Canada - Colas
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www.colas.com ROUTES Le magazine du groupe Colas numéro 31 — octobre 2013 Reportage Canada Défi logistique relevé en Alberta SOMMAIRE NUMERO 31 – OCTOBRE 2013 escales 06 > De la Suisse au Gabon en passant par la Réunion, les Etats-Unis et la France… Tour du monde en images des chantiers, projets et autres réalisations du Groupe. reportages 22 > Défi logistique relevé en Alberta. 30 > Spac Clichy, une agence sous haute tension. trajectoires 36 > Tous exercent leur métier avec passion et nous font partager leur quotidien et leurs projets. Portraits de collaborateurs. dossier 46 > «Safety Attitude» : la sécurité, plus qu’une priorité, une valeur. en images 60 > Visites, trophées, convention de mécénat… Quelques images de l’actualité événementielle du Groupe, en France et à l’international. horizons rencontres 66 > Michel Godet : «L’optimisme vis-à-vis de l’avenir est justifié.» 68 > La route vue par… Freida Pinto : «La route m’évoque l’idée de découverte infinie.» mécénat 70 > «En route pour l’école» aux Etats-Unis. 72 > Akram Khan : iTMOi revisite Le Sacre du printemps. 74 > Fondation Colas : Jacob Brostrup. colascope 52 > Ressources humaines, communication, environnement, nouveaux contrats, nouvelles offres… Retour sur les derniers mois de la vie du Groupe. Photo de couverture : la rivière Athabasca, province d’Alberta, Canada. 04 Hommage à Yves François Homme de projets, toujours en avance sur son temps, Yves François avait inscrit sa mission au service de Colas dans une vision stratégique : anticiper et accompagner la croissance de l’entreprise grâce au système d’information et aux outils technologiques les plus adaptés à ses métiers, les plus à la pointe du progrès, les plus performants. Fort de sa foi en l’innovation, de son éthique de l’excellence, de sa connaissance de l’organisation du Groupe et des spécificités des processus métiers, Yves François a bâti les fondations durables du socle informatique de Colas et n’a cessé de le faire évoluer. Il a aussi fait bénéficier l’ensemble de la profession de ses élans visionnaires. En témoignent le succès de l’application Inedi-BTP et la création de la plateforme de dématérialisation Edibuild. Enthousiaste, passionné, résolument optimiste, toujours positif et bienveillant, Yves était constamment à l’écoute et dans l’échange. Conscient de la nécessité d’accompagner le changement sur le terrain, il déployait une volonté inaltérable de jouer les interfaces constructives entre l’informatique et l’exploitation, pour une meilleure compréhension réciproque. Leader charismatique, Yves François était profondément attaché à ses équipes. Avec l’élégance du cœur, il veillait à être attentif à chacun, tant pour donner du sens au travail et favoriser l’épanouissement personnel que pour aider à progresser dans un parcours professionnel. Remarquable créateur de lien social, Yves avait l’art d’établir des rapports authentiques. Il était doué d’un sens inné de la convivialité. Chaleureux, toujours de bonne humeur, le rire accordé à un humour parfois décalé et un sens aigu de la formule, il affectionnait ces moments d’amitié partagés, où, en connaisseur averti des plaisirs de la table, il laissait libre cours à son art de vivre. Lors de son combat contre la maladie, Yves suscita l’admiration de tous par sa force de caractère, son courage, sa lucidité, sa sérénité, puisés dans cet amour de la vie, de ses proches et de tous ceux et toutes celles qui ont eu la chance de le rencontrer. Yves François, un homme rare et rayonnant, qui incarnait au plus haut point les valeurs humaines, les valeurs éthiques, et qui, par son ouverture d’esprit, sa profondeur de pensée, sa quête permanente des idées neuves, enrichit l’âme de l’entreprise et fit avancer Colas bien au-delà de la seule sphère informatique. Hervé Le Bouc Diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, Yves François entre chez Colas en 1975 comme conducteur de travaux et intègre Speig, filiale informatique du Groupe, en 1978. Il devient directeur général de Speig en 1986. Nommé en 1994 directeur central des technologies et des SI au sein de Bouygues Telecom puis directeur services et multimédia, il revient chez Colas début 2002 en tant que directeur des systèmes d’information, des télécommunications et des technologies nouvelles et P-dg de Speig. Yves François a également été président d’Edibuild France de 2005 à 2012. ROUTES N° 31 – octobre 2013 éditorial 05 par Hervé Le Bouc La sécurité, valeur de Colas L a vie est le bien le plus précieux de l’homme. Colas, entreprise responsable, la place au-dessus de tout. Elever la sécurité au rang de valeur qui imprègne les comportements quotidiens de chaque collaborateur, instaurer durablement une véritable culture sécurité au sein du Groupe, devenir l’entreprise de référence dans ce domaine, telle est notre ambition. L’opération «Safety Attitude», lancée en début d’année 2013, répond à la volonté de mobiliser sur cet enjeu les 63 000 collaborateurs de Colas dans le monde, du P-dg aux compagnons. Objectifs : faire prendre conscience à chacun qu’il est le meilleur acteur de sa propre sécurité et de celle des autres, et lui donner les clés de la «Safety Attitude» grâce notamment à des outils de prévention renouvelés. D’ores et déjà, l’arsenal de moyens déployé durant les premiers mois de cette grande campagne refondatrice semble porter des fruits. Week», qui s’est déroulée au printemps dans toutes les implantations du Groupe. L’amélioration du taux de fréquence des accidents à fin août constitue également un résultat encourageant, même s’il est prématuré d’y lire une tendance significative, d’autant qu’en matière de sécurité la victoire ne peut jamais être proclamée. La sécurité est un combat sans fin, où rien n’est jamais acquis et où de nouvelles actions doivent sans cesse être réinventées. Dans ce combat, l’exemplarité et l’implication personnelle des managers sont essentielles. Lorsque la sécurité sera devenue un réflexe quotidien pour chacun des collaborateurs, une valeur profondément ancrée dans la culture de l’entreprise, les hommes et les femmes de Colas seront fiers d’appartenir à un Groupe qui préserve la vie et qui est reconnu comme l’entreprise de référence en matière de sécurité. En témoigne la mobilisation générale, signe d’adhésion, observée durant la «Global Safety ROUTES N° 31 – octobre 2013 04 escales 06 De la Suisse au Gabon en passant > la Réunion, les Etats-Unis et la France… par Tour du monde en images des chantiers, projets et autres réalisations du Groupe. ROYAUME-UNI ETATS-UNIS FRANCE SUISSE MAROC GABON LA REUNION Colétanche®: bienvenue à L.A. ETATS-UNIS La géomembrane bitumineuse Colétanche®, développée et fabriquée par Axter (Smac) en France, dans son usine de Courchelettes (Nord), a été choisie pour étanchéifier un nouveau réservoir d’eau potable en construction à Los Angeles. Dans un premier temps, en mai dernier, 28 000 m2 de Colétanche® ont été fournis par la filiale canadienne d’Axter (Axter Colétanche Inc.) pour la réalisation de l’étanchéité de la base du réservoir. L’entreprise a également assuré, sur le site, la formation des équipes chargées de la pose. La deuxième phase, prévue pour janvier 2015, consistera à recouvrir l’ouvrage avec cette géomembrane à hautes performances. Principal défi technique : garantir un même angle de friction des deux côtés du produit, afin qu’il puisse résister en cas de secousses sismiques et de liquéfaction des sols – des risques considérés comme élevés en Californie. Nul doute que ce premier chantier dans la Cité des anges devrait conforter la solide réputation du Colétanche® en Amérique du Nord. ROUTES N° 31 – octobre 2013 FRANCE Sur les rives du lac de Serre-Ponçon Dans le cadre du marché d’entretien routier du département des HautesAlpes, l’agence de Gap de Colas Midi-Méditerranée a rénové une section de 3,5 km longeant le lac de Serre-Ponçon. Des techniques à forte plus-value environnementale ont été mises en œuvre : le béton bitumineux à froid Colasmac® et la grave émulsion Valorcol® élaborée ici avec 100% d’agrégats d’enrobés recyclés. 08 escales ROYAUME-UNI Colas Ltd entre en piste à Birmingham Deux chantiers en un pour Colas Ltd ! Préalablement à l’extension de la piste principale de l’aéroport de Birmingham, la filiale britannique a dans un premier temps été chargée, en groupement avec VolkerFitzpatrick, de la construction sur 2 km d’une déviation de l’A 45, l’axe principal d’accès à l’aéroport. La réalisation de cette 2 x 2 voies, commencée en juillet 2012 ROUTES N° 31 – octobre 2013 et achevée durant l’été 2013, a nécessité d’importants travaux de terrassement, de détournement de cours d’eau, de démolition de bâtiments (un pub et une station-service) et de revêtement de chaussée, sans oublier l’éclairage public, l’installation de glissières de sécurité, le drainage des eaux de surface et les aménagements paysagers. Deuxième volet de ce projet, l’un des plus importants entrepris en matière de développement économique dans la région de Birmingham, et le plus grand concernant l’aéroport depuis vingt ans : l’extension de la piste. Le chantier a débuté cet été et devrait être terminé en avril 2014. escales 09 FRANCE Plateforme à Lauwin-Planque La société Amazon, l’un des leaders mondiaux du commerce électronique, a choisi la commune de Lauwin-Planque, située à côté de Douai, dans le Nord-Pas-de-Calais, pour l’implantation de son quatrième centre logistique français. Colas Nord-Picardie s’est vu confier la réalisation des travaux de terrassement, de traitement, d’assainissement et de profilage. Plus de 50 000 m3 de terre végétale ont ainsi été décapés, 70 000 m3 de déblais/remblais traités, et 15 000 tonnes d’enrobés à fort taux de recyclés mises en œuvre. Le chantier a été mené à bien malgré des intempéries particulièrement longues et éprouvantes (gel et neige). Au total, 50 collaborateurs ont été mobilisés sur ce projet. FRANCE Nuits d’été dans le Dauphiné La direction interdépartementale des routes Centre-Est (DIR-CE) a fait appel au savoir-faire de Colas Rhône-Alpes Auvergne pour l’entretien de voies rapides autour de Grenoble. Le contrat, d’une durée de cinq ans, prévoit chaque été des travaux sur 5 km. Au total, les équipes ont été mobilisées pendant 22 nuits. 10 escales FRANCE Sur les bords de Saône De novembre 2012 à octobre 2013, les équipes de Colas Rhône-Alpes Auvergne ont réaménagé, à Lyon, le quai Gillet et l’avenue de Birmingham. SUISSE Rénovation de l’autoroute A 12 Les équipes de Colas Suisse ont réalisé des travaux de réhabilitation de chaussée sur une section de trois kilomètres de l’autoroute A 12, à proximité de Gumefens, dans le canton de Fribourg. En raison des intempéries, les travaux de fraisage de la chaussée existante et de mise en œuvre des enrobés ont été menés en deux temps, à l’automne 2012, puis en mai 2013. Le chantier s’est déroulé exclusivement de nuit, entre 19 heures et 5 heures du matin, les voies étant rouvertes à la circulation dès 6 heures. En juin dernier, la filiale a poursuivi la rénovation de l’A 12 sur une autre section de dix kilomètres. ROUTES N° 31 – octobre 2013 FRANCE Aximum sur le pont Après plus de trois années de travaux, le pont Jacques Chaban-Delmas, plus grand pont levant d’Europe, a été inauguré à Bordeaux en mars dernier par le président de la République, François Hollande. Sur ce projet, les équipes du centre Réseaux et gestion de trafic de Carbon-Blanc d’Aximum ont posé 935 mètres de fibre optique le long du pont et installé 86 candélabres. Elles ont également créé ou modifié 9 carrefours à feux aux abords immédiats du pont. 12 escales FRANCE A l’est, du nouveau : grave bitume sous ballast LGV Est européenne, acte II. Huit ans après les premiers tests de plateforme en grave bitume sous ballast réalisés à proximité de Reims, l’agence Colas Est de Strasbourg a remporté le contrat de fourniture et de mise en œuvre d’enrobés sur une section de 30 km de la ligne à grande vitesse actuellement en cours de construction dans la région alsacienne. Avantage de cette variante structurelle : un gain de temps pour la réalisation de la couche d’assise et la pose des équipements ferroviaires. Une couche de 14 cm de grave bitume, destinée à recevoir ensuite du ballast, sera ainsi mise en œuvre. Principale innovation par rapport aux essais effectués en 2005 : l’utilisation, sur une planche test de 3 km, de grave bitume recyclée à 30%. Une expérimentation qui conjugue développement responsable et maîtrise des coûts. Avec le soutien du Campus Scientifique et Technique (CST) de Colas, des capteurs seront installés pour mesurer le comportement des enrobés en situation de trafic. De cette expérience dépendra la généralisation, sur de futurs chantiers de LGV, des structures d’assise sous ballast en grave bitume recyclée. escales 13 FRANCE Château Pavie : un chantier «grand cru» Depuis 2011, le domaine de Château Pavie, exploitation viticole de 37 hectares produisant un grand cru renommé d’appellation Saint-Emilion, connaît des travaux de restauration et de développement. Les équipes de l’agence Gironde Est de Colas Sud-Ouest sont intervenues lors de la dernière phase. Objectif ? Aménager la voirie pour faciliter la circulation autour du domaine. Réalisés entre avril et mi-juillet 2013, les travaux de pavage ont nécessité la mise en œuvre de 2 000 m2 de béton désactivé et 4 000 m2 d’enrobés à granulés blancs grenaillés. Ce chantier qualitatif constitue une nouvelle référence pour la filiale, dont le savoir-faire est reconnu par de nombreux «châteaux» bordelais. GABON Direction Lambaréné Dans le cadre des festivités liées au centenaire de l’hôpital AlbertSchweitzer, les équipes de Colas Gabon ont réalisé des travaux de renforcement et d’élargissement de chaussées sur la RN1, qui relie la capitale Libreville et Lambaréné. D’une durée de dix mois, les travaux ont porté sur une section de 20 km, entre Ntoum et Nsilé, et ont mobilisé 120 collaborateurs de Colas Gabon. 14 escales FRANCE Roule et glisse à Blagnac L’agence Saint-Gaudens de Colas Sud-Ouest a aménagé, dans la ZAC Andromède de Blagnac, près de Toulouse, un skatepark de plein air. Particularité du chantier, qui a duré trois mois : la réalisation de parties courbes et de plans inclinés. Un équipement performant, inauguré en juin dernier pour le plus grand plaisir des fondus de skateboard, roller, BMX et trottinette. FRANCE Spac sur les Hauts de France II GRTgaz a confié à un groupement dont Spac est mandataire la réalisation de deux lots d’un pipeline qui reliera le futur terminal méthanier de Dunkerque (Nord) à la station d’interconnexion de Cuvilly (Oise). Baptisé «Artère des Hauts de France II», ce nouveau gazoduc doublera l’actuelle «Artère des Hauts de France», en service depuis 1997. Il devrait être opérationnel fin 2015 et acheminera alors 13 milliards de mètres cubes de gaz par an. Les travaux, commencés en mars 2013, mobiliseront jusqu’à 380 personnes. Le premier lot en DN 900 de 16,7 km reliera le futur terminal méthanier de Loon-Plage à la station de Pitgam, dans le Nord, avec trois franchissements de canaux en forage dirigé. Pour le deuxième lot en DN 1200 de 71,5 km, entre Nédon (Pas-de-Calais) et Corbie (Somme), les équipes réaliseront 15 forages droits et deux microtunnels, et installeront cinq postes de sectionnement. Afin de faire ressortir l’importance de la sécurité et leur engagement respectif, les directions de Spac et GRTgaz ont signé une charte commune visant à garantir l’exigence en la matière. ROUTES N° 31 – octobre 2013 LA REUNION GTOI à l’œuvre Le chantier du contournement de Saint-Joseph, au sud de l’île, a démarré en août 2012. Objectif : désengorger le centre-ville. Dans le cadre de ce projet, les équipes de GTOI sont chargées de réaliser des travaux de terrassement et de génie civil sur une section d’un kilomètre. L’occasion pour la filiale réunionnaise de mettre en valeur une nouvelle fois ses savoir-faire, notamment en matière d’ouvrages d’art. 16 escales MAROC GTR prend de la hauteur La filiale marocaine GTR développe des techniques de génie civil inédites dans le royaume chérifien. Ainsi l’entreprise a-t-elle proposé à la direction provinciale de l’Equipement de Mohammedia de réaliser le premier pont routier à voussoirs préfabriqués à joints conjugués collés du pays. Cette technique permet de bâtir le tablier par tranches successives ROUTES N° 31 – octobre 2013 – ou «voussoirs» – coulées au sol sur place puis posées de part et d’autre des piles de pont. Chaque voussoir est solidarisé au précédent par encollage et précontrainte, rendant celui-ci autoportant. GTR a également construit trois ponts, sur les oueds Kubar, Cherrat et Yquem, pour le compte de l’Office national des chemins de fer du royaume marocain, en utilisant une méthode de poussage permettant de construire le tablier par tronçons au sol en poste fixe, avant de le déplacer à l’aide de vérins. De belles réalisations qui ont permis à GTR d’illustrer sa capacité à proposer des solutions industrialisées, rapides et sûres. escales 17 FRANCE Colas Rail sur le Sillon Alpin Sud Dans le cadre du projet de modernisation du Sillon Alpin Sud, ligne ferroviaire située entre Valence et Chambéry, RFF (Réseau Ferré de France) a confié à un groupement composé notamment d’Alstom (mandataire) et de Colas Rail la conception et la réalisation avec maîtrise d’œuvre intégrée des travaux portant sur la section sud. Au programme : l’électrification de 70 km de ligne entre Saint-Marcel-lèsValence et Moirans. Le projet inclut la construction d’une nouvelle sous-station à Pérelle alimentée en 225 kV en remplacement de l’ancienne en 63 kV à démonter, la mise au gabarit et la sécurisation de trois tunnels et quatre ponts-routes, la construction de deux ponts-rails, reprise des voies incluse, la pose d’écrans acoustiques ainsi que la réalisation du raccordement de la ligne à la LGV Méditerranée en gare de Valence TGV. L’ensemble des travaux est effectué sur ligne fermée, pour une remise en service par RFF en décembre 2013, après deux mois de phase d’essais. 18 escales FRANCE Contre-la-montre en Corse Pour la première fois de son histoire, et pour sa 100e édition, le Tour de France s’est élancé de Corse. La première étape de la célèbre course cycliste s’est achevée à Bastia, sur une piste cyclable de 1 300 mètres aménagée spécifiquement par les équipes de la Société Routière de Haute-Corse (Colas MidiMéditerranée). Un chantier mené tambour battant, et dans des conditions difficiles compte tenu de la densité de la circulation sur l’axe accueillant la piste. Afin d’assurer l’harmonie du revêtement avec le paysage, un enrobé esthétique a été choisi : Colclair®, intégrant pour l’occasion des gravillons roses d’Ajaccio. Le jour J, sécurité des spectateurs oblige, Aximum a renforcé les barrières de protection en bois destinées aux usagers de la nouvelle «voie douce» au moyen de barrières métalliques. Les travaux ont repris après le passage du Tour, avec la réalisation de la signalisation et l’installation de ralentisseurs. escales 19 ROYAUME-UNI Colas Ltd au cœur de Londres Depuis le 1er avril 2013, Colas Ltd est chargée de la rénovation et de l’entretien du réseau de voirie principal du centre de Londres. Attribué par Transport for London (TfL) et remporté en groupement avec VolkerHighways et URS, ce contrat a été signé pour une durée de huit ans. Il comprend la conception et la réalisation des travaux d’amélioration et d’entretien des chaussées, trottoirs et bordures, y compris les revêtements de surface, la signalisation, l’éclairage public, les dispositifs de sécurité routière, l’assainissement, les terrassements, les aménagements paysagers, les ponts et les ouvrages d’art ainsi que le mobilier urbain. Il inclut aussi des prestations de service, telles que la maintenance hivernale, les interventions d’urgence, le nettoyage de la voirie, la gestion de la circulation, des services d’études et d’inspection ainsi que d’autres prestations effectuées lors d’événements majeurs comme le marathon de Londres. Un nouveau succès qui illustre les savoir-faire de Colas Ltd dans les contrats d’entretien d’infrastructures à long terme. ROUTES N° 31 – octobre 2013 20 escales FRANCE Opération déconstruction Après la démolition des cheminées il y a trois ans, l’heure est à la poursuite du démantèlement de la centrale thermique EDF d’Ambès, à proximité de Bordeaux. Le marché de déconstruction du bâtiment a été remporté en novembre 2012 par un groupement composé de trois entités de Colas Déconstruction – Genier-Deforge Grand Ouest (mandataire), Brunel Démolition et Ferrari Démolition – et de Bouygues Construction Services Nucléaires. Débutées en mars 2013, les opérations de désamiantage, de dépollution, de curage et de démolition se poursuivront jusqu’en avril 2014. Un chantier au caractère exceptionnel, qui permet à Colas Déconstruction de mettre en avant ses savoir-faire dans ce domaine avec, notamment, deux tirs à l’explosif prévus cet automne et au printemps 2014. FRANCE Tours : un ovale flambant neuf En juillet dernier, la ville de Tours a accueilli la course automobile Nascar européenne, sur un véritable «speedway». L’ovale a été aménagé en un temps record par les équipes de l’agence de Tours de Colas Centre-Ouest. Particularité du chantier : la réalisation d’un «banking» (virage relevé) de 9° d’inclinaison. FRANCE Marseille, plus belle la ville ! Dans le cadre des travaux d’aménagement du programme «Marseille 2013, Capitale de la culture», l’agence de Marseille de Colas Midi-Méditerranée a réhabilité la place des Capucines, l’une des plus anciennes de la cité phocéenne. Pour redonner au lieu son cachet d’antan, les équipes ont posé 1 500 m2 de dalles et de pavés calcaire. 22 reportages Défi logistique relevé en Alberta Dans la province de l’Alberta, Standard General Edmonton, filiale de ColasCanada, a développé une activité importante de production de matériaux de construction grâce à l’acheminement par le rail des granulats extraits de la gravière de Windfall, distante de 250 kilomètres de la centrale d’enrobage d’Acheson. CANADA GRAVIERE DE WINDFALL En 2006, Standard General Edmonton (filiale de ColasCanada) a signé avec la province de l’Alberta un permis de longue durée, renouvelable, pour l’exploitation de la gravière de Windfall, située à 250 km d’Edmonton. reportages 25 > SUPERFICIE : CANADA anglais et français > POPULATION : > 10 PROVINCES ET 3 TERRITOIRES : 34,9 millions d’habitants > PRINCIPALES VILLES : Ottawa (capitale), Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton ALBE RTA Windfall Acheson S Conklin Edmonton ur les rives de l’Athabasca, en Alberta, au pied des montagnes Rocheuses, le site de Windfall s’étend sur 1 000 hectares au cœur d’une forêt de sapins. La gravière a été ouverte par Standard General Edmonton (ColasCanada) en 2007. «Lorsque ColasCanada a acquis Standard General, en 2000, l’entreprise n’avait pas de site de production de granulats, se souvient Jacques Michel, président de ColasCanada. Or, nous voulions avoir la maîtrise des ressources nécessaires à la réalisation de > MONNAIE : dollar canadien nos chantiers. Nous savions aussi qu’il était pratiquement impossible d’ouvrir une nouvelle carrière à proximité d’Edmonton, en raison de la difficulté d’obtenir une autorisation d’exploitation dans ce périmètre. Nous sommes donc allés chercher plus loin. Cela nous a conduits à 250 kilomètres à l’ouest, à Windfall, dans le comté de Woodlands.» Particulièrement dure, la roche extraite sur le site présente l’avantage d’être d’excellente qualité. De Windfall à Acheson En 2006, l’entreprise signe avec le gouvernement de la province «Lorsque ColasCanada a acquis Standard General, en 2000, l’entreprise ne produisait pas de granulats. Comme nous souhaitions avoir notre propre source d’approvisionnement, nous avons décidé d’exploiter le site de Windfall, à 250 kilomètres d’Edmonton.» Jacques Michel, président de ColasCanada > LANGUES OFFICIELLES : 9 984 670 km2 Alberta, ColombieBritannique, Ile-du-PrinceEdouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Ecosse, Ontario, Québec, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut et Yukon un permis d’exploitation de longue durée, renouvelable. «Compte tenu de la distance qui séparait Windfall de la ville d’Edmonton, où se trouvaient nos centrales d’enrobage et nos chantiers, le recours à un mode de transport des matériaux adapté s’est vite imposé», poursuit Jacques Michel. La gravière étant située à proximité d’une ligne ferroviaire, il a été décidé que l’acheminement des granulats s’effectuerait par le train. Une pratique jusque-là peu courante au Canada. Il a fallu construire un embranchement ferroviaire et une plateforme de chargement. Les travaux ont débuté à l’hiver 2007 et le premier train chargé de granulats a quitté la gravière à l’automne 2008. Par ailleurs, l’entreprise avait trouvé à Acheson, dans la banlieue ouest d’Edmonton, un site capable d’accueillir les trains en provenance de Windfall. Outre le raccordement ferroviaire, des infrastructures ont été réalisées pour le déchargement et le stockage des granulats, et une centrale d’enrobage flambant neuve a été construite. «Grâce ROUTES N° 31 – octobre 2013 SITE D’ACHESON A proximité d’Edmonton, le site d’Acheson, qui accueille les trains en provenance de la gravière de Windfall, regroupe plusieurs installations dont une centrale d’enrobage. à la gravière de Windfall, nous ne sommes plus dépendants des fluctuations de prix et de volumes du marché local pour notre approvisionnement en granulats, explique Chris Greenwood, président de Standard General Edmonton. Nous nous félicitons également d’avoir créé le site d’Acheson où nous avons regroupé différentes installations : GARY WALSH, chef de la gravière de Windfall Améliorer les processus et les installations en permanence En 2007, Gary Walsh participe à l’ouverture de Windfall, en tant que chef de gravière, après trente ans passés comme forestier en Colombie-Britannique. Ses missions : superviser la production, le chargement des trains, manager les équipes, etc. «Il y a des similitudes entre les deux métiers, notamment au niveau des process et de la gestion des infrastructures, explique Gary. Mais ici, à Windfall, le défi principal concerne la maintenance. Il faut pouvoir effectuer les réparations le plus rapidement possible. Or le site est assez loin de tout, et il faut parfois attendre un à deux jours pour pouvoir commencer à remettre en état le matériel. La région est en plein boom économique, les gens sont donc très occupés. Nous avons maintenant quelqu’un à demeure qui est chargé des réparations. Cela fait vraiment la différence.» Posté à 20 mètres de hauteur, au sommet du culbuteur, Gary Walsh ne se lasse pas de commenter l’évolution et les changements techniques opérés depuis l’ouverture de la gravière. Sa plus grande satisfaction ? Le convoyeur mobile. «Nous avons passé deux ans à l’améliorer. Aujourd’hui, il fonctionne parfaitement.» ROUTES N° 31 – octobre 2013 centrale d’enrobage, cuves de stockage de bitume, usine de bitumes modifiés, usine d’émulsions, etc. L’emplacement est idéal, à proximité de nombreux axes routiers, donc d’accès facile.» Enfin, pour la mise en place de l’organisation nécessaire au transport des granulats par train, «nous avons sollicité l’aide de personnes compétentes dans le domaine ferroviaire», poursuit Chris Greenwood (lire portraits ci-contre et p. 27). Un train de granulats par jour Windfall. Début juillet. Stationné en bordure de la forêt, un train de 98 wagons, long de 4 kilomètres, est en cours de chargement. Toute l’installation du site a été pensée de telle sorte que l’opération puisse s’effectuer en quatre heures. Une fois la roche concassée, les granulats sont convoyés par tapis roulant sur 400 mètres à destination de différents monticules. Sous les tas se trouvent des tunnels. L’ouverture d’alimentateurs vibrants permet reportages 27 aux granulats de s’écouler sur des bandes transporteuses. Après une ascension de 24 mètres, ceux-ci rejoignent un culbuteur, constitué de deux entonnoirs. Pesés au kilogramme près, ils sont par la suite déversés dans les wagons. Le chargement complet du train représente près de 10 000 tonnes de granulats. Le transport par route d’un tel volume nécessiterait plus de 300 camions. A raison d’un train par jour pendant la période d’avril à octobre, les gains économiques et environnementaux sont substantiels. «Moins d’encombrement sur les routes et de nuisances sonores, davantage d’économies de carburant, souligne Chris Greenwood. Nous avons réduit notre empreinte carbone de 52%.» Contraintes climatiques Les flancs remplis de granulats, le train est prêt à quitter la gravière de Windfall. Destination Acheson. Il faut cependant attendre que la température extérieure descende en dessous de 25 °C. «Compte tenu du poids du chargement et de la vétusté des voies ferrées, celles-ci risqueraient de se déformer sous le passage du train.» Les conditions météorologiques constituent un élément essentiel dans l’organisation du transport des matériaux. «Au mois d’octobre dernier, la température est passée subitement de + 10 °C à - 10 °C. Les wagons ont gelé presque instantanément, et les trains n’ont pu être déchargés», se souvient Gaetan Marleau, directeur Matériel de ColasCanada. Autre impératif à considérer : le passage des nombreux ponts en bois qui jalonnent la ligne ferroviaire, obligeant le conducteur du convoi à réduire la vitesse à 70 kilomètres par heure. Des processus automatisés Après plus de six heures de trajet, le train pénètre sur le site d’Acheson. Grâce à un processus ACHEMINEMENT DE GRANULATS PAR TRAIN Chaque jour, d’avril à octobre, un train de 98 wagons quitte la gravière de Windfall à destination d’Acheson. De nombreux ponts en bois jalonnent l’itinéraire. TIM HUSEL, responsable de la logistique ferroviaire et des opérations de déchargement des granulats Quarante années d’expérience au service du rail Après avoir travaillé dans l’industrie ferroviaire pendant près de quarante ans, Tim Husel rejoint Standard General Edmonton en 2008 comme responsable de la logistique ferroviaire et des opérations de déchargement des granulats sur le site d’Acheson. Une fonction qu’il exerce également à Conklin, au nord-est d’Edmonton, où il se rend deux fois par mois. «En tant que responsable des opérations pour Canadien National (CN) – l’une des deux compagnies canadiennes de chemin de fer –, j’ai acquis un savoirfaire que je mets maintenant au service de Standard General Edmonton. Mon travail consiste à assurer toute la logistique du site. Cela nécessite un grand sens de l’organisation.» Un œil rivé en permanence sur son écran, Tim vérifie le chemin parcouru par le train en provenance de Windfall. «Il s’agit d’un travail nonstop, les trains fonctionnant 7 jours sur 7. Si pour une quelconque raison un train est en retard, je dois réagir très vite et affecter les équipes de déchargement à d’autres tâches, comme la maintenance par exemple, ou encore réorganiser la production.» ROUTES N° 31 – octobre 2013 28 reportages entièrement automatisé, le déchargement des 98 wagons dure quatre heures. Sous chacun, trois portes par lesquelles s’échappent les granulats, transportés ensuite par convoyeurs vers six tas différents. Puis les chargeurs s’empressent de les acheminer soit vers la centrale d’enrobage, soit directement vers les camions pour l’approvisionnement des chantiers de la filiale ou pour la vente à tiers. Les granulats de la gravière de Windfall ne sont pas les seuls matériaux livrés par train à Acheson. Grâce à ses 6 000 mètres de voies ferrées, le site peut accueillir simultanément un convoi transportant du bitume. Attenantes à la centrale d’enrobage, trois cuves, d’une capacité totale de 25 000 m3, stockent «A raison d’un train de granulats par jour, les gains économiques et environnementaux sont substantiels.» Chris Greenwood, président de Standard General Edmonton le bitume qui servira à fabriquer des enrobés, des bitumes modifiés ainsi que des émulsions. Depuis Windfall, Standard General Edmonton approvisionne également le site de Conklin, situé au nord-est d’Edmonton. La région est riche en sables bitumineux. Un train de 88 wagons livre une fois par semaine des granulats pour la construction d’installations destinées aux compagnies pétrolières. «Grâce à la gravière de Windfall, > LA GRAVIERE DE WINDFALL > LE SITE D’ACHESON 10 1000 1,3 100 35 6 1 collaborateurs hectares de terrain million de tonnes de granulats extraits de la gravière ont été transportés par train en 2012. 1 EN BREF train de 98 wagons, d’une longueur de 4 km, transportant près de 10 000 tonnes de granulats, quitte chaque jour la gravière (d’avril à octobre). 4 heures pour charger un train en granulats ROUTES N° 31 – octobre 2013 au site d’Acheson et au transport ferroviaire mis en place, Standard General Edmonton a pu développer une activité de production de matériaux de construction performante, qui lui permet d’approvisionner ses chantiers et de fournir différents types de clients, privés et publics», conclut Chris Greenwood. Une organisation qui s’inscrit dans la stratégie d’intégration verticale de ColasCanada, avec une présence à toutes les étapes de la chaîne de valeur. collaborateurs hectares de terrain km de voies ferrées plateforme de déchargement, de stockage et de distribution des granulats 1 3 plateforme de déchargement du bitume cuves de stockage de bitume (capacité totale : 25 000 m3) 1 centrale d’enrobage (capacité de production de 350 tonnes/heure) 3 usines : une usine de bitumes modifiés, une usine d’émulsions et une usine de peinture thermoplastique 2 1 ateliers de maintenance mécanique laboratoire (granulats, bitumes et enrobés) EMPREINTE CARBONE REDUITE Le chargement complet d’un train de 98 wagons représente près de 10 000 tonnes de granulats, soit l’équivalent du chargement de 300 camions. 30 reportages FRANCE > L’AGENCE CLICHY DE SPAC Clichy-la-Garenne Paris s Création en 2011 à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) s 70 collaborateurs s Une dizaine de chantiers par an, d’une durée moyenne de huit mois et d’un montant moyen compris entre 300 000 € et 3 millions € L’agence Clichy de Spac est spécialisée dans la construction, la relève, le tirage et la maintenance d’infrastructures de transport d’électricité. De Paris à Perpignan, en passant par Tahiti, découverte d’un métier à la fois de proximité et de grands projets. FRANCE Spac Clichy, une agence sous haute tension R econnue pour son savoir-faire dans la construction et l’entretien d’infrastructures de transport de fluides (pétrole, gaz, eau), Spac, filiale de Colas, bénéficie également d’une expertise dans le domaine des réseaux de transport d’électricité. Créée en mars 2011, à Clichy-la-Garenne (Hauts-deSeine), l’agence Clichy de Spac réalise ainsi des lignes souterraines à très haute tension (THT). «Cette activité était autrefois ROUTES N° 31 – octobre 2013 exercée par l’agence Spac de Fontenay-sous-Bois parallèlement à ses activités de transport de gaz et de distribution ERDF/GDF. Afin d’en faire une activité à part entière, il a été décidé de créer une agence dédiée. Notre métier comprend la construction, la relève, le tirage et la maintenance d’infrastructures de transport d’électricité de 63 kV à 400 kV», explique Hervé Guyot, chef de l’agence. Aujourd’hui, l’établissement compte 70 collaborateurs et son périmètre géographique d’intervention couvre toute la France. «Nos équipes réalisent des chantiers de modernisation de lignes existantes, de construction de nouvelles lignes ou encore des interventions d’urgence en cas d’avarie sur le réseau, poursuit Hervé Guyot. Nous travaillons principalement pour RTE (Réseau de transport d’électricité), pour des câbliers et pour d’autres industriels.» Chaque année, l’agence Clichy réalise une dizaine de chantiers, d’une durée moyenne de huit mois et dont les montants varient entre 300 000 et 3 millions d’euros. «Nous ciblons les chantiers à haute technicité car nous L’ALIMENTATION DE POSTE ÉLECTRIQUE En 2012, l’agence a réalisé le tirage d’un câble de 225 kV en galerie technique, pour l’alimentation du poste électrique Seine, au nord de Paris. AU PIED DE LA TOUR EIFFEL De novembre 2012 à août 2013, les équipes de l’agence Spac Clichy ont réalisé les travaux de génie civil et de déroulage de câbles pour la modernisation de la liaison électrique souterraine Harcourt-Monttessuy. reportages 33 disposons du savoir-faire et des matériels nécessaires», ajoute Hervé Guyot. Les clés de la réussite ? «Une bonne préparation en amont, une implication de tous les collaborateurs – du terrassier au chef de chantier –, une transmission des savoir-faire ainsi qu’une exigence et une vigilance extrêmes en matière de sécurité.» Chantiers en milieu urbain Début juillet. Au pied de la tour Eiffel, des hordes de touristes défilent, impatientes de s’attaquer à l’ascension de la Dame de fer. A quelques mètres de là, une équipe de l’agence Spac Clichy s’affaire. Depuis novembre 2012, 25 collaborateurs réalisent les travaux de génie civil pour la construction de la liaison souterraine à 63 kV, baptisée HarcourtMonttessuy, ainsi que le déroulage des câbles. Objectif : améliorer la qualité de l’alimentation électrique dédiée à la RATP en modernisant le réseau 63 kV qui alimente le poste électrique de Monttessuy, situé dans le 7e arrondissement. Première étape : l’implantation et l’ouverture des tranchées, puis la protection des parois à l’aide d’un blindage. La largeur et la profondeur des tranchées, décidées lors de la phase d’études, dépendent du nombre, du type ainsi que du mode de pose des câbles électriques (lire encadré p. 34). La confection des ouvrages (blocs fourreaux, caniveaux, fourreaux PEHD…) destinés à accueillir ces câbles intervient dans un second temps. Enfin sont réalisés les travaux d’aménagement des galeries techniques et le tirage des câbles très haute tension. Pour réduire l’impact sur la circulation routière, le remblayage est effectué au fur et à mesure de la réalisation des sections. Contraintes techniques Circulation, emprise restreinte, travail en grande profondeur… et ce, sur une longueur de 2,8 km. Le chantier de la liaison HarcourtMonttessuy illustre parfaitement la haute technicité que requièrent NATHALIE NOLLET, assistante Le sens du contact Arrivée en 1996 chez Surbeco, qui a rejoint Spac en octobre 2000, Nathalie Nollet occupe successivement les fonctions d’employée administrative et de correspondante assurance. En mars 2011, elle rejoint l’agence Clichy en qualité d’assistante, pour s’occuper aussi bien de la logistique que de la facturation ou de l’accueil. Autre mission dont Nathalie est fière : les déclarations d’intention de commencement de travaux (DICT). «Il s’agit d’une étape clé avant le début de chaque chantier. J’envoie un formulaire à tous les concessionnaires afin de recueillir les plans des sous-sols, pour éviter les sinistres mais surtout pour permettre aux équipes de travailler en toute sécurité.» Une fois compilés, les documents sont remis au conducteur de travaux pour être analysés avec le chef de chantier. «Je suis constamment en contact avec tous les collaborateurs de l’agence et c’est ce que j’apprécie.» les chantiers réalisés en milieu urbain, ainsi que les imprévus auxquels sont souvent confrontées les équipes de l’agence. A l’image du sous-sol parisien, qui réserve bien souvent des surprises. «Les terrassements devaient se situer à une profondeur de 1,5 mètre, se souvient Aimé Martial, chef du chantier. Au final, 80% du terrassement se situait entre 4 mètres et 7 mètres de profondeur, en raison d’un fort encombrement de réseaux divers (câbles de télécommunications, de distribution d’énergie, conduites d’égouts, d’eau, de gaz ou de chauffage urbain) qui ne figuraient pas sur les plans. Or, plus on descend sous terre, plus la nature du terrain change. Nous nous sommes retrouvés avec un sol beaucoup plus sablonneux, ce qui nous a amenés à revoir notre phasage et nos modes opératoires.» Autres impératifs pour les équipes : limiter l’impact des travaux sur la voirie et la circulation, tout en garantissant la sécurité des compagnons. Grands projets Direction le sud de la France. Dans le petit village de Baixas, à proximité de Perpignan, un convoi exceptionnel fait lentement son entrée, ralenti par l’étroitesse des rues et les virages serrés. A son bord, un touret de 85 tonnes sur lequel vient s’enrouler le câble haute tension destiné au chantier de l’interconnexion électrique France-Espagne. Première européenne, cette liaison souterraine de 400 kV sur 76 km, située entre Baixas (France) et Santa Llogia (Espagne), doit permettre d’améliorer la capacité d’échange d’électricité entre l’Espagne et la France. Depuis avril 2013, une équipe de cinq collaborateurs de ROUTES N° 31 – octobre 2013 JUSQU’AU BOUT DU MONDE En 2011, l’agence a participé à la construction à Tahiti d’une ligne électrique souterraine de 16 km. LE SAVIEZ-VOUS ? l’agence Clichy y réalise, en groupement, le tirage des câbles sur une section de 34 km. «Il s’agit d’un chantier hors normes pour nous, souligne Hervé Guyot. Des câbles de 38 kg au mètre, des tourets de 85 tonnes et des tirs de 2 200 mètres… » Au total, Un câble électrique n’est jamais posé directement dans le sol : des équipements permettent d’assurer un bon positionnement relatif des câbles et leur protection mécanique. Plusieurs modes de pose sont utilisés en fonction de la nature du câble, du milieu traversé et des obstacles rencontrés : sENCANIVEAUQUICONSISTEÌ mettre les câbles dans des caniveaux en béton armé remplis de sable et munis d’un couvercle ; sENFOURREAULESCÊBLESSONT déroulés dans des fourreaux enrobés de béton. Ce mode est utilisé principalement en zone urbaine, pour les passages sous chaussée ou les zones à fort encombrement du sous-sol ; ROUTES N° 31 – octobre 2013 sENGALERIELESCÊBLESSONT regroupés dans des galeries souterraines ; sENSOUSUVREPOURFRANCHIR les obstacles (voies ferrées, routes, cours d’eau, etc.) sans recourir à l’ouverture d’une tranchée, il existe une multitude de techniques : les microtunnels, les fonçages, les ponts, les puits, le forage dirigé… 120 km de câbles seront tirés. Arrivé à destination, le touret est déchargé avant d’être installé sur des chandelles motorisées, puis les câbles sont tirés à l’aide de pousseurs (sortes de galets automoteurs) et d’un treuil. Développement et perspectives «Le Havre, Nantes, Biscarrosse, Perpignan, Draguignan ou encore Paris… Quelle que soit la localisation des chantiers, nos équipes travaux sont mobiles, souligne Hervé Guyot. C’est ce qui fait la force de notre agence.» En 2011, l’agence a même participé à la construction, à Tahiti, d’une ligne électrique souterraine de 63 kV sur 16 km entre les postes de transformation d’Arue et de Papenoo. «Notre objectif est TOURET DE 85 TONNES 120 km de câbles très haute tension, enroulés sur des tourets, seront tirés par les équipes de Spac Clichy pour le chantier de l’interconnexion électrique France-Espagne. désormais de nous développer à l’international, ajoute Hervé Guyot. D’ailleurs, nous répondons actuellement à un appel d’offres au Gabon.» Depuis un an, l’agence a également mis l’accent sur les interventions d’urgence, appelées claquages. Le principe : lorsqu’une avarie se produit sur une ligne électrique souterraine, l’agence est contactée pour les travaux de génie civil, voire le tirage de câbles, afin de préparer l’intervention des «exploitants RTE» pour la réparation des câbles. «Ce sont des opérations très techniques et à forte valeur ajoutée pour l’agence, souligne Martial Gonfroy, aide-conducteur de travaux et chargé de développer cette activité. En un an, nous avons réussi à doubler notre chiffre d’affaires relatif aux claquages.» MARTIAL GONFROY, aide-conducteur de travaux Le goût de l’urgence L’aventure de Martial Gonfroy chez Spac débute en 2008. Après un baccalauréat STI génie civil, il intègre l’entreprise en alternance et se forme aux techniques et au métier de conducteur de travaux pendant trois ans. «Quand je suis arrivé, je n’y connaissais rien. Mon intérêt pour la haute tension a grandi avec la pratique et au contact de mes collègues, qui m’ont transmis leur savoir-faire.» Aujourd’hui, Martial mène de front deux chantiers en région parisienne et s’est notamment spécialisé dans les claquages. «Le caractère urgent de ce type d’intervention me motive car j’aime que les choses bougent. Les claquages impliquent, de notre part, une réaction rapide : les lignes sont enterrées, nous devons intervenir en amont afin que le gestionnaire du réseau puisse réparer l’avarie.» ROUTES N° 31 – octobre 2013 04 trajectoires 36 escales Ils et elles sont conducteur de travaux, annonceur > sentinelle ou responsable technique et laboratoire… Tous exercent leur métier avec passion et nous font partager leur quotidien et leurs projets. ROYAUME-UNI ETATS-UNIS FRANCE AUSTRALIE MAYOTTE LA REUNION les savoir“faireTransmettre à tous les niveaux ” GERARD SMIGIELSKI CONDUCTEUR DE TRAVAUX COLAS EST FRANCE Lors de son service militaire, effectué dans le génie de l’air, Gérard Smigielski découvre le monde des enrobés en participant aux travaux réalisés avec Colas sur une piste de la base aérienne de Luxeuil-Saint-Sauveur, en Haute-Saône. Libéré de ses obligations, il contacte le Groupe et l’intègre en 1980 en tant que chef de chantier. Gérard apprend le métier pendant un an puis sillonne l’est de la France, dont il est originaire, avec huit collaborateurs et un poste d’enrobés mobile, avant de se fixer à Besançon, cinq ans plus tard. Nationales, départementales mais aussi autoroutes : Gérard intervient avec ses équipes sur tout type de chantiers, y compris de grands travaux en dehors de son secteur. Une expertise qui lui permet de gagner une certaine notoriété dans la région. «J’ai été chef d’application d’enrobés pendant quinze ans avant de devenir conducteur de travaux. J’ai donc acquis des connaissances solides dans ce domaine, commente-t-il. Mais c’est un travail d’équipe, le savoirfaire doit exister à tous les niveaux et se transmettre de génération en génération.» ROUTES N° 31 – octobre 2013 trajectoires 37 “ La mobilité représente une expérience unique ” HELENE STEPHAN CADRE FINANCIER COLAS INC. ETATS-UNIS A 26 ans à peine, Hélène Stéphan n’a pas perdu de temps. Tout juste diplômée de l’université Paris-Dauphine, elle intègre le Groupe en 2010 comme cadre financier au sein du service activité internationale et risques financiers de la direction financière, à Echangeur Boulogne. Trois ans plus tard, elle se voit offrir l’opportunité d’évoluer, tout en changeant de pays. Direction les Etats-Unis, pour rejoindre Colas Inc. en tant que «Finance Coordinator». Ses missions : coordonner et gérer les problématiques de trésorerie, de financement et de risques financiers, apporter une assistance aux filiales américaines en matière financière, et assurer le relais des objectifs stratégiques de Colas. «Cette mobilité représente une expérience unique tant par sa destination que par le contenu du poste, explique Hélène. Avant de prendre ma décision, j’ai eu la chance de pouvoir échanger avec mes supérieurs en France et aux Etats-Unis. Cela m’a beaucoup aidée dans mon choix. Par ailleurs, la possibilité de pouvoir parler couramment l’anglais constituait un autre attrait.» Après une visite de repérage dans le New Jersey, à Morristown, où se trouve le siège de Colas Inc., Hélène décide de se lancer. Ses conseils ? «Un tel changement de vie, cela se prépare. Il faut avoir bien cerné le poste et se laisser le temps de la réflexion.» ROUTES N° 31 – octobre 2013 38 trajectoires “ L’alternance permet d’acquérir un bagage solide ” LOIC CUVELIER ELEVE INGENIEUR EN ALTERNANCE GTOI LA REUNION Le jeune Loïc Cuvelier n’avait que 10 ans quand sa vocation s’est imposée en regardant un chantier de basculement des eaux, sur son île natale. Impressionné par la technicité des ouvrages en construction et par le nombre d’engins mobilisés sur le site, il décide de devenir ingénieur. Des années plus tard, il s’inscrit en licence pro génie civil et construction, et fait ses études ROUTES N° 31 – octobre 2013 en alternance chez GTOI. La filiale réunionnaise l’embauche dans la foulée sur un chantier. Mais s’ensuit une période économique difficile, durant laquelle Loïc, se trouvant au chômage, décide de reprendre des études. En 2012, il intègre l’EI-CESI, reconnue pour sa formation d’ingénieurs en alternance, qui vient d’ouvrir une antenne à la Réunion. Pour effectuer son alternance, Loïc sollicite une nouvelle fois GTOI. Le bilan qu’il dresse des deux premières années de ce nouveau cursus est particulièrement positif : «Nous bénéficions de l’expérience de nos professeurs, de celle de nos camarades en stage dans d’autres entreprises et, surtout, de celle de nos collègues sur le terrain. Grâce à GTOI, j’ai pu travailler sur des chantiers intéressants comme celui de la réhabilitation d’un dépôt pétrolier – un site en exploitation – ou l’extension d’une centrale hydraulique avec la réalisation de travaux subaquatiques. Ces trois années d’expérience me donneront un bagage solide. Mon souhait ? Construire un pont pour la future route du littoral… avec GTOI !» trajectoires 39 “ Etre reconnu travailleur handicapé m’a aidé ” GUILLAUME GROS RESPONSABLE PLANIFICATION ET MAINTENANCE PARC MATERIEL AXIMUM FRANCE Fils et petit-fils d’agriculteur, Guillaume Gros aime la mécanique depuis toujours. Une passion qui le conduit, en 2002, à intégrer Screg Ile-deFrance Normandie (désormais Colas Ile-de-France Normandie) comme mécanicien poids lourds puis responsable du suivi de la maintenance et du dépannage d’un parc de 150 véhicules, du VL au super PL. Mais, en juillet 2012, il est victime d’un grave accident du travail, à la suite duquel il est déclaré inapte à son poste. «Après le choc, explique-t-il, a débuté une phase de remise en question et d’inquiétude pour mon avenir professionnel. Heureusement, j’ai eu la chance d’être bien entouré et, avec l’aide du Sameth* et du service ressources humaines de la filiale, j’ai entrepris une démarche de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).» Après un bilan de compétences, il postule dans une autre filiale du Groupe, Aximum : «L’équipe m’a très bien accueilli et l’activité que j’exerce désormais est proche de l’ancienne. Depuis mon bureau, je supervise plus de 800 véhicules. Je suis en contact avec les chefs d’atelier et leur envoie les plannings de contrôle ou de maintenance. Ce changement de poste m’a permis d’acquérir des compétences en informatique. J’ai aussi obtenu mes CACES grues et chariots ainsi que le permis poids lourds !» Sa détermination force l’admiration. * Service d’appui au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés. ROUTES N° 31 – octobre 2013 40 trajectoires “ L’expatriation développe le sens de l’adaptation ” MARINA CHALAMET RESPONSABLE TECHNIQUE ET LABORATOIRE COLAS MAYOTTE MAYOTTE Le rêve d’enfant de Marina Chalamet ? Construire des maisons en Afrique, où elle a habité pendant dix ans avec sa mère, camerounaise, et son père, coopérant français. Fidèle à sa vocation, elle intègre une école d’ingénieurs, option bâtiment et travaux publics, à Lille et découvre le métier d’ingénieur technique en laboratoire. Après son stage ROUTES N° 31 – octobre 2013 de fin d’études, accompli chez Screg Nord-Picardie (aujourd’hui Colas Nord-Picardie), elle est embauchée par la filiale et est séduite, lors de son tour de France, par l’esprit de convivialité et d’innovation ainsi que par les valeurs humaines du Groupe. «J’aime être au contact de tous les acteurs d’un chantier, explique Marina. L’ouverture aux autres et l’adaptation à de nouvelles situations sont le fil rouge de mon parcours. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à être expatriée.» Direction Mayotte. Les chantiers réalisés sur l’île représentent un gros challenge pour Marina car, depuis que Mayotte est devenue en 2011 un département d’outre-mer, les normes européennes doivent être respectées. «Ici, je découvre de nouvelles activités aussi variées que le béton ou le bâtiment. Autant d’occasions d’enrichir mes compétences !» trajectoires 41 “ L’esprit d’équipe : une clé pour les grands travaux ” DIDIER FLORANCE CHEF DE CENTRE ENROBES COLAS ILE-DE-FRANCE NORMANDIE FRANCE Entré en 1985 en tant que chef de chantier au sein de l’agence de Sucy-en-Brie, aujourd’hui rattachée à Colas Ile-de-France Normandie, Didier Florance est devenu aide-conducteur, conducteur de travaux puis conducteur de travaux principal avant d’être promu chef de centre enrobés. Une constante tout au long de son parcours : les chantiers d’enrobés. Une activité qui demande organisation et rigueur, deux qualités en phase avec son esprit cartésien. «Dès mes débuts, j’ai eu la chance de travailler sur d’importants projets comme les réhabilitations des pistes de l’aéroport Charles-deGaulle. Le challenge était plus que stimulant : cela représentait une opportunité unique dans une carrière ainsi qu’une réelle reconnaissance de mes compétences.» Pendant 28 ans, Didier a progressivement gravi les échelons, accumulant expérience et crédibilité. Aujourd’hui, avec ses trois équipes, il conduit de nombreux chantiers, notamment autoroutiers. «Les grands travaux doivent être réalisés dans des délais très courts, et de nuit pour ne pas gêner la circulation, particulièrement dense en Ile-deFrance. Quand sont réunis sur un chantier 90 collaborateurs et 40 semi-remorques, ainsi que des engins de compactage et de rabotage, il faut un esprit d’équipe solide et des tâches bien définies en amont : le hasard n’a pas sa place !» ROUTES N° 31 – octobre 2013 42 trajectoires “ La sécurité exige une attention de tous les instants ” RAPHAEL CHATELET ANNONCEUR SENTINELLE COLAS RAIL FRANCE En 2009, Raphaël Chatelet rejoint Colas Rail en tant que responsable de chantier élémentaire, dans le cadre des travaux réalisés sur la ligne ferroviaire entre Bourg-en-Bresse et Bellegarde-sur-Valserine (01). Il est alors chargé, pour la partie sécurité, de la coordination des différents chantiers en cours sur les voies, et assure la bonne circulation des trains travaux. ROUTES N° 31 – octobre 2013 Cette même année, il est formé aux manœuvres des aiguillages, au fonctionnement des passages à niveau et à un nouveau métier : après une série de tests médicaux et psychotechniques début 2011, il devient annonceur sentinelle. Le point commun de ces missions ? Une attention de tous les instants, pour garantir la sécurité de l’ensemble des agents. Actuellement, Raphaël travaille de nuit sur un chantier de renouvellement de voies entre Angoulême et Bordeaux. Son rôle ? Annoncer aux personnes travaillant sur la voie le passage des trains pour qu’elles se mettent en sécurité. Raphaël doit également s’assurer qu’elles respectent les consignes de sécurité et doit savoir détecter les situations à risques, afin de prendre les mesures d’urgence adaptées. «Le souffle d’un train peut aspirer un homme sur son passage. Il faut donc rester concentré et réactif, même sous la pluie à 3 heures du matin ! Je travaille à 500 km de ma famille, ce n’est pas toujours facile, mais c’est un métier passionnant.» trajectoires 43 “ Mes collègues sont comme une seconde famille ” ARIA TERITO CONDUCTEUR D’ENGIN SRS ROADS (SAMI) AUSTRALIE A 27 ans, Aria Terito est la seule femme conducteur de répandeuse chez Colas en Australie. Une compétence acquise au fur et à mesure de son apprentissage des métiers de la route dans plusieurs entreprises de travaux publics, depuis sa NouvelleZélande natale jusqu’à Sydney aujourd’hui. «Dans ce secteur d’activité, les gens ne sont pas accoutumés à voir une femme postuler à la fonction de conducteur d’engin, remarquet-elle. Mais cela ne m’a pas empêchée d’être embauchée par SRS Roads en 2011.» La filiale compte douze équipes chargées du répandage. Celle dont fait partie Aria est basée à Sydney et intervient dans l’agglomération ainsi que dans toute la région. «Heureusement, nous pouvons rentrer chez nous chaque soir. Les journées ou les nuits de travail sont très longues mais j’aime relever ce défi quotidien. Je m’entends très bien avec mes collègues. On rit beaucoup ensemble ! Ils sont un peu comme une seconde famille. J’ai noué de belles amitiés au fil des ans», se réjouit-elle. ROUTES N° 31 – octobre 2013 44 trajectoires “ La confiance réciproque est essentielle ” FREDERICK VANYWAEDE OPERATEUR EXTERIEUR SRD FRANCE Frédérick Vanywaede débute sa carrière comme tourneurfraiseur au sein d’une petite entreprise. Puis il décide de suivre une formation d’un an pour obtenir un brevet d’opérateur en pétrochimie. En 2008, il rejoint la Société de la Raffinerie de Dunkerque (SRD). En tant qu’opérateur extérieur, il est chargé à la fois de surveiller les installations ROUTES N° 31 – octobre 2013 et d’effectuer des manœuvres nécessaires à l’exploitation. Afin d’assurer la continuité de la production de bitume, d’huiles et de paraffines 24 h/24, il travaille, avec ses collègues, en trois-huit. «J’apprécie le travail en équipe, explique Frédérick. Pour que tout se passe bien, la confiance réciproque et la communication sont essentielles.» Lorsqu’un dysfonctionnement est détecté, il lance les demandes de réparation, effectue le suivi des interventions des prestataires, etc. «Je suis également pompier auxiliaire. En cas de problème, il faut respecter les procédures de sécurité et garder son sang-froid. Depuis mon arrivée, je n’ai été confronté qu’à des interventions mineures, mais je me tiens toujours prêt. Chaque semaine, avec le pompier d’équipe auquel je suis rattaché, nous passons l’ensemble des dispositifs de sécurité en revue et nous faisons des exercices.» trajectoires 45 “ Créer de la valeur ajoutée pour tous les acteurs ” YANN LEFEUVRE RESPONSABLE CELLULE VMT COLAS LTD ROYAUME-UNI Après un doctorat à l’Ecole nationale des ponts et chaussées sur le comportement en fatigue des enrobés bitumineux, Yann Lefeuvre entre au centre d’expertise et de documentation (CED) du Campus Scientifique et Technique de Colas en tant qu’ingénieur technique. Pendant dix ans, il apporte son expertise aux directions techniques des filiales du Groupe en France et à l’international, sur les questions de dimensionnement des chaussées ou de performance des matériaux, de la phase d’appel d’offres jusqu’à d’éventuels contentieux. En 2010, Yann rejoint Colas Ltd, au Royaume-Uni, pour diriger la «Value Management Team» (VMT), nouvellement créée. Cette cellule a pour mission d’accompagner le développement de l’activité de la filiale britannique vers les partenariats public-privé (PPP) et autres contrats à long terme. «Sur ce type de projets, nous avons un rôle de consultants internes auprès des agences de Colas Ltd et de leurs clients. L’objectif est de créer de la valeur ajoutée pour tous les acteurs. Par exemple, dans le cadre du contrat de huit ans signé fin 2012 avec Transport for London (TfL) pour la rénovation et l’entretien de la voirie du centre de Londres, VMT aide les chefs d’agence ou de projet à définir les travaux à entreprendre à tel moment et à tel endroit», explique Yann. L’atout de VMT ? La complémentarité des 10 collaborateurs de l’équipe, venant d’Inde, de France, de Grèce, d’Espagne et du Royaume-Uni ! ROUTES N° 31 – octobre 2013 46 dossier “Safety Attitude” La sécurité : plus qu’une priorité, une valeur La campagne sécurité 2013 doit redonner un nouvel élan à la politique de prévention de Colas, en sensibilisant à la «Safety Attitude» ses 63 000 collaborateurs dans le monde, des managers aux compagnons. L’opération a été marquée en juin par un temps fort, la «Global Safety Week». Une mobilisation qui doit s’inscrire dans la durée afin d’instaurer une véritable «culture sécurité» au sein du Groupe. ROUTES N° 31 – octobre 2013 dossier 47 risques et assurances, que 80% d’entre eux auraient pu être évités. D’où la formation de nos conducteurs à la conduite apaisée (vitesse adaptée, distances de sécurité, etc.) et leur sensibilisation à des dangers comme le téléphone au volant.» Implication personnelle et exemplarité des managers, réflexe quotidien de tous les collaborateurs : c’est là l’objet de la campagne «Safety Attitude», qui se décompose en trois phases et couvre l’ensemble du Groupe dans le monde… Une dénomination anglaise choisie parce qu’elle peut être comprise par tous et qu’elle va au-delà de la simple «sécurité». «Le mot “safety” a un sens à la fois plus large et plus précis : il englobe la prévention et la santé», commente Hugues Decoudun. Briser le «plancher de verre» «Nous étions arrivés à la fin d’un cycle, analyse Hugues Decoudun, directeur prévention, santé et environnement du travail. Les outils de prévention mis en place au fil des ans ont été efficaces, mais n’étaient plus suffisants pour continuer à progresser. Il nous fallait donc trouver les moyens de briser ce “plancher de verre”. Toutes les études réalisées, notamment auprès d’entreprises présentant d’excellents résultats en la matière, aboutissent à la même conclusion : on ne peut franchir ce seuil que si la sécurité devient la préoccupation permanente de chacun, à tous les échelons hiérarchiques. Les managers doivent faire de la sécurité une priorité constante pour l’élever au rang de valeur et, bien sûr, donner l’exemple.» Même défi dans le domaine de la sécurité routière. «Les analyses effectuées après accidents, responsables ou non, nous montrent, explique Jean-Yves Bignon, directeur Prise de conscience La première phase de la campagne, lancée par un message vidéo d’Hervé Le Bouc, était destinée à provoquer chez chacun une prise de conscience. Deux affiches miroirs ont ainsi été diffusées, l’une à destination des managers, les premiers concernés, l’autre auprès des compagnons. Chaque collaborateur peut y voir son propre reflet, surmonté d’une phrase : «Ici, découvrez le meilleur allié de notre sécurité.» Autre action : la redynamisation du «quart d’heure sécurité». Institué en 1995, ce L EN CHIFFRES ’ambition de Colas est d’être, dans ses métiers, l’entreprise de référence en tout domaine, et en premier lieu en matière de sécurité.» En ouvrant ainsi en janvier dernier la campagne sécurité du Groupe, Hervé Le Bouc, président-directeur général, a fixé l’objectif. Si des progrès considérables ont été enregistrés au sein de l’entreprise depuis quinze ans – taux de fréquence des accidents divisé par deux sur les chantiers et réduit, en France, de 65% sur la route –, un palier semble avoir été atteint dernièrement. D’où la décision du comité de direction de Colas, le 27 août 2012, d’organiser une grande campagne sécurité Groupe refondatrice, à partir de 13 actions sécurité (cf. page 48). « UN GESTE POUR LA SECURITE Le pouce et l’index reliés formant un zéro, les autres doigts tendus : le geste symbolisant la campagne «Safety Attitude» est celui des plongeurs sous-marins pour indiquer que tout va bien. C’est aussi le «0 killed» des pilotes de chasse de retour de mission pour signifier qu’il n’y a pas de pertes. Dans un environnement de chantier souvent bruyant, ce signe «ok» doit devenir un outil de communication pour signifier à ses collègues que la sécurité est assurée. Mais, pour Colas, il a aussi une autre signification : objectif «zéro accident». -50% 80% C’est l’objectif pour 2015 : diviser par deux le taux de fréquence des accidents du travail dans le Groupe. des accidents de la route dans lesquels sont impliqués des véhicules du Groupe (responsables ou non) sont évitables. ROUTES N° 31 – octobre 2013 48 dossier temps consacré aux échanges entre l’encadrement et les compagnons sur la prévention des accidents a été remplacé par deux outils complémentaires : le «Starter» et le «Safety Meeting». Le «Starter» se déroule tous les matins, ou à chaque changement de tâche, au moment de donner les consignes de travail de la journée, sur chantier ou sur site. Il porte sur les tâches à accomplir, les risques généraux et particuliers associés, et leurs moyens de prévention. Le «Safety Meeting» est une réunion d’information organisée au sein de l’établissement ou de la filiale, à un rythme mensuel ou trimestriel, sur des thèmes de prévention fixés et développés par la direction. Mobilisation générale En mai a débuté la deuxième phase de la campagne – «Rejoignez le mouvement» –, visant à démontrer à chacun que la sécurité est une question de comportement global et quotidien à adopter (la «Safety Attitude»). De nouvelles affiches consacrées à la sécurité sur les chantiers et à la sécurité routière ont été diffusées. Du 10 au 14 juin s’est déroulée, dans chaque filiale du Groupe à travers le monde, la «Global Safety Week» (Semaine mondiale de la sécurité). Chaque entité a préparé des événements adaptés à la situation locale. Tous les collaborateurs ont participé et les managers se sont fortement impliqués. Projection de films, travail en ateliers, animations, exercices en situation : la «Global Safety Week» a marqué les esprits (cf. pages 49 à 51). ayant adopté la «Safety Attitude» ont été diffusées et, dans une vidéo filmée sur le terrain, Hervé Le Bouc témoigne à nouveau de son engagement personnel. Un outil de partage des meilleures pratiques sera par ailleurs mis en place. Ce sera également l’heure d’un premier bilan et d’un premier classement «sécurité» des filiales, pour une plus grande émulation. Nouvelles actions et bilan d’étape Fin septembre, les premières affiches montrant des collaborateurs des quatre coins du monde Perspectives D’autres outils sont envisagés pour renforcer la «Safety Attitude». «Des audits croisés entre filiales d’un même pays peuvent être l’occasion de créer des synergies et de diffuser les meilleures pratiques, estime Hugues Decoudun. En parallèle des actions de sensibilisation et de formation, nous allons revoir notre système de récompenses et de sanctions pour manquement aux règles de sécurité, et intégrer les résultats sécurité dans le calcul des primes annuelles de l’encadrement.» Chacun doit désormais en avoir conscience : pour Colas, la sécurité n’est pas seulement une priorité, c’est une valeur. LES 13 ACTIONS SECURITE décidées par le comité de direction du Groupe (27 août 2012) SECURITE CHANTIERS 1. Instaurer une culture prévention dans tous les établissements : la sécurité est une valeur ! 2. Analyser chaque accident du travail avec la hiérarchie. 3. Systématiser les formations à la sécurité pour tout l’encadrement. 4. Redynamiser le quart d’heure sécurité. 5. Accélérer le partage ROUTES N° 31 – octobre 2013 des meilleures pratiques santé et sécurité au travail. 6. Redéfinir les principes des récompenses et des sanctions. 7. Sensibiliser les clients. 8. Effectuer des audits croisés entre filiales. 9. Mettre en place des indicateurs sécurité mensuels. SECURITE ROUTIERE 1. Communiquer sur les quatre «dangers» au volant : alcool et drogues, vitesse, téléphone, fatigue. 2. Former les conducteurs à la conduite apaisée. 3. Instaurer un thème «sécurité routière» par mois en 2013. 4. Renforcer l’implication du chef d’établissement. dossier 49 “Global Safety Week” : tour du monde des initiatives FRANCE Tout le monde s’est impliqué Au sein de Colas Ile-deFrance Normandie, chaque jour de la «Global Safety Week» a fait l’objet d’une initiative spécifique déployée dans l’ensemble des équipes. L’engagement de l’encadrement de proximité, notamment des conducteurs de travaux et des chefs de chantier, a été essentiel. Pour Catherine Weiler, directeur sécurité qualité, «la visite sur le terrain des représentants de la direction générale de la filiale a été un moment particulièrement important. Elle a montré de façon concrète l’implication de la hiérarchie au plus haut niveau, porteuse d’un la filiale. «Le Starter n’est pas considéré comme une contrainte, les équipes apprécient et sont demandeuses de ce type d’échanges, notamment dans les établissements où ils ne se pratiquaient pas systématiquement.» message fort : la sécurité est une valeur à laquelle on ne doit jamais opposer la rentabilité. Je pense que cela a vraiment créé une dynamique, qui a d’ailleurs pu être mesurée par la forte implication de tous les établissements.» Autre action appréciée par les équipes : la présentation du «Starter», appuyée par un film tourné en conditions réelles dans ROUTES N° 31 – octobre 2013 50 dossier DANEMARK Des ateliers ludiques et instructifs Au Danemark, les organisateurs de la «Global Safety Week» ont misé sur la participation active des équipes. Au cours de l’un des quatre modules proposés durant la semaine, les collaborateurs ont été invités à donner des conseils et des idées pour sensibiliser et former à la sécurité les nouveaux arrivants dans l’entreprise. «Cette façon de recueillir leurs expériences et de les impliquer a été très appréciée par les équipes», note Henning Elkjær Kaas, responsable sécurité de la filiale. En matière de sécurité routière, chacun a pu passer à la pratique en faisant marche arrière sur une piste semée d’obstacles de difficulté variable. L’exercice avait été organisé sous la forme d’une compétition, avec un gagnant dans chaque catégorie (engins, camions, voitures). «Les collaborateurs ont également VIETNAM été mis au défi lors d’un test pour le moins inhabituel : en portant des lunettes spéciales simulant l’ingestion de diverses doses d’alcool, ils ont dû marcher jusqu’à une voiture, ouvrir la porte, s’asseoir et boucler leur ceinture… Ce fut une expérience instructive et utile pour rappeler notre politique très stricte en matière d’alcool au travail !» Priorité à la sécurité routière «Ici, les risques les plus importants sont liés à la sécurité routière. Malgré de récentes mesures gouvernementales, la route reste dangereuse au Vietnam», explique Romain Termoz, directeur général d’ADCo. La filiale vietnamienne est spécialisée notamment dans la commercialisation du bitume, les clients sont livrés nuit et jour, sept jours sur sept. La sensibilisation des chauffeurs aux règles de bonne conduite était donc logiquement au cœur de la «Global Safety Week». Elle était aussi de mise dans les bureaux de Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, où ont été rappelées l’obligation du port du casque en deux-roues, l’utilité des ceintures de sécurité, l’interdiction du téléphone au volant... Côté sites de production et dépôts, les actions ont ciblé les consignes de sécurité à observer lors de la manipulation du bitume. ROUTES N° 31 – octobre 2013 dossier 51 BELGIQUE Séance de théâtre éducatif Colas Belgium a choisi, pour la «Global Safety Week», de réunir l’ensemble de ses collaborateurs durant une journée entière sur le circuit automobile de Zolder. «Une première en vingt ans, qui mettait en relief l’importance du thème», commente Thomas Javaux, correspondant sécurité-environnement. Outre des ateliers, animés par des managers pour la sécurité chantiers et par des spécialistes externes pour la sécurité routière, le point fort de la journée a été l’intervention de la troupe de théâtre Klein Barnum. Mettant en scène, avec une approche très réaliste, des situations fréquemment rencontrées, les comédiens ont interpellé le public, qui a joué le jeu. Signe d’engagement, tous les participants ont signé une charte «Safety Attitude», à commencer par le directeur général adjoint Europe du Nord, Frédéric Roussel, et le directeur général de Colas Belgium, Yvo Derdaele. ETATS-UNIS Les managers sur le terrain À l’occasion de la «Global Safety Week», les responsables des filiales américaines se sont rendus sur des chantiers pour rencontrer les collaborateurs, participer à des réunions d’évaluation des risques et évoquer les pratiques et les procédures de sécurité. Les initiatives mises en place par le Groupe au niveau mondial ont également été présentées. «Chacun doit voir et savoir que son supérieur hiérarchique considère la sécurité comme une valeur fondamentale, explique Christopher Kirby, directeur des risques de Colas Inc. Alors que la saison des chantiers ne faisait que commencer, la Semaine mondiale de la sécurité ne pouvait pas mieux tomber. Elle a permis à l’encadrement de mettre l’accent sur l’importance de la «Safety Attitude». Sensibiliser aux procédures de sécurité et aux méthodes permettant de repérer et de maîtriser les risques fait partie intégrante de la responsabilité de tout manager.» ROUTES N° 31 – octobre 2013 52 colascope Ressources humaines 52 > Une nouvelle ligne de vêtements de travail 54 > Lancement de l’Université Colas 4 Communication Nouveaux contrats 58 > Aximum mise sur l’éco-conception Nouvelles offres 59 > France : Colas au service des acteurs de l’énergie 55 > colas-france.fr, un nouveau site à découvrir Environnement 56 > cLeanergie : un programme qui compte 57 > Biodiversité : stop à la renouée du Japon ! RESSOURCES HUMAINES Une nouvelle ligne de vêtements de travail Sécurité, ergonomie, confort, qualité, modernité, esthétique. Ces mots clés sont à la base de la conception de la nouvelle ligne de vêtements de travail de Colas. Premier enjeu du projet : renforcer la protection et le confort des collaborateurs, afin d’améliorer leurs conditions de vie au travail. Sont pris en compte à la fois les risques liés à la sécurité et à la santé, et les contraintes climatiques (froid, soleil…). Second objectif : unifier et moderniser l’identité vestimentaire du Groupe. L’image de Colas auprès du public sera plus lisible et la fierté d’appartenance ressentie par les collaborateurs devrait être encore renforcée. Préalablement à la phase de création, plusieurs enquêtes ont été menées sur le terrain pour prendre la mesure des besoins et des spécificités des métiers de Colas. Ainsi, la gamme de couleurs retenue reflète à la fois la tradition du métier et un groupe tourné vers le futur. La couleur taupe évoque la terre, la nature, la ROUTES N° 31 – octobre 2013 solidité des savoir-faire, tandis que le coloris de contraste orange est synonyme d’innovation tout en restant proche de la couleur historique du cœur de métier. Le choix des matières (coton bio équitable, polyester recyclé, etc.) s’est fait sur des critères de confort et de résistance aux risques, aux conditions météorologiques et à l’entretien. Enfin, les coupes mixtes donnent une silhouette dynamique et sont adaptées à la morphologie féminine pour accueillir davantage de femmes dans les équipes. La phase d’essai en conditions réelles par les collaborateurs s’est déroulée sur six semaines, en août et septembre derniers. Chaque nouveau modèle a ainsi été testé puis modifié avant d’être validé. Rendez-vous à partir du premier trimestre 2014 en France pour découvrir in situ la nouvelle collection. colascope 53 Poche poitrine Marquage logo Milieu poitrine Poche sous rabat + Velcro Passepoil contrasté Bande rétroréfléchissante Double système de fermeture : zip + boutons-pression Patte ajustable + boutons-pression Option : avec poches genouillères Poche treillis + poche à compartiments Bande rétroréfléchissante 50 mm ROUTES N° 31 – octobre 2013 54 colascope Le programme Université Colas 4 a été lancé début 2013. Objectif : accompagner les participants dans la conduite des entreprises dont ils ont la charge et faire évoluer la culture managériale au sein du Groupe. RESSOURCES HUMAINES Lancement de l’Université Colas 4 Début 2013, un nouveau programme Université Colas, dédié à la conduite d’entreprise, a été lancé. «L’objectif est d’accompagner les participants dans la gestion des entreprises, en leur donnant des clés pour comprendre un environnement toujours plus complexe et pour réussir dans leurs fonctions, explique Philippe Morvan, directeur formation à la direction des ressources humaines. Il s’agit également de faire évoluer la culture managériale de Colas dans le sens EntrepreneurCréateur-Responsable, défini dans le cadre de Colas Horizon 2015.» La formation s’organise autour de quatre sessions, réparties dans l’année. Au programme : études ROUTES N° 31 – octobre 2013 de cas pratiques, témoignages de dirigeants, travaux en groupe et ateliers, encadrés par des professeurs de HEC, partenaire de la formation. Toutes les dimensions de la fonction de dirigeant sont abordées : stratégie, gestion, communication, commercial, management et leadership, etc. «Nous insistons particulièrement sur la notion de transversalité», poursuit Philippe Morvan. Les participants, par exemple, sont amenés à analyser et résoudre ensemble des situations de management complexes. «Ce parcours de formation doit permettre à chacun d’avoir une réflexion Groupe et de faire progresser sa pratique du management, sachant qu’il n’y a pas un modèle unique en la matière.» colascope 55 Le site Internet www.colas-france.fr a vu le jour en mars dernier. Il propose à la fois des rubriques communes aux sept filiales routières régionales métropolitaines (actualités, produits, etc.) et des pages dédiées à chacune. COMMUNICATION colas-france.fr, un nouveau site à découvrir Suite à la mise en place au 1er janvier 2013 de la nouvelle organisation de l’activité routière de Colas en France métropolitaine, un site Internet unique, commun aux sept filiales régionales, a vu le jour en mars dernier : www.colas-france.fr. Outre les rubriques partagées consacrées aux actualités, aux activités, aux produits et au développement responsable, chacune des sept filiales dispose de pages dédiées. Il est désormais possible, par exemple, de trouver en un clic, via un système de géolocalisation, l’implantation Colas la plus proche du lieu où l’on se trouve. Le site doit s’enrichir prochainement de nouvelles références, d’une page dédiée à la filiale nationale Colas Grands Travaux ou encore de modules présentant des activités spécifiques. L’offre produits sera également mise à jour régulièrement. Afin d’enrichir la partie ludo-pédagogique de la rubrique «Découverte», Colas France organise chaque semestre un jeu-concours baptisé «La Route et Vous». Chaque participant est invité à créer puis poster sur le site Internet un texte, une photographie, un dessin ou une vidéo illustrant sa vision de la route. Un jury composé de cinq collaborateurs du Groupe sélectionnera les meilleures réalisations, qui seront publiées sur le site Internet puis soumises au vote des internautes. Rendezvous sans attendre sur www.colas-france.fr. ROUTES N° 31 – octobre 2013 56 colascope Avec le projet cLeanergie, Colas doit réaliser des économies d’énergie significatives. Le Groupe renforce ainsi son positionnement d’entreprise responsable sur le plan environnemental, tout en visant un avantage compétitif. ENVIRONNEMENT cLeanergie : un programme qui compte Fin 2011, Colas a lancé le projet cLeanergie, avec pour objectif de réaliser des économies d’énergie significatives et durables. Première étape : comptabiliser les dépenses énergétiques afin d’en évaluer la facture. Même si cette démarche est toujours en cours, le comité de pilotage de cLeanergie a commencé à analyser, dès 2012, les solutions techniques permettant d’améliorer l’efficacité énergétique du Groupe à court terme. Troisième temps : en 2013, les filiales et les pays développent des outils pour chiffrer leur consommation, se fixent des objectifs d’économie et définissent des plans d’action pour ROUTES N° 31 – octobre 2013 les atteindre. L’objectif du Groupe est d’économiser 15% de sa facture énergétique d’ici à 2015. Par ailleurs, les filiales se dotent d’un réseau de relais cLeanergie pour animer cette action, partager les bonnes pratiques et suivre les progrès réalisés. Pour sensibiliser tous les collaborateurs à l’enjeu important que représente ce programme, une campagne de communication interne a été lancée en juillet dernier. Avec cLeanergie, Colas renforce son positionnement d’entreprise responsable sur le plan environnemental, tout en visant un avantage compétitif. colascope 57 Colas Rhône-Alpes Auvergne a été récompensée pour avoir mis en place une formation sur la propagation des espèces invasives comme la renouée du Japon. ENVIRONNEMENT Biodiversité : stop à la renouée du Japon ! Lors du concours Idrrim* «Infrastructures pour la mobilité et la biodiversité» 2012, Colas Rhône-Alpes Auvergne a été distinguée dans la catégorie «sensibilisation et communication des acteurs, riverains et usagers». Ce prix récompense une initiative en faveur de la biodiversité ayant un impact sur la préservation ou la valorisation des espaces naturels. Le jury a marqué son intérêt pour la formation mise en place l’an passé par Colas Rhône-Alpes Auvergne pour sensibiliser les équipes de chantier de l’agence d’Albertville aux problématiques des espèces invasives. Ces plantes ne sont pas seulement envahissantes mais aussi souvent allergisantes (ambroisie) ou urticantes (berce du Caucase). Deux sessions, l’une théorique, l’autre pratique, ont été organisées en partenariat avec l’association Crise (centre régional d’information et de suivi des espèces exotiques envahissantes). Après des notions générales sur l’écologie et la biologie des espèces invasives, les participants ont appris à identifier les espèces présentées. Ont aussi été expliquées les bonnes pratiques de prévention et d’évitement du risque de propagation de la renouée du Japon, l’une des «stars» des plantes invasives en Europe. * Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité. ROUTES N° 31 – octobre 2013 58 colascope Aximum Produits Electroniques a remporté le marché national lancé par l’Ugap pour les matériels routiers lumineux d’intervention. Les produits proposés par Aximum présentent la particularité d’être éco-conçus. NOUVEAUX CONTRATS Aximum mise sur l’éco-conception Aximum Produits Electroniques a remporté le marché national lancé par l’Ugap (Union des groupements d’achats publics) pour les matériels routiers lumineux d’intervention. D’une durée de 36 mois, ce contrat porte sur la fourniture de flèches lumineuses de rabattement (FLR) et de panneaux à messages variables (PMV). Destinés aux directions interdépartementales des routes (DIR) et aux collectivités territoriales (conseils généraux, communautés urbaines, etc.), ces équipements ont pour objet de protéger les équipes d’intervention et d’informer les automobilistes en cas de danger ROUTES N° 31 – octobre 2013 immédiat. Particularité de la gamme proposée par Aximum pour ce marché : des produits éco-conçus. Ainsi, par exemple, les remorques FLR et PMV peuvent être alimentées par des panneaux solaires ou par des éoliennes. Avantages de cette nouvelle gamme : une fiabilité et une durabilité plus grandes des équipements, ainsi qu’un allége ment en matériaux. colascope 59 Plateforme de stockage du bois Parc éolien Unité de tri et de valorisation de déchets Chaufferie biomasse Site industriel de fabrication Centrale thermique Zone d’assemblage d’éoliennes offshore Champ photovoltaïque Unité de méthanisation La construction de nouveaux sites de production d’énergies vertes nécessite d’importants besoins en infrastructures (plateformes, voiries, parkings…), pour lesquels le savoir-faire de Colas en France est reconnu. NOUVELLES OFFRES France : Colas au service des acteurs de l’énergie Le secteur des énergies renouvelables – bioénergies, éolien, solaire… – ne cesse de croître en France, stimulé par la libéralisation du marché de l’énergie, la diversification des moyens de production des opérateurs historiques (EDF, GDF Suez) et la volonté de promouvoir la transition énergétique. La construction de nouveaux sites de production d’énergies vertes, tels que des parcs éoliens, des centrales photovoltaïques, des unités de bioénergies, etc., a généré d’importants besoins en infrastructures : plateformes, voiries, parkings… Dans ce domaine, le savoir-faire des filiales de Colas en France est reconnu. De nombreux chantiers de construction et d’aménagement d’infrastructures sont actuellement en cours pour des parcs éoliens dans le Pas-de-Calais, les Ardennes, la Vienne et en Charente, pour deux usines de fabrication de générateurs et d’assemblage de nacelles d’éoliennes offshore à Saint-Nazaire (44), pour des centrales photovoltaïques à Crucey (28) et au Bosc (34), ou encore pour une plateforme biomasse à Forbach (54). Autant de projets qui s’ajouteront aux belles références que compte déjà Colas dans ce domaine. ROUTES N° 31 – octobre 2013 60 en images Visites, trophées, convention de mécénat… Quelques images de l’actualité événementielle du Groupe en France et à l’international. ROUTES N° 31 – octobre 2013 100 ANS DE CARRIERE Pour célébrer ses 100 ans d’exploitation, la carrière de Bagnac dans le Lot (Colas Sud-Ouest) a ouvert ses portes au grand public. Seul site d’extraction de roche dure raccordé au réseau ferroviaire en Midi-Pyrénées, elle produit 250 000 tonnes de granulats par an. L’IDOLE DES JEUNES Avec un bond de 18 places lui permettant d’accéder au 53e rang en 2012, Colas a réalisé la plus forte progression dans le classement des entreprises les plus attractives auprès des futurs ingénieurs français réalisé chaque année par Universum. VISITES DE CHANTIERS ESTUDIANTINES Afin de faire découvrir la diversité de ses chantiers à de futurs diplômés, Colas Nord-Picardie a accueilli les étudiants en 4e année de deux écoles de la région : les Mines de Douai et HEI. MECENAT ROYAL En mai 2013, le domaine national de Chambord et Colas ont signé une convention pluriannuelle de mécénat de compétence pour la remise en état des allées aux abords du château. Les équipes de Colas Centre-Ouest mettront en œuvre le revêtement esthétique «Héliocol®», mis au point en 2010 pour la rénovation des allées du château de Versailles. SOUS LE SOLEIL En mars dernier, PittetChatelan (Colas Suisse) a inauguré son nouveau siège à Yverdon-les-Bains. Clients et partenaires ont ainsi pu découvrir le champ solaire thermique qui permet de couvrir 60% des besoins énergétiques du site (chauffage du bâtiment et des cuves de stockage du bitume). ROUTES N° 31 – octobre 2013 en images 63 OPERATION CARRIERES OUVERTES Dans le cadre de l’opération lancée par l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction, CMGO Poitou (Colas Centre-Ouest) a ouvert les portes de sa carrière de granite située à La Peyratte (79). COLAS CZ RECOMPENSEE La filiale tchèque de Colas a obtenu la 3e place au concours Top Construction Company pour la qualité de ses réalisations, et ce, face aux 25 plus grosses entreprises du pays. L’équipe a reçu sa récompense des mains du ministre de l’Industrie et du Commerce, Martin Kuba. ROUTES N° 31 – octobre 2013 Horizons 65 66 rencontres Cercle Colas Michel Godet «L’optimisme vis-à-vis de l’avenir est justifié.» La route vue par… Freida Pinto «La route m’évoque l’idée de découverte infinie.» 70 mécénat Colas Life «En route pour l’école» Nouvelle mission à Detroit, aux Etats-Unis. Colas en scène Akram Khan iTMOi revisite Le Sacre du printemps. Fondation Colas Jacob Brostrup «Le mouvement du pinceau sur la toile dessine naturellement une sorte de route.» «EN ROUTE POUR L’ECOLE» AUX ETATS-UNIS Colas soutient l’association The Detroit Partnership, qui apporte un soutien scolaire aux enfants en difficulté des quartiers défavorisés de Detroit. ROUTES N° 31 – octobre 2013 66 rencontres Michel Godet est économiste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (titulaire de la chaire de Prospective stratégique) et membre de l’Académie des technologies. Créateur du Cercle des entrepreneurs du futur, il est aussi l’auteur de La France des bonnes nouvelles et Bonnes nouvelles des conspirateurs du futur. Michel Godet “L’optimisme vis-à-vis de l’avenir est justifié.” conomiste, professeur et auteur de La France des bonnes nouvelles et Bonnes nouvelles des conspirateurs du futur, Michel Godet développe un message d’espoir et livre quelques clés pour aborder l’avenir avec confiance. E Vous avez publié l’an passé La France des bonnes nouvelles. A l’heure où l’on entend sans cesse parler de crise et de rigueur, ce titre n’estil pas un peu provocateur ? Michel Godet : Les contraintes de la mondialisation et de la financiarisation de l’économie sont les mêmes partout. Il n’empêche que le taux de chômage ROUTES N° 31 – octobre 2013 varie du simple au quadruple au sein des pays européens. Il est deux fois plus faible aux Pays-Bas (5%) que chez nous (10%). En France même, le taux de chômage au sein des territoires connaît des écarts : il est deux fois plus faible en Mayenne, dans l’Ain ou dans le Choletais vendéen que la moyenne nationale. Sifflons la fin de la récréation, arrêtons d’accuser la mondialisation et de chercher des boucs émissaires. La bonne nouvelle est que le mal est en nous, les solutions aussi. Les facteurs de développement des territoires et des entreprises sont d’abord endogènes et dépendent moins des dotations en ressources naturelles ou en infrastructures que des dynamiques entrepreneuriales CERCLE COLAS locales. Il faut cesser de vouloir changer la France depuis le haut, par des mesures uniformes qui sont censées s’appliquer partout et de la même manière sans tenir compte de la variété des situations locales et des aspirations des individus. Il existe un gisement de bonnes nouvelles immense et méconnu en France. L’optimisme vis-à-vis de l’avenir reste justifié. Quelles sont ces bonnes nouvelles ? M. G. : Les Français oublient de mesurer le chemin parcouru au cours des dernières décennies. Nos conditions de vie se sont considérablement améliorées : le niveau de vie par habitant en France a augmenté de 50% depuis 1980, et l’espérance de vie de 44 ans depuis 1900. Le monde d’aujourd’hui est une réalité qui dépasse les rêves d’hier. Si la France d’en haut va mal, celle d’en bas, la France des territoires qui entreprend et innove, se porte bien. Dans La France des bonnes nouvelles, nous avons rassemblé 18 histoires qui donnent envie de vivre et de conquérir l’avenir. Elles mettent en scène des acteurs qui agissent dans leur milieu pour le transformer et des entrepreneurs qui innovent et réussissent en prenant des risques. Ces aventures sont généralement construites autour de projets où des individus isolés ont su partir d’eux-mêmes pour transformer leurs faiblesses en atouts et, à force de volonté et de ténacité, susciter l’adhésion et l’enthousiasme de leur environnement familial et local pour réussir. Elles prouvent qu’il suffit d’un peu de courage et de bon sens pour remettre le pays en marche. Il faut penser local pour agir global en mutualisant les bonnes pratiques. Alors, pourquoi ce vent de pessimisme continuet-il de souffler sur la France ? M. G. : Trop souvent, au lieu d’être conscients du progrès et contents de ce qu’ils ont, nos contemporains sont frustrés de ce qu’ils n’ont pas. Les sociétés modernes sont riches en biens et pauvres en liens. L’avantage de ces périodes difficiles est qu’on ne peut plus répondre à ces défis sans faire preuve de nouvelles formes de solidarité, sans créer du lien. Pour savoir où l’on va, il faut se connaître soi-même, savoir qui l’on est, d’où l’on vient. Il faut travailler le fameux «Connais-toi toi-même» des Grecs anciens. Pour transformer ses faiblesses en forces, il faut les connaître. Les bonnes nouvelles racontées dans mes ouvrages partent souvent d’une rencontres 67 situation désespérée, où la force intérieure des individus, démultipliée par les liens sociaux, peut rendre les crises porteuses d’espoir et transformer les handicaps en différences positives. Sur la plupart des grands problèmes, les diagnostics et les prescriptions sont depuis longtemps connus ; ce qui nous fait défaut, c’est le mode d’emploi pour passer à l’acte. Vous parlez d’aborder «l’avenir en confiance». Comment faire ? M. G. : L’avenir n’est jamais écrit d’avance, il reste toujours à construire. Pour préparer un plan d’action, il faut toujours avoir à l’esprit trois attitudes complémentaires : la réactivité – il y a des choses qui sont urgentes et il faut les traiter –, la préactivité – il y a des choses qui sont annoncées, il faut s’y préparer –, et enfin la proactivité, ou agir pour provoquer les changements souhaités. Ce n’est pas parce qu’il y a des choses urgentes ou annoncées qu’il faut oublier d’avoir un projet. Une entreprise doit toujours être proactive : une longueur d’avance dans la tête et dans les faits. Pour passer de l’anticipation à l’action, il faut passer par l’appropriation, en évitant deux pièges. Le premier : une bonne idée que l’on veut imposer est une mauvaise idée. Les meilleures idées ne sont souvent pas celles que l’on a, ni même celles que l’on donne, mais celles que l’on suscite. Le second piège : en prenant des décisions avec lesquelles tout le monde est d’accord, vous pouvez être sûr que ce ne sont pas les bonnes décisions. Il faut commencer par reposer le problème collectivement. C’est fondamental, il faut prendre le temps du temps. Quelles sont les clés pour réussir l’avenir ? M. G. : Elles sont au nombre de cinq et peuvent se résumer en une phrase : «Il n’est de richesses que d’hommes, éduqués, épanouis, porteurs de projets, dans une société de confiance.» La France d’en bas, celle des entrepreneurs et des acteurs de terrain qui expérimentent et innovent, pourra nous sortir de la crise par le haut. L’innovation n’est qu’à 20% technique et à 80% sociale, organisationnelle, commerciale et financière. Il faut donc écouter son environnement et aider les créateurs à devenir entrepreneurs, car peu de créateurs sont entrepreneurs et peu d’entrepreneurs sont innovants. ROUTES N° 31 – octobre 2013 68 rencontres Actrice originaire de Bombay, Freida Pinto a interprété le rôle de Latika dans Slumdog Millionaire (2008), film aux 8 Oscars. Que vous vient-il à l’esprit quand vous entendez le mot «Route» ? Des images, des sensations, des souvenirs ? Freida Pinto “La route m’évoque l’idée de découverte infinie” ROUTES N° 31 – octobre 2013 rencontres 69 LA ROUTE VUE PAR… a route m’évoque d’emblée l’idée de «découverte infinie». Dans ma vie, j’ai toujours été attirée par la route la plus singulière. Rien que de l’évoquer, je ressens la crainte. Et si j’échouais, me donnerait-on une seconde chance ? L Mais la mise en œuvre de cette «découverte infinie» nécessite une préparation, sinon elle n’a pas de sens. Vivre à travers un système qui a fait ses preuves peut être très agréable mais, dès que je me retrouve dans cette facilité, je ressens une grande agitation intérieure et un certain malaise. Comme si je me privais de quelque chose que je n’aurais pas su saisir à temps. Je pense que j’ai toujours rêvé de l’impossible. Je ne pouvais penser à rien de réaliste. Dans mon esprit, ma vie était un conte de fées. Je suis heureuse d’avoir eu ces années pour rêver sans inhibition et croire que ces rêves se réaliseraient. Mais ce n’est pas aussi simple d’arriver à la conclusion d’obtenir quelque chose à coup sûr parce que vous êtes censé l’avoir. Et pour tout ce que vous ne pouvez avoir, il y a tout simplement d’autres possibilités. C’est juste une question de changement de perception et il n’y a aucune honte à considérer un échec comme un chemin vers un nouveau départ. Après l’énorme succès rencontré à mes débuts lors de mon tout premier projet (Slumdog Millionaire), j’ai compris que la suite allait être plus difficile. Qu’il serait plus dur de s’accrocher et plus difficile de rester pertinente. Ce chemin était probablement plus difficile que celui des accolades. Il m’a fallu du temps pour arriver à canaliser mon insécurité ou mon abattement, pour les transformer en concentration et en détermination, pour surpasser ce que j’avais perdu ou imaginer ce que j’aurais pu avoir. Mais tout cela n’aurait pas résisté à l’épreuve du temps si je ne m’étais imprégnée d’une direction spirituelle. Que ce soit en écoutant une personne qui sait partager sa sagesse ou en admirant le premier rayon de lumière du matin, ou encore en étant reconnaissante d’avoir vécu une journée de plus. Sur mon chemin actuel, je suis déterminée à être en recherche constante, être moins dans l’inquiétude, vivre pleinement et rêver de façon intrépide. Cette route-là représente dans ma vie la découverte de la danse. Je dois avouer que ce n’était pas le plus facile ni même le plus agréable au départ. Il y a eu plus d’obstacles que je ne l’imaginais. Au début, je ne voyais que frustration et échec. On se sent exposé et vulnérable mais ce fut une bénédiction d’avoir des professeurs patients, encourageants et, surtout, qui ne m’ont pas jugée. Malgré cela, je ne me sentais pas rassurée et j’avais sans cesse à l’esprit l’idée de tout arrêter. Jusqu’à ce que je réalise que le plus grand défi sur ce chemin serait finalement d’affronter ma propre personne ! Il n’y avait cette fois-ci aucune raison de dissimuler mes faiblesses ou de me voiler mes propres défauts. Nul besoin de dire qu’après cette découverte le jour suivant a été déterminant. Se reposer sur ses lauriers n’était pas la bonne option. Le seul moyen de continuer à avancer était d’arrêter de combattre ce sentiment pour l’accueillir. Faire des erreurs mais avoir la volonté de recommencer avec dix fois plus de détermination. Y croire et s’engager totalement. Un an plus tard, c’était comme si j’avais définitivement découvert et déterré une partie de moi qui m’a rendu ma confiance. J’étais assez forte pour continuer à découvrir encore et affronter ces obstacles. Tant que je n’abandonnerai pas, il n’y aura pas de fin. Ce voyage a commencé comme une trace pour devenir un chemin, une route, puis une autoroute qui à son tour est devenue un univers d’espace infini où mon âme pourrait s’abandonner totalement. BIOGRAPHIE UN PARCOURS EXEMPLAIRE Actrice originaire de Bombay, Freida Pinto effectue ses études universitaires en Inde. En 2008, elle est choisie par le réalisateur Danny Boyle pour interpréter le second rôle de Slumdog Millionaire, film aux huit Oscars dont celui du «Meilleur film». Pour ce rôle, Freida Pinto est nommée «Meilleure actrice dans un second rôle» aux BAFTA Awards en 2009. Elle tourne ensuite Or noir de Jean-Jacques Annaud et Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen. En 2012, elle se lance un nouveau défi : un an d’entraînement intensif pour incarner le rôle d’une danseuse (chorégraphie d’Akram Khan) dans Desert Dancer, film de Richard Raymond. Freida Pinto est également engagée dans des actions humanitaires en Inde, comme avec l’association Magic Circus, qui offre des chaussures Twins for Peace aux enfants. ROUTES N° 31 – octobre 2013 70 mécénat ‘‘En route pour l’école’’ aux Etats-Unis La sixième mission du programme de mécénat de solidarité de Colas «En route pour l’école» s’est déroulée aux Etats-Unis, à Detroit. Colas soutient l’association The Detroit Partnership. Objectif : apporter un soutien scolaire aux enfants en difficulté des quartiers défavorisés de la ville. ROUTES N° 31 – octobre 2013 mécénat 71 COLAS LIFE e grandes avenues désertées, des maisons abandonnées… Detroit, dans l’Etat du Michigan, a des airs de ville fantôme. Berceau de la musique soul et de l’industrie automobile américaine, «Motor City», affaiblie par les crises successives, est aujourd’hui en situation de faillite économique et a perdu près de la moitié de ses habitants. Mais un vent de changement souffle sur la ville. Jardins communautaires, nettoyage de quartiers, entraide pour l’isolation des maisons à l’abandon… Des initiatives fleurissent pour améliorer le quotidien des habitants et participer au renouveau de la ville, à l’image de l’association The Detroit Partnership (DP), qui propose à des étudiants bénévoles de l’université du Michigan d’offrir des heures de soutien scolaire à des enfants issus des quartiers défavorisés. Dans le cadre de son programme «En route pour l’école», Colas a signé avec cette association un partenariat de deux ans, qui consiste notamment à apporter une aide aux déplacements des étudiants, basés à Ann Arbor. Chaque année, DP organise également une journée d’action de nettoyage des quartiers, baptisée «DP Day». Pour cette occasion, Barrett Paving Materials Michigan, filiale américaine de Colas, a mobilisé trente-cinq collaborateurs volontaires. Pour témoigner auprès de l’ensemble des collaborateurs du Groupe des actions de DP, une collaboratrice volontaire de la filiale britannique Colas Ltd et sa fille de quinze ans se sont rendues sur place, fin mars dernier. D Soutien scolaire 16 h 30. Un groupe de dix fillettes, âgées de 5 à 10 ans, investit la salle d’études du foyer spécialisé Alternative for girls, qui vient en aide à des jeunes femmes en difficulté. Au programme des deux prochaines heures : goûter et devoirs. Accueillies et encadrées par quatre volontaires de l’association DP, elles bénéficient d’une aide personnalisée pour approfondir leurs leçons mais aussi d’une session d’échanges autour de thèmes tels que les drogues. A quelques kilomètres, dans l’école élémentaire de Maybury, l’heure est à la danse. Elizabeth, volontaire pour DP depuis trois ans, répète avec un groupe d’une dizaine d’enfants la chorégraphie qui sera présentée lors du récital de fin de semestre. Tutorat, soutien scolaire, cours de danse… L’association propose 35 programmes par semaine au profit de quelque 1 000 enfants. «Chacun, enfant, parent ou étudiant bénévole, en retire un bénéfice, explique Kristin Behary, directrice générale de DP. Tous apprennent les uns des autres et cette expérience les aidera dans leur vie future. Nous avons conscience que nous n’allons pas changer Detroit en un jour, mais nous sommes fiers de construire une relation de confiance avec la communauté. Cela aidera à changer la ville et à casser les préjugés.» Nettoyage de printemps Direction Brightmoor, dans la banlieue nord-ouest de Detroit. Une nuée d’étudiants, vêtus aux couleurs de leur équipe universitaire, envahit la pelouse du terrain de football américain du quartier. Tous sont des volontaires et ont participé à la 14e journée annuelle de volontariat organisée par DP. Répartis en 29 sites à travers Detroit, 1 400 bénévoles ont contribué à l’opération. Parmi eux, des collaborateurs volontaires de Barrett Paving Materials Michigan. «C’était une grande première pour eux, explique John Krispin, directeur général de la filiale. Et tous sont prêts à recommencer l’année prochaine. C’est très important de s’engager auprès de la communauté car nous avons des agences à proximité et certains de nos collaborateurs vivent à Detroit.» Un engagement total Présentes sur place durant une semaine, la collaboratrice de Colas Ltd et sa fille ont suivi et participé aux différentes actions menées par l’association. Toutes deux ont été profondément marquées par cette mission. «Nous avons été frappées par l’énergie et la passion qui animaient les personnes que nous avons rencontrées, affirment-elles d’une même voix. Chaque volontaire fait preuve d’un engagement total et d’un esprit d’équipe incroyable. C’est une source d’inspiration pour chacun d’entre nous.» Temps fort de cette sixième mission : leur rencontre, à Detroit même, avec le collaborateur de Terus Construction (ColasCanada), qui avait eu l’opportunité de partir avec sa fille en Croatie dans le cadre du programme «En route pour l’école». L’occasion d’échanger sur leur ressenti, les points communs et les différences de leurs deux expériences et de finir par s’accorder : «La force de ce programme réside dans la diversité de ses missions. L’engagement de Colas encourage les collaborateurs à s’investir davantage dans leurs communautés.» Pour en savoir plus www.enroutepourlecole.com ROUTES N° 31 – octobre 2013 72 mécénat Akram Khan : iTMOi revisite Le Sacre du printemps En 2013, Colas soutient iTMOi (in the mind of igor). Chorégraphiée par Akram Khan, cette nouvelle pièce de groupe rend hommage au compositeur russe Igor Stravinsky et au centenaire de son œuvre maîtresse : Le Sacre du printemps. ROUTES N° 31 – octobre 2013 mécénat 73 COLAS EN SCENE ans une salle plongée dans la pénombre, baignée de fumées d’encens, onze danseurs investissent la scène. Au rythme de chants sacrés et de guitares électriques, les danseurs mêlent kathak (danse indienne), hip-hop et danse contemporaine. Baptisée iTMOi (in the mind of igor), la dernière création du chorégraphe et danseur anglobangladais Akram Khan est une version très personnelle du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky. Ce conte mystique sur le thème du sacrifice explore la manière dont Stravinsky bouleversa à jamais les codes de la composition musicale en suscitant les émotions par des motifs et des ruptures. D Rupture avec le conformisme Invité par le théâtre Sadler’s Wells de Londres à célébrer le centième anniversaire de cette œuvre désormais légendaire, Akram Khan a relevé un nouveau défi, et non des moindres. «J’ai commencé par m’éloigner de toute image qui aurait pu me contraindre, explique-t-il. Alors seulement j’ai pu cerner la pensée d’Igor Stravinsky et accompagner sa rupture avec le conformisme. Dans Le Sacre, Igor revisite son enfance, la déconstruit, démêle l’écheveau des souvenirs et fait éclore une pensée neuve. Sur ses traces, j’ai emprunté la même voie et j’y ai découvert mon désir impérieux de créer et de détruire des modèles. Regarder derrière soi dévoile un passé irrévocable. J’ai dû faire table rase de mon histoire pour découvrir ma part d’ombre et laisser surgir un monde que je n’avais pas exploré. Des images étrangères à mes repères sont apparues et je me suis confronté à mes propres limites.» Autre défi relevé par Akram Khan : la musique. Sans utiliser la musique d’origine, il a fait appel aux compositeurs contemporains Jocelyn Pook, Nitin Sawhne et Ben Frost. Entre chants, musique électronique, instruments classiques et guitare électrique, cette nouvelle partition confronte des univers sonores différents, avec Igor Stravinsky comme référence. La création au cœur du mécénat Après Vertical Road (2010) et DESH (2012), Colas s’engage de nouveau auprès de la Compagnie Akram Khan. «Pour Akram Khan comme pour Colas, créer, c’est savoir s’affranchir de ses modèles, déconstruire pour reconstruire, remodeler les conventions, explique Hervé Le Bouc. Aujourd’hui, être “entrepreneur-créateur” implique l’audace de nous remettre en question pour renouveler l’héritage acquis.» Après une première mondiale à Grenoble en mai dernier, la pièce a été présentée à Londres et à Paris, au Théâtre des Champs-Élysées, dans le lieu même où a été créé le ballet original, le 29 mai 1913. La boucle est bouclée. ROUTES N° 31 – octobre 2013 74 mécénat FONDATION COLAS Jacob Brostrup “Le mouvement du pinceau sur la toile dessine naturellement une sorte de route” ous vous inspirez de la route depuis longtemps. Comment avez-vous abordé cette commande de la Fondation Colas ? Jacob Brostrup : Je voulais avant tout que cette œuvre soit facilement identifiable par un Français. C’est pourquoi j’ai choisi la photo d’une rue de Paris. Mais je ne saurais dire de quelle artère il s’agit ! Quand je voyage, je prends une multitude de photos ; j’ai plus de 100 000 clichés dans mon ordinateur… Ce tableau invite à un voyage dans le temps, l’un de mes sujets de prédilection. Peutêtre la rue représentée sur mon tableau était-elle, à une époque lointaine, la forêt que l’on voit dans le fond ? V Pensez-vous qu’il faille opposer villes et campagnes ? J. B. : Je vis dans un éco-village à une trentaine de kilomètres de Copenhague. Quand je suis arrivé, en ROUTES N° 31 – octobre 2013 Né au Danemark en 1973, Jacob Brostrup est diplômé de l’Ecole danoise de design (2002). Il s’inspire de la thématique de la route depuis 2004. A partir de 2006, il développe une technique picturale particulière qui fait la part belle aux croquis numériques et à l’abstraction. Il expose régulièrement au Danemark et en Norvège. 2000, nous étions au beau milieu des champs. Mais, depuis, plus de 10 000 personnes se sont installées. J’aperçois encore, de mon atelier, un peu de verdure, mais c’est en train de devenir une ville reliée à la capitale. Dans les années 1970 et 1980, je vivais dans un endroit encore plus proche de Copenhague, où il s’est passé la même chose. C’est agréable de vivre à la campagne tout en étant proche d’une ville. C’est d’ailleurs ce qu’évoque mon tableau : quand je suis allé à Paris, j’ai vu que la ville n’avait pas envahi toutes les zones vertes alentour. Quelle place occupe la route dans la vie ? J. B. : Ici, de nouvelles lignes de métro sont en cours de construction. Les gens se plaignent du bruit. Mais dans cinq ans, quand ce sera fini, ils seront ravis de pouvoir se déplacer plus facilement. La mobilité et les infrastructures sont essentielles pour vivre… beaucoup plus que l’art ! remerciements 75 Yvan Fabret, Fabrice Poulain, Serge Houbre, Olivier Klein, Cédric Leroux, Rodolphe Brossard, Marc-Olivier Le Sage, Eric Antomarchi, Bernard Nomdedeu, Laurent Letellier, Sebastien Toulet, Sébastien Compagnon, Marc Michaud, Frédéric Lacan, Thomas Robert, Guy Jarrosson, Sébastien Arnal, Michel Nivoliers, Hervé Spinelli, Germain Wicht, Victorien Chambon, Laurent Haillan, Didier Germes, Jacques Michel, Gary Walsh, Chris Greenwood, Gaetan Marleau, Tim Husel, Hervé Guyot, Nathalie Nollet, Martial Gonfroy, Hugues Decoudun, Jean-Yves Bignon, Catherine Weiler, Henning Elkjær Kaas, Romain Termoz, Thomas Javaux, Christopher Kirby, Patricia Gerold, Delphine Lombard, Jean Lalo, Imène Mejri-Chtioui, Bernard Mahé, Frédéric Lardeur, Jean-Baptiste Izart, Sophie Bienfait, Aurélie Germany, Diane-Marie Decombe, Philippe Morvan, Frédéric Rilliot, Béatrice Abeille-Robin, Kristin Behary, Benjamin Lepreux. Routes, magazine du groupe Colas, 7, place René-Clair, 92653 Boulogne-Billancourt, France. Tél. : 01 47 61 75 00. www.colas.com. ISSN : 0988-6907. Directeur de la publication : Hervé Le Bouc. Directeur de la rédaction : Sophie Sadeler. Rédacteur en chef : Stéphanie Beauvais. Rédaction : Colas, Angie. Iconographie : Mélisa Bertrand. Crédits photos : Abu Dhabi Film Festival 2010 (p. 68), Afrikimages (p. 13 bas), S. Arbour (p. 22 à 29), A. Béraud (p. 31), J. Bertrand (p. 20 bas, 37, 41, 46, 49 bas, 62 haut), T. Boulley (p. 66), P. Calmettes (p. 11, 13 haut, 20 haut), CornerStonemedia (p. 43), R. Cosstick (p. 45), H. Douris (p. 15, 38), M. Dunet (p. 44), H. Fabre (p. 7, 21), Getty Images (couv.), D. Giannelli (p. 3, 12, 36), N. Hienly (p. 40), Image Extrem (p. 17), S. M. Jones (p. 19), Lightworks Corporate Photography (p. 8), Maroc-Images (p. 16), A. Montaufier (p. 42), Morten Corneliussen (p. 50 haut), G. Parmentier (p. 51 haut), C. Pedrotti (p. 9 bas, 10), Pixel Envol (p. 18), A. Poupel (p. 5, 72, 73), X. Seyler (p. 14 haut), Shutterstock (p. 57), Y. Soulabaille (p. 14 bas, 39, 48 haut, 49 haut), J. Voldgaard (p. 74), Photothèque Colas (p. 6, 9 haut, 32 à 35, 50 bas, 51 bas, 54, 60, 61, 62 bas, 63, 70). DR. Traduction : Allingua. Conception et réalisation : 01 55 34 46 00 (réf. ROUT031). Imprimé à 52 000 exemplaires par IME (imprimerie certifiée ISO 14001) sur papier Cocoon silk (100% recyclé et labellisé FSC) avec des encres à base d’huiles végétales, finition de la couverture avec un vernis acrylique 100% biodégradable. L’empreinte carbone de la fabrication, des emballages et du routage de ce numéro s’élève à 0,55 kg de CO2 par exemplaire. La mise sous pli est assurée par APM (Atelier protégé melunais). IMPRIMEUR PLACER LOGO FSC ROUTES N° 31 – octobre 2013 Jacob Brostrup «Looking ahead» 2012 www.fondationcolas.com