Attractivité Languedoc_Roussillon_2014.indd

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Attractivité Languedoc_Roussillon_2014.indd
– ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE EN
LANGUEDOC-ROUSSILLON–
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
N°
2015-26
JANVIER 2015
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
L’emploi cadre en Languedoc-Roussillon apparaît
fortement polarisé sur 1 seule des 18 zones d’emploi
qui la composent. En effet, la zone d’emploi de
Montpellier concentre 44 % des cadres du privé de
la région. En ajoutant les zones d’emploi de Nîmes
et de Perpignan, ce taux atteint presque 70 %. De
surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones
d’emploi renforcent leur attractivité. Montpellier,
en particulier, se caractérise par une forte spécificité dans les activités informatiques et la R&D. Leur
dynamisme pourrait se renforcer avec le rapprochement de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées.
Le redécoupage territorial placera d’ailleurs la nouvelle région parmi les plus importants des 13 futurs
espaces régionaux. Le futur ensemble constitué
se situera au 5e rang des 13 nouvelles régions en
termes de nombre de cadres du privé. Il regroupera
7 % des cadres du privé de France métropolitaine.
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
– Carte 1–
Carte des zones d’emploi du Languedoc-Roussillon
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
Lozère
Bagnolssur-Cèze
Alès
ClermontL'Hérault Lodève
Ganges
Nîmes
Montpellier
Avignon (partie
languedocienne)
Béziers
Carcassonne
Toulouse (partie
languedocienne)
Narbonne
Sète
Agde Pézenas
Limoux
Perpignan
Prades
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
Céret
–
DES DISPARITÉS SUR LE PLAN
DÉMOGRAPHIQUE
–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
2
Avec 636 000 habitants, soit 24 % de la population
régionale, la zone d’emploi de Montpellier est la plus
peuplée du Languedoc-Roussillon. Elle l’est presque
deux fois plus que celles de Nîmes et de Perpignan qui
comptent respectivement 354 000 et 338 000 habitants. Béziers et Narbonne comptent également plus
de 150 000 habitants. La partie languedocienne de la
zone d’emploi de Toulouse et les zones d’emploi de
Prades, Limoux et Ganges sont en revanche les moins
peuplées de la région (moins de 50 000 habitants
chacune).
Entre 2006 et 2011, toutes les zones d’emploi de la
région Languedoc-Roussillon ont vu leur nombre d’ha-
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
La région Languedoc-Roussillon comporte 18 zones
d’emploi. Deux d’entre elles sont transrégionales :
Avignon (la majeure partie de la zone d’emploi se
situe en Provence-Alpes-Côte d’Azur) et Toulouse (la
majeure partie de la zone d’emploi se situe en MidiPyrénées). Les zones d’emploi sont définies par
l’Insee comme des « espaces à l’intérieur desquels
la plupart des actifs résident et travaillent et dans
lesquels les établissements peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les
emplois offerts ». Fondées sur le critère des déplacements des actifs en emploi entre leur commune
de domicile et leur commune de travail, elles sont
définies de façon à ce que parmi les actifs résidant
dans la zone d’emploi, le plus grand nombre d’entre
eux travaillent également dans la zone. Chaque
zone d’emploi est ainsi constituée d’un ensemble
de communes entières et contiguës aboutissant à
un bassin d’emploi où la plupart des actifs résident
et travaillent1. La France compte 322 zones d’emploi, dont 304 en métropole.
bitants augmenter. Avec une croissance de 12 %, la
zone d’emploi de Clermont-l’Hérault - Lodève est celle
qui a gagné le plus d’habitants en proportion. Les
zones d’emploi d’Agde - Pézenas et Narbonne ont également vu leur nombre d’habitants croître significativement en l’espace de cinq ans (respectivement +8 %
et +7 %), tout comme les importantes zones d’emploi
que sont Montpellier et Perpignan (+6 % chacune).
Dans la région, 27 % des habitants ont plus de 60 ans
contre 23 % à l’échelle nationale. Cette part est particulièrement surreprésentée dans les zones d’emploi
de Céret (39 %), Limoux (34 %), Agde - Pézenas
(32 %), Béziers, Alès et Ganges (31 % chacune). La
région compte par ailleurs 34 % de jeunes de moins
de 30 ans, ce qui est inférieur aux 37 % affichés à
l’échelle nationale. Toutefois, cette part est surreprésentée dans les zones d’emploi de Montpellier (40 %)
et de Nîmes (37 %).
–
MONTPELLIER CONCENTRE PRÈS DU TIERS
DES SALARIÉS DU PRIVÉ
–
Au 2e trimestre 2014, on comptait dans la région Languedoc-Roussillon 568 000 salariés dans le secteur
privé (source Acoss). Les emplois sont concentrés principalement sur la zone d’emploi de Montpellier, qui
regroupe à elle seule 32 % des salariés languedociens
(180 000). La deuxième zone d’emploi en termes de
nombre de salariés est celle de Nîmes (75 000), suivie
de Perpignan (71 000). À l’inverse, la partie languedocienne de la zone d’emploi de Toulouse ainsi que les
zones d’emploi de Limoux, Ganges, Prades et Clermontl’Hérault - Lodève sont les moins importantes de la
région en termes de nombre de salariés puisqu’elles en
mobilisent moins de 10 000 chacune.
–
70 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT 25 % À MONTPELLIER
–
Dans la région Languedoc-Roussillon, 70 000 établissements employeurs2 sont comptabilisés, dont 25 %
sont localisés dans la zone d’emploi de Montpellier.
87 % des établissements du Languedoc-Roussillon
comptent moins de 10 salariés contre 83 % en
moyenne métropolitaine. Ce poids dépasse les 90 %
dans plusieurs zones d’emploi de la région : Limoux,
Ganges, Céret et Prades. Aussi, les 147 établissements
de plus de 200 salariés (hors administration) recensés
dans la région se répartissent inégalement sur le territoire. Les trois quarts d’entre eux sont concentrés dans
trois zones d’emploi : Montpellier (46 %), Nîmes
(14 %) et Perpignan (14 %). En revanche, les grands
établissements sont absents des zones d’emploi de
Limoux, Ganges, Lozère et Prades.
–
EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS
SALARIÉS A PROGRESSÉ EN LANGUEDOCROUSSILLON
–
Entre le 2e trimestre 2009 et le 2e trimestre 2014,
l’emploi salarié a progressé de 1,2 % en LanguedocRoussillon (tableau 1), contre une progression de
0,5 % à l’échelle nationale. Très dynamique, la zone
d’emploi de Montpellier comptabilise plus de 8 000
nouveaux emplois en 5 ans (soit une hausse de 4,7 %,
liée en partie à des projets d’aménagements urbains
et à une très forte dynamique démographique). Avec
une hausse de 6,6 % d’emplois salariés, la zone d’emploi de Clermont-l’Hérault - Lodève témoigne aussi, à
son échelle, d’un certain dynamisme, même si le
nombre d’emplois créés est moins important (500
environ). Les zones d’emploi d’Agde - Pézenas, de Sète
et de Perpignan ont également enregistré une nette
progression du nombre d’emplois salariés en 5 ans
(supérieure à 1 %). Parallèlement, d’autres zones
d’emploi de la région font face à des destructions
d’emplois. Celles d’Alès, Carcassonne, Ganges, Prades,
Nîmes et Bagnols-sur-Cèze ont été les plus affectées,
avec des pertes oscillant entre 5,2 % pour Alès et
1,3 % pour Bagnols-sur-Cèze. Le recul des activités industrielles (plasturgie, fabrication d’équipements électriques…) dans la région, ainsi que le recul des activités
liées à la construction et à l’immobilier, expliquent
notamment ces pertes d’emplois.
Au 2e trimestre 2014, le taux de chômage de la région
Languedoc-Roussillon atteignait 13,8 % contre 9,7 %
à l’échelle nationale, ce qui la situe au 1er rang des
régions métropolitaines les plus affectées par le chômage. Ainsi, l’augmentation du volume de salariés
dans la région ne suffit pas à absorber la forte hausse
de la population active, liée notamment à la dynamique démographique. Les taux de chômage les plus
élevés sont localisés à Agde - Pézenas (17,4 %, le plus
élevé de toutes les zones d’emploi de France métropolitaine), Alès (16,2 %), Sète (15,6 %), Céret et Narbonne (15,5 % chacune). Montpellier, principale zone
d’emploi de la région, a un taux de chômage proche
de celui de la moyenne régionale (13,4 %), tandis que
la zone d’emploi de Lozère, qui concentre peu d’activités et d’emplois, affiche le taux de chômage le plus
faible de la région (5,7 %).
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
– Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
180 176
4,7 %
13,4 %
Nîmes
74 652
-1,5 %
13,7 %
Perpignan
71 296
1,3 %
15,1 %
Béziers
42 629
0,9 %
14,9 %
29 777
-0,2 %
15,5 %
568 023
1,2 %
13,8 %
Montpellier
Narbonne
Languedoc-Roussillon
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
3
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
–
75 500 CADRES DU PRIVÉ DONT PRÈS
DE 45 % SUR LA ZONE D’EMPLOI DE
MONTPELLIER
–
Selon les estimations de l’Apec3, 33 200 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Montpellier soit 44 % des cadres régionaux. Située au 14e rang des 304 zones d’emploi métropolitaines pour le nombre de cadres derrière Rouen
(34 500 cadres) et devant Aix-en-Provence (29 200),
– Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
Nom de la zone d’emploi
Montpellier
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
33 200
44,0 %
14
Nîmes
9 500
12,7 %
53
Perpignan
7 700
10,2 %
66
Béziers
4 100
5,4 %
105
Narbonne
3 000
4,0 %
126
Bagnols-sur-Cèze
2 700
3,6%
136
Alès
2 500
3,3 %
144
Carcassonne
2 400
3,1 %
156
Sète
1 950
2,6 %
180
Avignon (partie
Languedoc-Roussillon)
1 600
2,1 %
31*
Lozère
1 200
1,7 %
219
Agde - Pézenas
1 100
1,5 %
232
Céret
< 1000
< 1,5 %
250
Toulouse (partie
Languedoc-Roussillon)
< 1000
< 1,5 %
4**
Clermont-L’Hérault Lodève
< 1000
< 1,5 %
259
Limoux
< 1000
< 1,5 %
282
Prades
< 1000
< 1,5 %
286
Ganges
< 1000
< 1,5 %
289
Source : Apec, 2014.
(*) Le rang d’Avignon intègre le territoire de la zone d’emploi situé en Provence-Alpes-Côte d’Azur : 16 100
cadres au total sur la zone.
(**) Celui de Toulouse intègre la partie de la zone d’emploi située en Midi-Pyrénées : 99 700 cadres au total
sur la zone.
4
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
la zone d’emploi de Montpellier rassemble deux fois
plus de cadres que celles de Nîmes et Perpignan réunies. Ensemble, ces trois zones regroupent les deux
tiers des cadres du privé de la région (tableau 2).
Les zones d’emploi de Céret, Toulouse (partie languedocienne), Clermont-l’Hérault - Lodève, Limoux,
Prades et Ganges se distinguent par leur faible volume de cadres du privé : moins de 1 000 chacune.
–
PLUS DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR PARMI
LES ACTIFS DE LA ZONE D’EMPLOI DE
MONTPELLIER
–
En Languedoc-Roussillon, les actifs travaillant dans
la région sont légèrement moins qualifiés qu’à
l’échelle nationale : 35 % possèdent un diplôme du
supérieur contre 36 % en moyenne nationale. Avec
45 % de diplômés du supérieur, la zone d’emploi de
Montpellier est celle qui enregistre le taux le plus
élevé sur ce plan. Dans les autres zones d’emploi de
la région, le taux d’actifs diplômés du supérieur est
inférieur à la moyenne nationale et oscille entre
26 % à Agde - Pézenas et 35 % à Nîmes. En outre,
la zone d’emploi de Montpellier dispose de plusieurs
établissements du supérieur. Ainsi, 70 000 étudiants
y sont recensés, soit 70 % des étudiants languedociens.
–
MONTPELLIER, ZONE D’EMPLOI ATTIRANT
LE PLUS D’ACTIFS QUALIFIÉS
–
Dans la région, la zone d’emploi de Montpellier est
celle qui attire, proportionnellement au nombre
d’emplois, le plus d’actifs qualifiés4. Bagnols-sur-Cèze
bénéficie aussi d’une certaine attractivité sur ce plan.
En revanche, les zones d’emploi de Ganges et Lozère
s’avèrent les moins attractives pour les emplois qualifiés.
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
PLUS DE 80 % DES SALARIÉS EN
LANGUEDOC-ROUSSILLON TRAVAILLENT
DANS LE SECTEUR TERTIAIRE
–
représentation de la part des salariés dans l’agriculture : 5 %, contre 2 % au niveau régional et 1 % au
niveau national. Enfin, le secteur de la construction
mobilise 7 % des salariés régionaux, une part qui
atteint 10 % à Agde - Pézenas.
En Languedoc-Roussillon, 45 % des salariés travaillent dans le secteur tertiaire marchand, ce qui
dénote une légère sous-représentation de cette activité par rapport à l’échelle métropolitaine (tableau 3). Toutefois, le secteur tertiaire marchand
demeure le 1er secteur d’activité de la région (comme
dans l’Hexagone), et est particulièrement représenté
dans les zones d’emploi de Montpellier (51 %) et
Narbonne (50 %). Deuxième secteur d’activité du
Languedoc-Roussillon, le secteur tertiaire non-marchand rassemble 38 % des salariés régionaux. Il est
surreprésenté dans plusieurs zones d’emploi notamment à Carcassonne (53 %) et Lozère (50 %), mais
aussi à Ganges (47 %), Prades (46 %) ou Limoux
(44 %). Cela s’explique par le poids de l’activité présentielle dans la région et par les activités administratives de certaines villes au centre de ces zones
d’emploi. Par exemple, Carcassonne est la préfecture
de l’Aude, Mende celle de la Lozère. Par ailleurs, si au
niveau régional, seulement 8 % des salariés travaillent dans l’industrie, certaines zones d’emploi se
distinguent par une part de salariés non négligeable
dans le secteur industriel. Cette part atteint en effet
22 % à Bagnols-sur-Cèze et 20 % dans la partie languedocienne de la zone d’emploi d’Avignon. La partie
languedocienne d’Avignon, ainsi que la zone d’emploi de Limoux, se caractérisent aussi par une sur
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Principales zones d’emploi de la région, Montpellier,
Nîmes, Perpignan, Béziers et Narbonne, présentent
des spécificités fortes, au regard de la structure sectorielle régionale (tableau 4).
Avec un indice de spécificité7 de 2,5, la programmation et le conseil aux activités informatiques
marquent la spécificité de la zone d’emploi de Montpellier. Cette caractéristique sectorielle est à mettre
en lien avec l’implantation de nombreuses entreprises de services du numérique : IBM, Capgemini,
CGI, Amesys (groupe Bull) ou encore Acelys. Par ailleurs, la zone d’emploi montpelliéraine est également
spécialisée dans le domaine de la recherche et développement scientifique avec un indice de 2,3. Cela
s’explique notamment par la présence de plusieurs
centres de R&D autant publics que privés dans des
domaines à forte valeur ajoutée, en particulier dans
la santé (Sanofi, Inserm…), les biotechnologies (Deinove) ou l’agronomie et le développement international (Inra, IRD, Agropolis, Cirad…).
Les autres zones d’emploi de la région développent
également certaines spécificités. Avec un indice de
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
– Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Languedoc-Roussillon par secteur d’activité
Région
Languedoc-Roussillon
2%
Industrie
8%
Bagnols-sur-Cèze
(22 %), Avignon,
partie languedocienne
(20 %),
Construction
7%
Tertiaire
marchand5
45 %
Agde - Pézenas
(10 %).
Montpellier (51 %),
Narbonne (50 %).
Tertiaire
non-marchand6
38 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Limoux, Avignon,
partie languedocienne (5 %),
Carcassonne (53 %),
Lozère (50 %).
France métropolitaine
1%
14 %
6%
47 %
32 %
France hors Île-de-France
1%
15 %
7%
43 %
34 %
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
Source : Insee (Estel) 2011, traitements Apec.
Agriculture
5
2,8, la fabrication de boissons constitue ainsi la principale spécificité de la zone d’emploi de Nîmes. Cette
spécialisation est liée aux ressources viticoles du territoire (AOC Costières de Nîmes) mais surtout à la
présence de l’usine Perrier (groupe Nestlé) à Vergèze
(un millier de salariés). Le commerce de gros apparaît
lui comme la spécificité première de la zone d’emploi
de Perpignan (indice de 1,4). Elle bénéficie d’un espace d’échanges conséquent qui lui permet d’être
également spécialisée dans les activités d’entreposage et de services auxiliaires de transports (indice
de 1,3). En effet, elle accueille sur son territoire la
plateforme multimodale de Pyrénées-Méditerranée,
qui regroupe six importants sites logistiques des Pyrénées Orientales. Parmi ces sites, Saint-Charles International, à Perpignan, constitue l’une des bases logistiques les plus importantes d’Europe et le premier
centre d’éclatement de fruits et légumes. De leur
côté, les zones d’emploi de Béziers et Narbonne se
caractérisent par une spécificité dans la « culture et
production animale ». Dans ces zones d’emploi, la
viticulture est très représentée. C’est particulièrement
le cas à Narbonne, qui accueille sur son territoire Val
d’Orbieu-Uccoar, l’un des plus grands groupes coopératifs viticoles français.
D’un point de vue régional, deux secteurs d’activités
sont davantage représentés en Languedoc-Roussillon
qu’au niveau national : l’agriculture-viticulture et la
recherche-développement scientifique.
L’agriculture-viticulture (« culture et production animale ») compte en proportion presque deux fois plus
de salariés en Languedoc-Roussillon qu’à l’échelle
nationale. La région bénéficie notamment d’un territoire riche en ressources viticoles qui profite notamment à l’économie des zones d’emploi de Nîmes, de
Béziers et de Narbonne, mais aussi d’un secteur
agroalimentaire bien développé avec la présence
notamment de Nestlé et Royal Canin (zone d’emploi
de Nîmes) ou de Cémoi (Perpignan).
La R&D scientifique constitue la deuxième spécificité
sectorielle régionale (indice de 1,7). Cette activité est
portée par l’implantation de centres de R&D, notamment dans la santé et l’environnement, essentiellement dans la zone d’emploi de Montpellier.
– Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 5 zones d’emploi du Languedoc-Roussillon comptant le plus de salariés
Principaux domaines de spécificité
Zone d’emploi
Montpellier
Nîmes
Perpignan
Source : Insee (Clap), Traitements Apec.
Béziers
Narbonne
Région
LanguedocRoussillon
Indice
de spécificité
2,5
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
1
Programmation, conseil et autres activités
informatiques
1,9 %
2
Recherche-développement scientifique
2,3
2,7 %
1
Fabrication de boissons
2,8
1,3 %
2
Activités des organisations associatives
1,4
2,4 %
1
Commerce de gros, à l’exception des
automobiles et des motocycles
1,4
6,0 %
2
Entreposage et services auxiliaires
de transports
1,3
1,2 %
1
Culture et production animale, chasse et
services annexes
1,4
2,1 %
2
Activités pour la santé humaine
1,3
10,2 %
1
Culture et production animale, chasse et
services annexes
1,9
3,0 %
2
Transports terrestres et transport par conduites
1,7
5,0 %
1
Culture et production animale, chasse et
services annexes
1,7
1,6 %
2
Recherche-développement scientifique
1,7
1,2 %
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
La part des salariés dans la « programmation, conseil et autres activités informatiques » est 2,5 fois plus importante dans la zone d’emploi de Montpellier qu’à
l’échelle régionale.
La part des salariés dans la « culture et production animale, chasses et services annexes » est 1,7 fois plus importante en Languedoc-Roussillon qu’à l’échelle nationale.
6
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
–PERSPECTIVES POUR LE LANGUEDOC-ROUSSILLON–
–
LE LANGUEDOC-ROUSSILLON À L’AUNE
DE LA RÉFORME TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux
élections régionales et départementales, et modifiant
le calendrier électoral a été adopté par l’Assemblée
nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er janvier
2016, la France métropolitaine comptera 13 régions
au lieu de 22. Dans ce contexte, la région LanguedocRoussillon va fusionner avec Midi-Pyrénées. La future
région comptera alors 5,6 millions d’habitants, soit la
5e région de France en termes de population. Elle regroupera aussi plus d’1,3 million d’emplois salariés,
dont 43 % en Languedoc-Roussillon. Le futur ensemble
régional rassemblera 205 000 cadres du privé, soit
7 % des cadres métropolitains, ce qui le positionnera
au 5e rang des régions hexagonales devant la région
Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine (196 000
cadres) et derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur
(210 000 cadres).
Au sein de cette future région, la zone d’emploi de
Toulouse affirmerait une position de chef de file, en
rassemblant 25 % de la population régionale, 33 %
d’emplois salariés et 48 % des cadres. En termes de
nombre de cadres du privé, elle devancerait aussi nettement Montpellier, deuxième zone d’emploi de la
nouvelle région sur ce plan (avec 16 % des cadres régionaux).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
Le redécoupage des régions françaises pourrait engendrer des synergies entre Languedoc-Roussillon et MidiPyrénées, par exemple dans le domaine de la santé. Le
Languedoc-Roussillon accueille sur son territoire de
grands industriels du secteur tels que Sanofi, Horiba,
Thermo Fisher ou encore Bausch & Lomb dont certains
sont engagés dans le pôle de compétitivité transrégional Eurobiomed. La région souhaite développer son
tissu industriel et de recherche autour de thérapies
innovantes appliquées aux maladies chroniques et au
vieillissement. La région Midi-Pyrénées est également
très engagée dans ce domaine. Elle bénéficie de nombreuses infrastructures de recherche, d’industriels
(Pierre Fabre, Sanofi…) et d’un pôle de compétitivité
(Cancer-Bio-Santé).
Les collaborations pourraient également s’étendre
entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon autour de
la thématique de l’eau. En effet, le Languedoc-Roussillon aspire à devenir une référence pour les solutions
intégrées (produits et services innovants) en matière
de gestion et de réutilisation de l’eau. C’est également
un axe stratégique important pour Midi-Pyrénées. Les
deux régions collaborent d’ailleurs au pôle de compétitivité EAU, situé à Montpellier.
Au-delà des synergies potentielles entre les deux régions, le Languedoc-Roussillon devrait se concentrer
sur le numérique. La région aspire à être une référence
en matière d’acquisition, de traitement et de visualisation de données sur des niches ciblées : objets intelligents, nano-satellites, territoires intelligents (« smart
city »), médias numériques (animation 3D, effets spéciaux...). Le Languedoc-Roussillon bénéficie de la présence de plusieurs entreprises de technologies de
pointe telles qu’IBM, Dell, Intel, Ubisoft ou encore
Alstom Grid qui œuvrent autour de ces projets à forte
valeur ajoutée. De surcroît, Montpellier fait partie des
métropoles françaises ayant reçu le label FrenchTech
valorisant les territoires promouvant le numérique.
En outre, la région Languedoc-Roussillon devrait poursuivre sa spécialisation dans les activités agricoles et
plus particulièrement la filière viticole. Elle ambitionne
d’être un fleuron de l’innovation pour une agriculture
durable et à être leader en bio-raffinerie du végétal
méditerranéen. Le Languedoc-Roussillon accueille
d’ailleurs sur son territoire le pôle de compétitivité
Qualiméditerranée, dédié aux solutions des enjeux de
l’alimentation de demain, et participe au pôle Terralia
(avec Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur).
D’autres domaines d’actions sont également priorisés
par la région pour accroître son positionnement économique : la transition énergétique (en résonnance
notamment avec les activités des pôles de compétitivité Trimatec et Derbi, respectivement dédiés au développement de technologies propres au service de l’industrie et au développement des énergies
renouvelables) et le développement de l’économie du
littoral, dans une région tournée vers la Méditerranée
et marquée par une forte activité saisonnière et touristique.
APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
7
– MÉTHODOLOGIE–
Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques
réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée
indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande majorité des informations
indiquées proviennent des données officielles, en particulier publiées par l’Insee. Quatre
sources principales ont été utilisées
• Les données du recensement 2011 : exploitation principale et base Activité professionnelle. La base Activité professionnelle a notamment permis de calculer, pour chaque
région de France métropolitaine, la proportion de cadres du secteur privé travaillant
dans chaque zone d’emploi. Cette répartition a ensuite été appliquée par région en
NOVEMBRE
fonction des
effectifs cadres régionaux au 31/12/2013 calculés par l’Apec à partir de son
enquête annuelle Perspectives de l’emploi cadre.
• La base Clap de l’Insee. Le dispositif Connaissance locale de l’appareil productif (Clap)
est conçu pour fournir des statistiques sur le tissu économique local.
• Les estimations d’emploi localisées (Estel) de l’Insee. Les estimations d’emploi
ont pour objectif de fournir une photographie exhaustive de l’emploi au lieu de travail
cohérente entre les différents échelons géographiques et les divers postes de nomenclature
d’activité.
• La base de données des Acoss et des Urssaf. Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur « concurrentiel » qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf
les administrations publiques, l’éducation non marchande, la santé non marchande et
l’emploi par les ménages de salariés à domicile. Ce sont les données les plus récentes disponibles pour l’évolution des emplois du secteur privé.
D’autres bases de données (par exemple la base des étudiants inscrits dans l’enseignement
supérieur par commune fournie par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche) et différentes publications (en particulier les publications de l’Insee régional) ont
également été exploitées. Enfin, les sources spécifiques suivantes ont notamment été utilisées pour réaliser ce dossier :
• Stratégie régionale d’innovation de spécialisation intelligente (3S) Languedoc-Roussillon
2014-2020, Conseil régional du Languedoc-Roussillon, octobre 2014.
• Zone d’emploi Clermont-l’Hérault - Lodève. Synthèse territoriale Emploi Formation, Atouts
métiers LR, juillet 2014.
• Zone d’emploi Nîmes. Synthèse territoriale Emploi Formation, Atouts métiers LR, juillet
2014.
• Présentation des grands investissements 2013, Montpellier Agglomération.
• Attractivité, compétences et emploi cadre en Languedoc-Roussillon. Apec, septembre 2013.
2013
05
© Apec, 2015
ISBN 978-2-7336-0806-7
JANVIER 2015
Cette étude a été réalisée par le département études
et recherche de l’Apec.
Pilotage de l’étude : Gaël Bouron.
Analyse et rédaction Thi Minh Chau Nguyen.
Maquette : Daniel Le Henry.
Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier.
Direction du département : Pierre Lamblin.
ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES
51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14
CENTRE DE RELATIONS CLIENTS
0810 805 805*
DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H
*prix d’un appel local
Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association
pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901,
et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre
collective, l’Apec en a la qualité d’auteur.
L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les
partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres,
CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).
Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé
que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec,
est strictement interdite et constituerait une contrefaçon
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