La mairie met la main sur 15 hectares en or Comment
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Photo Ludovic Laï-Yu Pages 4-5 Saint-Leu La mairie met la main sur 15 hectares en or Page 14 Saint-Denis A vendre villa créole aux enchères Page 11 Saint-Pierre Comment passer le permis en Jaguar Page 15 4 L'ÉVÉNEMENT Jeudi 9 mai 2013 Le Journal de l’Île SAINT-GILLES Un touriste décède après l'attaque d'un requin Hier midi, un touriste a été attaqué par un requin alors qu'il faisait du bodyboard face à la plage des Brisants, à une cinquantaine de mètres du bord. Blessé grièvement à la jambe et à la main du côté droit, l'homme a succombé à ses blessures malgré l'intervention rapide des secours. Originaire du Doubs, Stéphane Berhanel, 36 ans, était en voyage de noces dans l'île avec sa compagne. repères L'IRT réclame « des solutions rapides » Dans un communiqué, la présidente de l’Île de La Réunion tourisme (IRT), Jacqueline Farreyrol, rappelle que « cet accident est survenu dans des conditions extrêmement défavorables à la pratique du surf. Il s’avère que ce touriste est passé outre les interdictions et recommandations pourtant visibles et connues de tous (...) » « Les services de l’État ainsi que les communes qui sont en charge de la sécurité des utilisateurs dans les premiers mètres de la mer doivent prendre des décisions efficaces et mettre les moyens financiers adéquats. L’interdiction de la pratique des sports aquatiques doit être plus fortement respectée et son non-respect plus durement sanctionné, il en va de la vie des pratiquants et de la réputation touristique de l’île », estime-t-elle. Et de proposer de rapidement en place des mesures efficaces. « C’est un défi à relever car il est vital pour la Réunion ». Thierry Robert pour des prélèvements préventifs I l est 12h30 hier à Saint-Gilles. Le vent souffle, la houle est forte, le drapeau orange est hissé. Les associations de surf ont décidé de ne pas se mettre à l'eau, jugeant les conditions climatiques défavorables. La plage des Roches-Noires est pourtant bondée en ce jour férié. Mais les baigneurs sont prudents et restent près du bord. De l'autre côté du port, face à la plage des Brisants, une poignée de surfeurs et bodyboarders sont dans l'eau. Parmi eux, Stéphane Berhanel, un agent de sécurité de 36 ans, vient de louer un bodyboard pour aller affronter les vagues réunionnaises. Le jeune homme est arrivé dans l'île jeudi dernier avec sa compagne. Le couple, originaire de Morteau (Doubs), s'est vu offrir ce voyage lors de son mariage en septembre dernier. Leur fils de 18 mois est resté en métropole, gardé par des proches. La lune de miel touche à sa fin. Le retour est prévu vendredi. Pendant que sa compagne se rend chez le coiffeur, Stéphane Berhanel veut s'essayer au bodyboard. CHARGÉ À DEUX REPRISES Dans l'eau, plusieurs personnes le mettent en garde. Il est préférable en ce jour de houle de ne pas dépasser ce que l'on appelle « le deuxième pic » dans le jargon. Mais le jeune homme décide d'aller jusqu'au troisième pic, à une cinquantaine de mètres du bord. C’est à ce moment que l’accident se produit. Isolé, le bodyboarder est chargé par un L’attaque s’est déroulée alors que les conditions étaient clairement défavorables pour la pratique du surf et de la baignade (photos Ludovic Laï-Yu). Une attaque qui ravive la crise requins Stéphane Berhanel s'est-il montré particulièrement imprudent ? Les autorités, comme les spécialistes du surf semblent s'accorder sur ce point. Présent sur les lieux, Emmanuel Séraphin, adjoint à la mairie de Saint-Paul, est immédiatement allé dans ce sens : « On entre dans une période d'hiver austral, on a mis en place toute une procédure pour prévenir des risques. Nous avons mis en place des panneaux pour expliquer que lorsque les conditions sont dégradées, il ne faut pas se mettre à l'eau. Touriste ou pas, il était périlleux de surfer dans ses conditions. » Le communiqué de la préfecture pointe, lui aussi, une activité « isolée » dans des conditions « défavorables ». Pour les pratiquants, on reconnaît que les conditions étaient loin d'être optimales. Sur sa page Facebook, l'Association prévention requin réunion expliquait hier que « la sécurisation du surf libre prévue ce mercredi » était annulée, « en raison du manque de visibilité sous-marine sur les spots de Roches-Noires et de BoucanCanot. » Mais l'information était-elle connue du bodyboarder ? Ludovic Villedieu, en charge du programme vigie requin, considère qu'il y a des efforts à faire sur la communication. « J'ai beaucoup de tristesse et de compassion pour cette personne, explique-t-il. La crise requin existe toujours. Et nous sommes en plein dedans. Mais malgré une prise de risques évidente, je me demande si ce touriste était assez informé. Aujourd'hui, l'enseignement du surf à la Réunion, c'est fini. On éduque les jeunes aux risques. Mais le surf est mort. Et lorsque l'on évoque la baisse du tourisme dans l'île, on doit s'interroger sur l'effet requins. Ne pas le faire est une hypocrisie. » Le député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert, s'est déclaré hier "en colère" après ce nouvel accident : "Il est urgent de réagir autrement avec des mesures concrètes, sinon la liste des tués sur nos côtes risque de s'allonger. Dans cette démarche, la seule solution pertinente est d'effectuer des prélèvements préventifs de requins et de requins bouledogues, en particulier", écrit-il dans un communiqué. La ligue de surf rappelle les consignes de sécurité Le bureau de la Ligue réunionnaise de surf et ses clubs affiliés présentent leurs condoléances à la famille et aux proches de la victime de l’attaque survenue ce jour. La Ligue réunionnaise de surf tient à rappeler que « la saison hivernale ayant débuté, le risque requin est accru, les consignes de sécurité doivent être scrupuleusement respectées. L’ensemble des conditions doit être réuni afin de s’exposer le moins possible au danger. Des créneaux de surveillance ont été mis en place. » Et de conseiller aux pratiquants de se rapprocher des différentes associations qui mettent en œuvre ce dispositif. Une enquête est menée par les gendarmes de Saint-Paul pour déterminer les conditions exactes de l’attaque. F.S. requin à deux reprises. Un baigneur aperçoit du sang et prévient les maîtres nageurs sauveteurs (MNS). Les secouristes se rendent immédiatement sur place avec leur jet-ski. L'un d'eux n'hésite pas à sauter à l'eau pour récupérer la victime, en difficulté. Stéphane Berhanel a la jambe droite sectionnée. Il présente aussi une morsure à la main droite et une autre à l'auriculaire gauche. L'homme perd beaucoup de sang. Et lorsque les secouristes regagnent la plage, le malheureux est en état de mort apparente. « Les sapeurspompiers de la Saline, dépêchés sur place, ont tenté de le réanimer, relate le lieutenant Georges Boca, chef de groupe, Mais c'était trop tard. » Le médecin du SMUR confirme le décès. La compagne de la victime arrive sur les lieux. Venue avec son mari, elle est la seule à pouvoir confirmer que c'est bien lui. L'identification dure quelques secondes. Effondrée, la jeune femme de 31 ans est prise en charge par les sapeurs-pompiers. « ON ESSAIE DE PÊCHER LE REQUIN » Rapidement, la plage est fermée. Un périmètre de sécurité est établi. Les gendarmes prient les plagistes de quitter les lieux. Du côté du poste des MNS, c'est la désolation. Les secouristes n'ont rien pu faire pour sauver le malheureux et les nerfs lâchent. Une cellule psychologique est mise en place par la mairie de Saint-Paul. « Les secouristes étaient dans l'eau moins de trois minutes après l'alerte, mais les blessures étaient trop graves. Et la personne n'a pas pu être sauvée », explique Emmanuel Séraphin, de la mairie de Saint-Paul. Bientôt, l'hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie survole la zone. Un bateau est aussi mis à l'eau. Les autorités viennent de déclencher un pan inédit de la nouvelle procédure de prévention des risques. « Désormais, dès qu'il y a une attaque, on essaie de pêcher le requin », explique l'adjoint à la municipalité saint-pauloise. L'exploration de la zone ne donnera rien. Vers 14h30, le corps du défunt est évacué par les pompes funèbres vers la morgue du CHU de Bellepierre. "Un examen sera réalisé par un médecin légiste dans les prochains jours", précise le chef d’escadron Dominique Paulo, commandant de la compagnie de gendarmerie de Saint-Paul. Ce rapport sera très utile dans le cadre de l’enquête menée pour connaître les conditions exactes de l'attaque. Y avait-il un ou plusieurs requins? De quelle espèce? Combien de fois a ou ont-ils chargé? Des questions particulièrement difficiles pour les gendarmes mais utiles aux autorités compétentes pour prendre des mesures adéquates. Un certain nombre de témoins seront également auditionnés dans les prochains jours. Des vidéos de l'attaque auraient été réalisées par des plagistes. Elles pourraient être visionnées par les enquêteurs. Quant à l'épouse de la victime, en état de choc, elle a été confiée aux services sociaux de la mairie de Saint-Paul. Ceux-ci ont pris contact avec la famille du défunt restée en métropole pour faciliter leurs démarches et organiser le rapatriement du corps. Frédérique Seigle [email protected]