Canada - Colas

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Canada - Colas
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ROUTES
Le magazine du groupe Colas numéro 31 — octobre 2013
Reportage
Canada
Défi logistique
relevé en Alberta
SOMMAIRE NUMERO 31 – OCTOBRE 2013
escales
06 > De la Suisse au Gabon en passant
par la Réunion, les Etats-Unis et la France…
Tour du monde en images des chantiers,
projets et autres réalisations du Groupe.
reportages
22 > Défi logistique relevé en Alberta.
30 > Spac Clichy, une agence sous haute tension.
trajectoires
36 > Tous exercent leur métier avec passion
et nous font partager leur quotidien et
leurs projets. Portraits de collaborateurs.
dossier
46 > «Safety Attitude» : la sécurité,
plus qu’une priorité, une valeur.
en images
60 > Visites, trophées, convention
de mécénat… Quelques images
de l’actualité événementielle du Groupe,
en France et à l’international.
horizons
rencontres
66 > Michel Godet : «L’optimisme vis-à-vis
de l’avenir est justifié.»
68 > La route vue par… Freida Pinto :
«La route m’évoque l’idée de découverte infinie.»
mécénat
70 > «En route pour l’école» aux Etats-Unis.
72 > Akram Khan : iTMOi revisite
Le Sacre du printemps.
74 > Fondation Colas : Jacob Brostrup.
colascope
52 > Ressources humaines, communication,
environnement, nouveaux contrats, nouvelles
offres… Retour sur les derniers mois de la vie
du Groupe.
Photo de couverture : la rivière Athabasca,
province d’Alberta, Canada.
04
Hommage à Yves François
Homme de projets, toujours en avance sur son temps, Yves François avait inscrit sa
mission au service de Colas dans une vision stratégique : anticiper et accompagner la
croissance de l’entreprise grâce au système d’information et aux outils technologiques
les plus adaptés à ses métiers, les plus à la pointe du progrès, les plus performants.
Fort de sa foi en l’innovation, de son éthique de l’excellence, de sa connaissance
de l’organisation du Groupe et des spécificités des processus métiers,
Yves François a bâti les fondations durables du socle informatique de Colas
et n’a cessé de le faire évoluer. Il a aussi fait bénéficier l’ensemble de la
profession de ses élans visionnaires. En témoignent le succès de l’application
Inedi-BTP et la création de la plateforme de dématérialisation Edibuild.
Enthousiaste, passionné, résolument optimiste, toujours positif et bienveillant,
Yves était constamment à l’écoute et dans l’échange. Conscient de la nécessité
d’accompagner le changement sur le terrain, il déployait une volonté inaltérable
de jouer les interfaces constructives entre l’informatique et l’exploitation, pour une
meilleure compréhension réciproque.
Leader charismatique, Yves François était profondément attaché à ses équipes.
Avec l’élégance du cœur, il veillait à être attentif à chacun, tant pour donner du sens
au travail et favoriser l’épanouissement personnel que pour aider à progresser dans
un parcours professionnel.
Remarquable créateur de lien social, Yves avait l’art d’établir des rapports
authentiques. Il était doué d’un sens inné de la convivialité. Chaleureux, toujours
de bonne humeur, le rire accordé à un humour parfois décalé et un sens aigu
de la formule, il affectionnait ces moments d’amitié partagés, où, en connaisseur
averti des plaisirs de la table, il laissait libre cours à son art de vivre.
Lors de son combat contre la maladie, Yves suscita l’admiration de tous par
sa force de caractère, son courage, sa lucidité, sa sérénité, puisés dans cet amour
de la vie, de ses proches et de tous ceux et toutes celles qui ont eu la chance
de le rencontrer.
Yves François, un homme rare et rayonnant, qui incarnait au plus haut point
les valeurs humaines, les valeurs éthiques, et qui, par son ouverture d’esprit,
sa profondeur de pensée, sa quête permanente des idées neuves, enrichit l’âme
de l’entreprise et fit avancer Colas bien au-delà de la seule sphère informatique.
Hervé Le Bouc
Diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, Yves François entre chez Colas en 1975
comme conducteur de travaux et intègre Speig, filiale informatique du Groupe, en 1978. Il devient
directeur général de Speig en 1986. Nommé en 1994 directeur central des technologies et
des SI au sein de Bouygues Telecom puis directeur services et multimédia, il revient chez Colas
début 2002 en tant que directeur des systèmes d’information, des télécommunications et des
technologies nouvelles et P-dg de Speig. Yves François a également été président d’Edibuild
France de 2005 à 2012.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
éditorial 05
par Hervé Le Bouc
La sécurité, valeur de Colas
L
a vie est le bien le plus précieux
de l’homme. Colas, entreprise
responsable, la place au-dessus
de tout.
Elever la sécurité au rang de valeur
qui imprègne les comportements quotidiens
de chaque collaborateur, instaurer durablement
une véritable culture sécurité au sein
du Groupe, devenir l’entreprise de référence
dans ce domaine, telle est notre ambition.
L’opération «Safety Attitude», lancée en début
d’année 2013, répond à la volonté de mobiliser
sur cet enjeu les 63 000 collaborateurs de
Colas dans le monde, du P-dg aux compagnons.
Objectifs : faire prendre conscience à chacun
qu’il est le meilleur acteur de sa propre sécurité
et de celle des autres, et lui donner les clés
de la «Safety Attitude» grâce notamment à des
outils de prévention renouvelés.
D’ores et déjà, l’arsenal de moyens déployé
durant les premiers mois de cette grande
campagne refondatrice semble porter
des fruits.
Week», qui s’est déroulée au printemps
dans toutes les implantations du Groupe.
L’amélioration du taux de fréquence
des accidents à fin août constitue également
un résultat encourageant, même s’il est
prématuré d’y lire une tendance significative,
d’autant qu’en matière de sécurité la victoire
ne peut jamais être proclamée.
La sécurité est un combat sans fin, où rien
n’est jamais acquis et où de nouvelles actions
doivent sans cesse être réinventées.
Dans ce combat, l’exemplarité et l’implication
personnelle des managers sont essentielles.
Lorsque la sécurité sera devenue un réflexe
quotidien pour chacun des collaborateurs,
une valeur profondément ancrée dans
la culture de l’entreprise, les hommes
et les femmes de Colas seront fiers
d’appartenir à un Groupe qui préserve
la vie et qui est reconnu comme l’entreprise
de référence en matière de sécurité.
En témoigne la mobilisation générale, signe
d’adhésion, observée durant la «Global Safety
ROUTES N° 31 – octobre 2013
04 escales
06
De la Suisse au Gabon en passant
> la Réunion, les Etats-Unis et la France…
par
Tour du monde en images des chantiers, projets
et autres réalisations du Groupe.
ROYAUME-UNI
ETATS-UNIS
FRANCE
SUISSE
MAROC
GABON
LA REUNION
Colétanche®:
bienvenue à L.A.
ETATS-UNIS
La géomembrane bitumineuse Colétanche®,
développée et fabriquée par Axter (Smac) en
France, dans son usine de Courchelettes (Nord),
a été choisie pour étanchéifier un nouveau
réservoir d’eau potable en construction à
Los Angeles. Dans un premier temps, en mai
dernier, 28 000 m2 de Colétanche® ont été
fournis par la filiale canadienne d’Axter (Axter
Colétanche Inc.) pour la réalisation de l’étanchéité
de la base du réservoir. L’entreprise a également
assuré, sur le site, la formation des équipes
chargées de la pose. La deuxième phase,
prévue pour janvier 2015, consistera à recouvrir
l’ouvrage avec cette géomembrane à hautes
performances. Principal défi technique : garantir
un même angle de friction des deux côtés
du produit, afin qu’il puisse résister en cas
de secousses sismiques et de liquéfaction des
sols – des risques considérés comme élevés
en Californie. Nul doute que ce premier chantier
dans la Cité des anges devrait conforter la solide
réputation du Colétanche® en Amérique du Nord. ROUTES N° 31 – octobre 2013
FRANCE
Sur les rives du lac
de Serre-Ponçon
Dans le cadre du marché d’entretien
routier du département des HautesAlpes, l’agence de Gap de Colas
Midi-Méditerranée a rénové une
section de 3,5 km longeant le lac
de Serre-Ponçon. Des techniques
à forte plus-value environnementale
ont été mises en œuvre : le béton
bitumineux à froid Colasmac®
et la grave émulsion Valorcol®
élaborée ici avec 100% d’agrégats
d’enrobés recyclés.
08 escales
ROYAUME-UNI
Colas Ltd entre en piste à Birmingham
Deux chantiers en un pour
Colas Ltd ! Préalablement
à l’extension de la piste
principale de l’aéroport de
Birmingham, la filiale britannique
a dans un premier temps
été chargée, en groupement
avec VolkerFitzpatrick, de
la construction sur 2 km
d’une déviation de l’A 45, l’axe
principal d’accès à l’aéroport.
La réalisation de cette 2 x 2 voies,
commencée en juillet 2012
ROUTES N° 31 – octobre 2013
et achevée durant l’été 2013,
a nécessité d’importants
travaux de terrassement,
de détournement de cours d’eau,
de démolition de bâtiments
(un pub et une station-service)
et de revêtement de chaussée,
sans oublier l’éclairage public,
l’installation de glissières
de sécurité, le drainage
des eaux de surface et les
aménagements paysagers.
Deuxième volet de ce projet,
l’un des plus importants entrepris
en matière de développement
économique dans la région
de Birmingham, et le plus
grand concernant l’aéroport
depuis vingt ans : l’extension
de la piste. Le chantier a débuté
cet été et devrait être terminé
en avril 2014. escales 09
FRANCE
Plateforme
à Lauwin-Planque
La société Amazon, l’un des leaders
mondiaux du commerce électronique, a choisi
la commune de Lauwin-Planque, située à côté
de Douai, dans le Nord-Pas-de-Calais, pour
l’implantation de son quatrième centre logistique
français. Colas Nord-Picardie s’est vu confier
la réalisation des travaux de terrassement,
de traitement, d’assainissement et de profilage.
Plus de 50 000 m3 de terre végétale ont ainsi
été décapés, 70 000 m3 de déblais/remblais
traités, et 15 000 tonnes d’enrobés à fort taux
de recyclés mises en œuvre. Le chantier
a été mené à bien malgré des intempéries
particulièrement longues et éprouvantes
(gel et neige). Au total, 50 collaborateurs
ont été mobilisés sur ce projet. FRANCE
Nuits d’été dans le Dauphiné
La direction interdépartementale des routes Centre-Est
(DIR-CE) a fait appel au savoir-faire de Colas Rhône-Alpes
Auvergne pour l’entretien de voies rapides autour de
Grenoble. Le contrat, d’une durée de cinq ans, prévoit
chaque été des travaux sur 5 km. Au total, les équipes
ont été mobilisées pendant 22 nuits.
10 escales
FRANCE
Sur les bords de Saône
De novembre 2012 à octobre 2013,
les équipes de Colas Rhône-Alpes
Auvergne ont réaménagé, à Lyon,
le quai Gillet et l’avenue de Birmingham.
SUISSE
Rénovation
de l’autoroute A 12
Les équipes de Colas Suisse ont réalisé
des travaux de réhabilitation de chaussée
sur une section de trois kilomètres de l’autoroute
A 12, à proximité de Gumefens, dans le canton
de Fribourg. En raison des intempéries, les travaux
de fraisage de la chaussée existante et de mise
en œuvre des enrobés ont été menés en deux
temps, à l’automne 2012, puis en mai 2013.
Le chantier s’est déroulé exclusivement de nuit,
entre 19 heures et 5 heures du matin, les voies
étant rouvertes à la circulation dès 6 heures.
En juin dernier, la filiale a poursuivi la rénovation
de l’A 12 sur une autre section de dix kilomètres. ROUTES N° 31 – octobre 2013
FRANCE
Aximum sur le pont
Après plus de trois années de travaux, le pont Jacques Chaban-Delmas,
plus grand pont levant d’Europe, a été inauguré à Bordeaux en mars
dernier par le président de la République, François Hollande.
Sur ce projet, les équipes du centre Réseaux et gestion de trafic
de Carbon-Blanc d’Aximum ont posé 935 mètres de fibre optique
le long du pont et installé 86 candélabres. Elles ont également créé
ou modifié 9 carrefours à feux aux abords immédiats du pont.
12 escales
FRANCE
A l’est, du nouveau : grave bitume sous ballast
LGV Est européenne, acte II.
Huit ans après les premiers
tests de plateforme en grave
bitume sous ballast réalisés
à proximité de Reims, l’agence
Colas Est de Strasbourg a
remporté le contrat de fourniture
et de mise en œuvre d’enrobés
sur une section de 30 km
de la ligne à grande vitesse
actuellement en cours de
construction dans la région
alsacienne. Avantage de cette
variante structurelle : un gain
de temps pour la réalisation
de la couche d’assise et la pose
des équipements ferroviaires.
Une couche de 14 cm de grave
bitume, destinée à recevoir
ensuite du ballast, sera ainsi
mise en œuvre. Principale
innovation par rapport aux essais
effectués en 2005 : l’utilisation,
sur une planche test de 3 km,
de grave bitume recyclée
à 30%. Une expérimentation
qui conjugue développement
responsable et maîtrise
des coûts. Avec le soutien
du Campus Scientifique et
Technique (CST) de Colas, des
capteurs seront installés pour
mesurer le comportement des
enrobés en situation de trafic.
De cette expérience dépendra
la généralisation, sur de futurs
chantiers de LGV, des structures
d’assise sous ballast en grave
bitume recyclée. escales 13
FRANCE
Château Pavie :
un chantier «grand cru»
Depuis 2011, le domaine de Château Pavie,
exploitation viticole de 37 hectares
produisant un grand cru renommé
d’appellation Saint-Emilion, connaît des
travaux de restauration et de développement.
Les équipes de l’agence Gironde Est de Colas
Sud-Ouest sont intervenues lors de la dernière
phase. Objectif ? Aménager la voirie pour faciliter
la circulation autour du domaine. Réalisés entre
avril et mi-juillet 2013, les travaux de pavage
ont nécessité la mise en œuvre de 2 000 m2
de béton désactivé et 4 000 m2 d’enrobés
à granulés blancs grenaillés. Ce chantier qualitatif
constitue une nouvelle référence pour la filiale,
dont le savoir-faire est reconnu par de nombreux
«châteaux» bordelais. GABON
Direction Lambaréné
Dans le cadre des festivités liées au centenaire de l’hôpital AlbertSchweitzer, les équipes de Colas Gabon ont réalisé des travaux
de renforcement et d’élargissement de chaussées sur la RN1, qui
relie la capitale Libreville et Lambaréné. D’une durée de dix mois,
les travaux ont porté sur une section de 20 km, entre Ntoum
et Nsilé, et ont mobilisé 120 collaborateurs de Colas Gabon.
14 escales
FRANCE
Roule et glisse à Blagnac
L’agence Saint-Gaudens de Colas Sud-Ouest a aménagé, dans
la ZAC Andromède de Blagnac, près de Toulouse, un skatepark
de plein air. Particularité du chantier, qui a duré trois mois : la
réalisation de parties courbes et de plans inclinés. Un équipement
performant, inauguré en juin dernier pour le plus grand plaisir
des fondus de skateboard, roller, BMX et trottinette.
FRANCE
Spac sur
les Hauts de France II
GRTgaz a confié à un groupement dont Spac est
mandataire la réalisation de deux lots d’un pipeline
qui reliera le futur terminal méthanier de Dunkerque
(Nord) à la station d’interconnexion de Cuvilly (Oise).
Baptisé «Artère des Hauts de France II», ce nouveau
gazoduc doublera l’actuelle «Artère des Hauts de France»,
en service depuis 1997. Il devrait être opérationnel fin
2015 et acheminera alors 13 milliards de mètres cubes
de gaz par an. Les travaux, commencés en mars 2013,
mobiliseront jusqu’à 380 personnes. Le premier lot en
DN 900 de 16,7 km reliera le futur terminal méthanier
de Loon-Plage à la station de Pitgam, dans le Nord, avec
trois franchissements de canaux en forage dirigé. Pour
le deuxième lot en DN 1200 de 71,5 km, entre Nédon
(Pas-de-Calais) et Corbie (Somme), les équipes réaliseront
15 forages droits et deux microtunnels, et installeront
cinq postes de sectionnement. Afin de faire ressortir
l’importance de la sécurité et leur engagement respectif,
les directions de Spac et GRTgaz ont signé une charte
commune visant à garantir l’exigence en la matière. ROUTES N° 31 – octobre 2013
LA REUNION
GTOI à l’œuvre
Le chantier du contournement de Saint-Joseph,
au sud de l’île, a démarré en août 2012. Objectif :
désengorger le centre-ville. Dans le cadre de
ce projet, les équipes de GTOI sont chargées
de réaliser des travaux de terrassement et
de génie civil sur une section d’un kilomètre.
L’occasion pour la filiale réunionnaise de mettre
en valeur une nouvelle fois ses savoir-faire,
notamment en matière d’ouvrages d’art.
16 escales
MAROC
GTR prend de la hauteur
La filiale marocaine GTR
développe des techniques
de génie civil inédites dans
le royaume chérifien. Ainsi
l’entreprise a-t-elle proposé
à la direction provinciale de
l’Equipement de Mohammedia
de réaliser le premier pont
routier à voussoirs préfabriqués
à joints conjugués collés
du pays. Cette technique
permet de bâtir le tablier
par tranches successives
ROUTES N° 31 – octobre 2013
– ou «voussoirs» – coulées
au sol sur place puis posées
de part et d’autre des piles
de pont. Chaque voussoir
est solidarisé au précédent
par encollage et précontrainte,
rendant celui-ci autoportant.
GTR a également construit
trois ponts, sur les oueds Kubar,
Cherrat et Yquem, pour le
compte de l’Office national
des chemins de fer du
royaume marocain, en utilisant
une méthode de poussage
permettant de construire
le tablier par tronçons au sol
en poste fixe, avant de le
déplacer à l’aide de vérins.
De belles réalisations qui
ont permis à GTR d’illustrer
sa capacité à proposer
des solutions industrialisées,
rapides et sûres. escales 17
FRANCE
Colas Rail sur le Sillon Alpin Sud
Dans le cadre du projet
de modernisation du Sillon
Alpin Sud, ligne ferroviaire
située entre Valence et
Chambéry, RFF (Réseau
Ferré de France) a confié
à un groupement composé
notamment d’Alstom
(mandataire) et de Colas Rail
la conception et la réalisation
avec maîtrise d’œuvre intégrée
des travaux portant sur la
section sud. Au programme :
l’électrification de 70 km de
ligne entre Saint-Marcel-lèsValence et Moirans. Le projet
inclut la construction d’une
nouvelle sous-station à Pérelle
alimentée en 225 kV en
remplacement de l’ancienne
en 63 kV à démonter, la mise
au gabarit et la sécurisation
de trois tunnels et quatre
ponts-routes, la construction
de deux ponts-rails, reprise
des voies incluse, la pose
d’écrans acoustiques ainsi
que la réalisation du
raccordement de la ligne
à la LGV Méditerranée en gare
de Valence TGV. L’ensemble
des travaux est effectué sur
ligne fermée, pour une remise
en service par RFF en décembre
2013, après deux mois de
phase d’essais. 18 escales
FRANCE
Contre-la-montre en Corse
Pour la première fois de
son histoire, et pour sa
100e édition, le Tour de France
s’est élancé de Corse. La
première étape de la célèbre
course cycliste s’est achevée
à Bastia, sur une piste cyclable
de 1 300 mètres aménagée
spécifiquement par les équipes
de la Société Routière de
Haute-Corse (Colas MidiMéditerranée). Un chantier
mené tambour battant,
et dans des conditions difficiles
compte tenu de la densité de la
circulation sur l’axe accueillant
la piste. Afin d’assurer l’harmonie
du revêtement avec le paysage,
un enrobé esthétique a été
choisi : Colclair®, intégrant
pour l’occasion des gravillons
roses d’Ajaccio. Le jour J,
sécurité des spectateurs oblige,
Aximum a renforcé les barrières
de protection en bois destinées
aux usagers de la nouvelle
«voie douce» au moyen
de barrières métalliques.
Les travaux ont repris après
le passage du Tour, avec la
réalisation de la signalisation et
l’installation de ralentisseurs. escales 19
ROYAUME-UNI
Colas Ltd au cœur de Londres
Depuis le 1er avril 2013,
Colas Ltd est chargée de la
rénovation et de l’entretien
du réseau de voirie principal
du centre de Londres. Attribué
par Transport for London (TfL)
et remporté en groupement
avec VolkerHighways et URS,
ce contrat a été signé pour une
durée de huit ans. Il comprend
la conception et la réalisation
des travaux d’amélioration
et d’entretien des chaussées,
trottoirs et bordures, y compris
les revêtements de surface,
la signalisation, l’éclairage public,
les dispositifs de sécurité routière,
l’assainissement, les terrassements,
les aménagements paysagers,
les ponts et les ouvrages d’art
ainsi que le mobilier urbain.
Il inclut aussi des prestations de
service, telles que la maintenance
hivernale, les interventions
d’urgence, le nettoyage de la
voirie, la gestion de la circulation,
des services d’études et
d’inspection ainsi que d’autres
prestations effectuées lors
d’événements majeurs comme
le marathon de Londres.
Un nouveau succès qui illustre
les savoir-faire de Colas Ltd
dans les contrats d’entretien
d’infrastructures à long terme. ROUTES N° 31 – octobre 2013
20 escales
FRANCE
Opération
déconstruction
Après la démolition des cheminées
il y a trois ans, l’heure est à la
poursuite du démantèlement de
la centrale thermique EDF d’Ambès,
à proximité de Bordeaux. Le marché de
déconstruction du bâtiment a été remporté
en novembre 2012 par un groupement
composé de trois entités de Colas
Déconstruction – Genier-Deforge Grand
Ouest (mandataire), Brunel Démolition
et Ferrari Démolition – et de Bouygues
Construction Services Nucléaires.
Débutées en mars 2013, les opérations
de désamiantage, de dépollution, de
curage et de démolition se poursuivront
jusqu’en avril 2014. Un chantier au
caractère exceptionnel, qui permet à
Colas Déconstruction de mettre en avant
ses savoir-faire dans ce domaine avec,
notamment, deux tirs à l’explosif prévus
cet automne et au printemps 2014. FRANCE
Tours : un ovale flambant neuf
En juillet dernier, la ville de Tours a accueilli
la course automobile Nascar européenne, sur
un véritable «speedway». L’ovale a été aménagé
en un temps record par les équipes de l’agence
de Tours de Colas Centre-Ouest. Particularité
du chantier : la réalisation d’un «banking»
(virage relevé) de 9° d’inclinaison.
FRANCE
Marseille, plus belle la ville !
Dans le cadre des travaux d’aménagement du
programme «Marseille 2013, Capitale de la culture»,
l’agence de Marseille de Colas Midi-Méditerranée
a réhabilité la place des Capucines, l’une des plus
anciennes de la cité phocéenne. Pour redonner
au lieu son cachet d’antan, les équipes ont posé
1 500 m2 de dalles et de pavés calcaire.
22 reportages
Défi logistique
relevé en Alberta
Dans la province de l’Alberta, Standard General
Edmonton, filiale de ColasCanada, a développé
une activité importante de production de matériaux de construction
grâce à l’acheminement par le rail des granulats extraits de la gravière de
Windfall, distante de 250 kilomètres de la centrale d’enrobage d’Acheson.
CANADA
GRAVIERE DE WINDFALL
En 2006, Standard General
Edmonton (filiale de ColasCanada)
a signé avec la province de l’Alberta
un permis de longue durée,
renouvelable, pour l’exploitation
de la gravière de Windfall, située
à 250 km d’Edmonton.
reportages 25
> SUPERFICIE :
CANADA
anglais et français
> POPULATION :
> 10 PROVINCES
ET 3 TERRITOIRES :
34,9 millions d’habitants
> PRINCIPALES VILLES :
Ottawa (capitale), Toronto,
Montréal, Vancouver,
Calgary et Edmonton
ALBE RTA
Windfall
Acheson
S
Conklin
Edmonton
ur les rives de
l’Athabasca, en
Alberta, au pied
des montagnes
Rocheuses, le
site de Windfall
s’étend sur 1 000 hectares au
cœur d’une forêt de sapins. La
gravière a été ouverte par Standard
General Edmonton (ColasCanada)
en 2007. «Lorsque ColasCanada a
acquis Standard General, en 2000,
l’entreprise n’avait pas de site de
production de granulats, se souvient Jacques Michel, président
de ColasCanada. Or, nous voulions
avoir la maîtrise des ressources
nécessaires à la réalisation de
> MONNAIE :
dollar canadien
nos chantiers. Nous savions aussi
qu’il était pratiquement impossible
d’ouvrir une nouvelle carrière à
proximité d’Edmonton, en raison
de la difficulté d’obtenir une autorisation d’exploitation dans ce
périmètre. Nous sommes donc
allés chercher plus loin. Cela nous
a conduits à 250 kilomètres à
l’ouest, à Windfall, dans le comté
de Woodlands.» Particulièrement
dure, la roche extraite sur le site
présente l’avantage d’être d’excellente qualité.
De Windfall à Acheson
En 2006, l’entreprise signe
avec le gouvernement de la province
«Lorsque ColasCanada a acquis
Standard General, en 2000, l’entreprise
ne produisait pas de granulats. Comme
nous souhaitions avoir notre propre
source d’approvisionnement, nous avons
décidé d’exploiter le site de Windfall,
à 250 kilomètres d’Edmonton.»
Jacques Michel, président de ColasCanada
> LANGUES OFFICIELLES :
9 984 670 km2
Alberta, ColombieBritannique, Ile-du-PrinceEdouard, Manitoba,
Nouveau-Brunswick,
Nouvelle-Ecosse, Ontario,
Québec, Saskatchewan,
Terre-Neuve-et-Labrador,
Territoires du Nord-Ouest,
Nunavut et Yukon
un permis d’exploitation de longue
durée, renouvelable. «Compte tenu
de la distance qui séparait Windfall
de la ville d’Edmonton, où se trouvaient nos centrales d’enrobage et
nos chantiers, le recours à un
mode de transport des matériaux
adapté s’est vite imposé», poursuit
Jacques Michel. La gravière étant
située à proximité d’une ligne
ferroviaire, il a été décidé que
l’acheminement des granulats
s’effectuerait par le train. Une pratique jusque-là peu courante au
Canada. Il a fallu construire un
embranchement ferroviaire et une
plateforme de chargement. Les
travaux ont débuté à l’hiver 2007
et le premier train chargé de granulats a quitté la gravière à
l’automne 2008. Par ailleurs,
l’entreprise avait trouvé à Acheson,
dans la banlieue ouest d’Edmonton, un site capable d’accueillir les
trains en provenance de Windfall.
Outre le raccordement ferroviaire,
des infrastructures ont été réalisées pour le déchargement et le
stockage des granulats, et une
centrale d’enrobage flambant
neuve a été construite. «Grâce
ROUTES N° 31 – octobre 2013
SITE D’ACHESON
A proximité d’Edmonton, le site
d’Acheson, qui accueille les trains en
provenance de la gravière de Windfall,
regroupe plusieurs installations dont
une centrale d’enrobage.
à la gravière de Windfall, nous ne
sommes plus dépendants des
fluctuations de prix et de volumes
du marché local pour notre approvisionnement en granulats, explique
Chris Greenwood, président de
Standard General Edmonton. Nous
nous félicitons également d’avoir
créé le site d’Acheson où nous avons
regroupé différentes installations :
GARY WALSH,
chef de la gravière de Windfall
Améliorer les processus et les
installations en permanence
En 2007, Gary Walsh participe à l’ouverture
de Windfall, en tant que chef de gravière,
après trente ans passés comme forestier
en Colombie-Britannique. Ses missions :
superviser la production, le chargement des
trains, manager les équipes, etc. «Il y a des
similitudes entre les deux métiers, notamment au niveau des process
et de la gestion des infrastructures, explique Gary. Mais ici, à Windfall,
le défi principal concerne la maintenance. Il faut pouvoir effectuer les
réparations le plus rapidement possible. Or le site est assez loin de tout,
et il faut parfois attendre un à deux jours pour pouvoir commencer
à remettre en état le matériel. La région est en plein boom économique,
les gens sont donc très occupés. Nous avons maintenant quelqu’un
à demeure qui est chargé des réparations. Cela fait vraiment la
différence.» Posté à 20 mètres de hauteur, au sommet du culbuteur,
Gary Walsh ne se lasse pas de commenter l’évolution et les changements
techniques opérés depuis l’ouverture de la gravière. Sa plus grande
satisfaction ? Le convoyeur mobile. «Nous avons passé deux ans
à l’améliorer. Aujourd’hui, il fonctionne parfaitement.»
ROUTES N° 31 – octobre 2013
centrale d’enrobage, cuves de stockage de bitume, usine de bitumes
modifiés, usine d’émulsions, etc.
L’emplacement est idéal, à proximité de nombreux axes routiers,
donc d’accès facile.» Enfin, pour la
mise en place de l’organisation
nécessaire au transport des granulats par train, «nous avons sollicité
l’aide de personnes compétentes
dans le domaine ferroviaire», poursuit Chris Greenwood (lire portraits
ci-contre et p. 27).
Un train de granulats par jour
Windfall. Début juillet. Stationné
en bordure de la forêt, un train de
98 wagons, long de 4 kilomètres,
est en cours de chargement. Toute
l’installation du site a été pensée
de telle sorte que l’opération puisse
s’effectuer en quatre heures. Une
fois la roche concassée, les granulats sont convoyés par tapis roulant
sur 400 mètres à destination de
différents monticules. Sous les tas
se trouvent des tunnels. L’ouverture
d’alimentateurs vibrants permet
reportages 27
aux granulats de s’écouler sur des
bandes transporteuses. Après une
ascension de 24 mètres, ceux-ci
rejoignent un culbuteur, constitué
de deux entonnoirs. Pesés au kilogramme près, ils sont par la suite
déversés dans les wagons. Le
chargement complet du train
représente près de 10 000 tonnes
de granulats. Le transport par
route d’un tel volume nécessiterait
plus de 300 camions. A raison d’un
train par jour pendant la période
d’avril à octobre, les gains économiques et environnementaux sont
substantiels. «Moins d’encombrement sur les routes et de nuisances
sonores, davantage d’économies
de carburant, souligne Chris
Greenwood. Nous avons réduit
notre empreinte carbone de 52%.»
Contraintes climatiques
Les flancs remplis de granulats,
le train est prêt à quitter la gravière
de Windfall. Destination Acheson.
Il faut cependant attendre que la
température extérieure descende
en dessous de 25 °C. «Compte tenu
du poids du chargement et de la
vétusté des voies ferrées, celles-ci
risqueraient de se déformer sous
le passage du train.» Les conditions
météorologiques constituent un
élément essentiel dans l’organisation du transport des matériaux.
«Au mois d’octobre dernier, la température est passée subitement
de + 10 °C à - 10 °C. Les wagons
ont gelé presque instantanément,
et les trains n’ont pu être déchargés», se souvient Gaetan Marleau,
directeur Matériel de ColasCanada.
Autre impératif à considérer : le
passage des nombreux ponts en
bois qui jalonnent la ligne ferroviaire, obligeant le conducteur du
convoi à réduire la vitesse à 70 kilomètres par heure.
Des processus automatisés
Après plus de six heures de
trajet, le train pénètre sur le site
d’Acheson. Grâce à un processus
ACHEMINEMENT DE
GRANULATS PAR TRAIN
Chaque jour, d’avril à octobre, un train de
98 wagons quitte la gravière de Windfall à
destination d’Acheson. De nombreux ponts
en bois jalonnent l’itinéraire.
TIM HUSEL,
responsable de la logistique
ferroviaire et des opérations
de déchargement des granulats
Quarante années
d’expérience
au service du rail
Après avoir travaillé dans
l’industrie ferroviaire pendant
près de quarante ans,
Tim Husel rejoint Standard
General Edmonton en 2008
comme responsable de la
logistique ferroviaire et des
opérations de déchargement
des granulats sur le site
d’Acheson. Une fonction
qu’il exerce également
à Conklin, au nord-est
d’Edmonton, où il se rend
deux fois par mois.
«En tant que responsable
des opérations pour
Canadien National (CN)
– l’une des deux compagnies
canadiennes de chemin de
fer –, j’ai acquis un savoirfaire que je mets maintenant
au service de Standard
General Edmonton. Mon
travail consiste à assurer
toute la logistique du site.
Cela nécessite un grand
sens de l’organisation.»
Un œil rivé en permanence
sur son écran, Tim vérifie le
chemin parcouru par le train
en provenance de Windfall.
«Il s’agit d’un travail nonstop, les trains fonctionnant
7 jours sur 7. Si pour une
quelconque raison un train
est en retard, je dois réagir
très vite et affecter les
équipes de déchargement
à d’autres tâches, comme
la maintenance par exemple,
ou encore réorganiser
la production.»
ROUTES N° 31 – octobre 2013
28 reportages
entièrement automatisé, le
déchargement des 98 wagons
dure quatre heures. Sous chacun,
trois portes par lesquelles s’échappent les granulats, transportés
ensuite par convoyeurs vers six
tas différents. Puis les chargeurs
s’empressent de les acheminer soit
vers la centrale d’enrobage, soit
directement vers les camions pour
l’approvisionnement des chantiers
de la filiale ou pour la vente à tiers.
Les granulats de la gravière de
Windfall ne sont pas les seuls
matériaux livrés par train à Acheson.
Grâce à ses 6 000 mètres de voies
ferrées, le site peut accueillir simultanément un convoi transportant
du bitume. Attenantes à la centrale
d’enrobage, trois cuves, d’une capacité totale de 25 000 m3, stockent
«A raison d’un train de granulats
par jour, les gains économiques
et environnementaux sont substantiels.»
Chris Greenwood, président de Standard General Edmonton
le bitume qui servira à fabriquer des
enrobés, des bitumes modifiés ainsi
que des émulsions.
Depuis Windfall, Standard
General Edmonton approvisionne
également le site de Conklin, situé
au nord-est d’Edmonton. La région
est riche en sables bitumineux. Un
train de 88 wagons livre une fois
par semaine des granulats pour la
construction d’installations destinées aux compagnies pétrolières.
«Grâce à la gravière de Windfall,
> LA GRAVIERE DE WINDFALL
> LE SITE D’ACHESON
10
1000
1,3
100
35
6
1
collaborateurs
hectares de terrain
million de tonnes de
granulats extraits de la gravière
ont été transportés par train en 2012.
1
EN BREF
train de 98 wagons,
d’une longueur de 4 km, transportant
près de 10 000 tonnes de granulats,
quitte chaque jour la gravière (d’avril
à octobre).
4
heures pour charger un train
en granulats
ROUTES N° 31 – octobre 2013
au site d’Acheson et au transport
ferroviaire mis en place, Standard
General Edmonton a pu développer une activité de production de
matériaux de construction performante, qui lui permet d’approvisionner ses chantiers et de fournir
différents types de clients, privés et
publics», conclut Chris Greenwood.
Une organisation qui s’inscrit dans
la stratégie d’intégration verticale
de ColasCanada, avec une présence à toutes les étapes de la
chaîne de valeur.
collaborateurs
hectares de terrain
km de voies ferrées
plateforme
de déchargement, de
stockage et de distribution
des granulats
1
3
plateforme de
déchargement du bitume
cuves de stockage
de bitume (capacité totale :
25 000 m3)
1
centrale d’enrobage
(capacité de production
de 350 tonnes/heure)
3
usines : une usine de
bitumes modifiés, une usine
d’émulsions et une usine de
peinture thermoplastique
2
1
ateliers de
maintenance mécanique
laboratoire (granulats,
bitumes et enrobés)
EMPREINTE CARBONE REDUITE
Le chargement complet d’un train
de 98 wagons représente près
de 10 000 tonnes de granulats,
soit l’équivalent du chargement
de 300 camions.
30 reportages
FRANCE
> L’AGENCE CLICHY DE SPAC
Clichy-la-Garenne
Paris
s Création en 2011
à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine)
s 70 collaborateurs
s Une dizaine de chantiers par an, d’une durée
moyenne de huit mois et d’un montant moyen
compris entre 300 000 € et 3 millions €
L’agence Clichy de Spac est spécialisée dans la
construction, la relève, le tirage et la maintenance
d’infrastructures de transport d’électricité.
De Paris à Perpignan, en passant par Tahiti, découverte d’un métier
à la fois de proximité et de grands projets.
FRANCE
Spac Clichy,
une agence sous haute tension
R
econnue pour son
savoir-faire dans
la construction et
l’entretien d’infrastructures de
transport de fluides
(pétrole, gaz, eau), Spac, filiale
de Colas, bénéficie également
d’une expertise dans le domaine
des réseaux de transport
d’électricité. Créée en mars 2011,
à Clichy-la-Garenne (Hauts-deSeine), l’agence Clichy de Spac
réalise ainsi des lignes souterraines à très haute tension (THT).
«Cette activité était autrefois
ROUTES N° 31 – octobre 2013
exercée par l’agence Spac de
Fontenay-sous-Bois parallèlement
à ses activités de transport de gaz
et de distribution ERDF/GDF. Afin
d’en faire une activité à part entière,
il a été décidé de créer une agence
dédiée. Notre métier comprend
la construction, la relève, le tirage
et la maintenance d’infrastructures
de transport d’électricité de 63 kV
à 400 kV», explique Hervé Guyot,
chef de l’agence. Aujourd’hui, l’établissement compte 70 collaborateurs
et son périmètre géographique
d’intervention couvre toute la
France. «Nos équipes réalisent
des chantiers de modernisation de
lignes existantes, de construction
de nouvelles lignes ou encore
des interventions d’urgence en cas
d’avarie sur le réseau, poursuit
Hervé Guyot. Nous travaillons
principalement pour RTE (Réseau
de transport d’électricité), pour
des câbliers et pour d’autres industriels.» Chaque année, l’agence
Clichy réalise une dizaine de
chantiers, d’une durée moyenne
de huit mois et dont les montants
varient entre 300 000 et 3 millions
d’euros. «Nous ciblons les chantiers
à haute technicité car nous
L’ALIMENTATION DE
POSTE ÉLECTRIQUE
En 2012, l’agence a réalisé
le tirage d’un câble de 225 kV
en galerie technique, pour
l’alimentation du poste électrique
Seine, au nord de Paris.
AU PIED DE LA TOUR EIFFEL
De novembre 2012 à août 2013, les équipes
de l’agence Spac Clichy ont réalisé les
travaux de génie civil et de déroulage de
câbles pour la modernisation de la liaison
électrique souterraine Harcourt-Monttessuy.
reportages 33
disposons du savoir-faire et des
matériels nécessaires», ajoute
Hervé Guyot. Les clés de la
réussite ? «Une bonne préparation
en amont, une implication de tous
les collaborateurs – du terrassier
au chef de chantier –, une transmission des savoir-faire ainsi
qu’une exigence et une vigilance
extrêmes en matière de sécurité.»
Chantiers en milieu urbain
Début juillet. Au pied de la tour
Eiffel, des hordes de touristes
défilent, impatientes de s’attaquer
à l’ascension de la Dame de fer.
A quelques mètres de là, une
équipe de l’agence Spac Clichy
s’affaire. Depuis novembre 2012,
25 collaborateurs réalisent les
travaux de génie civil pour la construction de la liaison souterraine
à 63 kV, baptisée HarcourtMonttessuy, ainsi que le déroulage
des câbles. Objectif : améliorer la
qualité de l’alimentation électrique
dédiée à la RATP en modernisant
le réseau 63 kV qui alimente le
poste électrique de Monttessuy,
situé dans le 7e arrondissement.
Première étape : l’implantation et
l’ouverture des tranchées, puis
la protection des parois à l’aide
d’un blindage. La largeur et la
profondeur des tranchées, décidées lors de la phase d’études,
dépendent du nombre, du type
ainsi que du mode de pose des
câbles électriques (lire encadré
p. 34). La confection des ouvrages
(blocs fourreaux, caniveaux,
fourreaux PEHD…) destinés à
accueillir ces câbles intervient
dans un second temps. Enfin sont
réalisés les travaux d’aménagement des galeries techniques
et le tirage des câbles très haute
tension. Pour réduire l’impact sur
la circulation routière, le remblayage est effectué au fur et à
mesure de la réalisation des
sections.
Contraintes techniques
Circulation, emprise restreinte,
travail en grande profondeur… et
ce, sur une longueur de 2,8 km.
Le chantier de la liaison HarcourtMonttessuy illustre parfaitement
la haute technicité que requièrent
NATHALIE NOLLET,
assistante
Le sens du contact
Arrivée en 1996 chez Surbeco,
qui a rejoint Spac en octobre 2000,
Nathalie Nollet occupe successivement
les fonctions d’employée administrative
et de correspondante assurance.
En mars 2011, elle rejoint l’agence Clichy
en qualité d’assistante, pour s’occuper
aussi bien de la logistique que de la facturation ou de l’accueil.
Autre mission dont Nathalie est fière : les déclarations d’intention
de commencement de travaux (DICT). «Il s’agit d’une étape clé
avant le début de chaque chantier. J’envoie un formulaire à tous
les concessionnaires afin de recueillir les plans des sous-sols,
pour éviter les sinistres mais surtout pour permettre aux équipes
de travailler en toute sécurité.» Une fois compilés, les documents
sont remis au conducteur de travaux pour être analysés avec
le chef de chantier. «Je suis constamment en contact avec
tous les collaborateurs de l’agence et c’est ce que j’apprécie.»
les chantiers réalisés en milieu
urbain, ainsi que les imprévus
auxquels sont souvent confrontées
les équipes de l’agence. A l’image
du sous-sol parisien, qui réserve
bien souvent des surprises. «Les
terrassements devaient se situer
à une profondeur de 1,5 mètre, se
souvient Aimé Martial, chef du
chantier. Au final, 80% du terrassement se situait entre 4 mètres
et 7 mètres de profondeur, en
raison d’un fort encombrement
de réseaux divers (câbles de
télécommunications, de distribution d’énergie, conduites
d’égouts, d’eau, de gaz ou de
chauffage urbain) qui ne figuraient
pas sur les plans. Or, plus on
descend sous terre, plus la nature
du terrain change. Nous nous
sommes retrouvés avec un sol
beaucoup plus sablonneux, ce
qui nous a amenés à revoir
notre phasage et nos modes
opératoires.» Autres impératifs
pour les équipes : limiter l’impact
des travaux sur la voirie et la
circulation, tout en garantissant
la sécurité des compagnons.
Grands projets
Direction le sud de la France.
Dans le petit village de Baixas, à
proximité de Perpignan, un convoi
exceptionnel fait lentement son
entrée, ralenti par l’étroitesse des
rues et les virages serrés. A son
bord, un touret de 85 tonnes sur
lequel vient s’enrouler le câble
haute tension destiné au chantier
de l’interconnexion électrique
France-Espagne. Première européenne, cette liaison souterraine
de 400 kV sur 76 km, située
entre Baixas (France) et Santa
Llogia (Espagne), doit permettre
d’améliorer la capacité d’échange
d’électricité entre l’Espagne et la
France. Depuis avril 2013, une
équipe de cinq collaborateurs de
ROUTES N° 31 – octobre 2013
JUSQU’AU BOUT DU MONDE
En 2011, l’agence a participé
à la construction à Tahiti
d’une ligne électrique
souterraine de 16 km.
LE SAVIEZ-VOUS ?
l’agence Clichy y réalise, en
groupement, le tirage des câbles
sur une section de 34 km. «Il s’agit
d’un chantier hors normes pour
nous, souligne Hervé Guyot. Des
câbles de 38 kg au mètre, des
tourets de 85 tonnes et des tirs
de 2 200 mètres… » Au total,
Un câble électrique n’est jamais
posé directement dans le sol :
des équipements permettent
d’assurer un bon positionnement
relatif des câbles et leur
protection mécanique.
Plusieurs modes de pose sont
utilisés en fonction de la nature
du câble, du milieu traversé
et des obstacles rencontrés :
sENCANIVEAUQUICONSISTEÌ
mettre les câbles dans des
caniveaux en béton armé remplis
de sable et munis d’un couvercle ;
sENFOURREAULESCÊBLESSONT
déroulés dans des fourreaux
enrobés de béton. Ce mode est
utilisé principalement en zone
urbaine, pour les passages sous
chaussée ou les zones à fort
encombrement du sous-sol ;
ROUTES N° 31 – octobre 2013
sENGALERIELESCÊBLESSONT
regroupés dans des galeries
souterraines ;
sENSOUS“UVREPOURFRANCHIR
les obstacles (voies ferrées,
routes, cours d’eau, etc.) sans
recourir à l’ouverture d’une
tranchée, il existe une multitude
de techniques : les microtunnels,
les fonçages, les ponts, les puits,
le forage dirigé…
120 km de câbles seront tirés.
Arrivé à destination, le touret est
déchargé avant d’être installé sur
des chandelles motorisées, puis
les câbles sont tirés à l’aide de
pousseurs (sortes de galets
automoteurs) et d’un treuil.
Développement
et perspectives
«Le Havre, Nantes, Biscarrosse,
Perpignan, Draguignan ou encore
Paris… Quelle que soit la
localisation des chantiers, nos
équipes travaux sont mobiles,
souligne Hervé Guyot. C’est ce qui
fait la force de notre agence.» En
2011, l’agence a même participé
à la construction, à Tahiti, d’une
ligne électrique souterraine de
63 kV sur 16 km entre les postes
de transformation d’Arue et de
Papenoo. «Notre objectif est
TOURET DE 85 TONNES
120 km de câbles très haute tension, enroulés
sur des tourets, seront tirés par les équipes de
Spac Clichy pour le chantier de l’interconnexion
électrique France-Espagne.
désormais de nous développer à
l’international, ajoute Hervé Guyot.
D’ailleurs, nous répondons
actuellement à un appel d’offres
au Gabon.» Depuis un an, l’agence
a également mis l’accent sur les
interventions d’urgence, appelées
claquages. Le principe : lorsqu’une
avarie se produit sur une ligne
électrique souterraine, l’agence
est contactée pour les travaux
de génie civil, voire le tirage de
câbles, afin de préparer l’intervention des «exploitants RTE»
pour la réparation des câbles. «Ce
sont des opérations très techniques et à forte valeur ajoutée
pour l’agence, souligne Martial
Gonfroy, aide-conducteur de
travaux et chargé de développer
cette activité. En un an, nous
avons réussi à doubler notre chiffre
d’affaires relatif aux claquages.» MARTIAL GONFROY,
aide-conducteur de travaux
Le goût de l’urgence
L’aventure de Martial Gonfroy chez Spac
débute en 2008. Après un baccalauréat
STI génie civil, il intègre l’entreprise
en alternance et se forme aux techniques
et au métier de conducteur de travaux
pendant trois ans. «Quand je suis arrivé,
je n’y connaissais rien. Mon intérêt pour
la haute tension a grandi avec la pratique
et au contact de mes collègues, qui m’ont
transmis leur savoir-faire.» Aujourd’hui, Martial mène de front
deux chantiers en région parisienne et s’est notamment
spécialisé dans les claquages. «Le caractère urgent de ce type
d’intervention me motive car j’aime que les choses bougent.
Les claquages impliquent, de notre part, une réaction rapide :
les lignes sont enterrées, nous devons intervenir en amont afin
que le gestionnaire du réseau puisse réparer l’avarie.»
ROUTES N° 31 – octobre 2013
04 trajectoires
36
escales
Ils et elles sont conducteur de travaux, annonceur
>
sentinelle
ou responsable technique et laboratoire…
Tous exercent leur métier avec passion et nous font
partager leur quotidien et leurs projets.
ROYAUME-UNI
ETATS-UNIS
FRANCE
AUSTRALIE
MAYOTTE
LA REUNION
les savoir“faireTransmettre
à tous les niveaux
”
GERARD SMIGIELSKI
CONDUCTEUR DE TRAVAUX
COLAS EST
FRANCE
Lors de son service militaire, effectué dans
le génie de l’air, Gérard Smigielski découvre
le monde des enrobés en participant aux travaux
réalisés avec Colas sur une piste de la base aérienne
de Luxeuil-Saint-Sauveur, en Haute-Saône. Libéré
de ses obligations, il contacte le Groupe et l’intègre
en 1980 en tant que chef de chantier. Gérard apprend
le métier pendant un an puis sillonne l’est de la France,
dont il est originaire, avec huit collaborateurs et un
poste d’enrobés mobile, avant de se fixer à Besançon,
cinq ans plus tard. Nationales, départementales mais
aussi autoroutes : Gérard intervient avec ses équipes
sur tout type de chantiers, y compris de grands travaux
en dehors de son secteur. Une expertise qui lui permet
de gagner une certaine notoriété dans la région.
«J’ai été chef d’application d’enrobés pendant quinze
ans avant de devenir conducteur de travaux. J’ai donc
acquis des connaissances solides dans ce domaine,
commente-t-il. Mais c’est un travail d’équipe, le savoirfaire doit exister à tous les niveaux et se transmettre
de génération en génération.» ROUTES N° 31 – octobre 2013
trajectoires 37
“ La mobilité représente une expérience unique ”
HELENE STEPHAN
CADRE FINANCIER
COLAS INC.
ETATS-UNIS
A 26 ans à peine, Hélène
Stéphan n’a pas perdu de
temps. Tout juste diplômée
de l’université Paris-Dauphine,
elle intègre le Groupe en 2010
comme cadre financier au sein
du service activité internationale
et risques financiers de la
direction financière, à Echangeur
Boulogne. Trois ans plus tard,
elle se voit offrir l’opportunité
d’évoluer, tout en changeant
de pays. Direction les Etats-Unis,
pour rejoindre Colas Inc. en
tant que «Finance Coordinator».
Ses missions : coordonner
et gérer les problématiques
de trésorerie, de financement
et de risques financiers, apporter
une assistance aux filiales
américaines en matière
financière, et assurer le relais des
objectifs stratégiques de Colas.
«Cette mobilité représente une
expérience unique tant par sa
destination que par le contenu
du poste, explique Hélène. Avant
de prendre ma décision, j’ai eu
la chance de pouvoir échanger
avec mes supérieurs en France
et aux Etats-Unis. Cela m’a
beaucoup aidée dans mon choix.
Par ailleurs, la possibilité de
pouvoir parler couramment
l’anglais constituait un autre
attrait.» Après une visite de
repérage dans le New Jersey,
à Morristown, où se trouve
le siège de Colas Inc., Hélène
décide de se lancer. Ses conseils ?
«Un tel changement de vie,
cela se prépare. Il faut avoir
bien cerné le poste et se laisser
le temps de la réflexion.» ROUTES N° 31 – octobre 2013
38 trajectoires
“ L’alternance permet d’acquérir un bagage solide ”
LOIC CUVELIER
ELEVE INGENIEUR EN ALTERNANCE
GTOI
LA REUNION
Le jeune Loïc Cuvelier n’avait
que 10 ans quand sa vocation
s’est imposée en regardant
un chantier de basculement
des eaux, sur son île natale.
Impressionné par la technicité des
ouvrages en construction et par
le nombre d’engins mobilisés sur le
site, il décide de devenir ingénieur.
Des années plus tard, il s’inscrit
en licence pro génie civil et
construction, et fait ses études
ROUTES N° 31 – octobre 2013
en alternance chez GTOI. La filiale
réunionnaise l’embauche dans
la foulée sur un chantier. Mais
s’ensuit une période économique
difficile, durant laquelle Loïc,
se trouvant au chômage, décide
de reprendre des études. En 2012,
il intègre l’EI-CESI, reconnue
pour sa formation d’ingénieurs
en alternance, qui vient d’ouvrir
une antenne à la Réunion. Pour
effectuer son alternance, Loïc
sollicite une nouvelle fois GTOI.
Le bilan qu’il dresse des deux
premières années de ce nouveau
cursus est particulièrement positif :
«Nous bénéficions de l’expérience
de nos professeurs, de celle de nos
camarades en stage dans d’autres
entreprises et, surtout, de celle
de nos collègues sur le terrain.
Grâce à GTOI, j’ai pu travailler sur
des chantiers intéressants comme
celui de la réhabilitation d’un dépôt
pétrolier – un site en exploitation –
ou l’extension d’une centrale
hydraulique avec la réalisation de
travaux subaquatiques. Ces trois
années d’expérience me donneront
un bagage solide. Mon souhait ?
Construire un pont pour la future
route du littoral… avec GTOI !» trajectoires 39
“ Etre reconnu travailleur handicapé m’a aidé ”
GUILLAUME GROS
RESPONSABLE PLANIFICATION
ET MAINTENANCE PARC MATERIEL
AXIMUM
FRANCE
Fils et petit-fils d’agriculteur,
Guillaume Gros aime la
mécanique depuis toujours.
Une passion qui le conduit, en
2002, à intégrer Screg Ile-deFrance Normandie (désormais
Colas Ile-de-France Normandie)
comme mécanicien poids lourds
puis responsable du suivi de la
maintenance et du dépannage
d’un parc de 150 véhicules, du VL
au super PL. Mais, en juillet 2012,
il est victime d’un grave accident
du travail, à la suite duquel il est
déclaré inapte à son poste. «Après
le choc, explique-t-il, a débuté
une phase de remise en question
et d’inquiétude pour mon avenir
professionnel. Heureusement, j’ai
eu la chance d’être bien entouré
et, avec l’aide du Sameth* et du
service ressources humaines de
la filiale, j’ai entrepris une démarche
de reconnaissance de la qualité
de travailleur handicapé (RQTH).»
Après un bilan de compétences,
il postule dans une autre filiale
du Groupe, Aximum : «L’équipe m’a
très bien accueilli et l’activité que
j’exerce désormais est proche de
l’ancienne. Depuis mon bureau, je
supervise plus de 800 véhicules.
Je suis en contact avec les chefs
d’atelier et leur envoie les plannings
de contrôle ou de maintenance.
Ce changement de poste m’a
permis d’acquérir des compétences
en informatique. J’ai aussi obtenu
mes CACES grues et chariots ainsi
que le permis poids lourds !» Sa
détermination force l’admiration. * Service d’appui au maintien dans l’emploi
des travailleurs handicapés.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
40 trajectoires
“ L’expatriation développe le sens de l’adaptation ”
MARINA CHALAMET
RESPONSABLE TECHNIQUE
ET LABORATOIRE
COLAS MAYOTTE
MAYOTTE
Le rêve d’enfant de Marina
Chalamet ? Construire des
maisons en Afrique, où elle a
habité pendant dix ans avec sa
mère, camerounaise, et son père,
coopérant français. Fidèle à sa
vocation, elle intègre une école
d’ingénieurs, option bâtiment et
travaux publics, à Lille et découvre
le métier d’ingénieur technique
en laboratoire. Après son stage
ROUTES N° 31 – octobre 2013
de fin d’études, accompli chez
Screg Nord-Picardie (aujourd’hui
Colas Nord-Picardie), elle est
embauchée par la filiale et est
séduite, lors de son tour de
France, par l’esprit de convivialité
et d’innovation ainsi que par
les valeurs humaines du Groupe.
«J’aime être au contact de tous
les acteurs d’un chantier, explique
Marina. L’ouverture aux autres
et l’adaptation à de nouvelles
situations sont le fil rouge de
mon parcours. C’est la raison
pour laquelle j’ai demandé à être
expatriée.» Direction Mayotte.
Les chantiers réalisés sur l’île
représentent un gros challenge
pour Marina car, depuis que
Mayotte est devenue en 2011
un département d’outre-mer,
les normes européennes
doivent être respectées. «Ici,
je découvre de nouvelles activités
aussi variées que le béton ou
le bâtiment. Autant d’occasions
d’enrichir mes compétences !»
trajectoires 41
“ L’esprit d’équipe : une clé pour les grands travaux ”
DIDIER FLORANCE
CHEF DE CENTRE ENROBES
COLAS ILE-DE-FRANCE
NORMANDIE
FRANCE
Entré en 1985 en tant que chef
de chantier au sein de l’agence
de Sucy-en-Brie, aujourd’hui
rattachée à Colas Ile-de-France
Normandie, Didier Florance
est devenu aide-conducteur,
conducteur de travaux puis
conducteur de travaux principal
avant d’être promu chef de centre
enrobés. Une constante tout
au long de son parcours : les
chantiers d’enrobés. Une activité
qui demande organisation et
rigueur, deux qualités en phase
avec son esprit cartésien. «Dès
mes débuts, j’ai eu la chance de
travailler sur d’importants projets
comme les réhabilitations des
pistes de l’aéroport Charles-deGaulle. Le challenge était plus
que stimulant : cela représentait
une opportunité unique dans
une carrière ainsi qu’une réelle
reconnaissance de mes
compétences.» Pendant 28 ans,
Didier a progressivement gravi les
échelons, accumulant expérience
et crédibilité. Aujourd’hui, avec
ses trois équipes, il conduit de
nombreux chantiers, notamment
autoroutiers. «Les grands travaux
doivent être réalisés dans des
délais très courts, et de nuit
pour ne pas gêner la circulation,
particulièrement dense en Ile-deFrance. Quand sont réunis sur
un chantier 90 collaborateurs
et 40 semi-remorques, ainsi
que des engins de compactage
et de rabotage, il faut un esprit
d’équipe solide et des tâches
bien définies en amont :
le hasard n’a pas sa place !» ROUTES N° 31 – octobre 2013
42 trajectoires
“ La sécurité exige une attention de tous les instants ”
RAPHAEL CHATELET
ANNONCEUR SENTINELLE
COLAS RAIL
FRANCE
En 2009, Raphaël Chatelet
rejoint Colas Rail en tant
que responsable de chantier
élémentaire, dans le cadre
des travaux réalisés sur la ligne
ferroviaire entre Bourg-en-Bresse
et Bellegarde-sur-Valserine (01).
Il est alors chargé, pour la partie
sécurité, de la coordination des
différents chantiers en cours
sur les voies, et assure la bonne
circulation des trains travaux.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
Cette même année, il est formé
aux manœuvres des aiguillages,
au fonctionnement des passages
à niveau et à un nouveau métier :
après une série de tests médicaux
et psychotechniques début
2011, il devient annonceur
sentinelle. Le point commun
de ces missions ? Une attention
de tous les instants, pour garantir
la sécurité de l’ensemble des
agents. Actuellement, Raphaël
travaille de nuit sur un chantier
de renouvellement de voies entre
Angoulême et Bordeaux. Son
rôle ? Annoncer aux personnes
travaillant sur la voie le passage
des trains pour qu’elles se
mettent en sécurité. Raphaël
doit également s’assurer qu’elles
respectent les consignes de
sécurité et doit savoir détecter
les situations à risques, afin de
prendre les mesures d’urgence
adaptées. «Le souffle d’un train
peut aspirer un homme sur
son passage. Il faut donc rester
concentré et réactif, même sous
la pluie à 3 heures du matin ! Je
travaille à 500 km de ma famille,
ce n’est pas toujours facile, mais
c’est un métier passionnant.» trajectoires 43
“ Mes collègues sont comme une seconde famille ”
ARIA TERITO
CONDUCTEUR D’ENGIN
SRS ROADS (SAMI)
AUSTRALIE
A 27 ans, Aria Terito est
la seule femme conducteur
de répandeuse chez Colas
en Australie. Une compétence
acquise au fur et à mesure
de son apprentissage des
métiers de la route dans
plusieurs entreprises de travaux
publics, depuis sa NouvelleZélande natale jusqu’à Sydney
aujourd’hui. «Dans ce secteur
d’activité, les gens ne sont pas
accoutumés à voir une femme
postuler à la fonction de
conducteur d’engin, remarquet-elle. Mais cela ne m’a pas
empêchée d’être embauchée
par SRS Roads en 2011.»
La filiale compte douze équipes
chargées du répandage. Celle
dont fait partie Aria est basée
à Sydney et intervient dans
l’agglomération ainsi que dans
toute la région. «Heureusement,
nous pouvons rentrer chez nous
chaque soir. Les journées ou
les nuits de travail sont très
longues mais j’aime relever
ce défi quotidien. Je m’entends
très bien avec mes collègues.
On rit beaucoup ensemble !
Ils sont un peu comme une
seconde famille. J’ai noué de
belles amitiés au fil des ans»,
se réjouit-elle. ROUTES N° 31 – octobre 2013
44 trajectoires
“ La confiance réciproque est essentielle ”
FREDERICK VANYWAEDE
OPERATEUR EXTERIEUR
SRD
FRANCE
Frédérick Vanywaede débute
sa carrière comme tourneurfraiseur au sein d’une petite
entreprise. Puis il décide
de suivre une formation
d’un an pour obtenir un brevet
d’opérateur en pétrochimie.
En 2008, il rejoint la Société
de la Raffinerie de Dunkerque
(SRD). En tant qu’opérateur
extérieur, il est chargé à la fois
de surveiller les installations
ROUTES N° 31 – octobre 2013
et d’effectuer des manœuvres
nécessaires à l’exploitation.
Afin d’assurer la continuité de
la production de bitume, d’huiles
et de paraffines 24 h/24,
il travaille, avec ses collègues,
en trois-huit. «J’apprécie le travail
en équipe, explique Frédérick.
Pour que tout se passe bien,
la confiance réciproque et la
communication sont essentielles.»
Lorsqu’un dysfonctionnement
est détecté, il lance les demandes
de réparation, effectue le suivi des
interventions des prestataires, etc.
«Je suis également pompier
auxiliaire. En cas de problème,
il faut respecter les procédures
de sécurité et garder son
sang-froid. Depuis mon arrivée,
je n’ai été confronté qu’à des
interventions mineures, mais
je me tiens toujours prêt.
Chaque semaine, avec le pompier
d’équipe auquel je suis rattaché,
nous passons l’ensemble des
dispositifs de sécurité en revue
et nous faisons des exercices.» trajectoires 45
“ Créer de la valeur ajoutée pour tous les acteurs ”
YANN LEFEUVRE
RESPONSABLE CELLULE VMT
COLAS LTD
ROYAUME-UNI
Après un doctorat à l’Ecole
nationale des ponts et chaussées
sur le comportement en fatigue des
enrobés bitumineux, Yann Lefeuvre
entre au centre d’expertise et de
documentation (CED) du Campus
Scientifique et Technique de Colas
en tant qu’ingénieur technique.
Pendant dix ans, il apporte son
expertise aux directions techniques
des filiales du Groupe en France
et à l’international, sur les
questions de dimensionnement
des chaussées ou de performance
des matériaux, de la phase
d’appel d’offres jusqu’à d’éventuels
contentieux. En 2010, Yann rejoint
Colas Ltd, au Royaume-Uni, pour
diriger la «Value Management
Team» (VMT), nouvellement créée.
Cette cellule a pour mission
d’accompagner le développement
de l’activité de la filiale britannique
vers les partenariats public-privé
(PPP) et autres contrats à long
terme. «Sur ce type de projets,
nous avons un rôle de consultants
internes auprès des agences
de Colas Ltd et de leurs clients.
L’objectif est de créer de la valeur
ajoutée pour tous les acteurs.
Par exemple, dans le cadre du
contrat de huit ans signé fin 2012
avec Transport for London (TfL)
pour la rénovation et l’entretien
de la voirie du centre de Londres,
VMT aide les chefs d’agence
ou de projet à définir les travaux
à entreprendre à tel moment et
à tel endroit», explique Yann. L’atout
de VMT ? La complémentarité
des 10 collaborateurs de l’équipe,
venant d’Inde, de France, de Grèce,
d’Espagne et du Royaume-Uni ! ROUTES N° 31 – octobre 2013
46 dossier
“Safety Attitude”
La sécurité : plus qu’une
priorité, une valeur
La campagne sécurité 2013 doit redonner un nouvel élan
à la politique de prévention de Colas, en sensibilisant à la «Safety
Attitude» ses 63 000 collaborateurs dans le monde, des managers
aux compagnons. L’opération a été marquée en juin par un temps fort,
la «Global Safety Week». Une mobilisation qui doit s’inscrire dans la
durée afin d’instaurer une véritable «culture sécurité» au sein du Groupe.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
dossier 47
risques et assurances, que 80%
d’entre eux auraient pu être évités.
D’où la formation de nos conducteurs à la conduite apaisée (vitesse
adaptée, distances de sécurité, etc.)
et leur sensibilisation à des dangers
comme le téléphone au volant.»
Implication personnelle et exemplarité des managers, réflexe quotidien
de tous les collaborateurs : c’est là
l’objet de la campagne «Safety
Attitude», qui se décompose en trois
phases et couvre l’ensemble du
Groupe dans le monde… Une dénomination anglaise choisie parce
qu’elle peut être comprise par tous
et qu’elle va au-delà de la simple
«sécurité». «Le mot “safety” a un sens
à la fois plus large et plus précis : il
englobe la prévention et la santé»,
commente Hugues Decoudun.
Briser le «plancher de verre»
«Nous étions arrivés à la fin d’un
cycle, analyse Hugues Decoudun,
directeur prévention, santé et environnement du travail. Les outils de
prévention mis en place au fil des
ans ont été efficaces, mais n’étaient
plus suffisants pour continuer à progresser. Il nous fallait donc trouver
les moyens de briser ce “plancher de
verre”. Toutes les études réalisées,
notamment auprès d’entreprises
présentant d’excellents résultats en
la matière, aboutissent à la même
conclusion : on ne peut franchir ce
seuil que si la sécurité devient la
préoccupation permanente de chacun, à tous les échelons hiérarchiques. Les managers doivent faire
de la sécurité une priorité constante
pour l’élever au rang de valeur et,
bien sûr, donner l’exemple.»
Même défi dans le domaine de la
sécurité routière. «Les analyses
effectuées après accidents, responsables ou non, nous montrent,
explique Jean-Yves Bignon, directeur
Prise de conscience
La première phase de la campagne, lancée par un message
vidéo d’Hervé Le Bouc, était destinée à provoquer chez chacun une
prise de conscience. Deux affiches
miroirs ont ainsi été diffusées, l’une
à destination des managers, les
premiers concernés, l’autre auprès
des compagnons. Chaque collaborateur peut y voir son propre
reflet, surmonté d’une phrase : «Ici,
découvrez le meilleur allié de
notre sécurité.» Autre action : la
redynamisation du «quart d’heure
sécurité». Institué en 1995, ce
L
EN CHIFFRES
’ambition de Colas est
d’être, dans ses métiers,
l’entreprise de référence
en tout domaine, et en premier lieu
en matière de sécurité.» En ouvrant
ainsi en janvier dernier la campagne
sécurité du Groupe, Hervé Le Bouc,
président-directeur général, a fixé
l’objectif. Si des progrès considérables ont été enregistrés au sein
de l’entreprise depuis quinze ans
– taux de fréquence des accidents
divisé par deux sur les chantiers et
réduit, en France, de 65% sur la
route –, un palier semble avoir été
atteint dernièrement. D’où la décision du comité de direction de
Colas, le 27 août 2012, d’organiser
une grande campagne sécurité
Groupe refondatrice, à partir de
13 actions sécurité (cf. page 48).
«
UN GESTE
POUR LA
SECURITE
Le pouce et l’index reliés
formant un zéro, les autres
doigts tendus : le geste
symbolisant la campagne
«Safety Attitude» est celui
des plongeurs sous-marins
pour indiquer que tout
va bien. C’est aussi
le «0 killed» des pilotes
de chasse de retour de
mission pour signifier
qu’il n’y a pas de pertes.
Dans un environnement
de chantier souvent bruyant,
ce signe «ok» doit devenir
un outil de communication
pour signifier à ses
collègues que la sécurité
est assurée. Mais, pour
Colas, il a aussi une autre
signification : objectif
«zéro accident».
-50% 80%
C’est l’objectif pour 2015 :
diviser par deux le taux
de fréquence des accidents
du travail dans le Groupe.
des accidents de la route
dans lesquels sont impliqués
des véhicules du Groupe
(responsables ou non)
sont évitables.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
48 dossier
temps consacré aux échanges
entre l’encadrement et les compagnons sur la prévention des accidents a été remplacé par deux
outils complémentaires : le «Starter»
et le «Safety Meeting». Le «Starter»
se déroule tous les matins, ou à
chaque changement de tâche, au
moment de donner les consignes
de travail de la journée, sur chantier
ou sur site. Il porte sur les tâches à
accomplir, les risques généraux et
particuliers associés, et leurs
moyens de prévention. Le «Safety
Meeting» est une réunion d’information organisée au sein de l’établissement ou de la filiale, à un
rythme mensuel ou trimestriel, sur
des thèmes de prévention fixés et
développés par la direction.
Mobilisation générale
En mai a débuté la deuxième
phase de la campagne – «Rejoignez
le mouvement» –, visant à démontrer
à chacun que la sécurité est une
question de comportement global et
quotidien à adopter (la «Safety
Attitude»). De nouvelles affiches
consacrées à la sécurité sur les
chantiers et à la sécurité routière ont
été diffusées. Du 10 au 14 juin s’est
déroulée, dans chaque filiale du
Groupe à travers le monde, la «Global
Safety Week» (Semaine mondiale de
la sécurité). Chaque entité a préparé
des événements adaptés à la situation locale. Tous les collaborateurs
ont participé et les managers se sont
fortement impliqués. Projection de
films, travail en ateliers, animations,
exercices en situation : la «Global
Safety Week» a marqué les esprits
(cf. pages 49 à 51).
ayant adopté la «Safety Attitude»
ont été diffusées et, dans une vidéo
filmée sur le terrain, Hervé Le Bouc
témoigne à nouveau de son engagement personnel. Un outil de partage des meilleures pratiques sera
par ailleurs mis en place. Ce sera
également l’heure d’un premier
bilan et d’un premier classement
«sécurité» des filiales, pour une plus
grande émulation.
Nouvelles actions
et bilan d’étape
Fin septembre, les premières
affiches montrant des collaborateurs des quatre coins du monde
Perspectives
D’autres outils sont envisagés
pour renforcer la «Safety Attitude».
«Des audits croisés entre filiales
d’un même pays peuvent être l’occasion de créer des synergies et
de diffuser les meilleures pratiques,
estime Hugues Decoudun. En
parallèle des actions de sensibilisation et de formation, nous allons
revoir notre système de récompenses et de sanctions pour manquement aux règles de sécurité,
et intégrer les résultats sécurité
dans le calcul des primes annuelles
de l’encadrement.»
Chacun doit désormais en avoir
conscience : pour Colas, la sécurité n’est pas seulement une priorité, c’est une valeur. LES 13 ACTIONS SECURITE
décidées par le comité de direction
du Groupe (27 août 2012)
SECURITE CHANTIERS
1. Instaurer une culture
prévention dans tous
les établissements : la
sécurité est une valeur !
2. Analyser chaque
accident du travail avec
la hiérarchie.
3. Systématiser les
formations à la sécurité
pour tout l’encadrement.
4. Redynamiser le quart
d’heure sécurité.
5. Accélérer le partage
ROUTES N° 31 – octobre 2013
des meilleures pratiques
santé et sécurité au
travail.
6. Redéfinir les principes
des récompenses
et des sanctions.
7. Sensibiliser les clients.
8. Effectuer des audits
croisés entre filiales.
9. Mettre en place des
indicateurs sécurité
mensuels.
SECURITE ROUTIERE
1. Communiquer sur
les quatre «dangers»
au volant : alcool
et drogues, vitesse,
téléphone, fatigue.
2. Former les
conducteurs à la
conduite apaisée.
3. Instaurer un thème
«sécurité routière»
par mois en 2013.
4. Renforcer l’implication
du chef d’établissement.
dossier 49
“Global Safety Week” :
tour du monde des initiatives
FRANCE
Tout le monde s’est impliqué
Au sein de Colas Ile-deFrance Normandie, chaque
jour de la «Global Safety
Week» a fait l’objet d’une
initiative spécifique
déployée dans l’ensemble
des équipes. L’engagement
de l’encadrement de
proximité, notamment
des conducteurs de
travaux et des chefs de
chantier, a été essentiel.
Pour Catherine Weiler,
directeur sécurité qualité,
«la visite sur le terrain
des représentants de
la direction générale de
la filiale a été un moment
particulièrement important.
Elle a montré de façon
concrète l’implication de
la hiérarchie au plus haut
niveau, porteuse d’un
la filiale. «Le Starter n’est
pas considéré comme
une contrainte, les équipes
apprécient et sont
demandeuses de ce type
d’échanges, notamment
dans les établissements
où ils ne se pratiquaient
pas systématiquement.»
message fort : la sécurité
est une valeur à laquelle
on ne doit jamais opposer
la rentabilité. Je pense que
cela a vraiment créé une
dynamique, qui a d’ailleurs
pu être mesurée par la
forte implication de tous
les établissements.» Autre
action appréciée par les
équipes : la présentation
du «Starter», appuyée
par un film tourné en
conditions réelles dans
ROUTES N° 31 – octobre 2013
50 dossier
DANEMARK
Des ateliers ludiques et instructifs
Au Danemark, les organisateurs
de la «Global Safety Week» ont
misé sur la participation active
des équipes. Au cours de l’un des
quatre modules proposés durant
la semaine, les collaborateurs ont
été invités à donner des conseils
et des idées pour sensibiliser et
former à la sécurité les nouveaux
arrivants dans l’entreprise. «Cette
façon de recueillir leurs expériences
et de les impliquer a été très
appréciée par les équipes», note
Henning Elkjær Kaas, responsable
sécurité de la filiale. En matière
de sécurité routière, chacun a pu
passer à la pratique en faisant
marche arrière sur une piste semée
d’obstacles de difficulté variable.
L’exercice avait été organisé sous
la forme d’une compétition, avec
un gagnant dans chaque catégorie
(engins, camions, voitures).
«Les collaborateurs ont également
VIETNAM
été mis au défi lors d’un test pour
le moins inhabituel : en portant
des lunettes spéciales simulant
l’ingestion de diverses doses
d’alcool, ils ont dû marcher
jusqu’à une voiture, ouvrir la porte,
s’asseoir et boucler leur ceinture…
Ce fut une expérience instructive et
utile pour rappeler notre politique
très stricte en matière d’alcool au
travail !»
Priorité à la sécurité
routière
«Ici, les risques les plus importants sont liés
à la sécurité routière. Malgré de récentes mesures
gouvernementales, la route reste dangereuse au
Vietnam», explique Romain Termoz, directeur général
d’ADCo. La filiale vietnamienne est spécialisée
notamment dans la commercialisation du bitume,
les clients sont livrés nuit et jour, sept jours sur sept.
La sensibilisation des chauffeurs aux règles de bonne
conduite était donc logiquement au cœur de la «Global
Safety Week». Elle était aussi de mise dans les bureaux
de Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, où ont été rappelées
l’obligation du port du casque en deux-roues, l’utilité
des ceintures de sécurité, l’interdiction du téléphone
au volant... Côté sites de production et dépôts, les
actions ont ciblé les consignes de sécurité à observer
lors de la manipulation du bitume.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
dossier 51
BELGIQUE
Séance de théâtre
éducatif
Colas Belgium a choisi, pour la «Global Safety Week»,
de réunir l’ensemble de ses collaborateurs durant
une journée entière sur le circuit automobile de Zolder.
«Une première en vingt ans, qui mettait en relief
l’importance du thème», commente Thomas Javaux,
correspondant sécurité-environnement. Outre des
ateliers, animés par des managers pour la sécurité
chantiers et par des spécialistes externes pour
la sécurité routière, le point fort de la journée
a été l’intervention de la troupe de théâtre Klein
Barnum. Mettant en scène, avec une approche très
réaliste, des situations fréquemment rencontrées,
les comédiens ont interpellé le public, qui a joué
le jeu. Signe d’engagement, tous les participants
ont signé une charte «Safety Attitude», à commencer
par le directeur général adjoint Europe du Nord,
Frédéric Roussel, et le directeur général de Colas
Belgium, Yvo Derdaele.
ETATS-UNIS
Les managers sur le terrain
À l’occasion de la «Global
Safety Week», les
responsables des filiales
américaines se sont
rendus sur des chantiers
pour rencontrer les
collaborateurs, participer
à des réunions d’évaluation
des risques et évoquer
les pratiques et les
procédures de sécurité.
Les initiatives mises
en place par le Groupe
au niveau mondial ont
également été présentées.
«Chacun doit voir et savoir
que son supérieur
hiérarchique considère
la sécurité comme
une valeur fondamentale,
explique Christopher Kirby,
directeur des risques
de Colas Inc. Alors que
la saison des chantiers
ne faisait que commencer,
la Semaine mondiale
de la sécurité ne pouvait
pas mieux tomber. Elle
a permis à l’encadrement
de mettre l’accent sur
l’importance de la «Safety
Attitude». Sensibiliser
aux procédures de sécurité
et aux méthodes
permettant de repérer
et de maîtriser les risques
fait partie intégrante
de la responsabilité de
tout manager.»
ROUTES N° 31 – octobre 2013
52 colascope
Ressources humaines
52 > Une nouvelle ligne de vêtements
de travail
54 > Lancement de l’Université Colas 4
Communication
Nouveaux contrats
58 > Aximum mise sur l’éco-conception
Nouvelles offres
59 > France : Colas au service des acteurs
de l’énergie
55 > colas-france.fr, un nouveau site à découvrir
Environnement
56 > cLeanergie : un programme qui compte
57 > Biodiversité : stop à la renouée du Japon !
RESSOURCES
HUMAINES
Une nouvelle ligne de vêtements de travail
Sécurité, ergonomie, confort,
qualité, modernité, esthétique.
Ces mots clés sont à la base de la conception de
la nouvelle ligne de vêtements de travail de Colas.
Premier enjeu du projet : renforcer la protection et
le confort des collaborateurs, afin d’améliorer leurs
conditions de vie au travail. Sont pris en compte à
la fois les risques liés à la sécurité et à la santé, et
les contraintes climatiques (froid, soleil…).
Second objectif : unifier et moderniser l’identité
vestimentaire du Groupe. L’image de Colas auprès
du public sera plus lisible et la fierté d’appartenance ressentie par les collaborateurs devrait être
encore renforcée.
Préalablement à la phase de création, plusieurs
enquêtes ont été menées sur le terrain pour
prendre la mesure des besoins et des spécificités
des métiers de Colas.
Ainsi, la gamme de couleurs retenue reflète à la fois
la tradition du métier et un groupe tourné vers le
futur. La couleur taupe évoque la terre, la nature, la
ROUTES N° 31 – octobre 2013
solidité des savoir-faire, tandis que le coloris de
contraste orange est synonyme d’innovation tout en
restant proche de la couleur historique du cœur de
métier. Le choix des matières (coton bio équitable,
polyester recyclé, etc.) s’est fait sur des critères de
confort et de résistance aux risques, aux conditions
météorologiques et à l’entretien. Enfin, les coupes
mixtes donnent une silhouette dynamique et sont
adaptées à la morphologie féminine pour accueillir
davantage de femmes dans les équipes.
La phase d’essai en conditions réelles par les collaborateurs s’est déroulée sur six semaines, en août
et septembre derniers. Chaque nouveau modèle a
ainsi été testé puis modifié avant d’être validé.
Rendez-vous à partir du premier trimestre 2014 en
France pour découvrir in situ la nouvelle collection.
colascope 53
Poche poitrine
Marquage logo
Milieu poitrine
Poche sous rabat
+ Velcro
Passepoil
contrasté
Bande
rétroréfléchissante
Double système
de fermeture : zip
+ boutons-pression
Patte ajustable +
boutons-pression
Option : avec poches
genouillères
Poche treillis
+ poche à
compartiments
Bande rétroréfléchissante
50 mm
ROUTES N° 31 – octobre 2013
54 colascope
Le programme Université Colas 4 a été lancé début 2013. Objectif : accompagner les participants dans la conduite
des entreprises dont ils ont la charge et faire évoluer la culture managériale au sein du Groupe.
RESSOURCES
HUMAINES
Lancement de l’Université Colas 4
Début 2013, un nouveau programme Université Colas, dédié à la
conduite d’entreprise, a été lancé. «L’objectif est
d’accompagner les participants dans la gestion des
entreprises, en leur donnant des clés pour comprendre
un environnement toujours plus complexe et pour
réussir dans leurs fonctions, explique Philippe Morvan,
directeur formation à la direction des ressources
humaines. Il s’agit également de faire évoluer la culture
managériale de Colas dans le sens EntrepreneurCréateur-Responsable, défini dans le cadre de Colas
Horizon 2015.» La formation s’organise autour de quatre
sessions, réparties dans l’année. Au programme : études
ROUTES N° 31 – octobre 2013
de cas pratiques, témoignages de dirigeants, travaux
en groupe et ateliers, encadrés par des professeurs de
HEC, partenaire de la formation. Toutes les dimensions
de la fonction de dirigeant sont abordées : stratégie,
gestion, communication, commercial, management et
leadership, etc. «Nous insistons particulièrement sur
la notion de transversalité», poursuit Philippe Morvan.
Les participants, par exemple, sont amenés à analyser
et résoudre ensemble des situations de management
complexes. «Ce parcours de formation doit permettre
à chacun d’avoir une réflexion Groupe et de faire
progresser sa pratique du management, sachant qu’il
n’y a pas un modèle unique en la matière.» colascope 55
Le site Internet www.colas-france.fr a vu le jour en mars dernier. Il propose à la fois des rubriques communes aux
sept filiales routières régionales métropolitaines (actualités, produits, etc.) et des pages dédiées à chacune.
COMMUNICATION
colas-france.fr, un nouveau site à découvrir
Suite à la mise en place au 1er janvier 2013 de la nouvelle organisation de l’activité routière de Colas en France
métropolitaine, un site Internet unique, commun aux
sept filiales régionales, a vu le jour en mars dernier :
www.colas-france.fr. Outre les rubriques partagées
consacrées aux actualités, aux activités, aux produits
et au développement responsable, chacune des sept
filiales dispose de pages dédiées. Il est désormais
possible, par exemple, de trouver en un clic, via un
système de géolocalisation, l’implantation Colas la plus
proche du lieu où l’on se trouve. Le site doit s’enrichir
prochainement de nouvelles références, d’une page
dédiée à la filiale nationale Colas Grands Travaux ou
encore de modules présentant des activités spécifiques.
L’offre produits sera également mise à jour régulièrement.
Afin d’enrichir la partie ludo-pédagogique de la rubrique
«Découverte», Colas France organise chaque semestre
un jeu-concours baptisé «La Route et Vous». Chaque
participant est invité à créer puis poster sur le site
Internet un texte, une photographie, un dessin ou une
vidéo illustrant sa vision de la route. Un jury composé
de cinq collaborateurs du Groupe sélectionnera les
meilleures réalisations, qui seront publiées sur le site
Internet puis soumises au vote des internautes. Rendezvous sans attendre sur www.colas-france.fr. ROUTES N° 31 – octobre 2013
56 colascope
Avec le projet cLeanergie, Colas doit réaliser des économies d’énergie significatives. Le Groupe renforce ainsi
son positionnement d’entreprise responsable sur le plan environnemental, tout en visant un avantage compétitif.
ENVIRONNEMENT
cLeanergie : un programme qui compte
Fin 2011, Colas a lancé le projet
cLeanergie, avec pour objectif de
réaliser des économies d’énergie significatives
et durables. Première étape : comptabiliser les
dépenses énergétiques afin d’en évaluer la facture.
Même si cette démarche est toujours en cours, le
comité de pilotage de cLeanergie a commencé à
analyser, dès 2012, les solutions techniques
permettant d’améliorer l’efficacité énergétique du
Groupe à court terme. Troisième temps : en 2013,
les filiales et les pays développent des outils pour
chiffrer leur consommation, se fixent des objectifs
d’économie et définissent des plans d’action pour
ROUTES N° 31 – octobre 2013
les atteindre. L’objectif du Groupe est d’économiser
15% de sa facture énergétique d’ici à 2015. Par
ailleurs, les filiales se dotent d’un réseau de relais
cLeanergie pour animer cette action, partager les
bonnes pratiques et suivre les progrès réalisés.
Pour sensibiliser tous les collaborateurs à l’enjeu
important que représente ce programme, une campagne de communication interne a été lancée en
juillet dernier. Avec cLeanergie, Colas renforce
son positionnement d’entreprise responsable sur
le plan environnemental, tout en visant un avantage
compétitif.
colascope 57
Colas Rhône-Alpes Auvergne a été récompensée pour avoir mis en place une formation sur la propagation
des espèces invasives comme la renouée du Japon.
ENVIRONNEMENT
Biodiversité : stop à la renouée du Japon !
Lors du concours Idrrim* «Infrastructures pour la mobilité et la
biodiversité» 2012, Colas Rhône-Alpes Auvergne
a été distinguée dans la catégorie «sensibilisation
et communication des acteurs, riverains et usagers».
Ce prix récompense une initiative en faveur de la
biodiversité ayant un impact sur la préservation ou
la valorisation des espaces naturels. Le jury a marqué
son intérêt pour la formation mise en place l’an passé
par Colas Rhône-Alpes Auvergne pour sensibiliser
les équipes de chantier de l’agence d’Albertville
aux problématiques des espèces invasives. Ces
plantes ne sont pas seulement envahissantes mais
aussi souvent allergisantes (ambroisie) ou urticantes
(berce du Caucase). Deux sessions, l’une théorique,
l’autre pratique, ont été organisées en partenariat avec
l’association Crise (centre régional d’information et de
suivi des espèces exotiques envahissantes). Après
des notions générales sur l’écologie et la biologie des
espèces invasives, les participants ont appris à identifier les espèces présentées. Ont aussi été expliquées
les bonnes pratiques de prévention et d’évitement du
risque de propagation de la renouée du Japon, l’une
des «stars» des plantes invasives en Europe. * Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
58 colascope
Aximum Produits Electroniques a remporté le marché national lancé par l’Ugap pour les matériels routiers lumineux
d’intervention. Les produits proposés par Aximum présentent la particularité d’être éco-conçus.
NOUVEAUX
CONTRATS
Aximum mise sur l’éco-conception
Aximum Produits Electroniques
a remporté le marché national
lancé par l’Ugap (Union des groupements
d’achats publics) pour les matériels routiers
lumineux d’intervention. D’une durée de 36 mois,
ce contrat porte sur la fourniture de flèches
lumineuses de rabattement (FLR) et de panneaux
à messages variables (PMV). Destinés aux
directions interdépartementales des routes (DIR)
et aux collectivités territoriales (conseils généraux,
communautés urbaines, etc.), ces équipements ont
pour objet de protéger les équipes d’intervention et
d’informer les automobilistes en cas de danger
ROUTES N° 31 – octobre 2013
immédiat. Particularité de la gamme proposée par
Aximum pour ce marché : des produits éco-conçus.
Ainsi, par exemple, les remorques FLR et PMV
peuvent être alimentées par des panneaux solaires
ou par des éoliennes. Avantages de cette nouvelle
gamme : une fiabilité et une durabilité plus grandes
des équipements, ainsi qu’un allége ment en
matériaux. colascope 59
Plateforme
de stockage
du bois
Parc
éolien
Unité de tri et
de valorisation
de déchets
Chaufferie
biomasse
Site industriel
de fabrication
Centrale
thermique
Zone
d’assemblage
d’éoliennes
offshore
Champ
photovoltaïque
Unité de
méthanisation
La construction de nouveaux sites de production d’énergies vertes nécessite d’importants besoins en infrastructures
(plateformes, voiries, parkings…), pour lesquels le savoir-faire de Colas en France est reconnu.
NOUVELLES
OFFRES
France : Colas au service des acteurs de l’énergie
Le secteur des énergies renouvelables – bioénergies, éolien,
solaire… – ne cesse de croître en France, stimulé
par la libéralisation du marché de l’énergie, la
diversification des moyens de production des
opérateurs historiques (EDF, GDF Suez) et la volonté
de promouvoir la transition énergétique. La construction de nouveaux sites de production d’énergies
vertes, tels que des parcs éoliens, des centrales
photovoltaïques, des unités de bioénergies, etc., a
généré d’importants besoins en infrastructures :
plateformes, voiries, parkings… Dans ce domaine, le
savoir-faire des filiales de Colas en France est reconnu.
De nombreux chantiers de construction et d’aménagement d’infrastructures sont actuellement en
cours pour des parcs éoliens dans le Pas-de-Calais,
les Ardennes, la Vienne et en Charente, pour deux
usines de fabrication de générateurs et d’assemblage
de nacelles d’éoliennes offshore à Saint-Nazaire
(44), pour des centrales photovoltaïques à Crucey
(28) et au Bosc (34), ou encore pour une plateforme
biomasse à Forbach (54). Autant de projets qui
s’ajouteront aux belles références que compte déjà
Colas dans ce domaine. ROUTES N° 31 – octobre 2013
60 en images
Visites, trophées, convention
de mécénat… Quelques images
de l’actualité événementielle du Groupe
en France et à l’international.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
100 ANS DE CARRIERE
Pour célébrer ses 100 ans
d’exploitation, la carrière de
Bagnac dans le Lot (Colas
Sud-Ouest) a ouvert ses
portes au grand public. Seul
site d’extraction de roche
dure raccordé au réseau
ferroviaire en Midi-Pyrénées,
elle produit 250 000 tonnes
de granulats par an.
L’IDOLE DES JEUNES
Avec un bond de 18 places
lui permettant d’accéder
au 53e rang en 2012,
Colas a réalisé la plus
forte progression dans le
classement des entreprises
les plus attractives auprès
des futurs ingénieurs
français réalisé chaque
année par Universum.
VISITES DE CHANTIERS
ESTUDIANTINES
Afin de faire découvrir la
diversité de ses chantiers
à de futurs diplômés,
Colas Nord-Picardie a
accueilli les étudiants
en 4e année de deux écoles
de la région : les Mines
de Douai et HEI.
MECENAT ROYAL
En mai 2013, le domaine
national de Chambord
et Colas ont signé une
convention pluriannuelle
de mécénat de compétence
pour la remise en état
des allées aux abords du
château. Les équipes de
Colas Centre-Ouest mettront
en œuvre le revêtement
esthétique «Héliocol®»,
mis au point en 2010 pour
la rénovation des allées
du château de Versailles.
SOUS LE SOLEIL
En mars dernier, PittetChatelan (Colas Suisse)
a inauguré son nouveau
siège à Yverdon-les-Bains.
Clients et partenaires ont
ainsi pu découvrir le champ
solaire thermique qui
permet de couvrir 60%
des besoins énergétiques
du site (chauffage du
bâtiment et des cuves
de stockage du bitume).
ROUTES N° 31 – octobre 2013
en images 63
OPERATION CARRIERES
OUVERTES
Dans le cadre de l’opération
lancée par l’Union
nationale des industries
de carrières et matériaux
de construction, CMGO
Poitou (Colas Centre-Ouest)
a ouvert les portes de
sa carrière de granite
située à La Peyratte (79).
COLAS CZ
RECOMPENSEE
La filiale tchèque de Colas
a obtenu la 3e place au
concours Top Construction
Company pour la qualité
de ses réalisations, et
ce, face aux 25 plus
grosses entreprises du
pays. L’équipe a reçu sa
récompense des mains
du ministre de l’Industrie et
du Commerce, Martin Kuba.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
Horizons 65
66 rencontres
Cercle Colas
Michel Godet
«L’optimisme vis-à-vis de l’avenir
est justifié.»
La route vue par…
Freida Pinto
«La route m’évoque l’idée
de découverte infinie.»
70 mécénat
Colas Life
«En route pour l’école»
Nouvelle mission à Detroit,
aux Etats-Unis.
Colas en scène
Akram Khan
iTMOi revisite Le Sacre du printemps.
Fondation Colas
Jacob Brostrup
«Le mouvement du pinceau sur la toile
dessine naturellement une sorte de route.»
«EN ROUTE POUR L’ECOLE» AUX ETATS-UNIS
Colas soutient l’association The Detroit
Partnership, qui apporte un soutien scolaire
aux enfants en difficulté des quartiers
défavorisés de Detroit.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
66 rencontres
Michel Godet
est économiste,
professeur au
Conservatoire
national des arts
et métiers (titulaire
de la chaire
de Prospective
stratégique)
et membre de
l’Académie des
technologies.
Créateur du Cercle
des entrepreneurs
du futur, il est
aussi l’auteur
de La France des
bonnes nouvelles
et Bonnes nouvelles
des conspirateurs
du futur.
Michel Godet
“L’optimisme vis-à-vis de l’avenir est justifié.”
conomiste, professeur et auteur de La
France des bonnes nouvelles et Bonnes
nouvelles des conspirateurs du futur,
Michel Godet développe un message d’espoir et
livre quelques clés pour aborder l’avenir avec
confiance.
E
Vous avez publié l’an passé La France des
bonnes nouvelles. A l’heure où l’on entend sans
cesse parler de crise et de rigueur, ce titre n’estil pas un peu provocateur ?
Michel Godet : Les contraintes de la mondialisation
et de la financiarisation de l’économie sont les
mêmes partout. Il n’empêche que le taux de chômage
ROUTES N° 31 – octobre 2013
varie du simple au quadruple au sein des pays
européens. Il est deux fois plus faible aux Pays-Bas
(5%) que chez nous (10%). En France même, le
taux de chômage au sein des territoires connaît
des écarts : il est deux fois plus faible en Mayenne,
dans l’Ain ou dans le Choletais vendéen que la
moyenne nationale. Sifflons la fin de la récréation,
arrêtons d’accuser la mondialisation et de chercher
des boucs émissaires. La bonne nouvelle est que
le mal est en nous, les solutions aussi. Les facteurs
de développement des territoires et des entreprises
sont d’abord endogènes et dépendent moins des
dotations en ressources naturelles ou en infrastructures que des dynamiques entrepreneuriales
CERCLE COLAS
locales. Il faut cesser de vouloir changer la France
depuis le haut, par des mesures uniformes qui sont
censées s’appliquer partout et de la même manière
sans tenir compte de la variété des situations locales
et des aspirations des individus. Il existe un gisement
de bonnes nouvelles immense et méconnu en
France. L’optimisme vis-à-vis de l’avenir reste justifié.
Quelles sont ces bonnes nouvelles ?
M. G. : Les Français oublient de mesurer le chemin
parcouru au cours des dernières décennies. Nos
conditions de vie se sont considérablement
améliorées : le niveau de vie par habitant en France
a augmenté de 50% depuis 1980, et l’espérance
de vie de 44 ans depuis 1900. Le monde d’aujourd’hui
est une réalité qui dépasse les rêves d’hier. Si la
France d’en haut va mal, celle d’en bas, la France
des territoires qui entreprend et innove, se porte bien.
Dans La France des bonnes nouvelles, nous avons
rassemblé 18 histoires qui donnent envie de vivre
et de conquérir l’avenir. Elles mettent en scène des
acteurs qui agissent dans leur milieu pour le
transformer et des entrepreneurs qui innovent et
réussissent en prenant des risques. Ces aventures
sont généralement construites autour de projets où
des individus isolés ont su partir d’eux-mêmes pour
transformer leurs faiblesses en atouts et, à force de
volonté et de ténacité, susciter l’adhésion et l’enthousiasme de leur environnement familial et local pour
réussir. Elles prouvent qu’il suffit d’un peu de courage
et de bon sens pour remettre le pays en marche. Il
faut penser local pour agir global en mutualisant les
bonnes pratiques.
Alors, pourquoi ce vent de pessimisme continuet-il de souffler sur la France ?
M. G. : Trop souvent, au lieu d’être conscients du
progrès et contents de ce qu’ils ont, nos contemporains sont frustrés de ce qu’ils n’ont pas. Les
sociétés modernes sont riches en biens et pauvres
en liens. L’avantage de ces périodes difficiles est
qu’on ne peut plus répondre à ces défis sans faire
preuve de nouvelles formes de solidarité, sans créer
du lien. Pour savoir où l’on va, il faut se connaître
soi-même, savoir qui l’on est, d’où l’on vient. Il faut
travailler le fameux «Connais-toi toi-même» des
Grecs anciens. Pour transformer ses faiblesses en
forces, il faut les connaître. Les bonnes nouvelles
racontées dans mes ouvrages partent souvent d’une
rencontres 67
situation désespérée, où la force intérieure des
individus, démultipliée par les liens sociaux, peut
rendre les crises porteuses d’espoir et transformer
les handicaps en différences positives. Sur la
plupart des grands problèmes, les diagnostics et
les prescriptions sont depuis longtemps connus ;
ce qui nous fait défaut, c’est le mode d’emploi pour
passer à l’acte.
Vous parlez d’aborder «l’avenir en confiance».
Comment faire ?
M. G. : L’avenir n’est jamais écrit d’avance, il reste
toujours à construire. Pour préparer un plan d’action,
il faut toujours avoir à l’esprit trois attitudes
complémentaires : la réactivité – il y a des choses
qui sont urgentes et il faut les traiter –, la préactivité
– il y a des choses qui sont annoncées, il faut s’y
préparer –, et enfin la proactivité, ou agir pour
provoquer les changements souhaités. Ce n’est pas
parce qu’il y a des choses urgentes ou annoncées
qu’il faut oublier d’avoir un projet. Une entreprise
doit toujours être proactive : une longueur d’avance
dans la tête et dans les faits. Pour passer de
l’anticipation à l’action, il faut passer par l’appropriation, en évitant deux pièges. Le premier : une
bonne idée que l’on veut imposer est une mauvaise
idée. Les meilleures idées ne sont souvent pas
celles que l’on a, ni même celles que l’on donne,
mais celles que l’on suscite. Le second piège : en
prenant des décisions avec lesquelles tout le monde
est d’accord, vous pouvez être sûr que ce ne sont
pas les bonnes décisions. Il faut commencer par
reposer le problème collectivement. C’est fondamental, il faut prendre le temps du temps.
Quelles sont les clés pour réussir l’avenir ?
M. G. : Elles sont au nombre de cinq et peuvent se
résumer en une phrase : «Il n’est de richesses que
d’hommes, éduqués, épanouis, porteurs de projets,
dans une société de confiance.» La France d’en
bas, celle des entrepreneurs et des acteurs de
terrain qui expérimentent et innovent, pourra nous
sortir de la crise par le haut. L’innovation n’est
qu’à 20% technique et à 80% sociale, organisationnelle, commerciale et financière. Il faut
donc écouter son environnement et aider les
créateurs à devenir entrepreneurs, car peu de
créateurs sont entrepreneurs et peu d’entrepreneurs
sont innovants. ROUTES N° 31 – octobre 2013
68 rencontres
Actrice originaire de Bombay,
Freida Pinto a interprété le rôle de Latika
dans Slumdog Millionaire (2008),
film aux 8 Oscars.
Que vous vient-il à l’esprit quand vous entendez le mot «Route» ?
Des images, des sensations, des souvenirs ?
Freida Pinto
“La route m’évoque l’idée
de découverte infinie”
ROUTES N° 31 – octobre 2013
rencontres 69
LA ROUTE VUE PAR…
a route m’évoque d’emblée l’idée de
«découverte infinie». Dans ma vie, j’ai
toujours été attirée par la route la plus
singulière. Rien que de l’évoquer, je ressens
la crainte. Et si j’échouais, me donnerait-on une
seconde chance ?
L
Mais la mise en œuvre de cette «découverte
infinie» nécessite une préparation, sinon elle n’a
pas de sens. Vivre à travers un système qui a fait
ses preuves peut être très agréable mais, dès que je
me retrouve dans cette facilité, je ressens une grande
agitation intérieure et un certain malaise. Comme si
je me privais de quelque chose que je n’aurais pas
su saisir à temps.
Je pense que j’ai toujours rêvé de l’impossible.
Je ne pouvais penser à rien de réaliste. Dans mon
esprit, ma vie était un conte de fées. Je suis heureuse
d’avoir eu ces années pour rêver sans inhibition et
croire que ces rêves se réaliseraient. Mais ce n’est pas
aussi simple d’arriver à la conclusion d’obtenir quelque
chose à coup sûr parce que vous êtes censé l’avoir.
Et pour tout ce que vous ne pouvez avoir, il y a
tout simplement d’autres possibilités. C’est juste
une question de changement de perception et il n’y
a aucune honte à considérer un échec comme un
chemin vers un nouveau départ. Après l’énorme
succès rencontré à mes débuts lors de mon tout
premier projet (Slumdog Millionaire), j’ai compris
que la suite allait être plus difficile. Qu’il serait plus
dur de s’accrocher et plus difficile de rester pertinente.
Ce chemin était probablement plus difficile que celui
des accolades. Il m’a fallu du temps pour arriver à
canaliser mon insécurité ou mon abattement, pour
les transformer en concentration et en détermination,
pour surpasser ce que j’avais perdu ou imaginer ce
que j’aurais pu avoir.
Mais tout cela n’aurait pas résisté à l’épreuve du
temps si je ne m’étais imprégnée d’une direction
spirituelle. Que ce soit en écoutant une personne
qui sait partager sa sagesse ou en admirant le premier
rayon de lumière du matin, ou encore en étant
reconnaissante d’avoir vécu une journée de plus. Sur
mon chemin actuel, je suis déterminée à être en
recherche constante, être moins dans l’inquiétude,
vivre pleinement et rêver de façon intrépide.
Cette route-là représente dans ma vie la
découverte de la danse. Je dois avouer que ce
n’était pas le plus facile ni même le plus agréable
au départ. Il y a eu plus d’obstacles que je ne
l’imaginais. Au début, je ne voyais que frustration et
échec. On se sent exposé et vulnérable mais ce fut
une bénédiction d’avoir des professeurs patients,
encourageants et, surtout, qui ne m’ont pas jugée.
Malgré cela, je ne me sentais pas rassurée et j’avais
sans cesse à l’esprit l’idée de tout arrêter. Jusqu’à ce
que je réalise que le plus grand défi sur ce chemin
serait finalement d’affronter ma propre personne !
Il n’y avait cette fois-ci aucune raison de dissimuler
mes faiblesses ou de me voiler mes propres défauts.
Nul besoin de dire qu’après cette découverte le jour
suivant a été déterminant. Se reposer sur ses lauriers
n’était pas la bonne option. Le seul moyen de continuer
à avancer était d’arrêter de combattre ce sentiment
pour l’accueillir. Faire des erreurs mais avoir la volonté
de recommencer avec dix fois plus de détermination.
Y croire et s’engager totalement. Un an plus tard,
c’était comme si j’avais définitivement découvert et
déterré une partie de moi qui m’a rendu ma confiance.
J’étais assez forte pour continuer à découvrir encore
et affronter ces obstacles. Tant que je n’abandonnerai
pas, il n’y aura pas de fin.
Ce voyage a commencé comme une trace pour
devenir un chemin, une route, puis une autoroute
qui à son tour est devenue un univers d’espace infini
où mon âme pourrait s’abandonner totalement.
BIOGRAPHIE
UN PARCOURS EXEMPLAIRE
Actrice originaire de Bombay, Freida Pinto effectue
ses études universitaires en Inde. En 2008, elle est
choisie par le réalisateur Danny Boyle pour interpréter
le second rôle de Slumdog Millionaire, film aux
huit Oscars dont celui du «Meilleur film». Pour ce rôle,
Freida Pinto est nommée «Meilleure actrice dans un
second rôle» aux BAFTA Awards en 2009. Elle tourne
ensuite Or noir de Jean-Jacques Annaud et Vous allez
rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.
En 2012, elle se lance un nouveau défi : un an
d’entraînement intensif pour incarner le rôle d’une
danseuse (chorégraphie d’Akram Khan) dans Desert
Dancer, film de Richard Raymond. Freida Pinto est
également engagée dans des actions humanitaires
en Inde, comme avec l’association Magic Circus, qui
offre des chaussures Twins for Peace aux enfants.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
70 mécénat
‘‘En route pour l’école’’
aux Etats-Unis
La sixième mission du programme de mécénat
de solidarité de Colas «En route pour l’école» s’est
déroulée aux Etats-Unis, à Detroit. Colas soutient
l’association The Detroit Partnership. Objectif : apporter
un soutien scolaire aux enfants en difficulté des
quartiers défavorisés de la ville.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
mécénat 71
COLAS LIFE
e grandes avenues désertées, des
maisons abandonnées… Detroit, dans
l’Etat du Michigan, a des airs de ville
fantôme. Berceau de la musique soul et de l’industrie
automobile américaine, «Motor City», affaiblie par les
crises successives, est aujourd’hui en situation de faillite
économique et a perdu près de la moitié de ses habitants.
Mais un vent de changement souffle sur la ville. Jardins
communautaires, nettoyage de quartiers, entraide pour
l’isolation des maisons à l’abandon… Des initiatives
fleurissent pour améliorer le quotidien des habitants
et participer au renouveau de la ville, à l’image de
l’association The Detroit Partnership (DP), qui propose
à des étudiants bénévoles de l’université du Michigan
d’offrir des heures de soutien scolaire à des enfants
issus des quartiers défavorisés. Dans le cadre de son
programme «En route pour l’école», Colas a signé avec
cette association un partenariat de deux ans, qui consiste
notamment à apporter une aide aux déplacements
des étudiants, basés à Ann Arbor. Chaque année, DP
organise également une journée d’action de nettoyage
des quartiers, baptisée «DP Day». Pour cette occasion,
Barrett Paving Materials Michigan, filiale américaine
de Colas, a mobilisé trente-cinq collaborateurs
volontaires. Pour témoigner auprès de l’ensemble
des collaborateurs du Groupe des actions de DP, une
collaboratrice volontaire de la filiale britannique Colas
Ltd et sa fille de quinze ans se sont rendues sur place,
fin mars dernier.
D
Soutien scolaire
16 h 30. Un groupe de dix fillettes, âgées de 5 à
10 ans, investit la salle d’études du foyer spécialisé
Alternative for girls, qui vient en aide à des jeunes femmes
en difficulté. Au programme des deux prochaines heures :
goûter et devoirs. Accueillies et encadrées par quatre
volontaires de l’association DP, elles bénéficient d’une
aide personnalisée pour approfondir leurs leçons mais
aussi d’une session d’échanges autour de thèmes tels
que les drogues. A quelques kilomètres, dans l’école
élémentaire de Maybury, l’heure est à la danse. Elizabeth,
volontaire pour DP depuis trois ans, répète avec un
groupe d’une dizaine d’enfants la chorégraphie qui
sera présentée lors du récital de fin de semestre. Tutorat, soutien scolaire, cours de danse… L’association
propose 35 programmes par semaine au profit de
quelque 1 000 enfants. «Chacun, enfant, parent ou
étudiant bénévole, en retire un bénéfice, explique Kristin
Behary, directrice générale de DP. Tous apprennent les
uns des autres et cette expérience les aidera dans leur
vie future. Nous avons conscience que nous n’allons pas
changer Detroit en un jour, mais nous sommes fiers de
construire une relation de confiance avec la communauté.
Cela aidera à changer la ville et à casser les préjugés.»
Nettoyage de printemps
Direction Brightmoor, dans la banlieue nord-ouest
de Detroit. Une nuée d’étudiants, vêtus aux couleurs de
leur équipe universitaire, envahit la pelouse du terrain
de football américain du quartier. Tous sont des
volontaires et ont participé à la 14e journée annuelle
de volontariat organisée par DP. Répartis en 29 sites
à travers Detroit, 1 400 bénévoles ont contribué à
l’opération. Parmi eux, des collaborateurs volontaires de
Barrett Paving Materials Michigan. «C’était une grande
première pour eux, explique John Krispin, directeur
général de la filiale. Et tous sont prêts à recommencer
l’année prochaine. C’est très important de s’engager
auprès de la communauté car nous avons des agences
à proximité et certains de nos collaborateurs vivent
à Detroit.»
Un engagement total
Présentes sur place durant une semaine, la
collaboratrice de Colas Ltd et sa fille ont suivi et participé
aux différentes actions menées par l’association. Toutes
deux ont été profondément marquées par cette mission.
«Nous avons été frappées par l’énergie et la passion qui
animaient les personnes que nous avons rencontrées,
affirment-elles d’une même voix. Chaque volontaire fait
preuve d’un engagement total et d’un esprit d’équipe
incroyable. C’est une source d’inspiration pour chacun
d’entre nous.» Temps fort de cette sixième mission :
leur rencontre, à Detroit même, avec le collaborateur
de Terus Construction (ColasCanada), qui avait eu
l’opportunité de partir avec sa fille en Croatie dans le
cadre du programme «En route pour l’école». L’occasion
d’échanger sur leur ressenti, les points communs et les
différences de leurs deux expériences et de finir par
s’accorder : «La force de ce programme réside dans
la diversité de ses missions. L’engagement de Colas
encourage les collaborateurs à s’investir davantage
dans leurs communautés.»
Pour en savoir plus
www.enroutepourlecole.com
ROUTES N° 31 – octobre 2013
72 mécénat
Akram Khan :
iTMOi revisite Le Sacre du printemps
En 2013, Colas soutient iTMOi (in the mind
of igor). Chorégraphiée par Akram Khan, cette
nouvelle pièce de groupe rend hommage au
compositeur russe Igor Stravinsky et au centenaire
de son œuvre maîtresse : Le Sacre du printemps.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
mécénat 73
COLAS EN SCENE
ans une salle plongée
dans la pénombre, baignée de fumées d’encens, onze danseurs investissent
la scène. Au rythme de chants
sacrés et de guitares électriques,
les danseurs mêlent kathak (danse
indienne), hip-hop et danse contemporaine. Baptisée iTMOi (in the
mind of igor), la dernière création
du chorégraphe et danseur anglobangladais Akram Khan est une
version très personnelle du Sacre
du printemps d’Igor Stravinsky. Ce
conte mystique sur le thème du
sacrifice explore la manière dont
Stravinsky bouleversa à jamais les
codes de la composition musicale
en suscitant les émotions par des
motifs et des ruptures.
D
Rupture avec le conformisme
Invité par le théâtre Sadler’s
Wells de Londres à célébrer le centième anniversaire de cette œuvre
désormais légendaire, Akram Khan
a relevé un nouveau défi, et non
des moindres. «J’ai commencé par
m’éloigner de toute image qui aurait
pu me contraindre, explique-t-il.
Alors seulement j’ai pu cerner la
pensée d’Igor Stravinsky et accompagner sa rupture avec le conformisme. Dans Le Sacre, Igor revisite
son enfance, la déconstruit, démêle
l’écheveau des souvenirs et fait
éclore une pensée neuve. Sur ses
traces, j’ai emprunté la même voie
et j’y ai découvert mon désir impérieux de créer et de détruire des
modèles. Regarder derrière soi
dévoile un passé irrévocable. J’ai
dû faire table rase de mon histoire
pour découvrir ma part d’ombre
et laisser surgir un monde que je
n’avais pas exploré. Des images
étrangères à mes repères sont
apparues et je me suis confronté
à mes propres limites.» Autre défi
relevé par Akram Khan : la musique.
Sans utiliser la musique d’origine,
il a fait appel aux compositeurs
contemporains Jocelyn Pook, Nitin
Sawhne et Ben Frost. Entre chants,
musique électronique, instruments
classiques et guitare électrique,
cette nouvelle partition confronte
des univers sonores différents, avec
Igor Stravinsky comme référence.
La création au cœur du mécénat
Après Vertical Road (2010) et
DESH (2012), Colas s’engage de
nouveau auprès de la Compagnie
Akram Khan. «Pour Akram Khan
comme pour Colas, créer, c’est
savoir s’affranchir de ses modèles,
déconstruire pour reconstruire,
remodeler les conventions, explique
Hervé Le Bouc. Aujourd’hui, être
“entrepreneur-créateur” implique
l’audace de nous remettre en
question pour renouveler l’héritage acquis.» Après une première
mondiale à Grenoble en mai dernier, la pièce a été présentée à
Londres et à Paris, au Théâtre des
Champs-Élysées, dans le lieu
même où a été créé le ballet original, le 29 mai 1913. La boucle
est bouclée.
ROUTES N° 31 – octobre 2013
74 mécénat
FONDATION COLAS
Jacob Brostrup
“Le mouvement du pinceau
sur la toile dessine naturellement
une sorte de route”
ous vous inspirez de la route depuis
longtemps. Comment avez-vous abordé
cette commande de la Fondation Colas ?
Jacob Brostrup : Je voulais avant tout que cette œuvre
soit facilement identifiable par un Français. C’est pourquoi
j’ai choisi la photo d’une rue de Paris. Mais je ne saurais
dire de quelle artère il s’agit ! Quand je voyage, je prends
une multitude de photos ; j’ai plus de 100 000 clichés
dans mon ordinateur… Ce tableau invite à un voyage
dans le temps, l’un de mes sujets de prédilection. Peutêtre la rue représentée sur mon tableau était-elle, à
une époque lointaine, la forêt que l’on voit dans le fond ?
V
Pensez-vous qu’il faille opposer villes et
campagnes ?
J. B. : Je vis dans un éco-village à une trentaine de
kilomètres de Copenhague. Quand je suis arrivé, en
ROUTES N° 31 – octobre 2013
Né au Danemark en 1973,
Jacob Brostrup est diplômé de l’Ecole
danoise de design (2002). Il s’inspire de
la thématique de la route depuis 2004.
A partir de 2006, il développe une
technique picturale particulière qui fait
la part belle aux croquis numériques et
à l’abstraction. Il expose régulièrement
au Danemark et en Norvège.
2000, nous étions au beau milieu des champs. Mais,
depuis, plus de 10 000 personnes se sont installées.
J’aperçois encore, de mon atelier, un peu de verdure, mais
c’est en train de devenir une ville reliée à la capitale. Dans
les années 1970 et 1980, je vivais dans un endroit
encore plus proche de Copenhague, où il s’est passé la
même chose. C’est agréable de vivre à la campagne tout
en étant proche d’une ville. C’est d’ailleurs ce qu’évoque
mon tableau : quand je suis allé à Paris, j’ai vu que la ville
n’avait pas envahi toutes les zones vertes alentour.
Quelle place occupe la route dans la vie ?
J. B. : Ici, de nouvelles lignes de métro sont en cours de
construction. Les gens se plaignent du bruit. Mais dans
cinq ans, quand ce sera fini, ils seront ravis de pouvoir se
déplacer plus facilement. La mobilité et les infrastructures
sont essentielles pour vivre… beaucoup plus que l’art !
remerciements 75
Yvan Fabret, Fabrice Poulain, Serge Houbre,
Olivier Klein, Cédric Leroux, Rodolphe Brossard,
Marc-Olivier Le Sage, Eric Antomarchi,
Bernard Nomdedeu, Laurent Letellier,
Sebastien Toulet, Sébastien Compagnon,
Marc Michaud, Frédéric Lacan, Thomas Robert,
Guy Jarrosson, Sébastien Arnal,
Michel Nivoliers, Hervé Spinelli, Germain Wicht,
Victorien Chambon, Laurent Haillan,
Didier Germes, Jacques Michel, Gary Walsh,
Chris Greenwood, Gaetan Marleau, Tim Husel,
Hervé Guyot, Nathalie Nollet, Martial Gonfroy,
Hugues Decoudun, Jean-Yves Bignon,
Catherine Weiler, Henning Elkjær Kaas,
Romain Termoz, Thomas Javaux,
Christopher Kirby, Patricia Gerold,
Delphine Lombard, Jean Lalo,
Imène Mejri-Chtioui, Bernard Mahé,
Frédéric Lardeur, Jean-Baptiste Izart,
Sophie Bienfait, Aurélie Germany,
Diane-Marie Decombe, Philippe Morvan,
Frédéric Rilliot, Béatrice Abeille-Robin,
Kristin Behary, Benjamin Lepreux.
Routes, magazine du groupe Colas, 7, place René-Clair, 92653 Boulogne-Billancourt, France. Tél. : 01 47 61 75 00.
www.colas.com. ISSN : 0988-6907. Directeur de la publication : Hervé Le Bouc. Directeur de la rédaction : Sophie Sadeler.
Rédacteur en chef : Stéphanie Beauvais. Rédaction : Colas, Angie. Iconographie : Mélisa Bertrand. Crédits photos :
Abu Dhabi Film Festival 2010 (p. 68), Afrikimages (p. 13 bas), S. Arbour (p. 22 à 29), A. Béraud (p. 31), J. Bertrand
(p. 20 bas, 37, 41, 46, 49 bas, 62 haut), T. Boulley (p. 66), P. Calmettes (p. 11, 13 haut, 20 haut), CornerStonemedia
(p. 43), R. Cosstick (p. 45), H. Douris (p. 15, 38), M. Dunet (p. 44), H. Fabre (p. 7, 21), Getty Images (couv.), D. Giannelli
(p. 3, 12, 36), N. Hienly (p. 40), Image Extrem (p. 17), S. M. Jones (p. 19), Lightworks Corporate Photography (p. 8),
Maroc-Images (p. 16), A. Montaufier (p. 42), Morten Corneliussen (p. 50 haut), G. Parmentier (p. 51 haut), C. Pedrotti
(p. 9 bas, 10), Pixel Envol (p. 18), A. Poupel (p. 5, 72, 73), X. Seyler (p. 14 haut), Shutterstock (p. 57), Y. Soulabaille
(p. 14 bas, 39, 48 haut, 49 haut), J. Voldgaard (p. 74), Photothèque Colas (p. 6, 9 haut, 32 à 35, 50 bas, 51 bas, 54, 60,
61, 62 bas, 63, 70). DR. Traduction : Allingua. Conception et réalisation :
01 55 34 46 00 (réf. ROUT031).
Imprimé à 52 000 exemplaires par IME (imprimerie certifiée ISO 14001) sur papier Cocoon silk (100% recyclé et labellisé
FSC) avec des encres à base d’huiles végétales, finition de la couverture avec un vernis acrylique 100% biodégradable.
L’empreinte carbone de la fabrication, des emballages et du routage de ce numéro s’élève à 0,55 kg de CO2 par exemplaire.
La mise sous pli est assurée par APM (Atelier protégé melunais).
IMPRIMEUR
PLACER LOGO FSC
ROUTES N° 31 – octobre 2013
Jacob Brostrup
«Looking ahead»
2012
www.fondationcolas.com

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