Pas-à-pas : Faire germer un fruitier à partir d`un noyau Le cœur d

Transcription

Pas-à-pas : Faire germer un fruitier à partir d`un noyau Le cœur d
Pas-à-pas : Faire germer un fruitier à partir
d’un noyau
Le cœur d'une femme est un noyau de pêche... (Jules
Renard)
© J-F. Mahé
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Elles se nomment pêches, amandes, prunes, cerises… et toutes naissent d’un noyau qui
contient une amande. C’est cette amande qui va germer pour donner naissance à un
Nouvel arbre.
En horticulture, cette technique d’enfouissement des noyaux est appelée stratification. Elle
consiste à placer les graines et les noyaux sur différents lits (strates) séparés entre eux par de
la terre légère ou du sable frais, ce afin de ramollir leur enveloppe et d’en hâter la
germination.
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La germination des noyaux ou des graines se fait en plein air, dans des bacs ou des pots, que
l’on va ensuite enterrer pour éviter un réchauffement précoce. Idéalement au nord, derrière un
mur, pour éviter les variations de température qui pourraient provoquer un réveil trop hâtif.
Mais cela peut se faire aussi dans une cave à condition de maintenir une certaine humidité. A
l’inverse, il faudra éviter au-dehors l’excédant d’eau, qui pourrait favoriser le pourrissement.
Pour cela, on confectionnera un dôme de terre ou de sable sur le pot pour que l’eau, en cas de
fortes pluies, ruisselle sur les côtés. On pourra aussi mettre une couche de paille ou feuilles
l’hiver pour éviter le gel profond sur les sujets sensibles. Enfin, mettre une grille de protection
contre les rongeurs peut s’avérer utile, car ces derniers, en plein hiver, n’y regarderont pas à
deux fois avant de se jeter sur les amandes des noyaux.
Il faut savoir que les arbres obtenus au moyen de cette technique de reproduction ne vont pas
nécessairement hériter des caractéristiques (goût, précocité, rendement…) de l’arbre-mère, à
moins d’être greffés par la suite. Cette technique est donc surtout adaptée à la production de
porte-greffes. Une exception notable : la pêche de vigne. On en trouve peu sur les étalages des
commerces, mais beaucoup dans les campagnes et même en altitude où sa rusticité et son goût
unique en font un arbre fruitier très prisé dans les vergers. Pourquoi alors se priver de les
reproduire, alors que c’est si simple et gratuit ?
Difficulté : facile
Coût : nul
Outillage nécessaire :
- Quelques beaux fruits mûrs
- Un pot
- Un peu de sable
- Une étiquette (facultatif)
Étape 1 : Récupérer les noyaux
Tout commence lorsqu’une pêche tombe à terre, elle devient blette, se décompose en
asphyxiant l’herbe sous sa masse, permettant au noyau de prendre contact avec le sol, dans un
environnement propice et enrichi, sous l’action des micros organismes venus chercher
pitance. Au printemps suivant, un nouvel arbre a vu le jour.
Pour devenir à votre tour les artisans de cette belle histoire, prélevez les noyaux de pêches
bien mûres. Remplissez un pot d’un mélange de sable et terre du jardin. Enfoncez-y les
noyaux (tête vers le haut), puis recouvrez-les de sable.
Étape 2 : Enterrez le pot
Un bon jardinier amateur doit savoir ce qu’il plante, et où il le plante. Sachant que la
naissance des jeunes arbustes ne se fera que de longs mois plus tard, au printemps, une
étiquette est bienvenue pour mémoriser le contenu du pot.
On enterre le pot pour offrir aux amandes une protection contre les extrémités climatiques : un
réchauffement printanier précoce pourrait faire germer trop tôt notre sujet qui serait alors à la
merci des dernières gelées printanières. L’idéal est un emplacement abrité, de préférence au
nord. Ici nous enfouissons le pot contre un mur situé au nord du jardin et à l’abri de la
végétation environnante. Attention toutefois, le printemps venu, à ce que celle-ci ne
s’accapare pas toutes les ressources (lumière et eau) dont vos jeunes pêchers ont besoin pour
continuer de s’épanouir.
Étape 3 : Prélevez les nouveaux arbustes
Nous sommes au printemps. Quel bonheur de découvrir les nouvelles pousses !
Les noyaux ont éclaté sous l’action conjuguée du froid et de l’humidité, permettant à
l’amande de germer et former un nouveau sujet.
Étape 4 : Plantez ou rempotez
Le jeune arbuste que vous tenez dans votre main n’attend plus qu’à poursuivre sa croissance.
Si vous craignez de l’oublier du fait de sa petite taille, rempotez-le dans un pot plus grand en
attendant qu’il se développe davantage. Mais rien ne vous empêche de mettre directement en
place au jardin ou au verger, en repérant sa position au moyen d’un tuteur...
...ou d'une étiquette s'il doit séjourner en pot.
Les pêchers ont une croissance rapide. Sous deux à trois ans, vous pourrez déjà déguster les
premiers fruits ! Ce sera aussi l’occasion de recommencer, pour votre plaisir ou celui de votre
entourage, sachant qu’un fruitier (surtout pour ceux qui auront eu l’occasion d’apprécier sa
saveur au préalable) est un très joli cadeau !

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