la lettre du cambodge - Khmer

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la lettre du cambodge - Khmer
LA LETTRE DU CAMBODGE
U N E P U B L I C AT I O N D E L A C H A M B R E D E CO M M E R C E F R A N CO - C A M B O D G I E N N E
ÉDITORIAL
Numéro 11
NOVEMBRE 2007
L’Investissement au Cambodge et dans le Monde
SOMMAIRE
Ce numéro de la Lettre du Cambodge est placé sous le signe de l’investissement.
ÉDITORIAL
1
FISCALITÉ IMMOBILIÈRE
2
DOSSIER SANTÉ & BIEN-ÊTRE
5
Le marché des cosmétiques
PERSPECTIVES 9
Rapport sur l’investissement dans
le monde 2007 de la CNUCED
BRÈVES
11
- Finances Publiques
- Pétrole, Gaz et Biocarburants
Preuve de l’attractivité croissante du pays pour les investisseurs, la 5ème édition de la
“Cambodia, Investment, Trade & Infrastructure Conference”’ organisé à Phnom Penh le 7
et 8 Novembre et qui fait intervenir gouvernement et secteur privé, attire chaque année
davantage d’investisseurs de la région
Plusieurs thèmes ayant trait aux investissements sont abordés dans cette Lettre :
Tout d’abord, un dossier pratique sur la fiscalité immobilière permettra de faire le point
sur un sujet très important puisque la construction et l’immobilier constituent deux des
moteurs de l’économie cambodge.
- Tourisme
- Transport
- Vie des Affaires
- Développement
- Droit économique
- Immobilier
INITIATIVES
D’après le Rapport sur l’investissement dans le monde 2007 de la CNUCED qui vient de sortir
en octobre, les investissements étrangers directs (IED) en Asie du Sud, de l’Est et du SudEst ont continué de s’accroitre en 2006 d’environ 19% pour atteindre un nouveau record
de 200 Milliards de dollars US. Comme les autres pays d’Asie, le Cambodge enregistre une
hausse forte de ses investissements, totalisant pour les 9 premiers mois de l’année 1812
millions de dollars US dont 861 millions d’IED.
15
Devenco
ÉDITEUR
Chambre de Commerce Franco- Cambodgienne
Hôtel Cambodiana, 313 Quai Sisowath,
Phnom Penh, Cambodge
Directeur de la Publication:
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
[email protected]
Nous reviendrons ensuite sur le Rapport sur l’investissement dans le monde de la
CNUCED qui, cette année, porte plus spécifiquement sur les sociétés transnationales et
les industries extractives. L’enjeu que constitue la découverte de pétrole dans le pays
soulevera certainement des questions similaires. Certaines leçons seront certainement à
tirer de l’expérience d’autres pays qui ont eux aussi reçu cette manne.
Enfin, les développements récents en matière de private equity sont un pas supplémentaire
vers l’ouverture du pays à d’autres types d’investissement. Que ce soit par l’établissement
au Cambodge d’un des premiers fonds de private equity ou l’émergence de cabinets de
conseil qui opèrent sur des opérations de private equity, ces initiatives permettront aux
entrepreneurs locaux d’avoir accès à une source alternative de financement.
Enfin, il me reste à vous souhaiter à tous une très bonne Fête des Eaux, qui est un moment
fort des festivités annuelles Cambodgiennes .
Date de parution : 2 Novembre 2007
www.ccfcambodge.org
Abonnement : [email protected]
Jean-Boris ROUX
Président de la Chambre de Commerce Franco-Cambodgienne
FISCALITÉ IMMOBILIÈRE
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
L’importance du secteur immobilier au Cambodge va croissant. La fiscalité immoblière joue
donc un rôle important pour les sociétés, d’autant plus qu’il n’est pas possible pour un étranger
ou une société étrangère de posséder directement du foncier au Cambodge.
Ce document a été préparé avec l’aide de spécialistes sur le secteur. Pour plus d’informations
sur le sujet, vous pouvez contacter la CCFC et nous transmettrons les demandes à ce sujet.
LES IMPACTS FISCAUX SUR LES BIENS IMMOBILIERS
Le secteur de l’immobilier au Cambodge connaît un essor important ces dernières années. Les investissements
locaux et étrangers, poussés par une remarquable croissance économique, se sont concentrés notamment sur
le secteur immobilier du pays. Nous avons assisté à de nombreux développements en matière de logement,
dans le domaine des hôtels et projets touristiques, dans les immeubles de bureaux et les immeubles à vocation
industrielle.
Les questions relatives aux transactions immobilières sont en règle générale passées au crible par les juristes.
Lors de la mise en place d’un projet immobilier, les investisseurs doivent être certains de leurs droits. En effet,
le vendeur et l’acheteur sont systématiquement confrontés à des questionnements et à des décisions relatives
à l’impôt sur la transaction.
En ce qui concerne le régime fiscal applicable au développement immobilier et à l’investissement, il est
nécessaire de prendre en compte les différents coûts et envisager les diverses possibilités afin de construire un
planning financier. Vous trouverez dans ce document, un aperçu des principaux problèmes fiscaux qui doivent
être pris en considération en matière d’investissements immobiliers.
Investissement par une société ou par une personne
physique?
Le régime fiscal du projet d’investissement dans un immeuble varie beaucoup en fonction des circonstances
selon lesquelles un investissement est effectué, en particulier s’il est fait par une société ou par une personne
physique. Etant donné que les étrangers n’ont pas accès à la propriété foncière au Cambodge, la plupart des
investissements étrangers s’effectuent par la voie d’une société « propriétaire » dans laquelle on trouve des
actionnaires Cambodgiens, plutôt que par la voie de la propriété individuelle.
Pour des raisons fiscales, le recours à la création d’une société va, par voie de conséquence, faire entrer le projet
tout entier dans un régime d’imposition dont le principe se fonde sur le bénéfice net de la société (« real regime
of taxation »). Ce régime s’applique également à des projets importants effectués par des organismes privés ou
par des organismes qui ne sont pas enregistrés au Département des Impôts. Un des avantages du régime réel
est que la TVA payée par la société à ses fournisseurs devient déductible de la TVA due, ce qui est peut-être utile
en cas de projet de développement.
Taxes sur l’achat d’un bien
Lors de l’achat, le transfert de propriété sur un bien sera soumis à un droit d’enregistrement. La valeur du bien
au prix du marché, telle que déterminée par le Département des Impôts, sera, elle, imposable au taux de 4%.
De plus, quand le vendeur est une société enregistrée ou assujettie à la TVA, la valeur du bâtiment acheté sera
soumise à une TVA de 10%. Suite au paiement de la TVA par l’acheteur, le vendeur devra faire mention de cette
TVA dans la facture et la remettre au Trésorier ou payer la TVA sur base d’une « vente TVA incluse ». Si l’acheteur
est une société enregistrée, la TVA payée est normalement déductible de la TVA due par la société.
Les dépenses telles que le commissionnement ouvrent un droit de déduction pour la société acheteuse en ce
qui concerne la Taxe sur le Profit (TSP) et la TVA, mais la retenue de l’impôt sur les services reste applicable. Le
LA LETTRE DU CAMBODGE - UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO-CAMBODGIENNE
FISCALITÉ
GLOSSAIRE
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
TSP : taxe sur le profit
TM : Taxe Minimale : 1% du
turnover
LF : Loi Fiscale
MEF : Ministère de l’Economie et
des Finances
Taux de Précompte Mobilier :
retenue d’impôt
Crédi-Bail (Leasing) : Technique
de crédit dans laquelle le prêteur
offre à l’emprunteur la location
d’un bien, assortie d’une promesse
unilatérale de vente, qui peut
se dénouer par le transfert de la
propriété à l’emprunteur.
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
taux de cette retenue est de 15% pour le bénéficiaire (qui n’est pas enregistré en tant que contribuable) ou de
14 % pour le bénéficiaire non-résident. Les services fournis aux contribuables enregistrés sont, sous conditions,
exonérés de retenue d’impôt.
Il est également important de noter que dès l’acquisition, la propriété est soumise à une taxe sur la non
utilisation des terrains qui est de 2% sur la valeur estimée du terrain.
Enfin il faut savoir qu’un investisseur ayant le statut de personne physique dans le régime réel ne peut pas
déduire la TVA/TSP sur les bâtiments ou sur les dépenses.
Taxes sur le bail/la location/le crédit-bail d’un bien
Une société qui loue son bien doit intégrer ce revenu locatif dans le calcul de son bénéfice net qui sera soumis
à une TSP de 20%. La société doit payer la taxe minimale (“TM”) de 1% de son chiffre d’affaires (y compris
les loyers provenant du crédit-bail) sauf si les 20% de TSP dépassent la TM.
En règle générale il est difficile de déterminer le loyer du crédit-bail, surtout parmi des entreprises associées.
Il est donc parfois tentant pour les entreprises de sous-estimer ces revenus, ce qui a pour conséquence de
réduire la retenue d’impôt et la TVA. Cependant, le Département des Impôts a le droit de réajuster ce revenu
dans certains cas (art. 18 de la loi fiscale, “LF”), et de réévaluer le loyer du crédit-bail accordé par la société.
La société doit également appliquer la TVA sur son crédit-bail/ou sa location. Le crédit-bail des bâtiments est
lui aussi soumis à la TVA.
Enfin, quand un investisseur ayant le statut de personne physique loue son bien, une taxe sur l’habitation et
sur le terrain doit être payée au bureau des impôts de la municipalité. Cette taxe est applicable à hauteur de
10% sur les loyers.
Intérêts payés sur les prêts
Les intérêts payés sur des prêts sont déductibles pour une société. Il n’y a toutefois pas de règles spécifiques
dans la loi fiscale Cambodgienne pour déterminer le taux acceptable de ces intérêts, qui sont variables. La loi
autorise le réajustement du montant des revenus et des dépenses entre entreprises associées, sous réserve de
certaines conditions, mais il ne précise pas quel est le standard requis pour corriger la transaction concernée. En
d’autres termes, la loi ne donne pas d’indications pour déterminer le montant des intérêts pour les prêts entre
des entreprises associées.
L’article 12 de la LF prévoit que les intérêts sont déductibles à hauteur de la somme du revenu d’intérêt et de
50% du « revenu net non opérationnel». Le revenu net non-operationel est le revenu brut différent du revenu
d’intérêt, réduit par les dépenses déductibles sauf pour les dépenses relatives aux intérêts des prêts.
Selon la loi fiscale Cambodgienne, différents taux de précompte mobilier (« withholding tax ») sont applicables
à l’égard des intérêts payés, en fonction du statut fiscal du bénéficiaire. Les intérêts payés aux banques et aux
institutions financières établies au Cambodge sont exonérés de précompte mobilier. Les intérêts payés aux
tierces personnes (celles qui n’ont pas qualité de banque ou d’institution financière) sont soumis à une retenue
d’impôt de 15% si le bénéficiaire/prêteur est un résident au Cambodge et 14 % si c’est un non-résident. Le
remboursement d’un prêt n’est pas soumis à la retenue d’impôt.
En revanche, un investisseur immobilier ayant le statut de personne physique ne peut pas déduire les intérêts
payés sur des prêts.
les Coûts de développement
En ce qui concerne la TSP, une société peut déduire les coûts de développement qui n’ajoutent pas de valeur
de manière permanente au bien concerné comme les frais professionnels, salaires, intérêts et certains coûts de
formation.
Les coûts pour construire ou rénover des bâtiments et des installations devront être capitalisés et amortis.
En revanche, un investisseur ayant le statut de personne physique ne peut pas déduire ou amortir ces coûts.
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FISCALITÉ
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
L’impôt sur la vente d’un bien
Pour une société, la valeur nette d’un bien (acceptée dans le cadre de l’imposition) sera utilisée comme base
pour déterminer le montant imposable sur la plus-value immobilière.
En ce qui concerne la détermination de la plus-value imposable de la transaction, le prix d’acquisition et le
prix de vente de l’immeuble sont tous les deux soumis à une vérification par le Département des Impôts. Les
prix pratiqués lors de transactions pour des terrains et bâtiments qui seraient différents des prix du marché ,
peuvent être réévalués par le Département des Impôts qui se basera en définitive sur les prix du marché.
Une fois qu’une société a payé ses impôts sur la plus-value des biens immobiliers, elle peut partager ses
bénéfices entre ses actionnaires, qui peuvent être soumis à la retenue d’impôt, en fonction des circonstances.
Nouvel impôt sur la plus-value immobilière
Jusqu’en 2006, la loi cambodgienne ne prévoyait pas d’imposition sur la plus-value pour la plupart des personnes
physiques. Fin 2006, l’Assemblée Nationale a amendé le texte de la loi fiscale et a créé l’imposition sur la plusvalue (Loi de Finance de 2007, adoptée par l’Assemblée Nationale le 25 Décembre 2006, promulguée par le
Kram NS/RKM/1206/035 du 29 Décembre 2006).
L’art. 7 de la LF prévoyait la chose suivante :
Le bénéfice imposable est calculé sur le profit net de tous les résultats de toutes les opérations commerciales y
compris les plus-values réalisées pendant les opérations commerciales ou lors de la liquidation, les intérêts, les
loyers et les redevances, les revenus et gains résultant des biens d’investissement, y compris les immeubles ou
les instruments financiers.
Cette disposition est désormais amendée de la façon suivante par la loi de Finances de 2007 :
Le bénéfice imposable comprend toutes les plus-values résultant des opérations concernant les immeubles, les
instruments financiers, ou les biens d’investissement, réalisées par les personnes physiques ou les personnes
morales dans les activités commerciales ou en dehors des activités commerciales. Le terme “Immeuble,
Instrument financier, Bien d’investissement” et “Réalisation”, la détermination de base imposable (assiette), et
les règles et procédures sur le recouvrement de l’impôt, seront déterminés par un Prakas du MEF.
En réalité, ce second paragraphe ajoute seulement à l’article 7 les conditions relatives aux gains « réalisés en
dehors des activités commerciales ». En effet, les gains sur les biens utilisés pour les activités commerciales
figurent déjà dans la sphère de la TSP actuelle. De plus, selon ce second paragraphe, de nombreuses règles et
procédures devront être déterminées par Prakas. Selon les informations qui nous sont parvenues, le Prakas va
tout d’abord mettre en oeuvre l’imposition sur la plus-value réalisée sur l’immobilier.
Cette nouvelle version de l’article 7 de LF est déjà en vigueur mais l’obligation de payer l’impôt n’est pas encore
effective parce que le Prakas nécessaire au calcul de l’impôt n’a pas encore été adopté. La révision de la LF par
la loi de finance de 2007 vise en premier lieu à recentrer le dispositif de l’impôt sur la plus-value réalisée sur les
biens immobiliers des personnes physiques en dehors de la sphère des activités commerciales soumises à la
TSP.
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DOSSIER SPÉCIAL COSMÉTIQUES ET PARFUMS
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
LE MARCHÉ DES PRODUITS COSMÉTIQUES
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Directrice , CCFC
[email protected]
Dossier préparé avec l’aide de
Anne NAYRAL de PUYBUSQUE
CCFC
Après le marché des spas à Phnom Penh (LdC No10), ce mois de Novembre est consacré à notre deuxième
volet de notre étude sur le secteur de la santé et du bien-être avec le marché des produits cosmétiques et
des parfums. Ce secteur connaît une croissance importante au Cambodge. En revanche, il est à noter que
les très grands noms français, mais aussi de façon plus générale, les grandes marques internationales
sont étrangement peu présentes au Cambodge. Cette courte étude est basée sur une étude de la
Mission Economique de 2005 sur le marché des produits cosmétiques au Cambodge (www.missioneco.
org/cambodge) ainsi que sur des entretiens avec différents acteurs du secteur. Nous ne disposons pas
de chiffres très récents, ni très fiables. Les importations parallèles et la contrefaçon sont, de plus, très
importants dans ce secteur.
Introduction
Le secteur des produits cosmétiques et de la parfumerie connaît un essor important au Cambodge. La forte
croissance du pays ces dernières années, son ouverture récente à la société de consommation, l’amélioration
des circuits de distribution, la mondialisation de l’économie, l’émergence de la classe moyenne sont autant de
facteurs qui concourrent au développement de ce secteur qui ne fait que commencer.
De plus, l’apparition de marques sur le marché, relayée par des stratégies marketing ciblées et efficaces, a
introduit sur le marché de nouveaux concepts et une évolution positive en terme de demande pour des produits
de meilleure qualité. Pour autant, ce potentiel n’a été que peu exploité par les grandes marques françaises,
étrangement absentes et pourtant, sollicitées fortement par les acteurs du secteur. Si le marché demeure petit
en terme de volume, de nombreuses niches restent encore à exploiter.
Le Marché en Bref
Les Acteurs
La Clientèle
•
•
large : de 16 à 65 ans, aisée ou modeste. Ce marché touche beaucoup de monde...
•
encore essentiellement citadine
•
sensible à la nouveauté mais encore très ignorante sur les produits (et potentiellement sur leur danger)
Les distributeurs
(Fine Star pour les parfums, Diethelm pour la parapharmacie, les grossistes du marché Olympique)
•
Les vendeurs (parfumeries, points de vente selectifs, pharmacies) : La Belle, Revlon, U-Care...
•
Les salons de beauté (clinique de beauté LUXE, Sasa Cosmetics...)
Le Marché
Caractéristiques de la Demande
•
En forte croissance mais difficile à estimer en raison de l’importance des importations parallèles
•
Marché de détail sensible au prix mais où le prix est considéré comme un garant de qualité
•
Evaluée en 2004 à 6,2 Millions de USD, avec des taux de croissance entre 25 à 50% chaque année
•
Très sensible aux stratégies de marketing, de vente et publicitaires
•
Marché d’importation uniquement (Thailande, Vietnam, France, Etats-Unis...)
•
Positionnement encore bas-moyen de gamme pour les produits mais c’est en cours de changement
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SECTEUR
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
Les Produits
Les catégories de produits
• le bas de gamme qu’on trouve sur les marchés de Phnom Penh;
• le “moyen de gamme” qui sont des produits de marques fabriqués par les filiales des grands groupes dans la
région (Thailande, Chine) mais qui répondent à des contraintes locales et à des standards généralement moins
élevés que leurs équivalents occidentaux. Ces produits sont diffusés généralement en supermarchés.
• le haut de gamme qui cible la clientèle expatriée mais également et surtout la frange la plus aisée de la
population.
Ces produits qui représentaient un part très faible du marché, trouvent peu à peu leur clientèle. Le
développement de timbres avec hologramme ou de scellés pour garantir l’authenticité des produits permet de
redonner confiance à cette clientèle cible. Le succès de certains produits très coûteux comme par exemple la
crème SK-II (vendue autour de 250 USD le pot) montre bien le potentiel qui existe dans le très haut de gamme
où les marges sont très importantes.
Les créneaux les plus porteurs
• Les produits de soins du visage et du corps
Comme dans beaucoup de pays d’Asie, les Cambodgiens considèrent la blancheur de la peau comme un critère
de beauté. Les cambodgiennes utilisent donc fréquemment des produits blanchissants, qu’elles appliquent
elles-mêmes (la plupart des grandes marques proposent des versions blanchissantes de leurs crèmes de soins)
ou qu’elles vont se faire appliquer en instituts. Si certains instituts sont sérieux, d’autres utilisent parfois des
produits bas de gamme, extrêmement nocifs pour la peau.
• Les soins capillaires
Gels, produits décolorants connaissent un franc succès au Cambodge.
De manière plus générale, deux branches sont actuellement en développement :
-
les produits pour les spas (voir Lettre du Cambodge No10)
-
la branche parapharmacie (les produits français comme Korane, Avène, les produits Pierre Fabre…)
Les Circuits de Distribution
Les marchés
Le marché olympique est le marché de gros le plus important de Phnom Penh
Les importateurs/grossistes du marché s’approvisionnent généralement dans les pays voisins, de façon plus ou
moins légale et redistribuent à travers le pays.
Des distributeurs comme Finestar peuvent également distribuer sur ces marchés. Il n’existe pas forcément une
dichotomie forte: ainsi faux et vrais produits se cotoient parfois, sans que le vendeur le sache forcément.
Les salons de beauté
Ces salons proposent de nombreuses prestations, allant des massages aux soins du visage (blanchissement de
la peau) en passant par des opérations de chirurgie esthétique (dont les plus fréquents sont le débridage des
yeux, et les opérations du nez).
Les salons les plus sérieux, s’approvisionnent chez des distributeurs agrées ou même directement à l’étranger.
Ils utilisent géneralement des produits de bonne qualité. Le succès que rencontrent ces salons, qui proposent
des soins à des prix pourtant élevés, surtout auprès de la population aisée locale mais aussi auprès de la classe
moyenne émergente montre le potentiel qui existe sur ce créneau, tenu pour le moment essentiellement par
des entreprises locales pour des locaux.
Aucune entreprise étrangère n’est présente en tant que cabinet d’esthétique. Les expatriés fréquentent d’ailleurs,
quant à eux, davantage “les spas” tenus par des étrangers, dans lesquels des soins peuvent être également
proposés mais rarement des soins esthétiques.
La population locale, souvent plus modeste, fréquente régulièrement les très nombreux salons de beauté bon
marché qui ne sont soumis malheureusement à aucun contrôle sanitaire ou de qualité.
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SECTEUR
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
CLINIQUE DE BEAUTÉ LUXE : DES PRODUITS FRANÇAIS MAJORITAIREMENT
Ce salon de beauté propose toutes les prestations classiques des salons de beauté mais a la particularité de
vendre des produits haut de gamme français, directement importés de France (Oligospa pour le spa, Furterer
pour les soins capillaires, maquillage avec Bourgeois, Lancôme, L’Oréal…), parfums etc…
La stratégie repose sur deux points :
- l’origine du produit (qui rassure immédiatement le client sur sa qualité). Parallèllement, la gérante revendique
également sa formation dans des cabinets d’esthétique en France.
- les marques autour desquelles les traitements sont réalisés : Oligodermie, le Club des professionnels, René
Furterer
Les principaux concurrents de ce salon qui est l’un des plus reconnus de Phnom Penh sont des enseignes
khmères ou asiatiques (Sasa cosmetics, Thai Beauty…). Il existe une volonté réelle de développer davantage de
partenariats avec les entreprises françaises mais le constat est que les poids lourds du secteur se désintéressent
pour le moment du marché cambodgien, préferant se concentrer sur d’autres pays plus porteurs comme le
Chine, le Japon ou la Thailande. Il n’est donc pas facile de se fournir en produits français.
La grande distribution
S’adresse à la classe moyenne émergente. La plupart des produits sont souven des produits de marques moyen
de gamme.
Les parfumeries et points de vente selectifs
Ce sont généralement des points de vente installés dans des centres commerciaux. Focalisés généralement sur
les grandes marques, ces points de vente proposent généralement du haut de gamme. Finestar, distributeur
de grandes marques, possèdent également ses propres corners. Revlon est également très bien représenté,
avec de nombreux points de vente. Leader dans le maquillage au Cambodge, il parvient à se positionner sur
du moyen de gamme tout en développant une identité de marque très forte grâce également à des supports
publicitaires pointus.
Les pharmacies
Les pharmacies vendent quant à elles souvent des dermo-cosmétiques, français ou étrangers car la
parapharmacie est en pleine expansion, ainsi que des cosmétiques dans certaines d’entre elles comme U-Care.
FINESTAR : UNE STRATÉGIE DE MARQUES
Distributeur au Cambodge, FINESTAR s’attache essentiellement à développer les grandes marques dont ils ont généralement l’exclusivité.
La société est présente dans l’alimentaire, les vins, les cosmétiques, les parfums et l’équipement. Dans les parfums, ils ont notamment
l’exclusivité pour Adidas Cosmetics, Davidoff, Chopard, Jenifer Lopez, Christian Lacroix…etc. La clientèle est celle des supermarchés, des
parfumeries mais la société vend aussi en direct sur un stand dans un shopping center pour développer les parfums. Finestar développe
également un réseau national déjà bien implanté dont le développement est une priorité jusqu’en 2008. Selon le directeur Christol Cadin, le
marché des cosmétiques est en forte croissance. Avec l’importance du marché parallèle et de la contrefaçon, les consommateurs, méfiants,
sont à la recherche de qualité. Leur stratégie est une stratégie de haut de gamme : des produits chers, dont l’origine est garantie grâce à un
hologramme spécial, avec des prix recommandés par les marques. Il est important de miser sur la publicité, le packaging et un véritable
soutien marketing de la part des marques. Il existe des niches à développer, en effet, les marges sont très élevées dans ce secteur puisque le
but n’est pas de développer une stratégie de masse, bien au contraire.
Pourtant, il n’est pas facile d’attirer les grandes marques au Cambodge, en particulier les marques françaises qui préfèrent souvent s’implanter
en direct et n’aiment géneralement pas passer par des intermédiaires. Or l’implantation en direct est coûteuse, d’autant plus que le marché
cambodgien est encore étroit sur ce créneau. Pour Finestar, développer des partenariats avec des PME françaises n’est pas forcément
efficient. Le « made in France » ne fait pas tout, une grande marque a non seulement l’avantage de sa renommée mais aussi amène un
soutien marketing et publicitaire souvent indispensable. Leurs fournisseurs sont donc internationaux.
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SECTEUR
Principaux problèmes
La contrefaçon demeure le fléau principal du secteur. Il n’y a pas d’industrie de contrefaçon au Cambodge,
c’est une contrefaçon importée. En revanche, l’utilisation de boites vides remplies avec des faux produits est
une pratique relativement courante.
L’importation illégale de vrais produits des pays voisins est également très courante.
Le manque de contrôle des instituts de beauté demeure un vrai problème. L’utilisation de produits bas
de gamme et l’absence totale de qualification professionnelle lors d’opérations de chirurgie esthétique peuvent
avoir des conséquences tout à fait dommageables pour la clientèle de certains instituts peu regardants.
Le manque de connaissances et de formation des vendeurs et de la clientèle est un frein pour une
plus grande modernisation du secteur. Il est indispensable de former, d’informer et de sensibiliser aussi bien la
clientèle et les vendeurs sur les risques parfois qui existent, sur les critères de qualité…Le prix devient un critère
qualitatif mais qui n’est pas toujours fiable. Ainsi sur un marché et sur un même stand, du faux peut côtoyer
du vrai parfum et ne pas être forcément vendu moins cher. Les mesures mises en oeuvre récemment par les
distributeurs de marques commencent néanmoins à porter leurs fruits. L’apposition d’autocollants ou de scellés
et la multiplication de points de vente sélectifs permet au marché du haut de gamme de trouver son essor.
Conclusion
Le secteur des cosmétiques sera certainement amené à se développer davantage à l’avenir. Les modes de
consommation occidentaux commencent déjà à se propager rapidement dans ce pays où près de 70 % de la
population a moins de 30 ans. L’augmentation du niveau de vie aura aussi pour conséquence de moderniser le
secteur et d’accroitre la demande pour des produits de meilleure qualité. Le succès des différentes entreprises
locales qui ont misé sur des produits haut de gamme montrent que cette niche était profitable et qu’elle
recèle un potentiel encore important. Il est dommage que les principaux acteurs français ne se penchent pas
davantage sur un marché, certes limité en taille et en terme de revenus, mais qui est très sensible néanmoins à
la qualité et à l’image des produits français.
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PERSPECTIVES
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
RAPPORT SUR L’INVESTISSEMENT DANS LE MONDE
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Le rapport 2007 de la CNUCED sur l’investissement dans le monde a pour thème principal le rôle des entreprises
transnationales dans les industries extractives et leur impact sur le développement. Ce sujet fait particulièrement
écho aux défis que doit relever le Cambodge quant à la gestion future de la manne pétrolière.
Plus généralement, vous trouverez dans cette synthèse les principaux éléments présentés lors du lancement
officiel de ce rapport en Novembre. Pour plus d’informations sur le sujet, n’hésitez pas à contacter Sven Callebaut,
expert régional de la CNUCED pour le Cambodge et le Laos ( [email protected])
Investissement Etranger Direct (IED) dans le monde
• En 2006, les entrées d’IED dans le monde ont augmenté de 38 % pour atteindre 1300 milliards de dollars
US sous l’effet d’une croissance économique forte, de bénéfices élevés pour les entreprises et de cours des
matières premières en forte augmentation.
• Les investissements étrangers directs ont augmenté dans pratiquement toutes les régions du monde,
notamment grâce aux fusions et acquisations (dans les pays développés)
• Les Etats-Unis sont en tête des destinataires dans les pays développés, la Chine pour les pays en développement,
et la Russie pour les économies en transition.
• Les sorties d’IED en provenance des économies en développement et en transition ont à nouveau augmenté
à un niveau record : pour la première fois la liste des 100 plus grandes sociétés transnationales dans le monde
inclut sept compagnies de pays en voie de développement (renforcement des liens économiques sud-sud)
• Les flux d’IED dans le monde devraient être encore plus élevés en 2007 qu’en 2006. mais dépendront du
contrôle des risques et incertitudes tels que l’instabilité financière et les prix élevés de l’énergie.
Investissement Etranger Direct en Asie
• Parmi les régions en développement, l’Asie a été l’an passé le principal destinataire d’IED avec des montants
record de presque $260 milliards, en croissance de 19% par rapport à l’année précédente.
• La Chine et Hong Kong (Chine) sont restées les principaux bénéficiaires de l’IED dans la région, suivies de
Singapour et de l’Inde
• Le secteur primaire et le secteur des services dans la région ont accueilli nettement plus d’IED en 2006. En ce
qui concerne les industries extractives, la valeur des fusions-acquisitions internationales a quasiment quintuplé
pour atteindre 1,7 milliard de dollars. Dans les services, les augmentations ont été sensibles, notamment dans
le secteur de la distribution en Chine, des télécommunications en Thaïlande, des transports à Hong Kong ainsi
que des services bancaires en Inde, dans la Province chinoise de Taïwan et au Viet Nam.
• La Chine a consolidé sa position comme l’un des grands investisseurs et l’Inde progresse rapidement.
L’émergence de ces pays en tant qu’importantes sources d’IED remet en cause la prédominance des nouveaux
pays industriels (NPI) d’Asie en ce qui concerne les sorties d’IED de la région. Les IED chinois et indiens dans le
secteur des ressources naturelles ont continué de s’accroître.
• Selon le rapport, la croissance économique rapide en Asie du Sud, de l’Est et du Sud-Est devrait continuer de
stimuler les IED axés sur la pénétration de marchés dans la région. Celle-ci devrait également attirer davantage
d’IED axés sur les gains d’efficacité car des pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie et le Viet Nam prévoient
d’améliorer sensiblement leurs infrastructures.
L’investissement au Cambodge
Durant la cérémonie de lancement au Cambodge du Rapport sur l’investissement de la CNUCED, S.E.
Cham Prasidh, ministre d’état, ministre du commerce a donné les derniers chiffres sur l’’investissement au
Cambodge.
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PERSPECTIVES
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
L’investissement total au Cambodge enregistré par le Conseil de Développement du Cambodge s’élève
désormais à 10 000 millions de dollars US, incluant 9 417 millions de US dollars en IED.
Pour les 9 premiers mois de l’année 2007, cet investissement s’est élevé à 1 812 millions de US dollars, incluant
861 millions de US dollars en IED.
Décomposition sectorielle de l’Investissement :
(en millions de US dollars
Investissement Total
Pour les 9 premiers mois de 2007
Agriculture
1091
56
Industrie
1848
249
Tourisme
2689
934
Infrastructures et Services
4380
572
Le rôle de Sociétés Transnationales (STN) dans les
industries extractives
La forte hausse du cours des matières premières, suscitée en partie par la croissance rapide de la demande
asiatique de ressources énergétiques et de minerais, a rappelé au monde l’importance fondamentale des
ressources naturelles pour le développement économique
Les sociétés transnationales sont des acteurs importants et apportent capital et expertise aux pays en
développement riches en ressources minérales, notamment pour le pétrole et le gaz difficiles d’accès.
Parallèlement, les pays en développement qui prévoient une croissance de leur demande en ressources
minérales dans les années à venir encouragent leurs entreprises publiques à investir à l’étranger pour garantir un
accès stable à long terme à des ressources qui leur seront indispensables pour la poursuite de leur croissance.
Le rapport sur l’investissement dans le monde 2007 fournit des données uniques sur la façon dont les
investissements dans les industries extractives se globalisent. Aujourd’hui, les entreprises d’Etat des
économies en développement et en transition sont les plus grands producteurs mondiaux. Ces compagnies
ont une production essentiellement domestique mais commence à réaliser des investissements significatifs à
l’étranger
Le rôle des filiales étrangères dans la production de pétrole et de gaz varie considérablement d’un pays à l’autre.
La part moyenne des filiales étrangères est généralement plus importante dans les pays développés que dans
le monde en voie de développement, mais les situations varient sensiblement au sein cette dernière catégorie
L’impact des IED dans le secteur extractif dépasse le cadre purement économique, et englobe des dimensions
environnementales, sociales et politiques. Le résultat final en terme de développement dépend de la qualité de
la gouvernance, des politiques et institutions spécifiques des pays concernés, de la nature des minerais extraits,
des capacités mêmes du pays d’accueil, et du comportement des sociétés étrangères.
D’un point de vue économique, les sociétés transnationales peuvent apporter capital, technologie, expertise
de gestion et accès aux marchés et contribuer à augmenter la production et les exportations, à améliorer la
productivité et à assurer des recettes pour le gouvernement. Mais leur participation a un prix. Les investisseurs
étrangers réclament une part significative des revenus générés, et rapatrient souvent une grande partie des
bénéfices.
Le rapport montre que la contribution potentiellement la plus importante de la participation des STN réside
dans une augmentation des revenus du pays d’accueil, y compris des recettes du gouvernement. Ces recettes
doivent servir notamment à promouvoir les objectifs de développement d’où l’importance d’augmenter la
transparence concernant les revenus générés et d’améliorer les institutions et les politiques des pays.
Tirer des bénéfices à long-terme de l’extraction des ressources naturelles, particulièrement quand les STN sont
impliquées, exige un effort concerté du gouvernement du pays d’accueil, mais aussi des STN et de leurs pays
d’origine.
Le défi aujourd’hui est de développer des cadres qui créent les incitations appropriées pour que les entreprises
locales et étrangères produisent efficacement, tout en respectant les conditions environnementales et sociales
qui reflètent les intérêts des communautés locales et de la société dans son ensemble.
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BRÈVES
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
FINANCES PUBLIQUES
Un budget 2008 en hausse de 15 %
Le projet de budget pour 2008 a été adressé au Conseil des ministres. Il se situe à plus de 1,25 milliard de
dollars, ce qui représente une hausse de 15 % sur le budget 2007. Il est fondé sur des hypothèses de croissance
économique (conservatrice) de 7 %, d’inflation de 4 % et de parité de 4100 riels pour un US dollar.
PETROLE, GAZ ET BIOCARBURANTS
Projet de loi sur le pétrole
L’Assemblée Nationale a demandé lors de la visite d’une délégation interparlementaire britannique une
assistance pour préparer le projet de nouvelle loi pétrolière qui vise à favoriser l’émergence d’une industrie des
hydrocarbures au Cambodge. L’élaboration de loi sur la réglementation du pétrole et du gaz a été commencée
depuis la fin de l’année dernière. Le projet de loi est maintenant pratiquement terminé et en cours de révision
finale. Selon le porte-parole de l’Ambassade Britannique, la délégation n’a pas discuté des détails de la loi
pétrolière.
Recherches du pétrole et du gaz dans le Bloc B
Singapore Petroleum Company (Cambodia) Limited et deux autres partenaires vont dépenser 2,5 millions
de dollars pour des recherches de pétrole et de gaz dans le Bloc B au large des côtes du Cambodge. SPC,
PTTEP International Ltd et Resourceful Petroleum Ltd, qui ont déjà investi un million de dollars dans le bloc,
ont mis en avant l’argent supplémentaire pour l’exploration et des études techniques. Selon le Directeur du
Département de l’exploration du pétrole du développement et de la production de l’Autorité Nationale du
Pétrole du Cambodge (CNPA), il faudrait 7 à 8 ans pour déterminer combien de pétrole et de gaz serait présent
dans le Bloc B qui s’étend environ 250 km au large de la côte dans le golfe de Thaïlande.
Création d’une « task force » chargée de gérer les revenus du pétrole et du gaz du
ministère des l’économie et des finances
Le sous-décret n° 830 du 6 septembre 2007 a institué un groupe de travail chargé de gérer les revenus
pétroliers et gaziers du ministère des finances. Le Secrétaire Général du Ministère, le Dr Naron, en est nommé
président. Ce groupe de travail a comme mission la gestion de ces revenus, la coordination avec les institutions
internationales concernées, y compris les ONG, et la remise de toute proposition utile au Ministère de l’Economie
et des Finances.
Une partie des revenus du pétrole et du gaz reviennent à l’Etat cambodgien via le ministère de l’Economie et
des Finances sous forme de royalties et de taxes, et le reste relève de l’Autorité Nationale du Pétrole (CNPA).
Jatropha, un biocarburant d’avenir
Sur fond de hausse des prix du pétrole émerge l’idée d’une nouvelle énergie renouvelable. Une compagnie
cambodgienne, TopRank Es Agriculture Co. Ltd, espère développer un produit nouveau très bientôt. Avec des
experts Malaisiens, elle a planté du Jatropha sur une partie d’un terrain de 25 hectares dans la province de
Kampong Speu. Son objectif est de répondre à une forte demande des investisseurs. Le Japon, la Thaïlande,
l’Australie et le Canada s’intéressent déjà à ce marché.
Des compagnies cambodgiennes et étrangères cultivent déjà du Jatropha sur des dizaines d’hectares à Kampot,
Kampong Chhnaing, kampong Thom, Prey Veng et Banteay Mean Chey. Dans les provinces de Kapong Cham
et Kampong Speu, une compagnie japonaise a annoncé un projet d’investissement de 800 millions de dollars.
Cette culture contribue à dynamiser économiquement les zones de production.
Une firme britannique veut investir dans le Jatropha
Selon Mong Rethy, Président de Mong Rethy Group, la firme de biodiesel britannique D1 Oil Plc cherche à
investir 300 millions de dollars US dans 100 000 hectares de plantation de jatropha dans la province de Stung
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Treng et 100 millions de dollars pour la création d’une usine de production de biodiesel au Cambodge. Mong
Rethy a reçu en 2001 du gouvernement une concession de 70 ans d’une plantation de 100 000 hectares de
terrain à Stung Treng.
TOURISME
Tourisme : trois pays, une destination
Dans le cadre du projet de l’ASEAN de promouvoir le tourisme dans la région, le Cambodge, le Laos et le Vietnam
ont convenu de commercialiser ces trois pays en une destination unique lors d’une conférence internationale
sur le Tourisme tenue le 5 octobre dernier à Ho Chi Minh. Le projet consiste à développer un produit touristique
commun et partager les expériences. Une libre circulation des personnes entre ces trois pays serait également
envisagée.
Parallèlement, lors d’un séminaire tenu fin d’octobre, le ministère du tourisme a annoncé que le Cambodge a
reçu environ 1,4 millions de visiteurs étrangers durant les 6 premiers mois de l’année 2007. Ce chiffre pourrait
atteindre 2 millions sur la totalité de l’année. Les revenus touristiques pourraient rapporter jusqu’à 1,2 milliards
de dollars US cette année à en croire les estimations du même ministère. Ce secteur connait une croissance
annuelle du nombre de visiteurs d’environ de 20 % et emploie plus de 250 000 personnes.
Exposition AITEX 2
Du 1er au 3 octobre dernier s’est déroulé dans la province de Siem Reap la deuxième exposition sur le thème
« Angkor International Tourism Exchange » (AITEX). L’objectif de cette exposition est de permettre la rencontre
des opérateurs de l’industrie touristique du Cambodge avec les acheteurs de produits touristiques des pays
étrangers.
Il s’agit de la seconde édition de cette manifestation qui vise à promouvoir la vente d’organisation de voyages
groupés, d’itinéraires mis en œuvre par des tours opérateurs cambodgiens et à développer des partenariats
avec les opérateurs des pays acheteurs.
La majorité des acheteurs étrangers inscrits à cette 2ème édition 2007 sont des agences de voyage, venues de
26 pays dont 6 pays d’Europe: l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, le Norvège, le Danemark et la Pologne. Au total,
plus de 200 sociétés ont participé à cette rencontre annuelle.
TRANSPORTS
Interdiction de vol d’avions cargo Antonov
Le Secrétariat d’Etat à l’Aviation Civile a interdit de vol des avions cargo Antonov en raison de deux accidents
survenus cette année afin de renforcer la sécurité. En juin, un avion Antonov 24 de passagers de la société PMT Air
s’est écrasé à Kampot, tuant ses 22 occupants et le 18 octobre, un avion cargo Antonov An-12 de Imtrec Aviation
a été contraint à un atterrissage forcé dans la province de Kandal. Selon le personnel d’Imtrec, l’interdiction de
ces avions affecterait sa société et ses clients qui utilisent le vol à faible coût.
VIE DES AFFAIRES
M. KITH Meng élu Président de la Nouvelle Chambre de Commerce Cambodgienne
M. KITH Meng, déjà Président de la Chambre de Commerce de Phnom Penh, a été élu à l’unanimité Président
de la nouvelle Chambre de Commerce Cambodgienne (CCC) par les 12 Présidents des chambres de commerce
des provinces. En tant que Président de la CCC, M. KITH Meng, oknha et Président de son entreprise Royal
Group, représentera le Cambodge lors des réunions ACMECS (Ayeyawady-Chao Phraya-Mekong Economics
Cooperation Strategy organization ) et supervisera les projets de la CCC au sein de la Chambre de Commerce
de l’ASEAN.
Inauguration de nouveaux locaux de Comin Khmere
L’inauguration lundi 15 octobre 2007 de nouveaux locaux de Comin Khmere situés à la périphérie de Phnom
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Penh, a été présidée par S.E. M. Cham Prasidh, Ministre du Commerce et M. Jean-François Desmazières,
Ambassadeur de France.
La société avait été créée dans les années 1960 comme filiale d’un groupe danois. Elle a connu une croissante
très forte jusqu’à 1975, date à laquelle elle avait 13 usines et 3 000 employés. Tout a disparu pendant l’époque
Khmer Rouge. En 1991, M. Dominique Catry, le président actuel et 1er investisseur étranger à revenir au
Cambodge après les accords de Paris, a créé Comin Asia à Singapour puis a investi au Cambodge pour y recréer
Comin Khmere.
Avec plus de 40 ans d’expérience au Cambodge, Comin Khmère est devenu le plus grand fournisseur de solutions
d’ingénierie du Royaume. La société intervient dans les secteurs de l’électricité, de l’eau, de la réfrigération, et
dans l’électronique. Elle a réalisé avec succès plus de 100 projets et son chiffre d’affaires atteint maintenant
environ 50 millions de dollars par an. Elle compte près de 300 employés au Cambodge, avec une trentaine
d’étrangers dont 13 expatriés français.
Cérémonie de signature entre EDC et AREVA/Comin Asia/Comin Khmere
EDC (Electricité du Cambodge) a signé vendredi 19 octobre 2007 avec AREVA T&D. Ltd, Comin Asia Ptd. Ltd et
Comin Khmere un contrat de 7 millions de dollars US financé par la Banque Asiatique de Développement et la
Banque Mondiale pour la construction de lignes de transmission 230 kV entre le Vietnam et le Cambodge. Le
projet vise à augmenter la capacité de production énergétique à Phnom Penh et à faire baisser le prix actuel
qui est très élevé, car très dépendant des prix de pétrole. Un Centre National de Contrôle sera créé dans le
but de transférer le savoir-faire des sociétés d’opérateurs, de donner l’accès à des emplois très qualifiés à des
Cambodgiens et de former de jeunes ingénieurs et entrepreneurs cambodgiens.
DEVELOPPEMENT
Octroi d’un prêt concessionnel par le Japon
Le Japon a accordé un prêt concessionnel d’un montant de 1 milliard de yens (soit 8,7 millions de dollars US)
au Cambodge pour aider à la réduction de la pauvreté et soutenir la croissance économique. Le prêt est assorti
d’un taux d’intérêt de 0,01% par an et court sur une durée de 40 ans.
Le taux de mortalité maternelle reste élevé
Le Cambodge est classé deuxième pays ayant le taux de mortalité maternelle le plus élevé de l’Asie du Sud
Est, puisqu’il atteint 540/100 000 naissances selon un dernier rapport de l’OMS. Un rapport daté de mars 2005
établissait alors le taux à 437/100000. Le Cambodge aurait un taux de mortalité maternelle plus élevé que la
Birmanie, une mère sur 48 risque sa vie lors de l’accouchement contre une sur 110 mères en Birmanie. Une des
raisons principales de ce taux de morbidité maternelle élevé est le manque de sage-femmes expérimentées,
surtout dans les zones recoulées. Ainsi, seules 44 % des mères mettent leurs enfants au monde avec l’aide d’une
sage-femme qualifiée.
DROIT ECONOMIQUE
Indications Géographiques
La phase de cadrage s’est achevée fin septembre 2007 avec la réunion de la Commission sur les Indications
Géographiques (IG) qui devait choisir le ou les produits et l’approche à retenir pour la phase pilote du projet.
Deux produits ont été retenus en priorité : poivre de Kampot et sucre de palme de Kampong Speu. L’Indication
Géographique « Kampong Speu » n’est pas vraiment aujourd’hui un argument de vente car cette origine n’est
pas connue des acheteurs. L’existence d’une IG serait un réel plus pour Confirel qui distribue déjà du sucre de
palme Bio en France sur le réseau Naturgie. La notion Bio limite aujourd’hui fortement les quantités produites et
donc le marché, mais les acheteurs souhaitent un label du type IG pour les rassurer sur la qualité du produit.
La soie reste en attente, pour laisser le temps à KSV (Khmer Silk Village) de définir quelle est l’IG la plus pertinente
à promouvoir (fil de soie doré de Phnom Srok, Hôl de Takeo,…). Néanmoins, la filière sera associée à l’ensemble
des actions menées.
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Le projet soutient la présence des produits phares du Cambodge (les 3 produits présélectionnés) à l’exposition
internationale sur la Propriété Intellectuelle et les indications géographiques qui a lieu à Bangkok à la mioctobre 2007.
Adoption du sous-décret sur les concessions
Grâce à un sous-décret du 29 août publié récemment, les investisseurs pourront utiliser les baux à long terme et
les droits attachés aux concessions foncières économiques comme collatéral d’un prêt bancaire. Le texte permet
également de transférer ces baux et concessions à des tiers, sous réserve d’un accord du Gouvernement.
Toutefois, si ce nouveau sous-décret devrait faciliter l’accès des investisseurs aux prêts bancaires, il ne saurait
suffire, notamment parce que des documents établissant que les investisseurs disposent bien de capitaux
seront toujours requis par les banques.
Débat autour du projet de loi sur la faillite
Préparé en collaboration avec le Fonds Monétaire International depuis 2004, le projet de loi sur la faillite est en
discussion à l’Assemblée Nationale. Une telle loi était d’ailleurs prévue dans le cadre de l’adhésion du Cambodge
à l’OMC. Elle vise à assurer aux investisseurs une protection légale contre l’insolvabilité de leurs débiteurs. Elle
devrait permettre d’encourager l’investissement direct étranger au Cambodge.
IMMOBILIER
Alors que PHP se prépare à monter un projet immobilier avec des villas de grand standing au Cambodge, le
pays a recu pour la deuxième fois la visite de Patrick Bellaiche Expert Comptable, fondateur de FINORDEV et de
ses filiales FINORGERE, FINORIM spécialisées en Transaction, Gestion et Administration de biens, bien connues
en France. M. Bellaiche a exprimé clairement son intérêt croissant pour le secteur immobilier au Cambodge qui
connait aujourd’hui des développements très importants.
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INITIATIVES
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
NUMERO 11 - NOVEMBRE 2007
DEVENCO
La croissance forte qu’enregistre actuellement le Cambodge commence à susciter un intérêt grandissant de la
part des investisseurs et des fonds étrangers. L’importance de l’économie informelle, le manque de structures
et d’informations claires peuvent néanmoins freiner ou même décourager des investissements, vitaux pour le
pays et qui, bien négociés, recèle de très fortes potentialités.
La société Devenco, créée en avril 2007, s’est fixée comme principal objectif de valoriser au mieux ces
potentialités. Ses activités s’articulent autour de deux axes : le conseil en investissement et le private equity.
Pour en savoir plus sur les
activités de DEVENCO
au Cambodge :
www.devenco.com.kh
Contact :
[email protected]
Le conseil en investissement connaît un engouement certain dans un pays où justement les réseaux et les
contacts personnels sont importants voire essentiels dans la vie des affaires. Si Devenco dispose aussi de ces
atouts, cette société n’en a pas moins l’objectif de proposer en plus un cadre, ainsi que des outils financiers et
organisationnels (business plan, stratégie, projections financières) afin de permettre aux investisseurs locaux
et internationaux d’évaluer au mieux le potentiel de certains secteurs au Cambodge et de structurer leurs
investissements. Actuellement, peu de cabinets de conseil s’appuient sur ces outils, souvent nécessaires pour
des investisseurs étrangers ou du moins, très peu mettent en avant une approche structurée. Le besoin est donc
réel et Devenco souhaite s’appuyer sur son expertise pour développer ces aspects, également auprès d’autres
cabinets de conseil.
Le volet « Private Equity » a quant à lui pour objectif de financer, créer et développer des projets en partenariat
avec des investisseurs internationaux.
Cette activité, relativement nouvelle au Cambodge, repose sur les constats suivants :
• la forte croissance au Cambodge est tirée essentiellement par 3 secteurs : la construction, le tourisme et le
secteur textile,
• le financement constitue un frein majeur dans le développement de projets, surtout de taille moyenne.
• Les informations sur les données micro-économiques, les secteurs non prioritaires et le développement de
projets sont rares et souvent informelles.
Devenco est partie prenante sur les projets qu’il sélectionne, en agissant non seulement en tant qu’actionnaire
minoritaire mais surtout en tant qu’opérateur afin de fournir au final un projet clé en mains.
La sélection et le processus entier reposent sur des critères spécifiques :
- une approche rigoureuse mettant l’accent sur la création de valeur,
- un réseau de fournisseurs compétents,
- une concentration sur les secteurs en croissance et qui contribuent au développement du pays. L’accent est
mis notamment sur les services : gestion des déchets, santé, écotourisme et micro finance.
Une fois un projet validé par les investisseurs, Devenco, qui emploie désormais 10 personnes, prend alors en
charge la totalité du projet : élaboration du business plan, études, prise de participation dans l’entreprise, études,
plans de faisabilité, aspects légaux, recrutement, supervision…etc. Son implication s’arrête normalement
lorsque le nouveau management est en place mais peut continuer dans le cadre de synergies liées à d’autres
développements de la société en question.
Un des projets dernièrement réalisé a été la prise de participation dans une entreprise privée de collecte de
déchets à Siem Reap. Cette entreprise était dirigée de façon familiale et artisanale. L’investissement dans la
compagnie a permis des modifications profondes : achat de nouveaux équipements, meilleure gestion, de
meilleures conditions de vie pour les employés, une forte amélioration de la productivité, une rationalisation de
la logistique …etc. Des formations ont été également organisées. En amont, une campagne de sensibilisation
pour le traitement des déchets a été lancée. La profitabilité est souvent très rapide lorsque des structures et des
stratégies peuvent être mises en place.
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse de la Chambre de Commerce Franco-Cambodgienne.
La CCFC s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun cas
être tenue responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent
l’étude et l’analyse de cas particuliers.
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