasing burden of administrative procedures and the loss of research time and energy diverted toward complying with the heavy
administrative load. This is manifested in the difficulty of getting international collaboration agreements
cleared, the elaborate controls on finances (which create unnecessary delays in launching projects), and a
variety of other such constraints. The university administration should seek to enable greater flexibility by
trusting researchers more to operate competently and granting greater autonomy to the laboratories to
manage their affairs. This will free up research time, increase the flexibility of international collaborations,
and create a much better working environment.
This relaxation of administrative control should also run to the organization of research themes. One
should be careful not to rely overly on the imposition of thematic mandates from the top, creating a hierarchical structure into which all research must be slotted. Proposing aspirational themes is fine up to a
point, but much of the most innovative research will originate in organic fashion from the interests of individual researchers and their spontaneous ad hoc collaborations. One must be careful not to stifle such originality by overly centralized control of research agendas and structures. This is one of the strong points of the
universities of the American and British systems that garner such high marks in the international rankings
(dubious as these lists may be): these Anglophone institutions generally operate with a very “flat” and loose
structure that cedes a great deal of autonomy to departments and individual scholars. A certain amount of
anarchy is highly productive for creating innovative research, at least within the social sciences.
As a final note on this theme, I would suggest that flexibility is also in order on such things as time
to degree mandates across disciplines and the drive toward interdisciplinarity. A three-year doctorate may
well be adequate for a PhD in physics or mathematics, but it is nearly impossible in anthropology, for example (where language learning and ethnographic fieldwork require considerable investment of time). If a
single model is applied rigidly across disciplines, it will ultimately have the effect of reducing the quality of
doctoral dissertations in the social sciences and depressing the research reputation of French universities.
I would also suggest that, while interdisciplinarity is certainly a productive and desirable endeavor in many
cases, one should see it as a complement to disciplinary training and research, and it works well only when
rooted in strong disciplines. Hence, one must be careful not to let the fashion for interdisciplinarity create
a university structure that suppresses disciplinary identities and strong disciplinary training and research.
Additionally, interdisciplinarity requires additional time for training if it is to constitute more than naive
borrowing of poorly understood theory and data -- which argues, again, against overly rigid temporal strictures on doctoral training and research.
2. Space
Another issue about which we heard a great deal is the need for more space for offices and analytical laboratories. This was particularly true for the laboratories housed on the St. Charles campus, where
the facilities were cramped to the limits of viability. But even the large structure of the MMSH is now
running into spatial constraints that will soon become acute. The continuing success of these dynamic
COS 2015
28
research institutions will depend on planning for future expansion of facilities. This is imperative, especially if increasing international collaboration is encouraged, and as the analytical laboratories respond to
the development of novel techniques requiring new equipment (something that is particularly pressing
for archaeologists).
One other spatial consideration involves the difficulties for students of having laboratories for the
same disciplines spread over two campuses in Aix and Marseille. This makes scheduling of courses difficult
and increases travel times for students. Would it not be better to cluster the “Space, Culture, Society” disciplines together on one larger campus in Aix, for example (considering that the MMSH is already in Aix)?
3. Research Time
Another issue that requires some administrative reflection is the balance of research and teaching
time for AMU faculty. Unlike laboratory-based sciences, research in the social sciences often requires long
periods of fieldwork away from the university. This is not a problem for the CNRS members of the laboratories, but it does place severe constraints on the teaching faculty. What is needed is improved flexibility
with scheduling teaching duties and the provision of research leaves. If the university wishes to improve
its international reputation as a research center, then a relatively small investment in improving this situation will pay large dividends.
This is one of the features that explains the reputation of the large American research universities: teaching duties at those institutions are significantly reduced in comparison to those at American
universities lower down the scale, where teaching is emphasized over research. I do not mean to imply
that French universities should follow an American model, but in this matter the benefits of shifting the
teaching/research balance seem fairly self evident.
4. International profile
It is clear that publication in English is now a necessary means of generating international recognition for research. This need not (and should not) be to the detriment of French publications, but regular
visibility in Anglophone journals and books must be a constant reflex as a supplement to French publications. Many of the laboratories under the “Space, Culture, and Society” theme already have devoted
considerable energy to the publication of their work in English, including running a number of journals
that publish Anglophone articles. But the pattern is uneven, with some groups having much less of their
work visible in the Anglophone world. The archaeologists, for example, are somewhat less integrated
into the Anglophone publication system than the anthropologists, despite the enormously high volume
of outstanding research they produce and publish in French. Their work would be of great interest to
an international audience if it were simply more accessible in English. But it appears that there is little
administrative support for helping scholars across the board to have their work translated into English.
Hence, one of the suggestions I would make is to establish a “translation office” with personnel who are
dedicated to helping scholars with English translation. This would be best organized by disciplinary clusters, because the conventions of publishing in Anglophone journals would also have to be familiar to the
translation staff. This would be a tremendous aid to all the laboratories in better diffusing the results of
their research to the international community and thereby increasing its global influence.
Another way of augmenting the international profile of AMU would be to facilitate the exchange of
faculty and graduate students by means outside the formal structures of long-term institutional agree-
COS 2015
29
ments. That is, it should be possible to support international visitor situations that arise from organic
contacts between individual scholars, without passing through formal agreements at higher levels. These
exchanges should be based on research collaborations or graduate training, and they should have a very
flexible structure.
As a final note on this theme, it is clear in the documents prepared for the COS that quite a bit
of attention has been paid to analyzing various international rankings and bibliometric profiles. I would
caution against taking these measures too seriously, especially in the evaluation of the social sciences
and humanities. It is well known that nearly all of these international rankings have a heavy bias toward
Anglophone publications and toward bibliometric practices oriented toward the physical and biological
sciences. These are completely inappropriate for evaluating fields such as anthropology, archaeology, history, or classics, for example. The balance between journal articles, books, and edited-book chapters in
terms of influence and prestige is quite different in each of these fields, and “impact factors” are often
difficult to discern and highly misleading. There simply is no reliable or meaningful metric that can be
applied uniformly across these disciplines. One needs to derive more subtle qualitative measures to
assess the research production within these disciplines, and to rely on the judgment of scholars in the
field rather than external administrators with little understanding of the distinctive research traditions
involved. Moreover, French universities, including especially AMU, are clearly producing a great deal of
outstanding original research. If French universities do not appear in the upper levels of the Shanghai
ranking, for example, one must entertain the possibility that the problem is with the Shanghai ranking
rather than with the French universities.
5. Support for continuing staff hires
Another point raised in a number of our site visits is that support for maintaining staff levels seems
to have been declining at AMU, at least in some disciplines, especially through the failure to replace retiring scholars and technicians. This is clearly an important issue in maintaining a strong research and teaching profile. Reduction in staff has long-term effects on the health of laboratories and on the ability to
train doctoral students. Hence, this situation needs to be monitored carefully to assure that staff hiring
continues at a pace necessary to maintain a critical mass for excellence in research.
Conclusion
The laboratories operating under the theme “Space, Culture, Society” at AMU represent a great
diversity of disciplines and research orientations and methods – far too great to formulate any kind of
common evaluation or policy. However, it is obvious that most of them are functioning extremely well and
that they have excellent international reputations for the quality of research they generate. There is no
need for any kind of radical transformation of this research community that already operates very well.
Rather, the university needs to search for ways to facilitate the research activities of scholars in order
to maintain the current standard in the face of new challenges. This includes, especially, reducing the
administrative burdens on researchers through greater flexibility, helping to meet new spatial challenges,
helping to expand Anglophone translation possibilities and publishing, and meeting staff needs. They
should be well supported and trusted to define by themselves the new research frontiers that will set the
agenda for the following decades.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Espaces, Cultures,
Sociétés
Expert : Juan Francisco FUENTES, University Madrid
1. Presentation and previous remarks
The visit to the centres, the official meetings, and the exchange with the colleagues from AMU as
well as with the other members of the Committee have given me an excellent general impression on the
current scientific situation at AMU in my personal field (Spaces, Cultures, Societies). In my direct contact
with centres, teams and labs –the Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, the LABEXMED,
LPED, MAP, IRASIA, etc.–, I have found a good work environment, a consolidated reality of research at a
high level, based on qualified and enthusiastic teams and entities, and a very productive activity with, in
general, an outstanding visibility in the international domaine. The state of buildings and facilities is very
uneven, depending on the centres and laboratories. This is certainly one of the points to improve. I have
found interesting and advanced themes of research, developed with a genuine spirit of interdisciplinarity, which appears not as a mere label, but as a real fact in the majority of the research programmes in
my field of expertise.
In addition, I would like to pose some other previous remarks : 1.- The field of my precise expertise
(History and particularly Modern/Contemporary History) has a low visibility, probably due to an underrepresentation of the discipline in the whole area of Human and Social Sciences ; 2.- It is very difficult for a
foreign researcher, coming from a different scientific culture, to become familiar in a few days with such
an enormous universe of acronymes ; 3.- There is a general agreement in the scientific community at
AMU about the efficacy of the current structure of AMU as a unified University, although the size of
the resulting University, in terms for example of students, can be a handicap to improve its position in
the most prestigious University rankings, and 4.- I was especially impressed by LABEXMED : organization,
management, platforms, volume and quality of research… It deserves to be considered a model in terms
of conception, performance and governance in order to consolidate and improve AMU as a centre of reference in the global domaine of science and education.
2. Scientific themes and material conditions of research
In spite of the huge diversity research areas included in this field, most of them alien to my specific
expertise, I could appreciate the high interest, coherence and pertinence of the projects in progress or
developed in the last years. Undoubtedly, this is in part due to the quality and enthusiastic engagement of
the groups of research, to the support of the major institutions related to their activity (CNRS, Ministry of
Education and AMU), and also to the existence of structures and entities of research, such as the MMSH,
that accomplish a fundamental role of intermediation between the high administration and the daily
life of researchers. In particular, MMSH represents a huge effort to support and make the work of very
different teams and lines of research possible. This work is successfully developed sometimes in spite
of the lack of means, space and scientific personnel. The concept of MMSH, not only as a material and
administrative entity but as a sort of scientific paradigm, is based on a very large, but coherent, network
of teams, labs and research areas, from sea life and history to migrations, from archaeology to sociology,
from Antiquity to the most current political movements in the Mediterranean basin.
The lines and areas of research mostly respond to a successful mixture of scientific motivations: an
advanced conception of research, looking for original and attractive topics; the available teams and means;
COS 2015
31
the coherence with the scientific background of each team or lab, and a will of projection into the social
and economic context, trying to offer new solutions to the real needs and problems of communities.
The material conditions of research are very uneven depending on centres and items. In general, the
labs I have visited have excellent libraries, a good service of publications, free access to JSTOR, sometimes
valuable sources related to their field, and good equipments. However, some of them, such as IrAsia,
have a serious problem of lack of space. The digital platforms have an excellent design and remarkable
contents. I did not get precise information concerning the volume and origin of the visits they receive, in
spite of having asked about that.
3. Quality and attractiveness of research
There are remarkable projects in progress, e.g. those sponsored by LabexMed on Ancient History,
Archaeology, and Anthropology, and by IrAsia on literature, migrations and architectures. In some labs,
such as LPED and IrAsia, the volume of publications in English reaches up to 50–60 percent with an outstanding impact in the international scientific community. The specific projects, like the Dictionnaire de la
Méditerranée, are in general solid, ambitious and well articulated. Other aspects of research, e.g. about
migrations and multiculturalism, have a direct presence on media debate, beyond the scientific spread
throughout regular means of publication of results and findings. The level of interdisciplinarity between
the different fields in the general realm of Social and Human Sciences is really significant. Still, a stronger
presence and cooperation with other scientific areas and with public institutions and private companies
might be required.
4. Recommendations and suggestions
1- T
o keep increasing the already remarkable contribution of private funds to the scientific and
education activities of the University, particularly from private companies interested in specific
lines of research. To obtain significant funds coming from alumni seems to be, however, not very
realistic taking into account the French –and in general continental– University model.
2-T
o reinforce the alliance between old knowledges and new technologies. The digital platforms
linked to the MMSH, such as ARKEOGIS, DEMOMED or NESP, are an excellent example of the possibilities that new technologies offer to the area of Social and Human Sciences. But the conception and practice of the so-called digital humanities must be more ambitious and proactive,
and not only a sophisticated way to store, catalogue and spread out some huge and valuable
data-bases. The MMSH could for example host a seminar on the reach, meaning, and contents
of digital humanities in order to know other experiences in this field and to enlarge their practice.
Digital humanities must suppose something beyond a way of accumulating and spreading new
data – a new conception of humanities themselves.
3 - In spite of the noteworthy work carried out by TELEMME in this field, History, and especially
Modern and Contemporary History, should have a larger and more ambitious practice and
visibility at AMU, 1.- developing some new lines of research, 2.- promoting a specific field of
Digital History (see the previous point), and 3.- having a larger presence in the international historiographical community. These recommendations could be implemented by : (1) opening some
new lines of research on industrial History, linked with the field of research on environment and
energy, and political iconography in the Mediterranean world, as a way of reinforcing the relationship between anthropology, archaeology and Modern History –a significant part of the political symbology and iconography of the 20th Century comes from the Greco-Roman Antiquity–,
and the pertinence of the Mediterranean Sea as an object of study and research ; (2) setting
COS 2015
32
up a reflection on digital History, inspired by other academic and scientific experiences (see,
for example, the kind of projects in progress at the History Department of Harvard University,
http://history.fas.harvard.edu/digital_teaching_fellows_program), and (3) encouraging the
contribution of AMU historians in foreign, and especially Anglophone journals.
4 - Although some labs and centres, such as LPED and MAP, have an outstanding international presence and publication in English, AMU should promote an exchange programme with foreign
Universities and make the accomplishment of academic obligations by researchers easier, e.g.,
concentrating their classes in one semester. This programme might include the commitment of
publishing the results of the research related to the programme in a foreign journal or publisher
and in another languages.
5 - It is urgent to take care of the needs of space of some research centres, particularly MMSH and
MAP.
6 - Human and Social Sciences at AMU have an enormous potential due to the number of centres
working in this field, their high level of activity, the availability of relevant human resources and
material means –computing equipment, libraries, platforms, journals– and the quality of research
carried out. AMU should take advantage of this potential to improve its position in national and
international rankings. To get that, it must solve the main weaknesses of its centres –space, personnel, funds– and encourage them to take part in other fields of research. This could include a
more ambitious conception of Social and Human Sciences and a relationship with other potential
partners belonging to the civil society and private companies.
7 - AMU must have a more proactive attitude against bureaucracy and in general against the
administrative dysfunctions that complicate the suitable performance of its excellent teams of
research.
COS 2015
33
CHAMP DISCIPLINAIRE : Langues, Lettres, Arts,
Civilisations
Experts : Robert McNAMEE, University of Oxford
et François ROSSET, Université de Lausanne
Impression générale
Accoutumés à n’entendre, depuis des années, de la part des collègues des facultés de sciences
humaines en France, que des plaintes, des doléances et des récriminations, nous avons été très favorablement impressionnés par l’enthousiasme, l’engagement, et la satisfaction des collègues rencontrés. De
façon quasiment unanime, ils ont exprimé le contentement qu’ils éprouvent à travailler dans leur faculté,
en particulier dans le contexte de la Maison de la Recherche (MdR) qui a donné aux équipes de recherche
non seulement un hébergement confortable, mais aussi un espace partagé propre à favoriser les interactions. L’ambiance immédiatement perceptible est celle d’un milieu stimulé par les perspectives offertes
dans un environnement spatial et institutionnel renouvelé, susceptible de développer des activités innovantes, propre à servir AMU dans sa stratégie de développement.
L’organisation de la recherche
L’essentiel de l’activité de recherche pratiquée dans le champ disciplinaire concerné est hébergé dans la
MdR mise en service il y a deux ans. Elle abrite 6 laboratoires de Langues, Littératures et Arts, 3 laboratoires de
Psychologie et 2 laboratoires de Philosophie, ainsi qu’une plateforme scientifique (3 plateaux). Mais d’autres
unités sont en relation de collaborations plus ou moins constantes avec ces 11 unités, notamment les 10 laboratoires d’Histoire, d’Archéologie et de Sociologie établis dans la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme
(MMSH), d’autres laboratoires de la Faculté des Lettres (dont le Laboratoire Parole Langage) et 47 laboratoires
d’autres Facultés (notamment ASTRAM – recherche audiovisuelle et multimédia – faculté des sciences).
Le regroupement des 11 laboratoires sous le toit de la MdR a rapidement généré d’importants changements dans leur activité, suscitant des projets communs à caractère interdisciplinaire, de natures et
formats divers. Une culture de l’échange s’est instaurée qui sera consolidée par la mise en place de la
Fédération CRISIS (Cultures, Représentations, Identités, Santé et Interactions Sociales) ; celle-ci, dès le
début de 2016, réunira les 11 laboratoires de la MdR ainsi que la plateforme scientifique pour leur assurer
un cadre commun et un soutien logistique et financier. A peine constituée (statuts adoptés en juillet
2015), cette Fédération a déjà établi un cadre de programmation scientifique qui annonce plusieurs axes
thématiques garantissant une large participation interdisciplinaire (incluant des unités d’autres Facultés).
Ces éléments qui sont déjà bien plus que des projets montrent à quel point la réunion des unités au sein
de la MdR a insufflé de nouvelles énergies, généré des idées originales et prometteuses, donné l’envie de
l’ouverture et de la collaboration.
Cela dit, comme la MdR ne réunit pas l’ensemble des équipes de recherche de la faculté avec lesquelles les laboratoires qui y sont logés ont ou pourraient avoir des affinités particulières en vue d’autres
collaborations, il faut aussi faire observer que des efforts supplémentaires devront être déployés pour que
ce mouvement de transversalité vienne inclure d’autres disciplines, notamment les sciences historiques,
les sciences du langage ou la didactique des langues. Il ne faudrait pas que la MdR inspire une limitation
des interactions transdisciplinaires dans le périmètre de ses propres murs.
Outre les laboratoires et la plateforme scientifique, la MdR abrite encore deux écoles doctorales
(Lettres, Langues et Arts ED 354 et Espaces, Cultures, Sociétés ED 355) ; les laboratoires de psychologie
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et de philosophie sont rattachés à une troisième (Cognition, Langage, Education, ED 356). De façon peu
compréhensible dans le nouveau contexte de la MdR, le laboratoire d’études romanes (CAER) est associé
à l’ED 355, alors que les autres laboratoires de langues, littératures et arts sont réunis dans l’ED 354.
Ce sont sans doute des répartitions héritées du passé, mais elles sont aussi le symptôme d’une réalité
beaucoup plus générale qui ne peut que frapper le regard externe et qui concerne l’extrême complexité
des découpages institutionnels. Les collègues font preuve de beaucoup d’habileté pour composer avec
cet environnement fragmenté et clivé à l’excès, mais on peut penser qu’un effort devrait être fait au sein
d’AMU en général pour simplifier les structures de l’institution afin d’y favoriser la circulation et d’améliorer sa lisibilité (ce qui n’est pas indifférent dans la perspective d’une meilleure visibilité internationale).
La recherche
Il est difficile de se prononcer de manière fiable sur la qualité de la recherche pratiquée dans le
champ disciplinaire. Les indicateurs bibliométriques fournis par AMU ne sont que de faible pertinence pour
l’évaluation de la recherche dans les sciences humaines ; ils ne rendent compte que très partiellement de
la production scientifique réelle et reconnue à l‘extérieur. En revanche, les laboratoires visités ont livré aux
experts des listes de publications très fournies qui confirment l’opinion que peut avoir tout observateur
bien informé dans le champ : les activités scientifiques de la faculté ALLSH AMU sont connues de longue
date, elles impliquent de nombreux acteurs nationaux et internationaux de haut niveau (colloques, journées d’étude, ateliers, publications collectives), offrent à la communauté des chercheurs des instruments
documentaires de première valeur (p.ex. la base de données utpictura 18). On peut dire que cette production scientifique correspond parfaitement à ce que l’on peut attendre d’unités assez richement dotées en
postes et présentant une large diversité disciplinaire et thématique.
Chacun sait qu’on ne dispose pas, à ce jour, d’instruments fiables de mesure de la qualité de la
recherche dans la plupart des sciences humaines. On peut le déplorer et s’interroger sur les raisons de
cette lacune ; mais dans la situation présente, on doit admettre que les recensements automatiques ne
sont pas adéquats et que leur usage, ainsi que la publication de leurs résultats sont dommageables pour
le champ, comme pour l’université en général. Qu’il nous soit donc permis de solliciter la confiance de nos
lecteurs quand nous affirmons que la recherche que nous connaissions déjà et dont nous avons examiné
le contexte de production est, dans le champ disciplinaire concerné, une recherche de qualité, vivante,
abondante, originale et reconnue.
Cela dit, la réalité observée livre un certain nombre de signaux fiables qui permettent d’étayer cette
affirmation. C’est d’abord l’activité éditoriale au sein des laboratoires qui se traduit par la publication et
la diffusion (dans la plupart des cas sous forme électronique) de revues scientifiques de qualité, dotées
de comités scientifiques et de comités de lecture internationaux. Ces périodiques sont publiés avec le
concours des Presses Universitaires de Provence dont nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion
d’examiner le fonctionnement, mais qui semblent avoir réussi à prendre le virage de la publication électronique, ce qui est loin d’être le cas pour d’autres organismes du même type en France.
On observe aussi que les laboratoires proposent des thématiques pour des activités de formats
divers (journées d’étude, colloques, grands séminaires) présentant une remarquable capacité à suivre
l’évolution des champs disciplinaires pour offrir des espaces de discussions croisées où les champs et
objets de la recherche sont interrogés de manière critique et innovante. Un bon exemple de cela est apporté
par l’« Université d’été » organisée en septembre 2014, avec L’IMéRA, sur « La théorie aujourd’hui », qui
a réuni des spécialistes du monde entier autour des questionnements théoriques et épistémologiques
les plus actuels. Plus généralement et à l’échelle de la faculté, il convient de saluer l’identification et la
mise en place des vastes champs interdisciplinaires pour lesquels une priorité a été postulée : Migrations,
Mondialisation, Multilinguisme et multiculturalité, Etudes méditerranéennes, Cognition et humanités.
Autre élément révélateur de la vitalité de ce milieu : le nombre et l’intérêt des projets soumis ou en
passe d’être soumis à des agences de financement externes. Dans la plupart des cas, les résultats de ces
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requêtes ne sont pas encore connus, mais il faut saluer la capacité des collègues à se positionner activement par rapport à des pratiques qu’on peut encore, dans ce champ disciplinaire en France, qualifier de
nouvelles.
Les avis très positifs exprimés par les doctorants rencontrés au sujet de l’encadrement et de l’environnement dont ils bénéficient peuvent être également interprétés comme un gage de qualité en ce qui
concerne non seulement la recherche elle-même, mais aussi le soin qui est accordé à la formation de la
relève. Les sujets de thèses proposés par les doctorants, novateurs et impliquant souvent des approches
interdisciplinaires, ont été très bien accueillis dans les équipes et auprès des superviseurs.
On a pu apprécier également l’inventivité et l’énergie investies pour mettre en valeur, dans l’espace
le plus large possible, les capacités des chercheurs à commenter, du point de vue de leur champ d’expertise, des problématiques sociétales actuelles ; l’exemple du Webmagazine est révélateur de cela. Mais le
fait que ce Webmagazine ne bénéficie pas d’une plus large diffusion montre aussi que les bonnes intentions des collègues concernés, toutes réelles et prometteuses qu’elles sont, se heurtent encore à divers
obstacles : poids des habitudes, structures institutionnelles inadaptées aux pratiques actuelles de communication, difficulté à faire connaître les activités non conventionnelles à l’intérieur comme à l’extérieur
d’AMU, etc.
Valorisation
Grand défi pour AMU en général et probable point nodal de la politique de cette institution ces prochaines années, la valorisation mérite un commentaire spécifique dans la perspective des SHS.
À l’heure où l’autorité des indicateurs quantitatifs s’impose de plus en plus généralement et systématiquement, il convient de rappeler que la particularité des champs disciplinaires ne doit pas être sacrifiée au motif d’une efficacité postulée de la gouvernance. Ce n’est pas seulement que certains champs
auraient à en souffrir, mais ce serait surtout une perte d’acuité pour la présidence elle-même qui pourrait
négliger d’exploiter des richesses pourtant propres à servir sa politique générale.
Dans les SHS, la valorisation elle-même doit être comprise de façon large. Il ne s’agit pas essentiellement d’obtenir une rentabilisation des produits de la recherche dans le secteur socio-économique ;
certes, cela aussi doit être envisagé malgré toutes les idées reçues et les réticences de principe qui ont
généralement cours dans ces disciplines. Il devrait être admis que les sciences de l’image, les sciences du
langage et celles du discours, par exemple, pourraient trouver des partenariats intéressants dans le secteur socio-économique. Bien des exemples connus, notamment dans le monde anglo-saxon, pourraient
être source d’inspiration. Nous ne saurions qu’encourager les collègues d’AMU à réfléchir et prospecter
dans ce sens.
Mais le problème crucial pour les SHS, en ce qui concerne la valorisation, c’est avant tout la mise
en valeur des résultats de la recherche et de son intérêt pour l’environnement social au sens large. Cela
commence au sein même de l’université avec le problème de la mesure de la qualité de la recherche dont
il a déjà été question. On peut aussi mentionner la question de la particularité des thèses de doctorat
dans bien des domaines des SHS qui, par leur nature, leur format et leur ampleur ne peuvent pas être
comparées sans nuances avec les thèses d’autres disciplines. Ainsi, les indicateurs statistiques liés aux
thèses (notamment à la durée de leur élaboration jusqu’à la soutenance) ne devraient pas être utilisés
sans précaution. De même, si la communication de l’université s’appuie de manière systématique sur
les classements internationaux dont tout le monde sait qu’ils ne prennent pratiquement pas en compte
la recherche en SHS, il va de soi que ces SHS ne sont pas valorisées par l’institution elle-même et qu’en
retour, celle-ci se prive d’un atout très important pour sa propre promotion.
Dans le même ordre d’idées, on peut rappeler que les formats des colloques et conférences, dans
la plupart des SHS, sont scientifiquement pertinents et efficaces quand ils sont limités à des dimensions restreintes. Cela ne devrait pas empêcher l’université de soutenir ces activités au même titre que les
grands congrès propres à d’autres disciplines.
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Mais la question de la valorisation devrait inspirer surtout des idées positives et prospectives. Alors
que les collectivités publiques de la région prennent conscience du potentiel de richesses offert par AMU,
cette dernière devrait jouer pleinement la carte des SHS pour aider ces collectivités à promouvoir le patrimoine historique, documentaire, culturel et touristique de la région. Si le positionnement géographique
d’AMU motive une partie importante de ses projets d’avenir (thématique « Méditerranée »), il semble
indispensable de rappeler que ce sont principalement les SHS qui sont en mesure de documenter, de définir et d’expliciter la particularité de cet environnement géographique.
Dans ce sens, nous avons été très intéressés par les projets, réalisés ou en cours de réalisation, qui
incluent des partenariats avec des institutions de la « cité ». Le « projet théâtre AMU » ainsi que des initiatives conjointes de laboratoires de recherche avec des bibliothèques et des musées (l’ouverture récente
du MUCEM et de la Villa Méditerranée ayant immédiatement inspiré plusieurs projets) ou la production de
films documentaires incluant divers partenariats publics et privés (exemple du film sur Diderot), montrent
que bien des personnes, dans le champ des SHS d’AMU, sont capables et désireuses de jouer ce rôle essentiel de diffusion des savoirs au-delà des murs de l’université. Les démarches dans ce sens pourraient être
encore très largement amplifiées. On pense en particulier au domaine immense de la formation continue,
non seulement dans l’éducation, mais dans d’autres secteurs, comme le tourisme, le sport ou les médias
ou encore à toute la sphère du « social » (interventions dans les prisons, les quartiers défavorisés, les
hôpitaux, etc.). Il paraît indispensable que la « cité », la présidence d’AMU comme l’ensemble des collègues
impliqués dans le domaine des SHS prennent conscience du potentiel extraordinaire d’interaction qui se
dessine.
International
Tous les laboratoires du champ disciplinaire examiné entretiennent des relations scientifiques hors
de France. Dans ces disciplines, AMU est un partenaire reconnu et apprécié, ce qui permet à ses unités
de recherche de trouver facilement des répondants dans de bonnes universités étrangères. Mais cela
n’est pas nouveau ; c’est notamment le résultat de la politique européenne de mobilité des étudiants et
enseignants-chercheurs. Certains instruments développés à AMU ont favorisé sa visibilité internationale
(plusieurs bases de données). Les colloques organisés par ces laboratoires, de même que les revues qu’ils
éditent avec la collaboration d’experts externes sont un facteur supplémentaire de rayonnement. Ces
atouts sont acquis et tout laisse penser qu’ils continueront de jouer leur rôle du moment que les collègues
d’AMU pratiquent une recherche en phase avec les préoccupations les plus actuelles dans le monde.
La MdR avec l’espace cohérent qu’elle offre devrait aussi permettre d’accueillir davantage de professeurs invités pour des périodes de quelques semaines. Ces visites ont déjà cours et sont très appréciées,
notamment par les doctorants, mais les laboratoires sont limités dans les moyens qu’ils peuvent consacrer à cela. Il serait sans doute utile d’être particulièrement attentif à cet élément lors du renouvellement
ou de l’établissement de contrats de partenariat avec d’autres universités. Au reste, investir dans ce genre
de dispositifs nous paraît bien plus réaliste que de miser sur un hypothétique recrutement d’excellence
au niveau international pour les postes fixes. En effet, en SHS comme ailleurs, tant que les salaires des
universitaires en France resteront très en dessous de ce qui est offert dans beaucoup d’autres pays, il
ne semble pas raisonnable d’espérer un afflux significatif des chercheurs les plus cotés. En revanche, les
invitations ponctuelles de spécialistes de haut niveau semblent plus facilement réalisables et seraient
assurément très profitables.
Cela dit, le développement des relations internationales dans le champ des SHS devrait se faire en
articulation plus étroite avec l’orientation sur le monde méditerranéen que revendique AMU comme spécificité propre. Il ne s’agit pas seulement d’enrichir le réseau des relations interuniversitaires dans l’espace
méditerranéen (en particulier avec la côte Sud), mais d’essayer de donner à AMU, autour des thématiques
culturelles, politiques, sociales de la Méditerranée, un statut de tête de pont entre les universités de l’espace méditerranéen et les nombreuses universités du Nord (Europe et Amérique) où ces mêmes théma-
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tiques sont étudiées. L’UMR IREMAM (monde arabe et musulman), mais également le LERMA (mondes
anglophones) pourraient jouer un rôle majeur dans ce sens.
Une énergie nouvelle semble se dessiner en vue du développement des activités liées au monde
méditerranéen (et, plus largement, africain et asiatique) avec les contacts qui ont été pris récemment par
plusieurs collègues de la MdR avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). On ne peut qu’encourager l’établissement d’un partenariat de grande envergure avec cette institution, qui permettrait non
seulement de dynamiser les relations avec les pays du Sud, mais étendrait le réseau des relations qu’AMU
se doit de tisser avec les organismes de la région.
Humanités numériques
Dans toutes les facultés de SHS dans le monde, on a conscience de la nécessité de développer le
domaine des humanités numériques. Partout aussi on mesure la difficulté de définir, pour cela, une politique et un programme cohérents. Il en va de même pour les unités de recherche SHS que nous avons
visitées et cela en dépit des affirmations assez optimistes qui figurent dans le rapport livré par AMU aux
experts du COS, où les humanités digitales sont présentées comme un champ particulièrement développé
à AMU.
Il faut constater que la situation de départ n’est pas très favorable. Tout d’abord, il nous a semblé
que les humanités numériques sont encore trop largement considérées seulement comme un champ d’applications technologiques au service de la recherche en SHS. Or déjà dans cette perspective trop restreinte,
les difficultés sont importantes. AMU, dans son périmètre large, abrite de nombreuses compétences techniques et informatiques. Mais l’intrication extrêmement compliquée des unités diverses qui emploient
des techniciens et des ingénieurs (Plateformes AMU, ingénieurs et techniciens CNRS, Labex, etc.) semble
entraver sérieusement une utilisation efficace et rationalisée des compétences. Le rapport COS 2015 postule un projet de mise en place d’un portail qui rendrait visible l’ensemble des services offerts au sein de
l’université dans ce domaine. C’est assurément une bonne idée, car il paraît indispensable qu’un recensement systématique des forces présentes et des disponibilités soit opéré. Mais ce n’est qu’un premier pas.
Quand il aura été fait, les différentes unités pourront définir avec plus de précisions les besoins évidents
qui sont les leurs en soutien informatique aisément disponible. Ce soutien est indispensable pour que les
chercheurs puissent avancer dans leurs projets avec des données sécurisées et diffusées sur des supports
efficaces. L’observation partielle et ponctuelle de plusieurs sites créés et animés à la MdR et à la MMSH
montre qu’ils sont le résultat d’efforts immenses, mais réalisés sur des supports qui ne sont plus du tout
à la page. Il y a un important travail de mise à jour et de « professionnalisation » qui doit être accompli
au plus vite. Pour cela, il faut impérativement mettre à disposition des moyens en ouvrant de nouveaux
postes ou en réorganisant les forces et compétences présentes, ou encore – perspective qui paraît la plus
probable – en faisant l’un et l’autre.
Ce soutien est indispensable pour la poursuite de la recherche dans des conditions compatibles avec
les standards internationaux, à plus forte raison pour des instruments accessibles partout et contribuant
ainsi de manière essentielle à la perception d’AMU à l’extérieur. Mais une fois que cela sera assuré, on
n’aura pas encore établi d’espace créatif et innovant en humanités numériques. Pour cela, il faudra que les
unités, autour des « maisons » (MdR et MMSH dans le cas qui nous occupe), conçoivent des programmes
d’interaction régulière entre les spécialistes des SHS et les techniciens-ingénieurs, dans une relation non
pas de service, mais d’interrelation et d’intercompréhension. Une harmonisation des standards avec mise
à jour permanente est aussi nécessaire entre les différents techniciens et ingénieurs travaillant pour les
unités de recherche en SHS.
Enfin, dans le champ des SHS, on ne saurait se contenter de considérer seulement le numérique
comme un outillage. Son investissement dans la recherche doit être questionné en tant que tel, dans des
perspectives épistémologiques, sociologiques, historiques, esthétiques, culturelles, politiques. L’utilisation
du numérique ne saurait se passer d’une pensée du numérique. A terme, il semble pertinent d’envisager
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la création de programmes de formation mixtes (sciences techniques – SHS) en humanités numériques,
propres à satisfaire les besoins de la société dans les nouveaux métiers du numérique. Les cursus existants, que nous n’avons pas eu l’occasion d’analyser, mais qui semblent assez embryonnaires, pourront
servir de base pour un développement plus ample.
Interdisciplinarité
Il n’est pas nécessaire d’insister davantage sur la dimension réellement interdisciplinaire des activités de recherche en SHS mises en place dans les nouvelles structures d’AMU.
Ce que nous voudrions suggérer, au chapitre de l’interdisciplinarité, c’est que celle-ci pourrait trouver
une concrétisation particulièrement fructueuse si elle était fondée sur des interventions régulières des
spécialistes de SHS dans les programmes de formation (au niveau des trois cycles) en sciences et viceversa. Pour cela, il faudrait que ces programmes intègrent une dimension SHS, respectivement Sciences,
de manière structurelle. Il ne s’agit pas de renforcer des postes existants ou d’en créer de nouveaux dans
les facultés des sciences pour des activités d’enseignement et de recherche SHS, mais de prévoir des interventions des spécialistes des facultés de SHS dans les facultés de sciences et vice-versa. Ces pratiques se
sont développées avec succès dans plusieurs établissements prestigieux dans le monde ; on y a constaté
qu’elles étaient un moyen très efficace de créer des interactions permanentes et de consolider une véritable culture de l’interdisciplinarité dans le périmètre le plus large des universités.
Demandes particulières
Au cours des discussions, les collègues nous ont fait part d’un certain nombre de demandes qu’ils
souhaiteraient voir satisfaites pour améliorer encore les conditions de leur travail dans la recherche et la
formation doctorale.
• Financement de davantage de contrats doctoraux. C’est une question complexe dans la mesure
où il est reproché aux SHS, souvent à juste titre, de produire trop de docteurs par rapports aux
perspectives de carrière à l’intérieur et à l’extérieur du monde académique. Mais dans la réalité
actuelle, ce n’est qu’entre 10 et 20% des doctorants d’AMU en SHS qui bénéficient d’un financement
(d’origines diverses) pour leur recherche. Ainsi, il s’agit avant tout d’améliorer les conditions de la
recherche pour la relève la plus prometteuse, quitte à diminuer le nombre total des doctorants par une
sélection plus sévère au moment de l’inscription. Comme il est difficile d’espérer une augmentation
significative de la part du Ministère de l’enveloppe des contrats doctoraux, AMU devrait soutenir
toutes les démarches permettant d’espérer davantage de financements pour les thèses de la part
des pouvoirs publics locaux et régionaux ou d’autres organismes (p.ex. IRD). Mais les collègues
devraient aussi se mobiliser encore davantage pour obtenir des postes liés à des projets financés par
les agences de recherche nationales et européennes.
• Renforcement de la plateforme scientifique de la MdR par la création d’un plateau informatique
doté d’un poste de technicien et d’un poste d’ingénieur. Indépendamment de tout ce qui a été dit et
qui est en cours au sujet de la rationalisation des forces existantes au sein d’AMU dans le domaine
de l’assistance informatique, indépendamment aussi des perspectives de développement des
humanités numériques en tant que domaine spécifique de recherche et de formation, il est évident
que les laboratoires de la MdR ont un besoin urgent de support informatique in situ. Sans cela, on
peut s’inquiéter sérieusement pour l’avenir des bases de données existantes autant que pour le
développement de projets prometteurs comme celui du Centre de documentation virtuelle.
• Redéfinition du statut des « associés » aux laboratoires. Dans les SHS, il est naturel de conserver
des contacts réguliers avec les diplômés qui restent actifs dans la recherche, même s’ils sont affiliés
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à d’autres institutions que l’université (établissements d’enseignement, musées, bibliothèques,
administration publique). Les relations de ces personnes avec les laboratoires d’AMU devraient
pouvoir être formellement prises en compte.
• Les formations en didactique données aux doctorants devraient être réorganisées ; elles interviennent
souvent à contretemps, lorsque les doctorants ont déjà derrière eux l’essentiel de leurs charges
d’enseignement ; des cours-blocs en début d’année universitaire pourraient être une bonne solution.
Perspective 2025
En insistant une fois encore sur les excellentes dispositions que nous avons mesurées dans le champ
disciplinaire pour ce qui regarde les développements assortis aux ambitions légitimes d’AMU, voici ce que
nous pouvons énoncer en résumé pour répondre à la question posée sur le visage d’AMU en 2025 :
• Les SHS bénéficieront d’une large reconnaissance au sein d’AMU et dans la cité pour leur richesse
spécifique et pour le rôle qu’elles sont appelées à jouer dans le renforcement des liens entre AMU et la
cité, dans la mise en valeur internationale de la perspective méditerranéenne, dans le renforcement
de l’interdisciplinarité dans AMU.
• Autour de la MdR et de la MMSH, les pratiques de la collaboration entre laboratoires auront
été consolidées, élargies autant que possible, facilitées par une simplification des structures
institutionnelles, renforcées du point de vue des supports techniques, enrichies par l’apport régulier
de spécialistes externes (notamment des professeurs invités).
• Avec le concours primordial des SHS, AMU aura développé une culture du numérique au sens le plus
large, avec une interaction multidimensionnelle entre sciences techniques et sciences humaines,
des équipements et des compétences optimisés, des programmes de formation mis en place.
• Les bases de données existantes auront été sécurisées et transférées sur des supports de la
plus haute qualité. Les PUP auront développé, professionnalisé et rentabilisé leurs publications
électroniques. La MdR aura mené à bien son projet de Centre de documentation virtuelle.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Sciences de Gestion
Experts : Per AGRELL, Louvain School of management
et Claude FLUET, Université Laval
1. General structure
The field of management science is organized through five UFR (FEG, IUT, IAE, IMPGT, ALLSH) in
three sectors (Law and Political Science; Economics and Management; ALLSH), the research is organized
in three labs (EA CERGAM, EA CRET-LOG, UMR LEST). The staff counts 97 AMU faculty members, 1 CNRS
researcher, 5 administrative staff and 121 doctoral students (the data on staff is not clearly reported, our
calculations). LEST is part of the LabExMED, the others are not involved in the A*Midex initiative.
2. Quality
2.1 Themes
The research themes for CERGAM and CRET-LOG are complementary, CERGAM having a relatively
conventional portfolio of management science topics (marketing, strategy, entrepreneurship) with some
originality in public management, and CRET-LOG specialized in supply chain management. The detailed
research projects of CERGAM are of incremental nature, with some radical contribution in specific areas,
but without any visible concentration and prioritization. CRET-LOG presents a very interesting and timely
research agenda of radical dominance, but in reviewing the output and project assignments the realization
of the plan seems unclear. Actual themes pursued and published by CRET-LOG are frequently closer to
those of CERGAM and less aligned with the specialty of lab.
LEST has a relatively young group of management scholars working on topics relevant to labour
science, the topics are of incremental nature and closely linked to the sociological undercurrents in the
group. The examples of PhD projects were not all on well-defined and original themes, susceptible to
high-level publishing, but more on somewhat descriptive and action-oriented projects.
2.2 Quality of output
CERGAM counts an overall output of 49.6 peer reviewed papers in ranked journals (ACL), 0% CNRS
1, 30% CNRS 2 and 70% CNRS 3-4 (2012-14). Except for 2014, the data on publication profile per type of
outlet and team are not clearly reported. The overall output has doubled since 2008 as well as the number
of CNRS 2 publications. Clearly, this indicates an increase in both productivity and quality in research.
However, an average publication output of less than 1 peer-reviewed paper per faculty member is below
international standards, especially considering the dominance of CNRS 3 and 4 papers, as well as papers
in French in national journals. The data at our disposal does not allow calculations of the proportion of
research-active staff, but a quick examination of the authors on the 2014 papers suggest that only about
25-30 staff members (perhaps thereof some doctoral students) are publishing that year.
The attractiveness of CERGAM is high for international conferences in certain areas (notably marketing), but the center does neither seem to pursue, nor to be prepared to accommodate high-level visitors
(e.g sabbaticals). In particular, it is unfortunate that there are no post-doctoral members in the team,
likely due to an absence of structural funding (Marie-Curie, mobility).
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In terms of competition, CERGAM compares to other management centers in France at public universities, both in output and scope of themes. Internationally, a commonly used rule (HSV, the correspondence to HCERES in Sweden) for management department is “5/5/2”, meaning that the 5-year production
of 5 peer-reviewed papers, thereof 2 at level ABS 3-4 or equivalent. E.g. the Norwegian School of Economics
has a faculty of 123 professors at all ranks, 81 doctoral students (2014) and 3,300 students. Their average
publication output (2010-2013) per year is 171 ACL thereof 74 at ABS 3-4-4* (43%). Per faculty member,
this gives “5/7/2.5”, meaning a higher productivity and above-standard quality. For CERGAM, the corresponding measure is “5/5/1.5”, meaning average productivity and below-standard quality.
CRET-LOG has also increased both quantity and quality of their publications, reaching an average
of about 23 ACL per year (2010-14) to a recent 28 ACL in 2014. The lab does not release classdata, but the
output profile seems equivalent to that of CERGAM. Per group member this indicates a lower productivity,
almost “5/3/1”. However, the data masks a great disparity in scientific productivity. A core team of five
researchers in CRET- LOG represents around 40% of the overall production. In particular we note that the
younger staff (MCF) in CRET-LOG, often associated with IUT, show an uneven productivity. As the core
team carries many of the managerial tasks in the group, we note that the structure of the lab is fragile.
As in CERGAM, the absence of research engineers to assist in the editing of proposals and of international
post-docs to share the publication and supervision burden significantly limits the development of the lab.
The attractiveness of CRET-LOG has been significantly improved with the new buildings and a strong
collegial culture, including a commendable mentoring system for junior faculty and an open scientific
organization without (artificial) subteams. Although the group is likely the best in France in its field, it’s
international reputation is still too modest to attract seniors and its funding too weak to attract postdocs.
In terms of competition, CRET-LOG has no real competitor in France, but is comparable to the groups
in the UK, the Netherlands, Sweden and Finland. These groups show higher output, e.g. the department of
industrial management in Lappenrantta publishes (LUT assessment 2012) on average 7.6 Scopus articles
per faculty during 5 years, almost all ABS 3-4. The group in CRET-LOG also lags behind international groups
in scientific leadership, e.g. editorship of international renowned journals, large annual conferences and
coordination of European projects.
LEST mentions a development from 8 ACL CNRS3 (2010) to 11 ACL (1 CNRS1) in 2014. This corresponds to a good average output level, but sampling the production reveals a very high proportion of papers
in French on topics and areas that are not in the main currents of the management literature. There is also
an apparent overlap between the more managerial topics in LEST (like innovation and knowledgement
management) and areas in CERGAM and in CRET-LOG. Although there seems to be collaboration within
the doctoral programs, we are not convinced that all topics presented as PhD projects in LEST/management are at an adequate level.
2.3 Potential
CERGAM is undertaking two initiatives; a Chair with the Ecole des Arts et Metiers and expansion to
the management faculty of the University of Toulon. Both are excellent and should be supported strongly
by AMU. Ideally, this would reinforce areas of management focus (e.g. finance) where the center is weaker,
as well as leverage for the stronger areas (e.g. marketing) by economies of scale.
CRET-LOG reports honest efforts in soliciting industry financing for their primarily applied and industry-relevant activities. We regret that seemingly there are cultural and socio- economic barriers within the
French industry to support this lab. Competing international European labs in the area of supply chains are
invariably strongly supported by large industry, several with endowed professorships. As discussed above,
we see a strong unrealized potential for CRET-LOG in its position at the French market and the originality
COS 2015
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of the research agenda. However, to really achieve the ambitious targets the center would need ‘fresh
blood’ in areas such as IT, economics and engineering/operations research. This can be achieved by recruitment (positive initiatives in automation and procurement already) or by stronger structural collaboration
with Polytech and AMSE. The synergies working together on concrete projects are clearly attainable with
the current project portfolio for CRET-LOG.
For LEST, we also see the future potential only in a strong collaboration with CERGAM, potentially
including also the economists at LEST that work on very similar issues.
Common to all three centers, we clearly identify five challenges that need to be address to unlock
the potential for this field at AMU:
1. Stronger coordination and ideally a merger of the UFRs involved. The current policy, focusing at fully
using local staff in each UFR, no pooling of competencies, no coordination of field for recruitment
and non-harmonized conditions for presence, office allocation and equipment etc, is untenable and
has contributed to the fragmentation on the research side. The responsible for the unified UFR
(like in AMSE) should strive for economies of scale in teaching, limit the proliferation of Master’s
programmes and a strategic coordination of recruitment needs and profiles.
2. Integration of the research labs in a stronger structure with larger teams, ideally co-located, working
on similar areas.
3. Creation of shared research resources in the common structure (research engineers) charged with
management of research contracts for AMU, French and European frameworks. The shared resources
could be financed by an initial seed fun and then through a percentage on the obtained funds.
4. Creation of “post-doctoral fellowships” in excellence areas (e.g. marketing, logistics) to be recruited
internationally on competitive terms.
5. Development of the doctoral school to further promote internationalization (far too many theses in
French), selection (is AMU the largest in France because it accepts too many?) and training (advanced
courses also during the training, mid-term selection as in AMSE). Given the positive development of
the doctoral school in AMSE, it would be interesting to pursue stronger collaboration between the
two. Likely, this would also inspire more collaboration among promotors and PhD students.
3. Interdisciplinarity
The teams CREGAM, CRET-LOG and LEST are actively working on projects interfacing disciplines in
medicine, law, geography, economics and sociology. Moreover, in particular the teams LEST and CRET-LOG
are inherently multidisciplinary in their composition and methodological choice, more so than in comparable research units. As pointed out above and in the specific report on economics, we are convinced
that there are strong gains in collaborating more also with adjacent disciplines, such as economics and
engineering (for all three labs).
4. Alignment with AMU objectives
The vertical AMU themes as such do not seem to be major guiding points for the teams in management, but as noted above; the units are performing a high number of projects across faculties, schools
and disciplines. In addition, the research performed at the units also contains a fair share of projects that
can be said to be applicable to the industry, organizations and society at large in the region, which could
be seen as a positive side.
COS 2015
43
CHAMP DISCIPLINAIRE : Sciences économiques
Experts : Claude FLUET, Université Laval
et Per AGRELL, Louvain School of management
1. General structure
Research in economics is mostly concentrated in GREQAM (Groupement de Recherche en Économie
Quantitative d’Aix-Marseille), a well-known research center covering a wide range of fields, with nearly 90% of the
permanent teaching faculty (professeurs and maîtres de conférence) classified as economists. The other 10% are
equally shared between SESSTIM (Sciences Économiques et Sociales de la Santé et Traitement de l’Information
Médicale), an interdisciplinary unit combining economics and econometrics with health and medical research; and
LEST (Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail), a multidisciplinary group on labor and social research
with economists, sociologists and human resources management specialists. Combining faculty and permanent
research staff in economics, roughly 80% are at GREQAM; the other 20% is shared approximately equally between
the two other units. Both GREQAM and SESSTIM are member of the Labex Aix-Marseille School of Economics
(AMSE), an ambitious project seeking to regroup research and teaching forces in economics at AMU. LEST is a
member of Labex-Med together with 15 other units in social sciences and the humanities.
2. Global Evaluation
2.1 Scientific Themes
As noted, the research themes at GREQAM are very wide. The center has long had a good reputation
in mainstream economic research, in particular in the fields of public economics, public policy, mathematical and quantitative economics. It is now actively expanding into new fields, including development,
economic geography, law and economics, the economics of social networks, or attempting to reinvest into
fields that were traditional trademarks of the region such as economic philosophy. These developments
are in part due to the recent integration of other AMU groups into GREQAM or follow from the recent hiring
of high potential young scholars. The developments also reflect the attempt to align with general AMU
objectives or the attempt to strategically occupy fields not well covered by competitors and which may be
expected to be in high demand. By contrast, the interdisciplinary research by economists at SESSTIM is
much focused; it is in part driven by the availability of medical data and otherwise geared at current important health policy issues. The socio-economic research at LEST is somewhat varied and mixes applied
empirical themes of a local nature with general assessments of labor or labor relations issues.
2.2 Quality of research output
International standards for assessing the quality of research in economics (strictly speaking) are
based on a fairly widely accepted ranking of scientific journals. The CNRS categories 1*, 1 and 2 roughly correspond to the top 50 journals in the field, widely considered as excellent or very good. In 2014, GREQAM
had 62 publications in this top category, SESSTIM had 2 and LEST none; this corresponds to respectively
0.8 and 0.2 publications per faculty and permanent research staff in economics at GREQAM and SESSTIM.
Combining all publications by economists, including interdisciplinary publications in peer reviewed journals and book chapters, the publication rate per faculty and permanent research staff in 2014 was 1.4 at
COS 2015
44
GREQAM, 2.6 at SESSTIM and 0.8 at LEST. The trend in overall publications has been slightly increasing at
GREQAM and SESSTIM over the recent years and somewhat stationary at LEST.
As a general assessment, it is fair to say that both GREQAM and the economists at SESSTIM, or
AMSE for short, produce high visibility research in economics; LEST much less so. It may be remarked
that, in view of its size and the diversified nature of its research agendas, AMSE has relatively few publications in the very top international journals (say CNRS category 1*). On this basis, it is not on par with
high standing French competitors such as Paris School of Economics or Toulouse School of Economics,
which roughly belong to the top ten economics research units worldwide. Nevertheless AMSE belongs
to the top fifty units worldwide, without doubt a very commendable achievement by itself. Thus, while
perhaps not in the very first tier of research units in economics, AMSE is well grounded in the second tier
by international standards.
This general assessment in terms of publications is supported by AMSE’s good performance in
terms of important research grants (in addition to the Labex), by the size and quality of the PhD program
(57 students at the moment, including 5 at SESSTIM), by the attractiveness of the unit as measured by
the number of post-doctoral students (8 at the moment) and by the regular flow of well-known visiting
scholars from abroad. The unit’s attractiveness in this respect obviously reflects the individual reputation
of its most visible members and the networks of international co-researchers to which they belong. It
is also evidence that current research at AMSE is well connected with research interests abroad among
other well-published scholars, a significant indicator of future research productivity. With respect to the
PhD program, already a high-quality program and which moreover is currently being redesigned, one may
expect that attractiveness will be greatly improved by the AMSE label. Regarding economic research at
LEST, the strong multidisciplinary nature of the unit makes it difficult to provide a balanced judgment on
the basis of the usual standards in economics, as most of the output is outside the field properly speaking. Some of the research topics are nevertheless of great interest. In principle, research on such topics
is publishable in good journals, whether in economics or other fields. One may remark that the PhD in
economics undertaken in the unit (apparently with one currently enrolled student) did not appear to be
very convincing.
2.3 Potential
From the preceding observations, it is clear that AMSE has a strong overall research team and therefore strong potential. From the oral presentations and accompanying documents, it was also apparent
that the leadership of AMSE (together with the directing committees of GREQAM and SESSTIM) is ambitious and very well aware of both their strengths and weaknesses. The leadership demonstrated a clear
understanding of where AMSE fitted in the national and international context.
In the present state of the unit, one possible weakness is the extremely diversified research activity with no clear ground-breaking specialties yet standing out as AMSE labels. This is partly due to circumstances – e.g., the need to regroup and accommodate scholars from different units or to fit in with
AMU’s “Mediterranean” objectives – and to constraints in attracting top-class researchers. With respect to
research development plans, the outlook is promising. However, it is not yet clear that the proposed fields
– e.g., globalization, development, law and economics – will become strong recognized labels of AMSE’s
reputation. This being said, there is nothing wrong by itself with a diversified research agenda. One may
simply have to do the best one can, given the constraints, and seize opportunities when they arise. This
seems to have been the policy at AMSE and so far one must concur that is has been the appropriate policy.
The present challenge for AMSE is to maintain its current enviable standing in the network of high visibility research centers and possibly, with some luck, to improve it.
COS 2015
45
With respect to LEST, and focusing only on the economics part of the unit, the potential for development is far less clear and one’s judgement can only be much more reserved. In the oral presentations of
current and future research pertaining to economics, the first part was somewhat ill-focused, partly stressing defensively what was not done at LEST; the second part addressed interesting research topics, but
the extent to which these related to current or past research at LEST remained vague. One did not get the
feeling that research was in any way positioned with respect to competitors and to research undertaken
nationally or internationally on similar topics. How the research connected with what was done elsewhere
remained very vague. Overall there was no clear orientation for future developments, e.g., for improving
the PhD in economics or for attracting young researchers.
3. Interdisciplinary research
Roughly 20% of publications at GREQAM appear to be of a multidisciplinary nature, despite the
center’s strong orientation in economics narrowly defined. The current policy of investing fields such as
law and economics or health economics will presumably strengthen this orientation. By nature, research
with an economic content at SESSTIM or LEST obviously has a strong interdisciplinary bent.
4. Alignment with AMU objectives
The research topics emphasized by AMSE under the heading of “Globalization and Public Policy” is
a clear attempt to align with AMU’s general guiding policy objectives. For instance, GREQAM manages
the Amidex “Social, demographic and democratic transitions in the middle-east and North Africa” which
fits well with the guidelines. Similarly, SESSTIM manages the Amidex “Measurement and determinants
of inequalities in health and well-being in the middle-east and North Africa” which also fits well. LEST is
involved in the Labex-Méditerranée with 15 other units in social sciences.
COS 2015
46
PR2I Sciences de la Vie et de la Santé
Il s’agit là d’un domaine d’excellence du site d’Aix-Marseille basé sur des champs disciplinaires
bien structurés : Génétique-Maladies Rares et Développement, Immunologie, Maladies Infectieuses,
Microbiologie-Biologie-Biochimie, Neurosciences, Oncologie, Sciences du Sport et du Mouvement,
Sciences Humaines et Sociales-Santé Publique, Système Vasculaire et Nutrition. Il s’agit du deuxième site
en sciences de la vie et de la santé après l’Île de France : une quarantaine d’unités de recherche et 3000
permanents et 800 doctorants.
Comme le soulignent tous les experts, des travaux de premier ordre sont effectués dans les unités
de recherche constituants les champs disciplinaires, alliant le plus souvent recherche fondamentale de
très haut niveau et recherche translationnelle et hospitalière. Le site d’Aix-Marseille doit donc capitaliser
sur ce domaine en renforçant la visibilité, en poursuivant une politique de regroupements des compétences dans chacun des domaines concernés et en rapprochant réellement les acteurs des différentes disciplines y compris pour une part des sciences humaines et sociales. Au regard de l’excellence disciplinaire
des retombées devront être importantes en terme de projets interdisciplinaires. Des interactions entre
l’immunologie et les maladies infectieuses tant en recherche qu’en formation seraient bénéfiques pour
le site. Un renforcement entre des physiciens, opticiens, biologistes… permettra de conforter l’excellence
du site sur de nombreux thèmes comme celui de l’imagerie et tout particulièrement l’imagerie médicale.
La majorité des champs disciplinaires ont parachevé leur structuration (IHU, Immunopole,
Cancérologie, Institut Méditerranéen de Génétique, Sciences du Sport…), cependant il reste encore des
champs disciplinaires en manque de visibilité. Le champ des neurosciences, 2ème pôle (en nombre d’enseignant-chercheurs et chercheurs) après l’Île de France, doit faire un travail de positionnement scientifique (identité), de regroupement des unités de recherche sur des sites identifiés thématiquement, de
développement de la recherche clinique, qui permettra à cette communauté d’occuper sa place à l’échelle
nationale. Concernant le Champ Sciences Humaines et Sociales et Santé Publique, une action collective
ainsi qu’une ouverture plus importante en SHS, donnera plus de visibilité à cette communauté. Enfin,
le rapprochement initié entre système vasculaire et nutrition augmentera rapidement la visibilité et la
reconnaissance de la recherche menée.
Néanmoins, l’excellence de la recherche constatée s’appuie sur des plateformes scientifiques et
technologiques de haut niveau, qu’il est important de conforter non seulement en terme d’investissements mais également en ressources humaines.
La mise en place d’Instituts thématiques est à la fois un facteur d’amélioration de la qualité et un
élément de visibilité permettant d’attirer les meilleurs chercheurs, mais aussi les ressources d’un mécénat
que ces disciplines sont susceptibles d’attirer à l’échelle nationale et internationale. Il faut également ajouter que dans ces domaines la création de jeunes entreprises est souvent la meilleure façon de valoriser les
résultats obtenus, de mettre en place des projets de recherche conjoints entre Start-ups et académiques.
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47
CHAMP DISCIPLINAIRE : Génétique, Maladies
rares et Développement
Expert : José Luis DE LA POMPA, Centro Nacional de lnvestigaciones Cardiovasculares (CNIC)
General comment
High quality campus, selected for the Excellence Initiative (IDEX), very strong academic training with
12 doctoral schools, 3,700 PhD students and 700 PhD degrees obtained per year in 72 specialties. AMU's
Scientifc policy is: 1) to promote fundamental research based on research units, 2) to define scientific
& technological platforms, 3) open to society, 4) integrate European and international networks, and 5)
support interdisciplinary research. This policy is articulated in five axes : Energy, Environment, Advance
Science and Technology, Life and Health Sciences and Humanities. AMU press publishes around 200 new
books and review journals per year and its yearly research budget is 105 m€, coming from different funding
sources, including EU H2020. Gap in Southern Mediterranean studies.
Health &Life Sciences. Disciplinary field : Genetics, Rare Diseases & Development. One of France's
most important sites for research in this field. Close ties between the sites of Luminy hosting IBDM,
INMED & TAGC and La Timone, hosting GMGF, VRCM & NORT. Research covers fundamental science in
developmental biology, physiology, genetics and more applied "systems biology" research in life and health
sciences aimed to benefit patients affected with rare diseases.
A. Presentation of the field
The scientific topics being addressed by the different groups at the various campuses are of great
interest and range from fundamental studies in model organisms at the IBDM, INMED & TAGC, such as
mechanics in tissue morphogenesis, cell fate specification in the early nervous system and CNS morphology and function, to more biomedical-oriented research on cardiovascular pathology, neurological
disorders, muscle diseases, aging, signaling and cortical development, epigenetics, embryonic stem cells
and bio-informatics at La Timone (GMFG). One important asset of the Timone campus is the possibility
to transfer the results obtained in basic research to the clinic and of close collaborations with clinicians,
generating a highly structured network of clinical and research collaborations at national and international
levels and the establishment of pertinent biobanks. In general, the themes of research are of interest, well
inserted in the interdisciplinary poles, including initiatives aimed to support interdisciplinary approaches
(ie : IBDM's INFORM). The existing facilities and structures are appropriate. On this regard, some comments and suggestions are given below.
B. Global and specific appreciations on the excellence and
pertinence of the Research:
B.1 Scientific Themes
IBDM is unique in France since it encompasses a number of complementary scientific approaches in a
variety of experimental systems (Drosophila, C. elegans, mice) including experimental embryology, physio-
COS 2015
48
logy, cell and molecular biology, genetics, neurobiology, biocomputing and genomics. The strength of IBDM
is the capacity to go from very fundamental mechanisms in Biology with the use of mathematics, modeling, physics and biology to human pathologies in collaboration with the clinical research. Developmental
biology has evolved into a pluridisciplinary science demanding an interdisciplinary approach (such like that
promoted in INFORM) as now is essential to understand the mechanisms underlying development from
the organization of the genome at different stages to how this information from this genome is translated into molecular, cellular, tissue and whole organism levels. In general, the scientific themes are of
great interest as they are part of great questions in the field: How tissue morphogenesis is achieved: how
a molecular event induces changes at the level of cells and tissues to influence individual development,
physiology and behavior; the importance of intercellular signaling in cell fate specification; what is the role
of genome organization in the regulation of gene expression, microbiome-host interaction...
Research in Genetics and Development of Cardiovascular Diseases has become significant in Marseille
since it gathers 3 out of 4 French experts working in that field both at IBDM and GMGF. One of these
teams has joined the GMGF unit in 2013. A clear strength is the existence of collaborative work (ANR:
TransCardiac; AMIDEX: VInTAGE) and complementary expertise between these groups. Skills of these
teams cover embryonic stem cells, embryonic heart development, pathophysiology of cardiac defects,
fibrosis in heart disease and regenerative medicine. The scientific contributions of these groups are important and connect fundamental with health-oriented biomedical research. Research on rare disease focuses
on progeria, epigenomics of T-ALL, venous thrombosis and platelet disorders and Prader-Willi syndrome.
Research is approached in an integrative manner to generate a phenotypic network with the ultimate
goal of understanding disease mechanisms. Most structures in the field of RD, Genetics and development
based in Marseille are already connected to the hospital teams that must be included in each program.
B.2 Quality of research
IBDM : A significant proportion of IBDM scientist’s do high quality research, and some of them at very
high level, and have reached international recognition. La Timone : Research carried out in this campus
is in general of high quality, as judged by the quantity and quality of publications and the competitive
financial support obtained.
Recruitment : The IBDM has three strong PhD programs what makes it an attractive place to begin
an academic career. The IBDM is well known in the field of developmental biology throughout Europe and
has managed to attract young and competitive researchers who are recruited as INSERM personnel. A
similar situation exists at La Timone. Young researchers have managed to obtain ERC support, even at
various stages (Starting and Consolidators grants) of their careers. The situation is not the same to hire
senior researchers because the IBDM or La Timone cannot offer competitive packages so as to attract
national or foreign top quality senior candidates.
B.3 Opening and attractiveness of research
Scientific staff at AMU is very aware of the need to communicate to society the importance of their
research and the impact it has. Particularly at La Timone, awareness of the need to partner with pharmas
and industries to ensure that research programs are aimed to knowledge transfer and valorization, specially products dedicated to the groups of diseases that must be considered as a priority within the field.
The strength of IBDM is the capacity to go from very fundamental mechanisms in Biology with
the use of mathematics, modeling, physics and biology to human pathologies in collaboration with the
clinical research. The strength of GMGF is its capacity to go from patient explorations to the development
of proofs of concept and further therapeutic approaches. Such an approach relies on the use of cell and
animal models such as those having been developed and explored within the GMGF teams or in collaboration with IBDM, VRCM and INMED.
COS 2015
49
B.4 General
Genetics, Rare Diseases & Development is a strong marker or AMU. The Luminy campus has been
well known in the field for years and La Timone has the potential to achieve the same level of success.
Platforms.
• Transcriptomic and Genomic platforms next to the research (GMGF and TAGC) combine various high
throughput-sequencing platforms (Illumina and Ion Proton System platform) with the expertises
of bioinformatics teams located both at the GMGF and TAGC. This is a very important asset of both
Luminy and La Timone is the existence of strong bioinformatics units to manage data generated
from gene expression profiling, proteomics and DNA modifications studies. Maintenance and
strengthening of bioinformatics units is crucial for the future of the Institutions as massive amount
of data are being continuously generated, and the possibility of having young, motivated personnel
able to analyze massive amount of data and of creating new informatics tools to do it will be crucial
for the years to come. Further, bioinformatics facilities should provide dedicated service to the
researchers. There is a need to increase the data storage capabilities.
• Imaging. Very impressive imaging facility belonging to the EU network on photonics at the IBDM
with 30 microscopes provides state-of-the-art optical and electron microscopy techniques, as well
as training to local and external users from academics and industry. Efficient technological transfer
and highly used by scientists although one caveat is the difficulty of local (IBDM) scientist to use the
equipment due to commitments with outside users.
"Dreams of the future" : UMR_S 910 and Department of Medical Genetics & Cell Biology ambitions
to create a unique center for integrated translational research and medicine in Marseille. This institute will
take a considerable advantage from the existing structures being involved in the field all of them having
demonstrated their interest to further develop converging interactions, collaborations, and common
programs.
In relation with the use of animal models to study disease, it will be important to provide a significant boost to the development of mice models for rare diseases, to favor new collaborations between
rare diseases research teams and groups with extensive experience in generating living models, to provide a facilitated access to different types models and the most appropriate technologies, to develop
mouse models as resources to be made available to the scientific community, to favor new collaborations
between rare diseases research teams and groups with extensive experience in generating mice models,
to implement new technologies (CRISPR/cas9) for generating of mouse models, to implement iPSC cells
facilities.
C. General and specific recommendations
• Strengthening the –omics (epigenetics, metabolomics, bioinformatics, management and storage of
big data) is a crucial need and a general demand from the scientists of both campuses.
• General concern about the difficulty of attracting senior scientists to the campuses due to
administrative difficulties that diminish the competitiveness of the University.
• Links between basic and clinical research or interdisciplinary should be promoted via the organization
of thematic workshops on medical research topics (already developed in Marseille) and inviting the
research biology groups not present on medical campuses.
• In view of the increasing need for cooperation between clinicians and scientists, it is of importance
to train individuals in both areas; this will allow to maintain and build the bridges making possible
permanent and fruitful interactions indispensable between the disciplines for the best benefit of
COS 2015
50
each and an increasing quality of scientific production as well as quality of care based on a systematic
transfer of knowledge. Scientific and medical training must be systematically proposed to the staff of
the clinical departments within hospitals and vice versa. Seminars federating the different partners
of the field should be regularly organized; inviting not only internationally recognized experts in the
field, but also partners and researchers on site.
More specific needs:
• IBDM. New building for IBDM to have the possibility of making a larger animal facility, incorporate
zebrafish to attract ZF groups to the site.
• INMED. Conversion of animal facility from conventional to SPF and increase the personnel support
(5 more techs.)
• Visibility of PhD programs at Luminy has to be increased as the number of PhD students has declined
in the past years.
• La Timone. Imaging facilities for developmental analysis in this campus are limited; in particular
if in the future ZF and mouse biology groups would be incorporated. Although mouse models are
common for the study of human diseases and have already demonstrated the extent of their impact,
alternative models must be strongly considered since, as a general rule, there is no single species
that can be used as a universal model for rare diseases.
I hope that this report is helpful to AMU; my general impression has been very positive about the
achievements and the ambitions for the future of the members of the research staff.
COS 2015
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Immunologie
Experts : Salem CHOUAÏB, Institut Gustave-Roussy
et Jean-Claude WEILL, Faculté de Médecine Paris Descartes
We were impressed by the quality of the exchanges we had with highly motivated team leaders who
mostly have demonstrated their scientific excellence:
• Jonathan Ewbank : Integrated analysis of anti-fungal innate immunity in C. elegans
• Jean Pierre Gorvel : Cellular immune-biology : host-pathogen interaction
• Marc Dalod : Dendritic cells and antiviral defense
• Marie - Bernard Malissen : from TCR triggering and T cell activation to systemic biology to decipher
the complexity of TCR signaling
• Eric Vivier : Innate lymphoid cells; plasticity, redundancy and complementarity
• Philippe Pierre : System Cell Biology of Dendritic Cell Function
• Francois Romagne : MI mabs : an immuno-technology platform : target validation in oncology and
inflammation
• Daniel Olive : Immunity and cancer - cancer immunomonitoring platform
• Pierre Bongrand : Cell Adhesion and Inflammation
• Jean Roudier : Cell Adhesion and Inflammation
• Alain Dessein : Predisposition to severe disease in Leishmaniasis, schistosomiasis, trypanosomiasis
and immunological defenses
The different programs cover different aspects of modern immunology. Most of the teams are
developing competitive projects in their respective field. The scientific goals, programme objectives and
research focuses for each team are well identified and clear. The scientific production is quantitatively and
qualitatively very high. Several teams have the potential to develop highly competitive research at the
international level. They clearly demonstrated unquestionable capacities to promote coherent scientific
projects in Marseille, based on a strong clustering of the different driving forces available on site. There
are efficient collaborations between the teams which have contributed to develop strong projects at the
Cancer / Immunology / virology interface for instance.
More interestingly, there is also a very good translational research and a good balance between
fundamental and clinical research.
The critical mass has increased significantly and takes advantage from many different useful and
state of the art platforms (imaging, animal facility…..)
It should be noted that The CIML has clearly promoted complementarity and synergistic partenering
between the different immunology actors within the Marseille landscape. It has ensured optimal management and utilization of resources by creating technological platforms in the immunology research field.
The center has promoted scientific collaboration in the area of basic and clinical immunology and ensures
the continuum from basic to clinical, therapeutical and health research and teaching. We believe that
Bernard Malissen and Eric Vivier have been and will be major contributors of the success of the center.
CIML has tight connections with the University, Paoli Calmettes anticancer Center and several Biotechs
which attests the existence of a strong willingness to translate basic findings into clinical applications. In
this regard, the valorisation and industrial partnerships are excellent. The best exemple is the creation of
Innate Pharma focusing on innate immunity cells in cancer immunosurveillance.
Ciphe (Immunophénomics) : is dedicated to designing genes and profiling immunity. It has a cutting-edge expertise in mouse genetics and immunology and operates as an open access platform to academic and industrial partners. It is composed of the following modules : mouse genetic engineering,
immunophenotyping, Biosafety Level 3 containment facility (BSL3) and mouse animal production and
COS 2015
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supporting services. The service activities of CIPH involve also several research and development programs
including gene engineering tools and gene editing technology tools. This is a unique structure that will
increase AMU visibility and competetivity. It needs further support in particular at the level of technicians
and engineers to ensure continuity and sustained innovation.
Marseille immunopole (MI) : will help to develop a highly efficient framework for immunology
research. The MI results from the merging of the main driving forces of AMU : Researchers, Teaching
Researchers, Clinicians, all Staffs issued from INSERM, CNRS, the Health Faculty, Centre d'Immunologie
de Marseille-Luminy (CIML), the Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM), the Centre
d'Immunotechnologie de Marseille (MImAbs), the Centre for Immunophenomics (CIPHE), the TAGC
laboratory (Inserm U1090), the Institut Paoli-Calmettes (IPC), the Marseille Public University Hospital
System (AP-HM), Aix-Marseille University (AMU), the diagnostic company HalioDx, the biopharmaceutical company Innate Pharma, and Eurobiomed, the first French biocluster in health. All these structures
are located on a same site in a relatively close proximity. MI was created on the initiative of Eric Vivier
who has been very active and successful in structuring a continuum between the different scientific and
clinical driving forces in immunology. MI will take advantage of the availability of a wide range of skills/
experiences (among the researchers and staff) and technical tools to give the region a strong national and
international visibility and attractiveness. The goal of MI is to accelerate the transition of the immunology
research into therapeutic applications and foster bidirectional research by establishing a synergistic collaborative environment between the basic research and clinicians teams of the region. In addition MI will
also offer a comprehensive and challenging education and training program.
General and specific recommendations :
At present, the field of immunology is enjoying a conceptual revolution and we are facing several
challenges. Research in immunology is an opportunity for AMU to gain more visibility and attractiveness
thanks to the existing excellent immunology teams, and their willingness to join their member efforts to
build a more dynamic and competitive landscape. In our opinion the mission of AMU is to further support
these outstanding entities in Marseille to facilitate capacity building, promote interdisciplinary research
by sustaining scientific excellence and contributing to the nation's international competitiveness as a
major component of a knowledge economy. This will boost healthcare and technological development
in the region by fostering interactions between scientists from academia and industry. It is crucial that
AMU provides further support to the technological platforms to reach the best operational level in order
to promote inter-institutional interactions and collaborations. Finally success in education and training in
the field of immunology may be the ultimate requirement for medical sciences to flourish in Aix-Marseille
in the future and to establish this region as a center of first-class immunology research.
COS 2015
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Maladies infectieuses
Expert : Patrice DEBRÉ, Hôpital de la Pitié Salpétrière
A. Présentation du champ
Les recherches sur les maladies infectieuses dans le cadre d’AMU ont été évaluées essentiellement
à travers les recherches de l'IHU "maladies infectieuses", tandis que les champs complémentaires de
microbiologie fondamentale et immunologie faisaient l'objet d'une évaluation indépendante. Le rapport
d'expertise et les évaluations et propositions qui en découlent, reflètent ainsi cette segmentation qui
résulte plus de l'histoire des différentes équipes que d'une stratégie délibérée. Les maladies infectieuses
concernent en effet des recherches très diverses qui intéressent les pathogènes et leur biologie, mais
aussi leurs hôtes, et les facteurs qui les favorisent et les contrôlent tels l'environnement, les défenses
immunitaires innées et acquises, les antibiotiques, vaccins etc..
L'IHU reflète un choix stratégique, et d'expertise scientifique et technologique, qui est celui d'une
recherche d'excellence autour de la biodiversité des pathogènes et de leurs conséquences cliniques
infectieuses.
1. L’IHU maladies infectieuses
Il comprend l’UMR 7278 (URMITE) dirigée par D. RAOULT, l’UMR 190 dirigée par X. DE LAMBALLERIE,
l'UMR 912 (SESSTIM, J.-P. MOATTI, ORS Paca, Y. Obadia), quatre centres nationaux de référence pour
Rickettsie, Tularemie, Paludisme, Arbovirus, deux nouvelles unités sur "physiopathologie de l'infection"
(J.-L. MÈGE / E. CHIGO) et maladies tropicales et vecteurs (P Parola) ainsi qu'une unité regroupant plusieurs plateformes sous la direction de P.-E. FOURNIER. Cet ensemble a contribué pour une large part aux
1557 publications dans le domaine entre 2010 et 2014, qui mettent AMU et Marseille au 12e rang en Europe
dans le champ des maladies infectieuses et au 10e rang dans celui de la microbiologie et virologie, 16e rang
en parasitologie-mycologie. L’IHU représente 18% des publications d’AMU.
2. Thèmes scientifiques : des recherches d'excellence
2.1 Des études sur la biodiversité des microbes
Il s'agit d'une recherche d'excellence concernant l'étude de la diversité des microbes soit comme
agents pathogènes de l'homme et/ou comme présent dans son microbiote.
• Équipe Didier RAOULT
Un des premiers thèmes de recherche concerne le répertoire des bactéries pathogènes ou
commensales. L'URMITE a identifié près de 19% de l'ensemble des bactéries isolées au moins une
fois chez l'homme. Ceci s'est fait grâce à un investissement sur les procédés de cultures (culturomics)
permettant d'isoler des souches, notamment anaérobies, qui n'auraient pu être isolées autrement.
Ainsi, fait remarquable, plus de 700 nouvelles espèces de bactéries ont été décrites, contre près de
600 pour l'ensemble du reste du monde. Une start-up fondée sur ces nouveaux procédés de culture
est en création.
• Un deuxième domaine concerne les Archae, elles aussi isolées et décrites par de nouvelles modalités
de cultures et dont la responsabilité pathogène fut retrouvée lors d'un abcès du cerveau.
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Concernant les virus émergents, l'équipe de l'URMITE a identifié 14 espèces de virus à partir des
arthropodes et, dans le domaine des virus associés aux amibes, a décrit 4 familles sur les 13 espèces
de virus d'eucaryotes à DNA double brin. 4 des 8 familles associées à une pathologie humaine, le
doivent aux équipes de l'IHU.
Une série de points particuliers sont à remarquer concernant les recherches de l'URMITE et leur
originalité.
• La paléomicrobiologie
Associant l'histoire, l'anthropologie, la biologie et la médecine, les travaux transdiciplinaires sur ce
thème concernent aussi bien l'étude du typhus lors de la retraite de la grande armée en 1812 que celle
de la peste médiévale.
• Les recherches en sciences économiques et sociales sur les inégalités et équités des systèmes de
santé et de leur accès à partir de la lutte contre les maladies infectieuses dans les pays du Sud.
• Les études sur la squalamine, molécule naturelle du requin dont de nouvelles formulations galéniques
ont un puissant pouvoir anti bactérien et antifongique sur différents modèles d'infections cutanées
et bronchiques (biotech).
• L'identification et l'analyse génétique et évolutive des espèces microbiennes par de nouveaux outils
bioinformatiques permettant des études du metagenome et de la génomique comparative. C'est
ainsi qu'a été mis au point un outil bioinformatique pour l'analyse automatisée et fiable des données
metagenomiques (METADIG) qui a permis des applications au microbiote intestinal et à l'analyse du
virome océanique.
• La recherche et l'identification de gènes de résistance anti bactériens chez les plantaires, vers connus
pour régénérer n'importe quelle partie de leur corps endommagé. Ces gènes ont des homologues
humains dont le gène MORN2 dont la surexpression dans les macrophages augmente leur pouvoir
bactéricide.
• La découverte d'éléments mobiles des virus, les virophages (virus infectant d'autres virus) et les
transpovirons, éléments génétiques mobiles des virus géants.
• La mise en évidence du pouvoir pathogène des mimiviridae et leurs premiers isolats humains.
• L'approche originale de l'infection VIH par la caractérisation du microbiote et l'endogéneisation
d'éléments d'ADN chez des sujets séronégatifs.
• La diversité écologique des diversités virales humaines et animales.
• L'utilisation de la génomique et protéomique pour la taxonomie bactérienne.
• L'imagerie in vivo des fonctions hépatiques au cours de l'infection par leishmanie.
• La découverte de nouveaux mécanismes de résistance bactériens et de nouveaux agents anti
microbiens.
Globalement il s'agit de thèmes d'excellence, originaux par le concept et/ou l'approche, qui valent à
ces équipes d'être parmi les meilleures au monde dans l'identification et la caractérisation de la biodiversité des microbes. Des publications dans les meilleures revues de la spécialité ou dans les meilleures revues
généralistes témoignent de ces résultats qui associent l'amélioration de procédés classiques (cultures)
aux avancées technologiques (génome, protéome) et utilisation des big data.
• L'unité de Xavier DE LAMBALLERIE (UMR D190) s'intéresse aux pathologies virales émergentes et
possède trois groupes de recherche sur la génomique des virus ARN, les thérapeutiques antivirales,
et l'écoépidémiologie d'infections comme ébola. Cette UMR coordonne ou participe à 11 projets
européens.
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2.2 Des recherches plus modestes sur l'immunité anti-infectieuse
• Équipe de Jean-Louis MÈGE
Cette équipe est leader dans le domaine de l’immunité de la fièvre Q (Coxiella burnetii) et la maladie de
Whipple (Tropheryma whipplei). Le principe de cette recherche a consisté à partir de questions cliniques
comme la chronicité et d’en comprendre les mécanismes par des études ex vivo (populations immunitaires,
profil de cytokines, formation de granulomes, polarisation macrophagique) et in vivo (modèles murins en
particulier). Ils ont également abordé le typhus des broussailles, maladie infectieuse endémique dans le
sud-est asiatique en activité de veille microbiologique. Cette activité de recherche s’est appuyée sur le
développement de la plateforme transcriptomique et la protéomique pour développer une approche de
biologie des systèmes appliquée aux maladies infectieuses. Un travail important de transcriptomique a été
réalisé sur cellules infectées (macrophages, DC) et sur sang total au cours de la fièvre Q, des endocardites
infectieuses, de la maladie de Whipple. Les interactions se font avec le CIML (interaction hôte-pathogènes
et modèles animaux) (équipe Jean-Pierre Gorvel) et l’équipe de Daniel Olive (Institut Paoli Calmettes)
(phénotypage des populations immunes et cancer du col). Les projets devraient se poursuivre dans le cadre
des infections bactériennes chroniques et leurs conséquences pour l’hôte (fibrose, cancer).
• Malgré ces projets en cours et à venir, l'investissement de l'IHU à l'étude des réponses immunitaires de
l'hôte, en immunopathologie infectieuse et en thérapeutique et prévention Immunitaire reste relativement
modeste compte tenu des enjeux, malgré des collaborations avec le CIML, et même si l'équipe de Didier
Raoult consacre une série de travaux au développement de vaccins, notamment contre la tuberculose par
atténuation du mycobacterium tuberculosis et dans des modèles expérimentaux d'infections chez l'animal.
3. Des recherches qui s’appuient sur des plateaux technologiques et services communs :
• Bio-informatique avec l’automation des processus analyses, le développement de logiciels de
traitement des données à façon, de capacité d’expertise dans le domaine de bio-informatique et de la
génomique dans le cadre d'une plateforme intégrée ayant donné lieu à une entreprise dédiée (Xegen).
• Des techniques de cultures des pathogènes avec de nouvelles technologies appliquées à la culture
anaérobie comportant notamment une lecture rapide par scanner, et impliquant une stratégie de
développement pour des laboratoires publics et privés ainsi qu’à l’international.
• Le développement d’outils diagnostiques et épidémiologiques à travers l’automatisation
d’antibiogrammes en milieu gélosé et l’évaluation de nouvelles molécules in vitro.
• La production de modèles animaux expérimentaux d’infection microbienne établie en NSP3-A3
(pneumonie par infection d’aérosols), avec imagerie de la souris vivante par microscopie intra vitale.
• Des collections de souches et prélèvements à partir d’échantillons cliniques (angine, diarrhée,
encéphalite etc...). À noter que l’IHU possède la plus importante collection d’arbovirus et de souches
de bactéries intracellulaires au monde. Le projet bactériome humain a pour objectif de constituer
la plus grande collection d’espèce bactérienne associée à l’homme. En 2014, l'IHU avait décrit 779
espèces nouvelles sur 2156 recensées soit (36%).
• Un centre de recherche vétérinaire capable d’investigation rapide chez les animaux et assurant une
surveillance épidémiologique de terrain ainsi que des essais cliniques et évaluation de tests diagnostiques.
• La bio banque comprend à ce jour en congélation sécurisée 883 000 échantillons à -80°C et
2 100 000 à -20°C.
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4. Des activités de recherche translationnelle en relation avec la pathologie humaine.
L’IHU devrait réunir dans le nouveau bâtiment dédié (25000 m2), les 3 principaux services cliniques
de l’hôpital Nord (Maladies infectieuses tropicales), de l’hôpital de la Conception (maladies infectieuses
chroniques, ostéo-articulaires, VIH, hépatite), et de la Timone (maladies infectieuses aiguës et filière
infectieuse des urgences). L'IHU aura des collaborations avec l'hôpital militaire Laveran et ainsi qu’avec le
service de Santé des armées.
• L’originalité de la translation est assurée par la prise en charge des patients notamment dans le cadre
des filières des urgences avec des kits diagnostics et traitement standardisé à partir des syndromes
infectieux observés (diarrhée, méningite, encéphalite, etc…).
• La lutte contre la contagion gérée par un triage en consultation, la possibilité d’hospitalisation en
zone sécurisée, la prévention des infections nosocomiales par diverses mesures d’hygiène (cathéter
sécurisé, vidéo caméra, traçabilité et sécurité au lit du patient, détecteur de contact..).
5. Des relations internationales :
L’URMITE a des relations internationales qui se font essentiellement à travers 2 réseaux :
• Le programme Remedier en Afrique du Nord s’intéresse au répertoire des maladies à vecteur et à
l'antibioresistance.
• Le programme Girafe en Afrique de l’Ouest francophone étudie Ebola et Kwashiorkor.
• S'y ajoutent des collaborations de l'URMITE avec l’institut Malarde en Polynésie et des projets de
surveillance et de recherches dans le cadre de médecine des voyages (réseau eurotrasnet) et des
maladies liées au grand rassemblement comme le pèlerinage à la Mecque.
• L’équipe de Xavier DE LAMBALLERIE travaille sur les pathologies émergentes dans divers pays
d’Afrique sous saharienne et d’Asie du Sud-Est et renforce les capacités d’un laboratoire dédié au
Laos.
6. Un soutien au développement et création d’entreprises.
Le nouveau IHU accueillera des start-ups dont un certain nombre existent déjà : Amikana biologics,
Biosqual, Medihantrace, Gene et green tech, Procramé, Xegen, Culture top, Arthobac-pharma.
Ces diverses start-ups ont des activités reliées aux activités de recherche, depuis la résistance
anti-infectieuse au développement d’agents anti infectieux passant par l’annihilation de la virulence et
l'établissement de test de diagnostic rapide etc…
• Ces start-ups correspondent notamment à des brevets pris entre 2010 et 2014 dans le cadre du
diagnostic et traitement des maladies infectieuses. Ils ont bénéficié de supports de financements
pour incubateur « Impulse Paca » et BP quanti France (investissements).
7. Un soutien à la formation
• Les différents chercheurs et enseignants-chercheurs interviennent dans le cadre du LMD par des
cours en maladies infectieuses et tropicales. Les cours sont dispensés dans divers programmes des
études médicales, curriculum des infirmières, études de sciences. Jean-Louis MEGE est co-directeur
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de l’école doctorale des sciences de la vie et de la santé et Bernard La Scola dirige un master de
pathologie humaine dans lequel 50 étudiants ont été inscrits en 2014.
• L’IHU organise également des séminaires hebdomadaires, 103 étudiants doctorants ont bénéficié de
ces réunions.
8. Une organisation à venir avec l'implantation dans un nouveau bâtiment
L’ensemble des équipes de soins microbiologie hospitalière et de recherche doit rejoindre le nouveau
bâtiment IHU qui devrait ouvrir en 2016. Plus de 700 personnes scientifiques et médecins comprenant
une centaine d’étudiants devraient être accueillies dans ce nouvel espace. Celui-ci devrait représenter le
second pôle de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales après l’Institut Pasteur de Paris et
former ainsi un axe de recherche nationale sur les maladies infectieuses avec l’Institut Pasteur et la région
Lyon Grenoble (Bioaster/Sanofi/Merieux, CEA).
B. Appréciation générale et spécifique sur l'originalité et
pertinence de la recherche
B.1 Thèmes Scientifiques
Les thèmes scientifiques concernent principalement l’étude de la biodiversité des microbes. Les
découvertes les plus importantes viennent de choix stratégiques : s'intéresser à des environnements particuliers (microbiote humain, détection des microorganismes dans des vecteurs), ou l’utilisation de nouvelles techniques de cultures. L'étude du microbiote a ainsi permis l’isolement de nouveau archea (8/12
des espèces décrites dans le microbiote humain) et celle des vecteurs 14 nouveaux virus d’arthropodes, de
même que l’identification de virus géant ADN (13 nouvelles espèces) et de virus infectant les virus (virophages). Des techniques de spectromètre de masse par Maldi Tof et par génomique ont permis l’isolement
de protéines et de gènes spécifiques et ainsi la phylogénie des différentes espèces. D’autres choix tel la
paléo microbiologie (dents, coprolithes), ou la recherche de gène de résistance ou l’atténuation de virulence
sont d’autres orientations permettant de décrire et caractériser la biodiversité des micros organismes.
La nature des recherches a ainsi évolué avec ces choix stratégiques et en fonction des avancées
technologiques.
B.2 Qualité des recherches
Celles-ci ont été décrites ci-dessus. Il s’agit de résultats impressionnants par la qualité et quantité
dans un champ compétitif qui met l’ensemble des recherches de l'IHU, dans le champ de la microbiologie
liée aux maladies infectieuses parmi les meilleures sur les plans national et international.
Il reste que ces recherches sont principalement tournées vers l’étude de la biodiversité des microbes
et leur impact pathologique. Dans ce sens l’accompagnement de ce champ disciplinaire par des travaux
immunologiques (telle l’étude de la réponse de l’hôte, les techniques de prévention par vaccins) est de
beaucoup moins grande importance et légitimerait d’être renforcé (cf. recommandations). Certes il existe
des études immunologiques menées, associées au CIML (L. GORVEL) mais il serait légitime de renforcer
largement ce domaine d’études complémentaires, dont les recherches au sein de l'IHU en qualité et quantité restent modestes par rapport à l’apport et la qualité de la microbiologie.
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B.3 Ouverture et attractivité de la recherche
La translation vers les applications médicales (soins aux patients) ou épidémiologiques, de même
que vers l'industrie (nombreuses start-ups) est visible et se fait bien. L’interaction avec les services cliniques biologiques (plusieurs P3) sera renforcée par l’implantation des unités de recherches et de services
cliniques dans le nouveau bâtiment. Nous attirons l’attention sur l’évolution nationale de la biologie hospitalière à travers l’application des règlements ministériels concernant les RIHN et la nouvelle nomenclature des actes de biologie qui devraient représenter une forme de valorisation des biomarqueurs. Les
responsables biologiques en microbiologie et en immunologie gagneront à assurer ainsi un effort tout
particulier pour caractériser en amont les biomarqueurs, donc les actes, qui pourraient par la suite faire
l’objet de nouveaux RIHN.
B.4 général
La microbiologie infectieuse est un axe fort d’AMU à travers des résultats remarquables sur la biodiversité des microbes pathogènes et commensaux (microbiote). La performance des plateaux techniques
témoigne du renforcement acquis. Si l’on regarde cependant des champs concernés et/ou complémentaires, l’IHU n’a pas ou peu de relation avec la microbiologie fondamentale et les relations restent encore
insuffisantes avec l’immunologie développée au CIML ou à la fondation Paoli Calmettes qui privilégient
l’un et l’autre des études sur le cancer (mais l'étude des cancers infectieux pourraient être considérés). Par
ailleurs, il ne semble pas y avoir de relations formelles avec des spécialistes de l’environnement tandis que
des rapports se sont formalisés à travers la paléomicrobiologie et des études socio-économiques avec les
sciences sociales et humaines.
C. Recommandations générales et spécifiques
Les recherches dans le cadre des maladies infectieuses, à travers l’IHU, représentent un axe important dans la politique d’AMU et certainement cette université devrait continuer à assurer une place de
choix à ce domaine ainsi que favoriser ses interactions en France, Europe et à l’international. Comme il a
été signalé plus haut, nous suggérons trois ordres de recommandations spécifiques :
1. Renforcer les interactions avec l’Immunologie. Nous savons que celles-ci existent déjà mais à
notre avis elles devraient pouvoir être mieux et plus développées
• Les liens avec le CIML devraient se continuer au gré des possibilités et des sollicitations des chercheurs
de part et d’autres. Nous pensons qu’il serait important cependant de les solliciter notamment à
travers des réseaux créés en réponses aux appels d’offres.
• Le positionnement de Jean-Louis MEGE et de son équipe est à considérer. Si l’équipe fait partie de
fait de l’IHU, celui-ci gagnerait à accueillir tout ou partie de la biologie médicale immunologique et
de profiter des nouvelles dispositions des actes innovants pour amplifier la part translationnelle
de cette recherche. Les discussions que nous avons eues avec Jean-Louis MEGE et Didier RAOULT
laissent entendre qu’il serait utile que l'équipe soit renforcée à cette occasion par un enseignantchercheur junior (niveau AHU) ou plus senior (niveau MCU PH), qui serait sensible à l’attraction de
ce domaine, à condition de sélectionner une personnalité ayant déjà une forte expérience de cette
discipline et de ses potentialités.
• La création d’un master commun immunologie thérapie cellulaire, oncologie, microbiologie
clinique est à notre sens à considérer compte tenu de l’interaction des champs. Elle devrait permettre
d’établir des passerelles à niveaux junior comme senior, et de réfléchir aux pratiques et engagements
communs ainsi qu’à une fertilisation des disciplines.
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2. Développer la translation à travers le développement de la biologie hospitalière
Il y a une opportunité pour la biologie hospitalière d’assurer plus et mieux la translation à travers
les nouveaux profils des actes innovants (RIHN) mis en place par le Ministère de la Santé. Nous
suggérons qu’une réflexion partagée entre disciplines de l’IHU s’exerce à ce niveau et intéresse à la
fois la microbiologie et l'immunologie biologique.
3. Faciliter les interactions entre les champs disciplinaires d’AMU
Pour des raisons historiques la microbiologie fondamentale devrait rester distante des recherches
de l’IHU bien qu’il y aurait certainement intérêt à imaginer des passerelles et interactions qui les
rapprochent. Les maladies infectieuses sont à l’interface des différentes disciplines si l’on veut bien
y voir les causes de l’émergence des épidémies (zoonoses, environnement, climat) et le rôle possible
des microbes résidants dans les pathologies non transmissibles. Les travaux déjà entrepris sur le
microbiote par l’équipe de Didier RAOULT vont certainement dans ce sens. Ils gagneraient à être
partagés, au moins en réflexion, avec les équipes travaillant en écologie environnement climat
au sein d’AMU, d’autre part avec certaines études sur des pathologies non transmissibles cancer,
cardiovasculaire, auto-immunité, obésité notamment car de nombreux arguments plaident
aujourd’hui pour le rôle facilitant des microbes dans l'apparition et expression de ces pathologies.
• Nous proposons que soit ainsi créé à travers la Fondation de l’université un appel d’offre dédié au
microbiote et à l’émergence de programmes interactifs transdisciplinaires sur ce thème avec des
chercheurs de différents domaines depuis l’environnement, et des sciences humaines et sociales
jusqu’aux technologies avancées, incluant bien sûr ceux des sciences de la vie et de la santé.
Un tel soutien pourrait être dédié à l’émergence de projets communs qui auraient pour vocation
ultérieure à se pérenniser dans des demandes plus importantes tels ceux qui pourraient être portés
par le programme de l’Inserm qui se met en place ou celui de l’ANR.
4. Valoriser les recherches orientées vers le Sud dans la politique générale de l’université.
Celles-ci se font déjà dans le cadre de l’affichage Méditerranée, mais gagneraient à s’intégrer en cela
dans une politique plus large d’AMU qui pourrait prendre en compte les autres forces de la France
du Sud (Montpellier notamment). Nous pensons qu’une analyse des besoins et opportunités en
méditerranée orientale ainsi que celles des offres possibles des régions des universités du Sud de
la France, permettrait une visibilité meilleure et sans doute plus grande efficacité de la recherche
avec les équipes de l’IHU dont on a déjà vu qu’elles sont déjà concernées par des relations avec le
Maghreb. Mais l’IHU travaille aussi avec des équipes et des territoires qui dépassent la Méditerranée
telle l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud Est ou le pacifique. Il nous semble que cela montre que
la politique d’AMU dépasse le pourtour méditerranéen. Ces circonstances méritent réflexion pour les
développer et l’encadrer par les recherches des autres domaines si elles existent, ou d’en susciter
l’accompagnement dans le cas contraire, pour amplifier la politique internationale d’AMU.
En conclusion, nous insistons sur la très grande qualité des recherches entreprises dans le
domaine des maladies infectieuses tant en amont que le lien à travers la clinique, mais aussi sur
l’intérêt qu’il y aurait à :
a. renforcer l’IHU avec une meilleure intégration de l’immunologie par différentes approches,
b. favoriser des recherches translationnelles, entre différents domaines des sciences d’AMU à
travers un programme microbiote,
c. en souhaitant encadrer le transfert médical par des réflexions sur des actes innovants en
biologie hospitalière (microbiologie immunologie),
d. et à renforcer un axe Nord Sud qui dépasse à travers l’IHU le pourtour méditerranéen même
si la Méditerranée doit rester un objet de perspective stratégique et de renforcement d’activité notamment à travers une complémentarité entre les différentes universités du Sud
de la France et leur lien avec l’Europe .
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Microbiologie, Biologie,
Biochimie
Experts : Mark BUTTNER, John Innes Centre, Norwich
et Francis-André WOLLMAN, Institut de Biologie Physico-chimique, Paris
1. Visibilité
Marseille possède, de loin, la plus grande concentration française de microbiologistes moléculaires
de classe mondiale, dont on trouve peu d’équivalent en Europe. C’est tout à fait frappant pour qui visite
AMU bien que ce ne soit pas suffisamment visible de l’extérieur. En un sens, on peut considérer qu’AMU ne
revendique pas autant qu’elle le devrait, sa position de premier plan dans le domaine de la microbiologie
fondamentale, tant au niveau national qu’international. Nous recommandons donc qu’AMU se saisisse
des excellentes performances de ses chercheurs en microbiologie pour montrer au monde sa puissance
d’intervention dans ce domaine de recherche. A cette fin, AMU pourrait prendre comme étendard de la
recherche en microbiologie un Centre d’Excellence, élaboré à partir de l’actuel Institut de Microbiologie de
la Méditerranée (IMM), qui ne regroupe actuellement que cinq de ses laboratoires de microbiologie. Pour
donner à cette initiative toute son ampleur il serait utile que l’IMM regroupe une plus grande part des
forces de recherche en microbiologie d’AMU. Elles pourraient être regroupées, à terme, sur un seul site afin
d’établir la meilleure synergie entre les différents laboratoires. Pris dans leur ensemble, ils représentent
une déclinaison impressionnante d’approches multidisciplinaires de toute première qualité, qu’il s’agisse
de bio-informatique, de modélisation mathématique, de biologie cellulaire, de génétique moléculaire, de
biophysique, de biochimie ou de biologie structurale. Cet Institut serait non seulement un remarquable
exemple de Centre d’Excellence pour la recherche conduite à AMU mais il devrait également servir de Centre
de Référence pour aborder toute question sociétale ou économique comportant un volet microbiologique.
2. Un Centre de Référence pour la région méditerranéenne
Ce nouveau Centre d’Excellence devrait jouer un rôle de conseil (think-tank) et d’intervention (taskforce) sur le pourtour méditerranéen, à l’image de ce que l’Institut Pasteur offre au monde à travers ses
relations avec les Instituts Pasteurs d’outre-mer. Les chercheurs de l’actuel IMM ont déjà démontré leur
capacité à intervenir utilement dans des défis environnementaux. Ils ont par exemple récemment localisé,
sur la base d’une analyse microbiologique, la source d’eau douce qui irrigue la calanque de Port-Miou à
Cassis, une question qui restait ouverte depuis des années. La diversité des compétences en microbiologie
qu’on trouve à AMU, aussi bien en microbiologie fondamentale qu’en microbiologie appliquée, qu’il s’agisse
de virus, de bactéries, d’archée, de champignons, de protistes et d’organismes photosynthétiques, doivent
permettre à l’IMM de jouer pleinement son rôle de centre de référence pour l’ensemble méditerranéen.
Ainsi, AMU peut se saisir de l’opportunité d’utiliser l’IMM, comme un partenaire de choix pour d’autres
Centres de Recherche et d’autres universités sur le pourtour méditerranéen. Dans ce cadre, l’IMM offrirait
des possibilités de formation de haut niveau, de collaborations scientifiques et de mise à disposition de
compétences techniques et méthodologiques à même d’être utilisées par ses partenaires méditerranéens
sur toute question impliquant un aspect microbiologique.
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Etat des lieux
La recherche en microbiologie à Marseille s’est développée dans les années soixante avec un fort
soutien du CNRS, jusqu’à la création d’AMU qui a permis sa meilleure intégration dans la politique de
recherche et de formation de l’université. Les laboratoires que nous avons visités, que nous dénommerons
ici “le Groupe de Microbiologie”, comportent cinq unités de recherche en cotutelle CNRS/AMU qui forment
une Fédération de Recherche (FR) intitulée Institut de Microbiologie de la Méditerranée (IMM) et quatre
unités affiliées à AMU et à une autre tutelle, INRA, CEA, IRBA ou CNRS. Le Groupe de Microbiologie comporte environ 500 personnes dont 300 ont un poste permanent soit à AMU soit dans un établissement
national de recherche (CNRS, INRA, INSERM, CEA, IRBA), les 200 autres étant principalement des doctorants et des chercheurs post-doctorants. Les laboratoires du Groupe de Microbiologie sont répartis essentiellement sur deux sites, le campus du CNRS Joseph Aiguier et le campus d’AMU à Luminy. En outre, l’un
des laboratoires, unité mixte de recherche entre AMU, le CNRS et le CEA a la particularité d’être localisé
sur deux sites, une minorité de chercheurs étant à Luminy quand la majorité travaille au CEA-Cadarache
situé à 60 km de Marseille. Ces laboratoires du Groupe de Microbiologie sont de taille et d’organisation très
variables puisqu’ils comportent de 20 à 130 personnes, et sont pour certains subdivisés en équipes quand
d’autres sont une mono-équipe. Si l’on prend en compte le soutien de base des tutelles aux laboratoires
et les contrats de recherche obtenus par leurs chercheurs, le budget annuel de la recherche du Groupe de
Microbiologie est estimé à environ 8 millions d’euros (hors personnel). Il convient de noter que la majorité
de ce financement - les 3/5 - provient de contrats.
Aux côtés du Groupe de Microbiologie brièvement décrit ci-dessus, il convient d’évoquer un potentiel de recherche en microbiologie très significatif travaillant dans le domaine des maladies infectieuses
(Champ Disciplinaire 13), de l’océanographie et de la biodiversité (Champ Disciplinaire 8). Il paraît judicieux de réfléchir à l’articulation de ces recherches avec celles conduites dans le Groupe de Microbiologie,
dans le cadre de la constitution, à terme, d’un IMM déployé sur un périmètre plus large. Quel que soit le
résultat de l’élaboration d’un nouveau périmètre pour l’IMM, il apparait que, par-delà la grande qualité
des recherches conduites dans le Groupe de Microbiologie (voir nos recommandations ci-dessus et notre
description ci-dessous), la microbiologie à AMU représente un champ majeur de sa recherche, tant par le
nombre de chercheurs impliqués que par les sommes qui y sont consacrées. Il s’agit bien du principal site
de recherche en microbiologie en France, plus vaste que celui des universités parisiennes, qui est aussi l’un
des plus importants de toute l’Europe.
Présentation et Qualité de la Recherche en Microbiologie
Des compétences diversifiées et complémentaires
Les experts du COS ont assisté aux 9 présentations des laboratoires du Groupe de Microbiologie
(LCB, EIPL, IGS, BBF, LBVME, BIP, LISM, MD1 et AFMB) ce qui recouvre une série impressionnante de compétences concernant les virus, les bactéries, les archées, les champignons, les protistes et les organismes
photosynthétiques.
Les experts ont été très impressionnés par la nature, l’originalité et la qualité des unités de recherche,
qui figurent en bonne place dans la compétition internationale. La microbiologie d’AMU est reconnue
depuis longtemps pour l’excellence de ses recherches en enzymologie, en bioénergétique en biochimie des
lipides et en glycobiologie. Elle comporte des leaders mondiaux dans plusieurs domaines, qu’il s’agisse de
la secrétion protéique (Cascalès, LISM), de la biogénèse des centres fer-soufre (Barras, LCB), de la motilité
aventurière (Mignot, LCB), de la bioenergétique et de la photosynthèse (Magalon/Léger/Nitschke/Havaux,
LCB/BIP/BVME), des virus géants (Abergel/Blanc/Claverie, IGS), de la réponse au stress (Ezraty/Barras,
LCB), et de la glycobiologie (Henrissat, AFMB). Egalement remarquables sont les ressources méthodologiques et techniques de très haut niveau de ces laboratoires aussi bien en bioinformatique, modélisation
mathématique, biologie cellulaire, génétique moléculaire, biochimie et biophysique (incluant des dispo-
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62
sitifs de RPE particulièrement sophistiqués) qu’en biologie structurale et imagerie. Tout cela contribue à
stimuler des recherches multidisciplinaires en microbiologie à AMU, comme en témoigne une publication
récente dans Nature sur l’appareil de sécrétion bactérien de type VI, qui résulte d’une collaboration entre
le groupe de Cascalès (LISM) et celui de Canard (AFMB).
On notera cependant que, dans le cas de l’EIPL, le personnel n’atteindra plus la masse critique pour
maintenir un laboratoire indépendant, ce qui devrait conduire à la réimplantation de ses membres dans
d’autres UMRs du Groupe de Microbiologie.
Des contributions remarquables
La microbiologie à AMU comporte plusieurs laboratoires dont les recherches s’inscrivent au tout
premier plan international. Cela se traduit par un nombre très significatif de publications dans les journaux scientifiques les plus réputés, comme Science, Nature, PNAS, eLife, Plant Cell and PLoS Biology.
Les experts du COS ont été très impressionnés par la découverte d’un champ de recherche entièrement
nouveau, celui des virus géants (Abergel/Blanc/Claverie, IGS), par les travaux sur le système de sécrétion
de type VI chez les bactéries pathogènes (Cascalès/Roussel-Cambillaud, LISM/AFMB), par la caractérisation des mécanismes moléculaires présidant à la motilité aventurière bactérienne (Mignot, LCB), et par
la découverte récente d’une nouvelle voie de réponse au stress dans l’espace périplasmique bactérien
(Barras, LCB). Il est tout à fait prometteur que les travaux sur la motilité bactérienne comme ceux sur
les systèmes de sécrétion de type VI soient portés par deux jeunes responsables d’équipe, Tâm Mignot
(LCB) and Eric Cascalès (LISM). Ils sont déjà reconnus comme des microbiologistes de tout premier plan au
niveau international, ce qui dessine les contours d’un futur glorieux pour la microbiologie à AMU.
Le Soutien d’AMU au Groupe de Microbiologie
Soutien actuel
Le rôle d’AMU dans le développement des recherches en microbiologie s’est accru de façon significative à mesure que les laboratoires de ce domaine passaient sous co-tutelle universitaire. Néanmoins,
la contribution d’AMU reste relativement modeste, puisqu’elle ne fournit qu’un cinquième du personnel
permanent et un sixième du soutien de base à ces laboratoires. Au regard des performances scientifiques
de ces laboratoires de microbiologie, un meilleur soutien parait légitime. La mise en place d’AMIDEX a
permis un certain accroissement du soutien de l’université à la microbiologie, à travers quelques financements sur projet et un soutien à des collaborations internationales, en particulier avec l’Université du
Wisconsin à Madison. Il apparait cependant nécessaire d’améliorer la communication relative à ces possibilités de financement car certains laboratoires du Groupe de Microbiologie sont apparus moins informés
que d’autres sur ces possibilités de soutien financier par AMIDEX. Par ailleurs, AMU pourrait renforcer
sa contribution au recrutement de personnels techniques (BIATSS) pour permettre un fonctionnement
pérenne de l’instrumentation très compétitive que les laboratoires ont acquise ces dernières années. Il y
a là un sujet réel de préoccupation puisque les fonds qui ont permis la mise en place de certaines de ces
plateformes techniques ne garantissent en aucun cas leur entretien ni leur jouvence. Notons ici qu’un
soutien renforcé d’AMU est d’autant plus légitime que les recherches développées dans le Groupe de
Microbiologie s’inscrivent particulièrement bien dans quatre des cinq « Pôles de Recherche » déterminés
par l’ université, à savoir « Sciences de la Vie et de la Santé », « Sciences et Technologies Innovantes »,
« Environnement » et « Energies », ce qui souligne la contribution essentielle que la microbiologie peut
apporter à la stratégie de recherche d’AMU.
Graines d’Avenir
Il ressort de l’étude de l’ensemble des travaux du Groupe de Microbiologie qu’il y a au moins deux
domaines d’avenir qui mériteront un soutien renforcé. En premier lieu, il faut accompagner le développement des méthodes les plus modernes pour l’analyse des cellules uniques, l’imagerie, la biologie cellulaire
bactérienne et les méthodes de modélisation (Mignot, Magalon, Cascalès, LCB + LISM). L’ensemble de ces
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63
travaux requiert un renforcement des collaborations avec les biophysiciens du BIP et le développement
de nouvelles collaborations avec la Physique (Champ disciplinaire 3) et l’optique (Champ Disciplinaire 4).
Nous recommandons qu’AMU envisage un soutien renforcé dans ce domaine, pour construire une solide
approche pluridisciplinaire, s’assurant ainsi la présence sur un temps long de chercheurs d’avenir comme
Mignot et Cascalès. Un autre champ de recherche particulièrement excitant est représenté par l’étude
des virus géants, qui s’est traduite par un grand nombre d’articles de tout premier plan publiés dans e.g.
Science et PNAS, et par plusieurs prix et distinctions nationales et internationales décernés à Chantal
Abergel. AMU fait la course en tête à l’échelle mondiale dans ce domaine. L’originalité de ces travaux est
exceptionnelle et l’étendue des projets à réaliser est si vaste qu’il est souhaitable qu’AMU envisage d’y
consacrer des moyens supplémentaires pour maintenir sa position de leader mondial.
Commentaires sur le classement de Shanghai
Les experts du COS ont beaucoup entendu parler du classement de Shanghai pendant leurs travaux.
On peut craindre qu’un trop grand souci de ce classement soit nuisible tant il est important que la France
puisse établir sa propre capacité à juger de ses universités. Les membres du COS venant des USA comme
du Royaume Uni, deux pays dont les universités sont paraît-il en bonne position dans le classement de
Shanghai, n’en connaissaient quasiment pas l’existence et furent très étonnés de l’importance qui lui est
donné en France.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Neurosciences
Experts : Enrico CHERUBINI, Fondazione Rita Levi-Montalcini, Rome
et Antoine TRILLER, Institut de Biologie de L'Ecole Normale Supérieure
General
With 12 Research Units organized in 60 teams, Marseille hosts the largest Neuroscience Community
in France after Paris.
The Neurosciences in Marseille covers a very broad range of themes from basic to translational research.
Thus, a variety of different approaches and state of the art techniques are used to investigate fundamental
questions on the functional organization of the brain at genetic, epigenetic, molecular, cellular, integrative,
behavioral and cognitive levels and to translate basic brain science into ways to ameliorate and possibly cure
neurological and psychiatric disorders. This is achieved via a multidisciplinary approach which relies on strong
links with disciplines from other fields such as physics, mathematics, computational, social sciences, etc.
This fertilizing environment has attracted in the last years young people, who have obtained prestigious grants (ERC, Avenir, ANR, ….) to establish their own independent research groups.
The excellence of research and international visibility is supported by a substantial number of publications in high impact international journals, as well as by a number of collaborations at National and
International levels.
The fusion of three universities and, the development of new initiative such as AMIDEX, the restructuring of existing research teams in a smaller number of interdisciplinary groups, have all contributed to
strengthen Neuroscience Research in Marseille.
Over the years the neuroscience network has been re-structured and now occupies 4 different sites:
CHU North, La Timone, Saint Charles and Luminy Campus. However, it is planned to close the labs of CHU
North and to relocate it at La Timone and partially at Luminy. The relocation of the labs in the new sites
will foster exchanges and collaboration between different groups improving their scientific coherence and
facilitating their interaction with the Hospital. In addition, the relocation of the North platforms (imaging
and proteomics) to la Timone will allow rationalizing the use and the maintenance of these expensive
facilities making them available for La Timone community.
However, visiting and discussing with the CHU North teams we have noticed a strong resistance of
some people to move to La Timone and Luminy and we believe that some action should be taken from
the CNRS, INSERM, UNIV authorities in order to speed on this process.
The reduction from four to three research sites and their geographical redistribution within a smaller
area will facilitate communication and possible collaboration between different teams and will strengthen
their link with the Hospital. It will also contribute to optimize research support in terms of equipment, use
of technological platforms, etc. This redistribution will hopefully give a better visibility of Neuroscience
Research in Marseille at National and International levels.
School of Neuroscience in Marseille
As a unifying perspective among different research areas, geographically sparse on the territory, we
propose to launch the creation of a “Marseille School of Neuroscience” which should act as a dynamic
attractor for students and scientists from abroad.
During our visit and discussion with different teams sparse on the territory we tried to understand the peculiarity of Neurosciences Research in Marseille respect to other places in France and in Europe. We feel that a
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characteristic of Neurosciences in Marseille is the strong link between basic and translational research carried out
within the Hospital. Marseille hosts one of the largest University Hospitals in France, where clinics, training and
research are tightly connected. All departments in neurological sciences are federated at one site (CHU Timone).
The federation (to be extended also to Psychiatry) of fundamental and clinical Brain Research Units has succeed
in obtaining two Department Hospital University (DHUs), one on the field of Epilepsy (EpiNext) and the other on
Neurodegenerative diseases is a world-wild recognized multidisciplinary unit where the complementary efforts of
clinicians, neurosurgeons, basic scientists, mathematicians, computational scientists, physicists is combined for
understanding the mechanisms controlling brain excitability and epileptic seizures (in particular untreatable ones).
The in silico strategy, used in this unit, has greatly contributed to unveil the origin of epileptic seizures for a better
surgery. This unit has a very high international visibility (a fruitful collaboration exists with Cleveland University, NIH,
HBP, etc). Furthermore, EpiNext will be instrumental in exploring cognition processes in humans, further boosting
the interaction between basic and clinical science (i.e. chronically implanted electrodes in epileptic patients can give
important information on spatial cognition and navigation). The other DHU aims at identifying new biomarkers
and new therapeutic tools for the treatment of Parkinson’s, Alzheimer’s Diseases, ALS, Neuromuscular Diseases,
Autism, schizophrenia, etc. These initiatives should be implemented and reinforced.
Another key feature of Marseille’s Neurosciences is the presence of teams investigating the dynamic
of large neuronal networks in controlling motor behavior, sensory perception and emotions in macaque and
marmoset monkeys. Marseille hosts, at La Timone (INT), the largest non human primate research center
in France. This will help establishing a strong link between human and non human primate research, from
low level perception to higher aspects of statistical learning. This center needs technical support.
The existing infrastructures and common facilities will ensure not only the state of the art support
for research activities but also for training students, young scientists and technicians. The introduction
of new technologies will allow initiating relevant and productive original research activities that will put
Marseille in a pole position.
All these issues, peculiar to Marseille neurosciences, will provide an excellent platform for promoting
excellence in science, for attracting very good students, researchers and new scientific leaders from different countries. We believe it is time to use an integrative approach to create a School of Neuroscience with
all different actors playing on the Marseille area.
The Marseille School of Neuroscience will support a Federative Graduate/Doctoral training Program,
opened to students coming with different countries and with different backgrounds including physicists, mathematicians, informatics and medical doctors. A common training program will facilitate the cross-talk between
people coming from different disciplines in such a way that at the end they will speak a common language. Master
and PhD students will attend courses and seminars held in different locations on the Luminy, La Timone, Saint
Charles Campus on topics related not only to Neurosciences but also to basic mathematical, physical chemical
and computational science. Very attractive multidisciplinary training programs can be developed according to the
themes present in the territory. A common School of Neuroscience, in which basic scientists and clinicians will
receive high quality complementary training and cross fertilization should be promoted by both the Faculty of
Sciences and the Medical School (with the financial help of AMIDEX). Due to the particular influence of Marseille
in the Mediterranean Area and the close relationship with the Maghreb, it would be also conceivable to reserve a
percentage of Master and PhD positions to scientists coming from North African countries.
Technological platforms
Several highly efficient technological platforms are present on North, La Timone, Saint Charles and
Luminy Campus. The relocation at La Timone of the imaging and proteomic platforms will allow rationalizing their use providing support to all research teams including clinical ones. In particular, the imaging
platform will complement those already present at La Timone. A better rationalization will help up-dating
and maintaining these expensive structures providing also personnel such as high qualified engineers and
technicians. Interactions with top laboratories in Optics, Physics, Computer Sciences and Mathematics
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present in the Marseille area will help developing and mastering new challenging tools to implement the
performance of these infrastructures.
Animal facilities need to be reorganized: in Luminy, this facility is saturated and short in personnel.
There is also the need for creating a central animal facility for rodent models on La Timone site. The primate
center at La Timone urgently needs experienced technicians from the University to support its research.
Spin-off companies
The results obtained in Neuroscience laboratories have yielded several patents for the development
of biomarkers, new diagnostic/therapeutic tools and rehabilitation strategies including human-machine
interface to cure Neuropsyhiatric disorders. Several spin-off companies have been created with private and
academic partners in the fields of biotechnology, imaging and pharmaceutics. They will strengthen the interactions between Research and Industry. The promotion of spin-off companies has been made possible by
structures created within AMU, as part of the innovation program, to develop transfer and valorisation. New
job and career opportunities will be created particularly for Master, PhD students and Post Docs. In turn,
spin-off will contribute to the training activity and to dissemination of knowledge, generating a positive loop
research-innovation-development-employment that will have a strong impact on the Society.
We strongly encourage the creation of a Neuroscience Business Center at La Timone to host and
make more visible the spin-off activities. This location will facilitate the access to Research equipment
and platforms and will contribute to attract new investors and to develop new spin-off companies.
Finally, spin-off companies will be an important asset for collaborative projects sponsored by National
(ANR) and International Agencies (i.e. SMA for European Projects).
Recommendations
1. Identify the specificity of Marseille Neurosciences
It is necessary to collectively think and work in order to make more salient what are the specificities
of Neuroscience in Marseille, relative to other major sites in France and Europe. One key issue is the interface within basic science and clinic. Another point is the interface with other sciences (physics, mathematics, chemistry, computational science). Synergies may be found at training level (i.e. Master, PhD) but also
by favoring joint teams between labs.
2. Relocation of North teams to La Timone and Luminy
The evolution within AMU with a reduction to 3 sites (Luminy, La Timone, Saint-Charles) is very important. It is urgent to quickly restructure La Timone site, together with the closing of the North site. To accelerate
the movement, scientific projects must be rapidly identified, to boost mobility of teams which are already willing to move either to La Timone or to Luminy. A key point is that the Neuro-Timone project must rapidly enter
into a more operational phase, with a Scientific Advisory Board. A strategy committee on La Timone site could
be installed to pilot the scientific and platforms projects, together with laboratories already on site.
3. Creation of a Marseille School of Neuroscience
There is a large consensus for a Marseille School of Neuroscience, integrating and advocating neurosciences from training to research. Moreover, such School will build a bridge across classical academic
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division such as School of Medicine, Faculty of Sciences and Humanities. The structure must be light (not
operating research directly) but funded for scientific animation, public dissemination and communication
about Neuroscience activities in Marseille. All neurosciences labs are pushing for this. It is therefore timely
to have, for the first time in Marseille, a unique federative structure.
4. Strengthening the relationship between Basic Science and Clinics by reinforcing the
existing DHUs and by promoting the creation of new ones
Relationships with the Hospital are important and the current efforts to better structure partnerships
are important (DHUs). However, not all translational researches fit into the existing DHUs and neurosciences have many potential interactions. For instance, it is important to better link Psychiatry (whose
involvement is still very weak) and Neurosciences to take advantage of the continuum from molecular
biology (genetics, epigenetic) to imaging and behavioral studies.
5. Restructuring the exiting platforms ensuring their maintenance and the acquisition of
new competences by interacting with disciplines in other fields
Restructuring the technological platforms at La Timone (photonic imaging, neuro-imaging, animal
facilities) and Luminy sites must move forward quickly. The platforms must be viewed in terms of their
complementarity to existing ones. The future of all platforms is a major threat. The animal facilities in
Luminy (INMED, IBDM) are saturated and short in personnel. There is need to create a central animal
facility for rodents models on La Timone site and to expand the existing facilities at Luminy (INMED &
IBDM). It is important to note that EOPS structures like CIPHE are well designed for immunology but not
for neurosciences (in vivo experiments).
6. Creation of a Neuroscience Business center at La Timone
A Neuroscience Business Center will allow access to Research equipment and platforms present at
La Timone site and will contribute to attract new investors and to develop new spin-off.
This will have a key role in creating new employment with a strong impact on the Society.
7. Need for creating research laboratories affiliated to different organisms for facilitating
the mobility of scientists
Neuroscience spread across many different AMU structures (Medecine, Sciences, Humanities) and
PR2I. Blocking the mobility of researchers, academics, technicians will cause a serious problem. When
needed, laboratories should be affiliated to more than one AMU sector to facilitate the mobility of
Researchers with different affiliations.
8. Human resources
A recurrent problem is linked to the weak support in human resources for laboratory-based researches
and platforms. The Programme d’Investissement d’Avenir has supported the acquisition of new equipment (e.g. France Life Imaging at INT, INMED and CRMBM, France Bio Imaging at IBDM) but there is great
threat for the mid-term future. AMU must have a strategy on how to support platforms and to allocate or
re-allocate funding and human resources, in coordination with CNRS and INSERM.
COS 2015
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Oncologie
Experts : Fabien CALVO, Cancer Core Europe Campus Gustave Roussy
Oreste SEGATTO, Regina Elena Cancer Institute
Overview
Cancer research is carried out in three centers affiliated to AMU, namely Institute Paoli-Calmettes
(IPC), La Timone Campus and Luminy campus. Overall, 550 scientists operate in these institutions, which
creates a considerable critical mass. Among these 550 researchers, 97 are PhD students, 69 are post-doctoral fellows and 103 are junior staff scientist. Thus, about 50% of cancer researchers at AMU are in an
early stage of their career, which testifies to a highly dynamic human environment. A shared research
infrastructure supports the activity of cancer researchers at AMU, with about 20 facilities that constitute
a technologically advanced set-up for genomics, proteomics, bioinformatics, production and testing of
therapeutic monoclonal antibodies, pre-clinical studies, high-throughput drug testing, flow cytometry,
animal experimentation etc. Clinical research is supported by a platform for immunomonitoring and an
early phase clinical trial unit. Tumor and PDX biobanking and an experimental pathology unit create a
constant trait d'union between clinical activities and basic/translational cancer research at AMU.
Most of AMU cancer researchers operate in the IPC campus. Relocation of some research groups
from Luminy and La Timone to IPC is due to occur upon completion of two brand new buildings in the IPC
campus, one dedicated to haematology and the other to be prevalently staffed with scientists devoted
to research in pancreatic cancer. Thus, although the partition of research activities into three different
institutions spread across the Marseille metropolitan area still represents a problem, we foresee that
logistic difficulties will be significantly alleviated in the near future. The expansion of the IPC campus will
undoubtedly strengthen the IPC leadership as premiere cancer research center in Marseille. Likewise, the
federation of IPC and AP-HM clinical oncology activities within the INCa-sponsored SIRIC will certainly
offer to the Marseille community of clinical oncologists a great and valuable opportunity for intensifying
their translational and clinical research activities. An important asset is the presence in the Marseille area
of a few corporate activities that have strong ties with the academic environment, especially in the field
of cancer immunotherapy. Hopefully, the strengthening of cancer research in Marseille that we have witnessed in the past few years will increase the presence of biotech and pharma companies in this area in
the nearest future.
General comments
Basic research in oncology at AMU is focused on a range of topics, including cancer immunology,
intra- and inter-cellular signalling, cancer genomics, DNA repair, genomic instability, cancer stem cells,
experimental pharmacology, drug discovery etc. Basic research discoveries are often translated to the path
of preclinical research. While we recommend that this bench-to-bed trend is strengthened whenever possible in the near future, we see it as equally important that AMU keeps a strong interest in supporting high
quality basic research in oncology. The reunion of all AMU groups active in pancreatic cancer research in a
new building located in the IPC campus is due by 2020 and will create a world class environment focused
on a single tumor type. This is an important initiative that deserves full support by AMU, because pancreatic cancer ranks among the deadliest tumors and attempts to discover effective therapies represents a
formidable challenge. It should be kept in view that future progress in the pancreatic field will not be only
coming from the translation specialists but also from immunology, molecular and cell biology. A stronger
impact should be given by attracting teams in basic sciences to be interacting with pancreas specialists
COS 2015
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and translational researchers. Other future plans envision an expansion of research activities in the fields
of cancer stem cell, drug design/discovery, medical imaging and genomics. We support these plans, as
they will add significantly to AMU activity in translational cancer research.
As alluded to above, about 80% of cancer researchers affiliated to AMU are based at IPC. Groups
that presently operate at the La Timone campus suffer, in our opinion, from not forming a critical mass and
to have a limited size in too many subjects except the glioma people. Scientists based at La Timone and
active in the field of pancreatic cancer will benefit from their relocation to IPC, but this is foreseen to take
place only in 2020. In the meantime it is important that they strengthen their ties with pancreatic cancer
teams based at IPC and Luminy. Other groups that operate at La Timone campus are also encouraged
to develop stronger collaborations with IPC, especially to strengthen their expertise in cell biology and
preclinical animal models. There is a chance that this process meets with resistance and we understand
that logistics pose a serious challenge. Yet, finding ways and means to foster factual and productive collaborations between cancer scientists operating at La Timone Campus and IPC will be of mutual benefit.
CRCM has proved in the past decade to be capable of expanding its research operations through
competitive hiring locally and internationally, strong focus on technological advances and basic sciences
such as DNA repair, steadily improving publication records, increased capacity to obtain competitive funding, widening and strengthening of international collaborations. It is important that AMU supports this
virtuous cycle during the next decade, thus fostering a further increase of the visibility and reputation of
the Marseille community of cancer researchers.
Clinical and translational cancer research activities at AMU are essentially centered on leukemia/
lymphomas, pancreatic cancer, glioblastoma and breast cancer. This focus on a restricted number of tumor
types/subtypes is commendable, because it avoids dispersion of energies/resources and increases the
possibility of obtaining significant results. The level of translational and clinical cancer research activity at
AMU has peaks of true excellence, as documented by publications and participation in important clinical
trials. We were particularly impressed by the early phase clinical trial unit at IPC and also by the highly
organized infrastructure dedicated to the collection, storage and distribution of tumor samples. We were
also impressed by the newly launched program in personalized cancer medicine, which we see as an important step towards boosting productive interactions between scientists and clinicians as well as a training
ground for next-to-come precision cancer medicine. We believe that an effort should be fostered by AMU
to strenghthen the basic sciences linked to the excellent translational and clinical research in the glioma
field, another strong killer tumor.
Special comments
Education
The presence at AMU of outstanding research teams along with the on-site availability of state
of the art facilities in genomics, proteomics, cell imaging, bioinformatics, mouse genetics, experimental
cancer therapeutics and molecular and cellular immunology offer an unprecedented opportunity to develop a highly competitive PhD program in cancer research. We believe strongly that AMU shall seize on this
opportunity and plan on upgrading existing educational programmes in the field of cancer research. We
envision that a dedicated Master program focused on cancer biology and immunology would provide a
more attractive curriculum for students aiming at pursuing a career in cancer research, be it in academia or
industry. We also see that AMU should offer to PhD students a comprehensive and interdisciplinary curriculum capable of expanding their education beyond and above their experimental thesis work in a specialized field of cancer research. This should be implemented through a truly intense educational program
consisting of lectures, seminars and workshop featuring international recognized leaders in disparate
sector of cancer research as well as in complementary disciplines such as developmental biology, structu-
COS 2015
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ral biology, pharmacology. We also vividly recommend that educational cancer research programs provide
adequate training in a) bioinformatics and “big data” retrieval/analysis regardless of students’ individual
research activity; b) structural biology. We understand that such a plan is ambitious and possibly hard to
implement if the duration of a PhD program is kept at three years. Yet, we see experimental oncology
as an ever-expanding and highly demanding discipline that requires intensive training for next-to-come
competitive scientists. AMU could very well seize on this opportunity to launch a first class PhD program
in oncology capable of attracting some of the best young talents nationwide. This program would become
very attractive also for MDs and be key to expand the number of physicians willing to opt for an academic
career in clinical/experimental oncology.
Clinical trials
The PhaseI/II Clinical Trial Unit at IPC represents an excellence and is to be considered a major asset
for cancer research at AMU. This unit boasts an advanced system for storage of all clinical records (including tumor pathology, imaging and molecular analyses) in a readily searchable electronic format. We
believe that this should set reference standards for any other research unit operating at AMU in the field
of clinical oncology
Biobanks
We have been impressed by the meticulously structured organization dedicated to storage and
retrieval of cancer patients’ biological samples that is currently implemented at IPC. All samples are fully
bar-coded and searchable along with patients’ clinical records. We believe that this kind of efficient, secure
and user-friendly organization shall sets reference standards for similar facilities being operated at AMU.
We also envision that all oncology biobanks at AMU should operate by complying with a set of common
rules concerning collection, processing, storage and handling of biological materials. It is advisable that
dispersion be avoided and all oncology biobanking activities centralized in a unique structure.
Core research facilities
AMU boasts state of the art facilities for genomics, proteomics, HTP screening and animal housing
(IPC campus), MALDI imaging (Timone campus), nanobody production (Luminy campus) to name a few.
It is vital that this technological set-up is preserved through its constant upgrading and expansion, whenever justified. It is also vital that AMU maintains a long-term commitment to operate these facilities
via an adequate number of highly skilled tenured technical personnel. Finally, as we foresee an expansion
of research activities in the field of genomics and proteomics and an increasing demand on “big data”
retrieval and analysis, we expect that AMU commits to hiring in the next few years as many highly skilled
bioinformaticians as needed.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Sciences du sport et du
mouvement
Experte : Beatrix VEREIJKEN, Norwegian University of Science and Technology
Presentation of the Field
Within the academic fields of sports sciences and human movement sciences, the interdisciplinary Sport
and Movement Sciences group at Aix-Marseille Université (AMU) is a nationally leading and internationally
significant actor. The group consists of two research units, the E.-J. Marey Institute of Movement Sciences (ISM)
and the Sport Management Governance (MG) Performance Laboratory, both of which are part of the Faculty
of Sports Sciences. The study of human movement and sport is inherently multi- and interdisciplinary, which
in the Sport and Movement Sciences group at AMU is reflected both by the diverse scientific backgrounds and
competencies of the research staff and students, and by the diversity of topics that are the focus of research.
The wide scope of Sport and Movement Sciences at AMU is evident from the different research teams that
work from the cellular level to the levels of physiology and biomechanics and up to the behavioural level: the
Cardiovascular and Osteoarticular Interdisciplinary Group (GIBoc), Plasticity of Muscular and Nervous Systems,
Motor Performance and Modelling (P2M), Perceptual-Motor Behaviour (CPM), Context Motivation and Behaviour
(CMC), Biorobotics, and Bio-inspired Design (CBI). The research is supported by 4 strong technology platforms:
the Mediterranean Virtual Reality Center (CRVM), the Flight Arena (AVM), the Aix Technology Platform (PTPA),
and most recently Technosport, a multi-purpose research and sports facility with state-of-the-art equipment,
advanced technical competence, and strong links to several industrial partners. Research training is organized
and delivered by the multidisciplinary and inter-regional Doctoral School of Human Movement Sciences, shared
by the universities of Marseille, Nice, and Montpellier and headed by Marseille. The doctoral school has excellent
rates of integration of their graduates in both public and private sectors, reaching 100% in 3 years.
Scientific Quality and Training
The fields of human movement science and sport science are characterized by a wide range in scientific themes, and this likewise characterizes the Sport and Movement Sciences group at AMU. The different
themes are firmly grounded in a central aim to understand human movement and its determinants, and to
apply its principles to performance enhancement in both health and disease, and to bio-inspired research and
mechanical design, such as in robotics. The innate multi-disciplinary nature of the field makes straightforward
metric comparison within the field and across fields complicated, as sport science and movement science are
rarely indexed as a separate disciplinary field. Nevertheless, scientific quality can be inferred from indicators
such as scientific productivity, quality of publication outlets, and number of citations. From these metrics, it is
clear that the Sport and Movement Sciences group at AMU consists of several productive, dynamic teams that
perform and publish high quality research in both disciplinary and interdisciplinary international journals. The
group is internationally active and recognized, as attested to by publication volume, quality of scientific outlets,
and rate of citation. Although the group at AMU is relatively small (consisting of 11 researchers, approximately
50 lecturers, and 130 temporary staff such as PhD students, post docs and contract staff), they have published
over 340 publications between 2010 and 2014. The quality of the journals ranges from good to excellent, with
55% of the publications appearing in journals with an impact factor over 2 and only 11% in journals that are not
(yet) classified. About half of the journal articles have been cited at least once and up to over 50 times between
2010 and 2014. The quality of the research is further attested to by the high rate of external funding, with over a
third of all publications being supported by 1 or more external funding agencies. Most of the research teams are
COS 2015
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supported by state-of-the-art research platforms (see below), laboratory facilities and infrastructure, although
the laboratory facilities of some teams seem older and rather cramped compared to other teams.
The training of students and junior researchers is an important part of the Sport and Movement Sciences
group at AMU and this training is provided at all academic levels. The different master programmes reflect
the above mentioned wide scope of the field, and range from Tissue and Implant Biotechnology and Human
Movement Sciences to Engineering and Ergonomics of Human Movement and Management of Sporting
Organizations. Both undergraduate and master level students are offered internships in academia or with
partner companies. The quality of their training is attested to by the excellent rates of insertion in both public
and private sectors which reaches 100% in 3 years, with about 70% of the graduates continuing in research.
However, competition to attract the best students is increasing and there is increasing difficulty to attract
master and doctorate students.
Interdisciplinarity
The complex and interdependent nature of many of today’s intellectual and societal issues requires examination from the perspective of multiple disciplines. The study of human movement and sports is inherently multi-and interdisciplinary and this is one of the strongest and most important features of the Sport and Movement
Sciences group at AMU. Grounded in strong - and often multiple - disciplinary expertise, staff and students with
diverse backgrounds in physiology, psychology, biomechanics, robotics, engineering, and neuroscience work closely
together on interdisciplinary themes and research issues that cut across disciplinary competencies and research
teams. Examples of such interdisciplinary themes in the group are Transport, the newly established theme Hand,
and Ageing and Deficiency. The explicit multi- and interdisciplinary organisation of the research in the Sport and
Movement Sciences group at AMU has several principal advantages, three of which will be highlighted here. First
of all, it allows the scientific staff to work in unique constellations on interdisciplinary issues which boosts creativity, promotes the discovery of ground-breaking research results, and acts as a driver for innovation. The success
of the group in these aspects is attested to by the high scientific productivity, with scientific papers published in
good to excellent journals, and the successful collaboration with several large industries, which has resulted in the
appointment of several Chairs. Secondly, it provides attractive possibilities to seek funding from CNRS, A*Midex,
and other Excellence Initiatives. Throughout its comparatively short history, the Sport and Movement Sciences
group at AMU has been very successful in securing such funding. Thirdly, it provides students with excellent
training in a dynamic environment that broadens their perspective and competence, significantly enlarges the
reach each can have as an individual, and opens the door to a wide diversity of career paths in science. Given their
strong focus on multi- and interdisciplinarity, the Sport and Movement Sciences group at AMU has an important
role at the national level in the promotion and implementation of interdisciplinary research.
Research Platforms
The Sport and Movement Sciences group at AMU has four state-of-the-art research platforms at its
disposal that enable and support high-level research. The Mediterranean Virtual Reality Center allows for full
immersion of participants in a virtual reality, enabling unique manipulation of perception and laws of physics,
and their relationship to action. The AIX Technology Platform is a technology transfer accelerator for high-performance applications in mechanical engineering and automation. The Mediterranean Flight Arena is one of
Europe’s largest, and is dedicated to the capture and analysis of the movements of autonomous driving and
flying robots. Finally, the recently opened TechnoSport is a world-class research and sports facility where high
level research contributes to fundamental knowledge regarding performance optimization and health improvement. Knowledge transfer is an explicit aim of this platform, particularly to important societal issues such as
health in general and ageing in particular, and to the industries. At the moment, the research platforms appear
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to be well-funded and well-staffed. However, in order to guarantee continuity, long-term support needs to be
guaranteed, as well as possibilities increased to hire highly qualified technical staff in tenured positions.
Research Application, Translation and Transfer
The Sport and Movement Sciences group at AMU has extensive expertise and knowledge of human
movement and its determinants, which has tremendous potential for cross-disciplinary actions and joint
projects, most notably towards health sciences, neurosciences, and ergonomics. Although a significant
part of this potential is realized already, the interaction between fundamental and clinical research in particular could be boosted further. The osteoarticular and neurophysiological research teams have a strong
record in research application and translation already, Technosport has it as one of its explicit aims, but
all research teams have good potential in this respect. Furthermore, with its wide scope in competence
and research themes, spanning from cell structures to behaviour, there is good potential for several of the
research groups for translation to the social and societal levels, such as epidemiology, public health, and
the link between physical activity and health in prevention and rehabilitation.
Regarding technology transfer activities, these are quite modest within Aix-Marseille Université in
general, with relatively few start-up companies and spin-offs, and possibly insufficient awareness regarding
transfer policy, initiatives, and opportunities. In this respect, the Sport and Movement Sciences group at AMU
stands out favourably with its success and further potential for practical application of knowledge and transfer of technology. Several of the research teams have strong partnerships with major companies in place,
which has resulted in several chairs, in addition to partnerships with middle-market enterprises. The high
rate of external funding further attests to the group’s ability to answer to different calls for research application. However, there is additional unrealized potential towards partnerships with both large and small-to
medium companies. AMU has several agencies in place (Protisvalor, SATT, Institut Carnot STAR) to support
and help develop applications and technology transfer, but these seem insufficiently known and exploited.
Here lies also a responsibility for the transfer agencies themselves to proactively seek out research groups,
discuss and familiarize themselves with ongoing research, and help identify ideas and results that have
potential for technology transfer, products, patent applications, start-ups, spin-offs, etc.
International Outlook and Potential
The Sport and Movement Sciences group at AMU has a good international network that covers nearly
40 countries worldwide. International collaborators are located first and foremost in the United States, the
United Kingdom, Canada, and Australia. In addition, the group is well-connected with researchers in other
European countries and the Mediterranean area in particular. Some formal staff and student exchange
has been established as well, such as with the University in Beirut. An important area with potential for
stronger international collaboration is the inter-regional Doctoral School of Human Movement Sciences
with sites in Marseille, Nice, and Montpellier. Although the doctoral school does attract some international
scholars and students, international partnerships at the moment seem relatively limited, partly because
not many countries have ‘cotutelle’ agreements. Finally, the potential for international funding should be
mentioned, in particular from the EU. Although the quest for European funding under the Horizon 2020
Programmes has not been a specific priority so far, the Sport and Movement Sciences group at AMU has
clear potential to be successful and has initiated a review of funding strategies and prioritization regarding Horizon 2020. As several research teams within the group successfully participated in European projects funded under the Framework Programmes in particular, the potential to collaborate on - and initiate
- project proposals is clearly present.
COS 2015
74
Reflections and Recommendations
Consolidate the field of sport and movement science within France. The group at AMU is the undisputed national leader in the field of sport and movement science, but the field in total is relatively small.
It is necessary not only to strengthen and develop the group at AMU, but also to consolidate the field as
a whole in France. This can be done, for example, by insertion of former AMU students at other academic
institutions, establishing and strengthening a national network for sport and movement sciences, and
developing joint initiatives and research projects.
Strengthen the international position of the group within Europe. Well-recognized already, the
international position of the Sport and Movement Sciences group at AMU can be further strengthened by
increased international exchange of staff and students, and increased collaboration on research projects.
Visibility outside the Marseille region is first and foremost regional or focused on the Mediterranean area,
but there is clear potential within Europe and beyond. Although Horizon2020 has not been an explicit
priority yet, the group has both prior EU-experience and top level competence in several research areas and
research themes that have been identified as chief European challenges. It is recommended to define an
explicit EU-strategy and identify the most promising teams, individuals, and topics given upcoming calls.
Moreover, in order for the identified teams and individuals to write competitive proposals, resources and
support should be provided by both the Faculty and the University. Relevant funding opportunities can be
found with respect to research and innovation actions, Marie Skłodowska-Curie actions such as innovative
training networks and individual fellowships, as well as COST actions that allow researchers, engineers,
and scholars to jointly develop ideas and initiatives across all fields of science and technology.
Guarantee continuity of the high standard of the research platforms. The research platforms are
well-equipped and have high-competence staff, and there is even more potential for collaboration and
translation than currently realized. However, the research platforms face some challenges as well, most
importantly to maintain the extensive state-of-the-art equipment and attracting and keeping engineers
and technicians. To the extent that resources (both manpower and infrastructure) are externally funded
by e.g. CNRS or INSERM rather than AMU, there needs to be sufficient awareness regarding the availability and continuity of technical support. In particular, tenured positions for highly qualified engineers are
deemed essential.
The two final reflections and recommendations below apply to Aix-Marseille Université in general
rather than the Sport and Movement Sciences group in particular.
There are few women in permanent academic positions and even fewer in leadership positions or
involved in decision-making at all levels of AMU, with concomitant large unrealized potential. The unique
perspective of women scientists and women knowledge-holders are needed for scientific and technological research to become more firmly grounded in society and more relevant to evolving needs and expectations. The European Commission committed to promoting gender equality into all its policies and actively
pursues the objectives of gender equality in careers, gender balance in decision making, and the integration of the gender dimension in the content of research.
Finally, the infrastructure between the different campuses of AMU is rather inadequate, with widely
spread campuses and limited, inefficient public transport. This compels students and staff to move
between campuses using their own vehicle, which places an undesirable burden on the environment. Not
in the least, this limits the attractiveness of AMU for exchange students and visiting scholars. Here lies a
shared responsibility for the university in collaboration with both local and national legislations. COS 2015
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Sciences Humaines et
sociales et santé publique
Experte : Eugénia CUNHA, Coimbra University
PREAMBLE
From September the 21st until the 25th, I went to AMU- Université Aix Marseille to do an expertise
as a member of the Scientific Steering Committee of AMU.
On the 22nd, in the morning, I went to “Maison de la Recherche” to expertise the field of “Cognition,
Langage & Rationalités”. Because I was there only for 3 hours and, consequently, only hear a part of the
presentations and did not visit the facilities, I exclude this evaluation from my report. I will then focus
the present report on “Sciences Humaines et Sociales & Santé Publique”, namely on three laboratories, as
follows :
• UMR 7268 ADES (Anthropologie Bioculturelle, Droit, Ethique, Santé), AMU/EFS/ CNRS
• EA 3279 SPMC (Santé Publique et maladies Chroniques : qualité de vie, concepts, usages et limites,
déterminants) AMU
• UMR 912 SESSTIM - Sciences Economiques & Sociales de la Santé & Traitement de l’Information
Médicale), Inserm/IRD/AMU
PRESENTATION OF THE FIELD
FIELD IN QUESTION : Sciences Humaines et Sociales & Santé Publique
MAIN THEMES : Anthropologie medico-légale; Anthropologie bioculturelle; Paleoanthropology,
ethics, law, Public Health; Chronic Diseases; Quality of Life; Virology ; Hematology;
INSERTION IN THE INTERDISCIPLINARY POLES
The scientific subjects researched of the above mentioned units are within the main areas of research
of AMU and are intersectorial and interdisciplinary (PR2I), with the exception of energies. On the other
hand, it is obvious that it is with health that these units are more related.
UMR 7268 ADES / UMR 912 SESSTIM /EA 3279 SPMC are well placed inside AMU and are interacting
with all the PR2I with exception of energies. Yet, it is not mandatory to interact with all PR2I. For the near
future, important projects on environment are coming with relevant international partnerships.
TEAMS
UMR 7268 ADES - Anthropologie bio-culturelle, Droit, Ethique,
Santé (Michel Signoli, Director)
This UMR has 3 administrative supervision AMU, EFS and CNRS. It has 2 institutes attached to CNRS
and two particular partnerships with the Ministry of Culture, INRAP. In all, ADES has 186 researchers,
where 73 are permanent ones.
COS 2015
76
Inside ADES there are 4 research teams :
1. Paléoanthropologie Archéoanthropologie
2. Droit de la santé, Ethique bio-médicale, Anthropologie Médico –légale
3. Anthropologie de la santé & Construction bio-culturelle du corps ; Modes de vie & environnement
4. Immuno- hématologie géographique ; Emergence et co-évolution virale
1. Both among Paleoanthropology and Archeo anthropology, the scientific themes are very well chosen
and the quality of the research is at a very good international level, being among the top 3 in France.
This is reflected in the peer review publications, where Journal of Archaeological Sciences and Clinical
Microbiology and Infection are very good examples.
2. Inside this team there are 3 sub teams, namely, Droit de la Santé, Ethique biomedicale and Anthropologie
Médico-légale. Within the major scientific facts I would detach the quality of work of the forensic
anthropology teams which has international level and it is in the top 3 in France. Some of the projects
are pioneers, like the one on Fetal age estimation using MSCT scans.
3. Two main subjects : Anthropologie de la santé & construction bioculturelle du corps and Modes de vie
& Environnement. Again, the proofs of the high quality research are easy to be found in international
publications such as Archives of Gerontology and Geriatrics.
4. Within Immuno Hématologie géographique, the main areas are erythrocytes molecules . Human
migrations and immunologic security and genetic diversity of nowadays populations. For Emergence et
co-évolution virale, there are 4 lines of research. The publications of this group are at Plos one and New
England J Med, which speak by their own.
In all, ADES published a total of 1561 items after 2012, being 304 ACL, which gives a mean of 101 per year.
The excellence of the research can also be seen on the scientific funded projects, namely 4 big and
important projects which, in all, involve 6 other partners.
In what concerns attractiveness, ADES, since 2012, was able to attract 25 persons mainly from
Europe, North America and Canada. It has to be emphasized that the projects have important clinic interfaces as with IHU Mediterranée Infection and Legal Medicine. Regarding Interdisciplinary, it is evident that
there are very close relations between Historians, archaeologists, medical doctors, biologists, anthropologists, geneticists, micro-biologists, sociologists, lawyers both inside the UMR but also with the partners
from AMU and abroad. This was very well proved during the presentation. The international congresses
organized by this UMR are also a good witness of its interdisciplinary nature. Furthermore, there are
important links between ADES and UMR 912 SESSTIM, EA SPMC and PR2I Environment.
As an outstanding example, we can cite an interdisciplinary approach (archaeology, funerary and genetic anthropology), in which UMR7268 ADES researchers developed an original approach in Cyprus to improve
knowledge on phylogeography (database and software genetics of populations) and highlighting strata
levels between the Neolithic and Bronze Age in the Mediterranean, through the study of the Y chromosome.
Important step forward are being given in what the valorization and transfer of knowledge are
concerned by means of the creation of important data basis and key field work being done abroad.
There is an obvious concern with the future and it was possible to recognize that there is a strategy for
the future which was also presented and discussed. Team 3 will disappear and its subjects will merge to Team 2,
which will be Anthropologie, Droit & Ethique de la Santé as well as the creation of Forensic Anthropology team.
COS 2015
77
In what formation is concerned, ADES is welcoming many students and have formed 79 PhD and 333
masters in 4 years (2012-2015). It has to be noted that among the 5 different masters, the one concerning
Biological Anthropology teaches some units that are unique in France.
A 3279 SPMC - Santé Publique et Maladies Chroniques ; qualité de vie, concepts, usages
E
et limites, déterminants (Pascal Auquier, Director)
EA 3279, has a very important role on nowadays society since the unit develops public health issues
around the concepts of life quality (childhood leukaemia), evaluation of health systems and chronic
diseases (rare diseases, medico-social field of homeless populations suffering from mental illnesses).
The goals are well defined and the strategy is clear. The 464 publications (at Pubmed) of this unit,
during 2012-2015, well illustrates the success of this lab.
In EA 3279, amongst the most notable features of the period are the acquisition of the label “Jeune
Equipe IRESP / Inserm/ DGOS” as a prefiguration for the Inserm label.
Through collaboration with two other Inserm units (Paris), this unit has formed a consortium (Hope Epi)
that submitted its application for the AAP Grand Emprunt Cohorte, one of the only 10 projects selected in France.
This project is also responsible for WP Life Quality of two other projects selected, OncoSeP and Elfe. In Hope Epi,
the EA 3279 is responsible for the French cohort of the two-year survivors amongst children suffering from blood
diseases. This cohort concerns ¾ of the active file in France in 2015, and since last year, it is the largest active
dynamic cohort on childhood leukaemia. The team has an average of more than 90 published referenced articles
per year, on this sole research topic (QV et PRO), several of which with an impact factor greater than 10, allowing
two members of the team to be amongst the top 30 points Sigaps produced by the institution (JAMA, Blood...).
The laboratory is responsible for the conduct of six cohorts particularly focused on rare diseases. In addition to
this, at the request of the DGS, the DGOS, the CNMAM, the IRESP (…), and under the control of the DIHAL prefect
(ministerial inter- delegation), our team has implemented the first randomised study in the medicosocial field on
housing access for homeless people with mental illnesses (Housing First), in line with the recommendations of
the J-PAL1. This project is part of an international partnership (Canada, USA, and France).
•
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•
•
•
•
Project Leader
AAP Grand Emprunt Cohort 2011 (ANRS)
Labelled Team JE Recherche IRESP Inserm DGS
A*Midex, AMU-APHM : DHU MaRCHE (Rare and chronic diseases in children and adolescents : from
genetics to public health)
On average more than 10 national APPs on research credits : PHRC, PRESP, PRME, PHRIP, PHRK
Labelisation of the National Platform QV and Cancer by the LNCC
Project partner
MusiQoL project, involving more than 55 countries : Projet Housing First, in association with the
USA and Canada
PANCARE European Network : Child Cancer (FP7)
Disabkids et Kidscreen European Network
Major international collaborations with Columbia, Toronto, Montreal, Mc Gill, Berlin, Hamburg, Yale,
Barcelona and Taiwan University
1 PAL, « Laboratory of action against poverty », created in 2003 at the economic department of the MIT (Massachusetts Institute of
Technology)
COS 2015
78
The EA 3279 is a multidisciplinary structure combining : philosopher, ethicist, geographer, mathematician, clinical psychologist, social psychologist, political scientist, sociologist and clinicians (paediatrician, oncologist, neonatologist, psychiatrist, neurologist, addiction specialist, pharmacologist, emergency
physician...). The EA shares its research focus, its proximity to the service of Epidemiology and Health
Economics, due to its strong integration in the public health division, is very much involved in clinical
research in the Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille and the Methodological Support animation
platform, Biostatistics and Data Management.
Furthermore, EA3279 submitted a project to the AAP DHU Amidex co direction with the UMR S 910 :
at this point, the market project is 1 of 3 projects selected and will run for APP RHU. Finally, the research
activity developed in the precarious field ensures close collaborations with social actors mainly in Toulouse,
Paris, Marseilles, Lille (Samu Social, Abbé Pierre Foundation...).
Over the past 2 years, the 3279 EA has worked on the presentation of its business innovations
developed within in response to the multiple demands of access to the QV tools developed and validated
by the unit (MusiQoL, SQoL, CargoQoL, VSP-A, PQoL17...). Contacts are developed with the SATT (spring
2014) and an industrial to valorisation of innovations. In addition, a study is in progress on data banks
incorporated in the field of QV.
EA 3279 will provide the establishment of the DHU MarCHE and the structuring of national reference
centres for rare and chronic diseases. They will answer to the AAP RHU, be involved in SIRCI, and the
Canceropôle; rehabilitation of the premises is planned, as well as welcoming new teams on economy (PU)
and precarity. We aim to develop links with UMR 912 SESSTIM and UMR 7268 ADES.
In EA 3279, the DHU MarCHE is highly involved in the project “Rare diseases foundation” around the
Mediterranean. A summer school project on Quality of Life and Health in the Mediterranean is in discussion with Barcelona University in connection with the ISOQoL. Finally, the EMAUD degree, which can be
obtained in AMU in 2015 under the leadership of a team composed of more than 40 students from several
countries, welcomes 7students from the Mediterranean basin.
Finally, concerning teaching, the EA 3279 proposes some Masters level training, which is a Foundation
project with a Mediterranean scope linked with MaRCHE DHU.
MR 912 SESSTIM - Sciences Economiques & Sociales de la Santé & Traitement de
U
l’Information Médicale, Inserm/IRD/AMU (Roch Giorgi, Director)
The UMR 912 SESSTIM is divided into three teams : Cancer, Biomedicine and Society / Environments,
Health Systems and Communicable Diseases / Chronicity of health risk, Health Care System and
Public Policy.
For example, the research was carried out on socio-behavioural aspects of HIV, North and South,
usually in collaboration with Community associations. Research « with » and not « for » the people :
the implication of HIV-concerned persons.
Further work is undertaken on high-risk behaviour (risks of infectious transmissions in particular),
addictions (particularly through large population surveys) and care access for people with addictive
behaviour. Highlighting a significant increase in negative attitudes towards vaccination and proposed
a conceptual framework to analyse and characterise reluctance towards vaccination.
It is important to mention here the number and the quality of scientific publications on these
domains.
This research combines quantitative and qualitative approaches with an international network of
researchers (CENSUR working survival group) who is interested in the analysis of population- based
COS 2015
79
cancer survival data, with the development of statistical methods is also done for the study of
spatial and temporal distribution of outbreaks (malaria epidemic...).
It is obvious here that partnerships and projects are well structured and established :
Project Leader
• A*Midex International – Méditerranée : SANTEMED project "Measurement and determinants of
inequalities in health and well-being in the Middle-Eastern and North African (MENA) region".
• A*Midex Académie d’Excellence : MEDSe-PubHealth project “South Mediterranean e-Master of
Public Health”.
Project Partner
• Drug Safe : Système d’Evaluation de la Sécurité du Médicament en Population (ANSM) (Plateforme
en pharmacoépidémiologie et évaluation des usages du médicament).
• A*Midex Interdisciplinarité-PR2I : Drug Addict "Proximal social factors in drug use : An integrative
approach from neurobiology to psychology and health economics".
• Cohort Hépather (ANRS CO22) (Programme Investissement d’Avenir).
The UMR 912 has numerous international collaborations, such as :
Around the question of HIV with Quebec, Senegal, Ivory Coast, Cameroon, South Africa and around
Cancer in Europe
Evaluation of health and accessibility to health structures in Middle-Eastern, North African and
Mekong sub-regions
Importance of local collaborations with the IHU Mediterranean Infection, with various services of
the Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille and with the Paoli-Calmettes Institute. And interface
with the association AIDES, and local level with the centre of anonymous and free screening of the
Bouches-du-Rhone.
UMR 912 contemplates establishing intersectoral and interdisciplinary projects between Human
sciences, economic and social sciences, public health and treatment of medical information, clinical disciplines. All of these are connected to field associations. This research contributes to support public health
decision-making, and analyses of health policies. Related issues are chronicity of diseases (cancer, infections), increase in life expectancy; diagnostic and therapeutic innovations, the use of innovative health
technologies, the use of computerised systems, their introduction into the process of taking charge or
care of patients and their acceptability by patients and society; the interoperability of data from various
information systems and management, and analysis of massive data.
The UMR 912 will benefit from the geographic clustering provided at the Faculty of Medicine Timone,
within the IHU and the Paoli-Calmettes Institute. There will be a partnership with the Mediterranean
IHU Infection, a partnership with the Labex AMSE, a partnership with SIRIC (SIte Integrated Research
in Cancer) in Marseilles. The establishment of an International Associated Laboratory with the School of
Public Health at Columbia University (New York) is in preparation. The establishment of an ANRS centre
(Bamako, Mali) on HIV and infectious diseases is in preparation.
Finally, concerning teaching, the UMR 912 proposes an AMIDEX Masters level training. Research
project AMIDEX SANTEMED. Establishment of an ANRS centre in Bamako (Mali) on HIV and infectious
diseases.
COS 2015
80
As a conclusion, we can consider that the structural above-mentioned projects have been publishing within the top 10 journals of the field. They do have interchanges with Social psychology in what
Psychology of Health is concerned inside AMU.
The e learning project, namely the e master of Public Health merits to be detach because of its quality and because it has been attracting around 150 students from around the world. It has to be mention
that e learning and interactive videos are innovative for France.
The investigation on HIV is quite impressive and outstanding both for its quality as well as for its
social impact, namely the social transformation and prevention. They are at the level of other very good
international teams, therefore, they are ready to compete.
GLOBAL APPRECIATION SWOT analysis
STRENGHTS
The projects have a quite good international visibility and the quality has international level as well.
The teams are facing the problem of how to have researchers in more permanent positions. All the
investment they do in certain persons are limited in time. Therefore, it would be welcome to find a way to
have the opportunity to keep the researchers for longer periods.
Regarding the evolution of the research units they are well aware that they are facing a positive challenge  :
Cooperation among some paradigms which sometimes are in opposition. Yet, there is Interpenetration since
there is the chance of being feed by several disciplines. It was clear that the 5 poles were intersectorial and
with interdisciplinary nature (energy was the only exception). It has to be emphasize that there is also a link/
collaboration with other research units of AMU, namely psychology, which proves that Human Sciences and
Public Health are not close on themselves. Furthermore, there is a real interface between biology and culture
inside ADES, where the integration of social anthropologists is very welcome and being done.
It was perceptible a strong potential to growth and development for the future. For instance, the
team dealing with HIV have just submitted a large project.
Another strength is the fact that some units are unique, I mean they are the only ones in France
working on the issues. Plus, they have a large international visibility. They are present within/in the more
important international societies and are part of the international scientific commissions of the most
relevant meetings and societies
They are highly motivated. Big challenges and well integrated in interdisciplinary context.
Innovative projects which imply the use of truly interdisciplinary methodologies. Several teams working
for a same goal. The “Ostheotheque” places at ADES is indeed unique and with a very strong research potential.
The existence of both master and PhD thesis with supervision of the different units, is a good witness of the collaboration among the several teams.
The contribution of different disciplines in the units is really a step forward. All the researchers
proved, in a clear cut way, that social sciences are both needed and valid for epidemiological studies. It has
COS 2015
81
to be referred that in France this area is quite competitive (Paris, Bordeaux) and yet, they achieved to be
at the Top level with several works in co tutela AMU, INSERM, CNRS, IRD, among others.
Regarding anthropology, there is only one other Faculty of Medicine in France with Anthropology,
which is Toulouse. But AMU is the only one where anthropologists work in Public Health. And this is both
a chance and unique opportunity.
In practice, around 85% of the money is applied and not returned, which is a very good indicator of
the success achieved.
The coordination of all the units is very well achieved.
WEAKNESSES
For a few researchers, interdisciplinarity is more theoretical than in practice. They do not know each
other well. Maybe the fact that the labs are two apart from each other could contribute to that. A more active
cooperation between law and biological anthropology would be welcome, namely for doing the regulation of
some unique resources they have (ADES) which are the Ostheotheque and the Pathotheque. These later are
also an example of a very good achievement which has not yet the correspondent international recognition.
This means that some teams have still to strive to achieve a better visibility and to become more attractive.
For biological and forensic anthropology, despite the several good efforts done by the respective
team, there is still the lack of a structural funded project. Yet, I am aware of the difficulties to achieve that.
OPPORTUNITIES
AMU should better recognize the enormous potential of this area (Human Sciences and Public
Health). This would increase the motivation of the involved researchers.
For the future, they aim to attach Social Psychology in INSERM, and this process should be enabled.
THREATS
I haven’t seen any because the coordination of Human Sciences and Public Health is really well done,
having a very complete and holistic view of all the units and then they are aware of their weakness, having
a strategy for the future
RECOMMENDATIONS
Main message : to reinforce the already existing teams with human resources coming from social
sciences and humanities. The future and the big challenge is interdisciplinarity and so they have to bet,
even more, in that direction. AMU has to recognize that these fields are a strong marker for AMU.
More formal international exchanges would be welcome, namely in what concerns ERASMUS students
and researchers. This would increase the opening and attractively of the research already being done.
There is a need that AMU could put together, to fuse, the units that have something to do in common.
To create internal seminars about the research topics being done with the assistance of members from all
the units, this could eventually help developing more the feeling of belonging to this group .
COS 2015
82
CHAMP DISCIPLINAIRE : Système vasculaire et
nutrition
Expert : Joseph EMMERICH, Université Paris Descartes
A. Présentation du champ
Le champ cardiovasculaire et nutrition regroupe sur AMU en 2015 10 équipes de recherches appartenant à 6 unités de recherche labellisées. Les thématiques de recherche développées actuellement sont
résumées dans le paragraphe B1.
La totalité du personnel impliqué dans ce champ thématique regroupe 211 personnes, dont 93 chercheurs. Parmi ces derniers 56 sont des hospitalo-universitaires, principalement rattachés à la faculté de
Médecine ou à la faculté de Pharmacie. Quarante-six techniciens/ingénieurs participent à ces recherches
(34 venant de l’université et 12 d’EPST). Entre 2010 et 2014 56 thèses de doctorat d’université ont été
soutenues.
Comme présentation générale du champ, il apparait qu’en 2015 les thématiques cardiovasculaire
et nutrition/métabolisme ne sont pas très visibles sur AMU dans le champ des sciences de la vie et de
la santé par rapport à d’autres thématiques comme l’infectieux, l’oncologie et la neurologie. Ceci, alors
même que les activités cliniques de ce champ représentent d’ores et déjà une partie importante des activités cliniques, de recherche et de publications (le vasculaire et le thoracique apparaissent en 3ème rang
des publications en points SIGAPS pour la période 2011-2014).
Cette mauvaise visibilité avait déjà été mentionnée lors du COS 2006 (Rapport n° 9/26 – Physiologie
et Nutrition), qui avait également mis l’accent sur la nécessité d’une meilleure implication et intrication
des services cliniques au sein des équipes labellisées (« Améliorer et stimuler la participation des services
cliniques, notamment dans le domaine cardiovasculaire, aux unités existantes. Il est en effet extrêmement dommage que les équipes cliniques impliquées dans la cardiologie, la pathologie vasculaire et la
chirurgie vasculaire ne participent pas plus activement aux recherches d’excellente qualité développées
sur le site par les équipes de recherche visitées. »)
Enfin l’accent avait également été mis sur l’éclatement des sites de recherche entre les trois universités d’alors ; si la création d’AMU en 2012 a permis de remédier en partie à ce problème, les différents sites
de recherche cardiovasculaire restent éparpillés ce qui ne contribue pas à leur visibilité.
B. Appréciation globale et spécifique de l’excellence et de la
pertinence de la recherche
Globalement l’ensemble des thématiques de recherche développées sont individuellement pertinentes et ont abouti à des avancées scientifiques et des publications significatives voire excellentes
et ouvrent de nouveaux domaines dans leurs champs respectifs. Notons que les six unités de recherche
impliquées dans la thématique Nutrition Cardiovasculaire, bénéficient toutes d’une labellisation scientifique INSERM, CNRS ou IRBA.
B.1 Thèmes scientifiques
L'Unité INRA 1260/INSERM 1062/AMU, Nutrition, Obésité et Risque de Thrombose - NORT
(Directeur Pr M.-C. ALESSI) implantée sur le site de la Faculté de médecine de la Timone étudie d’une part
COS 2015
83
les bases scientifiques de la biodisponibilité des micronutriments et des lipides sur l’équilibre nutritionnel
et les maladies cardio-vasculaires ainsi que les effets de la société et des comportements sur la nutrition.
Une des finalités est notamment de lutter contre les inégalités sociales en nutrition et de promouvoir des
systèmes alimentaires durables en Europe et dans le bassin Méditerranéen. Une thématique historique
de cette unité est l’insulino-résistance et notamment la mise en évidence d’une insulino-résistance au
niveau digestif, qui est originale. En résumé, la thématique nutrition de cette unité étudie conjointement
le rôle des habitudes alimentaires, des variants génétiques et de l’épigénétique sur la biodisponibilité
des aliments et leur impact sur la santé (principalement leurs effets cardio-métaboliques). Elle dispose
pour cela d’une part d’un plateau technique performant en métabolomique et des collaborations avec les
autres équipes et plateformes du site. De nombreux financements de cette thématique (près de 50%)
proviennent de collaborations entre cette équipe et l’industrie agro-alimentaire.
La seconde et importante thématique de ce laboratoire concerne l’Hémostase et le risque vasculaire.
Trois importantes thématiques y sont développées : l’étude des pathologies rares et notamment des
anomalies plaquettaires héréditaires et acquises, la recherche de nouveaux gènes de susceptibilité dans
la thrombose veineuse et plus récemment le rôle des infections virales dans la thrombose. Ces recherches
sont adossées à un centre de référence sur les maladies plaquettaires rares. Dans ces deux domaines, des
avancées majeures ont été effectuées récemment par cette équipe qui se situe parmi les équipes mondiales de référence ayant mis en évidence de nouveaux gènes de susceptibilité dans la thrombose. Cette
équipe participe d’ailleurs activement à des consortiums internationaux.
L'Unité INSERM 1076/AMU, Centre de Recherche Vasculaire de Marseille VRCM (Directeur Pr
F Dignat-George) implantée sur le site de la faculté de Pharmacie de la Timone a trois thématiques
principales.
La première, physiopathologie de l’endothélium, a pour but de mettre en évidence de nouveaux biomarqueurs endothéliaux et d’étudier la physiopathologie de l’endothélium et de la régénération vasculaire.
Un premier thème a comme objectifs de comprendre le rôle de CD146 dans l’inflammation et l’angiogenèse, grâce à un modèle de souris KO, et d’étudier les mécanismes de génération de CD146 soluble et ses
fonctions biologiques et de développer des stratégies diagnostiques et thérapeutiques innovantes ciblant
CD146, notamment dans l’angiogenèse tumorale. Un second thème est l’intérêt des microparticules et des
progéniteurs endothéliaux circulants comme biomarqueurs dans différentes atteintes vasculaires ainsi
que le développement d’une thérapie cellulaire de l’ischémie ou dans la sclérodermie.
La seconde thématique se focalise sur la dysfonction endothéliale et l’insuffisance rénale chronique
dans l’athérothrombose. Ces recherches se focalisent sur le rôle de toxines urémiques, l’indoxyl sulfate (IS)
et de l’indol-3 acetic acid (IAA) dans la survenue de la morbi-mortalité vasculaire. L’IS et l’IAA par l’intermédiaire de mécanisme de transduction cellulaire via AhR/p38MAPK/NF-kB induisent une inflammation
endothéliale et un stress oxydatif. Cette voie métabolique pourrait être une cible thérapeutique afin de
diminuer le risque cardiovasculaire des insuffisants rénaux.
Enfin, plus récemment, une équipe spécialisée dans l’analyse in-vivo chez la souris de la thrombose
veineuse ou artérielle sur le cremaster de la souris (microscopie intravitale) a rejoint ce laboratoire. Cette
équipe focalise ses recherches sur les interactions cellulaires entre endothelium, plaquettes et cellules circulantes dans le cancer. Ces projets de recherche ont d’ailleurs abouti à une recherche translationnelle par
l’inhibition du P2Y12 par le clopidogrel dans le traitement du cancer du pancréas. Le rôle de la PDI (protein
disulfide isomerase) et du NET (neutrophil extracellular trap) dans ces mécanismes de transmigration des
neutrophiles, l’inflammation et la thrombose aussi abordé.
COS 2015
84
L'Unité IRBA UMR MD2 Dysoxie – Suractivité, Aspect Cellulaire, Intégratifs et Thépareutiques
(DS-ACI) (Directeur Dr Régis Guieu) étudie les effets de l’hypoxie ou de l’hyperoxie sur les fonctions cardio-respiratoires. Cette unité dispose d’un plateau technique permettant de tester aussi bien des cultures
cellulaires, des petits animaux ou l’homme. L’analyse des mécanismes moléculaires de la dysoxie a permis
de développer un marqueur potentiellement utilisable en clinique, l’adénosine, afin de mieux démembrer
les différents types de syncope.
Trois équipes appartenant à 2 laboratoires, l’unité INSERM UMRS 910 (Génétique médicale et
génomique fonctionnelle) et l’unité CNRS UMR 7288 (Biologie du développement, Institut de Marseille
Luminy) collaborent étroitement dans le champ du développement cardiaque. Elles étudient notamment
le rôle d’OCT4 dans la spécification des cellules progénitrices cardiaques dans l’embryogénèse et dans le
rôle des mécanismes épigénétiques sur les cardiomyocytes. Une autre étude extrêmement originale s’intéresse aux mécanismes de transcription des cellules progénitrices qui peuvent aboutir à la formation d’un
syndrome de DiGeorge aboutissant à des malformations cardiaques ainsi que de la tête et du cou. Le rôle
d’autres facteurs sur le développement valvulaire et le système de conduction sont également étudiés.
Ces recherches ouvrent des perspectives intéressantes dans la régénération et la réparation cardiaque.
Les équipes cardiologiques cliniques de l’hôpital Nord et de La Timone participant aux UMRs 1076,
1062, 1095, 910 et MD2 ont présenté leur volonté de collaboration à la fois entre elles et avec les unités de
recherche au cours des futures années. Sans entrer dans le détail de leurs recherches appliquées, elles sont
d’excellent niveau et regroupent la maladie coronaire, les troubles du rythme, les pathologies valvulaires
et la fibrose myocardique.
Les plateformes présentées et visitées (UMR 7339, CERIMED) ainsi que la plateforme métabolomique de l’UMR sont d’une qualité exceptionnelle. Elles collaborent d’ores et déjà avec les unités de
recherche cardiovasculaires et de nutrition. Celles-ci complètent les plateformes de métabolomique, génétique à haut débit, imagerie intra-vitale, modèles animaux ainsi que la plateforme de thérapie cellulaire
présentes dans les unités ou avec lesquelles les unités collaborent.
B.2 Qualité de la recherche
La qualité de la recherche dans les champs cardiovasculaire et nutrition est attestée, outre par la
labellisation des unités de recherche, par le nombre et la qualité des publications ; 743 publications ont été
produites entre 2010 et 2014, dont 10% dans le top 1% et 30% dans le top 10%. 15% des publications ont
un IF > 9 (>8 en Nutrition) et 41% ont un IF > 5 (> 4 en nutrition) [l’IF moyen des journaux de nutrition est
inférieur à celui des journaux en Cardiologie/Hématologie].
Les membres de ces équipes ont participé comme orateurs invités à plus de 350 conférences, dont
la moitié à l’étranger, et 10 congrès nationaux/internationaux ont été organisés.
Certaines équipes sont sans conteste à la pointe de l’innovation internationale dans leurs domaines
de recherche. C’est le cas notamment du développement cardiaque, des recherches sur CD146, des interactions cellulaires dans la thrombose et de la génétique de la thrombose.
B.3 Ouverture et attractivité de la recherche
L’importance de la pathologie cardiovasculaire et nutrition dans les centres hospitalo-universitaires
de Marseille et en général ne se discute pas compte tenu de la part importante de ces pathologies dans la
morbi-mortalité mais aussi de leur prévisible augmentation avec d’une part le vieillissement de la population et l’augmentation de l’obésité dans nos contrées. Pour ces raisons il s’agit d’une recherche attractive
et qui évolue tant dans les domaines de la physiopathologie, des explorations biologiques et en image-
COS 2015
85
rie que dans la thérapeutique. Si, par rapport à l’oncologie, le nombre d’AMM (autorisation de mise sur
le marché) originales en cardiovasculaire est moindre au cours de ces dernières années, cela souligne la
nécessité de mettre en évidence de nouvelles cibles thérapeutiques. En effet, le développement des thérapies ciblées qui a ouvert un nouveau champ en oncologie pourrait s’appliquer rapidement à de nombreux
autres champs thérapeutiques, dont la cardiologie. Les AMM récentes des anticorps anti-PCSK9, une thérapie ciblée, représente un bon exemple de ces futures possibilités de développements.
Les approches originales développées sur AMU dans le développement cardiaque, la régénération
vasculaire, la thrombose et la nutrition avec notamment l’identification de nouvelles cibles rendent cette
recherche attractive tant aux niveaux fondamental que translationnel.
Cette recherche est attractive également pour des sociétés privées qui financent une partie importante des recherches, notamment en nutrition. Deux millions d’euros de fonds privés ont ainsi été obtenus
au total entre 2012 et 2014 pour toutes les équipes. Ce champ thématique a coordonné 8 projets de l’ANR
et a participé à 17 autres projets. Le projet de génomique de la thrombose participe au Labex Gemmed
et les équipes participent à 3 programmes d’excellence AMIDEX. Enfin 4 start-ups/microentreprises ont
émergé de ces recherches ainsi que 17 brevets.
Comme évoqué plus haut, la recherche cardiovasculaire est à la recherche de nouvelles voies métaboliques sources de nouvelles cibles thérapeutiques. Des interactions importantes devraient se créer,
notamment avec l’immunologie et l’oncologie, compte tenu par exemple du rôle des réactions immunes
dans l’arthérosclérose et des liens entre thrombose et cancer. Une meilleure visibilité de la recherche cardiovasculaire sur AMU devrait contribuer à favoriser de telles collaborations.
B.4 General
Evaluation générale du champ thématique présentée sous forme SWOT :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
STRENGTHS
Excellents niveaux de recherche des équipes
Plateaux techniques de qualité
Reconnaissance nationale et internationale
Recherche translationnelle
Partenariats industriels
Brevets et valorisations
OPPORTUNITIES
Volonté affichée de structuration sous forme
d’institut/fédération/centre de recherche
Qualité de recherche permettant d’attirer de
nouveaux chercheurs/équipes
Interactivité avec d’autres disciplines (SHS)
pour valoriser l’impact social de la nutrition ou
immuno/onco/inf pour le cardiovasculaire
Plateaux techniques (CERIMED et IRM) avec
lesquels des collaborations doivent se lier
•
•
•
•
WEAKNESSES
Éclatement des sites
Mauvaise visibilité de la recherche CV/Nutrition
Interdisciplinarité peu développée
Participation peu importante des cliniciens
aux unités de recherche
THREATS
• Compétition avec d’autres pôles en dehors
d’AMU pour la nutrition
• Persistance d’une faible collaboration entre
cliniciens et chercheurs
• Maintien des niveaux de financements
COS 2015
86
C. Recommandations générales et spécifiques
La principale recommandation que nous formulons est d’améliorer rapidement la visibilité de la
recherche cardiovasculaire et nutrition au sein d’AMU. Pour cela il est indispensable que l’ensemble des
équipes de ce champ disciplinaire se fédère sous forme d’un institut ou d’un centre de recherche. Idéalement
il devrait se situer sur un lieu unique. Nous préconisons, compte tenu des plateaux techniques d’imagerie
disponibles, que ce site soit la Timone. Ce regroupement outre le problème de visibilité permettra aussi de
faciliter le développement de l’interdisciplinarité, notamment avec les autres centres de recherche dans le
domaine des sciences de la vie. Pour la nutrition des liens pourraient aussi se tisser avec les SHS.
La participation des cliniciens aux unités de recherche est trop faible et constitue une faiblesse pour
le développement de la recherche au sein de la discipline. Faiblesse que nous avions déjà pointée du doigt
lors du COS 2006. Les cardiologues, lors de notre visite, ont clairement manifesté leur volonté de fédérer
leurs forces rapidement. Il devrait en être de même pour les médecins vasculaires et chirurgiens vasculaires. Pour ces derniers, la qualité des recherches effectuées en cardiovasculaire/nutrition, ainsi que la
qualité des plateaux techniques, est une importante opportunité afin d’intégrer l’expertise des laboratoires à leurs recherches.
Outre les plateaux techniques intégrés aux unités de recherche nous avons pu apprécier la remarquable qualité des plateformes d’IRM et du CERIMED. Il s’agit d’une opportunité unique pour AMU et
notamment pour la recherche cardiovasculaire. Pour cela il est donc indispensable que l’utilisation des
plateaux techniques puisse être optimisée de façon à ce que les temps d’occupation des machines soient
rentabilisés et accessibles au plus grand nombre. Ces plateformes sont une opportunité unique pour le
développement de la recherche cardiovasculaire durant les prochaines années, tant pour la recherche clinique que pour la recherche pré-clinique.
COS 2015
87
PR2I Sciences et Technologies Avancées
Il s’agit d’un large ensemble allant de recherches tout à fait fondamentales à des recherches à
fort potentiel d’applications. Composé de 6 champs disciplinaires : Informatique-Automatisme, Chimie,
Mathématique, Matériaux-Nanosciences-Nanotechnologies, Mécanique-Acoustique-Énergétique, Optique-Photonique et Physique-Astronomie-Physique des particules-Cosmologie, il représente un potentiel
d’une vingtaine d’unités de recherche, d’environ 1000 permanents et 600 doctorants.
Dans tous ces champs disciplinaires, les unités de recherche du site d’Aix-Marseille ont une longue
tradition de qualité, reconnue par les experts du COS. L’ensemble constitue donc un facteur essentiel tant
pour l’équilibre des activités de recherche au sein d’AMU que pour la formation et la valorisation des résultats de la recherche. De nombreux projets à caractère interdisciplinaire ont été potentiellement décrits,
chaque champ disciplinaire ayant fait des propositions. Il faudra être attentif à la mise en œuvre d’une
stratégie partagée entre ces champs pour définir des projets prioritaires pour le site d’Aix-Marseille. On
peut particulièrement citer le thème des nanosciences où l’ensemble des disciplines possèdent de très
fortes compétences mais pas encore complètement partagées. C’est également le cas du thème de l’imagerie, caractérisé par de fortes compétences scientifiques et technologiques, d’où la nécessité d’interfacer
plus grandement avec les sciences de la vie et de la santé pour valoriser le savoir-faire. C’est donc un effort
continu qui doit être poursuivi pour améliorer encore, au-delà de la seule qualité scientifique disciplinaire,
les collaborations entre les disciplines de cet ensemble ainsi que la création de valeurs et d’emplois. En ce
sens, les plateformes scientifiques et technologiques sont des atouts majeurs et doivent être un facteur
de collaborations interdisciplinaires et de relations avec le monde économique. Un important travail a
déjà été réalisé sur ce sujet, mais des réflexions doivent être menées concernant les investissements
d’équipements lourds et leur mutualisation. La majorité des champs disciplinaires constituant ce pôle
sont très impactés par la qualité des plateformes scientifiques et méritent une attention accrue, tant en
investissement qu’en ressources humaines.
En complément, la structuration des différents champs disciplinaires n’est pas encore parfaitement
stabilisée. Un travail au sein du champ informatique-automatisme pour une meilleure cohérence et un
positionnement scientifique doit être mené. Le champ disciplinaire de la chimie est quantitativement le
plus faible mais possède des pépites nationales et internationales, les mathématiques sont internationalement de premier niveau mais souffrent d’une dispersion géographique qui nuit à une meilleure lisibilité.
Des interfaces doivent encore être développées avec les autres PR2I : L’énergie, L’environnement,
les sciences de la vie et de la santé, mais également en humanités comme l’illustre le succès de la licence
« Sciences et Humanités ».
Enfin soulignons ici encore le potentiel exceptionnel que des technologies convenablement adaptées permettraient de valoriser en direction des pays du sud, une des vocations particulières d’AMU.
COS 2015
88
CHAMP DISCIPLINAIRE : Chimie
Expert : Roger GUILARD, Université de Bourgogne
Le secteur CHIMIE correspond au périmètre Chercheurs/Enseignants-Chercheurs ITA-BIATSS plus faible
que les quatre secteurs les plus représentés à l’université d’Aix-Marseille. Cependant la qualité des laboratoires,
le fait que certains d’entre eux soient des laboratoires phares sur le plan national voire européen et leur volonté
de s’inscrire pleinement dans des actions de recherche interdisciplinaires font que cette discipline peut être
considérée comme un pilier majeur sur lequel pourra s’appuyer le Président de l’Université pour qu’à l’horizon
2025 l’université d’Aix-Marseille soit encore plus reconnue sur la scène internationale. Ce rapport est organisé
selon les recommandations du Président et du Vice-président du Comité d’Orientation Stratégique.
A. Présentation du domaine
Cette section nous permettra d’identifier les potentialités du secteur chimie tant pour contribuer à
la visibilité d’Aix-Marseille que pour contribuer à l’interdisciplinarité des projets de recherche du site fortement encouragée par la Présidence.
•
•
•
•
Les chimistes d’Aix-Marseille sont répartis dans quatre laboratoires disciplinaires :
ICR (74 permanents) ;
ISM2 (97 permanents) ;
MADIREL (38 permanents) ;
LCE (33 permanents) ;
et trois laboratoires pluridisciplinaires :
• CINaM IMMF (23 permanents) ;
• BIP (30 permanents) ;
• PIIM-sdm (18 permanents).
On doit également souligner que la Fédération de Chimie regroupant 23 Ingénieurs et Techniciens
assume la gestion et le fonctionnement des plates-formes Chimie. A ce stade il convient de noter que près
de 30 % des permanents du secteur s’impliquent dans des activités de recherche pluridisciplinaire ou pour
la mise à disposition d’équipements au service de toute la communauté de recherche d’Aix-Marseille.
Si la plupart des laboratoires de chimie développent des projets communs avec le secteur de la
Physique et des Sciences de la Vie, le Laboratoire de Chimie de l’Environnement est fortement arrimé au
secteur des Sciences de l’Environnement et en particulier au CEREGE.
Au niveau des écoles doctorales, les laboratoires dépendent majoritairement de l’Ecole Doctorale
Chimie mais nous avons constaté que MADIREL dépend de l’Ecole doctorale de Physique et le LCE de
l’Ecole Doctorale Environnement.
Enfin ces laboratoires sont rattachés aux pôles interdisciplinaires :
• Sciences et Technologies Avancées,
• Sciences de la Vie et de la Santé
• Environnement (pour le LCE).
Certains groupes de recherche ont des thématiques qui ont trait au pôle Energie.
COS 2015
89
B. Appréciations globale et spécifique ayant trait à l’excellence
et à la pertinence de la recherche
B.1 Thèmes de recherche
Les thèmes de recherche développés dans ces unités prennent appui sur les compétences et les
outils des équipes et visent à apporter des solutions aux grands défis auxquels nous sommes actuellement confrontés tant dans le domaine de la santé que ceux de l’énergie et de l’environnement.
L’activité de deux laboratoires disciplinaires et d’un laboratoire pluridisciplinaire mérite d’être mise
en exergue :
• L’Institut de Chimie Radicalaire (ICR) est l’Ecole de la Chimie Radicalaire en France, elle a également
une très forte reconnaissance sur la scène internationale,
• L’Institut des Sciences Moléculaires de Marseille (ISM2) est le fleuron des chirosciences dans notre
pays et possède également une reconnaissance internationale avérée,
• L’unité pluridisciplinaire Bioénergétique et Ingénierie des Protéines (BIP) a une activité de recherche
unique dans notre pays. Grâce au concours des biologistes, chimistes et physiciens elle développe
une approche intégrée et pluridisciplinaire du métabolisme des microorganismes. Ces études très
fondamentales constituent un préalable incontournable pour le développement de catalyseurs
bioinspirés utilisables dans le domaine de production d’hydrogène et la réduction du dioxyde de carbone.
Toutes les autres unités ont une excellente évaluation et contribuent à l’évidence au rayonnement
d’Aix-Marseille dans des domaines aussi divers que l’énergie, l’astrochimie et l’environnement. A noter
également pour le groupe de chimie théorique son implication dans le projet ITER.
Nous pouvons estimer que 50 % des chercheurs sont impliqués dans des projets qui constituent des
défis auxquels notre société doit trouver des solutions.
B.2 Qualité de la recherche
Nous avons déjà apporté pour partie une réponse concernant la qualité de la recherche dans la section précédente.
Si les chimistes d’Aix-Marseille n’ont jamais eu un de leurs collègues honoré par le Prix Nobel, sept
d’entre eux ont reçu des prix ou des distinctions au niveau national et international. De plus la lisibilité de
toutes les unités sur la scène internationale est certaine, pour s’en convaincre il suffit de consulter la liste
de leurs publications des quatre dernières années dans laquelle apparaissent des articles dans des revues
prestigieuses (Nature, Material, Science, Nature Photonics, Nature Chemistry…). Le site d’Aix-Marseille
est devenu attractif, de nombreux chercheurs ont demandé et obtenu leur mutation dans un laboratoire
de chimie et lors de l’ouverture d’un poste au concours, les candidats retenus sont très majoritairement
des candidats d’autres universités françaises et étrangères.
B.3 L’ouverture et l’attractivité de la recherche en chimie
Dans les différentes sections précédentes nous avons déjà montré que la chimie est une discipline
impliquée depuis de nombreuses années dans des projets pluridisciplinaires. Les chimistes des unités
pluridisciplinaires sont par essence concernés par de tels projets mais aussi pour les autres en raison du
rôle majeur que doivent jouer les chimistes dans les projets pluridisciplinaires.
COS 2015
90
Les activités de recherche amont des chimistes sont déterminantes dans le domaine des nanosciences pour élaborer de nouveaux matériaux ou pour développer des nouveaux procédés dans le secteur
des énergies renouvelables. Leur apport dans le domaine de la santé est également majeur pour développer de nouveaux outils en imagerie ou de nouveaux traitements en oncologie. Les équipes d’AMU sont
déjà engagées dans cette dynamique mais souvent sans grande cohérence. Il conviendrait d’inscrire leur
action dans un projet global accepté par tous les secteurs disciplinaires concernés. L’identification d’un
cluster où tous les acteurs seraient réunis nous paraît être un préalable.
Les actions de transfert et de valorisation sont engagées, la SATT a certainement joué le rôle d’accélérateur. Traditionnellement les chimistes de l’université d’Aix-Marseille bénéficient de nombreux contrats
industriels, c’est encore le cas aujourd’hui en dépit d’un contexte plus difficile dû à la crise de l’économie.
Le nombre croissant de brevets déposés est à souligner même si le dépôt d’un brevet n’est pas synonyme
d’applications voire de licences. Il conviendra d’être attentif à ce que les brevets soient étendus à l’international si l’application visée est digne d’intérêt. Le maillage des chimistes avec des groupes industriels doit
permettre d’identifier les innovations qui pourront être industrialisées ou développées au niveau commercial. Dans le secteur de la chimie il faudra être aussi attentif à la création de “start-up“, le bilan sur le site
pour ce secteur est quasi nul.
En terme de formation une attention particulière doit être portée à la formation pluridisciplinaire par
le Master. Des initiatives ont été prises, elles méritent d’être encouragées.
Enfin les chimistes partagent leurs plates-formes avec les sociétés privées. L’interlocuteur unique
que constitue la Fédération de Chimie qui gère les équipements est certainement un élément facilitateur.
B.4 Général
La chimie n’est pas le secteur le plus représenté en termes d’effectifs. Cependant cette discipline
peut être considérée comme un marqueur majeur d’AMU dans la mesure où elle participe à la plupart des
grands projets pluridisciplinaires d’AMU et qu’elle a déjà une solide expérience dans ce type de collaborations. Or, la Présidence de l’Université inscrit son action pour la prochaine décade dans cette direction et
la chimie doit être un acteur incontournable de cette politique. D’ailleurs tous les responsables que nous
avons rencontrés veulent contribuer avec enthousiasme à ces projets pluridisciplinaires car c’est grâce au
maillage de plusieurs secteurs disciplinaires que des avancées peuvent être obtenues et que des solutions
aux grands défis de notre société peuvent être trouvées.
C. Suggestions
Nos recommandations ont trait à quatre points qui mériteraient d’être pris en considération par les
responsables du secteur chimie.
1- Les Ecoles Doctorales
Comme nous l’avons mentionné plus haut les laboratoires de chimie sont rattachés à trois Ecoles
Doctorales : Chimie, Physique et Environnement. Il est clair que le Laboratoire de Chimie de l’Environnement (LCE) a un intérêt évident à être rattaché à l’Ecole Doctorale Environnement si l’on prend en compte
ses activités de recherche et sa proximité avec le CEREGE. En revanche, nous estimons que le rattachement de MADIREL à l’Ecole Doctorale Physique est anachronique : ses thématiques de recherche relèvent
strictement de la chimie et ses doctorants seraient les bienvenus au sein de l’ED Chimie. La participation
COS 2015
91
de MADIREL à l’ED Chimie contribuerait également à une meilleure lisibilité de cette école. Si cette suggestion était acceptée, il conviendrait à l’évidence d’augmenter le nombre d’allocations doctorales de l’ED
Chimie.
2- Fédération de chimie
Nous avons souligné le très bon fonctionnement de la Fédération qui gère les équipements mi-lourds
du Département de Chimie. Ce bon fonctionnement résulte du transfert de 23 ingénieurs et techniciens
des laboratoires vers cette structure. Ce souci de mutualiser dans les meilleures conditions leurs équipements, de les mettre à disposition de tous leurs collègues d’AMU intéressés et des entreprises privées
a réduit de manière très critique le potentiel Ingénieurs et Techniciens des laboratoires. D’ailleurs, les
responsables souhaitent actuellement transformer des postes de Maîtres de Conférences en postes d’Ingénieurs et Techniciens. Cette volonté de mutualisation au service de tous mériterait d’être récompensée.
3- Valorisation
Nous avons déjà mentionné que de nombreux contrats de collaboration avec les entreprises grandes
ou petites existent dans le secteur chimie. De plus les laboratoires de chimie déposent relativement de
nombreux brevets. En concertation avec l’incubateur et la SATT les chimistes devraient contribuer à la
création d’entreprises. La création de richesses au travers de contrats voire de licences est certaine mais la
création de “start-up“ contribue de manière majeure à la création de nouveaux emplois. AMU a la volonté
de créer des pépinières thématiques entourées d’entreprises du secteur, la discipline a un rôle à jouer
pour participer à la création de clusters et d’une technopole “Chimie“. La transformation de l’une de ces
“start-up“ en ETI pourrait être un challenge.
4- Projets pluridisciplinaires
Nous avons déjà abordé dans ce rapport l’explosion du nombre de projets pluridisciplinaires ou d’intentions de projets de ce type. Il conviendra de vérifier que le groupe de chercheurs en appui de ces projets
est bien en adéquation avec l’ambition du programme et les objectifs visés. Ce point sera abordé par
l’expert “nanosciences“.
A l’horizon 2025, le secteur Chimie doit a priori être regroupé dans quatre clusters pluridisciplinaires
dont les objectifs en termes de recherche fondamentale et de transfert technologique nous paraissent
aisément identifiables, il s’agit :
• du cluster chimie verte : transferts dans les domaines de la pharmacologie et chimie fine,
• du cluster énergie : production d’hydrogène, micro-batteries, biocatalyseurs,
• du cluster environnement : développement de nouvelles méthodologies d’analyses en lien avec
l’élaboration de nouveaux instruments,
• du cluster nanosciences-nanotechnologies : création de nanoobjets pour la médecine (thérapies et
imagerie) ; élaboration de nouveaux matériaux présentant des propriétés physiques définies.
COS 2015
92
CHAMP DISCIPLINAIRE : Informatique,
Automatisme
Expert : Eric GOLES, University Adolfo Ibañez de Santiago
I visited specifically the following centers and laboratories of AMU :
Tuesday 22nd : MESOCENTRE and FRESNEL INSTITUTE and LSIS
Wednesday 23rd : CERIMED, LIF, and LABEX.
In all of them I listen to some expositions about the scientific scope (and management in some
cases) of the institutions as well as some selected scientific presentations. Below, I give an insight of such
visits as well as some comments and advise for the future.
MESOCENTRE and BIG DATA ANALYSIS
This laboratory is dedicated to support the computing needs in big data processing of AMU. As
they answered my specific question, they do not pretend to become a national computing center. In this
framework, the possibility to help, participate, and develop applications carried out in AMU, places the
MESOCENTRE as the natural place to coordinate big data applications. In this context, some big data
applications related with particle physics, astrophysics, genomics and humanities were presented.
The GENOMICS group (coming essentially from life sciences) is very well developed and it does not
depend of the MESOCENTRE infrastructure, it is more related with national databases and centers. This
also seems to be the situation for the future. The group focuses in human genetic diseases (depending
essentially from one gene anomaly) by analyzing clinical databases, genetic data (targeting sequences)
used to study families. They are very well considered, and related with other groups, initiatives and centers at national level to collect data and analyze it.
The PARTICLE PHYSICS group is related with data collected at the CERN. In this context, Data
mining and its interpretation is and has been crucial to very important physics discoveries (like the Higgs
particle). This kind of application has to discriminate if they are dealing with a real physical facts or a kind
of phantom of computers, so they have to develop very delicate and sophisticate algorithms.
The ASTROPHYSICS group studies data concerned with radio and optic observation obtained, for
instance, at ESO (European Southern Observatories). They do data mining in order to detect exo-planets.
As in the particle case they need to develop very accurate algorithms in order to analyze huge amounts of
data.
HUMANITIES AND SOCIAL SCIENCES. The applications presented were essentially related with
literature and linguistic. They are related with the database OPEN EDITION (about 400 online journals)
where they do text mining and ORTOLANG (language and speech data, transcriptions, language repository, neuro-linguistic … thousand of hours of speech and videos). From the algorithmic point of view they
are related with the LIF’s team in Machine Learning.
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93
ADVISE
IF AMU WOULD LIKE TO CREATE A TRANSVERSAL PROJECT related with BIG DATA analysis I think
it has to be settled a compromise between two crucial aspects :
1. NOVELTY : The proposers should define and develop some original way to deal with big data.
For instance, new algorithms (is DIRAC software for big data management one of such possible
novelties? In the particular context of particle physics and astrophysics it is the case : they have to
create new strategies in this framework).
2. APPLICATIONS : Focus in some specific and high impact applications : in this case it is clear that
astrophysics and particles applications are those kinds of subjects. I did not see the same for genetic
data and humanities. For the genetics group, essentially because they collaborate at national level
with other laboratories and data centers. For humanities there are really a lot of opportunities but
the specific applications (at least in ¨digital¨ literature) presented do not seem strongly related with
MESOCENTRE. Although it seems to be the case for linguistic. I think there is a strong opportunity
to develop more applications related with data mining in social sciences.
FRESNEL INSTITUTE
I was very well impressed by the quality of the research and applications in the framework of image
processing at this institute. They have developed several kinds of image applications not only to analyze some particular class of images, also by developing very interesting and efficient algorithms to deal
with them. The Fresnel’s group in this area is outstanding and certainly they could collaborate with other
groups in AMU (in particular I’m thinking of CERIMED).
THE LSIS
A very good laboratory with a state of the art capability in ARTIFICIAL INTELLIGENCE (SAT problem,
benchmark to solve it, etc), PETRI NETS (discrete events dynamical systems) as well as in AUTOMATIC
(essentially continuous) CONTROL. They have also a good record of publications.
Clearly this laboratory has some teams that are directly related with the principal areas of computer
sciences (Petri nets, Theoretical aspects and complexity in artificial intelligence, etc) but it is not the case
for automatic control, which is related with continuous tools of mathematics like analysis and differential
equations.
CERIMED
It is a relatively new center in AMU hospital area with very significant equipment facilities to capture
biological information related to small animals or (in the future) human beings in the majority of cases as
pictures (images) needing treatment, algorithms, software to deal with as well as its interpretation.
On the other hand, the most part of such (new) equipment is underused because there are not
enough researchers, technical staff and engineers (neither PhDs or Postdocs) to operate and use those
important and expensive instrumentations.
COS 2015
94
ADVISE
An impressive hardware capacity, which needs urgently technicians and researchers to deal with!!!
This laboratory with the adequate people and relations inside others groups (like FRESNEL group) could
be one outstanding pole at AMU.
During the afternoon of the 23rd, I listen to, at Saint Charles Campus, the management of the LIF
FRIIAM, FRUMAM and Labex Archimedes initiative.
LIF
The LIF’s director presented the seven research teams of the laboratory every one in the framework
of research and applications developed in a “computer science” laboratory : Algorithms and Combinatorics,
Advances Databases, Natural Computation, Distributed Algorithms, modeling and Verification, Machine
Learning and Multimedia, Natural language processing.
It is important to point out that between the seven teams, there are two recently created (2013,
2014) in internationally very important and promising subjects : natural computing and distributed algorithms. The laboratory has a good set of publications. Nevertheless, knowing the quality of several of its
members, I think the LIF (in spite of being in the right way) has to improve its development in order to
be, at least in some disciplines, an outstanding actor at national and international level. For that it is very
important the fact that they have a clear awareness about the deep role of informatics as a fundamental
science and not only as a support for software developers.
FRIIAM
To my knowledge (from the presentation) the FRIIAM is a kind of "umbrella" for the two computer
sciences laboratories of AMU : the LSIS and LIF. I guess it was created to prepare, little by little, the merging of both in a unique big laboratory in this discipline.
In this context, it seems a good step to go into that (delicate) direction. Little by little, in particular,
it is not clear for me, for instance if digital image processing and continuous control fit well in a modern
computer science laboratory.
ADVISE 
Informatics is a FUNDAMENTAL science that has to deal with its own problems and its needs to use
and create its own tools : algorithms, complexity theories, logical issues in artificial intelligence, dynamics
of discrete systems, new paradigms to deal with data and problems. In this context, from one side is
seems natural to create, from LSIS and LIF a unique laboratory, but it has to be created taking into account
my previous observation. I do not see clearly in such structure groups (that are very good) but more related
with the development of software related with other disciplines (software engineering applied to automatic control or digital image processing for instance). Actually in several universities these disciplines
are more related with electrical (or electronic) engineering laboratories, not with informatics or computer
sciences.
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Labex Archimedes
It is well known that mathematics at AMU is an outstanding discipline, therefore, for this project
where mathematicians, theoretical physicists, and computer scientists (from the LIF and LSIS) work
together is a very good, nice and real example of association.
It will be very important that AMU thinks how (for those teams of excellence) to give a more permanent status (funding after 2019).
GLOBAL RECOMMENDATIONS
(related with the laboratories and centers that I visited)
1- BIG DATA
There are some developments, which seem good in order to define BIG DATA as a transversal project at AMU. The really important data is coming from CERN (particle physics) and astrophysics. Data in
humanities and genomics seems to be more related with other kinds of treatment and partners. I suggest
exploring also an initiative about BIG DATA and social sciences and for the genomics to discuss with the
group of natural computing of LIF in order to develop applications in genetic regulatory networks (the
speaker in genomics explained to me that today its application to genetic diseases are only related with
one gene, not a set of gene expressions and its dynamics. A possible collaboration and specific application
for the BIG DATA initiative).
On the other hand, a good idea is to create a MASTER (or PhD) in BIG DATA. A new one, not depending of a particular department or faculty.
2- DIGITAL IMAGE PROCESSING (DI)
At AMU there are DI in a lot of places. Similar to previous initiative perhaps it will be interesting to
create a transversal project related with these techniques. Since it seems that the principal applications
come from biology, the CERIMED has to play an important role. The collaborators besides medical doctors
and researchers at CERIMED have to come from Fresnel Institute, LSIS, etc.
As in the previous case (BIG DATA) in order to attract students it has to be created a master and a
transversal PhD in DI, but independently of those that already exist related with a given faculty.
3- Computer Science (or Informatics) at AMU
I think the majority of subjects developed at LSIS and LIF can be under a same umbrella, a Computer
Science Laboratory. But not all, at least like the groups are today. Informatics is a FUNDAMENTAL science
that has to deal with its own problems and its needs to use and create their own tools : algorithms, complexity theories, logical issues and new paradigms to deal with data and problems. In this context, the new
structure has to be created taking that into account. More specifically, it is not clear for me that groups in
DIGITAL IMAGE PROCESSING or AUTOMATIC CONTROL fit well enough in an Informatics Laboratory, they
are more related (as it happens in others universities) with electrical or electronic engineering laboratories,
not with informatics or computer sciences.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Matériaux,
nanosciences, nanotechnologie
Experts : Maria Grazia GRIMALDI, University of Catania,
Georges HADZIIOANNOU, Université de Bordeaux
et Roger GUILARD, Université de Bourgogne
A. Presentation of the field of the Nanosciences &
Nanotechnology
I. Global definition of Nanoscience & Nanotechnology
The flourishing of the silicon based electronics industry is partially due to seventy years of development in materials science and engineering. More precisely to handling of the matter at its purest
state and its manipulation with extreme precision from the atom to the macroscopic level concerning size,
shape and time length scales (top down approach). Over seven decades methods have been developed to
reach and achieve the expertise and technology level of today. The developments of these methods and
tools enabling today’s electronics industry have created the so-called nanoscience and nanotechnology
and have settled a paradigm to other science disciplines and technologies. Obviously over the years the
methods became so complex and expensive as regard to the extreme demands of the top down matter
manipulation concerning size, shape and purity as well as architecture of structures regarding the technological devices components and integrated systems. As a consequence the investment and running of
such infrastructure became prohibitive for an individual group, academic/governmental institutions and
industrial corporations to afford alone. Thus during the last decade and half we have experienced the
worldwide development of central facilities in the form of network such as the National Nanotechnology
Infrastructure Network (NNIN) in the US comprising more than 12 Centers across the nation and the RTB
Network (Renatech) in France comprising five majors centers and several minor ones in the periphery
among other examples.
In parallel over the past eighty years (macro-) molecular and supramolecular science as well as
engineering have developed towards the ability of self-assembly to create materials with an extreme
control of the size and shape of its constitutive elements providing thus extra functionalities to the
matter which most of the time differ and complement the ones of the individual (macro)-molecules (the
bottom up approach). Macromolecular science and engineering have experienced also paramount developments due to the soft condensed matter. All the above constitute nowadays part of the Nanoscience
and Nanotechnology. The tools and methods for this part of the nanoscience and nanotechnology are
evolving around the disciplines of Physical Science (chemistry, physics, engineering) and Life Sciences
(essentially biology and medicine). The last decade the Physical and Life Sciences have benefited from
the Network Centers for Nanofabrication Facilities, in the US and to a lesser extent in France for example,
giving a great impulse in all scientific disciplines by generating new knowledge, understanding of matter
as well as a better control of it in achieving new unexpected and useful functionalities. New components
and their applications have been explored with the new functionalities achieved with the bottom up
approach but have not as yet reached the manufacturing level to commercially deliver components and/
or products as is the case with the top down approach. It is clear however that most of the scientific and
technological disciplines can benefit from the existing Network Centers for Nanofabrication Facilities, we
believe that, they have to become more accessible and above all more adapted to new emerging scientific
needs and challenges especially to the low cost wet manufacturing processes (i.e. printing). To do that it
COS 2015
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is advisable that AMU needs to have a dedicated centralized Nanoscience & Nanotechnology facility
adapted to its needs, competences and 2025 objectives. This principal strategic recommendation will be
clear from what it follows on the present report.
II. Presentation of the field of Nanoscience & Nanotechnology
at Aix-Marseille University (AMU)
Two research units historically drove the research in nanoscience and nanotechnology at Aix-Marseille
University (AMU), namely the Centre Interdisciplinaire de Nanoscience de Marseille (CINaM), the Institut
Matériaux Microélectronique Nanosciences de Provence (IM2NP), groups from other units (ICR, ISM2,
MADIREL, Bio AFM, CIML, CRO2, LAI, CEREGE, IMBE, MIO, CPT, INS, PIIM) have also contributed in ad hoc
manner with their competences and infrastructure in stimulating the true interdisciplinary works. These
latter contributions were key in opening the Nanoscience and Nanotechnology at AMU beyond the classical electronics engineering discipline where the principal units (CINaM and IM2NP) were mainly engaged
at the start. In point of view of global human capital involved in Nanoscience and Nanotechnology at AMU
today includes about 80 research groups from 30 laboratories that contribute in the field with different
degrees of implication. This corresponds to a total of about 600 FTEs, including senior and junior researchers, technical staff, graduate and post-graduate students.
The French initiative for the creation of a network of six Competence Centers for Nanoscience and
Nanotechnology (named the C’Nano) was established in 2005, which had as a mission in identifying, federating and animating the nanoscience community in the different French regions. Thanks to the C’Nano
the Nanoscience and nanotechnology at AMU was further stimulated towards interdisciplinary works and
mutualized use of the infrastructure (http://www.cnano-paca.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=52&Itemid=91 ). Needless to say that the Nanoscience and Nanotechnology at AMU greatly benefitted from the Chemistry Federation Platform (http://www.cp2m.u-3mrs.fr/home.htm ). Moreover, several
small technological platforms have been equipped to assure the nanofabrication and characterization with
mutualized equipment. In parallel and related to scientific activities of the field several activities undertaken
at AMU concern the development of metrology and instrumentation to accompany the research activities in
nanosciences and nanotechnology. Here the Fresnel Laboratory and the LP3 laser research units have been
instrumental and should play a great role for the further development of the field not only in the scientific
discovery but also in the technological innovations and technology transfer.
Today at AMU, the Nanoscience and Nanotechnology field brings together very different disciplines
stretching from physical sciences (physics, engineering, chemistry), life sciences (biology, medicine, pharmacy), science of the universe (geology, oceanology, astrophysics) with some initiatives towards human
and social sciences a strong hold at AMU.
B. Global and specific appreciation on the excellence and
pertinence of the research
I. Scientific Themes
Globally the theoretical and experimental research pursued in the field of nanoscience and nanotechnology at AMU is based on to the design and synthesis of different types of nano-materials, followed
by characterization, controlled functionalization and subsequent applications in the different scientific
disciplines.
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The building blocks are either atoms or molecules, involving mainly condensed matter physics and
chemistry. The aim is to create new nanometric materials with novel properties for the exploration of new
chemical, physical and biological functions and novel products.
The as developed materials find use in fields such as nano-electronics, energy and catalysis, biology, medical diagnostics and therapy. An additional important scientific field concerns the research of
nano-materials related to environmental issues like the pollution of air, water and soil, animal- and human
bodies through nanometre sized materials or on the other hand, a possible controlled depollution, using
this nano-matter.
More precisely the detailed themes and the involved research units without going to a detailed
description are:
1. Nano-materials for micro- and nanoelectronics, gas detection, nanomechanics, organic electronics,
bioelectronics (CINaM, CPT, IM2NP, INS, PIIM)
2. Nano-materials for alternative energy storage and conversion, catalysis: nanotubes, nanowires, pillars,
photovoltaics (CINaM, ICR, IM2NP, ISM2, MADIREL)
3. Nano-materials and environmental studies of air, water and soil, ecotoxicology (CEREGE, CINaM,
IMBE, MOI)
4. Nano-materials for biology and nano-medicine: cell adhesion, cell dynamics, drug delivery (Bio-AFM,
CIML, CINaM, CRO2, LAI)
All the above themes are largely inter- and trans- disciplinary addressing societal issues such as
energy (capturing, conversion and storage), health and environment. The choices of the themes are based
mainly on the initiative of individual, for the most part young, scientists by putting together proposals on
the above mentioned societal issues and submitting them at the local, national and international competitive calls the success of which seemingly is very high.
Thus the community of Nanoscience and Nanotechnology at AMU started to establish, the last five
to seven years, by its own initiative an exceptional and promising research dynamics for the future. The
critical mass, however, of the scientists involved and the research quality can very rapidly decline in the
lack of a global strategic policy, central facility and sustainable support from recurrent resources.
II. Quality of research
For the most part the research projects in the field of Nanoscience and Nanotechnology at AMU are
of a very good quality and 25% of them are of outstanding quality. This can be infered from one hand that
almost the entire program is funded by competitive calls and from the other hand that a large number of
publications find home in very high impact journals (Nature, Material, Science, Nature Photonics, Nature
Chemistry…). Moreover, for the small community that is the Nanoscience and Nanotechnology at AMU,
the fact that in the last five years have granted seven ERCs demonstrates the exceptional quality of the
scientists and the proposed projects.
The global visibility of this high quality research at all levels (national, European and international)
is not in concert due to the dispersion of the research groups in several units and two to three sites with
some times duplication of high valued equipment and infrastructure. However, at the individual level the
visibility ranges from very good to exceptional if we judge from the national and international collaborations. In addition, some of the young scientists have already been distinguished by prestigious awards
aside the ERC’s.
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III. Opening and attractivity of research
The Nanoscience and Nanotechnology in AMU by their nature are interdisciplinary. As mentioned
several times above all the projects at AMU have been developed by the overlap of two and some time
three disciplines spanning from chemistry to physics in the Physical Sciences and the Biology in Life
Sciences.
A strong interface has been established between academic research and its applications to optics/
photonics devices, water treatment, health, microelectronics as well as energy harvesting and production.
The exchanges in all the above industrial sectors will strongly favor the exploitation of the nanoscience
and nanotechnology research performed at AMU through innovation and technology transfer to existing
and new industries. Moreover, will create a strong incentive for patent applications and foundations of
start-ups in new emerging technologies involving nanoscience and nanotechnology from AMU ecosystem.
From education point of view at the master level course in Nanoscience and Nanotechnology is
missing. AMU is in a unique position in creating lectures at a master level with cross disciplinary content
involving chemists, physicist, biologists, neuroscientist.
As mentioned above the Nanoscience and Nanotechnology community at AMU has had good
exchanges with the local traditional microelectronics industry. It is expected the nascent established interdisciplinary dynamics, at the interfaces of chemistry/physics/biology/neurosciences, to be reinforced in the
future. A prerequisite for this reinforcement is the earmarking of the Nanoscience and Nanotechnology by
the President of AMU with the associate global strategy and the necessary human/infrastructure investments (e.g. a clean room central facility dedicated to Nanoscience and Nanotechnology).
IV. General
The Nanoscience and Nanotechnology so far was developed, during the last five to seven years,
beyond the traditional microelectronics sector at AMU by individual initiatives of very strong and motivated young scientists enlarging its interdisciplinary status from the Physical Sciences (especially chemistry and physics) to the Life Sciences (biology, neuroscience) and Environmental Sciences. It was clear
from the visit that now is time to bring some coherence to these nascent interdisciplinary developments. A
first step towards this objective is, a) the establishment a local Nanoscience and Nanotechnology network
bringing all the actors together regularly. In order to enable this it is strongly suggested to create a numerical network (an internal video conferencing system) to make possible the meetings of scientists from
the various sites at AMU. b) Introduce local funding competitive calls (e.g. via A*Midex) for reinforcing the
already interdisciplinary work between Physical/Life Sciences (chemistry/physics/biology/neurosciences)
just as a start. Then these actions can be extended (or be addressed simultaneously if sufficient funding
are available) to environmental sciences as well. c) Give visibility to those activities, via the appropriate
communications tools, to the local, national and international communities.
During the visit we have been presented with existence of various platforms. The colleague scientists give very often the denomination “platform” to unique equipment necessitating heavy investment.
The only true platform that service, at the periphery but efficiently, the activities of Nanoscience and
Nanotechnology was the chemistry federation platform (http://www.cp2m.u-3mrs.fr/home.htm ). The
true platform (clean room central facility) is awaited to come if AMU wants to make the enabling discipline
of Nanoscience and Nanotechnology a Marker in the future.
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During the visit the chemists showed a strong interest working together with the physicist, biologists and neuroscientists for the creation of nano objects for therapeutic and imaging technologies.
Moreover, chemists and physicists showed a strong interest, as well, for the conception and fabrication
of nanomaterials with targeted properties for high performance materials, microelectronics, energy and
environmental applications. The abovementioned interests are a strong indication that the small community of the Nanoscience and Nanotechnology at AMU can bring few important solutions to big challenges
that our society is facing today and even more tomorrow.
C. General and specific recommendations
In the above sections several specific recommendations have been proposed. Here below we present
the principal recommendation statement for the field of Nanoscience and Nanotechnology at AMU.
It is strongly recommended in order to increase the global visibility and maintain the high quality research in the emerging field of Nanoscience and Nanotechnology at AMU to establish a global
strategy, by putting together academic and industrial partners, in order to bring coherence in the
projects, avoid duplication in human/infrastructure resources and create urgently a clean room central facility integrating the state of the art infrastructure and the adequate human resources for the
Nanoscience and Nanotechnology of the 21st century at AMU.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Mathématiques
Experte : Goulnara ARZHANTSEVA, University of Vienna
Les mathématiques sont une forme absolue de liberté intellectuelle. Les mathématiciens ainsi que leurs
pairs en physique et en informatique théoriques tiennent particulièrement à cette liberté et à l’indépendance de
leurs choix de sujets de recherche, cruciales pour la créativité scientifique. Un développement naturel et non-programmé de la recherche fondamentale est une base indispensable pour la diversité de la recherche appliquée,
pour sa pertinence pratique ainsi que pour l’innovation compétitive, par conséquent aussi pour la prospérité
de notre économie et de notre société en général. Il est donc d’une grande importance de ne pas imposer de
chemin à suivre, mais d’instaurer de meilleures pratiques académiques et d’assurer un support inconditionnel et constant à la recherche et à l’enseignement des sciences fondamentales telles que les mathématiques.
La recherche en mathématiques dans la région de Marseille provient d’une longue et riche tradition.
À l’université d’Aix-Marseille, elle prend place spécifiquement à l’Institut de Mathématiques de Marseille
(UMR CNRS 7373), au Centre de Physique Théorique (UMR CNRS 7332), et, dans certaines directions de
recherches, au Laboratoire d’Informatique Fondamentale de Marseille (UMR CNRS 7279).
L’Institut de Mathématiques de Marseille (I2M, directrice : Raphaèle HERBIN) fut créé récemment,
le 1er janvier 2014, par la fusion du Laboratoire d’Analyse, de Topologie et de Probabilités et de l’Institut
de Mathématiques de Luminy. Quelques 162 chercheurs permanents et 136 chercheurs non-permanents,
dont 93 doctorants, travaillent à l’I2M sous les tutelles du CNRS, de l’université Aix-Marseille et de l’École
Centrale de Marseille dans des unités de recherches basées sur 3 différents campus : Château-Gombert,
Luminy et Saint-Charles. C’est un institut réputé en France et un centre pour la recherche et l’enseignement des mathématiques renommé mondialement.
Le Centre pour la Physique Théorique (CPT, directeur : Thierry MARTIN), fondé en 1968, possède actuellement 30 membres permanents et 20 membres non-permanents, travaillant sous la supervision du CNRS,
d'AMU et de l’université de Toulon et concentrant leurs recherches sur l’interface entre les mathématiques,
les simulations numériques et de nombreux domaines majeurs de la physique théorique. C’est le plus grand
laboratoire de France et un acteur international dans la recherche en physique théorique avec de nombreuses
interactions avec d’autres disciplines scientifiques comme, par exemple, la biologie et les sciences sociales.
Le Laboratoire d’Informatique Fondamentale (LIF, directeur : Liva RALAIVOLA), fondé en 2011 et
réformé le 1er décembre 2013, contribue fortement à la recherche dans les sciences mathématiques dans
divers sujets tels que la combinatoire, la logique et la recherche opérationnelle. Il emploie 65 chercheurs
permanents et 36 chercheurs non-permanents, dont 28 doctorants, et a principalement ses locaux à
Luminy avec quelques membres à l’École Centrale de Marseille et à l’Institut Universitaire de Technologie
(IUT) à Aix-en-Provence. La recherche au LIF atteint un niveau scientifique élevé et couvre un large spectre
de thèmes actuels dans l’informatique fondamentale et dans plusieurs domaines interdisciplinaires.
Toutes les unités de recherche susmentionnées sont partenaires de l’École Doctorale de
Mathématiques et d’Informatique de Marseille (ED 184), et du Labex Archimède (ANR-11-LABX-0033).
De plus, elles constituent deux fédérations : la FRUMAM (la Fédération de Recherche des Unités de
Mathématiques d’Aix-Marseille) et la FRIIAM (Fédération de Recherche en Informatique et Interactions
d’Aix-Marseille) qui rassemblent toutes les activités régionales d’informatique et de mathématiques.
Les mathématiciens de Marseille sont à l’origine de nombreux résultats mondialement connus,
souvent publiés dans les journaux les plus réputés. L’excellence de cette recherche mathématique est
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102
entre autre due aux interactions interdisciplinaires régulières et couronnées de succès avec les chercheurs
en physique et en chimie, en sciences de la vie et en médecine, en sciences sociales et en économétrie.
De nombreuses distinctions prestigieuses ont été décernées à moult mathématiciens de Marseille; en
particulier, à l’I2M : le prix Gay-Lussac Humboldt récompensa en 2014 Nikolai NADIRASHVILI du groupe de
l’Analyse Appliquée, Etienne PARDOUX (groupe de Mathématiques, Evolution, Biologie) et François Hamel
(groupe de l’Analyse Appliquée) furent cités dans le classement des "Highly Cited Researchers"; ainsi que de
nombreux prix nationaux : par exemple, le prix Jaffé de l’Académie des Sciences récompensa en 2012 Jean-Pierre
Labesse (groupe de Luminy). Beaucoup de chercheurs sont ou ont été membres de l’Institut Universitaire de
France (Michel BOILEAU, Patrick DELORME, François HAMEL, Pierre MATHIEU, Christian MAUDUIT, Etienne
PARDOUX, pour ne citer qu’eux). Nikolai NADIRASHVILI fut invité à donner un exposé à la section des équations
aux dérivées partielles au Congrès International des Mathématiciens en 2010 à Hiderabad en Inde.
Les mathématiciens marseillais sont à la tête d’un nombre remarquable de projets ANR couvrant
toutes les différentes équipes : 44 projets à l’I2M de 2010 à 2014, dont 14 avaient un coordinateur principal à Marseille et 4 projets au CPT. Ils sont aussi responsables de 20 groupes de recherche nationaux,
GDR : 16 à l’I2M et 4 au CPT. De nombreux projets A*Midex, projets européens et autres collaborations
internationales ainsi que plusieurs réseaux de recherches sont coordonnés par les mathématiciens de
Marseille. Deux financements de l’ERC (European Research Council) ont été obtenus récemment : par Boris
ADAMCZEWSKI et par Alexander BUFETOV, tous deux membres du groupe de recherche en Géométrie,
Dynamique, Arithmétique, Combinatoire et leurs interactions (GDAC).
Le niveau élevé de recherches en mathématiques à Marseille se reflète dans de nombreux classements internationaux. À titre d’exemple, les mathématiciens de Marseille sont les premiers de France
après Paris (l’Université Pierre et Marie Curie et l’Université de Paris-Sud) dans le dernier classement
de Shangaï. Ils sont 47èmes mondiaux (top 5 en France et seconds des universités de Méditerranée).
Les mathématiques sont aussi la discipline la mieux classée d’AMU.
La dimension internationale de la recherche mathématique conduite à Marseille est renforcée à travers
les nombreuses activités de recherche du Centre International de Rencontres Mathématiques (CIRM, UMS
822 CNRS-SMF). Le CIRM, actuellement dirigé par Patrick Foulon, est une fantastique ressource nationale pour
la communauté française des mathématiques et un centre de conférences reconnu à l’international. Des rencontres internationales, des conférences et des cours, ainsi que le mois thématique d’hiver prennent place au
CIRM, souvent co-organisés par les mathématiciens d’AMU. Le CIRM offre aussi une chaire de six mois, la chaire
Morlet, qui attire les meilleurs chercheurs dans de nombreux domaines des mathématiques à Marseille.
Dans leur ensemble, les mathématiciens de Marseille sont impressionnants de part leur excellence
académique. Ils forment un des importants pôles mathématiques de France, qui profite d’un rayonnement international grandissant et dont les recherches de pointe se portent sur toute une variété de sujets
de mathématiques pures et appliquées, couvrant la plupart des domaines des mathématiques modernes.
Le succès des mathématiques à AMU est bien évidemment dû aux mathématiciens qui travaillent
ici et donc, en particulier, à la longue tradition de recrutement des meilleurs spécialistes possibles (nous
reviendrons sur ce point par la suite). Cette performance et le placement au meilleur niveau autant dans
l’arène nationale qu’internationale sont dus à de nombreux facteurs, citons parmi d’autres la qualité des
recherches accomplies et le fonctionnement professionnel des équipes.
En ce qui concerne les recherches accomplies, j’ai eu l’honneur d’avoir un aperçu de ces dernières
durant le travail du COS le 22 septembre (visite à l’I2M et au CPT) et le 23 septembre (présentations du LIF,
de la FRUMAM, de la FRIIAM, et du Laboratoire Archimède). Voici un bref résumé des recherches présentées.
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• J’ai trouvé particulièrement intéressante la recherche présentée par Florence HUBERT (groupe de
l’Analyse Appliquée, recherche soutenue par le projet A*Midex "Pharmathotubule", en collaboration avec
le groupe de Stéphane Honoré du Centre de Recherche en Oncobiologie and Oncopharmacologie) sur la
modélisation mathématique et l’analyse numérique de la dynamique des microtubules, cible favorite des
agents utilisés dans les traitements du cancer et des maladies de dégénérescence neuronale.
• Les résultats sur les chiffres des nombres premiers présentés par Joel RIVAT (groupe de GDAC, recherche
soutenue par l’ANR "Munum", en collaboration avec Christian MAUDUIT) sont particulièrement forts. En partant
de la fameuse question "Les chiffres d’un nombre premier sont-ils (pseudo-)aléatoires ?", MAUDUIT-RIVAT
donne des réponses extrêmement satisfaisantes. Leur solution remarquable du problème de Gelfond (1968)
concernant la répartition de la somme des chiffres des nombres premiers dans des progressions arithmétiques
et leurs récents résultats généraux sur le Théorème des Nombres Premiers et le "Möbius Randomness Principle"
pour la suite de Rudin-Shapiro et certaines de ses généralisations en sont de très bons exemples. Ce sujet de
recherche est hautement compétitif comme le montrent les récents résultats de mathématiciens célèbres tels
que Jean BOURGAIN (Médaille Fields en 1994) et Terence TAO (médaille Fields en 2006).
• De nombreux résultats mathématiques intéressants ont été présentés par les membres du CPT :
sur des groupes quantiques et des représentations par Robert COQUEREAUX (équipe de Géométrie,
Physique et Symétries), sur des problèmes inverses et des applications par Jean-Marie BARBAROUX
(équipe de Dynamique quantique et Analyse spectrale) et sur des systèmes dynamiques séquentiels
et aléatoires par Sandro VAIENTI (équipe de Systèmes dynamiques et Théorie ergodique).
• Les résultats présentés par Jérémie CHALOPIN (équipe de l’Algorithmique Distribuée, en collaboration
avec Victor CHEPOI de l’équipe de l’Algorithmique Combinatoire, Recherche Opérationnelle, Panos
PAPASOGLU d’Oxford et Timothée PECATTE de l’ENS Lyon), donnent une nouvelle caractérisation
de l’hyperbolicité de Gromov des graphes à travers le jeu de gendarmes et voleurs et fournissent un
algorithme d’approximation pour calculer la constante d’hyperbolicité. Ceci est plutôt surprenant
compte tenu que l’hyperbolicité exprime une courbure négative et est habituellement vue comme
un concept géométrique et ne faisant pas partie de la théorie des jeux.
Comme mentionné ci-dessus, le choix, en particulier stratégique, des directions de recherche doit
être fait librement et indépendamment par les mathématiciens de Marseille eux-mêmes (et ils réussissent
cet exercice avec brio comme ils l’ont montré par le passé et le confirment dans le présent). La créativité
scientifique et l’excellence de la recherche doivent être les seuls guides.
En ce qui concerne le fonctionnement professionnel des équipes AMU, voici quelques réflexions,
accompagnées de recommandations concrètes. Il y a principalement 4 enjeux :
1. La lourdeur et la complication des processus administratifs suite à la fusion des
Universités et des laboratoires
Du point de vue des chercheurs, la fusion est désormais effective et enrichissante, mais pas encore
achevée de façon satisfaisante au niveau des procédures administratives internes. Cela concerne notamment l’enseignement : les horaires et l’attribution de salles de tous les sites se fait sur un seul programme informatique et apparemment cela ne marche pas. Un autre exemple est la lourdeur administrative interne à l’université lors de la préparation d’une requête et la réalisation d’un projet d’une envergure
conséquente tel que ceux de type ERC. Nombreux sont les chercheurs marseillais, mathématiciens en
particulier, qui pourraient déposer de telles demandes de fonds extérieurs. Le Président du Conseil européen de la recherche, Jean-Pierre BOURGUIGNON, partage cette opinion, en témoigne l’objet de sa récente
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visite à AMU. Les chercheurs doivent pouvoir se concentrer sur le contenu scientifique de leurs projets et
sur la composition de leurs équipes en se préoccupant au minimum des détails administratifs.
Il est donc tout à fait crucial de simplifier rapidement de manière significative toutes les procédures administratives internes, avec une décentralisation éventuelle de certaines procédures quotidiennes simples, la réservation de salles par site étant un exemple.
2. L’arrêt du financement de plusieurs projets de Labex et d’A*Midex
En dehors du développement de disciplines fondamentales, ces structures ont soutenu un certain
nombre de créations originales qui demandent de gros efforts. Citons notamment le Labex Archimède, dirigé
par Francois HAMEL, son programme de recherche en résidence, sa formation autour du doctorat (en 3 ans
de l’existence : 15 bourses post-doctorales, 11 doctorales et 2 de master, 7 stages), sa coopération avec le
CIRM (environ 19% du budget alloué au 31 décembre 2014) et ses nombreuses initiatives de transmission des
compétences et de technologie (semaine d’étude Maths–Entreprises, formations professionnelles courtes,
etc.). Mentionnons aussi le projet Licence Sciences et Humanités d’A*Midex, très novateur dans l’enseignement, porté par Gaëtan HAGEL, Isabelle KOCH et Thomas GLESENER. C’est le seul de niveau licence parmi les
9 projets sélectionnés par A*Midex. C’est l’un des plus grands succès d’AMU en enseignement des sciences,
avec un effectif qui a triplé en 3 ans. Le financement du Labex Archimède se terminera en 2019. La Licence
Sciences et Humanités a obtenu un financement de 3 ans qui s’arrête prochainement.
Il est donc indispensable de pérenniser le soutien financier aux doctorants et post-doctorants en
sciences fondamentales (équipes du Labex Archimède) ainsi que d’intégrer l’enseignement de Licence
Sciences et Humanités dans le cursus habituel des études.
3. Mobilité extrêmement difficile entre les différents campus
À titre d’exemple : le temps de transport (source RTM) entre Luminy et Château-Gombert est de 68
minutes. Fort heureusement, la décision de concentrer les mathématiciens d’AMU sur deux sites, celui de
Luminy et de Saint-Charles, a déjà été officiellement prise (j’en ai été informée lors du COS). Il s’agit maintenant de la mettre en oeuvre dans les plus brefs délais et le plus intelligemment possible. En particulier,
les principaux intéressés (les mathématiciens!) doivent disposer de locaux en suffisance et à la hauteur
de leur réputation nationale et internationale de premier plan.
4. Recrutement
L’I2M fait face à un renouvellement important de ses effectifs (retraites, avancements de carrière,
etc.) : environ 25 départs et 35 arrivées les 5 dernières années. Il est essentiel d’être attentif à ces fluctuations et de maintenir le nombre et le niveau des postes en les renouvelant.
Pour conclure, je tiens à féliciter l’ensemble des mathématiciennes et des mathématiciens marseillais pour leurs réussites scientifiques d’envergure. Ces derniers constituent une force considérable
pour AMU dans la recherche et dans l’enseignement. Les mathématiques sont au cœur de l’innovation
scientifique dans tous les domaines universitaires (y-a-t-il une science sans mathématiques?) et pour
les applications dans l’industrie. AMU a donc un avantage décisif devant des nombreuses universités en
France et à l’étranger, c’est pourquoi il est judicieux de garantir un soutien important et constant aux
sciences mathématiques de Marseille.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Mécanique, acoustique,
énergétique, procédés
Experts : Hassan PEERHOSSAINI, Université Paris Diderot
et Manuel GARCIA VELARDE, Universidad Complutense Madrid
GENERALITIES
This disciplinary field brings together the activities of four laboratories (IRPHE, IUSTI, LMA, M2P2
– see the nomenclature at the end), all of them having the UMR label of the CNRS and are members of a
research federation (Fabri de Peiresc). They constitute also the Labex MEC (Mechanics and Complexity). A
fifth research unit, LBA, whose activities are mainly focused on biomechanics completes this filed.
This disciplinary field has 284 full time researchers and technical staff as well as 190 Ph.D. students and postdoctoral fellows. The research focuses on continuous media, either fluid or solid and their
technological applications. The research aims to understand the behavior of the continuous media from
a fundamental knowledge of the way in which they deform, they flow the way in which the transport phenomena occur in these media and what happens when the chemical reactions are present. These activities
are organized in five main domains : Solid Mechanics, Acoustics, Fluid Mechanics, Energetic and Heat and
Mass Transfer, and Chemical Engineering.
The fundamental research in the above domains finds its applications in the fields such as :
• Industrial challenges : transport, energy, building, manufacturing and process industry...
• Natural environnement, univers : sea environment, risks (fires, waves, pollution)...
• Life systems : blood flow, trauma, imaging, implants...
Despite this diversity of research topics, the cross-disciplinary approaches and multidisciplinary
research objects bridge the domains of investigation and gives a global coherence to this disciplinary field.
Aix-Marseille University with an internationally leading record over the last four decades is a major
global player in this disciplinary field (2nd French research centre in Mechanics). A great scientific potential
exists, with the presence of leaders having international recognition and young promising talents. Six of
them have received prestigious national awards from the French Academy of Sciences and the French
Society of Physics. It is to be mentioned that the Gold Medal Ya. B. Zeldovich of the ‘Combustion Institut’
was awarded to P. Clavin in 2014 and M. Lebars obtained the Bronze medal of CNRS in 2012.
Three scientists of this disciplinary field are members of the ‘Institut Universitaire de France’ and
one is a member of the French Academy of Sciences.
A major issue is the search and eventual appointment of young, middle age and senior professors/
researchers.
AMU Ph. D. fellows should not be appointed at AMU right after getting their diploma, save exceptional cases and even so this should be very rare. Rather they ought to be forced to go away for a while (one
to three-year postdoc training/development) even if there is the prospect of later on returning to AMU.
COS 2015
106
For the younger it is advisable to look for promising young postdocs in an open call advertised in
places like Nature, Science, some of the EU sites or other (via colleagues).
For middle age scientists the target should be those before becoming too high ranked in science,
hence individuals already on the way to “celebrity”.
For senior scientists the target should be well established (or almost established) colleagues, including Nobel
laureates or similar, willing to come or retire to the nice setting of the Mediterranean Aix-Marseille region. This has
been frequently done in the Southern and SW states of the USA (there is no compulsory retirement in the USA for
reason of “discrimination because of age”). Needless to say if the opinion is that they are potential candidates for
Nobel Prize or similar it would be perfect. Their appointment should be accompanied with the attraction of a number
of postdocs –with or without Faculty rank - always with appropriately reduced teaching load, and fellowships for Ph.
D. students, thus creating strong groups in various fields of research. This worked quite well in the University of Texas
at Austin where President Norman Hackerman around 1968 appointed six high level senior scientists, five of which
were awarded the Nobel Prize while at UT Austin. Later on these Nobel laureates attracted several other Nobel laureates, other very high level senior scientists and indeed numerous bright postdocs and Ph. D. students. Retired great
scientists create “appropriate atmosphere” for the growth of science and the best frontier-teaching.
The Jurys for appointments should have a minimum of half “foreign/international” members, the
other half or less being AMU professors.
In all cases the “human factor” should be taken into consideration as well as the appropriate
Department/Institute/Labo where they should be appointed. For the former it seems of interest to include
in AMU members of Jurys professors of disciplines other than those directly related to the case under consideration. Including a professor from the Humanities while deciding about a position in the Sciences, and
viceversa, might prove useful to secure pluri/inter or trans-disciplinary work. Besides, save exceptional
cases, it would help identifying individuals capable of easy communication and eventually fertile collaboration with others at AMU. Redundancy should also be avoided while forcing cross-fertilization, cooperation
among research groups, should this be reasonably possible. Example: if a Department/Institute/Labo is working at a Hospital and there is the demand of a position for a researcher/professor in the areas of Physics,
Mathematics, Numerical Analysis or similar, the President should explore the existence of another AMU
Department/Institute/Labo where such an expert may already exist or may be also needed as a valuable
addition. No position for a researcher/professor in the areas of Physics, Mathematics, Numerical Analysis
or similar, should be offered for the Department/Institute/Labo working at a Hospital. The same argument
should apply verbatim in the opposite direction(s). Rather the President should offer to the Department/
Institute/Labo working at the Hospital more positions with MD curriculum while offering one or more positions –should this be needed- to the other Department/Institute/Labo indicating –looking ahead - the
contract condition or formal commitment of cooperating together. The President may add as a bonus to
both centers a lump amount of money or, better, a three-year specific grant to encourage such cooperation.
It is a hard task, and quite difficult for the President of AMU, yet in view of the (relatively modest)
budget of AMU it seems a necessity to spot the appropriate Departments, Institutes or Labos where
to invest. The budget of AMU may take decades before reaching that of Harvard, Stanford, Cambridge,
Oxford, UC Berkeley, MIT, CALTECH… or similar in France. This imposes a serious consideration. The situation at AMU apparently demands eclecticism and equanimity (in the extreme “coffee for everybody”) from
the President. But this is against progress in science and quality.
Once individuals or groups are spotted as the most promising to grow in quality and international reputation enough means should be added for a reasonable period of time to secure their viability. At the same time
those individuals or groups ought to look for funds alien to AMU budget to eventually become self-supporting.
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Applied research is on the one hand simply (basic) research leading to applications. On the other hand
having laboratories from industries in (or nearby-linked to) AMU campus(es) seems a valuable approach already
successful at places in the USA, the UK, Switzerland,… and France (example CERFACS, Toulouse). AMU space
should be shared and personnel should work together with private companies or similar in the same centers.
Visibility to attract students may be fostered by using internet offering series of video recorded “master
lectures” from appropriate AMU staff or visitors. Needless to say “open doors” days may attract youngsters
from the nearby Secondary Schools. Yet the attraction of foreign students should not be neglected.
Cross-communication (joint Colloquia, lab visits, “federation” of labs,…) should be encouraged by the
President offering economic support if synergies are identified in practical terms (writing papers together
individuals from different centers). The President should always be looking for synergies with a sound part
of AMU budget or money from alien to AMU sources and prizes.
The President of AMU should incorporate and make appropriate use of the inherited legacy accumulated by the preceding three U A-M universities, like Honorary Doctors, Visiting Professors and the like.
These days in the corridor of the President’s quarters only those Honorary Doctors from the reunification
time on are listed. Finally, the President should provide every year a list of individuals, groups, etc to be
highlighted with honor (the yearly Presidential list of Honor) for their overall excellence and their share in
the elevation of the rank of AMU at the international and domestic levels.
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Science of Mechanics among other scientific fields
The study and research in the area of Mechanics (at large, adding Acoustics and parts of Engineering
science) has a long tradition in the Marseille region. At present the overall level of such research is excellent with
signs of international leadership. However this is a research domain where results are seldom spectacular, at
variance with other fields of science like biochemistry, biotechnology, high energy physics, astrophysics or electronics, to mention a few. Unlike the fields mentioned above a Nobel laureate in Mechanics is not to be expected.
Yet its potential for the benefit of human kind must be duly appreciated. Scientific and technological achievements, inventions, in the domain of Mechanics have been beneficial for us since the birth of the Human species !
In the industrial sector (aeronautics, astronautics, terrestrial or marine transports, energy-small and large
scale production, materials science and engineering, safety-explosions or other in nuclear power plants, environment-pollution,…) quite many problems demand solid and affordable solutions which could be provided
by research at universities and laboratories at the forefront of basic science. The same applies verbatim to
scientific domains like earth and atmospheric sciences, astrophysics, medicine (micro-instruments, micro-fluidics, nano-medicine, blood circulation, heart dynamics, neuro-physics,…), biology (growth and development
embracing humans, animals and plants), etc. To give a single illustration of a basic problem affecting several
domains in science and the engineering applications, consider turbulence. As in the past couple of centuries, its
understanding (one too many problems) in 2015 still defies the most prominent brains in the science of fluids.
It is not common in the domain of Mechanics to have publications with lots of citations. Take, for
instance, scientific journals like the Journal of Fluid Mechanics or the Physics of Fluids. Their impact factor
does not or barely reach 3 but, for the experts, they are the leading top journals where to publish the most
rigorously controlled results in the science (physics, mathematics) and engineering of fluids. Quite a number
of results in Mechanics go directly to text-books and the uses of engineers, once problems are solved.
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Mechanics in AMU
The recently created « Fédération de Recherche Fabri de Peiresc », embracing IRPHE, LMA, M2P2 and
IUSTI with added LBA, has outstanding scientists in a variety of subfields of Mechanics (at large). May be
too many subfields/problems are covered by them which if reduced could lead to stronger impacts in science
and the society (technology by-products). Further, some lines of research may be better off by increasing the
number of scientists involved as otherwise they may not reach a threshold level for high international impact.
More Ph. D. students and, most important, more postdocs should be attracted to match with the number
of established researchers. May be a more coordinated cooperation –ruling out apparent signs of competition- among members of the Federation could lead to achievements of a higher level also helping in the above
mentioned limitations. This is not easy to foresee as breakthroughs and the like are not necessarily the result of
cooperation but rather the result of a brilliant mind, be theorist or experimentalist, who could be working alone.
Yet cooperation offers an atmosphere for exchange and discussion of ideas, methodologies, including breaking apparent barriers between disciplines. The Chateau Gombert technopole site is a place where this is to be
expected. The Directors of the above mentioned institutes/laboratories must take actions to foster encounters
of their scientists going beyond common seminars or colloquia. Encouraging visits to experiments underway
and informal encounters over coffee could bring opportunities. This is to be also encouraged by the President of
the AMU by offering, say, lump sums of money or specific grants for such collaborative research. Writing joint
scientific publications (journal articles, review papers or research frontier monographs) together members of
the various Laboratories should be encouraged by the President of AMU. Research frontier monographs may
not offer huge international impact but they are a sign of international authority in a given field of science.
Research products could be incremental, radical or disruptive. Breakthroughs belong to the latter two.
Incremental contributions build upon existing knowledge, occur continuously in a particular field of research,
and may be needed to lay the ground for other possibilities. It is the degree of quality that discriminates
products (like publications) of such research. Incremental research should not be ruled out from the aims
of a research Institute, particularly in the experimental approach to a problem where data might be useful/
needed for future research. Radical additions to a field of research produce fundamental changes in it though
not creating a new paradigm which is the result of disruptive contributions to science (a case so rare we
may discard in a first approach). Radical additions may be the result of freedom in the scientists’ approach
to problems. But it may also be the result of focused (internationally oriented) research encouraged by the
President or the need of satisfying demands from society or the industries around AMU. What appears as
incremental or radical in the research production of the « Fédération de Recherche Fabri de Peiresc » ?
In view of the assumed complete freedom of scientists to proceed as independent minds, the research lines
taken by the Institutes/Laboratories visited seem well chosen, and are having development matching high international standards. Let us insist that it seems they could do better by deepening the research collaboration inside
the Fédération de Recherche Fabri de Peiresc. Just, for illustration let us highlight lines of research where AMU is
at the forefront of international research with significant contributions from “incremental” to “radical” or beyond.
Highlighted research lines (as of 2015) in AMU
Subjects 
• Fragmentation of solids and liquids, various aspects of mixing (see also the three following
items/Multiphase flow, Granular flows and Flow and heat transfer) [NB : it would be significantly
strengthened if several more postdocs join the line aiming at fertile cross-cooperation within the
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“Fédération”. This would eventually lead to becoming quite influential in the international arena, and
–more down to earth- of practical usefulness to scientists and engineers in the AMU and Marseille
neighborhood].
• Multiphase reactive flows, various aspects of combustion processes including fires in realistic
settings [NB : in view of the quality of the scientists involved in various bits, may be new imported
leadership and a deeper cooperation among different groups inside the “Fédération” would certainly
lead to “radical” outputs both in basic science and applications].
• Granular flows, powders, suspensions, dispersed media, and complex fluids [NB : a significant
added value would be achieved if several more postdocs join these research lines focusing on
appropriate cross-cooperation within the “Fédération”. Furthermore, for this line of research and
the one immediately following/Flow and heat transfer (also applicable to the preceding two items/
Fragmentation and Multiphase reactive flows), the link with geoscientists and Regional services of
civil defense working around AMU should be established to provide basic science amenable to help
solving problems like the transport and elimination of pollutants, evolution of sediments and even
magmas, etc].
• Flow and heat transfer (including various convective processes), transport across membranes, phase
transitions and interfacial dynamics [NB : it seems advisable attracting several more postdocs
aiming at cross-cooperation within the “Fédération”. Adding the consideration of solute-and thermohydrodynamics of porous media, wetting and spreading features in the dynamics would complete
the scope of the present approach to problems. For more see item above/Granular flows].
• Rotational flows of significance in geophysics (large scale problems).
• Aerodynamics (various aspects including the role of poroelastic skin/artificial hairy surface for flow
control, vortex structures) [NB : a strong interaction with Direct Numerical Simulations colleagues
would significantly strengthen this activity].
• Wave dynamics in realistic settings (heterogeneous porous media) and shock dynamics (multiphase
and reactive flows) [NB : in view of the quality of the scientists involved in various bits, a deeper
cooperation among different groups inside the “Fédération” would certainly lead to “radical” outputs
both in basic science and applications].
•
• Biomechanics (fluids and solids) with clinical applications (blood flows in realistic settings, spine
injuries) [NB : worth noting, as a significant merit, is the pluri-disciplinary albeit unifying approach
followed in this line of research involving researchers from various disciplines, incorporating MD
hospital practitioners. The addition of several appropriate postdocs enhancing the essential
ingredient of a tight relation between scientists of the various disciplines and practices involved
would significantly strengthen this research and engineering line with real usefulness to MD hospital
practitioners].
• Mechanics of plants (structural growth processes, fluid-solid interactions significant for
understanding nutrient transport processes) [NB : an essential ingredient is to establish a tight
relation with agricultural centers/groups/societies, domestic or otherwise].
• Numerical fluid dynamics (for basic science and otherwise, like understanding dynamic processes in
plasmas in Tokamaks; see also below under computational methods) [NB : in view of the quality of
the scientists involved in various bits, a deeper cooperation with other groups inside the “Fédération”
COS 2015
110
would certainly lead to further “radical” outputs both in basic science and applications. Furthermore
widening the scope with an eye on more diverse aspects of fluid mechanics should be encouraged].
• The LMA has now a new building in the Chateau Gombert technopole site. In view of its past
achievements of high international standard doing theory, numerics and experiments in several
research lines, like various aspects of solid mechanics (including thermo-mechanics), nonlinear
vibrations, micro-mechanics, acoustics-musical and otherwise (human neuro-bio-acoustic processes,
underwater, seismic and seismological phenomena), etc has an extraordinary opportunity, when
its up-dated new experimental facilities are completed, of attaining research results of radical
character [NB : the LAM scientists and engineers would benefit a lot from the cross-communication
and collaboration with their outstanding colleagues working already at the site in the various other
centers/laboratories, and vice versa!].
Methodologies 
• Diagnosis (optical) and image processing [NB : cross-communication within the “Fédération” seems
a must for the benefit of them all].
• Computational methods/codes (including software packages) for fluid dynamics/complex flows/
flows with complex fluids/complex jets [NB : in this research line we clearly have an example of
“radical” contributions to basic science with engineering applications].
Conclusions and Final remarks 
Laboratories which constitute this field are among the well reputed world class research laboratories
in their corresponding fields. They have strengthened research in their traditional subjects and launched
with success innovative topics. Well established internationally renowned scientists co-habit with young
promising talents and create a stimulation environment of discovery and knowledge production.
The quality of scientific work is very high evidenced by publications in the very selective journals
and also by awards obtained by the members of this disciplinary field. The research is a balanced mixture
between the “fundamental” and “applicable” research. This combination has attracted the attention of
the industrial partners who contribute to the development of this research and apply its results to their
products and processes. The number of industrial or institutional contracts is high.
New directions of research of high scientific potential and in coherence with the socio-economical
priorities are adopted. This research is directed to the main challenges of humanity in the 21th century.
Very high quality research facilities have been devised and installed in addition to the existing equipments. In conjunction with advanced computing methods developed in this field, the site of Château
Gombert constitutes now a high lieu of science and engineering in France. To enhance this dynamic it is
suggested that the President appoints an ad hoc committee to provide advice for planning what is to be
done with the budget and the allocation of permanent positions (including promotions or the import of
new scientists or engineers) for the best of AMU as consequence of specific actions on the “Fédération de
Recherche Fabri de Peiresc”. Once recommendations are submitted and accepted by the President, then
bureaucratic constraints should be reduced to a minimum thus giving confidence and freedom to the
individuals or groups chosen for such specific actions.
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Specific recommendations are given for each research topic in the section “Highlighted research lines”.
Nomenclature :
(LMA)  : Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique
(LBA)  : Laboratoire de Biomécanique Appliquée
(IRPHE)  : Institut des Phénomènes Hors Equilibre
(IUSTI)  : Institut Universitaire des Systèmes Thermiques et Industriels
(M2P2)  : laboratoire de Mécanique, Modélisation et Procédés Propres
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Optique, photonique
Expert : Sylvain ALLANO, PSA PEUGEOT CITROËN
1. L’activité scientifique des unités concernées par
ce champ, leurs positionnements national
et international, et leurs plateformes
Les cinq unités de recherche impliquées dans le champ « Optique-Photonique », qui sont des unités
mixtes CNRS-AMU, sont toutes de très bonne qualité scientifique et sont reconnues dans la communauté
française de ce domaine. Leur production scientifique est remarquable et elles sont très bien positionnées au
niveau international. Les données bibliographiques fournies confirment sans ambiguïté cet excellent positionnement. Elles disposent toutes de plateformes technologiques très bien équipées et ouvertes telles que
les plateformes laser ASUR et LaMP ou l’Espace Photonique, mais elles manquent de personnels techniques
pour assurer dans de bonnes conditions le fonctionnement et la maintenance de ces plateformes.
2. Les partenariats industriels et la valorisation
des résultats scientifiques
Ces cinq unités de recherche ont toutes une forte activité partenariale avec des acteurs industriels
de tout premier plan qui leur reconnaissent une expertise scientifique et technologique de niveau international. Le pôle de compétitivité OPTITEC constitue d’ailleurs pour ces unités de recherche, qui sont partenaires actifs du Carnot STAR, un remarquable terrain d’action pour nouer des partenariats industriels.
Une partie des résultats scientifiques produits par les cinq unités de recherche fait l’objet de dépôts
de demande de brevet. On peut toutefois estimer que le nombre de demandes de brevet déposées sur la
période 2010-2014, - 16 – est bien faible au regard du nombre de chercheurs et d’ingénieurs impliqués dans
le champ « Optique-Photonique » - plus de 200 -, et qu’il y a manifestement une marge de progrès en
matière de valorisation générant des droits de propriété industrielle.
3. Synergies entres les unités de recherche
« Optique-Photonique »
Un point positif est qu’il n’existe pas de redondance dans les programmes de recherche respectifs
des équipes « Optique-Photonique » des cinq unités. Chacune d’entre elles a un périmètre scientifique
spécifique et on peut vraiment souligner une complémentarité remarquable de ces périmètres scientifiques, ce qui fait du site de Marseille un lieu unique en France, voire en Europe, pour proposer un très large
spectre de l’optique et la photonique.
Les chercheurs des cinq unités de recherche se connaissent bien, échangent régulièrement malgré
l’éloignement relatif entre les campus de Luminy et de Saint-Jérôme, et n’hésitent pas à construire
ensemble des projets de recherche impliquant des expertises complémentaires. Pour autant, ces synergies présentent la plupart du temps un caractère informel.
COS 2015
113
L’Institut A*Midex a d’ores et déjà permis de mieux structurer les collaborations entre chercheurs
du champ « Optique-Photonique » notamment en les incitant à répondre ensemble à des appels à projet
initiés par l’Institut, avec à la clé un taux élevé de réussite parmi les plus élevés des champs disciplinaires
d’AMU.
Pour autant, les unités de recherche « Optique-Photonique » sont faiblement impliquées dans des
projets attachés à des challenges sociétaux, et leur participation à de futures actions interdisciplinaires
devraient contribuer à y remédier.
4. Contribution du champ disciplinaire « OptiquePhotonique » à des actions interdisciplinaires :
Les cinq unités de recherche du champ disciplinaire « Optique-Photonique » sont suffisamment
excellentes dans leurs domaines scientifiques respectifs pour pouvoir prétendre intégrer des actions
interdisciplinaires.
Il est évident qu’elles sont éligibles pour intégrer une action interdisciplinaire « Nanosciences », à la
fois en termes de simulation, de matériaux ou de procédés.
La contribution possible de ces cinq unités de recherche est étudiée dans d’autres actions
interdisciplinaires :
a- Participer à une action interdisciplinaire « Instrumentation »
Si l’instrumentation pour applications spatiales est bien une thématique scientifique en tant que
telle du LAM, pour les quatre autres unités de recherche, l’instrumentation relève soit du champ des
équipements et procédés indispensables pour observer et caractériser des phénomènes physiques, soit
des applications possibles de composants optiques-photoniques et/ou de procédés d’élaboration de ces
composants ou mettant en œuvre des lasers ou autres sources optiques. Cet état de fait induit un large
spectre de couverture pour l’Instrumentation au regard du champ disciplinaire « Optique-Photonique ».
Une difficulté qui pourrait être rencontrée dans le montage d’une action interdisciplinaire
« Instrumentation » réside alors dans la nécessité de devoir choisir un domaine particulier pour cette
action interdisciplinaire.
Une première voie serait de limiter le champ de l’instrumentation à celui des applications spatiales.
Cette voie est envisageable du fait de la complémentarité d’expertise des cinq unités de recherche mais
elle pourrait présenter l’inconvénient d’atteindre à terme une saturation du volume d’activité interdisciplinaire du fait du caractère spécifique et du nombre nécessairement limité de projets mettant en œuvre
ces instruments.
Une autre voie envisageable serait celle de l’instrumentation pour les sciences de la vie et en particulier l’instrumentation médicale. Ce domaine d’action interdisciplinaire est à l’inverse particulièrement
vaste, mais il est déjà très pratiqué sur d’autres sites universitaires en France et en Europe. Les équipes qui
seraient impliquées dans une action interdisciplinaire « Instrumentation médicale » ont suffisamment de
potentiel scientifique pour atteindre à terme en synergie un niveau de compétence leur permettant d’être
scientifiquement compétitifs, à la condition qu’elles s’associent à des partenaires industriels clés dans
ce domaine, ce qui est déjà le cas pour plusieurs équipes des cinq unités de recherche et qu’elles aillent
chercher des compétences dans d’autres unités de recherche d’AMU relevant du domaine des sciences de
la vie. Une telle action interdisciplinaire demanderait de déployer beaucoup d’efforts en organisation et en
animation.
En réponse à la question posée au Comité, l’Instrumentation ne devrait pas apparaître comme un sujet
prioritaire pour Aix-Marseille Université.
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b- Participer à une action interdisciplinaire « Sciences et technologies avancées pour la
santé /imagerie »
Les domaines d’expertise scientifique des cinq unités scientifiques du champ disciplinaire « OptiquePhotonique » seraient largement contributeurs à une action interdisciplinaire « sciences et technologies
avancées pour la santé » sur son volet imagerie. Par ailleurs, il existe déjà de nombreux projets interdisciplinaires impliquant des équipes des cinq unités de recherche et des équipes d’unités mixtes de recherche
du domaine médical. On dispose ainsi à la fois d’une grande expérience de projets interdisciplinaires –
permettant ainsi un « départ lancé » -, d’un important potentiel humain, d’une large palette d’expertises
scientifiques et technologiques et d’un remarquable ensemble de plateformes technologiques qui pourraient être mises à la disposition de futurs projets interdisciplinaires à l’interface de l’optique-photonique
et du domaine médical.
Le champ disciplinaire « Optique-Photonique » a ainsi toute sa place dans une future action interdisciplinaire « Sciences et technologies avancées pour la santé/imagerie ». S’agissant du domaine de la
« e-santé » pour lequel le comité est appelé à se prononcer, le champ disciplinaire « Optique-Photonique »
pourrait éventuellement y contribuer en étudiant et intégrant des capteurs dédiés mettant en œuvre des
technologies optiques-photoniques. Ce serait de toute façon à la marge et ne constituerait pas une contribution majeure susceptible d’emporter la décision de lancer une telle action.
c- Perspectives d’une action pluridisciplinaire « Sciences et Technologies avancées pour
des énergies nouvelles »
Les cinq unités de recherche du champ disciplinaire « Optique-Photonique » disposent de compétences scientifiques qui permettraient de contribuer à une action interdisciplinaire sur les énergies
nouvelles qui rassemblerait des unités de recherche relevant des domaines prioritaires « Energie »,
« Environnement », « Santé et sciences de la vie », « sciences et technologies avancées » et « Sociétés,
Cultures et Echanges ».
Cette action interdisciplinaire « Energies nouvelles » comporterait en particulier un volet « Energie
solaire » pour lequel des technologies optiques-photoniques seraient mises en œuvre pour concentrer la
lumière solaire et pour la convertir en une autre forme d’énergie. Les composants optiques actifs et passifs, ainsi que les procédés d’élaboration de ces composants et de conversion d’énergie seraient étudiés
par des unités de recherche.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Physique, Astronomie,
Physique des particules, Cosmologie
Experts : Catherine CESARSKY, CEA Saclay
et Eric SONNENDRÜCKER, Max-Planck-Institute
Présentation du domaine
Ce champ disciplinaire regroupe d’une part la physique des particules, des astroparticules, la formation et évolution des étoiles et des galaxies et la cosmologie qui est structurée dans le cadre du Labex
OCEVU (Origins, Constituents and Evolution of the Universe) auquel en plus des laboratoires marseillais (CPPM, CPT, LAM) participent également des équipes de Toulouse et de Montpellier. Les thèmes de
recherche de ces équipes sont la physique des particules, théorique ainsi qu’expérimentale autour du
LHC au CERN et également au moyen d’expériences hors accélérateur, l’étude du système solaire et des
exoplanètes, l’étude de la structure, formation et évolution des galaxies, et la cosmologie.
D’autre part on y trouve la physique des plasmas et la physique atomique qui fait intervenir plusieurs
laboratoires (PIIM, CPT, M2P2) coordonnés dans le cadre de la composante Fusion du Pôle de Recherche
Intersectoriel et Interdisciplinaire (PR2I) Energie. Finalement, un groupe du PIIM, en liaison avec le LAM,
simule en laboratoire la matière organique dans divers sites d’intérêt astrophysique.
Ces deux thématiques s’insèrent dans le PR2I Sciences et Technologies Avancées.
Appréciations sur l’excellence et la pertinence de la recherche
Thèmes scientifiques et qualité de la recherche
L'astrophysique et la physique des particules sont des disciplines fermement établies depuis longtemps à Marseille. Aujourd'hui, AMU comprend un grand laboratoire dans chacun de ces sujets, en partenariat avec le CNRS: le laboratoire d'astrophysique de Marseille, LAM, qui a regroupé les activités de la
région en instrumentation au sol et dans l'espace, et le Centre de Physique des Particules de Marseille,
ou CPPM, dédié à la physique des particules en accélérateur et hors accélérateur. Ces deux laboratoires
sont extrêmement forts en instrumentation. Ils sont fortement impliqués dans les grands programmes
européens, à l'Agence spatiale européenne ESA, à l'Observatoire européen austral ESO, et au CERN. Ils
poursuivent également d'autres projets dans des collaborations avec des pays d’Europe, ou avec les ÉtatsUnis, ou même pour le LAM avec la Chine ou le Japon.
A l’échelle française ou européenne, le LAM est historiquement l'un des laboratoires les plus avancés en
optique. Il a construit des instruments pour l’espace et le sol, en particulier le spectromètre VIMOS pour le VLT
de l’ESO, et est aujourd'hui à la tête du consortium qui doit livrer un Spectro-photomètre Proche Infrarouge,
NISP, pour la mission spatiale européenne Euclid, dont le lancement est attendu en 2021. Il continue en parallèle
à réaliser des développements en optique avancée, avec de nombreuses applications dans d’autres disciplines.
Les thèmes scientifiques de prédilection sont, d'une part, l'étude des systèmes planétaires tant dans le système
solaire qu’autour d’étoiles autres que le soleil, s’attachant en particulier à comprendre la formation des planétésimaux et des planètes. D'autre part, le LAM s'intéresse à la physique des galaxies, l'évolution des galaxies et
COS 2015
116
celle des structures, et finalement à la cosmologie. Dans ce but, avec VIMOS, qui peut prendre 6000 spectres à
la fois, les chercheurs du LAM prennent part avec succès à de grands sondages de régions du ciel, pour recenser
les galaxies lointaines, mesurer leurs distances, donc leur âges, leurs masses, leurs compositions chimiques,
leurs luminosités. Le LAM est impliqué également dans la construction d’instruments similaires à VIMOS pour
le futur, en particulier pour le principal télescope japonais, et s’implique fortement avec l’ONERA dans l’optique
adaptative pour l’un des premiers instruments du futur télescope extrêmement grand ELT de l’ESO. On peut
remarquer aussi la petite équipe qui modélise depuis plusieurs décennies la structure des galaxies spirales, qui
jouit d’une grande reconnaissance internationale. Dans les travaux futurs du LAM, une place essentielle est
donnée d'une part à la caractérisation des exoplanètes, et d'autre part à l'étude de l'énergie noire qui accélère
l'expansion de l'univers, deux des sujets les plus brulants de l'astrophysique contemporaine.
Signalons également la très intéressante activité en astrochimie du PIIM, laboratoire de physique
des interactions ioniques et moléculaires, associé au LAM ; c’est là un bel exemple de pluridisciplinarité.
Ces travaux prendront une ampleur supplémentaire avec l'arrivée au laboratoire en 2016 de l'un des chercheurs français les plus avancés dans ce domaine, pour traquer l’apparition de la vie, en simulant l’évolution de composés organiques solubles provenant de météorites au sein de l’océan terrestre primitif.
Le CPPM se trouve tout naturellement être l'un des nombreux laboratoires européens impliqués dans
l'instrumentation du LHC du CERN, et a donc sa part de la gloire dans la découverte récente du boson de
Higgs. Il participe à deux expériences, ATLAS et LHCb. Dans chacune de ces expériences, il joue un rôle qui
met bien en valeur son expertise particulière, par exemple pour les détecteurs pixélisés. En parallèle il a un
important programme de recherche en physique des particules hors accélérateur, au sol ou même sous la mer
pour l'étude des propriétés des neutrinos et la recherche de neutrinos de haute énergie. Il aborde la cosmologie avec des méthodes utilisées généralement par les astronomes, en faisant, comme le LAM, de grands
relevés dans le ciel, le plus souvent avec des mesures et des buts différents. Tout en participant à certains
des programmes du LAM aux télescopes de l’ESO, le CPPM a des collaborations avec des laboratoires américains pour des observations du ciel et pour le futur télescope LSST, pour lequel il doit également fournir un
équipement. Enfin, il aborde le spatial en contribuant à l'instrument d’EUCLID emmené par le LAM, le NISP.
Pour ses activités en cosmologie, le CPPM tire profit de l'expertise d'un troisième laboratoire, le Centre
de Physique Théorique, CPT, qui est le plus gros laboratoire de Physique théorique en France. Le CPT est très
bien placé pour l’interprétation des résultats d’EUCLID et en particulier pour jauger de leur impact sur la compréhension de l‘énergie noire. Ce laboratoire est également à la pointe de la recherche internationale sur la
chromo dynamique quantique sur réseaux (lattice QCD) qui leur a permis de mesurer de manière extrêmement
fine la masse des particules élémentaires avec notamment un article récent dans Science, en collaboration avec
Budapest et Wuppertal, mettant en évidence une différence de masse infime entre le neutron et le proton.
Le CPT abrite également une équipe pionnière sur la théorie de la gravité quantique à boucles, qui
rivalise avec la théorie des cordes pour quantifier la gravitation. Il s’agit de recherche à haut risque, mais
avec un potentiel de découverte et de reconnaissance très important.
Ces trois laboratoires sont regroupés au sein du Labex OCEVU, en collaboration étroite avec des équipes de
Toulouse et de Montpellier, pour travailler sur les origines, les constituants et l’évolution de l'univers. L'existence
de ce Labex a permis d'obtenir des moyens et du personnel pour leurs projets les plus ambitieux. Par ailleurs ces
laboratoires tirent grand profit de l'Idex A*Midex ; ainsi, le LAM a obtenu trois chaires d'excellence.
La compétition internationale est extrêmement forte sur les thèmes abordés par ces laboratoires.
Néanmoins, ils ont chacun une place reconnue dans leurs sujets propres. Par exemple, le CPPM a participé
à la découverte du boson de Higgs, et cherchera maintenant à déceler des annonciateurs de la nouvelle
physique dans les futures données du LHC. Les résultats sur la formation des galaxies et des grandes
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structures de l'univers des grands relevés de galaxies effectués par le LAM avec VIMOS, un instrument
qu'il avait développé et qui est placé au foyer d’un télescope du VLT de l’ESO, amène des résultats uniques.
Les autres laboratoires du domaine ont une synergie autour des activités fusion d’A*Midex. Le laboratoire PIIM de physique des interactions ioniques et moléculaires a presque l’intégralité de ses activités
autour de la physique atomique et de la physique des plasmas. Cinq des sept équipes du PIIM contribuent
aux recherches sur la fusion magnétique en collaboration avec le CEA de Cadarache, ceci aussi bien pour
des activités en physique des plasmas, qu’en physique des matériaux. Le PIIM participe à tous les quatre
projets sur la fusion financés par A*Midex et en porte deux. Il a également bénéficié de deux chaires
d’excellences dans ce cadre. À noter également qu’un membre du PIIM assure la direction de la fédération
CNRS qui regroupe tous les laboratoires français travaillant dans le domaine de la fusion magnétique, le
site AMU étant le plus gros partenaire de cette fédération.
Les thématiques de recherche du PIIM sont très larges et en font un très bon laboratoire universitaire de physique des plasmas et de physique atomique axé sur les aspects fondamentaux de la discipline.
Néanmoins, ils ont parfaitement su répondre aux évolutions récentes dans leur domaine, avec notamment
l’installation du réacteur international ITER dans la région et l’évolution du Tokamak Tore Supra du CEA
de Cadarache vers WEST, une nouvelle forme de confinement du plasma permettant de faire des études
importantes pour ITER dans le domaine des interactions plasma-paroi. L’expertise du PIIM dans les plasmas
de bord et l’interaction plasma-surface est particulièrement demandée pour ce dernier aspect. Une collaboration très fructueuse dans le cadre d’A*Midex a pu être mise en place avec une équipe de mécanique des
fluides numérique du M2P2, des mathématiciens d’I2M et du CEA de Cadarache pour le développement de
codes 2D et 3D très compétitifs au niveau international pour l’étude de la turbulence de bord. Ces laboratoires
bénéficient de plusieurs financements dans le cadre du consortium européen EUROFusion sur la fusion par
confinement magnétique et sont très visibles au niveau international dans le domaine.
Le Centre de Physique Théorique (CPT) a également une équipe de physique théorique d’excellent
niveau, principalement autour du développement et des applications de méthodes hamiltoniennes en
physique atomique et des plasmas. Les interactions de cette équipe avec les autres équipes du domaine
commencent à se développer.
Ouverture et attractivité de la recherche
Les composantes expérimentales en physique des particules et en astrophysique sont en raison de leur
champ disciplinaire rattachées aux grands projets de leurs domaines et sont donc complètement incluses dans
un contexte international de collaboration et de compétition. Ils font en particulier partie de nombreux consortia.
Parmi les réalisations interdisciplinaires en physique des particules, on note un important et remarquable transfert de savoir-faire vers l’imagerie biomédicale en collaboration à la fois avec des laboratoires
d’AMU autour de techniques d’imagerie par radiation ionisantes et d’autres laboratoires français pour le
développement de sondes intracrâniennes. Par ailleurs, les physiciens des particules ont une expérience
unique dans la gestion et le traitement de grandes masses de données développée depuis plus d’une
décennie pour les données issues des accélérateurs de particules du CERN. Cette expérience ainsi que des
logiciels sont partagées avec la communauté universitaire qui est maintenant confrontée au big data dans
un nombre croissant de domaines. Ils ont dans ce cadre un rôle primordial à jouer dans l’effort dans cette
direction entrepris par le mésocentre d’AMU.
En ce qui concerne les actions de formation, on note la création d’un nouveau master en astrophysique ainsi que d’un MOOC sur l’astrophysique qui est le premier d’AMU et le deuxième sur ce thème en
français au niveau international.
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L’astrophysique en particulier et la physique des particules font partie des champs scientifiques qui
bénéficient d’un grand engouement du grand public auquel participent les chercheurs des laboratoires marseillais en organisant des conférences publiques, des expositions scientifiques et autres activités de vulgarisation. Un point fort pour la physique des particules a été la découverte récente du boson de Higgs qui a pu
être utilisé pour la popularisation du domaine. L’astrophysique pourrait faire un effort supplémentaire pour
le rayonnement vers le grand public non seulement de sa discipline mais de l’université tout entière.
Plus d’une douzaine de brevets et plusieurs start-ups sont issus de ce champ disciplinaire.
En physique des plasmas et en physique atomique, on a noté de nombreuses collaborations très
fructueuses avec d’autres disciplines, notamment la mécanique, la chimie et les mathématiques et également quelques contrats industriels avec notamment Thalès et Bosch, mais la focalisation de leur recherche
est plus fondamentale avec quand même bien sûr une très forte collaboration avec le CEA et ITER autour
de la fusion magnétique. Le PIIM a notamment créé l’Ecole internationale ITER qui est une école d’été attirant des participants internationaux, en particulier européens, américains et japonais sur une thématique
différente autour d’ITER tous les ans. Il est également à l’origine d’un laboratoire franco-japonais sur la
fusion magnétique.
Force de la discipline et évolution
On voit donc que ces laboratoires développent des programmes qui s’étalent sur des temps longs :
de la conception d'un instrument pour le sol ou l’espace jusqu'à sa mise en œuvre il peut se passer de 10 à
20 ans ou même plus. Il y a donc à première vue une grande stabilité dans les programmes, et pourtant il y
a une évolution certaine : par exemple pour le CPPM le passage de la physique aux accélérateurs à l'observation astronomique appliquée aux recherches en cosmologie, les obligeant à acquérir des compétences
très différentes, telles que la caractérisation de détecteurs infrarouges pour l’espace. Pour le LAM, on voit
également le passage au cours des années de l'étude de notre galaxie ou de galaxies proches aux galaxies
les plus lointaines et maintenant, la cosmologie.
Pour mener à bien leurs programmes, ces laboratoires disposent d'importantes plateformes de
construction et d’essai, de salles blanches, etc, qui sont de haut niveau à l’échelle internationale. Leur
utilisation exige la présence d'ingénieurs et de techniciens suffisamment nombreux et qualifiés. La plus
grande préoccupation de ces laboratoires aujourd’hui est le fait que depuis quelques années, les techniciens et ingénieurs du CNRS qui prennent leur retraite sont peu ou pas remplacés, ce qui risque de mettre
en difficulté ces laboratoires pour tenir leurs engagements dans les grands programmes internationaux.
Pour l'avenir, il faudrait qu'une solution soit trouvée pour palier à ce problème. Une solution partielle serait
de pouvoir retenir quelques années un personnel non permanent.
Compte-tenu des succès à attendre grâce aux synergies actuelles entre ces trois laboratoires et leurs
collaborateurs à Toulouse et Montpellier, il serait aussi utile que le Labex OCEVU ait une suite.
Quels sont les rêves de ces laboratoires pour les 10 années à venir ? Ils sont clairs et ambitieux. Tout
d'abord leur travail actuel pourrait les amener à obtenir enfin une certaine compréhension de la nature
et des propriétés de l'énergie noire. Le LAM espérerait aussi être en mesure de participer à la première
caractérisation de l'atmosphère d'une planète similaire à la terre, autour d'une autre étoile. Sur le futur
télescope extrêmement grand (ELT) de l’ESO, le LAM espère avoir complété sa participation à l’un des instruments de première génération, et avoir avancé les travaux sur un instrument plus avancé auquel il souhaite participer. Idéalement aussi, l’une des missions moyennes qu’il proposera à l’ESA sera sélectionnée.
Il aimerait également que sa grande plate-forme de test de télescope soit utilisée pour un développement
de télescope spatial pour l'observation de la terre.
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Le rêve des physiciens des particules est que le LHC dévoile la physique au-delà du modèle standard.
Dans 10 ans, ils seront en train de préparer le LHC à haute luminosité, idéalement pour explorer la nouvelle physique, ou même mesurer les propriétés des particules de la matière noire. Ils auront également
réfléchi, suivant les résultats obtenus dans l'intervalle, à un futur accélérateur pour continuer à progresser.
Les théoriciens du CPT arriveront peut-être à imposer leur schéma favori pour la gravité quantique, ou
même à faire des prédictions qui seraient confirmées par l’observation.
Les objectifs à 10 ans des physiciens des plasmas sont de poursuivre des recherches fondamentales
dans le cœur de leur discipline tout en poursuivant la structuration des sciences de la fusion dans le cadre
d’AMU avec le CEA et l’établissement d’un véritable partenariat avec ITER en développant une recherche
amont qui s'appuiera sur leurs forces à savoir les diagnostics, la modélisation du plasma en particulier
transport, particules énergétiques et plasma de bord, les interactions plasma-paroi avec les corrélations
avec les interactions plasma-surface en laboratoire ainsi que les plasmas complexes, le chauffage où un
travail important sur les sources d'ions négatifs pour l’injection de neutres est mené.
Concernant la physique atomique, outre les diagnostics fusion, l’objectif est de poursuivre le développement des recherches sur la matière tiède et dense où ils ont une expertise reconnue et sur la physique des ions froids piégés en mettant l'accent sur les collaborations internes très fructueuses qui ont
déjà lieu (en y incluant les applications en métrologie).
Recommandations
La structuration des équipes de ce champ disciplinaire autour des Labex OCEVU d’une part et du
thème Fusion d’A*Midex leur a donné une masse critique plus importante et une visibilité internationale
accrue qu’il faudra pérenniser.
Les importantes plateformes de recherche du LAM et du CPPM ne pourront être mises à profit que
si le personnel technique est présent en nombre suffisant, il est donc important de maintenir le potentiel
humain dans ce secteur. Il faut tenter aussi de rentabiliser les plateformes en les rendant disponibles pour
d’autres disciplines, par exemple la chambre à vide thermique Erios a vocation à servir pour des développements spatiaux divers.
AMU devrait tirer un plus grand profit en termes d’image et de rayonnement dans sa région de la
présence d’un laboratoire tel que le LAM, impliqué dans des sujets de recherche qui passionnent le public.
La présence à proximité d’ITER qui va devenir de plus en plus visible lorsque son exploitation aura
démarrée donne une opportunité unique à AMU et en particulier aux équipes impliquées dans les sciences
de la fusion en raison de la proximité avec le site qu’il faudra saisir. De nombreuses actions très positives
dans ce sens ont déjà commencé et il faudra veiller à les développer pour qu’AMU puisse avoir un pôle de
recherche en physique des plasmas et physique atomique fondamentale à l’appui des applications tirées
par ITER. La mise en commun des compétences complémentaires des laboratoires marseillais devrait
également être soutenue, en particulier les activités communes au niveau théorique et numériques entre
les laboratoires PIIM, M2P2, I2M et CPT doivent être développées et rendues plus visibles, notamment en
renforçant les collaborations entres les théoriciens du PIIM, du CPT et les mathématiciens sur les aspects
modélisation et développement de modèles numériques en particulier hamiltoniens.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Géosciences,
océanologie, biodiversité et environnement
Expert : Michel DIAMENT, Institut de Physique du Globe de Paris
A. Présentation
L’environnement au sens large est une thématique transverse, aujourd’hui enjeu majeur à la fois de
recherches et de formation. La thématique environnement doit être vue globalement. Non seulement le
changement climatique actuel, mais un ensemble de sujets appelle à un développement significatif de
connaissances sur le système Terre dans lequel l’Homme a toute sa place. Il s’agit d’étudier des milieux naturels, anthropisés ou non, complexes et dans lesquels se superposent des processus non-linéaires ou chaotiques affectant des échelles spatiotemporelles extraordinairement vastes : de l’infiniment petit (échelle de
l’atome) à l’infiniment grand (dimensions de la Terre) et de l’instantané (par exemple la rupture sismique)
aux milliards d’années (formation du système solaire), qu’il faut pouvoir individualiser. La dynamique des
milieux naturels couple tous les compartiments du système Terre : géosphère, hydrosphère, atmosphère et
bien évidemment la biosphère (dont l’anthroposphère). Les processus les affectant, même s’ils se déroulent
partiellement à l’échelle humaine, doivent être étudiés sur toutes les échelles de temps et d’espace pour en
comprendre l’ensemble des principes et rétroactions. Parmi les questions posées, on peut citer :
• L’origine et l’histoire de la planète Terre, incluant l’émergence du vivant.
• L’étude des autres planètes telluriques, notamment pour mieux connaître la Terre.
• L’étude de la structure et de la dynamique de la Terre profonde, des surfaces terrestre et de ses enveloppes
fluides, ainsi que les inter-rétroactions entre ces différents compartiments du système Terre.
• La compréhension des évolutions climatiques passées, actuelles et la prédiction des évolutions futures.
• L’identification et la compréhension des couplages entre les processus biotiques et abiotiques dans la
dynamique de l’environnement.
• L’identification et la compréhension des processus permettant d’aller vers la réduction des pollutions,
les remédiations des zones polluées.
• L’identification et la compréhension des processus permettant d’aller vers la prévention des aléas et
risques naturels.
• La compréhension de cycles globaux comme ceux de l’eau et du carbone, intimement couplés au
changement global.
• La maîtrise des processus liés aux ressources naturelles.
• L’étude de milieux et biomes spécifiques contraints par des pressions anthropiques particulières  :
urbains, littoral, etc.
Compte tenu à la fois des fortes demandes sociétales et des nombreux défis scientifiques à surmonter pour mieux comprendre l’origine, l’histoire, le fonctionnement du système Terre afin de prédire son
évolution, l’environnement est appelé à devenir un enjeu central de recherches et de formation dans les
années à venir. AMU, université située sur un littoral méditerranéen soumis à une forte pression anthropique se doit d’assurer un rôle leader dans ce domaine.
La thématique environnement, est aujourd’hui déjà bien structurée à AMU. Elle est portée par plusieurs laboratoires de très grande qualité, visibles et largement reconnus au plan international. Des équipes
de tailles plus restreintes, mais bien actives, complètent le dispositif. Objet par essence pluridisciplinaire,
l’environnement est porté à AMU par un des cinq pôles interdisciplinaires. Sous l’impulsion des actions du
pôle, plusieurs équipes issues d’autres champs disciplinaires interviennent dans des études communes
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121
avec les équipes du domaine, notamment grâce à leurs actions développées dans des Labex portés par des
laboratoires des domaines environnement ou SHS, ou soutenues par A*Midex.
La thématique peut s’appuyer sur l’existence de l’Institut Pythéas, Observatoire des Sciences de
l’Univers. Cet institut, vitrine d’AMU, est un outil de coordination, de partenariat, de mutualisation, de
formation et d’animation de la recherche. La thématique s’appuie aussi sur la fédération de recherche
ECCOREV, bien active, et comme mentionné plus haut, sur plusieurs Labex.
Les recherches sur le système Terre et la biodiversité nécessitent obligatoirement la mise en œuvre de
dispositifs d’observation pérennes, régionaux et mondiaux, souvent lourds et intégrés dans des réseaux et
programmes internationaux. Les observations constituent la brique de base fédératrice des géosciences, des
sciences de l’environnement et des sciences de l’Univers à côté des expérimentations en laboratoires et in
natura. C’est sur ces deux briques, observations et expérimentations, que les modèles prédictifs peuvent être
élaborés. Au-delà de leur apport à la recherche fondamentale, ces observations pérennes et les modèles qui en
sont issus contribuent à la surveillance et à la gestion soutenable de notre planète et de ses ressources. AMU
y participe grâce notamment à des dispositifs d’observation (par exemple tour ICOS, plateforme O3HP : Oak
Observatory at OHP, installés à l’Observatoire de Haute-Provence) ou à la mise en œuvre d’instruments nationaux (par exemple ASTER). Les observations en lieux fixes (observatoires, sites instrumentés) ou acquises
lors de campagnes d’acquisitions de données, font appel à des plateformes analytiques, à des instruments
très spécifiques et des moyens lourds (navires, avions, voire satellites) demandeurs d’une forte expertise technique et de moyens humains. Dans l’avenir ces moyens devront être renforcés tout en tenant compte des évolutions technologiques prévisibles comme des fortes contraintes prévisibles des années à venir. Cela implique
à la fois de renforcer des équipes sur telle ou telle plateforme mais aussi de favoriser des mutualisations. Grâce
à l’Institut Pythéas, le domaine est bien placé à AMU pour accompagner et anticiper ces évolutions.
Les équipes impliquées sont localisées sur plusieurs campus, au premier rang desquels le campus de
l’Arbois qui regroupe plusieurs laboratoires et plateformes. Le technopole de l’Environnement de l’Arbois,
est désormais reconnu internationalement comme un site majeur pour les études et la formation dans le
domaine de l’environnement. Il serait souhaitable qu’à l’avenir, les étudiants puissent encore plus en bénéficier. Cela passe par la nécessité d’améliorer les liaisons inter-campus d’AMU. Les projets de développement, notamment celui d’un Centre pour l’Innovation et la Recherche en ENvironnement et Ecotechnologies
(CIRENE), devraient permettre de renforcer encore l’importance de l’Arbois aux plans nationaux, européens
et internationaux. Le pôle océan quant à lui, est situé à Luminy et dispose dans les bâtiments d’Océanomed
d’installations remarquables qui devraient lui permettre de poursuivre son développement. Il faut noter que
les équipes océanographiques doivent évidemment avoir un accès aisé à une base marine pouvant accueillir
des moyens nationaux lourds. C’est le cas avec la base nationale à vocation européenne de la Seyne-Sur-Mer.
Cet accès doit être préservé dans le futur. Enfin d’autres équipes sont aussi situées sur le site Saint-Charles.
Globalement les équipes sont bien installées, même si certaines visitées par le comité, sont manifestement
bien à l’étroit. À l’évidence, cela constitue un frein à leur développement futur.
B. Appréciation sur la recherche
B.1 Thèmes scientifiques
Les thèmes de recherche des laboratoires d’AMU s’inscrivent pleinement dans les questions mentionnées plus haut ou qui font l’objet d’un consensus au niveau international comme étant les grands problèmes à aborder et résoudre aujourd’hui. La prise en compte du contexte régional est aussi bien présente
que ce soit par exemple les travaux sur le littoral méditerranéen, la prise en compte des feux de forêts dans
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les risques, les programmes sur le milieu urbain etc... et se traduit aussi par de fortes collaborations avec
des organismes locaux.
Une réflexion prospective à long terme a été bien menée avec des axes porteurs à l’avenir qui ont été
clairement identifiés.
B.2 Qualité de la recherche
Comme indiqué plus haut, la thématique environnement est par essence interdisciplinaire. Cela
veut dire qu’elle doit s’appuyer d’abord sur des compétences disciplinaires fortes en sciences de la Terre,
océanographie, écologie, chimie de l’atmosphère, ingénierie, sciences humaines et sociales, …
Les recherches menées à AMU par les laboratoires relevant des géosciences, de l’océanographie, de la
biodiversité et de l’environnement sont de très haut niveau ainsi que l’attestent les reconnaissances internationales, le grand nombre d’enseignants-chercheurs et chercheurs primés ou médaillés, leurs succès aux
appels d’offres (LABEX, EQUIPEX, ANR, Europe …), les pilotages (PI’s ou co–PI’s) de projets internationaux, le
niveau et le nombre de publications dans les revues internationales et naturellement le nombre de doctorants.
Plusieurs laboratoires ont su attirer à leur direction ou en leur sein des leaders scientifiques, une politique que
le domaine doit activement poursuivre. Si un laboratoire, le CEREGE, fleuron des Sciences de la Terre en France,
fête ses vingt ans cette année, le domaine a su également fournir des efforts significatifs de structuration
dans les années récentes. Par exemple en océanographie, la fusion de cinq laboratoires de Marseille et Toulon
a permis de créer le MIO, une unité de taille internationale et bien visible. En écologie, l’Institut Méditerranéen
de Biodiversité et d’Écologie crée en 2012 a su attirer autour d’un noyau historique des équipes de biologie
marine et des médecins. Il en de même pour la création de l’Institut Pythéas déjà mentionné.
L’ouverture vers les autres champs disciplinaires, grâce au pôle Environnement est déjà bien avancée.
On peut néanmoins noter qu’il reste des marges de progressions, par exemple avec le domaine de la santé.
Les observations, les moyens analytiques et les expérimentations sont bien au cœur des dispositifs
de recherche dans les différents domaines. On peut toutefois noter que bien que plusieurs équipes soient
largement utilisatrices de la télédétection ou de données de missions spatiales d’observation de la Terre, par
exemple en océanographie spatiale, cette utilisation du spatial manque un peu de visibilité. Il serait souhaitable d’y réfléchir, compte tenu de l’importance que devrait prendre ce secteur dans les décennies à venir.
B.3 Ouverture vers l’extérieur
B.3.1 Europe et international
L’ouverture vers l’Europe et l’international des laboratoires du domaine se traduit d’abord par un
très bon taux de co-publications avec des chercheurs européens ou des pays « du Nord ». Plusieurs chercheurs sont impliqués et animent des projets européens ou participent au montage d’infrastructures de
recherche européennes. La « managing agency » du programme ECORD (European Consortium for Ocean
Research Drilling), un des trois piliers du programme international IODP, est basée au CEREGE.
Il faut noter aussi des implications sur des zones plus spécifiques. Il s’agit d’abord de l’Arctique dans
le cadre du programme visant à mieux comprendre le fonctionnement et l’évolution de cette zone clé pour
l’environnement. Il s’agit aussi d’actions sur plusieurs départements, collectivités ou pays d’outre-mer
notamment de l’IMBE et du MIO, avec une focalisation particulière sur Nouméa, en collaboration avec
l’IRD, là aussi une implication logique compte tenu du rôle particulier et essentiel du Pacifique Sud.
B.3.2 Bassin méditerranéen et pays du Sud
La coopération avec les pays du Sud et en particulier avec ceux de la rive Sud de la Méditerranée est un
élément important de plusieurs équipes du domaine, notamment mais pas uniquement, dans le cadre des
partenariats impulsés par l’IRD, cotutelle de plusieurs UMR et de l’OSU. Des laboratoires participent à des
laboratoires internationaux (par exemple LIA CNRS avec le Brésil, LMI’s IRD avec l’Algérie, le Burkina-Faso,
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le Mali, le Maroc, le Sénégal…). La coopération avec les pays du Sud fait aussi l’objet d’actions de recherches
spécifiques menées dans le cadre des LABEX (par exemple avec la Tunisie, le Maroc…). Le volet formation n’est pas oublié avec notamment plusieurs écoles de terrain. Enfin, il faut noter que des équipes sont
aussi bien impliquées dans les programmes BiodivMEx, HyMEx, MerMEx, PaléoMEx et SicMed du méta programme international MISTRALS (Mediterranean Integrated Studies at Regional And Local Scales) dédié au
bassin méditerranéen. D’autres actions, par exemple dans le cadre d’H2020, réunissent divers partenaires
européens sur des objectifs ciblés sur la Méditerranée. Le taux de co-publications est bon et devrait rester à
un bon niveau voire très bon dans les années à venir. Clairement, les laboratoires et Labex du domaine ont
bien pris en compte et contribuent largement à la dimension méditerranéenne d’AMU.
B.3.3 Impact économique
L’impact « économique » des travaux sur le système Terre ne doit pas être jugé uniquement à l’aune d’indicateurs classiques tels que la création de start-ups, le dépôt de brevets, de licences ou de contrats avec l’industrie,
même si le domaine n’a pas à rougir, bien au contraire. Par exemple les recherches sur la mitigation des risques
ont un impact potentiel énorme compte tenu des coûts induits par les catastrophes naturelles. Il en est de même
pour les ressources naturelles et bien évidemment de la santé publique. Les sciences de la Terre, de l’Univers et
de l’environnement sont aussi à l’initiative d’instrumentations spécifiques et de procédés originaux, souvent
adaptées aux milieux extrêmes et pouvant être utiles bien au-delà des domaines pour lesquels ils sont développés. C’est le cas pour les équipes d’AMU. À l’évidence, les laboratoires du domaine pourraient être impliqués et
moteurs dans un axe transverse « instrumentation » d’AMU, si un tel axe est appelé à se développer dans le futur.
B.3.4 Communication, dissémination et science participative
Les thématiques scientifiques couvertes par le domaine sont, pour la plupart, en résonnance avec
les attentes de la société en termes de connaissances, que ce soit pour la découverte (planétologie par
exemple), pour la compréhension de l’évolution du système Terre (biodiversité, climat…), pour les ressources, les risques (feux de forêts, séismes...), la biodiversité... avec une attention particulière portée à
la dimension et aux spécificités régionales. Répondre à ces attentes est à la fois une chance et un devoir
pour les laboratoires et au-delà pour AMU. De nombreuses initiatives ont déjà été prises (Tables rondes
de l’Arbois, Groupe régional d’experts sur le climat en Provence-Alpes-Côte d’Azur,…). Dans les années à
venir, le volet dissémination (« outreach ») pourrait être renforcé, notamment, mais pas uniquement, via
des actions vers les écoles ou de science participative. Cela implique de disposer de ressources supplémentaires (y compris par des redistributions de ressources existantes, par exemple des décharges pour des
enseignants-chercheurs). Le renforcement des collaborations avec les chercheurs de l’axe transverse éducation et apprentissage est également une piste à développer, vu leurs connaissances du milieu éducatif
et la possibilité de contribuer à de nouveaux projets de recherche interdisciplinaire.
C. Recommandations
Le paysage de la recherche en Géosciences, océanographie, écologie, biodiversité et environnement a
largement évolué depuis le COS 2006. Les unités phares sont toujours bien présentes et incontournables,
elles ont été rejointes par d’autres et le domaine s’est remarquablement structuré.
Le domaine devra disposer des moyens permettant la poursuite de ses recherches de grande qualité,
notamment pour les dispositifs d’observations et les moyens et plateformes analytiques.
Une attention particulière devra être portée à la communication et dissémination, notamment en
réponse aux demandes sociétales, y compris celle de faire rêver. L’exploration de la Terre, de son évolution,
l’origine de la vie, la connaissance des écosystèmes, etc. sont des sujets qui intéressent et font rêver la
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société. Il est de la responsabilité des équipes académiques de poursuivre et amplifier leur réponse à cette
demande sociétale.
Certains éléments mériteraient un peu plus de visibilité, c’est le cas du spatial, mais aussi de l’impact économique des travaux menés dans le domaine de l’environnement.
L’environnement devrait attirer dans l’avenir d’autres champs disciplinaires. Il faut poursuivre les
actions interdisciplinaires déjà bien en place avec certains domaines et en initier de nouvelles.
La grande expertise en instrumentation des laboratoires du domaine pourrait être valorisée dans un
axe transverse.
La place grandissante de la thématique environnement mérite aussi à terme une réflexion sur les
filières de formation, dès la licence, avec les différents acteurs, au premier rang desquels l’OSU Pytheas.
En conclusion, nous tenons à remercier très fortement l’ensemble des personnels et les animateurs
des diverses unités du domaine, ainsi que de celles associées dans le cadre de projets interdisciplinaires,
qui ont mené un excellent travail prospectif ainsi que l’atteste la qualité des documents fournis, des présentations effectuées et des discussions que nous avons eues. Le dynamisme et l’enthousiasme communicatifs de tous ceux qui dans les réunions et les laboratoires ont, parfois malheureusement trop brièvement, présenté leurs travaux et projets, ont été non seulement très appréciés mais sont gages de succès
pour les années à venir.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Energies
Expert : Hassan PEERHOSSAINI, Université Paris Diderot
Dans le contexte de croissance continue des besoins énergétiques mondiaux, de multiples problèmes
environnementaux dont la question climatique se posent. Face à cette situation complexe, aucune discipline ne saurait prétendre détenir à elle seule des solutions globales. Les enjeux de la transition énergétique vont bien au-delà des questions portant sur les nouvelles sources d’énergie, l’efficacité énergétique,
le stockage ou, de façon plus générale, sur les seuls problèmes technologiques. Ces enjeux impliquent
les questions de politiques publiques, de stratégie territoriale, de pratique sociale, de représentations
collectives, d’acceptabilité sociétale, d’usage, voire de détournement par les usagers des outils qui accompagneront cette transition, sans oublier de prendre en compte le contexte historique de chaque territoire
partie prenante. La problématique des énergies est donc manifestement interdisciplinaire par essence. De
ce fait, il est à la fois irréaliste et contradictoire de vouloir séparer les aspects scientifique et technique de
l’énergie de son environnement politique. Cette mise en garde nous semble essentielle.
D’une façon générale, lors de la définition d’un projet stratégique, il est capital de savoir si le projet
s’avère pertinent par rapport au contexte dans lequel il s’inscrit. Dans tous les cas, il faudra prendre en
compte le potentiel scientifique et technologique actuel et futur de ses acteurs, intégrer dans l’analyse
l’environnement socio-technico-économique de son bassin d’attraction et finalement avoir une vision globale sur le contenu du projet. C’est avec cette démarche que ce rapport explorera l’éventuelle opportunité
d’un nouveau positionnement d’AMU dans le domaine de l’énergie.
Historique
Dans le domaine de l’énergie, Aix-Marseille Université (AMU) hérite d’une histoire riche et d’une
activité de recherche déjà très fournie. AMU a su continuellement adapter ses recherches avec l’évolution
du contexte énergétique et s’est bien intégrée dans son environnement économique territorial. Si les premiers efforts ont été portés sur les recherches en lien avec la chimie pétrolière, dès les années soixante,
les activités en thermodynamique des sels fondus ont été entreprises afin de répondre au développement
et aux besoins des énergies thermonucléaires. Après le premier choc pétrolier, la recherche s’est orientée
vers le domaine de l’énergie solaire, cette activité est restée forte jusqu’à aujourd’hui, même si dans les
années quatre-vingt, la contribution à la recherche sur la fission nucléaire s’est accentuée. De même,
l’arrivée d’ITER à Cadarache a été une belle opportunité pour AMU qui s’est pleinement investie dans cette
grande aventure internationale.
A chaque étape, l’université a su créer des structures de recherche adéquates à ces besoins. C’est
ainsi que des laboratoires ont vu le jour et que des fusions ou scissions se sont produites en fonction des
besoins de recherche ou parfois en raison des affinités (ou non-affinités) des chercheurs. Le point important est que la tradition de la recherche énergétique d’AMU n’a jamais été interrompue, tout au contraire,
elle s’est amplifiée année après année. Cette longue tradition fournit une terre fertile pour que l’université
capitalise ses ressources et ses outils de recherche dans une perspective d’unification de ses forces pour
réaliser, dans l’avenir, des recherches de premier plan dans l’énergie.
COS 2015
126
Environnement socio-technico-économique
Après des années de confrontation entre les partisans des énergies alternatives et classiques, il
est maintenant admis qu’aucune ne peut répondre seule d’une façon viable aux besoins énergétiques
de l’humanité. Or, il nous faut constater que le bassin d’attraction industrielle d’AMU offre une situation
unique dans laquelle les acteurs institutionnels de la recherche et développement des énergies alternatives (bio-énergie, solaire thermique et photo voltaïque, éolienne), et ceux des énergies traditionnelles
(nucléaire) cohabitent harmonieusement. Cette situation Marseillaise est un atout important qu’AMU
doit s’approprier.
Il est actuellement bien établi que les solutions énergétiques doivent obligatoirement s’élaborer
en lien étroit avec les contextes sociaux et anthropologiques de leurs lieux d’exploitation. Sachant que
les pays du Sud seront de futurs grands consommateurs d’énergie, l’énergie de demain ne pourra pas se
développer sans collaboration avec les scientifiques du SUD. Or, l’autre élément socio-politique important
est le positionnement euro-méditerranéen de Marseille qui est située sur la rive nord de la Méditerranée, à
l’interface des pays du Nord et des pays du Sud. Cette constatation donne à Marseille la possibilité d’être
le lieu de rencontre des chercheurs du NORD et du SUD pour inventer les énergies de demain. Un centre
international de recherche sur l’énergie devrait naturellement trouver sa place à Marseille.
Les grands groupes de l’industrie énergétique sont présents dans la région : AREVA, EDF, ENGIE,
TOTAL, VEOLIA, auxquels il faut ajouter le tissu industriel des PME-PMI régionales : CNIM, CROSSLUX,
ENCAPSULIX, GIORDANO, HELION, IDEOL, SEMCO ENGINEERING, SUN PARTNER TECHNOLOGIES. Les
petites entreprises de type « start-up » foisonnent également dans le sillage de l’université. Les pôles de
compétitivité spécialisés en énergie complètent ce tissu socio économique et jouent le rôle de catalyseur
dans l’accélération du transfert des résultats de recherche des laboratoires Marseillais vers l’industrie.
Le contexte européen et international est aussi favorable à Marseille. Les laboratoires marseillais
sont bien implantés dans les réseaux européens et internationaux du domaine des énergies. Tous ces
éléments laissent à penser que la communauté internationale suivra avec attention les avancées de la
recherche d’AMU dans ce domaine aussi vital pour l’humanité.
Potentiel de recherche
AMU est actuellement l’une des grandes universités pluridisciplinaires de France. Elle possède un
potentiel de plus de 600 chercheurs travaillant directement sur les thématiques liées à l’énergie. Ils sont
répartis dans 31 laboratoires appartenant aux sciences dures et aux sciences humaines et sociales (360
chercheurs permanents et 250 doctorants). La plupart de ces laboratoires sont des unités de recherche
associées au CNRS, certaines de rang international. L’effort de recherche est focalisé sur un nombre bien
limité de domaines énergétiques, ce qui donne à AMU une force de frappe importante dans chacun des
domaines listés ci-dessous :
• bio-énergie,
• solaire photovoltaïque,
• éolien,
• efficacité énergétique,
• stockage de l’énergie,
• énergie nucléaire,
• énergie et sciences humaines et sociales.
COS 2015
127
La nature de la recherche effectuée dans les domaines cités précédemment se trouve pour la plupart
au niveau de « recherche radicale », mais certaines sont au niveau de la « recherche en rupture ».
La recherche en bio-énergie occupe une place privilégiée avec 95 chercheurs permanents et 50 doctorants répartis dans 13 laboratoires en microbiologie, chimie et environnement. Dans cette discipline, un
grand nombre de sujets de recherche se situe au niveau « rupture », ainsi, la mise au point de la première
bio-pile H2/O2, la découverte de nouveaux mélanges enzymatiques issus de champignons pour la dégradation de la biomasse, le décryptage du métabolisme lipidique de la micro-algue modèle chlamydomonas,
la découverte de virus géants contaminants les micro-algues, et le décryptage des génomes. Toutes ces
activités associées aux plateformes expérimentales de rang mondial positionnent AMU comme leader
dans ce domaine.
La recherche sur les piles photovoltaïques à AMU porte essentiellement sur la croissance et la solidification du silicium cristallin, sur la synthèse de nouveaux matériaux, la modélisation, la caractérisation
des cellules et des modules photovoltaïques pour la réalisation de dispositifs de troisième génération. Le
potentiel de recherche est aussi considérable ici. Pas moins de 60 chercheurs permanents et 40 doctorants
et post doctorants appartenant à 5 laboratoires de physique et de chimie travaillent dans ce domaine. La
recherche est de nature « radicale » avec une très bonne place dans les grands consortiums de recherche
nationale et des contacts industriels importants.
La recherche dans le domaine des éoliennes est par nature une recherche technologique, c’est une
tendance mondiale. Les nouveautés se trouvent dans les méthodes de mesure de vitesse par LIDAR (light
detection and ranging), les propriétés de turbulence atmosphérique, la prédiction de direction et de l’intermittence du vent. Au niveau des fermes éoliennes la recherche se focalise sur l’interaction entre les
turbines et la recherche d’une répartition spatiale des turbines pour atteindre de meilleur rendement.
La recherche sur les éoliennes à AMU suit la tendance mondiale, se concentre sur l’aérodynamique des
éoliennes flottantes et sur l’interaction fluide-structure. Ici les grands équipements scientifiques d’AMU
comme la Grande Soufflerie de Luminy sont mis en valeur comme moyen d'essais des éoliennes flottantes. Cette installation unique combine un canal à houle avec une soufflerie atmosphérique. Le nombre
de chercheurs impliqués est plus modeste que dans les domaines précédents (10 chercheurs). Ils appartiennent aux 3 laboratoires de physique et de mécanique.
La thématique efficacité énergétique est un vaste domaine diffus dans les sciences et technologies
des énergies. D’une grande importance technico-économique ce domaine touche pratiquement tous les
secteurs énergétiques et peut être considéré comme une source d’énergie. Ici les avancées sont souvent
liées aux découvertes réalisées dans les sciences fondamentales de l’énergie qui se traduisent par la suite
par une technologie d’efficacité énergétique. Les domaines applicatifs sont le transport, l’industrie et l’habitat. Les découvertes peuvent être au niveau de la compréhension et de la modélisation de phénomènes
fondamentaux, de la conception et l’optimisation des composantes innovantes ou enfin, de la modélisation et l’optimisation des systèmes énergétiques. Les avancées dans ce domaine font rarement les grands
titres des revues spécialisées ou des journaux généralistes alors que ces recherches sont souvent complexes, multi-échelles, et les résultats difficiles à exprimer par des modèles simples à manipuler. Les laboratoires de la discipline mécanique-acoustique-énergétique d’AMU, tous reconnus au niveau international,
sont de grands acteurs dans ce domaine. Aussi peut-on dire que la recherche d’AMU dans le domaine de
l’efficacité énergétique est très riche, diversifiée et complète. Son potentiel d’innovation est important,
il contribue directement aux activités de recherche dans les domaines des énergies renouvelables et de
l’énergie nucléaire. Sept laboratoires d’AMU avec la participation de 140 chercheurs (80 permanents et
60 doctorants et postdoctorants) travaillent dans ce domaine ; c’est là que les forces d’AMU sont les plus
grandes. L’autre spécificité de cette thématique réside dans le fait qu’elle se prête mieux à l’interaction
avec les sciences humaines et sociales. Cette relation particulière est illustrée par le lien étroit liant l’ef-
COS 2015
128
ficacité énergétique avec la recherche sociologique sur les modes de consommation (effet de rebond)
obligeant ainsi ces deux communautés à dialoguer ensemble.
Le domaine du stockage d’énergie est souvent réservé aux chimistes, physico chimistes et d’un
moindre degré aux ingénieurs. Ici aussi, les biologistes jouent un rôle non négligeable. A AMU, les recherches
sur le stockage d’énergie se concentrent sur la mise au point des électrolytes solides et sur le développement de nouveaux matériaux d’électrodes, inorganiques, organiques ou hybrides. Pour les micro-batteries
tridimensionnelles aux lithium-ions, plusieurs travaux concernent la fabrication de microélectrodes à base
de nanotubes de TiO2 auto-organisés. D’autres travaux traitent du dépôt électrochimique de métaux,
ainsi que ceux d’oxydes et de polymères à l’intérieur de cette matrice nano-tubulaire. Malgré l’importance
du domaine les forces impliquées sont modestes (15 chercheurs permanents et 15 doctorants et postdoctorants) et sont dispersées entre 6 laboratoires.
À AMU, la recherche sur la fission nucléaire et plus récemment sur la fusion thermonucléaire occupe
une place particulière et historique. Particulière, car un grand nombre des laboratoires et de disciplines
d’AMU sont directement engagés dans ces recherches. Historique, car le CEA a toujours été le partenaire
privilégié d’AMU. Des installations comme Tore-Supra et ITER à Cadarache sont des atouts formidables au
service des chercheurs d’AMU et en même temps des occasions précieuses pour des collaborations et des
échanges entres les scientifiques du CEA et ceux d’AMU.
Actuellement, 6 laboratoires des sciences et techniques sont impliqués dans les recherches collaboratives avec le CEA. Le Centre pluridisciplinaire de microscopie et microanalyse est un centre de ressources
fréquemment utilisé pour l’étude des matériaux et des interactions plasma-paroi. Le Mésocentre de calcul
d’AMU est aussi un équipement fortement utilisé dans le domaine de la modélisation des plasmas de
fusion. Les laboratoires d’AMU développent depuis quelques années des codes de calcul de dernière génération pour simuler les phénomènes de transport turbulent et magnétohydrodynamique dans les plasmas
de Tokamak. Ces codes de simulation permettent, en complément des expériences, d’étudier les phénomènes fondamentaux de la physique des plasmas de Tokamak jusqu’aux problèmes d’ingénierie dans le
cadre du projet WEST au CEA Cadarache.
La proximité géographique avec le centre CEA de Cadarache ainsi que la construction d’ITER ont
ouvert un autre champ de recherche pour les Sciences Humaines et Sociales d’AMU.
Au total 160 chercheurs (110 permanents et 50 doctorants) travaillent dans 8 laboratoires sur les
sujets de recherche liés au nucléaire.
En effet, dans le domaine des énergies, une spécificité marseillaise est la démarche originale des
chercheurs en sciences humaines et sociales qui les a amenés à investir la recherche sur l’énergie. Les
visites effectuées et les discussions avec ces chercheurs ont révélé que les chercheurs SHS sont très impliqués sur ces activités. Parfois même, ils sont les leaders dans les équipes de recherche mixtes sciences
dures-SHS.
Les thématiques abordées sont variées et souvent disjointes, mais cet ensemble de recherches
couvre un grand nombre des enjeux énergétiques importants du point de vue des sciences humaines et
sociales. Pour mieux saisir cette diversité, les titres de certains de ces travaux sont cités ci-dessous :
• dynamique sociale des territoires énergétiques,
• l’histoire des territoires miniers,
• la géographie des territoires énergétiques,
• territorialisation du droit appliquée aux énergies renouvelables,
COS 2015
129
• l’implication des collectivités territoriales dans les politiques publiques de soutien aux innovations
énergétiques,
• les images du social dans les expérimentations autour des innovations énergétiques,
• les acteurs de l’innovation dans le domaine des énergies renouvelables,
• mobilisation des enjeux environnementaux dans l’orientation de la transition énergétique,
• précarité énergétique,
• la précarité énergétique à la frontière du sanitaire et du social,
• l’impact des installations nucléaires sur leur territoire en termes d’emploi et de ressources distribuées,
• des transformations des secteurs d’emploi dans la transition énergétique.
• mobilisation de main-d’œuvre autour de chantiers de construction d’implantations énergétiques,
• la place de l’énergie dans les modes de valorisation de la forêt,
• transformation des services publics de l’énergie en méditerranée,
• l’application des théories des changements de comportement pour une meilleure maîtrise
énergétique.
Bien que ces travaux de recherche soient parfois entrepris indépendamment les uns des autres, les
mots clés qui se répètent régulièrement dans l’intitulé des projets mettent en évidence l’existence d’une
cohérence globale entre les différents sujets. Cette situation montre qu’un esprit commun anime la curiosité scientifique des chercheurs de SHS à propos de l’énergie, il doit être utilisé comme liant pour fédérer
cette communauté.
Malgré le foisonnement de ces travaux le nombre de chercheurs engagés ne dépasse pas 15 chercheurs permanents et 8 doctorants. Evidemment, la méthode de travail du secteur SHS qui s’appuie sur
une pratique individuelle (en opposition avec le travail plus collectif des chercheurs en sciences dures) peut
expliquer, au moins partiellement, ce phénomène. Une autre explication peut venir du fait que, il y a encore
peu de temps, le thème de l’énergie n’était pas considéré comme un sujet « noble » dans le milieu des
chercheurs en SHS. En tout cas, on peut regretter que jusqu’à un passé très récent certaines études SHS
aient été menées « en solitaire » et sans collaboration avec les sciences dures, cette pratique devra être
corrigée dans le futur (voir les recommandations). Les disciplines impliquées de ce secteur sont la sociologie, l’économie, le droit, la géographie, l’aménagement, l’histoire, l’anthropologie et la psychologie sociale
Perspectives de recherche
À la lecture des différents documents fournis par AMU et durant les 5 jours de notre séjour à
Marseille comprenant les visites de laboratoires, mais également le dialogue avec les chercheurs, nous
avons pu constater qu’à l’origine, comme dans la plupart des universités, les laboratoires impliqués sur
l’énergie étaient majoritairement issus des sciences et technologies. Plus récemment, de nombreux laboratoires en sciences humaines et sociales les ont rejoints pour le développement des recherches dans le
domaine de l’énergie. Ces recherches étaient souvent cloisonnées même dans les secteurs de sciences
dures. Nous observons actuellement une prise de conscience collective et une envie de collaboration avec
un esprit « interdisciplinaire » autour de l’énergie. Actuellement, le potentiel de recherche à AMU en énergie avoisine 380 chercheurs permanents et 225 doctorants et post-doctorants. Ce potentiel est réparti
sur 31 laboratoires du site d’Aix-Marseille issus des secteurs « Sciences et Technologies » (23 laboratoires)
et des secteurs « arts, lettres, langues et sciences humaines», « droit et sciences politiques », « économie et gestion » (8 laboratoires). L’enjeu pour ces laboratoires est de mettre en place des approches
transdisciplinaires.
Les réunions de réflexion et les projets communs souvent financés par A*Midex ont permis de dégager des axes de recherche pour le futur. Le document de référence du COS résume ces axes comme suit :
COS 2015
130
• Pour les sciences et techniques, les domaines de recherche du futur relèvent de trois grands axes :
-les matériaux pour leur mise en œuvre et leurs propriétés d’usage,
-les fluides pour ce qui concerne les écoulements et ses couplages avec les phénomènes de
transferts de chaleur et de masse,
-les phénomènes aux interfaces où siègent de nombreux mécanismes qu’il est fondamental de
maîtriser pour le développement de l’énergie dans ses sources et ses usages.
• Pour les sciences humaines et sociales, trois axes se dégagent :
-les liens entre l’énergie, l'industrie et les territoires,
-la gouvernance de l’énergie, au sens large,
-les pratiques d'usage de l'énergie et les inégalités qui peuvent y être associées.
Les contenus scientifiques des axes, les méthodologies et les outils de réalisation de ces recherches
sont bien détaillés dans la suite du document du COS. Cependant, nous observons que ces recherches sont
encore prévues pour être menées dans un esprit « mono-disciplinaire », c'est-à-dire disjointes des autres
disciplines. De plus, si on se fie à la figure 2 de la page 461 du document, dans le meilleur des cas les secteurs de sciences et technologie vont interagir entre eux, les secteurs SHS proposent la même démarche ;
l’interaction entre les deux secteurs n’est pas explicite. Or, l’esprit d’interdisciplinarité oblige le décloisonnement des sciences et l’approche des sujets d’étude par toutes ses facettes et par toutes les sciences. Au
lieu de formuler la perspective en terme de déclinaison disciplinaire (matériaux, fluides, interfaces pour les
sciences et technologies ou territoire, gouvernance et inégalité pour les SHS), il est essentiel de définir les
perspectives autour des enjeux énergétiques vitaux pour la société. Cependant la stratégie proposée, dans
le cadre du PR2I, certes non optimale actuellement, est une première étape pour la construction d’une
approche interdisciplinaire pour aborder les recherches sur les énergies de demain.
Enseignement
La mission de l’université étant double : enseignement et recherche, notre analyse serait incomplète si nous n’abordions pas la question de l’enseignement.
Dans le domaine des énergies la question de l’enseignement se pose sous un angle identique à celui
rencontré pour la recherche, il faut décloisonner les secteurs Sciences-Technologies et Sciences Humaines
et Sociales pour faire face à la complexité des problèmes posés. Les étudiants formés avec cette démarche
interdisciplinaire, au sens le plus large, sont activement recherchés par les entreprises du domaine. La base
solide de la recherche sur les énergies à AMU permettra d’enrichir l’offre de formation et d’offrir aux étudiants des deux secteurs (ST et SHS) des unités d’enseignement brassant des approches complémentaires
donnant aux étudiants une vision plus globale de la problématique de l’énergie. Certains étudiants faute de
trouver satisfaction dans l’enseignement traditionnel de type disciplinaire, en viennent souvent à déserter, à
tort ou à raison, les formations en Sciences et Technologies. En offrant, une vision interdisciplinaire dans l’enseignement lié à l’énergie, AMU élargira son offre de formation à une nouvelle et large population étudiante
désireuse de s’impliquer avec une approche interdisciplinaire dans la problématique des énergies de demain.
L'université Aix-Marseille a toutes les disciplines scientifiques. Plusieurs formations concernent l’énergie et servent de socle pour la formation dans les domaines de l’énergie développés à AMU. Ces formations sont
pour l’ensemble disciplinaire et sont dispensés au niveau Master, Diplôme d’Ingénieur et Doctorat. Certains
masters sont co-habilités par AMU et l’INSTN (Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires), il
s’agit des masters « Génie des procédés », « Instrumentation », «Sciences de la Fusion», «Droit et gouvernance des énergies ». Il existe tout comme en recherche un lien étroit entre AMU et le CEA dans le domaine
de l’enseignement puisque deux écoles doctorales d’AMU, l’ED352 et l’ED353 ont un partenariat privilégié
COS 2015
131
avec des équipes du CEA Cadarache. En SHS, on peut trouver certainement des cycles de formations Master
ou doctorat qui concernent l’énergie, par contre, il y en a moins au niveau Licence.
L’enseignement et la recherche étant liés, on constate la même situation en enseignement que pour
la recherche : l’existence de noyaux de qualité mais dispersés et disjoints. Le projet du PR2I Energie propose la création d’une « School of Energy ». Dans la conclusion et les recommandations de notre analyse
nous reviendrons sur la pertinence de cette proposition.
Conclusions
Aix Marseille Université est une des grandes universités pluridisciplinaires de France avec 74 000
étudiants, 19 composantes, et 130 structures de recherche. Certaines de ses unités de recherche sont de
rang international.
Dans le domaine de l’énergie AMU capitalise 380 chercheurs permanents et 253 doctorants et post-doctorants répartis dans 31 unités de recherches, certaines faisant partie des plus prestigieuses de l’université.
Au niveau de la formation, elle possède 2 Masters en SHS et 6 Masters en Science et Technologies, une licence,
deux départements de l’IUT et une école d’ingénieur, toutes ces formations sont orientées vers l’énergie.
AMU maintient un lien étroit avec le CEA, en particulier avec le grand centre de recherche de
Cadarache. Ce lien porte aussi bien sur les activités de recherche, d’enseignement ou de formation doctorale. Le tissu industriel est dense dans la région, il comprend de grandes entreprises en énergétique ainsi
que des PME-PMI régionales. Dans ses relations avec AMU, ce tissu s’appuie sur des pôles de compétitivité dédiés aux activités R&D sur l’énergie.
Au niveau géographique, Marseille se trouve à l’interface Europe-pays méditerranéens, de ce fait,
AMU occupe une place privilégiée pour jouer un rôle primordial dans le développement des sciences et
technologies énergétiques adaptées aux pays en voie de développement. A ce titre, elle pourrait être un
pôle d’attraction pour la formation des jeunes cadres de ces pays.
Face à ces points forts AMU souffre des points faibles suivants :
Elle manque d’une stratégie volontariste pour fédérer ses forces de recherche autour du domaine
des énergies et leur donner des orientations adaptées à ses « points forts » afin de conforter sa place dans
le club des grandes universités internationales reconnues dans le domaine des énergies. Elle manque donc
à la fois de visibilité extérieure et de lisibilité dans sa stratégie de développement.
Alors qu’il existe un marché de l’emploi important pour des spécialistes polyvalents et interdisciplinaires capables d’une part de mener des projets énergétiques, d’autre part de dialoguer à la fois avec des
technologues, mais aussi avec des gestionnaires ou des négociateurs financiers. AMU n’a pas dans son
offre de formations un parcours adapté à ce besoin.
Le lien entre les laboratoires de recherche en énergie et les formations existantes dans ce domaine
est faible, voire inexistant. Cette situation ne permet pas de transmettre les connaissances produites
dans les laboratoires de l’université dans le domaine des énergies vers les étudiants, ni de les transformer
en compétence pour les futurs cadres énergéticiens formés par l’université. Cette dissociation entre la
recherche et la formation est nuisible pour toutes les disciplines, mais elle l’est particulièrement pour
l’énergie car ce domaine est actuellement en pleine mutation. Le projet de « School of Energy » pourrait
être un premier pas pour corriger ces faiblesses structurelles.
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132
Recommandations
L’objet « énergie » est présent à différents titres dans les perspectives de recherche des 31 laboratoires mentionnés précédemment, mais pour aucune discipline l’énergie figure parmi les questions à traiter directement. D’une manière générale, sa nature est envisagée plutôt comme un nœud de problèmes
de grande ampleur, dont l’examen requiert la mobilisation de plusieurs disciplines. Les perspectives proposées dans le COS sont encore dans l’esprit « disciplinaire ». Il faut les revoir et les décliner en termes
d’enjeux énergétiques afin de les traiter avec une approche interdisciplinaire.
La proposition de création d’un lieu unique (School of Energy) pour former les futures cadres énergéticiens, pour produire des connaissances nouvelles grâce aux activités de recherche, pour transformer
ces connaissances en compétences et les transmettre aux étudiants, parait une vision pertinente et prometteuse. La dimension interdisciplinaire doit être la fondation même de cette structure. Cette spécificité
devrait attirer vers cette Ecole, non seulement les étudiants souhaitant acquérir une solide formation disciplinaire, mais également ceux dont le projet est de bénéficier d’une formation pluridisciplinaire adaptée
aux enjeux de demain.
AMU est très bien placée pour devenir un centre de recherche et de formation d’échelle internationale dans le domaine des énergies. Il faut que AMU, tout en s’appuyant sur ses forces actuelles mono-disciplinaires en sciences dures et en sciences humaines et sociales, soit capable de créer une dynamique
collective autour des enjeux énergétiques, mais abordées avec une approche interdisciplinaire. Une même
approche doit être adoptée pour l’enseignement, en particulier, lors de la création de la futur « School of
Energy ».
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CHAMPS TRANSVERSES
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Europe et Espace
Méditerranéen
Experte : Carla MAKHLOUF OBERMEYER, American University of Beirut
1. The Mediterranean as a cross-cutting theme for this review
Unlike the other reviews of the COS, which are focused on disciplinary fields, this review deals with
a broad cross-cutting theme and requires the inclusion of a number of disciplinary and inter-disciplinary
areas of the work of AMU. The selection of the theme reflects the long-standing interest of AMU and its
commitment to a Euro-Mediterranean identity; it is also consistent, more generally, with the endorsement by the PACA region of a policy of decentralized cooperation with the Mediterranean, and with the
support of France for networks based in research institutions which include Mediterranean sites, such as
the Pasteur Institutes, the IRD, and some CNRS sites.
The various documents prepared for the COS affirm the centrality of the Mediterranean region; there
are numerous references to its historical importance and to the fact that the region is at the heart of
major global challenges including migration, conflicts, environmental threats and the impact of human
activity on ecosystems. AMU states its ambition to be the knowledge capital of the South of Europe, combining its Euro-Mediterranean identity with its aspirations to gain more international recognition. Thus,
the theme brings together several goals of the university, in terms of the quality of its research, its broad
dissemination and its impact beyond Marseille or the region.
The COS report includes several sections dealing with activities and publications that involve countries of Europe and those on the North and South shores of the Mediterranean. More than 50 research
units work on the Mediterranean basin, most of the research poles and disciplines have activities that
pertain somehow to the Mediterranean, and there is a great deal of materials to review. Thus it is difficult
to do justice to all the research at AMU that is relevant to this theme, and this report will necessarily be
selective; in particular, and given my own training and interest in health and social sciences, I am more
comfortable assessing research in those field than in natural sciences or genetics. Similarly, it was not
possible, in the constraints of the time allocated to the COS, to visit all the units whose work deals with
the Mediterranean, and the sites selected for the visit were meant to illustrate some of the successful
approaches used in different parts of the university.
This report is based on a review of the COS documents and on visits to the following sites, each for half
a day, conducted with the very helpful guidance of Vice-President for International Affairs, Sylvie Daviet :
• La Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH) in Aix
• The Medical Faculty at Timone, where two meetings were held, one with the Laboratoire de Génétique
Médicale et Génomique Fonctionnelle, the other with the SESSTIM (Sciences Economiques et
Sociales de la Santé et Traitement de l’Information Médicale)
• The Centre Européen de Recherche et de l’Enseignement des Géosciences de l’Environnement
(CEREGE), Arbois site
• The Institut d’études avancées Exploratoire Méditerranéen de l’Interdisciplinarité (IMERA), at the
Palais Longchamp.
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2. The Mediterranean as a transdisciplinary research field at
AMU
A number of laboratories and research units at AMU receive support from the national program
“Investissements d’Avenir,” the European Research Council, and the A*Midex Foundation, for research projects that include the Mediterranean. What is considered Mediterranean research is not explicity defined
in the COS report or in discussions with researchers, and it seems that different definitions are implicit : the sea itself may be the subject of the research (eg. pollution in the sea basin), or the project may
include a research site in a Mediterranean country (eg. archeological research conducted in Tunisia), or
the project may involve collaborations with researchers from countries of the North or South Shore of the
Mediterranean. Each of these definitions of what constitutes Mediterranean research has implications for
the sorts of collaborations that develop and their outcomes, a point that we return to later in this report.
It is clear that AMU faculty have a great deal of research expertise on the Mediterranean, however
it is defined, and that they participate actively in such research, placing AMU as the 3rd university nationally in terms of the number of collaborations and publications involving colleagues in other European
countries (some of them on the Mediterranean). AMU has benefited from the A*Midex funding which
disubursed 4.5 million Euros in 2014, and A*Midex-supported projects have led to the formulation of new
research, the strengthening of collaborations, and the development of networks. AMU also has a number
of Laboratoires d’Excellence (Labex) working on the Mediterranean Basin, including the LabexMed (social
sciences) and OT-Med (environmental).
In general, the diversity of research, and the energy and commitment of researchers working on the
Mediterranean are impressive. Ongoing efforts to increase intersectoral research on the Mediterranean
have defined the following major areas of research : humanities and social sciences (states, laws and
societies); environmental sciences (climate, resources and biodiversity); health sciences, medicine and
access to care (infectious diseases, rare diseases, health inequalities/challenges of epidemics and health
insurance); and science and technology (energy, engineering and innovation).
The site visits included a sample of research groups covering each of these areas, with one visit
focused on humanities and social sciences at the Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme
(MMSH), another on environmental sciences and energy at CEREGE, and two at Timone on health sciences.
This report discusses each visited site and provides a general discussion as a conclusion.
In addition to the sites discussed below, a number of research groups, units and departments at AMU
(which were not part of the visit) also conduct research of relevance to the Mediterranean. For example,
researchers in the life sciences study Mediterranean infections, examine how to adapt nutritional interventions to the needs of the Mediterranean basin, and investigate snake bites; researchers in science and technology study oceanography, biodiversity and the environment, including in the Mediterranean. Their engagement in collaborative research with the South shore of the Mediterranean appears however to be limited.
Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme
The AMU MMSH is part of a network of 23 other Maisons des Sciences de l’Homme and has a staff
of nearly 1,000, 18 research units, 99 masters. It is the reference institution for Mediterranean studies,
gathering key social science and humanities disciplines, and networking nationally and internationally.
MMSH receives financial support from national and European institutions and benefits from a LabexMed
grant. Resources at MMSH include a Médiathèque about the Mediterranean as a field, a sound library
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136
designed to preserve the sound heritage of the Mediterranean, antiquity libraries, Carto Mundi, a map
resource, and there are ongoing efforts to digitize the rich materials that are housed at MMSH.
The site visit brought together the director, the head of the LabexMed project, and about two dozen
members of the 11 laboratoires, doctoral schools, education units, and research networks coordinated by
MMSH. The diversity and engagement of these researchers were evidenced in the presentations that were
made. Some research groups are disciplinary (history, archeology), others thematic, such as TELEMME (Temps
Espace Langages), yet others are regionally focused, such as the IREMAM (on the Arab and Muslim World)
or the IMAF (Africa). A number of these research groups deal with the Mediterranean, including some on the
cities and territories, the sea and seashores, the exchange of people and materials, migrations, religions, etc.
Under the LabexMed, a consortium of 16 research units has brought multi-disciplinary teams
together around the theme of the Mediterranean, and has given increased visibility to Mediterranean
Studies at AMU. There are five different programs defined around the following themes : systems of production, circulation, interdependence; socio-environmental dynamics; knowledge, techniques, languages;
heritage, practices and representations; states, rights and identities. The LabexMed seeks to consolidate
Mediterranean studies, encourage complementarity, strengthen collaborations among networks in the
Mediterranean, and facilitate doctoral and post-doctoral exchanges. As part of this initiative, calls for
proposals have contributed to fostering multi-disciplinary research projects, visitors have been hosted in
partnership with the IMERA (see below), and more than 60 partnerships are reported to have developed
with other institutions in countries around the Mediterranean, including the French School of Rome, the
Turin School of Development, the University of Lisbon. Researchers at the MMSH publish widely, though
there is a recognition of the need for more refereed publications in languages other than French, that
would give the work greater visibility beyond the francophone regions.
Examples of innovative activities abound, and they include a post-doctoral academy; an EuroMediterranean summer school; a certificate in Mediterranean studies; an observatory of practices; a
Mediterranean institute of cities and territories; several digital humanities activities focused on languages,
intellectual and social networks; workshops on a variety of historical and contemporary themes, such as
past and current migrations, gold in the Mediterranean, religious dynamics and conversions, economic and
cultural globalization, inequalities, identities and disruptions.
In general, the MMSH has strong multiple partnerships, its work has gained visibility, and its approach
which is both inter-disciplinary and comparative, represents a solid basis for collaborative research in the
Mediterranean and beyond.
Laboratoire de Génétique Médicale et Génomique Fonctionnelle (Timone)
The visit to this laboratoire was the occasion to meet the director and two colleagues, and provided a
good example of collaborative research on a specific topic that is geographically focused on Mediterranean
countries. The Laboratoire specializes in rare diseases, of which 80% have a genetic origin, hence the
importance of conducting research on genetics and genomics, and since countries of the South shore of
the Mediterranean have relatively high levels of consanguinity, they represent fruitful sites for such genetic
research. Thanks in part to support of the A*Midex project, collaborations have developed with colleagues at
the Pasteur Institute in Tunis, with colleagues in Casablanca, and with Université St Joseph in Beirut.
Staff of the Laboratoire show both technical and social familiarity with the countries where they
work, and they express their commitment to research that does not simply collect genetic information
from field sites, but rather makes a special effort to contribute to capacity building in the countries where
the research is conducted. As part of these efforts, they have created databases, established summer
COS 2015
137
schools, supported post-doctoral fellows, and developed networks, and they have supported colleagues
from these regions. Exchanges with regional colleagues are said to exemplify a true North-South collaboration and the Laboratoire at St Joseph University in Beirut is now recognized as an Inserm laboratory
and as a research partner. The team is also mindful of the importance of broadening its research agenda
beyond the strictly genetic and to expand into related problems of diagnosis and genetic counselling,
which would likely require that they engage in more multi-disciplinary research.
Centre Européen de Recherche et de l’Enseignement des Géosciences de l’Environnement
The visit to this site included the director of the laboratoire OT-Med, and four other researchers who
participate in the Labex OT-Med, (Objectif Terre-Bassin Méditerranéen) including on sustainable energy
in the Mediterranean. The OT-Med project brings together laboratoires and a network (ECCOREV) whose
researchers specialize in a range of disciplines relevant to the environment—not just the natural sciences
that deal with the physical environment, but also the social sciences that study human-environment interactions. This is very much a multi-disciplinary project whose scope is broad, and encompasses a range of
factors, from climate to society. It seeks to promote collaborative research on the Mediterranean, inform
decision makers, and establish an interdisciplinary center for environment and sustainable development
in the Mediterranean basin and the Sahel. The ambitious goal is to develop an integrated model for the
Mediterranean system from the point of view of environment and climate change.
The work is organized into “work packages” on climate change around the Mediterranean, its impact
ecosystems, and human-environmental interactions. These work packages involve collaborations with IRD,
with Moroccan and Tunisian universities; a network of training sites and environmental field schools that
are held on both shores of the Mediterranean; mentoring doctoral students and post-doctoral fellows from
Morocco, Algeria, Tunisia, and Egypt who are affiliated with the program; invited lectures and conferences; and
support for collaborators who were hosted as part of the IMERA. The collaborative MISTRAL program focuses
on global climate change, temperature, water, species, and the ECCOREV focuses on man-nature interactions,
and the resulting risks and vulnerabilities in the Mediterranean space. In general, the scope of work is comprehensive, including human and environmental sciences to model the situation of the Mediterranean ecosystem
and inform decisions regarding water use, energy, biodiversity, pollution and the environment.
The leadership of OT-Med also seeks to establish a Mediterranean Earth Institute, inspired by the
Columbia institute, and drawing on the expertise of researchers in Algeria, Morocco, Tunisia, Turkey, Cyprus,
Italy, as well as with international institutes such as the IIASA in Vienna. (Another project mentioned
during the meeting is the establishment of an Energy school of the Mediterranean, which also seems promising). The Mediterranean Earth Institute project would foster the formulation of multi-partner research
projects, and strengthen educational networks with the South shore of the Mediterranean. Planning meetings are anticipated, as well as a conference in late 2015. The experience of the teams, their energy and
engagement of the team in these plans suggests that they will be fruitful.
Sciences Economiques et Sociales de la Santé et Traitement de l’Information Médicale
(SESSTIM)
This research unit based at the Medical Faculty uses multiple disciplines that are relevant to health
issues, and the meeting was with two young researchers. SESSTIM is organized into teams working on three
areas : cancer; communicable diseases and health systems; and risks and policies. The particular health issues
they study include those diseases that represent the heaviest burdens in low and middle-income counties—
HIV, tuberculosis, malaria—as well as others such as cholera and ebola; research on these topics includes
surveillance, epidemiological analyses, investigation of risk factors and prevention. Another area of work is
COS 2015
138
around health systems and policies, access to care, and the social context of illness. The disciplines represented in their research includes economics, epidemiology, statistics, informatics, and sociology, anthropology
and geography, and the projects integrate the approaches of these disciplines in innovative ways.
SESSTIM has a number of partnerships with institutions South of the Mediterranean (including African countries further south—Senegal, Burkina Faso, Mali), as well as countries of the Eastern
Mediterranean (Lebanon, Palestine and Egypt). These countries are not frequently represented in the
collaborative research of AMU, and SESSTIM makes an important contribution in this sense. Researchers
also have links with IRD, with colleagues in the UK, and with international organizations such as WHO,
ensuring that their work has global relevance.
The approach of SESSTIM to research is well illustrated by SANTEMED, a project on the measurement and determinants of inequalities in health and well being in the Middle East and North Africa, which
seeks to elaborate context-specific methods for research on well-being, analyze inter and intra-country
variations in health inequality, and assess the feasibility of extending universal health coverage insurance.
Beyond these scientific objectives, the project seeks to build an interdisciplinary network of researchers
and to inform policy dialogues on needed reforms by providing useful empirical evidence.
Training at SESSTIM is exemplified by the Academy of Excellence, a Mediterranean-and-beyond
e-Master of Public Health. With support from A*Midex, it provides distance learning in several important
public health skills : engineering of health information systems; quantitative and econometric methods
for health research; and training in public health and development. This e-Master has been successful,
with 150 students per year, worldwide. In general, the work of SESSTIM provides an excellent example of
multi-disciplinary research that is focused on the health priorities of the Southern and Eastern shore of
the Mediterranean, as well as beyond the region, reaching out to Africa.
Institut d’Etudes Avancées Exploratoire Méditerranéen de l’Interdisciplinarité
Founded in 2013 by AMU, CNRS, INSERM, EHESS and NCC, this institute is modelled on those found
in other settings in the US and Europe, that host advanced researchers from multiple disciplines and try
to foster exchanges across the arts, sciences, and humanities. IMERA provides a setting for researchers
who are seeking to work on a variety of topics in the sciences and the humanities, and it encourages high
risk projects on multi-disciplinary topics, in particular those dealing with energy, environment, health,
engineering, and cultural exchanges.
Funding is available until 2019, from Labex. IMERA has partnered with 4 Labex of AMU (Labex-Med,
OTMed, BLRI and AMSE), who contribute to the search for candidates—the number of applicants for 2015-16
is about 140, indicating substantial interest in this program. The IMERa can host about 20 researchers in the
special building in the Palais Longchamp park, for stays that are usually 5-10 months, with the possibility of
more space in the city; it also hosts multi-disciplinary teams for up to eight weeks. While most of the fellows
hosted to date either come from a Mediterranean country or work on topics of relevace to the Mediterranean,
the current Director expressed his preference for a scope broader than the Mediterranean.
North-South exchanges?
Despite the impressive teams and research projects, the high quality of the research and the large
number of publications, AMU collaborations with the Mediterranean are primarly with other European countries that are located on the Mediterranean—mostly with Italy and Spain, followed by Portugal and Greece.
Collaborations with countries of the South or Eastern Mediterranean represent only 12% of international
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collaborations, and researchers from these regions consistently represent the lowest percentage of co-authors in joint publications (about 7%). These low percentages are all the more remarkable that the number of
collaborations with the South shore of the Mediterranean is considerable : bilateral agreements, joint PhDs,
research collaborations account for 28/38, 137/216, and 90/232 collaborations respectively.
These observations indicate that AMU is indeed involved in collaborative research South of the Mediterranean,
but that there are factors that limit the contribution of researchers from the Southern regions. It is therefore
important to explore the possibility of new approaches to research collaborations on the Mediterranean.
3. Revisiting the notion of the Mediterranean
Several points can contribute to re-thinking the notion of the Mediterranean in the research strategy of AMU.
The relevance of the Mediterranean
While no one would deny the historical and contemporary importance of the Mediterranean as a
physical entity and as a social space, and while the commitment of AMU to its role in relation to the
Mediterranean is also unquestioned, the notion of the Mediterranean as a unifying theme and space for
research is not subscribed to by all researchers outside AMU.
There are several reasons for this. Among them is, first, the fact that while the positive valuations of the
“Grande Bleue” have been reaffirmed many times in the sciences, the arts and politics, contemporary evocations
of the Mediterranean are tragic, and include pictures of drowning refugees and the despair of those seeking to
reach Europe at whatever cost. Secondly, the potential for the Mediterranean to be a unifying theme is clear, but
it is also true that the Mediterranean has, historically and today, been used for different purposes by different
groups at different times, including various nationalisms, and hence, as pointed out by one of the colleagues
participating in the COS, there is a degree of “voluntarism” in the idea that the Mediterranean is a shared notion
and a common interest. Thirdly, the shared history and common interests around the Mediterranean have been
overshadowed recently by the political turmoil that is tearing apart a number of countries, following the Arab
spring uprisings and the inconsistent responses from Europe and other world powers.
The COS report implicitly acknowledges these reservations to a certain extent, and mentions the
need to deconstruct and redefine the Mediterranean in light of political and economic changes. It also
suggests that the Mediterranean is a point of contact and a bridge, not only between North and Southern
shores, but also beyond with the African continent, suggesting a global vision of the Mediterranean, one
that is consistent with the strong links between Maghreb countries and West Africa.
It seems that if AMU wishes to position itself as a major actor in the Mediterranean-and-beyond,
then it may be necessary to pro-actively try to address some of the fundamental questions about what
defines Mediterranean research, what goals it should seek to achieve, which problems it should try to
address, and how to support research on this theme. In trying to formulate a new approach, the following
points could be considered :
The definition of the Mediterranean
What qualifies as Mediterranean research is not entirely clear from the report of the COS : Is it sufficient that the research takes place in a site that is located in a country that falls around the Mediterranean
sea ? Does research on any of the countries around the Mediterranean count as Mediterranean research?
COS 2015
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While one could make the case that the answer should be yes to both—and the calculations provided
in the COS report seem to have used such minimalist definitions—it seems that more is needed if the
Mediterranean is going to be a central part of the research strategy of AMU. A third criterion could be
added, namely that the research should be comparative, and bring together information from more than
one site, in order to help foster a reflection on connections among different parts of the Mediterranean,
rather than simply on individual sites. Fourthly, one could argue that the research should involve partners
from at least two sides (North/South and East-West) of the Mediterranean, which would add the collaborative dimension to the definition.
If the elements of this definition are acceptable, this might help review research at AMU with a
slightly different lense, in order to examine how much research is simply sited in the Mediterranean geographically, compared to comparative and collaborative research, and what characterizes research that
succeeds in bringing these two additional dimensions.
Collaborative research with South and East partners
The statistics on joint publications in the COS report noted above underscore the challenges inherent in true collaborations and the importance of trying to find ways to address them. The difficulties of
collaborative research have been the subject of numerous writings, which highlight the different meanings of research, the very different sorts of support for research that exist North and South, and the
fundamental asymmetries that may undermine some North-South efforts. Collaborations that involve
“cross-Mediterranean” research face the additional challenge that often, the collaborators who are based
in academic or nonacademic institutions in the South have to overcome structural and financial obstacles
to conduct research, and their institutions may not provide the same sorts of rewards and incentives for
the various steps of research. As a result, it is often easier to complete the data collection steps, which
are generally funded by grants, than it is to devote the time to analysis and write-up, which are frequently
not specifically funded. Hence, in order to encourage collaborative research and to engage colleagues in
the full research cycle, including analyses and joint publications, special attention needs to be directed to
all phases of research, and mechanisms to support joint analysis and writing activities could be envisaged.
These may include specific funding, as well as workshops, residencies and other exchanges. The resources
that are available at AMU, including through Labex and A*Midex and IMERA could probably be nudged in
that direction.
It is also possible to draw on the successes of those research groups that have succeeded in involving Southern colleagues in collaborations, to learn what works and what does not. The examples provided
above may yield interesting suggestions, and the leaders of the groups could share their collective wisdom
in this respect.
North/South, East/West, and beyond
In addition to giving attention to the process of research, AMU could also engage in a strategic reflection on research priorities for the Mediterranean as the link between North and South, East and West. The
exercise would aim to identify the added value that AMU brings to research and how that research contributes to improvements in well-being around the Mediterranean. The Sustainable Development Goals that
are to guide global efforts could serve as a framework for these efforts, and they could be translated into
Mediterranean-specific goals. Priorities can also be identified using the general areas outlined by AMU
(See p.2 paragraph 3 of this report), and the exercise could try to specify those themes or research questions that have a good chance of generating quality research of relevance to development and well-being
in the region.
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In the health field for example, research priorities could include, in addition to infectious diseases
and genetically determined diseases, the causes of mortality and ill-health that represent the heaviest
burdens in most countries around the Mediterranean, and which stem from non-communicable diseases
and their risk factors; studies of knowledge, motivations, and behaviors around health and health care,
and operational research to improve health services would also be important additions, given that dissatisfaction with health care is said to have been one of the factors behind the Arab spring uprisings.
Working on such questions would require both multi-disciplinarity—health and social sciences—as well as
applied concerns, since scientific and technological innovations need to be delivered to those who would
benefit from them.
There are good examples of this sort of research at AMU, including several of the projects at
SESSTIM, where priorities are defined by global problems, where collaborations involve researchers from
several countries, and bring together several disciplines : economics, sociology, medical anthropology.
Researchers in other fields could also contribute to defining similar research strategies. Social, political,
and economic research would be enriched by the inclusion of policy and applied questions that are relevant
to Southern countries. For example, the themes that structure the work of MMSH (systems of production,
circulation, interdependence; socio-environmental dynamics; knowledge, techniques, languages; heritage,
practices and representations; states, rights and identities, as noted page 3 paragraph 3 above) could be
complemented by a problem-oriented reflection by researchers on the relevance and application of their
results to the problems facing the Mediterranean area.
In trying to ensure greater relevance to, it is also possible to draw on existing institutions such as
universities and health centers in countries of the South and East of the Mediterranean, and to include
networking and exchange components with research groups as additional components of research.
In general, and in view of the accomplishments of its different research groups, particularly those
that were visited in the course of this review, AMU is in an excellent position to formulate a new approach
to research on the Mediterranean and position itself as an actor that contributes to the solution of the
fundamental problems facing the region.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Valorisation
Expert : Mario LAFORTUNE, NIKE Golf
COS 2006, in its report, made punctual recommendations to AMU. Among them, it recommended
AMU to dot itself of a single point of entry for intellectual and industrial property. This single entry point
should comprise a strong proactive management of its patent portfolio. Its ability to be globally beneficial
will provide a measure of the quality of this management.
AMU uses the term technology transfer to include a broad range of applied research activities comprising : contractual agreement with government agencies, industry and European Commission; patents
development and licensing; creation of spin-off and other startup companies. AMU has a Technology
Transfer Committee (TTC) comprising several partners to develop its policy. AMU has a strong desire to
increase the socio-economic and industrial impact of its research, yet neither socio-economic nor industrial partners are represented on its TT Committee.
Four TT entities have been put in place at AMU to implement its TT policy and to manage the technology transfer activities to the industry : Research and Technology Transfer Department, Protisvalor,
SATT and Incubators. The Research and Technology Transfer Department (DRV) has a clear vision and
understanding of each entity role and functions. This vision and understanding are not as well known and/
or understood by all university researchers. To a lesser extent, a similar uncertainty was discerned through
the presentations of Protisvalor, SATT and Incubators.
The presentations of the various TT entities were also very valuable to appraise the achievements
of AMU Research and Technology Transfer and to assess its current status. The financial figures (Public
and private funding), Intellectual Property activities (Inventions, patents and licenses), and creation of
startups and spinoff exhibit strong improvements since 2006. The last three years show a definite upward
trend. It should be noted the amount of research private funding is modest compared to American universities. An observation common to the four TT entities was their limited staffs and lack of resources to
fulfill their Technology Transfer mission.
It was most interesting to learn the majority of the Endowed Chairs at AMU are in the Institute of
Movement Sciences. This is most unusual since most Endowed Chairs in American universities reside in
Medical and Hard Sciences Schools. The Decathlon Endowed Chair outlines another successful means of
research diffusion and TT. Decathlon has hired a total of 35 students (10 permanent and 25 temporary
positions) and it has hosted the internship of 40 Master Pro IEMH students. Alike private funding, the
number of Endowed Chairs at AMU is vastly inferior to American universities that count hundreds of
Chairs.
The society, economy and industry needs of the region were mentioned by AMU president and in
several presentations. This information would help to focus research on topics relevant to these groups,
to attract new funds and to form students with the skills and knowledge sought by regional employers.
Unless it was omitted in the document prepared by AMU, there do not appear to be any mechanisms or
structures in place to seek and harvest this information. Similarly, AMU does not have a central location
with equipped with the necessary tools to publicize its research, inventions, innovations and to showcase
its startup and spinoff success.
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This review leads, in no specific order, to a number of recommendations to foster and increase
research diffusion and Technology Transfer :
1. AMU should actively recruit regional socio-economic and industrial representatives to sit on its
Technology Transfer Committee to strengthen the bonds with these partners.
2. AMU must be proactive in increasing the resources of each Technology Transfer entity. Until additional
staff and resources are obtained, SATT and Incubators need to focus on inventions and innovations
that are either radical or disruptive.
3. AMU must develop policies and strategies that will amplify the Technology Transfer activities with
regional socio-economic and industrial participants. These policies and strategies should focus on :
1) publicizing and showcasing the research, inventions and innovation of AMU researchers to the
regional participants
2) gathering, inventorying and mining their needs.
4. AMU should establish a curriculum that teaches students to “Bring idea to life” and “Entrepreneurship”.
5. AMU must increase the visibility of the entities it has set forth for Technology Transfer to its
researchers.
6. AMU must insure the roles and function of these entities are well understood to eliminate duplication.
This is most important for SATT and Incubators.
The creation of an Institute or Center of Innovation and Technology Transfer led by the Research and
Technology Transfer Department (DRV) would fulfill the above recommendations.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Imagerie
Expert : Mathias FINK, École Supérieure de Physique et Chimie Industrielles (ESPCI)
Un certain nombre de laboratoires d’AMU travaillent dans le domaine de l’imagerie. Deux laboratoires à orientation médicale sont situés sur le campus de La Timone : le CERIMED et le CRMBM. Deux
autres laboratoires sont aussi très actifs : L’Institut Fresnel et le LMA.
De la visite de ces 4 laboratoires, il ressort que 2 laboratoires sont particulièrement actifs dans le
domaine de l’imagerie et ont acquis une excellente visibilité internationale. Il s’agit d’une part de l’Institut
Fresnel et d’autre part du CRMBM. Ces laboratoires travaillent en partie avec le CERIMED qui regroupe des
plateformes d’imagerie très bien équipées.
L’Institut Fresnel est un excellent laboratoire dans le domaine de l’imagerie qui possède des chercheurs de très grand niveau en particulier au sein de l’équipe MOSAIC. Il mène une politique de recherche
très active et développe de nombreuses innovations.
Le CRMBM est aussi un excellent laboratoire qui doit initialement sa notoriété à son ancien directeur
et fondateur Patrick Cozzone qui est un des pères fondateurs de l’IRM dans le monde. Ses équipes sont
toujours excellentes et innovantes. Par contre les locaux du CRMBM sont très anciens, et comparés à ceux
du CERIMED qui sont magnifiques donnent une curieuse impression.
Le CERIMED est très bien équipé mais pour le moment manque de personnel et le contraste avec le
CRMBM est grand. Un des points positifs du CERIMED est la présence de la société 3A spécialisée dans le
domaine de la médecine moléculaire.
Enfin le LMA a aussi des activités en imagerie ultrasonore mais il manque encore d’une visibilité
internationale dans ce domaine.
En conclusion, AMU regroupe des moyens importants en imagerie dans les domaines de l’optique,
des ultrasons, de l’IRM et de la médecine nucléaire. Certains de ces laboratoires sont au top mondial
(L’Institut Fresnel et le CRMBM). Le CERIMED est un atout important pour le futur. La direction de l’Institut Fresnel mène une politique très active dans le domaine de l’imagerie. Le CRMBM mérite des locaux
plus modernes et son couplage avec le CERIMED devrait être plus important. Quant au LMA, il manque
encore d’un bon leader dans le domaine de l’imagerie ultrasonore. Il pourrait collaborer et s’appuyer sur les
compétences de la société Supersonic Imagine située à Aix qui regroupe 160 personnes dans le domaine
des ultrasons.
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CHAMP DISCIPLINAIRE : Information, Données,
Communication
Experte : Gabriella PASI, Université de Milano Bicocca
The cross disciplinary field “Information, Data, Communication” is related to a broad research area
that deals with the generation, storage, management, analysis, and access to considerable amounts of
data of various types. As such, this field is at the cross between Computer Science and a variety of disciplines (including Social and Human Sciences, Medicine, Physics), and it therefore offers a natural ground
for conducting multidisciplinary researches. Moreover this field is concerned with the so-called “big data”
(terabytes to petabytes of data) the storage, analysis and management of which require the availability
of appropriate infrastructures for highly intensive computing, including the issues of parallel computation,
and the definition of effective and efficient algorithms for the analysis of and knowledge discovery from
huge amounts of data.
It is worth to notice that at AMU an interdisciplinary Steering Committee for big data has been set
up, which aims at implementing interdisciplinary projects.
At the University of Aix-Marseille (AMU), several laboratories are undertaking research activities
somehow related to the transverse field “Information, Data, Communication”, which (based on AMU
estimates) collects more than 300 researchers and faculty members, and more than 300 PhD students.
Among these, AMU estimates that about 70 researchers/faculty Members and as many PhD students are
involved in research activities related to the scientific topics of the transverse field.
The more concerned laboratories (listed in alphabetical order) are : 1) ASTRAM (Arts, Sciences,
Technologies pour la Recherche Audiovisuelle Multimedia), 2) CLEO – OpenEdition, 3) CPPM (Centre de
Physique des Particules de Marseille), Data Center St Jerome, 4) Institut Fresnel, 5) IRSIC (Institut de
Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication), 6) LIF (Laboratoire d’Informatique
Fondamentale), 7) LPL (Laboratoire Parole et Langage, Aix en Provence), 8) LSIS (Laboratoire des Sciences
de l’Information et des Systèmes), 9) MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de l’homme), 10)
PsyCLE (Centre de Recherche en Psychologie de la Connaissance, du Langage et de l’Émotion), 11) SESSTIM
(Sciences Economiques & Sociales de la Santé & Traitement de l’Information Médicale).
Within the above laboratories, the following Equipex have been developed : OpenEdition, Ortolang
and Mésocentre; they will be analysed later in this report. Moroever the Labex BLRI is part of this interdisciplinary transversal field.
Among the research activities carried out by the above research units, those that mainly relate to
the storage, management/analysis, extraction/mining and interpretation of (big) data collections have
been grouped by AMU in the following main lines :
1. Linguistics, Natural Language Processing and Text Mining (LPL, LIF, LSIS, CLEO, PsyCLE)
2. Image-video processing and signal processing (LSIS, LIF, Fresnel)
3. Knowledge Management and Information Extraction (LSIS, LIF, CLEO)
4. Digital Libraries (CLEO, LSIS, LIF)
5. Analysis and modelling of human behaviour (PsyCLE, LPL, LSIS)
6. Data, Information and knowledge from an Information Science point of view (IRSIC, LSIS, CLEO, LIF).
7. Communication, and Media and medias organizations (IRSIC)
COS 2015
146
In the previously mentioned laboratories, the research teams involved in the above diversified research
lines have worked actively to promote and implement multidisciplinary research activities (as witnessed by the
laboratories implicated with the above mentioned research axes). Numerous are the financed projects in multiple disciplinary fields, as well as the international collaborations of the various laboratories, and the reputation
they have gained internationally. Some of the financed projects deal with various types of (not necessarily big)
data repositories, among which clinical and genetics data, astrophysical data, particle physics data, and data
related to human and social sciences. Some relevant projects deal with digital libraries and linguistic resources.
On the side of images and video data, there are several activities and excellent projects carried out
in various laboratories, such as the FRESNEL Institute, LIF, and LSIS. The quality of the research activities
carried out in this context is excellent, with several international collaborations.
The AMU Mésocentre
Related to the theme of “big data”, there is the crucial issue of the availability of an infrastructure capable
to efficiently support highly intensive computations. AMU Mésocentre has been created in 2012, and it is a
partner of the project Equip@meso (Équipement d’excellence de calcul intensif de Mésocentres coordonnés),
which groups some regional and national partners to the aim of offering an integrated platform for intensive
computing. Previous to the foundation of the Mésocentre, the CPPM defined a grid conceived to efficiently
support intensive scientific computations, related to particle physics (within the World LHC Computing project). More recently, to the aim of integrating the Mésocentre with the grid at CPPM and to empower it with
a cloud computing approach, the project M3AMU (funded by CPER/FEDER/CD13) is finalised at the long term
objective (2016-2018) of setting up at AMU an infrastructure capable to the aim of offering a high performance
multimodal platform opened to the whole scientific community of AMU. This implies updating, extending and
empowering the actual resources. In fact, to face with future big data challenges there is a need of scaling up
the computational power of the current infrastructure. In this context Dirac (the software originally developed
at CPPM for managing the grid and that offers the competencies to build up ad-hoc grid infrastructures interconnecting resources of different types) will be integrated to provide an organized access to the distributed
computing resources, in the spirit of developing a scientific cloud of the type "infrastructure as a service".
The M3AMU project aims at providing AMU with its own big data infrastructure, a very important
and relevant objective that could offer a valuable support to the numerous research teams working with
considerable amounts of various kinds of data. This project should be developed based on some clear guidelines, which include the issues addressed by the following observations : 1) at the moment AMU there
are projects dealing with big data that are supported by external infrastructures; for this reason the target
AMU infrastructure should be able to offer a support to all the research teams (équipes) that would need to
manage considerable amounts of data, not necessarily really “big”, by taking into account that this encompasses the availability of a staff dedicated at interacting with the experts of the various disciplines that
could need a support. This is really important in the multidisciplinary spirit that AMU solicits; 2) several are
the issues related to big data that should be taken into account, among which : availability/definition of a
hardware infrastructure offering the means to efficiently store and process big amount of data, definition
of a software infrastructure able to efficiently exploit a distributed parallel computing approach (e.g. via
the Hadoop open source software), an appropriate and scalable choice of the data structures (e.g. NOSql),
the availability/definition of techniques of data cleaning and data pre-processing (and related software),
the development of effective and scalable algorithms to perform data analytics 3) it would be important
to set up an team of data scientists/experts in big data analytics (including experts at LSIS and LIF), who
can provide a collaborative support to the definition of appropriate algorithms to process the various kinds
of data generated across the different laboratories/disciplines. AMU interdisciplinary Steering Committee
for big data will certainly play a key role in the development of this project.
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Equipex Openedition, Equipex Ortolang and SHS data
The outcome of a successful collaboration between LSIS and CLEO in the SHS context is offered by
the Equipex OpenEdition, a digital library for social science that has been fully developed at AMU (the project started in 2012) and that introduces innovations related to reading recommendations, and sentiments
analysis in texts. It offers an example of successful technological transfer at a European level, and with an
impact at an international level (more than 210 research centers are associated with this Equipex).
OpenEdition relies on the national very large infrastructure Huma-Num, and on a European infrastructure as well, DARIAH (the Digital Research Infrastructure for the Arts and Humanities).
The Equipex Ortolang has the important aim of offering an infrastructure for storing big repositories of data concerning the French language, and for offering tools to process them. It could constitute
a French node of the ERIC (European Research Infrastructure Consortium) CLARIN (Common Language
Resources and Technology Infrastructure).
The two above Equipex offer an example of the previously cited data intensive applications making
use of infrastructures external to AMU (IN2P3 CNRS). But, mainly, they offer a valuable example of
excellent initiatives that exploit the big value of data related to Social and Human Sciences at AMU.
At AMU numerous initiatives exist that address the storage and management (access to and analysis) of various kinds of data related to Social and Human Sciences. Examples of such data are offered by
literacy data (Laboratory CIELAM), archaeological data (MMSH – Centre C. Jullian, MASA Project), audio/
sounds data (ASTRAM). The different nature of these data, and their potential cultural impact make them
unique and important to fields like cultural heritage preservation and arts.
To transform these initiatives into a real value for AMU, and to generate/strengthen the multidisciplinary collaborations, a strongest support (in terms of both human resources and more informed
connections with the existing laboratories) should be provided by AMU.
Recommendations
1. At AMU a big variety of data repositories exist, as well as several research areas that need to store
and process different kinds data (as synthesized in the first part of this report). Despite the deep
diversity of the various data repositories, there exist a common need to store data, to pre-process,
and analyse them. At present at AMU several projects dealing with big data are supported by external
infrastructures (national infrastructures). AMU big data infrastructure that the project M3AMU aims
to set up, should address the objective of offering a support to all the research teams that need
to manage considerable amounts of data, not necessarily really “big”, by taking into account that
this encompasses the availability of a staff dedicated at interacting with the experts of the various
disciplines that could address this need. This is really important in the multidisciplinary spirit that
AMU solicits. Moreover, particular attention should be paid to the generation of an AMU network of
connections between computer scientists, mathematicians and statisticians for the development
of data analysis approaches. If properly managed this project could be very relevant to AMU, and it
could produce high impact outcomes (in terms of research activities and research projects).
2. Despite of the success of OpenEdition, the technicians, engineers and administrative staff involved
in this Equipex at CLEO are concerned about a lack of dedicated human resources in the coming
COS 2015
148
years. In fact the human resources are mainly recruited on a contractual basis that could generate
a lack of continuity of the people involved. This situation could affect the long term visibility of this
project. Measures should be taken to avoid this situation.
3. The synergy between Social and Human Sciences and Computer Science should be more strongly
supported, in order to put into value both the available data repositories and their related applications.
Moreover, by relying on the expertise matured at AMU in this multidisciplinary field, it could be
extremely interesting and of high impact to set up a master on Digital Humanities.
4. Another challenge related to educational issues is to train and prepare people to the new profession
of data scientist. One of the main characteristics in this context is the interdisciplinary. AMU should
work at jointly defining with various experts within its laboratories a master on data science. The
significant and original traits of this master could be represented by the variety of data repositories
and related applications developed at AMU, such as those related to genomics, astrophysics, physics,
Social and Human Sciences, etc.
5. To strengthen the process of unification, still more emphasis on interdisciplinary should be given, in
order to encourage projects that exploit a synergy between the several skills developed within AMU
in relation to distinct disciplines.
6. A last consideration concerns the actual situation of the research activities related to the cross
disciplinary field “Information, Data, Communication” carried out at LSIS, LIF and at the Institut
Fresnel. FRIIAM (Fédération de Recherche en Informatique et Interactions d’Aix - Marseille) is a
federation created in 2012 that includes LIF, LSIS and the Institut Fresnel to the aim of exploiting
the synergy and the complementary aspects of the research activities carried out in the three
laboratories/institute, and related to "information and interaction". This is a valuable initiative that
could be enhanced by further reinforcing the grouping of LSIS and LIF, by maintaining an explicit link
to Fresnel. This could provide a better impact of the research in related to the transverse field (and
more generally to Computer Science) at AMU.
COS 2015
149
CHAMP DISCIPLINAIRE : Apprentissages,
Education
Experte : Mariane FRENAY, Université catholique de Louvain
A. Présentation du champ
« Les organisations de transmission du savoir, dans le cadre de l'éducation scolaire ou de la formation professionnelle, occupent une place prépondérante dans nos sociétés humaines. La structuration de
recherches fondamentales, socialement finalisées par les besoins de l'éducation, de l'éducation ou de la
formation est une question importante afin d’accroitre la compréhension sociale de ces systèmes et en
accroître leur efficacité», c’est ainsi que le rapport préparé pour le COS mettait en avant les enjeux majeurs
en termes de recherches et de formation du champ transverse « Apprentissage et éducation ». Celui-ci
est également associé à une forte demande sociale et à des enjeux sociaux majeurs tels que ceux liés à la
formation des enseignants, à l’éducation et la formation tout au long vie, mais aussi à l’enseignement des
disciplines à tous niveaux (primaire, secondaire, supérieur) et ce, dans le contexte particulier du pourtour
méditerranéen, confronté à l’évolution de sa population (arrivée de nouvelles populations, flux migratoires, réfugiés, besoin de qualifications, …) et de son environnement (pression anthropique, nécessité de
prévention, d’éducation et d’intervention pour soutenir l’adoption de nouveaux comportements environnementaux et de santé). A ce titre, il constitue réellement un champ transverse dont les différents pôles
d’AMU pourraient bénéficier, même si, actuellement, ce champ « apprentissage et éducation » est trop
souvent perçu comme cantonné principalement dans le pôle des sciences humaines et sociales.
Au sein d’AMU, ce champ – s’il est présent historiquement depuis de très nombreuses années dans
le domaine des sciences humaines et sociales, via l’existence de laboratoires de recherche en sciences de
l’éducation, en économie et sociologie de l’éducation – s’est structuré récemment. En effet, avec l’arrivée de
l’ESPE dédiée à la formation des enseignants et des formateurs au sein d’AMU, des enseignants-chercheurs
d’horizons disciplinaires divers ont été amenés à travailler ensemble et ont très vite ressenti le besoin d’outiller les formateurs et les responsables de programmes tout autant que de structurer la recherche.
Ceci a été rendu possible par la création d’une structure fédérative de recherche en éducation (SFERE
– Provence, FED4238) en 2012, deuxième structure de ce type en France, après celle de Bordeaux. SFERE
est rattachée à l’ESPE, mais abrite plus d’une dizaine de laboratoires de la composante ALLSH et ST, représentant le champ transverse Apprentissage et Education.
Les objectifs initiaux étaient de créer une interface régionale, nationale et internationale privilégiée
pour les recherches en éducation (identifier les potentiels de recherche) et d’articuler, de mobiliser les
recherches existantes dans différentes disciplines et innover, en lien avec la formation des enseignants,
mais aussi enrichir les chercheurs d’une pluralité d’enjeux et de compétence. Pour les atteindre, les activités
principales de SFERE se sont concentrées autour du renforcement de l’animation scientifique autour de
programmes thématiques et transversaux au domaine ; du soutien à l’élaboration de projets scientifiques
(région, ANR, A*Mmidex, Fonds européens) et du soutien au développement de partenariats professionnels et à la valorisation de la recherche au niveau notamment de la formation (cf. rectorat, associations
professionnelles, partenaires économiques, …).
De réelles opportunités de recherche existent pour SFERE et pour les labos et chercheurs impliqués
s’ils peuvent déposer conjointement des projets de recherche. En effet, il existe une forte interpellation
COS 2015
150
sociale par rapport aux questionnements sur la pertinence des modèles d’enseignement et modèles pédagogiques actuels, face également à l’évolution des rapports aux savoirs (changement de paradigme face
à l’omniprésence du numérique) mais également, une volonté nationale de structuration de la recherche
autour d’enjeux tels que le plan numérique éducatif, la pédagogie universitaire (taux échecs en licence,
évolution des pédagogies), les questions associées à la réussite scolaire et à la diversité des publics (laïcité,
vivre ensemble, fait religieux). De plus, SFERE dispose d’atouts importants, par le fait que les recherches
peuvent s’appuyer et se mener en partenariat avec l’ESPE, le CIPE, avec les écoles, les milieux de formation, le rectorat (compte-tenu des liens historiques et soutenus avec ces entités), pour permettre non seulement l’entrée sur les terrains et la pertinence sociale des questions analysées, mais également assurer à
terme la dissémination des résultats et le développement d’activités de formation directement en phase
avec les résultats de ces recherches.
Depuis 2014-2015, un travail important de structuration de SFERE a été mis en place : identification
des domaines spécifiques couverts par les chercheurs associés à SFERE (via une large enquête menée
dont les résultats sont présentés dans le rapport produit pour le COS), mobilisation de nouveaux acteurs
(certains labos n’ont rejoint SFERE que depuis juillet 2015, quand il a été établi que des labos pouvaient
s’associer à plusieurs structures fédératives, ex. LEST) et organisation en deux comités : un comité scientifique et de professionnels, permettant de porter les projets en cours via la représentation des différents
labos et des représentants des partenaires professionnels (rectorat, CAPE, CIPE) et de veiller dans une
perspective d’innovation à jouer le rôle de « pépinière » de projets à déposer et un comité de programmation, qui assure la dynamique scientifique de SFERE et permet une implication et une collégialité des
chercheurs de différents horizons (avec perspective d’organiser un événement majeur en 2017).
Le défi majeur pour les années à venir est d’actualiser ce nouveau potentiel de recherche rendu possible par la fédération des différentes équipes et des chercheurs autour de SFERE et par la connaissance
réciproque des différents acteurs de recherche au sein d’AMU. La réponse à des appels d’offres de grande
ampleur et l’obtention de nouveaux projets de recherche interdisciplinaires constitueront les indicateurs
de cette actualisation.
B. Appréciations générales et spécifiques sur l’excellence et la
pertinence de la recherche
B.1 Thématiques scientifiques
Les thématiques développées actuellement reflètent les préoccupations des laboratoires associés à
SFERE. L’investissement de ces laboratoires dans SFERE, tant en termes de nombres de chercheurs impliqués
que de centralité des thématiques associées à l’apprentissage et l’éducation varie d’un laboratoire à l’autre.
La figure 1 montre la diversité des laboratoires impliqués dans SFERE (au centre du cercle) ou qui ont
montré leur intérêt (en gris).
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151
Figure 1 : Laboratoires associés dans SFERE (Source : présentation J. Ginestié, 22 sept. 2015)
Cette association progressive, de sept laboratoires à l’origine en 2012 (vert pâle), à douze puis treize
(bleu pâle) aujourd’hui marque la dynamique qui s’est enclenchée mais explique également la structuration progressive, non seulement de la structure SFERE mais aussi des thématiques et la difficulté de
donner une vision d’ensemble de celles-ci.
Les thématiques peuvent se regrouper autour de différents secteurs : secteurs psycholinguistique
et éducation, sociologie, deux blocs (disciplines scientifiques et technologiques) et (disciplines sciences
humaines et sociales), ou encore autour d’approches principales, telles que les approches pédagogiques
(évaluation, ergonomie de l’activité des professions d’éducation, processus enseignement/apprentissage,
dispositifs pédagogiques), psychologiques (engagement, motivation, stress, apprentissage et développement langage oral et écrit, interactions sociales), sociologiques (transformations des politiques publiques
et systèmes éducatifs, approches micro/méso/macro, migration et diversité), historiques (diversité, intégration, éducation dans les sociétés occidentales postcoloniales) ou didactiques (apprentissage langues,
mathématiques, géographie, histoire, français, comparaisons didactiques, etc.). 1
Les thématiques actuelles sont donc très variées mais il est difficile de les rendre lisibles tant en interne
qu’à l’externe. Une prospective est en cours, au sein de SFERE, à partir de l’enquête menée en 2014-2015 sur
les thématiques et domaines couverts par l’ensemble des chercheurs des laboratoires associés à SFERE. Ceci
devrait permettre une meilleure connaissance réciproque de ces thématiques par les chercheurs de SFERE et
ainsi permettre des projets conjoints et une meilleure communication de ces travaux à l’extérieur.
1
L a liste des thématiques actuelles traitant des questions apprentissage et éducation, dans les différents laboratoires associés à
SFERE, se retrouve dans le document préparatoire au COS, pour le champ transverse apprentissage et éducation.
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152
La carte sémantique (Fig.2) dressée à partir de cette enquête montre bien cette diversité et les axes
principaux, sans pour autant permettre de décliner explicitement ce qui constituerait la « couleur » spécifique des projets portés par SFERE.
Figure 2 : Carte sémantique représentant l’engagement des chercheurs de SFERE au regard du champ
Apprentissage et éducation (Source : rapport COS du champ transverse, p.9)
La dimension annoncée dans le rapport COS portant sur les questions environnementales est peu
lisible, de même que la dimension méditerranéenne, qui sont deux champs transverses à AMU. Ces deux
dimensions pourraient faire l’objet d’une réflexion spécifique, ce qui permettrait sans doute également de
renforcer la spécificité AMU de SFERE.
B.2 Qualité de la recherche
« Améliorer notre compréhension de ces organisations (de transmission de savoirs) suppose de réunir,
voire de croiser, des approches, des méthodologies et des résultats obtenus dans les champs de recherche
disciplinaires différents, tels que ceux produits par la psychologie, la sociologie, l’histoire, les sciences de
l'éducation, la philosophie, l’épistémologie, les sciences politiques, l’économie, la gestion, les technologies
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153
numériques..., mais aussi des domaines disciplinaires académiques plus spécifiques comme les mathématiques, les sciences, les technologies, l’ingénierie, la littérature, les langues, les arts... »
Cette phrase issue du rapport COS pour ce champ transverse, illustre bien le fait que cette thématique « Apprentissage et éducation » est par essence interdisciplinaire mais doit aussi reposer sur
des compétences disciplinaires fortes. C’est à la fois ce qui constitue une force mais aussi la faiblesse
actuelle de SFERE, qu’il convient de dépasser. En effet, chaque labo s’associant à SFERE peut être évalué
dans son domaine disciplinaire de manière positive, voire très positive, y compris dans la manière dont
disciplinairement, ils traitent la question de l’éducation. Les publications réalisées, que l’on retrouve de
manière synthétique dans le rapport préalable en témoignent. Ces labos abordent, par des points de vue
différents mais complémentaires, ces questions et sont par ailleurs intéressés par un travail commun et
interdisciplinaire.
B.2.1 Forces et faiblesses
Ce que l’on peut constater, suite aux visites menées, c’est qu’on observe un réel dynamisme pour
aller de l’avant, à partir de l’état des lieux réalisé, avec les laboratoires qui se sont joints depuis la création
de SFERE. SFERE comprend plus de 140 chercheurs impliqués, avec un potentiel tant au niveau fondamental qu’appliqué, et qui par sa structuration en fédération de recherche a maintenant les éléments de
son développement. Des collaborations locales sont lancées. Plusieurs projets collectifs ont été déposés,
dont un projet A*Midex qui n’a malheureusement pas été financé, mais qui a permis d’avancer dans la
connaissance réciproque. Les chercheurs de SFERE sont en outre bien introduits dans les milieux professionnels concernés (Académie Aix-Marseille, ESPE).
Cependant, collectivement, il existe trop peu de connaissance réciproque des projets menés et la
diffusion des résultats de recherche reste faible alors même que le potentiel des laboratoires et leur souci
de promotion, de diffusion et d’application est largement présent dans tous les groupes qui contribuent
à ce champ. Ainsi, les principales faiblesses de ce champ transverse résultent dans sa faible structuration
actuelle (même si cela s’organise depuis deux ans). Des recherches sont menées sur des thèmes identiques
ou très proches dans plusieurs laboratoires mais sont peu ou pas coordonnés (ex. travaux sur lecture,
langage, les technologies numériques). Les travaux sont principalement publiés dans des revues francophones et devraient être diffusés également dans des réseaux de recherche européens et internationaux,
y compris non francophones et publiés dans des revues à plus large diffusion et impact international. La
valorisation de ces travaux est peu organisée, les transferts à la pratique sont trop faibles, les travaux sont
méconnus parce que peu organisés dans les diffusions. De plus, les financements sont majoritairement
publics alors que vu les thématiques et les enjeux sociétaux majeurs, d’autres sources de financements
devraient pouvoir être sollicitées. Enfin, l’axe éducation ne constitue pas un axe financé par le CNRS et
résulte donc dans un faible engagement des grands organismes.
B.2.2 Pistes et prospectives
Suite à la lecture du rapport et aux échanges lors des visites, plusieurs pistes prospectives peuvent
être envisagées pour dépasser ces constats dans une perspective à dix ans.
• Poursuivre la coordination de la fédération de recherche SFERE, à concevoir comme un incubateur
pour le lancement et la réalisation de projets communs, comme un lieu d’échanges entre ses
membres permettant le croisement de regards multiples pour converger vers des projets conjoints.
Echanger avec les autres fédérations de recherche pour profiter de leur expertise pour structurer la
recherche (ex. LabexMed) ;
• Afficher la structuration de la recherche « Apprentissage et éducation » dans AMU et développer son
rôle politique au niveau national, régional et local sur le développement de la recherche en éducation ;
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154
• Structurer le secteur de l’éducation (à l’image du secteur de la santé par ex.) dans AMU, pour penser
des recherches très pointues sur des domaines très spécifiques et en même temps, avoir des
recherches qui se préoccupent de leur portée sociale
-penser ces recherches dans la perspective d’A. Prost (1998) comme des recherches fondamentales socialement finalisées par les besoins de l’éducation ;
-permettre la compréhension de l’évolution des systèmes éducatifs et codes, en lien avec l’apprentissage et l’éducation et analyse de cette évolution dans des contextes et dans des temporalités différentes ;
-développer des recherches permettant de réfléchir au-delà du système éducatif d’aujourd’hui,
pour penser à la restructuration du champ de l’éducation, de la formation des enseignants tout
en sortant des territoires et manières classiques de poser les questions d’éducation en s’appuyant sur des recherches ;
-penser ces recherches en collaboration avec les acteurs de l’éducation (enseignants, élèves,
société, parents).
• Faciliter, grâce à SFERE, et aux connaissances réciproques la possibilité de trouver les interlocuteurs
pertinents pour les projets dans le domaine Apprentissage et éducation, notamment pour les labos
dont ce n’est pas le domaine premier ;
• Dépasser l’opposition idéologique entre partisans du disciplinaire académique et les partisans de
l’approche pédagogique, qui a trop souvent été dommageable à des projets interdisciplinaires ou
cohérents sur le plan des pratiques de terrain. Ceci est possible à travers la structure SFERE ;
• Déposer des projets communs et transversaux sur des problématiques auxquelles tous sont
confrontés, ce qui permet de fédérer des projets importants (ex. le numérique en éducation qui
bouleverse la donne pédagogique et peut intéresser toutes les disciplines et les terrains de pratiques)
et d’avancer en équipe de chercheurs, issus de labos différents. Veiller à intégrer dès la conception du
projet de recherche ce que l’on vise comme valorisation des résultats ;
• Echanger sur les méthodes de recherche en éducation (triangulation des données, approches
quantitatives et qualitatives, travail sur les sources, témoignages et archives...) et permettre la
coopération entre disciplines, sachant que les chercheurs ont des objets communs de recherche ;
• Développer la perspective interdisciplinaire et l’interdisciplinarité : sur l’objet commun (Apprentissage
et éducation), comment réfléchir à l’articulation entre les perspectives disciplinaires et
interdisciplinaires ? comment produire des résultats qui soient consistants pour la réalité à étudier ?
comment former à l’interdisciplinarité ? Ceci devrait être permis grâce à la fédération.
• Développer des projets concrets, pour que la Fédération soit active et vive dans les relations au
quotidien des chercheurs : cela peut se faire via l’appel à collaborations, échanges, lieux de rencontres
autour de jurys de thèse, co-directions de thèse, formation des doctorants ;
• Réfléchir aux instances de qualification du CNU et veiller à interpeller à un niveau politique autour
de ces questions de cohérence :
-comment soutenir les formations doctorales et les projets interdisciplinaires alors que les sections sont essentiellement disciplinaires ?
-comment assurer une cohérence entre politique nationale (dans l’évaluation des carrières des
enseignants-chercheurs par les instances de qualification) et la politique des universités ?
• Développer la visibilité des recherches menées et permettre des temps d’échanges sur celles-ci (ex.
initiative récente de diffusion de posters présentant certaines recherches dans les différents lieux
de l’ESPE) ;
• Développer l’ouverture et l’intégration de la recherche en éducation dans certains domaines, pour
soutenir les activités de prévention et de dissémination, notamment concernant les changements
de comportement, les activités de prévention dans les champs de la santé, de l’environnement, de
l’énergie, par exemple.
• Garder des traces pour mesurer le chemin parcouru à dix ans et les effets de la structuration de la
recherche, via SFERE :
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155
-HAL AMU : archives ouvertes, faire valoir les recherches spécifiques des productions scientifiques ;
-Garder les traces des activités organisées ;
-Evaluation, via les unités de recherche, de l’identification de ce qui contribue à la fédération ;
-Définir les profils de postes des Maîtres de conférence, avec rattachement à SFERE ;
-…
• Elargir la participation à des réseaux de recherche nationaux et internationaux
B.3 Ouverture et attractivité de la recherche
Comme mentionné précédemment, l’ouverture et l’attractivité actuelle de la recherche dans ce
domaine sont encore actuellement principalement portées par chacun des labos qui constituent la fédération de recherche.
Selon ceux-ci, la dimension régionale (y compris méditerranéenne), francophone, européenne ou internationale (y compris pays du Sud) est plus ou moins développée. A l’avenir, une réflexion par le comité
scientifique et des professionnels pourrait être menée pour déterminer le niveau prioritaire d’ouverture.
Si la dimension internationale est importante en termes de diffusion et d’impact de la recherche, les
dimensions régionales et européennes méritent que l’on s’y attarde pour développer une réelle politique
concertée à ce niveau, vu le potentiel existant à l’échelle d’AMU au sein de SFERE.
Les thématiques travaillées au sein de SFERE possèdent clairement un potentiel d’impact sociétal,
notamment pour la formation initiale et continue des professionnels de l’éducation. Le fait que SFERE soit
rattachée à l’ESPE constitue pour cet enjeu-là clairement un plus et devrait faciliter les interactions avec
les acteurs de l’éducation. Le défi consiste cependant pour l’ESPE Aix-Marseille (3000 étudiants) à articuler projet de formation et projet de recherche, tant au niveau de la formation des étudiants (Comment
intégrer les étudiants de M2 lors de leur retour des expériences pour échanger sur leurs pratiques et les
amener à faire le lien avec la recherche ? Comment faciliter les interactions entre le rectorat, les professionnels du terrain, les chercheurs et les formateurs ? Comment permettre et faciliter la poursuite vers
une thèse ?) mais aussi pour les formateurs et chercheurs (Comment associer les personnes des labos
de recherche aux formateurs de l’ESPE qui ne sont pas intégrés dans la recherche des labos ? Comment
structurer les objets de recherche et intégrer de jeunes enseignants à la recherche ? Comment passer de la
position d’enseignant à la position de chercheur pour enseignants confirmés ?).
L’enjeu est également d’assurer une bonne coordination avec les autorités locales et publiques (rectorat, écoles, enseignants) des recherches menées, afin d’une part d’impliquer les acteurs dans un partenariat
constructif avec les chercheurs mais également de faciliter l’accès, pour certains labos moins familiers ou
moins en contacts directs avec ces professionnels, pour mener des recherches sur le terrain.
Cette coordination devrait également faciliter les activités de dissémination et de diffusion - menées
par différents labos - de la culture scientifique ou des résultats de recherche. Ainsi, plusieurs labos des
sciences et technologies (ex. PIIM, I2M) ont une réelle politique de diffusion de la culture scientifique, en
ayant créé des structures permanentes permettant à des élèves de collèges et de lycées de rencontrer
des chercheurs, s’investissant avec différents partenaires sur publications, de la formation continue d’enseignants mais sans toujours de connexions avec l’ESPE ou des chercheurs de SFERE. Actuellement des
partenariats existent entre l’ESPE et le rectorat, entre les départements et le rectorat mais pas de structure impliquant les trois types d’acteurs (alors même que l’ESPE et les départements font partie d’AMU),
ce qui permettrait de réfléchir de manière coordonnée à la formation initiale et continue des enseignants.
SFERE pourrait initier ces réflexions par le fait même que les chercheurs et enseignants de ces différentes
structures au sein d’AMU y collaborent.
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Ces activités pourraient également devenir l’objet de recherches futures sur la manière dont les
jeunes et les acteurs locaux bénéficient de ces activités et des effets qu’elles ont sur la manière dont les
élèves perçoivent les sciences et les métiers scientifiques par exemple mais aussi peut-être sur les changements de leurs comportements (actions de prévention et de sensibilisation en matière d’éducation,
d’orientation vers les études supérieures, de santé, d’environnement, …).
B.4 Commentaires généraux
Partant du rapport préalable à la visite des experts pour le COS et des échanges menés lors des
visites, nos constats relatifs aux forces et faiblesses et aux pistes et prospectives montrent bien le potentiel de développement de champ transverse « Apprentissage et Education ».
L’inscription des recherches dans des réseaux internationaux est importante pour pouvoir positionner et diffuser les travaux menés au sein d’AMU à l’échelle européenne et internationale, en plus de la
communauté des chercheurs francophones.
Un des axes de vitalité de la recherche d’une institution est très clairement la formation doctorale et
l’aboutissement de thèses de doctorat.
Dans sa configuration actuelle, les laboratoires engagés dans SFERE-Provence sont rattachés à
six écoles doctorales : ED 356 : Cognition, Langage, Éducation; ED 355 : Espaces, Cultures, Sociétés; ED
354 : Langues, Lettres et Arts, ED 352 : Physique et Sciences de la Matière; ED 184 : Mathématiques et
Informatique de Marseille et ED 67 : Sciences Juridiques et Politiques,
De la discussion lors des visites, une série de questions ont été soulevées concernant les thèses en sciences
de l’éducation, associées plus particulièrement à l’école doctorale « Cognition, Langage et Education » :
• durée des thèses (un peu plus longue que la moyenne, liée au statut des doctorants, souvent sur
fonds propres),
• taux d’abandon (moins de 5%),
• financements (peu nombreux, ou liés à des bourses de doctorats des pays du Sud ; conditions de
faisabilité si pas de financements ? ex. MMSH qui n’accepte que les projets de doctorat qui disposent
d’un financement),
• co-directions (à privilégier avec membres de SFERE),
• dispositifs d’accompagnement à la recherche pour professionnels d’éducation ou formateurs ESPE
(décharges de services possibles),
• débouchés et secteurs d’insertion des docteurs (85% deviennent MCF), …
Pour les perspectives à 10 ans, il pourra être utile, pour mesurer le chemin parcouru depuis la création de SFERE et la dynamique de recherche interdisciplinaire qui s’y développe, de se questionner sur les
effets que la fédération SFERE pourra avoir sur l’évolution de la thèse des doctorants et sur leur formation doctorale, sur les effets de l’adossement des projets de thèse à des projets de recherche portés par
plusieurs labos, sur l’ouverture et l’accueil des étudiants de Master en sciences de l’éducation dans des
labos membres de SFERE. Quels effets la fédération peut-elle avoir sur le recrutement à venir des enseignants-chercheurs (attractivité ? ancrage dans recherches collectives) et sur les voies d’accès pour la carrière d’enseignants-chercheurs ? Quels seront les effets des accompagnements mixtes (co-directions) des
doctorants et quels bénéfices ? Comment évolueront les objets de recherche : seront-ils des indicateurs
de l’apprentissage de l’interdisciplinarité ?
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Pour terminer, plusieurs menaces ont été soulignées par les chercheurs de SFERE qui méritent d’être
reprises ci-dessous car elles devraient rendre les responsables d’AMU conscients des freins possibles au
potentiel de développement et nécessitent pour certains d’avoir une action politique :
• continuité des politiques éducatives, le temps de l’éducation, de la formation et de la recherche n’est
pas le temps des politiques ;
• retour à un pilotage top-down du système éducatif par le Ministère ?
• financements instables ;
• faible reconnaissance sociale de l’interdisciplinarité dans les carrières des chercheurs et distorsion
possible entre la volonté de l’université et le fonctionnement national, qui se fait au détriment de la
carrière des chercheurs ;
• effets de formations doctorales interdisciplinaires et d’objets de recherche interdisciplinaires sur
l’évaluation et la qualification au niveau du CNU ?
• confusion entre idéologies et établissement de faits scientifiques en éducation.
C. Recommandations
En finale, on ne peut que souligner la pertinence et le potentiel de développement de la fédération
de recherche SFERE-Provence pour structurer le champ transverse « Apprentissage et éducation ». En
faisant le choix d’inscrire le champ transverse « Apprentissage et Education » comme un des axes stratégiques de sa politique scientifique, AMU se positionne clairement par rapport aux autres universités
françaises. Il est indispensable de soutenir ce champ transverse et lui permettre de développer tout son
potentiel dans les années à venir, en tenant compte notamment des menaces identifiées.
Les forces disciplinaires sont présentes, les productions déjà réalisées en attestent. Il reste maintenant à actualiser le potentiel interdisciplinaire et à poursuivre la structuration de SFERE. Les autres
réseaux internes à AMU, tels que ECCOREV, LabexMed peuvent constituer des expériences inspirantes
pour celle-ci. Différentes pistes prospectives sont développées dans la section B.2.2.
Le travail initié par SFERE, en préparation de la visite des experts du COS, pour identifier les thématiques de recherche porteuses en termes de recherches à mener et sur lesquelles déposer des projets
interdisciplinaires devrait se poursuivre et déboucher sur le dépôt effectif de projets ambitieux. Plusieurs
axes principaux ont été identifiés, dans ce rapport préalable (pp. 10-11) : ils correspondent à des questions
pertinentes socialement et pertinentes du point de vue des recherches internationales ; ils peuvent en
outre fédérer les expertises des chercheurs d’AMU et permettre d’accroître la lisibilité des thématiques de
recherche et ainsi leur diffusion.
Afin de faciliter ce travail, la question du regroupement géographique des chercheurs impliqués dans
SFERE et dans l’ESPE se pose clairement et devrait faciliter la collaboration interdisciplinaire.
En conclusion, je tiens à remercier l’ensemble des personnes qui ont libéré de leur temps pour la
journée de rencontre, qui fut particulièrement riche en discussions et échanges, à partir des présentations
effectuées. Ce rapport est largement le reflet de ces discussions et atteste de la vitalité et de l’enthousiasme communicatifs et de la qualité de l’analyse prospective qui a été menée en amont de ma visite.
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LISTE DES EXPERTS DU COS
Per AGRELL (Sciences de Gestion et Sciences économiques)
-Professor
-Responsible for the International Executive MBA programme
-Louvain School of management (Belgium)
Sylvain ALLANO (Optique, photonique)
-Directeur scientifique en charge des technologies du futur
-PSA PEUGEOT CITROËN (France)
Goulnara ARZHANTSEVA (Mathématiques)
-Professor, University of Vienna, Faculty of Mathematics
-Deputy Director, Erwin Schrödinger International Research Institute (Austria)
Mark BUTTNER (Microbiologie, Biologie, Biochimie)
-Head of Department of Molecular Microbiology, John Innes Centre, Norwich (GB)
Fabien CALVO (Oncologie)
-Professeur de pharmacologie-Praticien hospitalier
-Directeur Scientifique de Cancer Core Europe Campus Gustave Roussy, Villejuif (France)
Catherine CESARSKY (Physique, Astronomie, Physique des particules, Cosmologie)
-Haut Conseiller Scientifique, CEA Saclay (France)
Enrico CHERUBINI (Neurosciences)
-Scientific Director of the European Brain Research Institute (EBRI), Fondazione Rita Levi-Montalcini, Rome, Italy
-Full Professor (Physiology), International School for Advanced Studies (SISSA), Trieste, (Italy)
Salem CHOUAÏB (Immunologie)
-Directeur de recherche Inserm
-Institut Gustave-Roussy
-Immunologie intégrative des tumeurs (France)
Anne CHRISTOPHE (Cognition, Langage, Rationalités)
-Directeur du Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique LSCP (France)
Eugénia CUNHA (Sciences Humaines et sociales et santé publique)
-Full Professor Life Science department (Antropology), Coimbra University (Portugal)
José Luis DE LA POMPA (Génétique, Maladies rares et Développement)
-Professor
-Program Coordinator & Senior lnvestigator, Cardiovascular Development and Biology Program
-Centro Nacional de lnvestigaciones Cardiovasculares (CNIC) (Spain)
Patrice DEBRÉ (Maladies infectieuses)
-Professeur
-Chef de service du Laboratoire d'Immunologie Cellulaire et Tissulaire à la Pitié Salpétrière
-Directeur unité INSERM Immunité et infections (France)
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Michel DIAMENT (Géosciences, océanologie, biodiversité et environnement)
-Professeur, Institut de Physique du Globe de Paris (France)
Michael DIETLER (Espaces, Cultures, Sociétés)
-Professeur Département anthropologie Université de Chicago (USA)
Joseph EMMERICH (Système vasculaire et nutrition)
-Professeur, Université Paris Descartes
-Conseiller technique- direction de la Stratégie de l’Agence nationale de sécurité du médicament
et des produits de santé (ANSM) (France)
Mathias FINK (Imagerie)
-Professeur, École Supérieure de Physique et Chimie Industrielles (ESPCI)
-Directeur, Institut Langevin (France)
Alexandre FLÜCKIGER (Droit, Pouvoirs et Sociétés)
-Professeur
-Vice-Doyen Faculté de Droit
-Université de Genève (Suisse)
Claude FLUET (Sciences économiques et Sciences de Gestion)
-Professeur Département finance, assurance et immobilier, Faculté des sciences de l'administration,
-Université Laval (Canada)
Mariane FRENAY (Apprentissages, Education)
-Professeur
-Doyenne Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation
-Université catholique de Louvain (Belgique)
Juan Francisco FUENTES (Espaces, Cultures, Sociétés)
-Professor of modern history, Complutense University Madrid (Spain)
Manuel GARCIA VELARDE (Mécanique, acoustique, énergétique, procédés)
-Honorary Emeritus Professor, Universidad Complutense Madrid (Spain)
Eric GOLES (Informatique, Automatisme)
-Professor, University Adolfo Ibañez de Santiago (Chili)
Maria Grazia GRIMALDI (Matériaux, nanosciences, nanotechnologie)
-Professor, University of Catania Department of Physics and Astronomy (Italy)
Roger GUILARD (Chimie et Matériaux, nanosciences, nanotechnologie)
-Professeur émérite, Institut de Chimie Moléculaire, Université de Bourgogne (France)
Georges HADZIIOANNOU (Matériaux, nanosciences, nanotechnologie)
-Professeur, Université de Bordeaux (France)
Mario LAFORTUNE (Valorisation )
-Director of Innovation, NIKE Golf (USA)
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Paolo LEGRENZI (Cognition, Langage, Rationalités)
-Professeur de Psychologie cognitive
-Université Ca’ Foscari (Italie)
Carla MAKHLOUF OBERMEYER (Europe et Espace Méditerranéen)
-Professor
-Director Center for Research on Population and Health, Faculty of health Sciences
-American University of Beirut (Lebanon)
Robert McNAMEE (Langues, Lettres, Arts, Civilisations)
-Professor
-Director Electronic Enlightenment Project
-University of Oxford (GB)
Gabriella PASI (Information, Données, Communication)
-Professor, Department of Informatics, Systems and Communication, Université de Milano Bicocca (Italie)
Hassan PEERHOSSAINI (Energies et Mécanique, acoustique, énergétique, procédés)
-Directeur, Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de demain, Université Paris Diderot (France)
François ROSSET (Langues, Lettres, Arts, Civilisations)
-Professeur de Littérature française
-Université de Lausanne (Suisse)
Oreste SEGATTO (Oncologie)
-Department of Experimental Oncology, Regina Elena Cancer Institute (Italie)
Eric SONNENDRÜCKER (Physique, Astronomie, Physique des particules, Cosmologie)
-Director of Numerical Methods in Plasma Physics Division
-Max-Planck-Institute for Plasma Physics
-Professor, Technische Universität München (Germany)
Antoine TRILLER (Neurosciences)
-Directeur, Institut de Biologie de L'Ecole Normale Supérieure (France)
Beatrix VEREIJKEN (Sciences du sport et du mouvement)
-Professor in Medicine, Human Movement Science, Norwegian University of Science and Technology (Norway)
Jean-Claude WEILL (Immunologie)
-Professeur d'Immunologie
-INEM - Institut Necker-Enfants Malades -Faculté de Médecine Paris Descartes (France)
Francis-André WOLLMAN (Microbiologie, Biologie, Biochimie)
-Directeur de l’Institut de Biologie Physico-chimique, Paris (France)
www.univ-amu.fr
Conception graphique : DIRCOM AMU - Janvier 2016
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